mardi 2 août 2022 - par Nicole Cheverney

De la guerre d’Algérie - n° 1

La Génèse.

La reddition d’Abd-El-Kader met un terme à la période la plus sanglante de la conquête qui s’étendit de 1830 à 1850.

« Les tribus sont lasses de la guerre et la chute de leur chef de file a provoqué un choc psychologique dont elles ne se relèveront que sporadiquement. Les Algériens ont pris la juste mesure de la force de l’adversaire qui a, pour sa part, tiré les leçons de ses échecs sur le terrain et s’est adapté, au fil des ans, aux réalités tactiques spécifiques du pays ».

La Constitution de 1848 déclare l’Algérie territoire français. Ce territoire est géré depuis Paris. Le gouvernement républicain transforme en trois départements distincts, les trois provinces de la Régence : Oranie, Constantinois, Algérois.

A la demande de Napoléon III, entre 1860 et 1865, les législateurs vont travailler sur des textes législatifs « assurant le respect de la propriété des tribus arabes sur des territoires dont elles ont la jouissance permanente et traditionnelles ».

Napoléon aimait l’Algérie, il disait à ce sujet : « L’Algérie n’est pas une colonie proprement dite, mais un royaume arabe. Les indigènes comme les colons ont un droit égal à ma protection. Et je suis aussi bien l’empereur des Arabes que l’empereur des Français ».

14 Juillet 1865.

Un Senatus-Consulte ouvre aux Indigènes musulmans « la voie de la nationalité française, ainsi que la citoyenneté française ».

Il décide que tout Musulman devenu Français continuera d’être régi – juridiquement – par la loi musulmane (coranique). Mais il pourra sur sa demande être admis à « jouir des droits du citoyen, dans ce cas, il est régi par les lois civiles et politiques de la France ».

En clair, les Musulmans déclarés Français restent régis par leur statut religieux cependant incompatible avec la citoyenneté française. Nuance de taille, qui va constituer la pierre d’achoppement dans le cadre de la politique. La plupart des Musulmans ne renonceront jamais à leur religion, à leur Loi coranique. Malgré ce, ils sont admis à entrer dans l’armée (terre/mer) et à remplir des fonctions civiles en Algérie. Ils peuvent désormais participer à la vie politique (électeurs et éligibles) dans les conseils municipaux est généraux. Ces dernières dispositions napoléoniennes seront abrogées par la 3eme République.

Depuis 1830, il existait en Algérie une rivalité civile militaire exacerbée par Bugeaud et qui se développa tout au long des années suivantes, sous l’Empire jusqu’à l’avènement de la République en 1870. Les civils acceptaient mal la tutelle des militaires. D’autre part, la population civile ne cessait d’augmenter et leur nombre commençait à peser de tout leur poids dans les affaires de la collectivité. L’arrivée importante d’Alsaciens-Lorrains en Algérie après Sedan, en 1870, (voir paix de Francfort), renforçait doublement le poids des civils.

La chute du second Empire avec Napoléon III après la défaite de Sedan en 1870 ouvre la voie à d’autres perspectives, les Républicains bien décidés à « ce que la République française s’aligne sur les objectifs algériens » : se débarrasser des militaires. Gambetta accède à leurs desiderata. Le pouvoir est confié aux seuls civils.

La 3ème République, dès son avènement, décide d’adopter une politique d’assimilation très difficile à mettre en œuvre, du fait des ses multiples contradictions.

« Il peut paraître paradoxal que les hommes de gauche de la jeune république soient plus « colonialistes » que leurs prédécesseurs monarchistes ».

En effet, le roi Charles X avait longtemps traîné les pieds avant d’engager la France dans la conquête. Mais les membres du Gouvernement de la troisième république, sont particulièrement impliqués par l’extension de la colonisation/implantation. Bien que n’ayant qu’une connaissance superficielle de tous les dossiers concernant cet immense territoire, ils s’engagent complètement dans leurs projet d’implantation de 100 000 européens dont 50 % de Français métropolitains. Le reste de la population sont des Maltais, Espagnols, Italiens, poussés à l’émigration, souvent par la misère qu’ils vivent dans leurs pays respectifs. Ils se cherchent un nouvel Eldorado ; ces immigrés se situent à divers niveaux d’origines sociales. Parmi eux, une toute petite poignée d’aventuriers, vite rebutés par le peu de perspectives économiques qu’offre le pays. Ils repartiront aussi vite qu’ils sont venus.

Le gros de l’afflux de population qui fera souche sont paysans, artisans, ouvriers, fonctionnaires et militaires.

Adolphe Crémieux.

C’est le nouvel homme fort du régime mis en place. Avocat, ténor du barreau, Président de l’Alliance israélite universelle, il déclare vouloir « assimiler complètement l’Algérie à la France ». Pas moins de 58 décrets signés tous de la même date, le 24 octobre 1870, seront promulgués sous son influence qui n’est pas moindre.

Mais le plus emblématique, et très lourd acte d’Adolphe Crémieux, aux lourdes conséquences politiques, psychologiques, sera d’accorder aux 35 000 Juifs d’Algérie la nationalité française que l’on refuse aux Musulmans ou du moins sous certaines conditions inapplicables au regard de l’Islam.

Cette distinction juridico-politique entre Juifs et Musulmans provoque la colère de ces derniers. L’agitation et à son comble dans les Tribus, « dont les chefs se reprennent à douter des intentions véritables des Français ».

Le Bachaga Mokrani « canalise » le mécontentement. Aidé d’El Haddad, chef de la Confrérie des Rhamayas, il organise le soulèvement de 150 000 Kabyles. L’Algérie est en état d’alerte permanent, d’Alger au Sahara, et de terribles affrontements entre les forces françaises et les troupes de Mokrani ont lieu. Au terme de ces affrontements où la Kabylie perd son autonomie, la IIIeme République peut enfin appliquer « sans réserve » la politique d’assimilation avec le Code de l’Indigénat… « fil des incompréhensions réciproques des populations d’Algérie ».

Albert Grévy en 1870 accède au poste de Gouverneur général. Il s’agit du frère du Président de la République Jules Grévy. Il s’applique à « rattacher complètement les affaires de l’Algérie à celles de la Métropole ». Les Européens d’Algérie protestent contre cette main-mise parisienne des affaires algériennes.

Le 19 Décembre 1900, l’autonomie financière de l’Algérie est prononcée.

En 1910, les délégations financières « vont constituer l’embryon d’un Parlement qui deviendra après la seconde guerre mondiale, « l’Assemblée algérienne », siège - Palais Carnot à Alger, sur le modèle du Palais Bourbon à Paris.

…/...

 

Sources bibliographiques :

Encyclopédies Alpha, Larousse, Quillet.

Le destin tragique de l’Algérie française – Collection dirigée par P. Miquel.

 



34 réactions


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 2 août 2022 14:36

    Ben vl’a c’est reparti ! C’est pire qu’ « Amour gloire et beauté » ct’histoire ...


  • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 15:01

    Vos articles ont le mérite de montrer l’étonnante continuité des gouvernements de la France sur cette affaire quel que soit le régime en place, après la chute de l’empire napoléonien en 1815. Même si cette continuité revêt des aspects particuliers à chaque changement, elle présente globalement une certaine cohérence.

    Comment expliquer ce phénomène ? Ce n’est pas la volonté ou la stratégie du peuple français supposé être à la barre dans une « démocratie » : les monarchies et les empires n’en sont pas, et les républiques l’ont-elles toujours été ? Alors, quel est donc le fil rouge qui donne ce sens à l’histoire (qui se terminera mal, comme on le sait) ?

    Ne seraient- ce pas les banquiers français, par hasard ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 15:11

      @Séraphin Lampion

      Je vous cite :

      « Adolphe Crémieux. C’est le nouvel homme fort du régime mis en place. Avocat, ténor du barreau, Président de l’Alliance israélite universelle, »

      « … accorder aux 35 000 Juifs d’Algérie la nationalité française que l’on refuse aux Musulmans »

      « les délégations financières « vont constituer l’embryon d’un Parlement »

      Si on rapproche ces trois passages de votre article, sera-t-on accusé de sortir des extraits de leur contexte et taxé de « révisionnisme » ?


    • sylvain sylvain 2 août 2022 16:15

      @Séraphin Lampion
      Les gouvernements de l’époque, ce sont soit les monarchistes, soit les libéraux du centre gauche . Quand on voit comment thiers réussit a convaincre une assemblée de monarchistes de voter la république, en leur assurant que c’est le meilleur moyen de conserver leurs privilèges, on ne s’étonne plus de la continuité.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:28

      @sylvain

      j’en connais un qui est allé à la City de Londres pour leur dire : « aille âme note dandgeurousse » : lien

      .


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:57

      @sylvain

      Le boucher Thiers avait fait ses preuves en matière d’opportunisme à trois bandes :

      • Il avait contribué aux Trois Glorieuses et joué un rôle important dans la mise en place de la monarchie de Juillet. Député, plusieurs fois ministre et deux fois président du Conseil., il se déclarait partisan d’une « monarchie constitutionnelle » dans laquelle « le roi règne, mais ne gouverne pas ».
      • Après la révolution de 1848, il s’était rallié à la République et était devenu l’une des figures du parti de l’Ordre.
      • Opposé au coup d’État du 2 décembre 1851 du futur Napoléon III, dont il aavait appuyé la candidature à la présidence de la République en 1848, il ne s’était pas rallié au Second Empire, mais avait été élu en 1863 à Paris où il était devenu un des principaux orateurs de l’opposition dite « libérale » et s’était opposé à la guerre franco-allemande de 1870.
      • Fort de cette prise de position, en février 1871, après la chute du Second Empire consécutive à la défaite de Sedan, il est devenu « chef du pouvoir exécutif de la République française », c’est-à-dire à la fois chef de l’État et du gouvernement, et a négocié le traité de paix avec Bismarck qui l’a aidé à réprimer dans le sang l’insurrection de la Commune, et c’est par la loi Rivet qu’il est devenu président de la République en 1871.
      • Il a été mis en minorité en 1873 par les monarchistes, majoritaires à l’Assemblée nationale, et il a du démissionner, mais il a en effet bien entourloupé tout le monde avec à une alliance de la droite orléaniste libérale et des républicains modérés dirigés par Gambetta qui a débouché sur la Troisième République.

      Depuis 1789, la république n’a pas été un long fleuve tranquille en traversant le dix-neuvième siècle.


    • sylvain sylvain 2 août 2022 20:13

      @Séraphin Lampion
      bismarck aimait beaucoup les libéraux français . J’ai recherché la petite phrase ou il disait, en gros, qu’avec eux il n’avait même pas besoin d’armée mais je l’ai pas trouvée .
      Je mets donc celle ci : « les lois, c’est comme les saucisses, il ne vaut mieux pas voir leur préparation »


    • Clark Kent Séraphin Lampion 3 août 2022 10:39

      @sylvain

      Je ne sais pas de quelle citation il s’agit, mais ce qui est sûr, c’est que Bismarck était cynique, et même « machiavélique » (au sens communément donné à ce qualificatif), qui l’ont amené à contrer les royalistes français avec lesquels il avait des affinités idéologiques et aidé à l’établissement de la république, persuadé qu’il était que la politique « libéral » (opposée à « dirigiste ») affaiblirait la France.

      Il a écrit dans ses Pensées et Souvenirs : « Par le rétablissement d’une monarchie catholique en France, la tentation pour celle-ci de prendre sa revanche, de concert avec l’Autriche, se voyait sur le point d’être satisfaite. C’est pour cette raison que je considérais comme contraire aux intérêts de l’Allemagne et de la paix d’aider à la restauration de la royauté en France : j’entrai dans une lutte avec les partisans de cette idéel. »

      Pour lui, un régime républicain était par nature incapable de mener une politique à long terme en affaiblissant la puissance militaire du pays qui l’adoptait et l’isolait diplomatiquement, étant minoritaire dans une Europe constituée en grande partie de royaumes et principautés. Il a même été accusé d’avoir soudoyé des Français pour installer la république comme il l’avait fait au Parlement bavarois en 1869 afin d’imposer l’alliance avec la Prusse.

      Ce qui est sûr, c’est qu’il a chargé son agent en France, Guido Henckel von Donnersmarck qu’il avait nommé préfet du district de la Lorraine annexée à Metz, d’orienter les politiciens français indécis vers la république. Par quels moyens ?


    • sylvain sylvain 3 août 2022 11:12

      @Séraphin Lampion
      ce que vous dites me fait penser a une autre de ses citations : « le suffrage universel est le gouvernement d’une maison par sa nursery »


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 2 août 2022 15:53

    @ Séraphin Lampion

    Bonjour, il est un fait non contesté par aucun historien que la nationalité française accordé aux Juifs algériens et refusée à eux, a suscité de la part des Musulmans de la colère et un sentiment d’injustice. Mokrani a soulevé les populations Kabyles, ce n’est pas pour rien.

    Je pense qu’il fallait l’accorder aux Juifs mais également aux Musulmans. La République française dans cette affaire n’a pas joué sur du velours. Bien qu’elle se soit toujours posée comme un creuset d’assimilation. 

    « Les délégations financières » d’Algérie n’étaient pas constituées de banquiers, mais d’associations de colons qui réclamaient l’autonomie financière par rapport à Paris. Bien à vous.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:00

      @Nicole Cheverney

      Si je vous ai bien suivie, ça aurait fait comme avec l’Alsace, la Lorraine, le Daupniné et la Vésubie : le temps aurait effacé les origines à partir du moment où tout le monde aurait eu les mêmes droits ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:16

      @moonhaven

      On a préféré les circoncis aux circonscrits. Erreur on ne peu plus funste.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:34

      @moonhaven

      Il manque un « s » à certain et à livre, et il manque « nt » à raccourcisse.


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 2 août 2022 16:53

      @Séraphin Lampion

      Je n’en sais rien. Je suppose, c’est tout. L’Egalité dont se targue la République devait aussi s’appliquer aux Musulmans du point de vue de la nationalité. Puisque malgré tout, l’armée leur était ouverte, et comme je l’explique dans mon article, certains emplois civils. Pourquoi n’être pas allés jusqu’au bout du raisonnement ? 
      La République hypocrite et double language.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 16:58

      @Nicole Cheverney

      « La République hypocrite et double langage. »

      en même temps...


    • Jean J. MOUROT Jean J. MOUROT 2 août 2022 18:07

      @Séraphin Lampion
      Les musulmans ne sont-ils pas également circoncis ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 21:41

      @Jean J. MOUROT

      ça dépend, mais ça foutait en l’air mon jeu de mots à deux balles !


    • Clark Kent Séraphin Lampion 2 août 2022 21:47

      @Nicole Cheverney

      « La République hypocrite et double language. »

      Mais il parait qu’aujourd’hui, c’est sur le continent africain qu’on voit le plus d’hypocrisie !


  • Durand Durand 3 août 2022 08:38

    @Nicole Cheverney


    « La reddition d’Abd-El-Kader met un terme à la période la plus sanglante de la conquête qui s’étendit de 1830 à 1850. »


    Toujours beaucoup de bla-bla sur la conquête algérienne et vous continuez à minimiser les massacres et l’ensemble des souffrances que les peuples de l’Algérie ont vecus, non seulement depuis 1830 mais bien après la reddition d’ Abd El Kader en 1847... Historiquement, vos articles en deviennent grotesque... Les massacres ont bel et bien continué après le départ de Bugeaud !...


    Votre parti pris récurrent reflète votre incapacité à échapper à vos idées reçues et vous rend indigne d’analyser historiquement le déroulement de la conquête algérienne faute d’une observation impartiale des faits.


    L’état d’esprit des Musulmans d’Algérie de 1847 à 1870 :


    https://www.persee.fr/doc/rhmc_0048-8003_1961_num_8_2_2756


    ..




    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 09:01

      @Durand

      Historiquement, vos articles en deviennent grotesque... Les massacres ont bel et bien continué après le départ de Bugeaud !...


      Votre parti pris récurrent reflète votre incapacité à échapper à vos idées reçues et vous rend indigne d’analyser historiquement le déroulement de la conquête algérienne faute d’une observation impartiale des faits.

      Vous cherchez quoi, exactement avec vos attaques personnelles récurrentes ? Est-ce que vos commentaires, à vous, sont impartiaux ? 


    • AmonBra QAmonBra 3 août 2022 14:30

      @Durand

      Merci pour le lien, très intéréssant et confirmant d’autres sources d’information :

      https://www.google.com/search?client=firefox-b-d&q=l%27histoire+d%27un+parjure


  • AmonBra QAmonBra 3 août 2022 09:55

    Merci @ l’auteure pour le partage.

    Ah le fameux Cremieux ! Il en a fait couler de l’encre celui là, bien plus que son coreligionnaire Bacri, bien que tous deux intervenant, parmi d’autres, à des moments critiques de cette sanglante mésaventure coloniale de la France, fille ainée de l’église catholique et/ou dite des lumières, pourtant manifestement absente aux étages supérieurs, et des droits de l’homme, exclusivement européen s’entend, ou on est le « civilisateur » christianisant ou non, ou on ne l’est pas !

    Résumons donc « l’affaire algérienne »  : Sanglants massacres durant 20 ans de conquête coloniale, 132 ans d’oppression, de pillage, de ponctuelles et non moins sanglantes répressions et pour finir, comme un bouquet final ou un cycle se bouclant, un épique massacre général de 7 longues et douloureuses années.

    Bref, tout est mal qui finit mal, une « Sad end » comme l’ex grand cinéma français, ou hollywoodien, n’en a jamais produit et pour cause, cela aurait été une initiation au procès du colonialisme, idéologie mère du nazisme, comme l’affirme pertinemment Aimé Césaire, ce qui pour le très humaniste et chrétien bourgeois du XXI siècle, digne descendant de celui du XIX ème, aurait été totalement inadmissible.

    Après cela, certains s’étonneront ou réfuteront que des « démocraties » puissent soutenir des nazis en ex ukraine, ou des nazislamistes « modérés » faisant « du bon boulot » en Syrie, Libye ou ailleurs. . .


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 10:40

      @QAmonBra

      Bonjour, 
      comme un bouquet final ou un cycle se bouclant, un épique massacre général de 7 longues et douloureuses années.

      Un bouquet final ? Non, vous êtes vous aussi malgré votre hardiesse dialectique dans l’erreur profonde des causes du larguage de l’Algérie. Si profondes que même en apnée, et avec un sonard, sans autres éléments que quelques idées générales, vous ne sauriez déceler. 

       Ce ne fut pas un bouquet final, mais bien un bouquet commençant que masquent très intentionnellement  la pleurniche, et les « bons » sentiments autorisés dont vous usez, vous aussi,(en pleine contradiction avec vos idées exposées dans votre présentation), accusant les autres d’avoir le slip merdeux, facisme et autres joyeusetés.
      Vous ne voyez rien de ce qui sortit de la politique désastreuse de ces 7 années de calvaire pour les deux communautés concernées, que fut la « guerre d’Algérie ».
      Vous pleurez sur les uns, en éliminant les autres, alors que le pot commun fut bien une entreprise criminelle de sacrifice de deux populations condamnées à subir les conséquences et les outrages du "remodèlement du monde oriental, occidental, deux blocs Est-Ouest qui, en réalité, n’ont jamais vraiment été ennemis. (La guerre froide n’a jamais eu lieu, tout comme les USA n’attaqueront jamais de front la Russie), mais feront tout pour que l’Europe crève de ce jeu de dupes !

      Je vais aller bien plus loin que vos petites récriminations dont la tangibilité n’a d’égale que le manque de soins que vous apportez à votre recherche sur l’origine des événements de ce maudit XXe siècle.
      Vous n’avez pas assez creusé pour aboutir à une réponse satisfaisante de part et d’autre. Ni pour les Musulmans, ni pour les Européens. C’est la raison pour laquelle, je continuerai envers et contre tous les commentaires à charge et à contre-charge, d’apporter ma pierre à l’élément fondateur de la vérité sur cette tragédie, qui n’est que la tête du serpent dont nous voyons aujourd’hui, la queue se tordre dans toutes les directions, pour imposer une dictature mondiale (documents à l’appui). Le mondialisme que nous dénonçons tous, ne s’est pas construit du jour au lendemain, il a posé ses premiers jalons, le jour où lestmarrionnettes de l’Elysée et du Palais Bourbon se sont enférés pour de bon dans la guerre d’Algérie. Cui bono ?


    • AmonBra QAmonBra 3 août 2022 13:56

      @Nicole Cheverney

      D’abord un @ddendum à mon précédent commentaire, afin de réparer un inacceptable oubli de ma part :

      . . . Ainsi que des $ionnards judéonazis, excusez le pléonasme, sévissant en Palestine depuis 74 ans.

      Ensuite, pour ce qui concerne notre différend « intellectuel », je vous signale qu’outre les algériens d’origine européenne ayant combattu le colonialisme français, aux cotés de leurs frères d’arme nord-africains, au risque de s’exposer au sacrifice suprême, de nombreux autres « pieds noirs » ont choisi d’être et de rester algériens, quitte a défier la campagne de terreur de l’OAS et son slogan « La valise ou le cercueil ».

      Comme quoi, à l’exclusion de « l’Algérie française », d’autres choix étaient possibles mais, malheureusement, trop de « français d’Algérie », conditionnés durant plus d’un siècle par le suprémacisme colonial, leur permettant, entre autres privilèges, l’usage exclusif de certains trottoirs et dont certains n’en sont toujours pas guéris, étonnamment ignoraient sur quel volcan ils vivaient, en se croyant solidement installés et, surtout, ignoraient qu’ils étaient algériens avant tout, il leur a fallu l’exil pour en prendre douloureusement conscience et, avant leur mort, se réconcilier avec leurs racines. . .



  • grangeoisi grangeoisi 3 août 2022 10:33

    Bonjour l’autrice,

     

    Votre article reprend certaines phases de cette conquête, avec entre autres les loupés de l’assimilation des autochtones. Que ces mots « assimilation » et « autochtones » sont laids et résonnent mal !

     

    Mon opinion est simple, voire simpliste diront certains…On n’avait rien à y faire ! Toute « conquête » n’est qu’un déni de l’autre conduisant le plus souvent à l’asservissement sinon à la dépendance.

     

    Espérons qu’un jour la guerre soit enfin déclarée hors humanité !

     


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 3 août 2022 10:51

      @grangeoisi

      Bonjour et merci de votre commentaire. Le mot autochtone fut utilisé comme l’on utilise aujoud’hui le terme que je n’aime pas de « Français de souche ». Pour une différenciation administrative, certainement. A l’origine, il était question (voir mes onze premiers articles) de mettre fin aux menées en Méditerranée de la piraterie barbaresque qui compromettait le commerce maritime et pratiquait les enlèvements de Chrétiens en vue de les vendre à bons prix sur les marchés. 
      Personne ne voit en fait qu’il s’agit d’une « guerre des classes ». C’est gênant pour tout le monde, car cela impliquerait la remise en cause de la gauche et sa faux culletterie ordinaire, et la droite bourgeoise égale à ses concepts et préceptes de commerce. Personne n’est innoncent dans cette histoire. 


    • L'apostilleur L’apostilleur 5 août 2022 13:47

      @grangeoisi
      Les conquêtes s’entendaient avant que les sociétés ne se constituent autour des prémices des nations (pouvoir reconnu, territoire, culture commune...). Selon les époques elles ont pu être très bénéfiques et comprises.

      L’assimilation est une nécessité qui évite les conquêtes sournoises dont nos sociétés mondialisables ont oublié les effets. Sans elle le ciment national s’effritera...


  • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop chtarbologue 4 août 2022 18:37

    Il semblerait qu’un troupeau de biques soit entré dans le potager de madame Cheverney

    Dommage, sa série d’articles est passionnante, une très bonne synthèse d’historien


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 4 août 2022 19:09

      @The Old Snoop chtarbologue

      Bonsoir, et merci pour votre appréciation. Mais d’ici la fin de cette série, il n’y aura plus rien à brouter, dans mon pauvre potager saccagé par les biques en question. Bien à vous.


  • L'apostilleur L’apostilleur 5 août 2022 09:50

    Adolphe Crémieux.

    « ... le nouvel homme fort du régime ... Avocat, ténor du barreau, Président de l’Alliance israélite universelle, déclare vouloir « assimiler complètement l’Algérie à la France ». ... »

    Il fera très fort.

    Adolphe Crémeux (né Isaac Jacob) fera adopter un modèle ségrégationniste et communautariste en assimilant ses correligionnaires juifs et pas les musulmans. 

    Si Napoléon avait fait comme lui en 1808 (*), Crémieux n’aurait pas été assimilé, et ne serait pas né français. 

    (*) https://onenpensequoi.over-blog.com/2020/04/3/3-la-civilisation-l-education-ou-la-morale-judeo-chretienne-de-pieux-poncifs-infondes.une-histoire-autant-juive-que-chretienne.htm


    • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 5 août 2022 15:27

      @L’apostilleur

      Bonjour, ce fut une erreur monumentale. Je développe ce sujet dans mon article proposé en ce moment en modération (suite n° 2). J’explique les conséquences. 
      Bien à vous.


    • L'apostilleur L’apostilleur 5 août 2022 18:49

      @Nicole Cheverney
      « ...mon article proposé en ce moment en modération (suite n° 2)... »

      Aussi intéressant que les autres. Merci

      Puissiez-vous être lue par les algériens et leurs cousins français !!


  • Nicole Cheverney Nicole Cheverney 5 août 2022 19:15

    @ L’apostilleur

    Bonsoir, c’est ce que j’espère, ce serait un pont jeté par dela la Méditerranée, à travers une histoire tourmentée et terrible. Bien à vous. 


    • L'apostilleur L’apostilleur 5 août 2022 21:57

      @Nicole Cheverney
      « ...un pont jeté par dela la Méditerranée... »

      Aujourd’hui c’est un « pont suspendu ».
      En attendant de s’entendre sur tout ou de se quitter davantage. Les algériens entretiennent une haine historico-politique envers les français qui ne regrettent pas d’avoir coupé les ponts avec cette colonie.


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