samedi 28 novembre 2009 - par Emile Mourey

Besançon : Vesontio et son mystère

Au temps des Gaules, Besançon était l’oppidum le plus important du peuple séquane. Bien que soulignant l’importance de ce peuple, Strabon ne cite pas la ville. César est le premier à en parler en lui donnant son nom gaulois, un nom qui s’est transformé en Besançon plusieurs siècles après.

Le mur gaulois de la discorde.
 
Je n’ignore pas que les archéologues ont ouvert un important chantier de fouilles à Besançon, il y a quelques années. Je sais aussi qu’ils ont présenté une exposition pour essayer de sensibiliser le public au passé gaulois de la ville mais je n’ai pas suivi l’affaire, ayant bien d’autres choses à m’occuper. C’est Antenor qui, dans le fil de mon article précédent, a attiré mon attention sur un article paru le 19 février 2002 intitulé "Le mur gaulois de la discorde", je cite : ... pourtant à la mi-août 2001, le fameux " murus gallicus " de Vesontio (Besançon) que César a vu lors de sa première campagne en Gaule, en 58 avant J. -C. et qu’il décrit dans la Guerre des Gaules est mis au jour par les archéologues. 2 200 ans d’histoire de la ville jaillissent au milieu d’un tas de gravats. Après les murs de Bibracte au Mont-Beuvray et de l’oppidum de Tittelberg au Luxembourg, ce rempart gaulois de 6 mètres de large sur 2 mètres de haut offre à Besançon la possibilité d’entrer dans le club mondial très fermé des villes d’intérêt archéologique. http://www.humanite.fr/2002-02-19_S....
 
Je suis un peu surpris. César n’a jamais parlé d’un "murus gallicus" qu’il aurait vu à Besançon. C’est seulement à Bourges qu’il mentionne un mur de ce genre. Il en donne d’ailleurs une description très détaillée. Il me semble que s’il avait vu un murus gallicus à Besançon, il l’aurait spécifié.
 
Je ne vois pas exactement où les archéologues auraient retrouvé cette portion de mur de six mètres de large et de trois mètres de haut, objet de discorde ; de quelle discorde ? Je ne sais pas. Apparemment, cette portion aurait fait partie d’un mur qui aurait longé le cingle, à l’intérieur, de façon à dominer la rivière. Mais cela correspond-il à la description que César donne de la position ?
 
Je lis que ces archéologues auraient pris pour référence la traduction que le professeur Constans a faite du texte de César en 1926 http://books.google.fr/books?id=cXt... ;
 
C’est justement ce qu’il ne fallait pas faire. Cela fait des années que je corrige les passages de son texte qui ont trait aux opérations militaires de César. De toute évidence, Constans a traduit très rapidement les Commentaires. C’est une traduction très imparfaite dans le détail avec de nombreux faux-sens et même des contre-sens. Il faut dire que la tâche n’était pas mince et lui-même était probablement conscient qu’il était allé un peu vite, ne mesurant pas les conséquences que cela allait entrainer pour les recherches archéologiques qui allaient suivre. Il faut donc revoir la question.
 
Mes contradicteurs habituels et récurrents vont encore hurler et m’accuser de tous les maux sur tous les mots que je retraduis. Eh bien tant pis ! Si ma traduction peut aider les archéologues qui veulent bien s’y intéresser, la voici.
 
Ma traduction et mon interprétation du texte de César. L’oppidum.

Vesontio est l’oppidum le plus important des Séquanes (DBG I, 38)...Dans cet oppidum, il y a tout ce qu’il faut pour la guerre (c’est-à-dire pour soutenir un siège)...la nature du lieu naturellement fortifié le rendait apte à conduire une guerre importante (c’est-à-dire à soutenir un long siège). En effet, le fleuve Doubs entoure presque tout l’oppidum, comme un cercle tracé au compas. L’espace que le cingle laisse libre ne mesure pas plus de 1600 pieds (464 mètres, c’est la distance de l’étranglement). Cet espace est fermé (verrouillé) par un "mons" (une hauteur), très haute. (J’ai inversé la phrase ; littéralement, c’est le mont qui verrouille l’espace libre). C’est ainsi, en quelque sorte, que les racines du mont (ses pieds) se touchent de part et d’autre aux deux rives du fleuve. Un mur (murus) qui l’entoure en fait une forteresse/citadelle... ce mur se lie à l’oppidum...

Cette description correspond très exactement à la boucle du Doubs. Cela, on l’a bien vu, évidemment. Mais ce fameux murus dont parle César n’entoure pas l’oppidum mais le mont. Rien à voir avec celui que les archéologues auraient mis au jour derrière le cingle. C’est ce mur qui fait de l’ouvrage une véritable citadelle. Le mot "arx" est sans équivoque. Il ne peut s’agir que d’une solide fortification constituée d’un mur de solides pierres maçonnées au mortier de chaux, un murus qu’il ne faut pas hésiter à traduire par "muraille".
 
Ce murus, cette citadelle, il faut donc rechercher tout cela là où Vauban a dressé son fort, sur le point haut ou en arrière. Et il faut se poser la question suivante : de deux choses l’une, ou bien Vauban a dressé son enceinte en reprenant les murs de l’ancienne citadelle ou ses fondations, ce dont je n’ai pas l’impression en regardant la vidéo montrant le site, ou bien il les a rasés ou achevé de les raser, mais alors, les archéologues devraient en retrouver la trace sous le fort ou en arrière.
 
Il n’en reste pas moins que la découverte de la portion de mur derrière le cingle est une importante découverte. Sur le plan de la logique défensive, il s’explique tout à fait. Il s’agit d’une première ligne de défense. Talus de 3 mètres de haut sur 6 mètres de large juste derrière l’obstacle que constitue la rivière et le dominant. Talus, mur si l’on veut, de pierres assemblées, armé de poutres en travers, à l’image des murs mis au jour au mont Beuvray ainsi qu’ailleurs. Ainsi s’explique le fait que César ait considéré la position comme très bien défendue, ce qui n’aurait pas été le cas si ce terrassement n’avait pas existé derrière le cingle. Ainsi s’explique que César ait précisé que l’oppidum était "lié" au mur/murus de la citadelle. Ce mur/talus de l’oppidum remontait donc à hauteur de la citadelle jusqu’à se réunir à sa muraille. Nous retrouverions alors ici, à Vesontio, l’image du système oppidumique de Mont-Saint-Vincent tel que Garenne l’a relevé et indiqué dans son ouvrage sur Bibracte et tel que je l’ai expliqué.
 
Enfin, remarque intéressante : les archéologues devraient pouvoir retrouver assez facilement la trace de ce talus/mur à l’endroit où il se reliait à la citadelle, ce qui nous donnerait une indication sur celle-ci et nous permettrait peut-être d’en retrouver la trace.
 
Une ville dont César ne parle pas.
 
C’est une grave erreur que d’avoir fait confiance au professeur Constans, car ce dernier, tout au long de sa traduction des Commentaires, ne fait jamais de différence entre le mot oppidum et le mot urbs qui se traduit par "ville". Il pense que les deux termes sont synonymes. C’est ainsi que dans ce passage, il traduit toujours le mot oppidum par ville alors que César n’a écrit à aucun endroit le mot "urbs" mais seulement celui d’oppidum. Cet oppidum, c’est la boucle du Doubs, l’espace qu’il enserre. C’est un oppidum refuge dans laquelle la population pouvait être, venir se mettre à l’abri en cas de danger et se défendre... sous les murs de la citadelle.
 
Mais alors, cette ville, ces maisons dont César ne parle pas, où était-elle ? Essayons une réponse logique : une partie de l’agglomération pouvait se trouver à l’intérieur du cingle - bâtiments publics et de prestige, temples, demeures des notables et de la noblesse. Une autre partie pouvait s’étendre à l’extérieur du cingle - population non noble ou commerçante. Toute cette ville s’articulait de part et d’autre d’un axe de symétrie rectiligne connu sous le nom de cardo, l’actuelle grande rue.
 
Ce dispositif correspond à ce qui existait à Lutèce, à la différence que l’oppidum de l’île de la cité ne semble avoir servi que de refuge, la ville se trouvant entièrement à l’extérieur avec ses bâtiments publics et ses monuments. La ville de Lutèce était reliée à l’oppidum par un pont, comme à Vesontio, un pont que l’on coupait, une fois les habitants mis à l’abri dans l’oppidum. Ce qui me surprend toutefois est, à Besançon, l’ordonnance des maisons à l’intérieur du cingle ce qui laisserait supposer que la plus grande partie des habitants auraient pu déjà s’y trouver à demeure, mais je ne suis pas au courant des résultats et des interprétations de fouilles.
 
Dans un de mes articles que Le Monde des abonnés a publié, j’ai expliqué le dispositif oppidum-ville de Lutèce tel que je viens de l’évoquer. J’ai montré que la bataille de Lutèce, que relate César, ne pouvait se comprendre qu’à condition d’accepter mon explication. Si ce système oppidum-ville existait à Lutèce avant que les Romains n’arrivent, cela signifie qu’il existait aussi à Vesontio, comme je viens de l’expliquer, et qu’on a bien tort d’attribuer tout cela à des Gallo-Romains d’après la conquête.
 
 


12 réactions


  • Emile Mourey Emile Mourey 28 novembre 2009 10:51

    Après les violentes attaques qui ont suivi mon article de lundi dernier « Bibracte, une grave erreur de localisation », je me suis demandé si ce présent article allait passer la modération. Me voici rassuré.

    Je viens d’écouter l’enregistrement de la conférence donnée par Laurent Vaxelaire dans le cadre de l’INRAP. Je la trouve extrêmement intéressante et suis heureux de découvrir qu’il existe encore dans la sphère de l’archéologie française des archéologues de cette qualité http://www.inrap.fr/archeologie-preventive/Ressources/Conferences-et-colloques/p-1552-Comment-les-Gaules-devinrent-romaines.htm.

    Dans le débat que nous avons ouvert sur Agoravox, nous ne prétendons pas à la vérité infaillible. Nous pouvons nous tromper mais nous comptons sur le débat pour avancer dans la recherche.

    Première erreur d’inattention de ma part. J’ai écrit que le mur qui longe la rivière faisait trois mètres de haut. En fait, il n’est donné que pour une hauteur de deux mètres. Autre malentendu : le mur que le conférencier évoque est bien celui mis au jour au bord du cingle et il place bien la citadelle et son « murus » sur le « mons » dont parle César dans son texte. Nous sommes bien d’accord.

    Il n’en reste pas moins que je ne comprends pas pourquoi il insiste si peu sur le mur de cette citadelle et autant sur son mur mis au jour alors que, manifestement, César n’a d’yeux que pour le « murus » de la citadelle et non pour celui du cingle qu’il ne devait considérer que comme une fortification, un « agger » un peu comme celui qu’il avait dressé à Alésia, lequel ne faisait, là aussi, que deux mètres de haut.

    C’est sur ce poit que je voudrais porter principalement le débat pour commencer.


  • Antenor antenor 28 novembre 2009 17:29

    Quelques réflexions en vrac sur cet article et les précédents :

    Si le terme d’oppidum ne désigne pas une citadelle de taille très réduite et très fortifiée mais une ville entourée d’une fortification plus légère alors Autun peut à nouveau prétendre à être Bibracte.

    A Besançon et à Lutèce dont César nous a donné la description, on constate que la citadelle est contigüe à la ville. Dans le cas de Chalon, cela situerait la citadelle sur l’Ile Saint-Laurent.

    On peut faire quelques hypothèses sur le tracé de cette mystérieuse voie Dubis qui semble avoir relié la Loire au Rhin. Elle devait descendre le Doubs jusqu’à Dole puis traverser la Saône à Seurre avant de rejoindre Beaune, remonter la Dheune et enfin redescendre la Bourbince jusqu’à Digoin.

    Ce qui coince le plus avec l’hypothèse des temples/églises, c’est l’utilisation des arcs brisés en pierre. Si les Gaulois les avaient inventés, les Romains se seraient empressés de les copier. On trouve des arcs brisés en terre chez les Assyriens. L’hypothèse qui paraît la plus réaliste serait que cette technique ait été apportée par les Arabes au 8ème siècle et qu’elle ait été reprise par les architectes de la Renaissance Carolingienne.


  • Emile Mourey Emile Mourey 28 novembre 2009 18:08

    @ Antenor

    Un oppidum, plusieurs auteurs antiques l’ont bien expliqué, c’est la zône dans laquelle il est prévu qu’on se retranche et que l’on défend en dernier recours. La ville peut s’y trouver. Elle peut ne s’y trouver qu’en partie. Elle peut ne s’y trouver qu’à son pied, mais elle peut aussi se trouver à une certaine distance. C’est le cas de Chalon.

    La ville de Chalon du III ème siècle, selon moi, s’est en effet étendue pour moitié dans l’île Saint-Laurent qui a pu être un refuge à l’origine, mais comme l’oppidum, toujours selon moi, se dressait sur la colline de Taisey, il y est resté.

    La voie Dubis est parfaitement identifiable. J’en donne le tracé dans un de mes ouvrages non publié. Peut-être l’ai-je également indiqué dans un de mes ouvrages parus, je ne me rappelle pas.

    Le problème de l’arc brisé est un des derniers de mes soucis. Pour moi, ce n’est pas très significatif quand il s’agit de petits bâtiments.

    Autun n’était à l’origine qu’une station sur la voie de Mont-Saint-Vincent à Saulieu. Le quartier de Marchaux évoque un lieu de marché pour la région proche, un lieu d’échanges qui a pris de l’importance notamment avec la paix romaine jusqu’à devenir la ville éduenne de Mont-Saint-Vincent. Mais comme Mont-Saint-Vincent était déjà la citadelle, elle l’est restée.


  • Antenor antenor 29 novembre 2009 14:10

    @ Emile

    A Besançon, on a d’un côté une citadelle/arx sur la colline qui est trop petite pour servir de refuge à la population et de l’autre une ville/oppidum dans le cingle avec une fortification trop légère pour susciter l’admiration de César. Il doit y avoir un second mur plus important un peu en retrait de celui récemment découvert. La fonction principale de la citadelle doit être de bloquer le seul accès terrestre à l’oppidum. Vu les « exploits nautiques » de Labienus sur la Seine, les fortifications du cingle devaient être impressionnantes pour que César les juge digne d’intérêt.

    On est sûr et certain que les fortifications de Chalon ne sont pas antérieurs au IIIème siècle ? Parceque si c’est comme à Bourges ou à Lutèce....

    Vous inversez les rôles entre Autun et Saulieu. Autun est à la jonction entre l’importantissime voie menant du Bassin Parisien à la Méditerranée et celle importante pour les Eduens qui relie la Loire aux affluents de l’Yonne via l’Arroux. La plupart des affluents de l’Arroux convergent en direction d’Autun. C’est plutôt Saulieu qui est une étape (changement de bassin versant) entre Autun et Avallon.

    Dommage que votre article très argumenté ne suscite pas plus de réactions. C’est à croire que seule la provocation paie.


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 novembre 2009 19:12

      @ Antenor

      Je ne serais pas étonné si la citadelle de Besançon était aussi étendue que le fort de Vauban. Le relief du terrain semble bien se prêter à une telle installation. Le problème, c’est que tant que le mont Beuvray s’imposera comme le modèle de la capitale et de la ville gauloise avec ses murs peu élevés, les archéologues de Besançon ne voudront pas imaginer une citadelle avec de solides murs ou murailles maçonnés et qu’ils vont se contenter de leur petit retranchement de 2 mètres de haut. Je ne vois pas l’intérêt d’un deuxième mur.

       Pour Chalon, je pense que l’archéologie va dans ce sens. Pour moi, la raison en est que même si la ville existait déjà, les dirigeants de la cité ne lui ont donné l’autorisation de s’entourer de remparts qu’à ce moment-là.

      Saulieu était une étape importante sur la voie éduenne qui menait aux mines de la (Grande) Bretagne, peut-être avant le développement d’Autun. Mais il est vrai que c’est Autun que Bibracte (Mont-Saint-Vincent) considérait comme sa colonie, c’est-à-dire sa ville, et non Saulieu.


  • Antenor antenor 29 novembre 2009 14:43

    Rectificatif

    Encore à l’époque de Louix XIV, la ville n’occupait pas la totalité du cingle. La citadelle était peut-être suffisamment grande pour accueillir la population à l’époque de César.

    http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Si%C3%A8ge_de_Besan%C3%A7on_en_1674.jpg


    • Antenor antenor 29 novembre 2009 14:44

      pour accueillir la population en cas de siège


    • Emile Mourey Emile Mourey 29 novembre 2009 19:40

      @ Antenor

      Vesontio est un cas d’école. Autant on n’arrvera jamais à comprendre la Gaule à partir du mont Beuvray, autant on devrait pouvoir mieux la comprendre en raisonnant sur Vesontio.

      Nous avons là un système cohérent qui a été installé, dès le début, dans sa cohérence. C’est ce que je pense mais il manque la preuve archéologique et je ne peux donc rien affirmer.

      Ce système n’est cohérent que si une partie de la ville gauloise s’étendait à l’extérieur du cingle. Le pont devait être soigneusement gardé et les entrées contrôlées, le cingle étant très certainement une zone sécurisée. En revanche, le quartier à l’extérieur du cingle devait pouvoir accueillir les étrangers venant de loin ou des cités voisines, commerce oblige, qui apportaient en outre le progrès des nouvelles techniques, l’information et les connaissances. Et tout cela, les paysans du territoire devaient pouvoir venir le chercher à Vesontio sans être obligé d’entrer dans la zone réservée. Je ne vois pas comment une agriculture aurait pu prospérer autrement.

      Et puis, il y a l’exemple de Lutèce, autre cas d’école...http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/cesar-au-secours-on-a-perdu-lutece-59411


    • Antenor antenor 30 novembre 2009 14:18

      Sur le tableau de Van der Meulen, l’essentiel de la ville est dans le cingle. Si à l’échelon régionale les villes se trouvent dans les zone les plus attractives, à l’intérieur de ces zone elles se placent sur ou juste à côté d’un site défensif.

      Notre principal problème est qu’on ignore quelle taille avait la population accueillie. Difficile de dire si les habitants des villages alentours se réfugiaient dans la ville où s’ils allaient se cacher dans les forêts des hauteurs. A Bourges, le mur dit gallo-romain enserre une zone d’à peu près 700 mètres sur 300. L’Ile de la Cité a des dimensions similaires. La surface de la citadelle de Besançon est un peu plus petite. Si la population de Besançon était inférieure à celle de Bourges et de Lutèce, la citadelle pouvait suffire. Sinon, le mur maçonné doit englober une partie du cingle en plus de la citadelle.

      Les commerçants peu fortunés et ceux des autres Cités pouvaient résider dans le cingle à l’abri des bandits mais hors des murs. L’équivalent des faubourgs médiévaux. Le cingle me semble beaucoup trop grand pour pouvoir être défendu efficacement à l’époque gauloise. Il aurait fallu que la population soit supérieure à celle de l’époque de Louix XIV. Ce qui paraît bien improbable. La zone refuge de Besançon équivalente à l’Ile de la Cité de Lutèce est la citadelle avec peut-être une petite partie du cingle à ses pieds englobée dans les murailles.


    • Antenor antenor 30 novembre 2009 14:54

      Les murailles de Clermont aussi pourraient bien dater d’avant la conquête romaine.

      http://www.athle.com/upload/ssites/001078/images/auvrgne_-_histoire/clermont-fd_mur_sarrasins.jpg


      On aurait donc la ville arverne à Clermont, « Delphes » au Crest et le « Mont-Olympe » au Puy-de-Dôme.


    • Emile Mourey Emile Mourey 30 novembre 2009 15:01

      @ Antenor

      Je ne sais pas. C’est très possible. La photo est très intéressante. Cela s’accorde tout à fait avec ce que je dis des murus gallicus dans l’article que je vais proposer aujourd’hui à la médiation.


  • Emile Mourey Emile Mourey 30 novembre 2009 14:50

    @ Antenor

    Au III éme, IV ème siècle, le rhéteur Euméne écrit que lors d’une invasion des Gaulois de Trèves, ceux-ci avaient franchi les portes du territoire et que les Eduens avaient dû se réfugier dans les oppidum. Critogatos, dans son discours rapporté par César, dit la même chose lors de l’invasion des Cimbres et des Teutons. Cela concerne, à mon sens, tous les citoyens, les manants étant laissés à leur triste sort. Donc, cela peut faire beaucoup de monde dans de tels cas extrêmes. En dehors de ces cas extrêmes, une défense sans beaucoup de personnel combattant devait suffire, même pour une surface relativement étendue.

    Le tableau de Van der Meulen est magnifique. Il fait bien ressortir la symétrie du lieu. C’est pour cela que je suis de plus en plus persuadé que le tracé du cardo s’imposait déjà à l’époque de l’indépendance gauloise et que les Gaulois n’ont pas attendu les Romains pour continuer à organiser l’ensemble dans la symétrie, mais cela, c’est aux archéologues de le dire.


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