lundi 4 avril 2011 - par Paul Villach

Contagion surréaliste ou islamiste ? Une affiche catholique extravagante en Meurthe-et-Moselle

On n’en croit pas ses yeux, on se les frotte. Le diocèse de Nancy et de Toul en Meurthe-et-Moselle a choisi de promouvoir son appel de fonds annuel, anciennement nommé « denier du culte », par une affiche inattendue. Le dessin qui la remplit, est ni plus ni moins que la métonymie et la parodie d’un braquage : la bourse ou… la vie éternelle !

Un paradoxe de gros calibre
 
Sans doute une affiche doit-elle impérativement capter l’attention. Il faut avouer que les auteurs de celle-ci n’ont pas lésiné sur le calibre du paradoxe asséné. On sait que ce procédé retient l’attention par une contradiction apparente qui heurte les idées reçues, mais qui trouve sa solution pour peu, qu’après réflexion, on les dépasse.
 
1- Une métaphore qui est un amalgame
 
Une première métaphore est ici à elle seule un paradoxe, dont on se demande vite s'il n’est pas seulement une contradiction insoluble. Le symbole chrétien de la croix latine est utilisé radicalement à contre-emploi. Il est assimilé contre toute attente à un révolver : présenté à l’oblique sur fond blanc de mise hors-contexte écartant toute distraction, le poteau de la croix fait office de canon par intericonicité, et sa traverse, de crosse, serrée dans un poing à bout de bras. Un slogan gravé sur le canon lève, si besoin est, toute ambiguïté dans l’interprétation : « Ne désarmez pas. Donnez !  », lit-on.
 
Cette identification d’une arme qui inflige la mort, à l’instrument de torture sur lequel a été supplicié son fondateur, selon le Christianisme, pour délivrer précisément de la mort l’humanité, provoque une surprise à la mesure de l’éloignement sidéral entre les deux objets et leur concept. On touche au délire des Surréalistes pour qui la métaphore la plus belle reposait sur cet artifice farfelu. Ils donnaient en exemple cette hallucination de Lautréamont : « Beau comme la rencontre fortuite sur une table de dissection d'une machine à coudre et d'un parapluie  » !
 
Une religion se prêterait-elle à ces papotages de potaches bohèmes ? Le symbole d’une religion non-violente, du moins dans son texte fondateur qu’est l’Évangile, est ici détourné en arme de poing qui fait feu. On cherche en vain la solution de cette contradiction irréductible. Une telle métaphore abusive s’appelle en fait un amalgame qui, au lieu d’aider à découvrir un objet inconnu en l’identifiant à un autre connu, vise au contraire à le défigurer jusqu’à le rendre méconnaissable.
 
2- Une seconde métaphore contradictoire et dévastatrice
 
Sans doute ne voit-on pas la cible visée par ce révolver extravagant qui tirerait seulement sa poudre aux moineaux. Les auteurs objecteront même que les fumées aux tendres nuances qui s’échappent du canon, forment des nuages célestes portant chacun le nom d’une valeur chrétienne : espérance, amour, justice, paix, tolérance, etc.
 
Mais cette seconde métaphore de fumées ou de nuages échappe aussi à leurs concepteurs et trahissent leurs généreuses intentions. Ces valeurs qui donnent leur nom à des volutes de nuages, ne signifient-elles pas qu’elles partent en fumée ? Après tout, replacée dans le contexte de l’Évangile chrétien, cette image illustre assez bien la logique de l’enseignement du Christ : « Tous ceux qui useront de l'épée, périront par l'épée !  » Les révolvers, en ce temps-là, n’existaient pas encore. Et de fait, les valeurs évangéliques ne résistent pas à un coup de feu.
 
Trois hypothèses explicatives
 
Comment expliquer alors pareille extravagance surréaliste de la part des autorités catholiques en Meurthe-et-Moselle, même si, c’est bien connu, l’argent est le nerf de la guerre ? Trois hypothèses viennent à l’esprit.
 
1- Infiltration ?
 
La première, qui paraît invraisemblable, serait une infiltration des services chargés de la communication diocésaine par des adversaires attachés à discréditer les dirigeants en place. Mais cela supposerait que cette affiche n’ait pas été soumise aux diverses instances compétentes et qu’elle ait reçu son « imprimatur » et son « nihil obstat » des seules mains de ses concepteurs jouissant de la confiance générale.
 
L’interview par le site du diocèse d’une dirigeante de l’agence de communication BBcom qui a conçu l’affiche, montre qu’il n’en est rien : tout le monde semble se réjouir de tant d’originalité ! L’image du révolver serait une traduction littérale d’un texte de Saint-Paul parlant du « glaive de l’esprit ». Et comme, le glaive n’a plus cours, on l’a remplacé par un révolver à la mode !
 
Comment ne pas se rendre compte qu’on ne peut pas toujours traduire en image sans la trahir une métaphore par mots ? « Tradutore Tradittore », dit un proverbe italien. Ce qui vaut pour les langues entre elles, vaut aussi pour les mots et les images qui sont deux langages différents : une traduction littérale de l’un dans l’autre expose au contre-sens et même au ridicule de la farce. Cette image en est un bel exemple.
 
2- Infantilisme ?
 
Une seconde hypothèse est celle de l’infantilisme. Par intericonicité, on reconnaît, dans ce dessin simpliste et simplet, l’usage familier des enfants qui, pour imiter les grands, s’inventent des armes imaginaires et jouent à la guerre ou aux gendarmes et aux voleurs. Un bâton suffit. Mais on est dans le pastiche ludique où l’enfant construit sa personnalité par identification aux adultes. Peut-on soupçonner les auteurs de cette affiche d’être demeurés à un stade de développement psychologique infantile ? À leur âge, il ne serait plus question de pastiche, mais d’une parodie de braquage qui signerait des déficiences mentales. On n’ose le croire.
 
3- Perte de discernement ?
 
La troisième hypothèse serait donc une perte de discernement dont les raisons échappent. Comment des gens sensés peuvent-ils offrir de leur religion l’image exactement contraire à celle de ses textes fondateurs ? Leurs ennemis ne feraient pas mieux, d’autant qu’ils n’auraient qu’à puiser dans l’Histoire pour rappeler les crimes de la Très Sainte Inquisition de l’Église Catholique, Apostolique et Romaine qui a sévi du 12ème au 18ème siècle.
 
Parmi les raisons mystérieuses de cette perte de discernement, on se hasarderait bien pourtant à en avancer une. Cette image guerrière qu’aucun indice d’humour ne tempère, ne doit-elle pas être replacée dans le contexte d’une montée en puissance des intégrismes aujourd’hui ? Par contagion ou émulation inconsciente, certains chrétiens n’en viendraient-ils pas à adhérer à des images de conduites violentes banalisées par un Islamisme intolérant et conquérant ? Rien n’est donc plus urgent que de réaffirmer en France les règles de la Laïcité telle que les définit la loi de 1905. Paul Villach


49 réactions


  • Emmanuel Aguéra LeManu 4 avril 2011 10:08

    Merci Paul, de donner une telle publicité à la connerie d’un évêque en train de se faire virer.
    Vous travaillez pour lui ?


    • Emmanuel Aguéra LeManu 4 avril 2011 10:09

      « Rien n’est donc plus urgent que de réaffirmer en France les règles de la Laïcité »

      Ca tombe bien, Paul, le débat devrait s’ouvrir ces jours-ci


  • criticaldistance 4 avril 2011 10:27

    il faut abolir le Concordat !


  • Elisa 4 avril 2011 11:17

    Attendez, avez-vous perdu tout sens de l’humour ?!


    • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2011 11:34

      @ Élisa

      Je suis prêt à vous suivre dans la voie de l’humour. Mais quels indices d’humour relevez-vous dans cette image ? Je n’en vois aucun ! Paul Villach


    • Elisa 4 avril 2011 12:32

      @ Villach

      C’est vous qui êtes totalement obnubilé par le « débat » laïcité au point d’en rajouter une couche à l’occasion d’un message d’une banalité renversante.

      Cette image n’a pas de quoi fouetter un chaton et il faut être un traqueur de messages pro islamistes ou anti laïques pour y voir matière à un titre aussi émotionnel et racoleur.

      Je préfèrerais que votre indignation fût ciblée sur de véritables situations de violence qui ne manquent pas aujourd’hui dans le monde.

      « Cachez ce sein (pardon) cette image que je ne saurais voir », mais trouvons normal au nom de la civilisation de déverser des bombes en Libye, de massacrer des civils en Palestine et d’attiser la guerre civile en Côte d’Ivoire : le Ciel, habité ou pas, y reconnaîtra les siens.


  • marignan155 4 avril 2011 11:26

    Ne sommes-nous pas en présence d’un rappel pour notre génération (194x) de la « flower power ». Le graphisme et les couleurs m’ont immédiatement rappelé une époque des Beatles. Le public visé serait-il alors les plus de 60 ans ? Ils sont pobablement plus pratiquants en proportion, ils ont des revenus réguliers (retraites), ceux qui ont plus que le minimum pour ne pas « crever » peuvent faire des choix de dépenses.

    Je comprends ce graphisme comme un appel à notre génération. Si tel est le cas, c’est raté pour moi : les « bulles » (avec le texte) semblent être aspirées par la croix, l’espérance sera probablement aspirée en dernier.

    (- ; un lecteur de l’écriture hébraïque ou arabe lira-t-il cela dans l’autre sens ? smiley 


  • Furax Furax 4 avril 2011 11:27

    La cause de tous les maux que connait actuellement la France est l’église catholique.
    Merci à Paul Villach de mettre toute son immense culture, sa finesse et son intelligence aigüe dans le rappel constant de cette vérité essentielle !


    • ena63 ena63 4 avril 2011 12:13

      Allons Furax,

      Un peu de retenue ! Il me semble que l’auteur, dont vous louez ici l’intelligence, lutte article après article pour que cessent les préjugés dont vous nous faites part.

      J’en conviens, l’église catholique a certains torts. De là à la rendre responsable de « tous les mots que connait actuellement la France » il y a un pas que je ne franchirai pas. L’église est-elle responsable de l’arrogance de nos classes dirigeantes ? de la sournoiserie des média ? du temps pourri de ce week-end ? Je ne le pense pas !


    • Furax Furax 4 avril 2011 19:02

       smiley sans doute un effet de la radioactivité !!!


  • njama njama 4 avril 2011 11:57

    @ Paul Villach
    il me semble que vous avez lu l’affiche seulement de gauche à droite, de bas en haut (braquage, image guerrière ...). Envisagez-vous un deuxième article pour une lecture de droite à gauche - sens de lecture du texte, et pas seulement du graphisme - , de haut en bas ? smiley

    "Selon la porte-parole du diocèse, Françoise Pernigaud , il s’agit d’interpeller et donc d’utiliser les codes d’aujourd’hui. Certes. Même si, au passage, le graphisme rappelle davantage les années soixante-dix ! Selon la même Françoise Pernigaud, l’intention explicite est de rajeunir la moyenne d’âge des donateurs, aujourd’hui de 73 ans (!) et d’augmenter ainsi le nombre de dons et leur importance."

    Golias

    Dans une logique que l’argent est bien davantage qu’un moyen, c’est une puissance, on comprend aisément que partage, solidarité, engagement, entraide sont facilités par quelques deniers, mais on se demande ce que viennent faire ici tolérance, sens, espérance, humilité, amour, respect, paix ..., l’Église n’ayant pas le monopole de ces vertus .


  • Gonzague Gonzague 4 avril 2011 12:02

    L’interprétation à la BHL, j’en ai pleuré de rire. Merci. 


    Bon, je vous explique : certaines choses sont extrêmement simples, peut-être trop simples. Les ceux et celles qui se sentent investis d’une mission quasi divine -de par leur cerveau ultra-développé et leur pouvoirs quasi-surnaturels- ne peuvent supporter ce genre de situation, attendu que cette dernière les prive des fulgurances dont ils sont coutumiers. Dès lors ils cherchent, cherchent, tentent de deviner derrière toute banalité une quelconque signification cachée, une vérité occulte (qu’eux-seuls bien sûr sont en mesure de percevoir afin de la transmettre à la masse bêlante que nous sommes)

    Mais venons-en au fait. Cette image signifie : « Ne prenez pas d’armes à feu, (avec un jeu de mots sur désarmer, décourager) choisissez en une autre, telle la croix (le christianisme). Il s’agit d’une arme qui ne tire pas de balles, mais de l’amour, du respect, de la tolérance, de mon cul sur la commode » Le « donner » se réfère à l’amour, au respect, à la tolérance et à mon cul sur la commode et non à l’argent (même si quelques deniers seraient bienvenus dans leur besace, cela va sans dire.)

    C’est une bonne publicité, en fait. 

    • Gonzague Gonzague 4 avril 2011 12:05

      Pardon, j’avais lu trop vite. Il s’agit effectivement d’une collecte. Il n’empêche que mon interprétation est correcte. Il n’y a ni amalgame, ni surréalisme, ni quoi que ce soit de cette veine. 


  • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2011 12:07

    @ Njama

    Peut-être vous comprenez-vous quand vous écrivez  : "il me semble que vous avez lu l’affiche seulement de gauche à droite, de bas en haut (braquage, image guerrière ...). Envisagez-vous un deuxième article pour une lecture de droite à gauche - sens de lecture du texte, et pas seulement du graphisme - , de haut en bas ?« 

    Je ne vous comprends pas.

    En revanche, j’ai pris soin d’analyser avec rigueur les leurres exploités dans cet image. J’attends que vous apportiez la preuve que ces leurres n’existent pas !

    Pour moi, le Blanc n’est pas le Noir, sauf chez les Surréalistes ! La Paix n’est pas non plus la Guerre sauf dans »la novlangue« dénoncée par Orwell dans »1984" ! Paul Villach


    • njama njama 4 avril 2011 12:52

      La main pourrait être celle de l’Eglise, gardienne de cette foi symbolisée par la croix qu’elle tient fermement, cette croix qui voudrait fédérer et faire descendre vers elle toutes les bonnes intentions en les canalisant ...
      Vous voyez des fumées qui sortent, mais mon hypothèse inverse est peut-être aussi complétement fumeuse ... smiley

      Mais nous sommes en Eurasia Paul Villach, vous ne vous en rendez pas compte ? ne fait-on pas la guerre pour avoir la paix ... les guerres sont devenues préventives, humanitaires, justes ...
      Je ne dis pas que l’Église c’est Minipax, mais si elle cherche à se tailler une croupière Peace and Love il y aura plein de boulot de com ... avant d’y arriver à convaincre des armées d’incrédules !


    • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2011 14:18

      @ Njama

      Le délire surréaliste permet de dire tout et le contraire de tout. Et l’intégrisme islamiste est contagieux !

      Mais un retour à la rationalité conduit à s’inquiéter de cette publicité qui fait du symbole pacifique de la croix chrétienne, du moins selon son texte fondateur, une arme de mort : cette métaphore paradoxale reste une contradiction irréductible, à moins que vous ne vouliez réactualiser les siècles de la violence inquisitoriale.

      La croix chrétienne est-elle, oui ou non, utilsée ici comme un révolver ? Et les valeurs chrétiennes partent-elles, oui ou non, en fumée. Que je sache, un projectile et la fumée qui l’accompagne, partent du canon d’un révolver : ils ne font pas le chemin inverse ! Paul Villach


    • ffi ffi 4 avril 2011 14:27

      Certes la paix n’est pas la guerre, mais vouloir faire la paix de son propre chef quand l’autre continue à vouloir guerroyer, ce n’est jamais qu’une reddition inconditionnelle...

      Je ne vois aucun leurre dans cette affiche. Le courage est une vertu. Il faut savoir être fort pour faire valoir le Bien. Ne dit-on pas que le sommeil de la raison engendre des monstres ?

      C’est une bonne chose que l’église s’en fasse l’écho. Elle est notre force morale historique. Elle est dans son rôle. Que cela déplaise aux bobos bonoboïsant, adeptes la tactique du coït rédempteur (l’opium du peuple 68ard) pour de la lâcheté faire passer la pilule, cela n’a rien d’étonnant.


    • njama njama 4 avril 2011 15:07

      « La croix chrétienne est-elle, oui ou non, utilisée ici comme un révolver ? » tout dépend ... si vous vous obstinez à lire l’image comme on lit les phylactères d’une BD, oui !
      C’est très ambivalent, c’est vrai, mais dans le sens d’une expulsion, ce ne serait pas très valorisant pour l’Église d’après vos conclusions :
      « Et les valeurs chrétiennes partent-elles, oui ou non, en fumée. »
      Mon sens de lecture, avec la croix qui « vectorise » valorisait l’Église à l’inverse. Peut-être que par fainéantise, il m’était plus facile de lire l’image dans le sens conventionnel de l’écriture, en me laissant porter par la pente ...
      Chaque image porte son ombre et sa lumière ...

      @ ffi
      « Certes la paix n’est pas la guerre ... » bien d’accord, mais « les forces (de maintien) de la paix », c’est comme dit Paul Villach, un paradoxe de gros calibre !


    • ffi ffi 4 avril 2011 16:25

      Le problème est dans la doctrine de guerre « préventive » (comme Bush et compagnie). Ici, ce n’est pas le cas.

      Le Christ dit : vous combattrez l’épée par l’épée.

      Et bien l’argent étant l’arme du combat contemporain, il me semble, l’affiche est très sensée. Mettons en commun notre argent - hors des banques - pour lutter. Et si l’église veut s’engager à faire le bien avec l’argent de nos dons, autant lui donner.

      Cela dit, je serais plus intéressé à ce que l’église collecte des fond, non pas seulement sous forme de don, mais aussi sous forme de prêt, pour réaliser des bonnes oeuvres de nature à nous sortir de l’impasse économique actuelle.


    • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2011 17:04

      @ Njama

      « C’est très ambivalent, c’est vrai, » écrivez-vous. Vous voulez dire « ambigu », je pense.

      Or, il n’y a aucune ambiguïté dans cette image : cette croix est utilisée comme un révolver.
      Ne venez pas après ça parler de paix et d’amour ! Un révolver n’en est pas le vecteur !

      Maintenant, je comprends que les intégristes apprécient cette métaphore : ces gens aimeraient revivre les temps de l’Inquisition ! Paul Villach
       


    • njama njama 4 avril 2011 17:42

      L’ambivalence peut être ambiguë smiley
      c’est très ambigu nous sommes d’accord.

      et une lecture genre « fleur au fusil » , cela ne vous branche pas Paul Villach ?

      @ ffi
      avec un pape intégriste, réputé grand pourfendeur de la théologie de la libération, je ne suis pas prêt de croire que ce soit la préoccupation de l’Eglise de soutenir la plèbe, ni prêt d’investir un kopeck (1/100e de rouble) dans les bonnes œuvres de l’Église d’autant plus qu’elle n’est pas un parangon de transparence sur l’utilisation de ses finances.
      Pour info ou rappel, le denier était le salaire d’une journée de travail du temps de Jésus. Si déjà les catholiques laissaient une journée de leur salaire ... y-aurait pas eu besoin de pub


    • ffi ffi 4 avril 2011 17:46

      La croix est l’arme qui repousse Satan...

      Pratiquer la religion de l’Amour, serait-ce synonyme pour vous de se laisser enculer en souriant même si c’est à son corps défendant ? Ca c’est la religion de l’hypocrisie. Il n’est pas illégitime de se défendre.

      Sûr que si vous créiez une secte, Mr Villach, celle-ci ne résisterait pas à l’épreuve des temps.

      Sortez de ces poncifs de bisounours, c’est ridicule ! Ce n’est pas sur les mauviettes que doit reposer la protection du bien commun. Réjouissez-vous plutôt que les garants de notre morale historique nous pousse à l’ardeur et au courage face à l’adversité ! Oui, il faut parfois savoir se battre pour faire vivre notre Bien commun, comme l’ont fait De Gaulle, et la Résistance et beaucoup d’autres encore tout au long de l’histoire.

      Vous critiquez la Sainte Inquisition, mais comment savoir si son inexistence n’aurait mené à pire ? La France fut à cette époque la locomotive du monde après tout... Auriez-vous préféré laisser opérer sans contrôle les vendettas familiales plutôt que la justice par les tribunaux ?

      Mais peut-être avez-vous raison après-tout. Si l’inquisition a produit une société aux moeurs pacifiées, la mollesse de réaction du peuple actuel (qui en est la conséquence) n’est pas forcément une bonne chose dans toutes les situations. Les peuples Arabes, de ce point de vue, n’ont pas ces limitations et sont plus difficiles à manier par les gouvernements.


    • njama njama 4 avril 2011 17:59

      @ ffi
      Satan... :->
       ?
      mais il n’a rien fait ... d’autre que de tenter ...
      Vous n’allez tout de même pas accabler cet ange des crimes et bêtises commises par l’humanité. Je suis prêt à plaider son innocence ...
      Cette pub est peut-être satanique, allez savoir !


    • ffi ffi 4 avril 2011 18:22

      @Njamena
      Peut-être avez-vous raison, finalement. Je suis dur avec ce pauvre vieux Satan...

      Mais vous aussi vous l’êtes envers l’église : Entre les 5000 hôpitaux, les 17000 dispensaires, les 8000 orphelinats, les léproseries, etc, de l’église, je vous trouve fort peu charitable de dire qu’elle n’aide pas la plèbe. Le budget semble publié (environs 230 millions d’euros). C’est en effet fort peu.


    • njama njama 4 avril 2011 18:55

      @ ffi
      Satan vient de l’hébreu, hâshâtan qui veut dire « adversaire » (constater la similitude avec le shaytân arabe). Dans l’AT, c’est un nom commun (satan sans Majuscule) cité 3 ou 4 fois pas plus, et non un nom propre. Le Satan auquel vous faites allusion émane surtout d’interprétations médiévales, qui en ont fait le rival de Dieu ...
      Essayez à l’occasion d’approfondir la question pour sortir de ces superstitions, puisqu’il est créature de Dieu selon la Bible (Iblis dans le Coran), il a son « utilité » si je puis dire ...

      Mais vous aussi vous l’êtes (dur) envers l’église ...
      L’Église a parfois des réactions très contrastées d’un pays à l’autre, ses dogmatismes pèsent lourdement, et freinent la dimension humaniste qu’elle prétend atteindre ... Elle n’a pas le monopole de la charité, mais c’est bienvenue que la sienne s’ajoute à celle des autres.


    • ffi ffi 4 avril 2011 19:51

      Merci Njama,
      Je connais la Bible. Mais jamais Satan n’a été considéré rival de Dieu en Europe... Voyez les péchés capitaux. Plutôt l’adversaire de l’église du Christ (l’Antéchrist, cf Apocalypse de Saint-Jean). Le satanisme est la religion antichrist.


    • Kergadon 4 avril 2011 22:33

      ouais, mais c’est un revolver qui crache une fumée psychédélique, pas des balles dum-dum.


      Et puis bon, c’est un truc destiné à ses ouailles, qui en entendent bien d’autres, virginité de Marie, résurrection d’un mort, marche sur les eaux, multiplication des pains et des poissons..., on n’est plus à une incohérence près. 



  • njama njama 4 avril 2011 12:16

    @ criticaldistance
    « il faut abolir le Concordat ! »

    Quel rapport avec le Concordat ? Le diocèse de Nancy ?
    Ou, vous voulez dire, quel besoin de cette campagne de pub dans cet Est alsacien mosellan « privilégié » pour recueillir des dons, alors que Évêques, prêtres sont rémunérés par l’État, qui finance également des heures d’enseignement du fait religieux, et assure peut-être même une grande partie de l’entretien des Églises ... ?
    On pourrait se le demander ...


    • Jean Umber 4 avril 2011 12:48

      Euh... cette pub ne s’adresse ni au diocèse de Metz, ni à celui de Strasbourg.
      Je plaindrai d’ailleurs ceux-ci si la loi de 1905 y était appliquée : les habitants y sont si peu habitués au denier du culte que ces diocèses deviendraient de facto les plus pauvres de France.


    • njama njama 4 avril 2011 13:11

      @ Jean Umber

      exact, et désolé pour l’erreur, merci de me rectifier.
      Il n’y a que les deux diocèses de Metz et Strasbourg qui sont concernés par le régime concordataire, pas celui de Nancy-Toul qui est à l’initiative de cette campagne de pub.


  • LE CHAT LE CHAT 4 avril 2011 12:39

    Encore de la mendicité déguisée , pas de quoi en faire un plat !


    • njama njama 4 avril 2011 13:38

      croix, croisés, croisades ... d’où peut-être l’interpolation un poil extravagante ou inconsciente (?) de l’auteur, contagion islamiste ?


  • apopi apopi 4 avril 2011 14:58

     Bof, pas de quoi fouetter un chat dans cette affiche, si ce n’est le look qui a juste 40 ans de retard. Pour sensibiliser les moins de 25 ans, c’est pas gagné !

     Allez le diocèse de Nancy pour vous encourager dans la recherche du modernisme et des sponsors, c’est pas incompatible, contactez les Subs ou Sexy Sushi. Là, vous aurez de quoi faire un « buzz » de tous les diables si j’ose dire.


  • Dominitille 4 avril 2011 15:01

    Pas de panique, l’ Eglise tire à blanc, donc pas de dommages collatéraux.


  • kitamissa kitamissa 4 avril 2011 15:06

    houla là .......ça s’arrange pas .....


    et encore cette intericonicité qui faut il le répéter n’existe pas dans le sens où elle n’est figurée nulle part dans la langue Française ! ce terme ne serait qu’une invention sortie tout droit de la tête et de la bouche d’un mec qui réinventait le vocabulaire ...

    un peu comme les gosses lorsqu’ils découvrent le langage !

    alors comme cette intériconicité produit son l’effet ,on ressort ça à l’envie à la bande d’ânes que nous sommes supposée être !

    à tous les coups :

    l’auteur a du être exclu de la maternelle pour QI trop élevé ..

    ou a fait mourir de rire un curé dans une de ses confessions enfantines ..

    ou alors n’a toujours pas trouvé de petite amie qui ait une bonne vue !



    quand à vous Messieurs de la Curoterie ,de la Soutane et du Ministère des Bénitiers,si c’est avec une pub à la c.... comme celle là que vous espérez ramasser des fifrelins,c’est pas gagné !


  • ena63 ena63 4 avril 2011 15:51

    Le P majuscule de Paix est phallique : symbole de la misogynie de l’église !
    La bulle Amour est grise et non pas rose : symbole de l’homophobie chez les chrétiens !
    C’est une main droite qui tient la croix : les cathos sont d’extrême droite !

    On peut voir des symboles et des sens cachés partout ! Tous ne sont sans doute pas voulus...

    Pas de quoi fouetter un chat avec cette affiche à mon avis.


  • franc 4 avril 2011 16:36

    C’est vrai que le professeur Villach cherche la petite bête mais néanmoins il faut reconnaitre que même virtuelle elle est pertinente .


  • Hige Hige 4 avril 2011 16:38

    Tout bon freudien y verrait un sexe en train d’éjaculer, après ce que j’en dis hein... smiley
    Les voies du Seigneur sont impénétrables qu’ils disent.


    • Paul Villach Paul Villach 4 avril 2011 17:09

      @ Hige

      Vous n’avez pas tort ! Freud voit du sexe partout et a cru pouvoir transposer à l’Humanité entière ses propres fantasmes ! Heureusement, on en revient ! Paul Villach


  • hommelibre hommelibre 4 avril 2011 17:31

    J’y vois bien quelques volutes psychédéliques sortant d’un shilom en forme de crucifix (àconsommer pendant que le curé passe l’encens). Même la couleur est psychédélique. Quand aux mots... la grande période hippie...

    La moquette, la moquette !

    Mais bon, quelques cl de sperme aussi, c’est possible.

    Blague àpart, je trouve qu’elle accroche, le but est atteint : être vue. Et la contradiction entre l’arme et les mots, plutôt que d’être irréductible, propose d’aller de la violence (arme) vers l’amour (volutes).

    D’accord que c’est osé, mais pour moi ça le fait.


  • docdory docdory 4 avril 2011 17:51

    Cher Paul Villach

    A noter que, dans le cortège de valeurs « tirées » par ce pistolet cruciforme, émane une sorte de tiercé en forme de devise , avec « respect » en premier, « paix » en second et « amour » en troisième ( les autres valeurs étant représentées de façon assez réduite par rapport à ce triptyque ).

    Il y a là un subtil glissement dogmatique. Malgré mes faibles connaissances en matière religieuse, il me semble bien qu’un des dogme fondamentaux du christianisme en général et du catholicisme en particulier est l’équation « dieu est amour » . La paix est supposée découler, en principe, de cet axiome de base, tandis que je ne me rappelle pas avoir lu dans le nouveau testament l’équation « dieu est respect » .

    Cette prééminence du respect dans cette affiche amène deux commentaires :

    1°) L’association d’idée entre un pistolet ( fût-il cruciforme ) et le « respect » est assez douteuse : avec un pistolet , on « tient l’adversaire en respect », image qui n’est pas très catholique ( comme l’aurait dit feu Georges Frèche )

    2 °) Le mot « respect » est , en français , un mot polysémique qui est à l’origine de bien des interprétations erronées de la laïcité, et qui est de ce fait un des mots préférés de ceux qui ne portent pas la laïcité en grande estime .

    En effet, il est dit dans le premier article de la Constitution de la V ème République , à propos de celle-ci : « Elle respecte toutes les croyances ».

    Or le mot respect comporte trois sens principaux :

    - L’obéissance à une règle ( l’automobiliste respecte le code de la route, le Président est sensé respecter la Constitution )

    - la considération particulière portée à quelqu’un ( le récipiendaire du prix Nobel est souvent décrit comme « respecté de ses pairs » ) 

    - le fait de tolérer quelque chose sans pour autant l’approuver ( exemple, le père de famille , à qui sa fille majeure présente comme futur gendre un toxicomane aux cheveux teints en rose, agrémenté de corps étrangers métalliques faciaux, et habillé en vert fluo et mauve, dira « ma fille , je respecte tes choix » , quand bien même il pense en réalité « t’aurais pas pu te trouver quelqu’un d’autre que ce dégénéré abruti ? » ).

    Il est bien clair que lorsque la République respecte les croyances, il n’est pas question de respect des règles internes de ces croyances, qui sont d’ailleurs souvent mutuellement incompatibles entre les diverses religions .

    La République n’éprouve par ailleurs aucune considération particulière pour les croyances , puisque, selon l’article 2 de la loi de 1905, elle ne reconnaît aucun culte . Eprouver de la considération pour quelque chose qu’on ne reconnaît pas serait une absurdité !

    En fait, la République laïque se borne à tolérer ( en principe avec une totale indifférence) les croyances, tant que celles-ci ne perturbent pas l’ordre public, en application de l’article X de la déclaration des droits de l’homme « Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la Loi. » 

    Il est évident qu’actuellement, de nombreuses personnes, à commencer par les religions en tout genre, aimeraient que se produise un glissement sémantique de ce principe de respect des croyances : que ce respect passe de la simple tolérance indifférente, vers la considération respectueuse, et même vers le respect institutionnalisé des règles : les autorités religieuses ne rêvent que d’une chose, que le respect de leurs règles puisse, par exemple, entrer dans les écoles ou autres lieux publics de la République.

    Ce mot « respect » , plus que galvaudé actuellement, est, à notre époque et dans le sens ou il est habituellement employé, un des mots de base de la nouvelle idéologie bigote du « politiquement correct » .

    On ne s’étonne guère de son emploi ostensible dans cette affiche ...

    Quel adversaire peut-il bien être « tenu en respect » par ce « pistolet catholique » ? J’en vois plusieurs : les religions concurrentes d’une part, et effectivement la République laïque : le slogan politiquement correct « respect-paix-amour » au lieu de la devise républicaine « liberté- égalité-fraternité » ?



  • srobyl srobyl 4 avril 2011 19:21

    Est-ce que ça ne signifie pas tout simplement qu’il y a de drôles de pistolets au sein de l’Eglise ? 


  • terreetciel terreetciel 5 avril 2011 11:34

    Vous êtes tellement obsédé par votre anti-cléricalisme (anti-chrétien uniquement) que votre perception en est faussée.
    Dire qu’il faut se battre en s’appuyant sur des symboles chrétiens pour faire regner « paix, amour, respect, pardon, espérance, tolérance... » est un bon plan de communication sauf pour les « anti » qui interprètent en « anti »


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