C’est bien joli, tout de même, à Göttingen, à Göttingen...
Göttingen ! tout le monde connaît, désormais, ce nom grâce à la célèbre chanson de Barbara...
La chanteuse rend hommage, dans ce texte, à un public chaleureux et bienveillant, celui qu'elle a rencontré, un soir, au cours d'un concert, dans une ville d'Allemagne, à Göttingen.
Chanson de paix et de réconciliation, Göttingen montre que l'amour n'a pas de frontière, grâce à la musique et la poésie qui rassemblent les peuples.
La chanson s'ouvre sur des références bien françaises qui sont niées : "Bien sûr, ce n'est pas la Seine, ce n'est pas le bois de Vincennes", mais on trouve aussi de jolis paysages à Göttingen : le nom de la ville réitérée insiste sur ce mot qui, bien que rude et étrange dans les sonorités, en devient familier.
D'autres négations interviennent : "pas de quais, pas de rengaines, qui se lamentent et qui se traînent", allusion à certaines de nos chansons pleines de mélancolie... Mais l'amour lié à ces rengaines "fleurit" aussi à Göttingen, nous dit Barbara...
Au passage, elle souligne le goût de l'histoire tant prisée par les allemands, eux qui connaissent parfaitement notre histoire, notamment celle de nos rois.
L'énumération de prénoms qui suit, nous rend familier et sympathique ce public allemand : "Hermann, Peter, Helga et Hans"...
Puis, faisant référence à nos contes enfantins, Barbara nous rappelle que, sans doute, de nombreuses légendes sont aussi nées à Göttingen, en Allemagne.
La chanteuse revient, ensuite, sur des décors bien français : "Bien sûr, nous avons la Seine, Et puis notre bois de Vincennes." Mais dans une exclamation qui restitue une admiration, Babara souligne la beauté des roses, à Göttingen, à Göttingen... les roses qui peuvent représenter une forme de beauté et d'harmonie.
On retrouve une référence littéraire qui nous est propre, avec l'évocation de Verlaine et de "son âme grise"... Mais, aussitôt, Barbara rappelle que la mélancolie fait aussi partie de la culture allemande.
Elle met en évidence, bien sûr, la barrière de la langue qui peut nuire à la communication, mais souligne un langage universel, celui du "sourire des enfants blonds de Göttingen", des enfants symboles de fragilité et d'innocence, quel que soit leur lieu de naissance : Paris ou Göttingen.
La chanson s'achève sur une sorte de prière, précédée d'une interjection : O faites que jamais ne revienne le temps du sang et de la haine". Barbara fait rimer les deux mots "haine" et "j'aime", pour montrer que l'amour peut triompher.
Enfin, évoquant un possible retour de rancunes, Barbara sait et affirme qu'elle gardera toujours un souvenir ému de cette ville.
On perçoit, dans ce texte, toute la sensibilité de Barbara : son attachement à la France, à Paris et ses paysages, à la culture française, mais aussi une forme de respect pour la civilisation allemande dont elle perçoit tout l'éclat. On est ému, quand elle évoque les enfants blonds, les roses, la mélancolie de Göttingen.
La mélodie, toute en tendresse et douceur, met en évidence tant de délicatesse, et d'émotions.
Et cette chanson prend encore plus de résonances, quand on sait que Barbara, enfant juive, a dû se cacher, pendant la guerre, pour échapper à la persécution et à la barbarie nazie.
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http://rosemar.over-blog.com/2016/09/c-est-bien-joli-tout-de-meme-a-gottingen-a-gottingen.html
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