jeudi 2 novembre 2017 - par Daniel MARTIN

Brumes sur les quais des Etats nations

A l’échelle des États-nations membres de l’Union Européenne, que ce soit en Espagne avec la Catalogne qui a franchi « le Rubicon » en déclarant unilatéralement son indépendance, en Belgique avec la Flandre, en Écosse, en Italie du Nord, dans les pays Balkans, la France ne faisant pas exception avec la Corse et certains territoires ultra-marins, l’apparition de mouvements identitaires régionaux à vocation séparatistes résulte d’un phénomène des plus vivants en ce début de XXIe siècle, l’espérance ou la volonté d’être par une indépendance régionale reconnu comme un État-nation. Au sein des pays de l’UE, l’objectif prédominant parmi les revendications des indépendantistes régionaux, outre le fait d’être reconnu comme Etat et le refus de la solidarité inter-régionale, c’est leur attachement à l’Union Européenne, ce qui peut apparaître assez paradoxal et si cela advenait aggraverait considérablement les inégalités territoriales en son au sein.

Paradoxe et refus de solidarité

Il peut sembler paradoxal que des régions européennes comme la Catalogne, la Flandre, l’Écosse, l’Italie du Nord (la « Padanie »), le Pays Basque espagnol ou la Corse puissent faire valoir leurs aspirations nationalistes pour la reconnaissance d’une plus grande identité au sein de l’Union européenne, au moment où celle-ci abolit des frontières intérieures, alors que ces régions se replient de fait sur des frontière à l’intérieur de leurs Etats nations. A l’évidence, ces aspirations semblent exprimer tout particulièrement une réaction à la mondialisation par le resserrement des liens sur des entités « régionales », plus petites, plus accessibles, plus familiales… Mais il apparait surtout que la motivation essentielle de ces revendications, qui dépassent la simple demande de plus d’autonomie régionale culturelle et institutionnelle, pour dériver vers un nationalisme régionaliste, soit guidée par des contingences économiques très égoïstes du refus de la solidarité inter-régionale au sein des Etats. 

En Espagne, bien qu’elle ait à supporter une lourde dette, la Catalogne, est l'un des principaux moteurs de l'économie espagnole, première région exportatrice, en pointe sur l'industrie, la recherche et le tourisme, souvent au détriment des contraintes écologiques, elle ne souhaite pas partager avec des régions moins riches. L'Italie du Nord industrielle voudrait ne plus payer pour le « Mezzogiorno » moins développé, tout comme la Flandre en Belgique, qui ne souhaite plus participer au financement de la Wallonie. L’Écosse aspire à l’autonomie, car elle disposerait d'une zone économique exclusive, lui donnant accès aux richesses pétrolières de la Mer du Nord dépendant aujourd'hui de la Grande Bretagne dans son entier.

Planétisation, mondialisation, délocalisation, immigration, autant de facteurs encourageant les nationalismes régionaux

Après le phénomène de « planétisation » qui s’est particulièrement développé à l’issue de la seconde guerre mondiale, grâce au développement des transports, notamment à l’automobile et surtout à l’aviation, bien que d’un usage d’abord assez modeste, celui-ci s’est développé très rapidement au point qu’en quelques heures vous allez d’un bout à l’autre de la planète, quand il fallait des semaines, voire plus d’un mois avant. Si cela a considérablement facilité les échanges culturelles, économiques et d’ordre sociétales diverses, l’impact écologique allait s’avérer désastreux, tant d’un point de vue environnemental qu’énergétique, au point de rendre aujourd’hui la situation écologique désastreuse et irréversible, en particulier sur le plan climatique. Cela n’est d’ailleurs pas prêt de s’arrêter, si demain le projet avec l’avion fusé d’Elon MUSK, qui veut relier Paris à New York en 30 minutes, voit le jour. Epuisement des ressources naturelles, notamment les ressources fossiles, qui est aggravé par l’explosion démographique mondiale et ses besoins économiques sans cesse croissants, gros consommateur d’énergie, en particulier dans les pays riches.

Avec la troisième révolution industrielle de l’informatique et de la communication, qui prend son essor au cours des années 1970, nous passons à une nouvelle dimension avec la mondialisation de l’économie qui se traduit par des concentrations d’activités vers des pays ou des régions du monde à faible coût de productions. Dans la même période c’est l’automatisation et la robotisation qui va remplacer des myriades d’ouvriers dans les usines. Cela ne va cesser d’accroître le chômage de masse, 1,2 million demandeurs d’emplois en 1980, 3,5 millions en septembre 2017. Rappelons- nous, par exemple en France au début des années 1980 avec la fin de l’industrie métallurgique, des filatures qui ont sinistré plusieurs régions de l’Est et du Nord, mais c’est surtout à partir du début des années 1990, après l’effondrement de l’URSS que vont commencer et s’amplifier des délocalisations d’entreprises. Dans ces processus parfois complexes, à l’intérieur des pays de la vieille Europe, des régions s’en sortent mieux que d’autres et selon qu’elles jouissaient de plus ou moins d’autonomie certaines d’entre elles vont dériver vers un nationalisme régional séparatiste égoïste, refusant dès lors la notion de solidarité inter- régionale. Ce qui est au fond, en dépit du Droit Espagnol, l’essence même de la sécession Catalane, laquelle augure mal de l’avenir dans ce pays, où d’autres régions autonomes (Basques, Galice) pourraient être tentées de suivre l’exemple Catalan.

Avec la nouvelle révolution des nouvelles intelligences artificielles (4ème révolution industrielle), qui apparait au début des années 2010, les espoirs et les illusions des uns nourrissent les craintes des autres qui sont, chômage oblige, de en plus nombreux. Il est évident que la perspective d’entreprises entièrement robotisées sans besoin de l’intervention humaine, grosse consommatrice de terres rares, avec pour effet des millions de salariés laissés pour compte, avec des métiers nouveaux et beaucoup d'autres devenus obsolètes, des régions seront plus affectées que d’autres, ce qui vient compliquer la situation et encourager les replis identitaires de certaines d’entre elles, parmi les plus privilégiées. S’ajoute à cela les conflits entretenus par des terrorismes cultuels, en particulier ceux émanant de l’islamisme radical qui furent, souvent instrumentalisés par des Etats au gré de leurs intérêts économique et militaires (USA, Israël, Arabie Saoudite, France en Syrie contre ASSAD). La fuite des zones de conflits par les populations et leur migration vers l’Europe concourent à réanimer et même souvent amplifier, à différents niveaux, des vieux reflexes nationalistes régionaux à l’égard des Etats. Dans certains cas, ces reflexes nationalistes régionaux vont jusqu’à considérer que le Etats nations sont « trop accueillants, voire laxiste » par rapport à la sécurité pour justifier le rejet de ces populations et par là même leur besoins de plus d’autonomie judicière et policière, voire de séparatisme.

Entre réapparitions de nouveaux Etats Souverains et velléités autonomistes et séparatistes Régionales

La chute du Mur de Berlin a également conduit au début des années 1990 à la réapparition d’États souverains ayant dans le passé eu une existence internationalement reconnue même brève, comme les pays Baltes, l’Arménie ou la Géorgie, ainsi qu’à l’émergence de nouveaux États jusqu’alors inclus dans des Fédérations (URSS, Yougoslavie, auxquels on pourrait adjoindre dans une certaine mesure la Tchécoslovaquie). Des indépendances du Monténégro et du Kosovo aux auto-déclarations d’Ossétie du Sud ou d’Abkhazie, en passant par les velléités autonomistes de l’Écosse, de la Flandre, du Pays Basque et aujourd’hui de la Catalogne, où malgré les discours modérés et l’acceptation par le leader indépendantiste Carles PUIGDEMONT des élections régionales pour le 21 décembre prochain, convoquées par Madrid. Mais pour lesquelles, en revanche, il a mis en demeure le gouvernement espagnol d'en respecter le résultat. Il y a donc toujours le risque que le pire ne soit pas à exclure. Les exemples récents ne manquent pas en Europe pour se convaincre de l’acuité du fait nationaliste et de ses dérives régionales.

Pour la catalogne qui occupe aujourd’hui l’essentiel de l’actualité, ce qui est déplorable, c’est que d’un coté comme de l’autre de l’autre on ne se préoccupe pas des vrais questions qui sont existentielles pour la survie de toute les régions d’Espagne, comme, par exemple, le problème de l’eau avec des cultures hyper intensives de fraises et autres fruits et légumes, copieusement arrosées de glysophate, malathion, diazinon, classés cancérogènes par plusieurs instances scientifiques. Le tout  sous le patronage des MONSANTO et consorts. Comment comprendre que des populations si proches refusent de « vivre ensemble ». Si tous ces manifestants qui depuis des jours et des semaines occupent les rues des villes de Barcelonne et Madrid en s’opposant les uns aux autres mettaient autant d’ardeur à défendre la vie de la planète, il n‘y aurait plus de gros problèmes écologique » 

Rejet de la tendance à l’uniformisation par des recours nationalistes régionaux très dangereux 

Force est de constater que malgré la mondialisation, les nouvelles technologies de la communication qui rapprochent les individus et peuvent induire des standardisations à l’échelle planétaire, notamment sur le plan alimentaire avec des symboles de « mal bouffe » tel que « Mac’Do, « Coca « et autres, n’efface pas pour autant les replis identitaires et les nationalismes divers au profit d’une uniformisation à l’échelle de la planète. Bien au contraire, le référent national et régional apparaît bien souvent comme le seul lien légitime, tant est si bien qu’au moment où les hommes ont tendance à se ressembler de plus en plus, avec des mœurs et des comportements standardisés, les divers nationalismes s’expriment avec une vigueur renouvelée. Ce paradoxe réside peut-être là, dans cette tension existante entre un monde aux traits de plus en plus communs et des individus souhaitant conserver une identité propre, considérée comme plus proche, plus familière, en somme rassurante tel qu’ils pensent le retrouver au sein d’un nationalisme régional.

Il s’avère que l’Union européenne qui s’est construite par traités économiques successifs, très souvent au service exclusif des marchés Boursiers et du monde financier, n’est en rien un espace où le patrimoine symbolique, par quoi les nations ont su proposer aux individus un intérêt collectif, une protection, une fraternité, lui fait incontestablement défaut. Mais, le repli sur des identités régionales en tant que refuge, bien qu’il soit important de valoriser la biodiversité des cultures des traditions, apparaît dès lors, particulièrement dangereux dans le contexte mondial actuel.

Nationalismes régionaux, risque de « Yougoslavisation »  ?

Le nationalisme trouve son fondement le plus souvent dans la langue et dans le territoire. La culture, dont la langue, comme moyen d’affirmation identitaire, le territoire, par la volonté de réunir en son sein l’ensemble des populations qui partagent la même langue et valeurs cultuelles et culturelles. Mais, cela peut conduire à vouloir expulser de son territoire, par la violence, les représentants d’autres ethnies ou populations minoritaires exprimant une culture différente ou des choix politiques fondamentaux divergeant en regard, par exemple, des volontés d’indépendance régionales ou non. Combien de fois, ici en France, a-t-on entendu des déclamations appelant au rejet de certaines populations, non parce qu’elles commettaient des actes délictueux ou mettaient en péril la société, mais parce qu’elles avaient des coutumes et une façon de vivre différente.

Imaginons comment, entre partisans et opposants, vont pouvoir vivre les habitants de Catalogne en cas d’indépendance, fut-elle négocié à l’amiable ? Bien que la situation soit différente, en Espagne nous avons tous à l’esprit ce qui est arrivé à la Yougoslavie entre 1991 et 2001 dans d’extrême violence, avec un bilan de 150 000 morts dont deux tiers de civils, s'accompagnant de 4 millions de personnes déplacées, où le terme d’épuration ethnique fut souvent utilisé, pour aboutir en final à la création de 6 Etats (Slovénie, Croatie, Monténégro, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine plus le cas particulier du Kosovo reconnu par des pays Européens, dont la France, pas par d’autres). Slovénie et Croatie sont aujourd’hui membre de l’UE.

Des nationalismes régionaux incompatibles avec la conjoncture mondiale et la situation écologique actuellement des plus critiques

Non seulement la demande d’indépendance régionale peut remettre en cause la légitimité des États dont ils dépendent, mais aussi parce que le référent de leurs revendications est celui de l’État-nation dont ils refusent de jouer la solidarité intérieure. Si une Europe des Régions au sens culturel qui est d’ailleurs légalement reconnue par les textes Européens, avec notamment un comité des régions en tant qu’organe consultatif, est justifié, les dérives vers un nationalisme régional rétrograde et égoïste n’est pas acceptable.

Aujourd’hui, la situation mondiale implique qu’être favorable à une Europe fédérale a du sens, mais à condition qu’elle repose sur des entités fortes et cohérentes et non qu’elle procède à un émiettement porté par des nationalismes régionaux. Ce qui aurait pour effet d’entraîner la dilution ou la dissolution d’anciens États européens, dont leur homogénéité fut acquise parfois difficilement, au profit d’entités étatiques réduites en taille et d’une viabilité économique limitée, sources d’instabilité qui aggraverait une situation écologique actuellement des plus critiques. Si les régions doivent acquérir des compétences démocratiques, économiques et sociales, mais, face à un bilan bien sombre sur l'évolution du réchauffement climatique, tel qu’il est présenté par Jean JOUZEL, climatologue et ancien vice-président du GIEC (Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat), Comment pourrait-on agir efficacement dans une Europe atomisée en une multitudes de petits Etats nations en compétitions économiques ? Si à la place de 28 Etats homogènes actuels (ou 27), l’UE se retrouvait avec une cinquantaine de petits Etats en concurrence et conflits permanents dus à de profondes inégalités territoriales et économiques, il est aisé d’imaginer la situation de notre vieille Europe

 Pour conclure

Dans la compétition mondiale que se livrent Américains, Européens, Chinois, Russes, sans oublier les pays émergeants, par sa structure de 28 Etats nations (maintenant 27), l’Europe sans gouvernance réellement démocratique, soumise au pouvoir de la financiarisation, avec des législations différentes entre ses Etats pour compétition économique entre eux, est aujourd’hui le « maillon faible ». De plus, elle est confrontée au terrorisme Islamique qui cancérise trop souvent les relations entre les populations de culture Arabo - Musulmane et les autres, exploité par certain responsables politiques, dont leurs discours contribuent à accroitre davantage les tensions. S’il est, par ailleurs, souhaitable que l'Economie, la culture, la démocratie puissent se vivre et s’exprimer, dans le respect des notions de solidarité territoriale, au plus près des territoires et des hommes qui le composent, il est évident que chaque région qui le souhaite, doit pouvoir bénéficier de mieux d’autonomie par rapport au pouvoir centralisateur de l'Etat nation. Toutefois cela ne saurait se traduire par des dérives vers des nationalismes régionaux sécessionnistes.. 



26 réactions


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 14:35

    je pense au contraire que les individus en on marre de donner des « perles » aux cochons. Quand je pense que l’argent de mes impôts sert à payer la PMA et un enseignement totalement inefficace, cela me révolte. Je me rappelle de 2004 et le fameux Tsunami en Thaïlande. La moitié des dons n’est jamais arrivé aux sinistrés.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 14:44

    Depuis ques les régions prennent leur autonomie en Belgique, la wallonie qui avait un peu trop tendance à régresser (tendance cigale), se reprend en main. Quand un groupe humain est confronté à sa survie,il doit faire des choix et aller à l’essentiel. Certains ne seront jamais motivés dans la course à la survie. J’ai parlé lundi avec une grecque qui comme par hasard s’est installée en Catalogne. Elle m’a dit : tu sais, les grecs ne veulent pas se prendre en main. C’est ainsi et c’est triste. Tonneau des Danaïdes ;


  • Didier Barthès 2 novembre 2017 14:53

    Vous avez parfaitement raison de mettre en garde contre les conséquences d’un émiettement de l’Europe en une multitude de petits Etats, ce serait entrer dans un processus bien hasardeux.


  • jaja jaja 2 novembre 2017 15:11

    @ l’auteur : « En Espagne, bien qu’elle ait à supporter une lourde dette, la Catalogne, est l’un des principaux moteurs de l’économie espagnole, première région exportatrice, en pointe sur l’industrie, la recherche et le tourisme, souvent au détriment des contraintes écologiques, elle ne souhaite pas partager avec des régions moins riches »

    « Questions-réponses aux maximes, proverbes, aphorismes et propos de comptoirs distillés contre l’indépendance catalane.

    Publié le 31 octobre 2017 par vpresumey

    I. Les arguments à cent balles (les plus répandus).

    « Ce sont des riches. »

    Voila bien la proposition clef, censée clore tout débat. Elle est commune à l’anar et au facho, au téléspectateur de TF1 et à l’adepte des « médias alternatifs ». Une touchante unanimité bien-pensante a ainsi été construite : « Les Catalans, comme les Italiens du Nord, ne veulent pas être solidaires des régions pauvres d’Espagne, c’est une question fis-cale mon bon monsieur ! ».

    Si cette affirmation est généralement assenée avec la certitude d’être sans réplique, il est pourtant très facile d’y répliquer : vous les avez vues, vous, les manifestations de pauvres ouvriers agricoles africains surexploités en Andalousie, d’ouvriers au chômage des Asturies, de locataires madrilènes traqués par leurs créanciers, exigeant que le roi et M. Rajoy puissent continuer à prendre dans les profits des riches capitalistes catalans pour les leur redistribuer ?

    L’Etat espagnol, pas plus et plutôt moins que la plupart des Etats capitalistes, ne pratique la « redistribution » des riches vers les pauvres, sauf dans la mesure où des conquêtes sociales l’y contraignent, ce qui n’est guère le cas ici. Par contre, historiquement, l’appareil d’Etat et les couches bureaucratiques, militaires, ecclésiastiques et financières qui lui sont liées a toujours ponctionné les régions périphériques où se font les plus gros profits. En effet, le capitalisme industriel dans le cadre de la monarchie espagnole s’est développé de façon périphérique, et la Catalogne produit 20% du PIB du pays. L’octroi de « privilèges » fiscaux est une méthode de concessions clientélaires de la part du pouvoir madrilène, et à cet égard le Pays Basque et la Navarre sont beaucoup plus « privilégiés » que la Catalogne.

    L’existence de secteurs capitalistes catalans souhaitant contrôler fiscalité et finances de la province est certaine, mais l’aspiration populaire, largement majoritaire et allant même au delà des milieux indépendantistes, au contrôle des finances locales, est de nature différente. Mais quoi qu’il en soit, les faits auxquels on assiste aujourd’hui devraient mettre un point final à la question : ce sont bien les banques et les grandes entreprises de Catalogne qui expriment leur terreur de l’indépendance et surtout du mouvement populaire qui la réclame, et qui, avec la complicité active de Madrid et de Bruxelles, et la passivité de Puigdemont et de son parti, quittent le pays.

    Cette fuite des capitaux assignerait à la Catalogne la fonction de zone touristique secondaire, alors qu’elle est le coeur des flux économiques d’Espagne et de Méditerranée occidentale. Le mouvement populaire actuel, englobant des secteurs capitalistes, est aussi une résistance contre cette évolution destructrice qui se dessine comme l’avenir promis à la Catalogne dans le cadre espagnol. La prise de conscience de cette réalité est antérieure à l’affrontement présent : elle va avec la paupérisation de toute la jeunesse et le soulèvement démocratique des « Indignés » depuis 2011.

    Par ailleurs, si les régions riches se mettaient à demander leur indépendance par manque de soi-disant « solidarité », alors on verrait un sécessionnisme parisien envers la France ou francfortois envers l’Allemagne ! Les vraies raisons du sentiment national catalan sont bien entendu autres et bien plus anciennes. Nous nous trouvons ici dans le cas de figure de nationalités opprimées plus développées économiquement et socialement que le centre qui les domine : cette configuration historique fut celle de la monarchie espagnole et de l’empire tsariste, où Polonais, Finlandais et Baltes étaient traités, et maltraités, comme des « riches » par Moscou. »


    • Lugsama Lugsama 4 novembre 2017 10:19

      @jaja

      Sauf que les revendications d’indépendance repose surtout sur l’avarice et le refus de la solidarité national, écrire des romans pour affirmer le contraire ne changera pas la réalité des choses, communément admise qui plus est.

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 15:15

    Les brumes qu’il faut dissiper, c’est la Fameuse Déclaration de Balfour. Lire absolument le livre de Freud sur Woodrow wilson. Freud était opposé à le création d’un Etat sioniste et capitaliste tout puissant. directement inspiré de la doctrine protestante. ARBEIT MACHT FREI.https://www.youtube.com/watch?v=AEpQw-6RIP0


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 15:27
    La pathologie de la norme : la troublante analyse de Woodrow Wilson par Freud

  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 16:09

    BALFOURCREMATOIRE.


  • Cateaufoncel 2 novembre 2017 16:15

    La seule chose qui ait soudé l’Europe jusqu’en 1989, c’est la menace communiste. Les crétins qui la dirigeaient, et la dirigent encore, étaient, et sont encore, incapables de comprendre qu’on ne peut pas vivre sans ennemi. Que l’ennemi nous sert à nous définir, en particulier, lorsque nous ne savons pas ce que nous voulons être.

    Or, les Européens ne savent pas du tout ce qu’ils veulent être en tant qu’Européens. Il aurait donc fallu qu’ils définissent ce qu’ils ne veulent être à aucun prix. Mais il y pas trente-six solutions, il n’y en a qu’une seule : musulmans ! Faute d’avoir vu l’Islam et sa civilisation comme une menace, les Européens de l’Ouest sont maintenant privés d’un vrai facteur de cohésion et de la solidarité qui en découle.

    J’ajoute, en guise de correction, que la Ligue du Nord est hostile à l’U.E, - au parlement, elle appartient au même groupe que le Front national - et qu’elle souhaite désormais plus d’autonomie, notamment financière, dans le cadre de l’Etat national et qu’elle a - momentanément ? - renoncé à la revendication indépendantiste pour participer au combat national contre l’invasion migratoire


    • sukhr sukhr 2 novembre 2017 16:33

      @Cateaufoncel
      la lutte contre le communisme est la cause principale des 2 premières guerres mondiales. 

      L’Europe de l’Ouest aurait du devenir l’URSS, mais les fascistes en Italie, en Espagne et finalement en Allemagne ont préféré prendre le pouvoir par la force pour tenter d’empêcher l’Histoire de suivre son cours.
       
      Maintenant, l’Histoire va reprendre son cours. Du volcan Français surgira l’Union des Républiques de Conseils Européens. 

    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 2 novembre 2017 16:44

      @sukhr
      « L’Europe de l’Ouest aurait du devenir l’URSS, mais les fascistes en Italie, en Espagne et finalement en Allemagne ont préféré prendre le pouvoir par la force pour tenter d’empêcher l’Histoire de suivre son cours. »


      au risque de paraître tatillon, je suggère cette reformulation :

      L’Europe de l’Ouest aurait pu devenir l’URSS, mais les financiers, industriels et rentiers allemands et italiens ont préféré financer et armer les fascistes et les nazis pour conserver leur pouvoir économique en leur laissant le pouvoir politique. Et l’histoire est ce qu’elle est, car elle n’a pas de cours naturel : il n’y a pas de déterminisme historique, seulement des rapports de forces et des stratégies dans la lutte entre les classes sociales.

    • sukhr sukhr 2 novembre 2017 16:55

      @Jeussey de Sourcesûre
      accepté smiley 

       
      Je continuerais quand même de parler de déterminisme pour simplifier le discours, mais vous avez tout à fait raison. Sans conscience de Classe ni volonté révolutionnaire, rien ne va de soit.

    • Cateaufoncel 2 novembre 2017 19:03

      @Jeussey de Sourcesûre

      « ...et des stratégies dans la lutte entre les classes sociales. »

      A laquelle se substitue de plus en plus la lutte des races, maintes élections le prouvent.

      Et, qu’on le veuille ou non, dans ces problèmes d’autonomie et de séparatisme, tant espagnols qu’italiens, il y a une dimension ethnique qu’on a grand tort de négliger. 

      Les peuples qui se rebiffent sont ceux qui ont fait preuve, dès la fin du XIXe siècle, d’une aptitude à l’industrialisation, qui ne s’est pas vérifiée dans les autres régions des deux pays, d’où leur relatif sous-développement.


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 2 novembre 2017 16:30

    Vous savez ce qu’est la norme ? Vous êtes une belle pomme pendue à un arbre. Celui-ci dans un beau jardin, les racines bien enfoncée dans le sol. Un passant vous cueille (c’est votre destin). Vous croque, vous déchire (aïe), direct dans un long boyau. Plouf dans un liquide acide et saumâtre. Mais enfin ; j’étais une pomme, sur un arbre dans un jardin,..o’non o’non,, tu es est devenue une molécule, poil au cul, un étron poil au con, un déchet poils aux nénés. Mais je t’ai nourri ? J’ai participé à ton destin d’humain ? Euh, excuse-moi, mais, mais je ne te l’ai pas dit : je suis contrôleur chez Aldi, c’est l’heure de partir, Désolé pour tes copines, mais la plupart finiront : à la poubelle. C’est leur destin. Ah et pourquoi tu m’a choisie moi et tu jettes les autres ? Parce que une seule seconde, je me suis rappelé que j’étais un humain.


  • MagicBuster 2 novembre 2017 16:40

    Est-ce que la France a des frontières ? Est-ce la France bat sa monnaie  ? ?

    NON & NON

    La France n’est plus un pays car c’est la définition même. . .


    • Lugsama Lugsama 4 novembre 2017 10:31

      @MagicBuster

      La France à toujours des frontières en 2017, et beaucoup de pays en dehors de l’Europe n’ont pas leur propre monnaie et utilise le dollar américain, battre la monnaie ne fait pas parti de la définition d’un pays, ne vous en déplaise.

  • jaja jaja 2 novembre 2017 17:14

    Huit membres du gouvernement catalan devraient entrer en prison dans les minutes qui suivent et une demande d’extradition sera demandée par le gouvernement de la monarchie franquiste espagnole...
    Dans ces conditions participer à des élections ne rime plus à rien... Celles du 21/12 doivent être boycottées et sabotées !


    • jaja jaja 2 novembre 2017 17:24

      demande d’extradition pour Puigdemont et ses collègues de Bruxelles bien sûr... En ce moment concert de casseroles dans tout le pays et manifestations dès ce soir...


    • McGurk McGurk 2 novembre 2017 21:21

      @jaja

      Demande d’extradition pour un criminel en puissance et entrée en prison de ses complices. C’est vrai que c’est choquant d’appliquer la loi smiley .

      Monarchie franquiste ? Tu ne sais même pas ce que tu racontes, c’est d’un tel ridicule qu’il faudrait arrêter de juxtaposer des mots contradictoires.

      Je vois que tu ne sais pas non plus ce qu’est la démocratie et encore moins la constitution. Pourtant tu y fais référence tout le temps dans ta vision personnelle et parfaitement délirante de la réalité.


    • McGurk McGurk 2 novembre 2017 21:22

      @jaja

      Alors, tu le digères pas hein ? Tu en dors la nuit ou tu rumines tout le temps ?


    • bubu123 3 novembre 2017 08:21

      @McGurk

      ah donc au Venezuela quand les opposants brûlent tout, tuent des policiers et qu’ont les met en résidence surveillé ou en prison le régime est dictatorial mais la on met en prison les indépendantistes mais c’est une belle démocratie, belle démonstration de chien de garde qui montre quel genre de guignol vous etes

    • McGurk McGurk 3 novembre 2017 10:50

      @bubu123

      Quand ai-je affirmé que tuer et brûler était légal ? Nulle part. Vous savez déjà où vous pouvez mettre vos appréciations à mon sujet.


    • Lugsama Lugsama 4 novembre 2017 10:26

      @bubu123

      Dire qu’au Vénézuela l’opposition brûlent les manifestants c’est aussi intelligent que de dire qu’en France ils détruisent les hopitaux pour enfants. Sortir un fait isolé pour masquer la répression meurtrière de la dictature (plusieurs dizaines de morts) ça ne marche plus en 2017 le mur est tombé.

      En Espagne les indépendantistes ont violés volontairement des Lois démocratiquement voté, au Venezuela la dictature militaire met en prison sur décision d’une assemblé frauduleuse de partie unique sans procès..

    • bubu123 4 novembre 2017 11:19

      @Lugsama

      j’ai dit quelque part que les opposants brûlaient les manifestants ? j’ai parlé de policier, et de dégât materiel, des problèmes de lecture ?

      donc pour vous c’est normal que les indépendantistes soient mis en prison ? 

    • McGurk McGurk 4 novembre 2017 12:08

      @bubu123

      Ils assument leurs responsabilités (enfin pour ceux qui ne sont pas lâches au point de fuir). Ceux-ci ont, dès leur arrivée en fonction, de fait promis de respecter les lois et la constitution espagnole.


  • JC_Lavau JC_Lavau 2 novembre 2017 17:51

    C’est plus fort que lui : il faut qu’il saupoudre du climatique partout où il écrit.

    C’est comme un tique.

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