lundi 29 avril 2019 - par Emile Mourey

De l’origine de nos églises et de nos cathédrales pour que ne se perde pas le sens de notre histoire. Saint-Jean de Lyon

2019. Après l'incendie de Notre-Dame de Paris. Denis Valode, patron du plus grand cabinet d'architecte privé en France réagit : On invente une querelle entre les anciens et les modernes qui n'a pas lieu d'être et n'a aucun sens... La solution la plus simple, la plus évidente, est de répliquer la flèche. Lorsque Viollet-le-Duc l'a construite, il a dû l'inventer, faute d'avoir dans ses mains les plans d'origine... (Le Point).

Au XIX ème siècle, quand la cathédrale Saint-Jean de Lyon menaçait ruines, l'architecte, Tony Desjardins donna un élan inédit à sa restauration. De son point de vue, non seulement les travaux doivent rendre à l'église son aspect médiéval, mais cet aspect est à sublimer pour faire de Saint-Jean une « cathédrale idéale » reflétant l'esprit gothique du xiiie siècle. Ces travaux de modification de l'aspect de la cathédrale comprennent un relèvement de la charpente et l'ajout de flèches. Devant les critiques virulentes, ils ne sont pas tous réalisés (Wikipédia).

Ces deux cas concrets devraient inciter les responsables du patrimoine à revoir sérieusement l'origine et l'histoire de nos plus anciennes cathédrales ; ceci avant d'engager des sommes considérables pour leur restauration.

La cathédrale Saint-Jean de Lyon n'aurait-elle été construite qu'en 1175 ? 

Voici, pourtant, ce qu'écrit Sidoïne Apollinaire dans une lettre de 470 : On vient de bâtir à Lyon une église dont la construction en est venue à son point d'achèvement grâce au zèle de l'évêque Patiens, cet homme à la fois saint et actif, sévère et compatissant et qui, par son immense générosité et son humanité envers les pauvres s'est montré capable d'élever l'édifice non moins altier d'une conscience sans reproche.                      

Suit ensuite un texte tellement poétisé que les meilleurs latinistes ont renoncé à en donner la traduction. Faut-il accepter les affirmations des archéologues qui nous affirment avoir retrouvé la trace de l'église de Patiens sous l'actuelle cathédrale ? Je ne sais pas, mais dans ce cas, où sont les vestiges de cette église primitive ? Où sont les textes qui témoigneraient de sa complète destruction ? La logique ne veut-elle pas que le monument ait été conservé dans son essentiel quitte à l'agrandir, quitte à le déplacer, au moins son sanctuaire, en le conservant tel quel (ce qui suppose dans ce cas un démontage et une réinstallation à l'identique).

Mon essai de traduction : Le sanctuaire du temple s'illumine. Éclairé par une lumière qui traverse les arcades de sa façade et que rien n'arrête, il regarde en direction du soleil équinoxial. La lumière illumine l'intérieur et le soleil chargé d'or, comme attiré vers le plafond, vagabonde sur le métal en le dorant comme une couleur (le ferait).

Là commence la difficulté qui nous oblige à extrapoler au risque de l'erreur. Des alignements de pierre aux nuances diverses parcourent la pièce, le sol et entoure les fenêtres. Sous une frise de figurines de couleurs variées court une végétation printanière ... Le texte devient ensuite incompréhensible, peut-être à cause d'une ou de plusieurs lignes qui manquent, je ne sais pasJe fais l'hypothèse que Sidoïne évoque des corolles de fleurs dont les bourgeons de saphir se transforment en pierres précieuses en recevant la lumière du soleil à travers le vitrail vert pâle.

Partant de là, s'accole une triple galerie aux superbes colonnes d'Acquitaine. En plus de ce type (de galerie), les deux galeries (latérales) ferment (les espaces) du temple plus en retrait. C'est une forêt de pierre dont les colonnes disposées jusqu'au loin habille l'espace du milieu.

Nous avons là une quasi-photographie de l'intérieur de l'édifice. La triple galerie de Sidoïne correspond à la nef centrale et aux deux nefs latérales de la cathédrale. En toute logique, le poète met en exergue l'espace du milieu mais n'oublie pas de citer les espaces latéraux qui ferment la maison sur les côtés. Pour Sidoïne, les choses sont claires ; l'atrium est la partie du temple où les fidèles sont invités à venir prier ; le sanctuaire est la partie où seuls les prêtres ont accès.

Cette cathédrale Saint-Jean, même modifiée ou déplacée, pourrait donc remonter au V ème siècle et non au XII ème, notamment dans le sens qu'il faut donner à ses chapiteaux, des chapiteaux dont l'iconographie est beaucoup plus proche de l'iconographie gauloise que je défend que de celle de Cluny ou de Paray-le-Monial de vers l'an 900.

Au V ème siècle, Lyon est une ville encore gauloise mais chrétienne. Le bestiaire trop païen de l'ancienne religion gauloise a été pratiquement exclu de la nouvelle maison du Seigneur. Le pécheur animalisé et la femme coupable ont été chassés à l'extérieur du temple. Dans une position très inconfortable, ils subissent leur purgatoire, chevauchant éternellement le faîte des contreforts dans les rafales de vent et sous les ondées de pluie. Le sanglant chaudron gaulois est désormais utilisé pour baptiser le converti. Le cheval d'Epona conduit le cavalier sur la voie du salut, et le lion de Bibracte s'interroge sur une religion dont il n'a pas encore été totalement exclu. Tout le reste du décor est tourné vers un symbolisme de l'abstraction qui joue avec la lumière, qui ne veut évoquer l'idée de Dieu que par les rosaces, et son royaume par une véritable nature de pierre imputrescible qui pousse droit vers le ciel, et qui s'ordonne d'une façon parfaite, conformément à l'idéal platonicien. La cathédrale Saint-Jean marque la renaissance d'un style gaulois renouvelé que nos contemporains ont très malencontreusement appelé “gothique”, laissant entendre par là qu'il serait le fruit d'une culture germanique venue d'outre-Rhin. Ce style se caractérise dans son aspect général par la sobriété et la pureté d'une pensée gauloise en pleine évolution.

Dernière remarque. Sidoïne écrit que le sanctuaire voyait le soleii à l'orient équinoxial. Il faut comprendre que Sidoïne ne voyait apparaître le soleil au travers des vitraux qu'un peu après son lever, du solstice d'été au sostice d'hiver. Ce n'est qu'au XIII ème siècle que l'Eglise imposera une direction plein est. Avant le XIII ème siècle, la coutume était d'orienter les temples et les églises en direction du solstice d'hiver, quand les jours vont commencer à s'allonger et que l'année renait. Et, en effet, la cathédrale Saint-Jean, me semble-t-il, est bien orientée en direction de ce solstice.

Une cathédrale sans fléche et des chapiteaux dans la tradition gauloise.

Il est clair que les chapiteaux de Saint-Jean s'inscrivent dans l'héritage direct de l'iconographie et donc de la pensée éduenne ; cette pensée qui se trouve à l'origine dans les fresques de Gourdon, dans les chapiteaux de Chalon, puis d'Autun, puis de Vézelay. Nous sommes, à Lyon, dans une pensée refondatrice "retour aux sources", celle de l'évêque Patiens, telle qu'on peut la comprendre à travers les lettres et la conversion de Sidoïne Apollinaire.

J'expliquerai tout cela dans le prochain article que je proposerai à la modération : Moi, Gaulois de Chalon, antique Cabillo, je demande au pouvoir parisien, héritier des Francs, de bien vouloir m'entendre. 

Emile Mourey, 28 avril 2019. Photos médieval.mrugala.net, 90a30.png, wikimedia commons, wikipedia

 



17 réactions


  • Rantanplan Chantecler 29 avril 2019 09:27

    Ce genre de querelle me fait penser aux « plans paysages » de certaines intercommunalités qui veuelent rendre à l’environnement l’aspect qu’il avait avant l’ère industrielle.

    Seulement voilà, quelle période de référence choisit-on ?

    Le bocage normand ne date que du dix-neuvième siècle, la grande période de la révolution agronomique de drainage et de mis en culture des marécages un peu partout en France. Doit-on abattre les pommiers et chasser les vaches ?

    Le département des Vosges n’a jamais été aussi boisé qu’aujourd’hui. Doit-on couper les épicéas qui n’ont rien à faire dans les fonds de vallées ? Quels agriculteurs viendront entretenir la végétation pour éviter la friche ?

    Doit-on assécher le Marais Poitevin ?

    La plupart des églises de villages datent du concordat, début 19ème, quand l’état finançait la construction d’édifices religieux. Doit-on raser ces horreurs saint-sulpiciennes ou pires en matière d’architecture pour rebâtir les chapelles modestes et parfois en bois ?

    Pourquoi se limiter aux bâtiments religieux dans les raisonnements ?

    Beaucoup de bâtiments civils sont des trésors de patrimoines et on ne s’émeut pas quan on les les démolit pour faire place à une centre commercial.

    La destruction des halles de Baltard pour aménager la station RER et défigurer à jamais ce secteur de Paris est assez éloquente pour illustrer les choix abjects qui sont faits quand les lobbies sont aux manettes.

    A quelle période se référer ? That is the question !


  • Étirév 29 avril 2019 09:49

    De l’origine de nos « églises » : Mystères et fécondité spirituelle (...) Les hommes qui avaient subi cette mue formaient une génération mystique, une famille de frères qui, nés d’une « Mère » commune, anéantis dans sa volonté, ne vivant plus que de son âme, lui appartenaient de tout leur être (...) L’autre aspect sous lequel nous devons envisager cette « Mère » , c’est sa fécondité spirituelle. On nous dit qu’elle eut quarante-cinq enfants, ce qui veut dire qu’elle écrivit quarante-cinq livres. Pour symboliser cette abondance d’idées, elle est représentée ayant des fleurs dans son giron ou avec une corne d’abondance. Ainsi nous comprenons ce que nos pères appelaient le giron de l’Eglise ; autour d’elle étaient ses enfants dévoués, les Druides, portant comme marque de servitude un collier d’or, qui était, selon Strabon, leur principal attribut.
    ... et de celle de nos cathédrales (...) Le résultat des croisades fut double : si les féministes revinrent en possession de la tradition antique cachée dans les Mystères, les masculinistes revinrent plus mauvais qu’ils n’étaient partis ; ils se corrompirent au contact et à l’exemple des Musulmans ; ils revinrent imprégnés de leurs mœurs. Et, pendant ce temps, le progrès de l’erreur changeait la France et transformait l’Europe.
    De vastes confréries masculines mettaient en commun leurs efforts et leurs richesses et s’organisaient pour élever des cathédrales qui allaient étonner le monde.


  • njama njama 29 avril 2019 10:38

    L’architecture gothique n’a rien d’universel, les style est Art français (Opus Francigenum), de la seconde partie du moyen-âge.

    L’architecture est toujours à l’image de la pensée des hommes.

    Personnellement cette grandiloquence architecturale me rebute, je la trouve asphyxiante et lui préfère nettement le style roman plus terre à terre.

    Le style gothique n’était pas du goût de tout le monde, il est surtout une révolution architecturale dans la construction, mais aucun changement notable dans l’organisation de l’Église qui restait une image de l’organisation féodale,d’une société de classes, le peuple dans la nef, la noblesse dans la croisée du transept et le clergé dans le chœur (du temple) au plus près du Sacré.

    « [Le] fade goût des ornements gothiques,
    Ces monstres odieux des siècles ignorants,
    Que de la barbarie ont produit les torrents... »
    — Molière

    Pour ce qui est de ND de Paris, ils peuvent bien faire ce qu’il veulent, mais refaire la charpente strictement à l’identique relève de l’absurdité, les compagnons bâtisseurs utilisaient le chêne qui était aux alentours de Paris, amené par voies d’eau, les bois et forêts servaient à pâturer, les chênes étaient tortueux, rabougris de faible portée sans longueur de fût bien souvent ce qui multipliait la complexité de l’assemblage de la charpente. On pourrait faire bien plus simple aujourd’hui...


    • Loatse Loatse 29 avril 2019 13:10

      @njama

      « ......et lui préfère nettement le style roman plus terre à terre.  »

      Sans partager votre aversion pour le gothique, je préfère moi aussi nettement le roman, cette architecture me semble plus propice au recueillement, sans doute l’effet cocon... ;) le gothique lui me semble plus approprié aux grands événements de la vie chrétienne : baptêmes, mariages, enterrements... « Plus près du ciel » semble nous dire ces cathédrales ; comme une promesse de félicité...


    • njama njama 29 avril 2019 15:02

      @Loatse
      Je crois que cette aversion va avec celle que ressent un provincial pour les métropoles. Comme un malaise devant la démesure, le gigantisme. Très rares sont les villes dans lesquelles j’ai aimé séjourner. Je les fuis toutes très vite en général , Paris, c’est deux jours max, plus je suffoque oups !
      Les cathédrales vont avec les grandes villes, dans la définition même les métropoles sont des villes pourvues d’un archevêché. Au Moyen-âge le pouvoir n’était pas centralisé, il appartenait aux villes la plupart armées et dont certaines étaient très puissantes.
      L’architecture des cathédrales, souvent estampillée de figures superstitieuses, gargouilles, de chimères, me paraît anachronique avec l’époque contemporaine.
      Je serais volontiers iconoclaste si elles ne se trouvaient aussi haut-perchées smiley


    • mmbbb 29 avril 2019 20:21

      @njama Il y a un magnifique orgue heureusement epargnee par les flammes a la cathedrale notre dame . Un Cavaille Coll j ai ecoute un concert , c est grandiose .Quant au volume je ne me suis jamais senti ecrase et j ai toujours ete admiratif devant la grande rosace . Moliere a tort d ecrire « ces monstres odieux des siecles ignorants » . La construction de ces cathedrales ont ete l aboutissement d un savoir faire et d une avancee architecturale La metallurgie du fer a ete beaucoup employee pour le renforcement des cathefrales Une innovation majeure . Moliere débite des des conneries Cela arrive aux grands auteurs . A contrario les eglises romane ont des murs epais la lumiere n entrant peu et n aurait jamais pu permettre le developpement de la facture des grands orgues 


    • njama njama 29 avril 2019 22:30

      @mmbbb

      Les innovations techniques feraient-elles avancer la spiritualité via la religion rien n’est moins sûr il me semble.
      Les techniques architecturales sont toutes d’une époque, grecque, romaine, gauloise,... et semblent s’affranchir laborieusement au fil des siècles de la pesanteur, de l’épaisseur des murs un peu à la fois.
      Innovation majeure vous dîtes, mais quelle innovation spirituelle, telle est la question...

      A notre époque nous pourrions envisager une cathédrale de verre, rien techniquement ne s’y opposerait.


    • popov 30 avril 2019 10:20

      @njama

      A notre époque nous pourrions envisager une cathédrale de verre, rien techniquement ne s’y opposerait.

      Et à l’intérieur, on pourrait faire pousser des bananiers.


    • njama njama 30 avril 2019 10:56

      @popov
      oui une grande serre tropicale quelle bonne idée, un air de paradis smiley


    • mmbbb 30 avril 2019 19:01

      @njama pour les batisseurs de cette cathedrale, celle ci representait la Jerusalem céleste. Un ideal materialisé par le genie humain Il est evident que les visiteurs d aujourd hui ne s arrêtent que sur l aspect architecturale Macron n a pas fait mention que ce lieu est aussi un lieu de culte . Vous melangez un peu tout Quant au monde musulman , des mosquées contemporaines sont construites en respectant la symbolique religieuse Allez leur dire que leur mosquée pourrait etre coiffée d une ouevre d art de jeff koons Vous seriez tres bien recu .  Quant a la technique, on pourrait refaire le toit en fibre de carbone et projeter sur les murs de cette cathédrale une image holographique du Christ accompagnée d une musique techno et distribue des joints lors de l eucharistie . Tout est possible dans ce monde Mais pour quelle finalite . Le plus simple serait faire table rase du passe , cela avait deja ete proposé a une epoque trouble et construire sur cet emplacement un supermarche des idoles Nous reviendrons ainsi au paganisme romain Tout est possible 


  • njama njama 29 avril 2019 10:48

    @Émile Mourez

    Le pouvoir parisien fera ce qu’il veut, il s’est en deux temps trois mouvements donné les pleins pouvoirs pour réorganiser à ses convenances l’Île de la Cité...

    Prenez donc connaissance du récent article de Thierry Meyssan !

    L’enjeu caché de la restauration de Notre-Dame 27 avril 2019

    Le surlendemain, 17 avril, le Conseil des ministres fut entièrement consacré aux conséquences de l’incendie. Trois décisions importantes furent actées :
    - Nommer l’ancien chef d’état-major des armées, le général Jean-Louis Georgelin, pour conduire depuis l’Élysée une mission de représentation spéciale « afin de veiller à l’avancement des procédures et des travaux qui seront engagés » ;
    - Faire adopter par le parlement un projet de loi [4] régissant la collecte de fonds, régularisant la nomination du général Georgelin qui a atteint la limite d’âge et surtout exemptant sa mission de toutes les procédures d’appel d’offres, des lois de protection du patrimoine, et de toutes les contraintes qui pourraient survenir ;
    - Lancer un concours international d’architecture pour reconstruire Notre-Dame.

    Une autre décision était prise : étouffer tout débat sur les causes de l’incendie afin d’éviter qu’une enquête judiciaire ne vienne perturber ce bel agencement.

    [4] « Projet de loi pour la restauration et la conservation de la cathédrale Notre-Dame de Paris et instituant une souscription nationale à cet effet », Assemblée nationale, N° 1881, enregistré le 24 avril 2019.

    http://www2.assemblee-nationale.fr/documents/notice/15/projets/pl1881/(index)/projets-loi

    https://www.voltairenet.org/article206324.html


  • tuxuhikewi 29 avril 2019 12:19

    Bon et cette petite ligne « officier a la retraite », on en parle ?

    Tu veux pas venir prendre une place au takie pour le 14 juillet ?

    Sinon on se démerdera avec un officier de jeux en ligne....

    [email protected] avec un numéro de département STP.


  • Loatse Loatse 29 avril 2019 12:49

    La rénovation s’inscrira certainement dans la mise en valeur du patrimoine historique de l’ile de la cité ; à visée touristique, avec une part d’innovation je n’en doute pas... Quoiqu’il en soit Notre Dame n’est plus... On pourrait refaire à l’identique, du bel ouvrage avec un savoir faire que nous possédons encore mais ce supplément d’âme, la foi qui animait ces batisseurs d’alors, du plus qualifié à l’apprentis et qui en faisait quelque chose d’unique, d’irremplacable bien qu’immatériel n’est plus.. envolé en fumées.

    Ce vaisseau sacré est devenu le bateau de Thésée...

    Alors ces querelles me paraissent vaines... Il faut s’y résoudre : tout se transforme, comme se fut le cas du portique de Mme de Medicis au luxembourg qui perdit lors de son déplacement ( dans le cadre du projet haussmann) sa Venus. remplacée par Polyphême surprenant Acis et Galatée....

    « Quand ce déplacement eut été résolu et que cette résolution fut connue du public, ce ne fut qu’un cri. C’était en 1861. Le quartier s’émut, les artistes pétitionnèrent, le Sénat lui-même protesta unanimement, moins deux voix ; rien n’y fit. Vénus demeura bel et bien expropriée, et, bon gré malgré, dut déménager. »

    http://droiticpa.eklablog.com/la-fontaine-de-medicis-du-jardin-du-luxembourg-a158537626

    Qui sait, en ce qui concerne Notre Dame, et du fait des délais impartis, la cathédrale se verra peut être recouverte d’une toiture-terrasse, d’une verrière centrale (pourquoi pas, elle est très sombre dedans) sur laquelle les touristes pourront se promener...

    De jeunes architectes déjà travaillent à créer une nouvelle flèche...plus moderne.. et certains râleront comme les parisiens jadis râlaient devant la fontaine saint michel, la trouvant trop moderne ;)

    Ainsi va le monde...


  • popov 30 avril 2019 08:45

    @Émile Mourey

    Bonjour Monsieur Mourey

    Je viens de trouver ce livre gratuit en ligne. Il y est beaucoup question des églises romanes et gothiques et des symboles qu’on y trouve. Le tout sous-tendu par une hypothèse assez époustouflante. Comme vous ne craignez pas marcher en dehors des clous, j’ai pensé que cela pouvait vous intéresser.

    La lecture prend environ une journée.


  • bob de lyon 30 avril 2019 09:02

    Pour alimenter la conversation à propos de Saint-Jean-Baptiste-et-Saint-Étienne

    Au début du XIIe siècle, l’abbé GAUCERAN, fondateur d’Ainay, devenu archevêque de Lyon en décide la construction sur l’emplacement de l’église épiscopale primitive du Ve siècle où une relique – un os de la mâchoire de Saint-Jean-le-Baptiste - y était (serait) déposé.

    Cette première église était une ruine à cause des invasions sarrasines qui infestèrent la région au VIIIe siècle et furent repoussées par Charles Martel au-delà d’Aix-en-Provence.

    Commencée en 1180, la réalisation ne fut terminée qu’en 1480, c’est une explication du mélange des styles romans et gothiques.

    Les deux tours ont des problèmes de symétrie et quelques ouvertures posèrent des problèmes aux constructeurs, l’arc ogival de certaines est plus court d’un côté que de l’autre.

    Anecdote. Pour avoir couvert par un reportage vidéo de plusieurs mois, la réfection de la cathédrale, séquencée par métiers, j’ai souvent parcouru le triforium ; l’abbé porteur des clefs qui nous ouvrait la voie nous demandait constamment, avec un sourire complice, de ne pas regarder la paroi ; quelques gravures taillées dans la pierre ressemblaient à une joyeuse compilation gaillarde du Kama Sutra. 

    La réfection des vitraux fut effectuée par un maître-verrier sis au pied de la cathédrale de Chartres.

    Un jour, le tailleur de pierre m’a fait un cadeau.

    Arrivés sur le chantier de bonne heure avec mon cadreur, il nous attendait déjà avec son aide devant un moellon de 60 cm x 80 cm, aux flancs arrondis taillés, destiné à remplacer un élément de pilier : « Robert je te le monte comme au XIIIe siècle ou comme au XXe ? » « Évidemment, comme au XIIIe ! ».

    Dans l’axe, avec broches et massettes, ils pratiquèrent un trou de diamètre 8 cm sur 20 cm de profondeur, y encastrèrent de force un pilon en bois et l’arrosèrent ; après attente de quelques dizaines de minutes, ils lièrent une corde et montèrent l’élément à la chèvre. Époustouflant !

    En 1562, pendant les guerres de religion, les troupes calvinistes du prince de CONDÉ et du baron des ADRETS dévastèrent la cathédrale et décapitèrent toutes les statues des niches de la façade et tous les anges des trois portails. Le jubé est détruit.

    La Révolution terminera le vandalisme.

    1271 - accueil de la dépouille de SAINT-LOUIS mort à Tunis ;

    1316 - couronnement du pape JEAN XXII ;

    13 décembre 1600 – mariage d’HENRI IV et Marie de MÉDICIS.

     


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 1er mai 2019 16:21

    Bonjour colonel Mourey,

    Se nourrir du passé, c’est bien, mourir pour le passé c’est bête ! 

    La religion et ce qu’elle doit véhiculer ou donner quotidiennement n’ a rien à voir aujourd’hui avec la Synagogue, l’Eglise ou la Mosquée : L’humain doit-être l’oeuvre de Dieu par excellence, ou l’humanité ne sera pas ! 

    Il faut sortir des mauvaises et des fausses interprétations...


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