samedi 11 juillet 2020 - par Zaouder Touré

Crise politique et sécuritaire au Mali

Le Mali fait partie des pays les plus pauvres du capitalisme-salariat mondial d'où l'impuissance de l'Etat à liquider les groupes djihadistes. Ces jihadistes rêvent d'imposer le califat islamique sur le Mali, un Etat laïque. A la suite de la chute du régime de Khadafi en 2011, plongeant la Lybie dans le chaos avec une libre circulation des armes lourdes, les militaires Touareg maliens lourdement armés (Ex-fidèles de Khadafi) ont convergés vers le Nord-Mali. Face au budget famélique de l'armée malienne, sous équipée, le rapport de force a rapidemment changé.

En effet, dans les années 1960, 1990 et 2000 l'armée malienne malgré son sous-équipement structurel a su faire face à plusieurs rebellions touareg, des accords de paix ont été signé, les rebelles ont déposés les armes, notamment sous la presidence d'Alpha Omar Konaré. Mais le chaos lybien a été décisif et fatal pour l'armée malienne. 

La libre circulation d'armes lourdes, dans un espace où les Etats pauvres et surendettés sont incapables de bien s'équiper, a été une aubaine pour les jihadistes car ceux-ci ne prospèrent que là où il y a le chaos (Irak, Syrie, Lybie, Afghanistan,etc.) et l'extrême pauvreté des Etats (Mali, Niger, Nigéria, Somalie, etc.)

Ainsi courant 2012, la rebellion touareg prennait ville après ville, cette déroute de l'armée provoqua un coup d'Etat militaire dirigé par le capitaine Amadou Aya Sanogo contre Amadou Toumani Touré. Ce coup d'Etat accéléra la desorgasition de l'armée et les 2/3 du territoire furent engloutis par les sécessionnistes. Sachant que rien ne peut l'empêcher de s'emparer de la capitale Bamako, le chef Touareg Iyag Ag Ghali adopte le djihadisme pour justifier, auprès de la population majoritairement musulmane, l'annexion totale du Mali en le transformant en califat islamique.

Face à la pression internationnale, le putschiste Amadou Aya Sanogo cède le pouvoir à un gouvernement de transition, dirigé par Dioncounda Traoré, pour organiser de nouvelles élections.Mais au centre du pays les jihadistes de Iyad Ag Ghali avançaient à grande vitesse et la capitale Bamako était ménacée. D'où l'appel urgent du Mali à la France pour stopper les jihadistes. En quelques jours, avec une armée aérienne de premier plan, les jihadistes les plus hardis ont été grillés sur leurs pick-up et les autres ont disparu dans la nature.

Depuis les djihadistes Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa, l'Etat islamique au Sahel, etc. ont changé de tactique. Leur but n'est plus territorial (impossible à moins de se faire carboniser par les bombardiens français) mais l'organisation d'attentats meurtrières contre les bases militaires et les populations civiles innoffensives.

C'est dans le cadre de cette longue lutte contre le djihadisme que débute une nouvelle crise politique, actuellement, à Bamako où de grandes manifestations demandent la démission de Ibrahim Boubakar Keïta, un président élu démocratiquement pour cinq ans. Cette situation est très dangereuse car nous avons vu les conséquences dramatiques du coup d'Etat contre le president démocratiquement élu Amadou Toumani Touré en 2012 désorganisant l'Etat central et précipitant la déroute de l'armée.

Que peut faire l'opposition s'elle vient au pouvoir et que ne le peut l'actuel président élu pour sécuriser le Mali et éviter sa partition définitive ? Rien. L'actuel président ne doit pas ceder sinon s'en est fini de la fragile démocratie malienne.

Perspectives de long terme

L'humanité entre dans une zone de turbulance et d'accélération de l'Histoire où dans les grandes puissances économiques (Etats-Unis, UE, Chine, Japon,etc.) le capitalisme-salariat va décliner très rapidemment d'ici 2050 et les chômeurs deviendront majoritaires. Certains intellectuels font des projections subtiles sur le rechauffement climatique vers 2100 et qu'on a baptisé Urgence climatique alors qu'une grave crise du chômage menace les pays développés d'ici 2050 où la majorité de la population sera engloutie. Il suffit de constater la baisse tendancielle du taux officiel de la croissance du PIB depuis 1960 (déjà négatif dans certains pays) pour voir que l'économie actuelle va dans le mur. C'est que nous sommes en lutte de superclasses, l'idéologie officielle tend à justifier le capitalisme-salariat comme un rapport social éternel.

Dans ce cadre global d'effondrement inévitable du capitalisme-salariat mondial au XXIe siècle, il faut dès maintenant de nouveaux partis communistes de chômeurs partout : en France, au Mali, aux Etats-Unis, etc.Seul un parti communiste de chômeurs, d'une part participant activement aux élections( locales, legislatives,etc.), soutenant les organisations de mouvement des chômeurs et précaires et d'autre part préparant stratégiquement pour le long terme la révolution communiste, pourra sauver l'humanité de la double crise économique et écologique. Cette grande révolution a deux condtions :

1) Transformation de la population active en une majorité de chômeurs

2) Conséquence de la première : généralisation d'une nouvelle conscience communiste au sein de la population : la reconnaissance de la lutte des superclasses par les chômeurs et la nécessité, pour eux, d'une révolution politique pour s'émanciper définitivement du chômage.



4 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 11 juillet 2020 09:38

    « à la suite de la chute du régime de Khadafi en 2011, plongeant la Lybie. »

    Moi, j’aurais écrit :  « à la suite de la chute du régime de Kadhafi en 2011, plongeant la Libye ».

    Bon mais, de toutes façons ça change rien au fait que le régime fantoche mis en place et protégé par l’ancienne puissance coloniale ne tient en place que par le fait que tout mouvement de contestation est présenté comme « terrorisme » et/ou « islamisme » (quand il ne s’agit pas en fait de « false flags »). Ce climat d’insécurité entretenu permet de justifier un état d’urgence permanent. Le mali n’est pas une exception en la matière et le « terrorisme » n’est pas la seule panacée utilisée par les pouvoirs manipulateurs. Le covid19 joue à peu près le même rôle pour justifier les mesures de confinement qui peuvent être remise au gout du jour au moindre signe de fébrilité sociale. Les techniques se diversifient et s’affinent.


  • Parrhesia Parrhesia 11 juillet 2020 10:57

    @ l’auteur :

    Il est clair que pour un pays pauvre tel que le Mali, il est impossible de résister à un djihad concocté et financé par les pays les plus riches de la planète pour assoir une pression accrue sur le continent africain !!!

    @ Séraphin Lampion

    Affecter de confondre le présent pouvoir du Nouvel Ordre Mondial et l’influence de la Chine sur le continent africain avec l’influence de la France-Afrique telle qu’issue de la décolonisation gaulliste est beaucoup plus qu’une erreur !!! 

    Entre la décolonisation de de Gaulle et la fin des années 1900, tout le monde pouvait circuler librement et en toute sécurité dans cette partie de l’ancien empire Songhai et les Dogons pouvaient cultiver leurs oignons sans se faire mitrailler !!!

    De plus, les gouvernements maliens d’alors ont eu tous pouvoirs pour déléguer à l’Union Soviétique à la fois la gestion des mines d’or de Kalana et l’assistance militaire du Ministère Malien de la Défense. Deux faits qui ne témoignent guère d’une pression gaulliste « colonisatrice » trop prégnante...

    Confondre volontairement la politique gaullienne de la France-Afrique, avec les tenants actuels du pouvoir occidental dans le seul but de ternir de Gaulle et le Gaullisme, est donc bel et bien beaucoup plus qu’une erreur ! 


  • caillou14 rita 12 juillet 2020 07:49

    Que la France retire ses troupes, l’Afrique doit faire sa lessive sans nous et nos morts ?

    Chaque soldat qui tombe, Macron est responsable de sa mort !


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