Déconfinement : contre l’écologie bobo, une autre vision écologique est possible
Nous apprenions le 30 avril, par la ministre de la Transition écologique et solidaire Mme Elisabeth Borne, que le gouvernement souhaitait débloquer un budget de 20 millions d’euros pour « booster le vélo », autrement dit pour financer tout un plan de réparations, d’installation de places de stationnement et de formations destiné à favoriser l’utilisation du vélo après le déconfinement du 11 mai… La mesure phare du plan est un chèque réparation prenant en charge financièrement la réparation des vélos. Le tout sous motif d’écologie, pédaler étant moins polluant que rouler.
Encore une fois, le gouvernement ne trouve rien de mieux à faire que de réduire la notion d’écologie à une gabegie d’argent public – argent qui est celui des citoyens via leurs impôts, faut-il le rappeler… Oui, une gabegie d’argent public, puisqu’on voit mal comment distribuer des chèques pour faire réparer son vélo ou proposer des « formations gratuites » pourrait provoquer un brusque changement des habitudes des Français en termes de moyens de transport.
Au moment où la crise sanitaire rappelle cruellement à nos dirigeants qu’il faudrait réorienter de manière plus judicieuse les dépenses étatiques au lieu de brader financièrement nos services régaliens et, en particulier, notre système hospitalier, voici que le gouvernement nous offre un exemple caricatural de ce qu’est sa vision simpliste de l’écologie : une excuse servant à distribuer toujours plus de subsides profitant à quelques bobos urbains.
20 millions d’euros : une somme certes anecdotique, mais d’autant plus symbolique que c’est dans le but d’économiser une somme un peu moins importante (15 millions) que la présidence Hollande avait en son temps refusé de renouveler le stock national stratégique de masques… Décision dont on mesure aujourd’hui l’ampleur du résultat catastrophique.
Le fait de promettre désormais des chèques inutiles et des pistes cyclables temporaires est révélateur de l’état d’esprit de nos gouvernants, et particulièrement mal venu à l’heure où l’Etat se dit obligé de vendre une partie du mobilier national pour remplir ses caisses vides.
Il est bien sûr évident que l’écologie ne peut pas et ne doit pas être oubliée dans le plan de déconfinement. Mais l’écologie doit-elle être nécessairement réduite, assimilée à ce type de dépense spectacle qui, du reste, n’aura quasiment aucun impact environnemental ?
Halte à l'écologie-spectacle "bobo-vélo-Hidalgo"
C’est là le drame des gouvernements successifs qui, en cédant aux lubies des groupuscules extrémistes et de l’électorat bobo des métropoles, n’ont cessé de transformer l’écologie en une sorte de robinet d’argent d’Etat. Les politiques prétendument écologiques menées depuis des années ne s’adressent essentiellement qu’à une petite catégorie de la population et sont punitives pour le reste de la population : politiques anti-automobilistes, subventions massives d’obscures associations soi-disant « écolos », protection des zadistes en tout genre, taxation de plus en plus lourde, règlementations excessives pour nos petits entrepreneurs… Nul n’incarne mieux la philosophie de ces politiques que la maire de Paris, Anne Hidalgo, la reine des bobos. Cette écologie négative fait la part-belle aux mesures démagogiques et financièrement nuisibles, mais n’est pourtant pas la seule et unique écologie possible.
Une autre écologie, positive, réaliste, conservatrice, est possible
Au-delà des slogans, des effets de mode et des idéologies, une authentique écologie positive peut exister, permettant d’allier la préservation de l’environnement, la conservation de notre patrimoine commun, nos libertés et la bonne santé économique et sociale de notre Nation.
La vision écologique positive et « anti-punitive » repose sur des axes qui sont bénéfiques pour tous et fondés sur l’incitation et la récompense des talents individuels : valorisation des circuits-courts, encouragement et protection du savoir-faire local et du « produit en France » selon des normes sanitaires et environnementales raisonnables, préservation de notre agriculture et de notre indépendance alimentaire, encouragement des exploitations biologiques, recyclage des déchets via notamment un système de consignes, investissements dans l’innovation technologique et la recherche pour trouver des moyens de transport, des sources d’énergie et des outils de production toujours moins polluants, valorisation financière et sociale des chercheurs, des ingénieurs et des entreprises qui favorisent l’innovation et la production en France, politique du mérite…
Le gouvernement et toute la Nation gagneraient à choisir la voie de cette véritable écologie, impliquant de soutenir les forces vives, au lieu de continuer sur le chemin actuel des mesures spectacles et de la gabegie.
Romain Naudin, entrepreneur et vice-président du laboratoire d’idées Ecologie Responsable