Je vous l’ai déjà dit ici-même, ne comptez pas sur moi pour faire le panégyrique d’une religion quelle qu’elle soit. Et encore moins d’une frange extrémiste d’une religion, ou pire encore de ceux qui soutiennent un terrorisme quelconque et aveugle. Aussi, vous ne serez pas trop surpris d’apprendre que ce soir, je me réjouis d’une chose : après bien des hésitations semble-t-il, on a décidé de mettre fin, au moins provisoirement, aux discours de haine que perpétrait tous les jours un activiste d’un genre très particulier. Une femme, pour tout dire, et non des moindres, puisqu’il s’agît de l’ancienne épouse d’un des assassins de Massoud, Abdessater Dahmane, tué avec son collègue terroriste et le chef afghan deux jours avant le 11 septembre 2001, rien de moins. Un Massoud qui avait vu clair dans le jeu de Pervez Musharraf, bien avant que les américains ne découvrent la réalité. A une question posée en juin 2000 par un journaliste d’Europe 1 sur l’aide pakistanaise aux Talibans, Massoud avait en effet affirmé : "Je vais vous donner des exemples. D’abord, vous avez vu vous-mêmes qu’il y avait des pakistanais parmi nos prisonniers talibans. Ensuite, le président pakistanais, le Général Musharraf a déclaré à la radio que des pachtounes du Pakistan travaillaient en zone tribale du Panshir. C’en est la preuve." Déjà, en 2000, les talibans se ravitaillaient dans les zones tribales pakistanaises, ce que confirmait Massoud, qui expliquait déjà la totale duplicité des autorités pakistanaises, qui touchaient une aide financière conséquente des autorités américaines... pour lutter contre le terrorisme, et ne rien faire avec. Plus de huit ans qu’on le sait. Et on se retrouve surpris aujourd’hui à voir les attaques indiennes venir de la même région du monde ?
Un cas, que cette veuve de terroriste pro-taliban, remariée aujourd’hui à un autre islamiste radical tunisien. Recevant les journalistes le matin portant un tchador et une robe noirs, ne laissant apparaître que les yeux, l’après midi participant semble-t-il à visage découvert à des manifestations pro-djihadistes en plein Bruxelles. Comme on n’a jamais vu son visage ou presque, difficile de faire le lien. Car la dame, d’origine tangérienne est bruxelloise d’adoption, semble jouer avec les autorités et c’est pourquoi il est intéressant de vous expliquer qui elle est pour savoir à qui exactement on a affaire exctement aujourd’hui avec son arrestation surprise p
armi 14 interpellés. Quelqu’un de très dangereux, en fait, cette Malika El Aroud. Quelqu’un très à part dans un milieu d’intégristes qui veut que la femme soit "impure", et qui semble avoir fait de sa vie un combat bien particulier : celui d’envoyer à sa place des kamikazes faire des attentats partout dans le monde, sans bouger elle du fauteuil de son bureau d’où elle gère tous les jours un site internet faisant l’apologie du terrorisme. Le djihad a trouvé en Europe son meilleur défenseur, et, à la grande surprise de tous, c’est une femme. Au point d’être qualifiée récemment, le 27 mai dernier, par l’International Herald Tribune (IHT),
"d’une des plus importantes djihadistes sur internet en Europe".
Quelqu’un qui possède un art raffiné d’échapper à ce qui l’attend, à savoir la prison pour provocations répétées à la haine et appels aux meurtres sur site internet. En 2005, en France, elle s’était déjà dépêtrée d’un procès la mettant en cause directement dans la mort de Massoud. Rappelons les faits : deux faux journalistes tunisiens disposant de passeports belges volés et de visas falsifiés, Dahmane Abd El Sattar et Bouraoui El Ouaer, se font exploser alors qu’ils interviewent Ahmad Shah Massoud, à Khwaja Bahuddine, en Afghanistan. Leur caméra avait été volée le 24 décembre 2000 à Grenoble, leurs papiers volés en 1999 à l’ambassade de Belgique à La Haye, et au consulat de Strasbourg en août 2000. Ils bénéficiaient donc de complicités dans deux pays au moins. Quatre hommes sont soupçonnés par le juge Bruguière d’avoir aidé les deux kamikazes. Youssef El Aouni, 31 ans, un Français dorigine marocaine, Adel Tebourski, 41 ans, Français dorigine tunisienne, Abderahmane Ameroud, Algérien, 27 ans, et Mehrez Azouz, un Franco-Algérien de 37 ans. Plus 19 personnes, dont notre femme voilée, venue déposer au procés en argumentant l’innocence totale : " elle était parmi les 23 suspects de l’assassinat du président afghan Massoud le 9 septembre 2001. Lors du procès, elle a convaincu la cour française qu’elle "n’était qu’une veuve réalisant du travail humanitaire, ne sachant rien des projets de son mari " raconte le site du journal L’Express/LeVif.be. En fait, elle était bel et bien partie s’entraîner militairement au Pakistan, à Jalabad, avec son mari Dahmane Abd El Sattar, juste avant l’assassinat de Massoud. Reléguée dans un camp de femmes, bien entendu. Mais de cela, on n’en possède aucune preuve marquante en justice française. Elle ressortira libre.
La dame sait convaincre les juges, visiblement : elle est donc acquittée en 2005, et partira juste après s’établir en Suisse... où elle commence à répandre sur internet une prose pro-djihadiste assez sidérante en qualité de "veuve de martyr"... et continuera à s’activer dans d’autres filières de kamikazes, dans des groupes où elle sert souvent de trésorière ou de conseillère, notamment celui du groupe du Belgo-Tunisien Bilal Soughir. En tant que femme, elle n’était rien dans la pensée extrémiste : devenue veuve de "martyr", elle a enfin une existence : tout part de là chez elle : "her husband’s death, though, propelled her into a new life. The widow of a martyr is very important for Muslims," she said" dit-elle dans le NHT. Elle doit être la seule à s’en convaincre.
Avec elle, la Belgique et L’Europe vont connaître leur première martyr islamique : c’est
Muriel Degauque, 38 ans, une pâtissière partie de Monceau-sur-Sambre se faire exploser en plein Irak le 9 novembre 2005 après avoir rencontré un marocain, Issam Goris, qui périra quelques semaines après, lui aussi
dans un attentat. Le témoignage des parents Degauque sur leur fille est édifiant et effrayant : "
à son retour du Maroc, Muriel est méconnaissable : elle s’habille tout de noir, porte la burka, des gants... « On ne voyait que ses yeux », témoigne le père de Serge Beghin, voisin de toujours de la famille Degauque. « Quand Muriel revenait chez ses parents, ma femme allait lui dire bonjour. Issam, son mari, montait à l’étage : pour lui, ma femme était une impure. Quand Muriel était seule avec elle, elle enlevait son voile. Elle disait : ah, c’est toi Jeannine, alors je peux. Elle était complètement fanatisée, comme si elle avait eu un lavage de cerveau." Un véritable endoctrinement.". Un véritable
"autisme religieux" comme le fait remarquer finement Maroc-Hebdo. Les analyses des échanges de coups de téléphones faits par la police belge démontre qu’il s’agît bien d’un réseau organisé, dont la tête de pont est en Belgique :
"Six personnes, considérées comme faisant partie de cette filière, sont jugées depuis lundi devant le tribunal correctionnel de Bruxelles. La figure centrale est Bilal Soughir, seule prévenu toujours détenu". Leur méthode privilégiée de contact ? MSN ! ("
Au fil de l’enquête, les activités passées de cette filière ont pu être reconstituées, notamment grâce à l’interception d’anciens échanges sur MSN" nous livre la LibreBe). Et au milieu des contacts... Malika.
Malika, qui écrit beaucoup, sous le pseudonyme de Oum Obeyda, et voyage trés peu, sinon pas du tout. J’avais utilisé dans un de mes premiers articles sur l’Irak et l’Afghanistan un remarquable reportage de journalistes américains
, "In the footstep of ben laden" dont Christiane Amanpour, auteur également d’un autre remarquable reportage où elle affirme que des unités spécialisées américaines, qui avaient localisé Ben Laden à Tora Bora, ont vainement attendu des renforts pour s’en saisir. La même également qui parle des pressions de l’administration Bush et le rôle de la désinformation dans la
couverture du conflit Irakien. Dans le r
eportage sur Ben Laden en Afghanistan, on avait vu un extrait assez surprenant, celle de cette femme en tchador et habit noir, taxée déjà par le journaliste producteur Ken Shiffman de
"dangereuse recruteuse" et présentée comme étant la veuve d’un terroriste, retrouvée... en suisse et non en Afghanistan. C’est
bien la même dont il s’agît. Il y a deux ans déjà, on pouvait la croiser dans le même uniforme noir, allant devant la caméra de CNN de sa cuisine.. à son ordinateur. S’activant déjà à recruter des prétendants au
"sacrifice suprême".
En Suisse, désormais, donc, où elle vivait avec son nouveau mari Moez Garsalloui, à Guin, dans le canton suisse de Fribourg, un mari qui a hérité du statut de réfugié politique tunisien. Lui aussi propagandiste djihadiste, au point d’être arrêté le 22 février 2005 avec sa femme par les autorités helvétiques. Le procès tenu le 21 juin 2007 en suisse au Tribunal pénal fédéral, à Bellinzone, dans le canton suisse du Tessin, n’allait pas par quatre chemins : le couple était alors accusé "de soutien à une organisation criminelle, d’incitation publique au crime et d’avoir aidé, par le biais de sites Internet, à la fabrication et l’emploi d’explosifs devant servir à des fins criminelles". Malika en ressort cette fois condamnée à 6 mois de prison, mais avec sursis pour "pour soutien à une organisation terroriste et complicité de représentation de la violence". Et décide aussitôt de repartir en... Belgique où réside toute sa famille, arrivée voici plusieurs années. Elle expliquera au IHT qu’elle était partie en Suisse en espérant uniquement plus de mansuétude sur ses activités qu’en Belgique... Revenue justement en Belgique, elle intéresse aussitôt les services de la police, qui n’ont pas digéré sa relaxe de 2003 (voir ci-dessous) et voudraient bien obtenir davantage de preuves cette fois sur ces activités. Lors de son procès suisse, elle adopte la même technique de défense qu’en France : "Je ne suis au courant de rien. Je ne faisais qu’intervenir sur mon petit forum afin de venir en aide aux prisonniers musulmans dans le monde. La plupart du temps, je restais dans ma chambre avec mon ordinateur et lui était au salon avec le sien". Etrange vie de couple, non ? Elle écrit sur son site "dépêchez-vous de télécharger l’égorgement du Coréen" mais ne s’en souvient plus... le jour du procès. On retrouvera 52 vidéos de ce type dans son ordinateur : "Je les avais gardées par curiosité mais je ne les ai jamais fait circuler"... Elles étaient toutes en ligne.. en téléchargement.
Dans le collimateur des autorités belges figure en bonne place l’affaire de
Nizar Trabelsi. Autre très beau cas d’espèce : cet ancien footballeur professionnel tunisien de
33 ans, versé islamiste radical, arrêté dans un appartement d’Uccle le 13 septembre 2001 (soit deux jours après les attentats de New-york) avait avoué s’être rendu en Afghanistan et même avoir rencontré
Ben Laden en personne. L’homme projetait alors un attentat bien symbolique contre la base militaire américano-belge de Kleine-Brogel à l’aide d’une camionnette piégée. Lors de son procés en 2003, on avait inculpé 23 personnes, dont 5 seront acquittées faute de preuves. Ne cherchez pas : Malilka fait encore une fois partie du lot ! Et ressortira libre une nouvelle fois ! Parmi les autres accusés, Tarek Maaroufi, 37 ans, un belge d’origine tunisienne, condamné à 6 ans de prison cette fois alors qu’il avait déjà écopé en 1995 de 3 ans pour ses liens avec le GIA algérien. Trabelsi écopant lui de 10 ans. A ce stade, on remarque alors l’étrange faculté qu’à Malika de réussir à traverser toutes les accusations et tous les procés. De quoi faire rager la police, qui va avoir vent d’un projet d’évasion de Trabelsi, fin 2007 déjà, car Trabelsi est depuis peu menacé (le 16 novembre 2007)
d’extradition vers les
Etats-Unis. Le 23 novembre dernier (c’est donc tout récent), la Cour belge acceptant son extradition, et ravivant du même coup les thèses complotistes sur sa possible évasion. Entre temps, ses anciens amis s’étaient en effet à nouveau fortement mobilisés, et envisageaient semble-t-il de le faire échapper à l’aide d’explosifs, pendant que lui se répand dans la presse pour expliquer que non,
pas du tout... Des écoutes téléphoniques auraient-elles enfin permis en cette fin d’année 2008 au parquet bruxellois de mettre en marche une vague d’arrestation, qui viserait notamment... Malika, enfin semble-t-il cernée dans ses activités délictueuses ? Les policiers belges, échaudés par la justice, auront en ce cas mis 3 ans à préparer un dossier conséquent et en béton pour enfin pouvoir arrêter la djihadiste forcenée. A moins qu’on aît eu affaire à une nouvelle gesticulation policière belge, fort mal remise ces dernières semaines par de terribles accusations, via des vidéos montrant des policiers venus constater un fric-frac se servir dans les rayons du magasin fracturé, notamment.. en
cassettes pornos !
"L’affaire de trop" titrent les journaux belges. Les hésitations de la justice belge ajoutant au trouble créé dans la
population.
A ce jour, les premières réactions à l’annonce surprise de l’arrestation de l’intriguante Malika sont parfois surprenantes et parfois disproportionnées, telle celle de posteurs sur le blog indiquant que les feux d’artifice de la St Sylvestre ne pourront être tirés à Bruxelles, comme vient de le décider le bourgmestre
Freddy Thielemans. Une décision déjà fort commentée, le syndrome de la panique d’attentats étant évoqué. On s’attend dans la foule à un réflexe de peur d’attentat en plein Bruxelles, on vient râler pour l’annulation du feu d’artifice !
Car de tout cela il ressort avant tout un trouble fort surprenant : comment donc cette femme a-t-elle pu bénéficier jusqu’ici d’une pareille clémence ? Citée à quatre procés successifs dans des procès de terroristes actifs (Trabelsi puis Degauque, à Paris pour celui de son ex-mari et de ses acolytes, en Suisse où elle a bénéficié d’un sursis) elle en est sortie libre à chaque fois. Elle les a tous traversés pour en ressortir libre comme l’air ! Est-elle aussi adroite que cela pour ne rien laisser de compromettant dans chacune de ses actions ? Le fait d’être une femme dans ce milieu machiste n’est pas là non plus pour lever les doutes sur la personne. Comment peut-elle obtenir la confiance de personnes qui ne sont pas censés même l’écouter en vertu de leur extrémisme religieux ? C’est bien ça qui cloche le plus dans cette histoire ! De quelles complicités réelles bénéficie-t-elle pour passer à travers les mailles du filet à chaque fois ? Son cheminement interfrontalier intrigue, malgré sa surveillance constante par les brigades anti-terroristes. Imaginez : depuis 7 ans, elle a sur le dos les services spéciaux de trois pays européens : la France, la Suisse, et la Belgique. Et malgré tout, on n’arriverait pas à la coincer ? Car malgré ça, son site de recrutement djihadiste est toujours ouvert. Ne jouerait-elle pas le jeu des receleurs connus de la police, qui laissent des activités délictueuses se faire au grand jour pour mieux pincer l’intégralité du réseau ? Car à voir rapidement sa prose, la dame ne nous paraît pas d’un intellectualisme patent. Manipulée, alors ? Oui, certes, mais par qui ? En décembre 2007, déjà, elle avait bénéficié une nouvelle fois d’une étrange clémence de la justice belge, relevée par l’ IHT : "That system has often been lenient for her. She was detained last December with 13 others in a suspected plot to free a convicted terrorist from prison and to mount an attack in Brussels. But Belgian law required that they be released within 24 hours because no charges were brought and searches failed to turn up weapons, explosives or incriminating documents". C’est bien tout un système qui la protège et dont elle bénéficie !
L’arrestation hier en Belgique de la "plus grande propagandiste djihadiste européenne" pose davantage de questions qu’elle n’en résout, en fait.