Biden-Harris ? Ce sera « Business as usual »
« You are fired, Trump ! »
Ainsi donc, le « loser » déguisé en super-héros aura bien fini par être dézingué par l’état profond. ? Concrètement, cela n’a rien d’enthousiasmant puisque le résultat concret pour l’ensemble de la population mondiale sera : de nouvelles guerres et de nouvelles invasions.
Même si la politique sanitaire des son administration s’est révélées calamiteuse et a fourni à ses adversaires leur principal argument de campagne, la politique sociale de Trump n’était pas très différente de celle de ses prédécesseurs et son électorat comptait sur lui pour relocaliser les emplois perdus à cause de la mondialisation.. Sur le plan militaire, il a « géré » (plutôt mal) les conflits en cours, mais il faut lui accorder le fait qu’aucune nouvelle guerre n'a éclaté sous sa présidence. Il s’est même débarrassé sans ménagement du va-t-en guerre Bolton pourtant adoubé comme lui-même (et comme le sulfureux et encombrant Steve Bannon) par le clan Mercer, Robert et Rebekah.
Indépendamment des nombreux dégâts que Trump a causés par rapport au prestige des États-Unis, la crédibilité des ses représentants et l’image dégradée d’un « Oncle Sam » isolationniste, on peut penser que « Killary » aurait tué beaucoup plus de monde que lui. La Syrie aurait été bombardée exactement comme l’a été la Libye, sans compter les « dégâts collatéraux » que la démocrate Madeleine Albright estimait « en valoir la peine »..
A ce propos, il parait que l’auteur de l’attentat de Vienne avait tenté de se rendre en Syrie en tant que djihadiste et de se battre contre « le régime d’Assad ». S'il n'avait pas été empêché de le faire, il aurait été logé-nourri par les Saoudiens, équipé et habillé par les Turcs, armé par la CIA, formé par les SAS et soutenu par les Israéliens. Il aurait même pu devenir un gars qui fait « du bon boulot », et pourquoi pas une star de la télévision posant coiffé d’un casque blanc. Mais comme il a été empêché de rejoindre le « camp du bien », il a fini par tuer des Autrichiens au lieu de Syriens et il est maintenant classé comme « terroriste », alors que les djihadistes tueurs de Syriens sont toujours présentés comme des « héros » par les médias dominants.
La « gauche » américaine va pouvoir mieux respirer, maintenant que le populisme du président sortant va être éradiqué, ce qui permettra un contrôle plus sérieux des médias et de la clientèle politique de base qui avaient tendance à se disperser. Le système de « démocratie » bipolaire et alternative avait mis en lice deux candidats antithétiques dont le seul point commun était que chacun d’eux défendait des intérêts privés qui ne sont pas ceux de la majorité des électeurs. Or, Biden ne s’attaquera pas à l’inégalité croissante des ressources et au désenchantement du « rêve américain » qui a remplacé les tableaux idylliques des banlieues gazonnées par des copies de Guernica, et on ne voit pas par quelle formule magique il pourrait soudainement calmer les tensions sociales qui risquent au contraire de s’exacerber, maintenant que la masse croissante des « red-necks » a perdu son champion.
La « droite » s’y retrouvera peut-être avec la vice-présidente Kamala Harris, manifestement invitée au casting pour séduire l’électorat conservateur bien qu'elle ait été rejetée lors des primaires « démocrates » qui, en l’occurrence, ont manifesté une curieuse interprétation du processus « démocratique » qui leur sert de label. La campagne de Kamala Harris à cette primaire a été tellement nulle qu'elle a » réussi » à obtenir zéro voix de délégué à la convention nationale démocrate, un rejet total par les électeurs démocrates comme candidate.
Rendez-vous dans quatre ans pour voir si les États-Unis sont entrés dans une période de progrès social renouvelé, ou s’ils ont simplement redynamisé leur position hégémonique dans le monde pour conforter les recettes des businessmen qui tirent les ficelles. Ce qui changera dans la profondeur des analyses des médias aux ordres risque fort de se limiter au remplacement du principal argument de la dernière campagne « Mais Trump est diabolique » par une nouvelle incantation : « Mais Trump était maléfique ».
Certains aficionados de ce site vont sans doute pavoiser au départ de Trump, et on peut le comprendre vues les incongruités dont il nous aura submergés pendant son mandat. Mettre une fin à la manipulation cynique de l’opinion via les réseaux sociaux redorera peut-être le blason d’un système décadent. Mais ce n’est pas un « lifting » d’esthéticienne qui peut remédier à des troubles physiologiques profonds.
Trump n'a pas été vaincu par un candidat présentant un programme concret, aussi « réformiste » soit-il, comme aurait pu l'être Bernie Sanders ou d’un autre candidat, illustre inconnu, étranger aux deux camps dont les non-américains ne connaissent même pas l’existence. Trump a été battu par deux « personnages » sélectionnés par des lobbies puissants et soutenus jusqu'au bout par la grande majorité des plus grands médias appartenant à des milliardaires, financés par Wall Street et sans aucune intention de poursuivre autre chose que des politiques économiques dites « néolibérales » (école de Chicago).
Mais ce sera surtout le retour aux manettes du complexe militaro-industriel et de l’état sécuritaire, un modèle que nous connaissons bien en France, pays dont le président ne s’est jamais caché de son penchant pour l’âne démocrate plutôt que pour l’éléphant républicain.