Décapitez-moi cet islam que je ne saurais voir...
Suite à cette nouvelle horreur qui vient de toucher ma ville de Bruxelles, rien ne peut m'empêcher de penser que, sous des abords lénifiants, se cachent derrière une seule religion le même communautaro-centrisme et la même victimisation qui sont les premiers arguments de défense de la communauté musulmane face aux attentats terroristes d'origine islamiste. Une réponse qui tend à clore le débat avant même qu'il n’ait pu prendre place : comprenez, vous qui ne partagez pas notre foi, que notre communauté déjà si discriminée est la première touchée ? Non, les coupables de ces crimes ne sont pas de vrais musulmans. D'ailleurs, l’Islam, religion de paix par essence, interdit la violence. Circulez, il n'y a rien à voir.
Jusqu'au suivant...
Lorsqu'on cite très justement sa passivité, entre autres lors des attentats, la majorité musulmane silencieuse semble vouloir occulter volontairement d'autres obédiences. N'y avait-il pas des catholiques, des protestants, des juifs, des bouddhistes, des athées, des ’agnostiques et que sais-je encore parmi les services d'ordre, les pompiers, les ambulanciers, les sauveteurs anonymes, les militaires, les médecins, les conducteurs de taxi, de métro ou de bus ? Leurs actions ont-elles moins de valeur sans son label intrinsèque ? Ne dirait-on pas que sa non-remise en question du dogme l'empêche par la suite d'entreprendre une réflexion approfondie sur le fait que beaucoup trop d'autres fils d'Allah commettent en son nom de telles atrocités de par le monde ? Quel dieu déviant empêche la communauté musulmane de se lever d'un seul corps et de crier son opposition à de tels massacres ?
Car hors de brèves et individuelles condamnations de représentants dits modérés, je ne vois pas de grands rassemblements de masse passionnés tels que l'a organisé cette même communauté lorsqu'un dessinateur à le malheur de caricaturer le prophète ou qu'un bulldozer israélien détruit une maison palestinienne. Encore une fois, la vie d'un être humain a-t-elle moins de valeur lorsqu'elle fait partie d'une religion ou d'une autre ? Le mépris répété de la vie elle-même suscite-elle moins de passion qu'un blasphème ?
Car de par le monde, et depuis plusieurs décennies maintenant ces actes barbares se répètent. Quel que soit le continent, la couleur de peau des victimes comme des perpétrateurs, la langue utilisée pour prier, il n'existe qu'un seul point commun : la religion des coupables et la justification communautariste qu'ils expriment.
À partir de combien d'attentats, de combien de morts et de blessés, de combien de familles innocentes détruites, de combien de pays touchés et de combien de nationalités différentes de terroristes se référant tous à la même idéologie va-t-on enfin oser admettre le fait que la source de tous ces maux réside dans la religion islamique ?
Ne dit-on pas à gauche toutes que le socio-économique est la racine du mal ?
Ben Laden n'était pas seulement riche, il avait fait ses études dans les plus grandes universités occidentales. Le terroriste qui a semé la mort sur une plage tunisienne était étudiant à l'université. Abaaoud était le fils d’un commerçant prospère et était inscrit dans un collège huppé de la capitale belge. Les frères Abdeslam possédaient un café drug-stores. L'aîné, après avoir commis des faits graves ( dépouiller des cadavres lorsqu'il etait ambulancier ) travaille encore pour la commune de Molenbeek sur intervention " sociale " de son ancien " bourg-maître " le désormais célèbre converti au déni Philippe Moureaux .
Les exemples se multiplient, ils discréditent à eux seuls la thèse de la pauvreté comme seule racine du mal.
Est-ce alors le racisme occidental qui ouvre la voie à la violence ?
De nombreuses vagues de communautés et nationalités se sont succédées en Europe depuis le 20ème siècle. Aucune n'a fait preuve d'un tel rejet envers la culture de sa société d'accueil après 3 générations, rejet se traduisant notamment par un taux de mariages extra-confessionnels minimum ou une surreprésentation dans les prisons comparativement à la proportion globale de citoyens musulmans. Aucune n’exprime une telle volonté d'imposer à l'organisation d'une société laïque des préceptes religieux éculés importés d'un pays pourtant abandonné (hallal dans les écoles et les prisons, abattage rituel, horaires/services différenciés pour les femmes musulmanes, voiles, burqas et autres attributs communautaires dans les institutions publiques, prières de rue, pressions pour abandonner l'organisation des cycles scolaires et de vacances, d'activités, de cours...). Que n'avons-nous fait de compromissions et autres accommodements raisonnables ? Quand s’infléchira le poids de cette culpabilité qui pousse la société occidentale à sans cesse effacer son histoire et sa culture de peur de ne pas se montrer assez ouvertes ?
Serait-ce donc un problème de cohabitation culturelle ?
Les très riches monarchies moyen-orientales qui s'achètent comme des joujous clubs de foot et lieux de prestige à travers le monde appliquant souverainement les principes religieux islamiques font montre d'une violence ordinaire et d'une discrimination patente envers les femmes, les homosexuels, ou les individus de confession différente. Combien de lapidations, de décapitations ou de flagellations peuvent se justifier de par le racisme occidental ou une situation socio-économique défavorable ?
La faute revient-elle alors aux interventions occidentales au Moyen-Orient ?
La majorité des terroristes qui ont sévi tant à Paris qu'à Bruxelles sont nés en Europe et parfois même leurs parents y ont vécu toute leur vie. Quelles victimes de leur barbarie aveugle étaient nées pendant la colonisation ? Ont-elles ou non participé ou soutenu une quelconque action en Irak ou en Afghanistan ? Combien de cibles étaient strictement militaires ? Comment peut-on haïr à ce point un pays dans lequel on a toujours vécu et qui offre à tout le moins un accès au culte que ces justiciers aveugles nous refusent sur leur terre d'origine ?
Les autres confessions ont-elles aussi engendré des criminels ?
Assurément, des monstres sont nés au sein de nos cultures occidentales ! Mais ces criminels, aussi abjects que soient leurs forfaits, n'avaient pas pour trait d'union une volonté d’imposer au monde un mode de vie décrit il y a plus de 1400 ans. Tous ne tuaient pas aveuglément au nom d'une seule et même religion, d'un seul et même livre sacré, du même prophète. Nous sommes en 2016, la religion catholique a su battre sa coulpe de ses crimes passés depuis bien longtemps.
Et puisque la communauté musulmane ne peut souffrir qu'une personne étrangère à sa culture et à sa religion ne mette en cause ses modes de croyances sous peine d’être très vite publiquement catalogué de raciste xénophobe ou discrédité pour son manque de connaissance de cette culture, il n'appartient qu'à elle de faire sa révolution, de renier ses extrémistes. Il est temps d’arrêter la complaisance aveugle, le détournement de regard hypocrite, l'entraide communautaire au-delà des lois. Mais la communauté musulmane en possède-t-elle la capacité ? Plus important, en a-t-elle la volonté ? Qu''entend-on de sa bouche au lendemain de chaque attentat ? Toujours la même rengaine : ces terroristes ne sont pas de vrais musulmans, l'Islam interdit la violence. Circulez, il n'y a rien à voir.
La première étape pour la résolution d'un problème est pourtant sa reconnaissance. L’histoire nous a démontré à de nombreuses reprises que lorsqu’une partie d’une communauté verse dans l’extrémisme violent, la majorité silencieuse et passive est irrelevante.
La bienpensance obligée n'interdit-elle pas, sous peine d'anathèmes, de généraliser ? Qu'en est-il en retour de la généralisation inverse ? Devrait-elle avoir, de par sa seule existence ou sa soumission à un dieu qu'elle se doit de craindre, une raison supérieure de se retourner contre nous ?
Suite à ce nouvel attentat, toujours selon le même schéma d'horreur , qui vient d'endeuiller cette fois Bruxelles, j'ai l'impression néfaste que nous, citoyens non-musulmans devons être de facto stigmatisés pour oser vouloir promouvoir un débat sur le rôle de l'Islam dans nos sociétés. Devons-nous admettre que la communauté musulmane qui détient à elle seule les clefs d'une solution pacifique se refuse de reconnaître l'existence du moindre problème ?
Quel futur imaginer face à ce constat ?