lundi 22 avril 2013 - par Piere CHALORY

Confusion et mélange des genres, ou l’insoutenable imbécillité du télévore

Comme disait Brassens, quand on est con on est con, ça n'a rien à voir avec l'âge ; ptit con d'la dernière averse, vieux con des neiges d'antan, c'est pareil ! Finalement, la bêtise humaine donne une meilleure idée de l'infini que la théorie du Big Bang. Non ?

Ne croyez pas que je me place au dessus du lot commun, moi aussi je détiens une bonne part d'imbécillité. Tout juste suis je en décalage aléatoire avec les idées foulées, entendez par là les égarements ''pensés'' ou plutôt générés par la ''foule''. Cette monstruosité fanatique et aveugle qui se jette avec délice dans l'insanité à la mode.

Dans le suivisme du n'importe quoi, du vu à la télé comme label de crédibilité, de qualité.

À 10 ans, je m'en souviens encore, chance du moment ou simple constatation, je venais de voir une pub Jacques Va-re, une des premières où le malin Gringo allait dégoter les bons sacs de café que le vendeur rusé réservait à ses amis, ou aux petit malins à qui on ne la faisait pas. À l'époque, chez nous on achetait encore le café en grain et on le moulinait à l'électricité, faut pas exagérer quand même.

Il se trouve que sur la table de la cuisine traînait un paquet de café ouvert de la marque au tv gringo ; je regardais l'aspect des grains de café pour voir, pour vérifier ce que le Gringo avait ramené d'exceptionnel. En fait, les grains étaient inégaux, petits, ternes, d'une couleur grisâtre, biscornus, sans odeur, vraiment pas terribles.

Ma mère arriva à ce moment là et rapporta un sac de café fraîchement torréfié, acheté dans une petite épicerie spécialisée.

Comme j'aimais bien faire tourner le moulin à café électrique, maman me confia cette tâche ménagère. À l'ouverture du sac de papier joliment décoré, un parfum tenace envahit la pièce, et des grains dodus, luisants, ronds et d'une belle couleur marron clair interpellèrent mon œil.

Mais c'est que ce café n'avait rien à voir avec celui du Gringo !

Vraiment rien, il était beau il sentait bon et devait l'être, sûrement bien plus que celui ''vu à la télé'', bien que je n'en boive pas à l'époque car trop petit. Quel con ce gringo ! Et comment se faisait t-il que la télé ne le dise pas ?

Pourquoi ce mensonge sur la qualité de l'un et le silence sur l'autre ?

Depuis ce jour là, il y a maintenant plus de 40 ans, j'ai cessé de croire en bloc tout ce qui sort de mon écran. Merci Jacques Va—e, Gringo, tu m'as ouvert les yeux !

L'idée de ce texte m'est venue avec un souvenir lié au feuilleton ridicule, entre autres, mais bien placé sur l'échelle de l'audimat ; ''plus belle la vie''. inutile d'épiloguer sur le succès révélateur de cet ode à la crétinisation des masses, qui en redemandent paraît-il.

Depuis l'événementiel Loft Story, première ''télé réalité'' en France, beaucoup de gens mélangent tout et confondent à présent feuilletons et réalité. Dans le cas du feuilleton en question, à l'étonnante durée de vie, peut être liée à son nom ? Beaucoup croient ici qu'il s'agit là d'un reportage sur la vie réelle d'une bande de gens psycho-borderlines dans une mouvance niaiso-bobo-crétino affirmée, à la mode, caractéristique du début du 21ème siècle en France ; d'en bas, d'en moyenne, d'en haut ?

Une actrice dudit feuilleton disait un jour (authentique) ;

---- Les gens me disent ;  »ça doit être difficile d'élever un fils comme le vôtre'' (l'acteur de la série qui joue le rôle du fils de la Dadame ! ) 

Certains abstractés du bon sens élémentaire confondent donc une fiction scénarisée et la réalité (tv). Je crois que les génériques de ces soap movies ineptes utilisent pour certains le dénominatif de ''feuilleton réaliste''.

Finalement, l'Américan Tv Way of Life ; la télé « réalité », la Big Brother, la Maillon Faible Attitude, la Maçon du Cœur Empathie, toutes ces émotions conditionnées, hallucinantes de finesse intellectuelle, auraient ainsi atteint leur but ?

Encore plus que ''prévu'', si but il y a évidemment.

Si complot il y a.

Ici on peut quand même dire que la bêtise a achevé le bon sens.

Réaliste égale donc réel pour ces gens ; vous imaginez ?

Quand les mêmes lobo-télévisés regardent le ''journal'' télévisé de 20 heures, on imagine sans peine le raisonnement, ou plutôt le résonnement insinué dans leur têtes vides !

Normal que les communicants nous apprennent à marcher sur la tête, c'est si facile qu'ils auraient tort de s'en priver.

C'est peut être un jeu entre eux ! Sûrement même.

Déjà, les entreprises, ça reste à vérifier, mais je l'ai entendu récemment, auraient interdiction de payer les stagiaires venus en formation, mais à qui on fait accomplir les basses besognes faciles à faire, archivage, ménage, café.

Et si on inventait par exemple que demain il faudra payer pour travailler, un crédit révolving éternel remboursé par votre salaire par exemple ; il est certain que beaucoup trouveraient ça normal. Pourvu qu'une conversation au café du ''mistral'' évoque cette éventualité, présentée par une ''star'' du feuilleton comme efficace, positive, apte à remonter le pays, rétablir la croissance...

J'arrête, je sens les nerfs me gagner.

Le prochain stade ?

Stade ? Zut j'avais oublié, le Stade c'est comme la Télé ; y a rien au dessus.



11 réactions


  • Piere CHALORY Piere Chalory 22 avril 2013 14:57

    Bonjour et merci de votre visite,


    Après renseignement au sujet de la rémunération des stagiaires, en fait les entreprises n’ont pas l’obligation de payer les stagiaires, sous certaines conditions, notamment les demandeurs d’emploi dont le stage final en entreprise clôt leur "apprentissage’’.

    Mais j’ai pourtant bien entendu dire qu’elles avaient ’’l’interdiction’’ de payer les stagiaires, ce qui est un peu différent, ça m’étonnait aussi...



  • foufouille foufouille 22 avril 2013 15:43

    "Beaucoup croient ici qu’il s’agit là d’un reportage sur la vie réelle d’une bande de gens psycho-borderlines dans une mouvance niaiso-bobo-crétino affirmée, à la mode, caractéristique du début du 21ème siècle en France ; d’en bas, d’en moyenne, d’en haut ?"

    je pensais pas ce genre de choses possible


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 avril 2013 15:59

      Bonjour foufouille,


      et pourtant c’est vrai, j’ai vu l’actrice expliquer que beaucoup de gens lui demandaient des nouvelles de sa ’’famille’’, en croyant que c’était vraiment son fils dans le poste. Je connais des acteurs de la série, j’en ai même dans ma famille éloignée. La soeur de l’acteur qui joue le rôle de l’affreux Frémont est une amie peintre, et je peux vous affirmer que les réactions des gens sont hystériques face à ce véritable sérial phénomène, même à Lille il existe des fans qui se regroupent pour parler des dernières aventures des héros en tocs, faut pas s’étonner de la passivité des gens face aux vrais problèmes.

  • nico31 22 avril 2013 15:54

    « Les gens me disent ;  ça doit être difficile d’élever un fils comme le vôtre »

    Rien de nouveau. Fernandel racontait que des personnes le sollicitaient pour célébrer des baptêmes ou des mariages en le confondant avec son personnage de Don Camillo. C’était il y a 50 ou 60 ans.


    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 avril 2013 16:07

      Je ne connaissais pas l’anecdote de Fernandel, mais rien d’étonnant en effet, les gens pleurent d’émotion devant un film, et regardent sans broncher en avalant leur soupe ; guerres, attentats, carnages, épidémies, plus préoccupés par la météo.


  • foufouille foufouille 22 avril 2013 18:35

    c’est tres preoccupant
    ils vont croire que les zombies existent ?


  • volt volt 22 avril 2013 20:07

    bien moulu... et manquerait plus qu’on vous fasse payer pour y trimer, à ce grain, n’est-ce pas...

    mais de quoi s’étonner ? poubelle la vie n’est-il pas la condition de plus belle la vie ?
    il m’est arrivé dans des zones, à la frontière de ce monde, de toucher à ces points où l’électricité n’atteignait pas encore - j’ai beau jeu avec mon pseudo...- mais bref, on passait donc du village électrifié à l’autre pas encore ; la différence ? la télé... 
    eh bien croyez-moi, cette différence : tout simplement la vie. 
    là où les fils avaient ramené l’écran, plus d’enfants, plus de place, plus d’activité, l’hypnose, les rires bêtes, la fin. 
    les autres par contre : le muscle, les regards malins, la curiosité, le mouvement, les cris, un autre monde, séparé du premier de quelques minutes de marche.
    on voyait alors les ouvriers chargés de poser les poteaux suivants comme des assassins confirmés...

    • Piere CHALORY Piere Chalory 22 avril 2013 20:24

      C’est vrai que cette saloperie de télé est un tueur de communication, rien d’autre. Certes si l’on est seul, ça permet de meubler entre guillemet sa solitude et de garder un simili contact avec la faune du monde. mais dans une famille c’est la fin des conversations, la guerre de la zapette, le silence obligatoire pour la météo, l’angoisse des figures sinistres de raconteurs de prompteur. à part les comédies regardables, rien de joyeux.


  • Ruut Ruut 23 avril 2013 08:18

    Ce qui est bizarre c’est que nous préférions voir un navet a la TV plustot que de jouer en famille ?

    C’est lié a quoi ?
    Le fantasme hypnotique de la TV serait plus important que le contacte humain a notre inconscient ?

    Ce serait un véritable sujet d’étude intéressant.


    • Piere CHALORY Piere Chalory 23 avril 2013 08:44

      C’est vrai que la boîte à image possède un pouvoir de fascination surprenant. Des études ont été faites sur l’impact de l’irruption d’une télé sur le développement des enfants, c’est impressionnant, un véritable détournement de l’intelligence.


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