jeudi 9 décembre 2021 - par Desmaretz Gérard

Crypto monnaie : gare aux arnaques

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Les milliers de particuliers qui avaient investi dans une crypto monnaie auprès de RR Crypto en seront-ils pour leurs frais ? Le président de l’association dijonnaise qui gérait leurs placements financiers leur a adressé un dernier courriel le 20 juin 2021 : « J’ai le regret de vous informer qu’à ce jour les fonds ne sont plus présents sur le portefeuille ». Depuis ce dernier message, entre 40 et 58 millions d’euros se sont volatilisés du jour au lendemain sans signe annonciateur ! Les investisseurs lésés ont déposé plainte, mais une question déjà se pose. Les épargnants sont-ils confrontés à une arnaque, à de mauvais placements ou à leur crédulité car l’association n’était pas enregistrée auprès de L’autorité des marchés financiers... Cette dernière établit une liste des prestataires de services sur actifs numériques, et qui se doivent de : proposer des services de conservation de crypto-actifs ou d’accès à des crypto-actif ou bien d’achat/vente de crypto-actifs contre des monnaies ayant un cours légal.

L’association RR Crypto (créée en 2019) proposait l’achat de crypto monnaies sur Internet et se chargeait d’en faire fructifier les sommes investies. Si les premiers clients se sont vus servir des rendements de 38 %, la suite s’est écroulée comme un château de sable, ou plutôt une pyramide ou système de Ponzi. Les premiers investisseurs étaient rémunérés avec l’argent des nouveaux investisseurs, petit manège qui n’a duré que quelques mois. Les exemples sont légions. Au mois de février 2019, le PDG d’un site canadien a fait plus de 76 000 victimes et entraîner une perte de 169 millions de dollars. Il était le seul à disposer du code d’accès aux portefeuilles de ses clients...

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Une crypto-monnaie, quesaco ? La crypto monnaie introduite en janvier 2009 (Token Bitcoin) et non indexée sur l’or ou une autre valeur est déterminée uniquement par le marché (offre/demande) en font une monnaie « hautement volatile » ; aujourd’hui on en compte plusieurs milliers ! Une crypto monnaie est une monnaie électronique virtuelle (aucun support physique) et autonome reposant sur un réseau informatique décentralisé (peer to peer) faisant appel à la cryptographie. Les crypto monnaies ne dépendent d’aucune autorité centrale (banque ou État) et son protocole est Open source. Son réseau repose sur un maillage d’environ 10.000 nœuds publics (2020) offrant diverses voies pour se rendre d’un point à un autre, et sur l’absence de « tiers de confiance ». Les participants intervenants, ou « mineurs », valident chacun la transaction via la blockchain (idée des cryptologues Haber et Stornetta en 1990). Il s’agit d’un registre horodaté qui consigne les transactions d’échange de valeur dont les blocs validés par tous les mineurs sont chaînés les uns aux autres (la blockchain du Bitcoin représente environ 120 Go).

Tous les échanges sont sécurisés par un dispositif cryptographie à clefs asymétriques (clef publique et clef privée), principe utilisé dans de nombreux domaines de signature numérique. La modification d’un seul bit bouleverse complètement l’arrangement, chaque block contient le hash (résumé) du précédent, et un nouveau bloc est généré toutes les dix minutes. Si briser le code en un point reste envisageable, le faire pour tous les points et en simultané est quasi impossible, d’autant que chaque nouvelle modification entraîne une nouvelle modification de l’ancien code publié dans le registre public. Les « mineurs » ne sont plus des particuliers mettant leurs ressources informatiques à la disposition de la blockchain, ils ont été remplacés par des sociétés (fermes).

Les crypto monnaies sont la deuxième plus grosse source d’arnaques après le FOREX. Le Bitcoin (digit et pièce de monnaie) qui coûtait environ un millième de dollar en 2009, a vu son cours atteindre 11 220 dollars dix ans plus tard ! L’opportunité offerte n’a pas tardé à retenir l’attention des délinquants pour l’achat de marchandises illicites (drogue, armes), le blanchissement d’argent sale, celle des pirates informatiques (ransomware) et de la cyberdélinquance. Au mois d’août 2021, des pirates informatiques ont réussi à dérober 270 millions de dollars d’Ethereum, 250 millions de dollars de BinanceChain et 84 millions de dollars d’OxPolygon avant d’en restituer une partie... La traque judiciaire risque d’être problématique dans ce genre d’affaire, surtout si le cyberdélinquant utilise un mélangeur (1inch, Tornado, Arbitrum, etc.) qui contribue à renforcer la confidentialité des transactions en y ajoutant de nouvelles couches cryptées et en effaçant tout lien entre l’adresse de l’expéditeur et celle du destinataire.

Depuis le mois de juin (2021), il est possible d’investir à la Bourse sur le Bitcoin qui représente 40 % des crypto monnaies ou sur l’Etehereum via des produits cotés. Autre innovation, les Stable coins indexés sur des actifs traditionnels (Dollar, Euros, Yen, etc.) ou sur des métaux précieux. La crypto monnaie est aussi utilisée dans le crowdfunding ou financement participatif, et les plus-values (actifs numériques) sont à déclarer auprès de l’administration fiscale. Les transactions ne sont cependant imposables que s’il y a conversion de la crypto monnaie en devises FIAT, ou que l’actif reste sur la plateforme d’exchange.

Si 51 % des Français seraient prêts à investir dans une monnaie virtuelle, dix-huit pour-cents seulement ont franchi le pas (octobre 2021). Nous sommes nombreux à ne pas maitriser l’opacité de la crypto monnaie ni le système sur lequel il repose, et à craindre l’arnaque... Faire un achat en ligne est simple, il suffit de se rendre sur un site qui accepte cette forme de paiement (ils sont de plus en plus nombreux), de cliquer sur un QR puis de le scanner et de vérifier le montant de la transaction avant de cliquer sur envoyer. La transaction étant irrévocable, le risque encouru est que le site web n’expédie pas le produit commandé et payé ! Un bitcoin pouvant se révéler une somme trop élevée pour un achat, l’unité monétaire est divisible en 0,00000001 ou un Satoshi.

Satochi Nakamoto est le pseudonyme ou cryptonyme du mystérieux personnage à l’origine de la blockchain appliquée à une monnaie numérique en 2008. Craig Steven Wright, un informaticien australien qui ne cessait de clamer depuis 2016 être celui qui se cache derrière Satoshi Nakamoto, a gagné son procès. Le tribunal l’a reconnu comme l’héritier d’un portefeuille de 1,1 million de Bitcoins appartenant à son ami et collaborateur David Kleiman décédé en 2013. Selon les experts : « seule une personne impliquée dans le Bitcoin depuis le tout début aurait pu avoir accès au portefeuille contenant ceux-ci, puisqu’ils font partie des premiers Bitcoins jamais extraits. (...) Wright et Kleiman avaient créé le Bitcoin ensemble » Ce jugement devrait lui permettre d’engranger 1,1 million de Bitcoins, soit 54 milliards de dollars (cours au jour du prononcé du jugement) faisant de lui l’une des 30 personnes les plus riches du monde (classement Forbes) !

À la fin de l’été 2021, les crypto monnaies représentaient plus de 2 000 milliards de dollars (l’équivalent de la valorisation cumulée de toutes les sociétés du CAC 40), soit le double de leur valeur en début d’année ! Les arguments avancés par les vendeurs de crypto monnaies font florès : le nombre total de Bitcoins est produit en nombre limité : 21 millions de Bitcoins disponibles (moins ceux qui sont irrémédiablement perdus), près de 17 millions en circulation - l’usage est internationnal - assurer un revenu complémentaire : trading, faucet, investissement dans un nœud-maître (environ 50.000 euros) - la possibilité de contourner le contrôle des changes - son augmentation est prévisible et stable - une inflation massive et arbitraire est exclue. Certains de le percevoir comme une valeur refuge (crise monétaire grecque et chypriote avec la crainte de voir une partie de l’épargne au-dessus de 100.000 euros retenue par l’État).

L’achat de crypto monnaie est le fait des mineurs (rémunération) qui peuvent ensuite la revendre sur des plateformes (Coinbase, Binance, Kraken, etc.) qui permettent d’acquérir et d’échanger des crypto actifs sans passer par des produits dérivés. Pour convertir les monnaies FIAT (Euros, Dollars, etc.) en crypto monnaies, il faut s’enregistrer sur une plateforme d’exchange et fournir copie électronique d’une pièce d’identité et d’un justificatif de domicile (cette étape peut être contournée en passant par TOR aux risques et périls de chacun). Autre possibilité, ouvrir un wallet (portefeuille) et de proposer un service ou un bien payable en crypto monnaie.

Chaque client reste responsable de la sécurité de son portefeuille numérique et des clefs secrètes associées à son compte (softwarre wallet). Toujours s’assurer d’avoir une copie (clé USB ou Cloud) protégée par un mot de passe fiable. Si vous oubliez votre mot de passe ou que votre disque dur « plante », il vous sera impossible de récupérer vos actifs ! En 2013, un père de famille Gallois qui « minait » le Bitcoin a perdu son portefeuille qui renfermait plus de 7 500 BTC après que son disque dur se soit retrouvé dans la corbeille et que sa femme ait vidé celle-ci ! L’homme a promis 25 % de la somme totale à la ville de Newport pour rechercher son HD dans les 200 000 tonnes de déchets.

Début décembre 2021, le Bitcoin qui avait atteint plus de 69 000 dollars au mois de novembre (record historique) chutait de 32 %, et les crypto monnaies figurant au top ten des capitalisations boursières affichaient des pertes de 15 % (Ethereum ) à plus de 27 % (Polkadot). Cette chute, plus d’un milliard de dollars de la capitalisation envolé en 24 heures, risque de ruiner des millions de particuliers ! Selon Louis Navellier : « le prix du Bitcoin pourrait passer sous la barre des 10 000 $, soit une chute de plus de 80 % par rapport à son record historique établi le mois dernier à près de 70 000 dollars ».

Le Président du Salvador qui a fait du Bitcoin une monnaie légale avec le Dollar, a annoncé l’acquisition de 150 BTC supplémentaires aux 1.270 Bitcoins déjà détenus par le Salvador. Le président interrogé sur le gaspillage de l’argent public a précisé : « Nous avons 44 106 onces d’or dans nos réserves, d’une valeur de 79 millions de dollars, en baisse de 0,37 % par rapport à il y a un an. Si nous l’avions vendu il y a un an et acheté du Bitcoin, nos réserves seraient maintenant évaluées à 204 millions de dollars » ! Lors de l’adoption du BC, le 7 septembre 2021, le Chef de l’État avait déclaré : « le bitcoin permettra aux Salvadoriens d’économiser 400 millions de dollars de frais bancaires lors des envois d’argent par la diaspora, notamment installée aux États-Unis, qui représentent 22% du PIB du pays ».

La Chine et les États-Unis ont déjà créé leur crypto monnaie et d’autres pays s’apprêtent à suivre. La réflexion du Japon implique 70 grandes entreprises nipponnes et porterait, à terme, sur le DCJPY un stablecoin adossé au Yen. La première phase portera sur une Central Bank Digital Currency, c’est à dire sur une devise utilisant une blockchain contrôlée par les banques partenaires. La population qui plébiscite les espèces et les numismates ne semblent pas ravis. Après la « monnaie hélicoptère », ces initiatives monétaires ne sont pas sans nous évoquer les bonds MEFO des années trente de l’Allemagne nazie..., et ont le mérite de nous poser de nombreuses questions sur la monnaie. Les crypto monnaies, vraie ou fausse monnaie parallèle ?

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18 réactions


  • titi titi 9 décembre 2021 20:50

    @L’auteur

    « l’association dijonnaise qui gérait leurs placements »

    Quand il s’agit d’argent il ne faut pas passer par des intermédiaires.

    Les intermédiaires vivent sur la « bête ».

    Gérer « ses placements » c’est à la portée de tout le monde.


    Ensuite pour ce qui est de l’écroulement du BTC, vous n’êtes pas le premier depuis 10 ans à l’annoncer.

    Un jour vous aurez raison.... ou pas.




  • pingveno 10 décembre 2021 08:11

     »Si les premiers clients se sont vus servir des rendements de 38 %, la suite s’est écroulée comme un château de sable, ou plutôt une pyramide ou système de Ponzi. Les premiers investisseurs étaient rémunérés avec l’argent des nouveaux investisseurs, petit manège qui n’a duré que quelques mois. »

    Pas la peine d’écrire « comme une pyramide de Ponzi », la seconde phrase en est la définition même donc c’était une pyramide de Ponzi, tout simplement.

    Le fait qu’il y ait un produit sous-jacent (ici la crypto-monnaie) ou pas n’y change rien, que l’investissement soit réel ou pas non plus d’ailleurs, au final le scénario a toujours la même issue.

     » l’association dijonnaise qui gérait leurs placements financiers »

    Une association, sérieux ? Un fond de placement passe encore, mais faire confiance à une association à but non lucratif pour gérer de l’argent, comment dire...

     » Les épargnants sont-ils confrontés à une arnaque, à de mauvais placements ou à leur crédulité car l’association n’était pas enregistrée auprès de L’autorité des marchés financiers... Cette dernière établit une liste des prestataires de services sur actifs numériques, »

    Arnaque ou pas, les régulateurs n’entendent pas réellement mettre fin à ces pratiques. J’ai même vu des sites conseiller très sérieusement de rechercher ce type de fonds et d’y investir massivement mais juste en s’assurant au préalable de faire partie des premiers, vous savez ceux des 38 pour cent...

     » Une crypto-monnaie, quesaco ? »

    À la base une crypto-monnaie est une monnaie, donc un moyen de paiement. Sans support physique certes mais permettant des achats sur internet de façon plus sécurisée qu’avec la carte bleue.

    Sauf que les financiers en ont fait un simple instrument de spéculation, une simple ligne sur les marchés boursiers, de sorte qu’on peut même en acheter virtuellement, et donc se retrouver avec des parts virtuelles de monnaie virtuelle. Cherchez l’erreur...

    Vous dites que le FOREX est source d’arnaques... certes mais en fait relevant de la même logique, les monnaies n’étant plus que des lignes sur un tableau, leur valeur ne s’exprimant que les unes par rapport aux autres, y compris le dollar puisqu’il n’ a plus d’étalon or. Le bitcoin peut s’écrouler, certes, mais le jour où plus personne ne voudra du dollar, il s’écroulera de la même façon puisque lui non plus n’a plus de contrepartie sous-jacente.


  • bouffon(s) du roi bouffon(s) du roi 10 décembre 2021 10:51

    C’est en Ukraine la crypto ^^ d’ailleurs le New York Times a récemment appelé Kiev la « crypto-capitale du monde ».


  • Arogavox Arogavox 10 décembre 2021 13:11

    Plus fondamentalement : le concept même de technique de « block chain » repose-t-il vraiment sur une démarche démocratique ?

      Une complexité masquée, pour apporter des commodités aux utilisateurs, reste une complexité que chaque aspirant à du démocratique devrait pouvoir s’approprier.

     S’il est besoin d’en passer par des experts pour maîtriser cette complexité, alors ce besoin confère un pouvoir à ces experts.
      Le fait que le masquage de complexité respecte un principe d’open projet ou d’open source ne suffit pas, dans les faits, à assurer un accès démocratique au contrôle et à l’appropriation par chacun du pouvoir induit par ce masquage.

      Dès lors que cet « open projet » ou « open source » compte sur l’excellence et la capacité des « meilleurs » développeurs à perfectionner l’objectif de masquage, le principe directeur n’est plus ’démocratique’ mais ’aristocratique’ (selon les acceptions étymologiques de chacun de ces 2 mots) !


  • Pierre-Yves Martin 10 décembre 2021 14:44

    « Si 51 % des Français seraient prêts à investir dans une monnaie virtuelle, dix-huit pour-cents seulement ont franchi le pas (octobre 2021) » Quelle est votre source ? 18 % de quoi ( des 66 M d’habitants, des 30 M environ de foyers fiscaux, de ceux qui ont de l’argent à placer, des 51 % d’entre eux qui seraient intéressés ) ? Ce chiffre me semble énorme alors que peut-être 5 % des foyers fiscaux français ont une portefeuille d’actions cotées significatif, hors intéressement.


    Concernant Binance :

    - D’après un article de Wikipedia, le créateur du site aurait un nom semblant chinois et peut-être des liens avec Hong-Kong ; le siège social serait peut-être à Malte, mais le gouvernent maltais aurait précisé que Binance n’était pas enregistré en tant qu‘intermédiaire dans le domaine des actifs numériques.

    - Leur propre site précise qu’ils sont soumis aux lois du Delaware, état des USA bien connu comme paradis juridique pour les sociétés. Leur site avertit aussi que si un utilisateur opère des transferts erronés, il perdra les avoirs correspondants ; je n’ai pas compris dans quels cas.


    Concernant les enregistrements prescrits par l’U.E., le régime d’enregistrement obligatoire des intermédiaires viserait exclusivement à éviter le blanchiment ou le financement du terrorisme. Je ne crois guère à cette affirmation et, à mon avis, il s’agit surtout d’éviter des fraudes fiscales et de ne pas faire trop de concurrence aux banques. Mais ce qui est certain, c’est que cela ne protège pas les épargnants contre les arnaques. En France, il y aurait bien une liste complémentaire garantissant des contrôles au profit des souscripteurs, mais, lorsque j’ai regardé, je n’y ai trouvé aucun organisme répertorié. Aurais-je mal cherché ?


    Il faut effectivement être très prudent.


    Personnellement, je viens de m’y mettre avec un petit montant. Je n’exclues pas que cela soit un jour quelques pour cent de notre épargne, mais après apprentissage, et encore...


    • Desmaretz Gérard Desmaretz Gérard 10 décembre 2021 16:22

      @Pierre-Yves Martin

      Bonjour, probablement ceux interrogés smiley Sondage très intéressant Redfield & Wilton stratégie du 4 au 10 août 21, échantillon de 31.000 européens. Merci de votre retour.


  • roby roby 10 décembre 2021 17:34

    Sans traces c’est pratique pour cacher de l’argent à mon avis pas mal d’argent sale circule par ce moyen.....


    • Xenozoid Xenozoid 10 décembre 2021 17:41

      @roby

      sans traces ?

      il suffit de mettre la dea au control de la drogue,plus de trace seulement ,celle du pneu....faire la guerre au terrorisme pas de traces on offre l’immunité banquaire...on imprime on mine,on vend des armes...sans traces,avec crypto ou pas...sans traces...lol


    • Xenozoid Xenozoid 10 décembre 2021 18:38

      @Xenozoid

      des gens qui sont capable de te vendre « dans les infos,que les armes qu’ils vendent ne seront pas utilisées, » se rient bien des cryptos monnaies


  • lecoindubonsens lecoindubonsens 11 décembre 2021 11:06

    Avant de parler crypto, parlons monnaie !

    Qu’est ce qu’une monnaie, qu’en attendons nous ?

    Je sais que certains contesteront, mais pour moi une monnaie est (ou devrait être) simplement un outil très pratique pour faciliter le troc.

    Plutôt que de tenter de troquer l’occupation d’un appartement contre x heures de jardinage, un dépannage informatique et 3 soins infirmiers, beaucoup plus simple de donner y euros au jardinier, à l’informaticien, à l’infirmier en contrepartie des services qu’ils rendent, et de payer x euros de loyer en contrepartie du logement.

    Ainsi, la monnaie n’a aucune valeur en elle même. C’est le bien et le service qui ont de la valeur, qui déterminent la quantité de monnaie que l’on va donner en contrepartie.

    Dans un tel système, la monnaie ne vaut rien, aucune valeur en elle même donc la possession de monnaie ne peut générer de la monnaie, c’est « taux zéro partout » (sur les comptes, sur les emprunts, ... quelle simplification du système bancaire)

    Cette monnaie facilite donc le troc entre les humains. Dans un monde idéal de bisounours, il faudrait donc un seul outil d’échange, une monnaie unique. Et alors effectivement une cryptomonnaie unique pourrait répondre au besoin. Mais finalement, un système de billet de banque unique y répondrait aussi. Donc match nul.

    Remettons les pieds sur terre, les humains ne sont pas encore murs pour un partage aussi collectif, avec une monnaie unique.

    Donc le débat est faut-il ajouter de nouvelles monnaies, qu’elles soient cryptos ou locales comment certains le préconisent.

    Je réponds clairement NON !

    Pourquoi ?

    1. la multiplication des monnaies ne vas pas dans le sens de faciliter les échanges. Si on caricature en disant que chacun a sa monnaie, on en revient aux difficultés du troc
    2. l’existence de plusieurs monnaies pose la question du taux de change entre monnaies. Et la, attention, stupidités et risques.

      stupidités déjà existantes. Juste 2 exemples : comparez 2 pays avec des niveaux de vie cohérents mais avec des taux de change tels que les citoyens ont a peu près le même niveau de vie s’ils restent dans leur pays, mais s’ils tentent de passer leurs vacances chez l’autre, luxe pour l’un, misère pour l’autre. Comparez aussi le PIB par habitant pour chaque pays, c’est risible (et pourtant combien de politiques basent leurs décision sur ces infos !).La production annuelle d’un luxembourgeois est valorisée 112000 dollars, 1600 pour l’indien ! Ratio de 70. Pensez-vous sincèrement que le luxembourgeois est 70 fois plus travailleur, plus malin, plus efficace que l’indien ?

      Ridicule, mais juste un problème de taux de change entre roupie et dollar euro.

      risques : regardez l’évolution des taux de change des cryptomonnaies avec les monnaies classiques. Les énormes variations montrent l’ampleur du risque, certes de gain ou de perte, tant mieux pour les gagnant, mais ce n’est pas sérieux de parier sur cela pour organiser notre troc de biens et services qui eux sont bien réels.

      Plus tard peut-être quand les humains seront plus unis ...


    • Pierre-Yves Martin 12 décembre 2021 11:06

      @lecoindubonsens
      Sauf qu’il set presque impossible de permettre l’acquisition de biens durables ou semi-durables, sans même parler des moyens de production, s’il n’y a pas le couple épargne-crédit.
      Or celui-ci suppose la monnaie et ce qui va avec : rémunération par des intérêts ( et donc spéculation ), inflation ( généralement ), inégalités entre certains possédants et les autres, etc.
      L’Empire romain avait une loi bancaire et une réglementation des taux d’intérêt. Même la Russie soviétique de l’époque stalinienne autorisait l’épargne monétaire et il me semble qu’elle avait des sortes d’emprunts rémunérés.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 12 décembre 2021 17:51

      @Pierre-Yves Martin
      Merci pour cette participation.

      Mon impression après vous avoir lu =vous vivez avec des certitudes
      "impossible de permettre l’acquisition de biens durables s’il n’y a pas le couple épargne-crédit.« 
       »rémunération par des intérêts ( et donc spéculation ), inflation ( généralement )« 

      Tentez de sortir de ces fausses évidences !

      Imaginez, disons au niveau de la France, une banque des citoyens (appelons la, la banque de France). Supposons qu’elle gère la monnaie (sinon reportez au niveau européen avec la BCE). Cette banque a pour mission d’étudier tous les projets et de financer ceux qui sont crédibles (c’est un métier). Naturellement a taux zéro.

      Elle n’a pas de problèmes/limites de financement puisqu’elle gère la monnaie.

      Ensuite, 2 cas possibles.

      Soit elle a bien étudié le projet, il est viable et l’emprunteur rembourse normalement (en finançant par la vente de sa production, c’était en fait juste une avance de trésorerie). Cela devrait quand même être le cas général.

      Mais on ne peut exclure le 2eme cas, cela se passe mal et l’entreprise disparait sans rembourser.
      Au niveau de la BDF, peu importe, c’est juste une écriture sur un compte.
      Mais dans la réalité, cela veut dire que l’entreprise a donné des rémunérations a des salariés, elle a donné un pouvoir d’achat alors que l’entreprise n’a finalement rien produit. Pouvoir d’achat sans contrepartie de production, c’est effectivement anormal. Mais pas plus qu’actuellement par exemple avec les allocations chômages qui permettent un pouvoir d’achat sans production en contrepartie.

      Pour que cela fonctionne, il faut donc des »banquiers compétents« qui n’accordent pas trop souvent des crédits sur des projets voués a l’échec, et pour ces quelques échecs inévitables (rien n’est parfait), jouer la solidarité comme nous le faisons actuellement avec les chômeurs.

      Bien sûr, même principe pour l’acquisition de votre logement =simple avance de trésorerie a taux zéro (et pas trop de risque sur un logement que la BdF peut récupérer)

      Bien sûr, cette BDF serait sous contrôle de la collectivité, et sans aucun objectif de gagner de l’argent (mais quand même la mission de ne pas en perdre)

      Je ne sais pas quel est votre message sur »inégalités entre certains possédants et les autres". Cette inégalité me semble normale et saine =

      Je reprends toujours le même exemple : 2 boulangers, l’un travaille plus et fabrique 200 baguettes, l’autre plus cool seulement 100. Le premier aura un pouvoir d’achat plus grand et sera peut-être un possédant qui a plus. Mais que trouvez vous de choquant dans cette inégalité ?

      Autre exemple : les 2 boulangers produisent pareil et ont le même pouvoir d’achat. 

      Le premier achète un logement, le 2eme préfère depenser la même somme en voyages et loyers, c’est leur liberté. Le premier sera un possédant qui a plus. Mais que trouvez vous de choquant dans cette inégalité ?


    • Pierre-Yves Martin 13 décembre 2021 11:38

      @lecoindubonsens
      Cela tombe bien : je cherche une banque qui me financera ( à taux zéro ) un petit château ( modeste ; celui de M. Fillon me suffirait ) et une Ferrari.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 décembre 2021 12:32

      @Pierre-Yves Martin
      C’est effectivement un excellent exemple smiley
      Et quels sont vos arguments pour convaincre le banquier compétent ?
      A mon avis, cela va être dur smiley
      Le banquier competent va probablement refuser votre demande car le projet n’est pas viable (remboursement bien incertain), et ainsi proteger la collectivité des délires individuels.

      Vous voyez que ma proposition tient la route.
      Merci d’avoir contribuer à le montrer smiley


    • Pierre-Yves Martin 13 décembre 2021 13:21

      @lecoindubonsens
      Qu’en savez-vous ? Grâce aux miracles de la cryptomonnaie, je serai peut-être en mesure de rembourser. Ben oui, ça va être dur pour la Ferrari : je ne sais pas conduire.


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 décembre 2021 13:37

      @Pierre-Yves Martin

      « Grâce aux miracles de la cryptomonnaie, je serai peut-être en mesure de rembourser ».

      C’est effectivement encore un excellent exemple 

      Dans mon post sur la crypto, j’écrivais

      "Les énormes variations montrent l’ampleur du risque, certes de gain ou de perte, tant mieux pour les gagnants, mais ce n’est pas sérieux de parier sur cela pour organiser notre troc de biens et services qui eux sont bien réels.« 

      donc si »un miracle« vous transforme en »super gagnant qui peut rembourser la Ferrari«  ; tant mieux pour vous (et tant pis pour tous les perdants qui paieront la contrepartie), mais je persiste a penser

       »ce n’est pas sérieux de parier sur cela (la crypto) pour organiser notre troc de biens et services qui eux sont bien réels.

      Vous voyez que ma proposition tient la route.
      Merci d’avoir encore contribuer à le montrer smiley


    • lecoindubonsens lecoindubonsens 13 décembre 2021 13:40

      @Pierre-Yves Martin
      PS : si la Ferrari vous encombre, je sais conduire. N’hésitez pas à me la donner si cela vous rend service. Non, ne me remerciez pas, c’est de bon coeur puisque nous sympathisons smiley


  • Mélusine ou la Robe de Saphir. Mélusine ou la Robe de Saphir. 12 décembre 2021 12:00

    Pour ceux qui se voient traités d’anti modernes d’extrême-droite (exemple, par le triste personnage, hélas petit-fils d’un homme bien plus plus grand que lui, je cite : TRISTAN MENDES FRANCE. A lire absolument : Le modernisme réactionnaire : haine de la raison et culte de la technique sous l’Allemagne nazie de jeffrey HERF


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