vendredi 16 décembre 2022 - par GÉOPOLITIQUE PROFONDE

Définition : qu’est-ce que la politique de relance  ?

Lorsque l’économie se trouve dans une situation difficile, les gouvernements et les banques centrales viennent à sa rescousse. Pour cela, ils utilisent un ensemble de mesures économiques.

La politique de relance fait partie de ce pack de mesures qui visent à stimuler l’économie.

Zoom sur cette politique économique.

Bruno Lemaire- Ministre des finances et Christine Lagarde, Présidente de la BCE.

La politique de relance : qu’est-ce que c’est  ?

La politique de relance est un ensemble de mesures prises par les États pour soutenir leur économie en proie à de sérieuses difficultés.

En général, il s’agit d’une économie mise en place en situation de crise ou de sous-utilisation de ses facteurs de production.

Pour mettre en œuvre leur politique de relance, les États utilisent soit la politique budgétaire, la politique monétaire et/ou la relance réglementaire.

La politique de relance est dite budgétaire et réglementaire quand l’action émane des États.
Dans ce cas, le gouvernement joue sur la réduction de l’impôt et/ou l’augmentation des dépenses publiques pour relancer l’économie.

On qualifie cette politique de relance monétaire lorsque l’action émane de la banque centrale.
C’est alors l’autorité monétaire gouvernementale qui agit sur les taux d’intérêt et la masse monétaire.

Les politiques de relance sont issues de la théorie de l’économiste John Maynard Keynes. Selon cet expert, une augmentation des dépenses publiques envoie un signal positif à l’économie.
Celle-ci passe dès lors d’une situation de sous-emploi à une situation de plein-emploi.

La politique de relance utilise divers moyens pour atténuer les effets dévastateurs d’une récession économique :

  • La création de nouveaux emplois,
  • L’amélioration des allocations de chômage,
  • La réduction des impôts.

La politique de relance et ses instruments : comprendre leur fonctionnement

Il faut noter que les politiques de relance sont des politiques conjoncturelles, c’est-à-dire qu’elles sont des mesures appliquées sur une courte durée (12 à 18 mois).

Pour atteindre leurs objectifs, elles se servent de :

  • La politique de relance budgétaire ,
  • La relance réglementaire ,
  • La politique de relance monétaire.

Banque Centrale Européenne.

La politique de relance budgétaire

La politique budgétaire peut-être expansionniste ou restrictive.

  • Dans le premier cas, le gouvernement effectue des dépenses publiques supérieures aux recettes.
    Le but d’une expansion budgétaire est de rétablir la production de biens et services, le PIB et le travail. Cela, augmente à son tour la demande et par conséquent, améliore la santé de l’économie.
  • Dans la seconde configuration, c’est plutôt l’opération contraire qui est observée.

Le gouvernement utilise la politique budgétaire de deux manières, le taux d’imposition et les dépenses publiques :

En situation de crise (déclin des affaires, fort taux de chômage), les dépenses publiques sont utilisées comme levier permettant de soutenir l’activité économique.

Quant aux réductions d’impôt, elles constituent un moyen efficace utilisé par les États pour mettre de l’argent à la disposition des consommateurs.

L’adoption de la politique budgétaire vise donc à encourager une forte consommation des biens et services, à créer de l’emploi et à assurer une croissance économique soutenue.

La relance réglementaire

L’application d’une relance réglementaire par les gouvernements vise à stimuler la consommation chez une catégorie de personnes, notamment, chez ceux percevant un bas salaire.

Selon la loi psychologique fondamentale de Keynes, les personnes qui appartiennent à cette catégorie sont plus susceptibles de consommer que d’épargner.

En procédant à l’augmentation du salaire minimum ou des minimas sociaux, les gouvernements réalisent donc une relance réglementaire.

La politique de relance monétaire

Pour une relance de l’activité économique par la politique monétaire, la banque centrale intervient en agissant soit sur le taux directeur ou sur la quantité de monnaie.

Mais dans la majorité des cas, la banque centrale adopte une réduction de son taux directeur. L’abaissement du taux directeur entraîne une forte demande de crédits chez les agents économiques.

Comme un effet domino, les activités économiques reprennent.

En dehors de la réduction de son taux directeur, la banque centrale peut aussi appliquer la politique de l’assouplissement quantitatif (QE).

Cette mesure vise à améliorer la disponibilité du crédit et permettre aux agents économiques d’emprunter de l’argent à un taux avantageux.

Ces agents économiques (entreprises et particuliers) seront ainsi incités à dépenser plutôt qu’à épargner.

Les politiques de relance : avantages et limites

Chacune des mesures de la politique de relance présente des avantages et des limites.

La relance monétaire consiste à gérer l’offre de monnaie ou de crédit sur le marché pour garantir son bon fonctionnement et la stabilité des prix, alors que la relance budgétaire encourage la consommation et créer de l’emploi.

Le plus souvent, les banques centrales et les gouvernements essaient de mener une action conjointe afin de maintenir leurs objectifs pour une économie alignée. Cela est en effet plus opérationnel et efficace que l’option d’opposition.

Cependant, il arrive que ces deux autorités étatiques s’opposent dans leurs objectifs.

À titre d’exemple, une banque centrale pourrait réduire les taux d’intérêt pour encourager l’emprunt.
Mais cela restera sans effet si l’État décide d’augmenter les impôts et de réduire les dépenses publiques.

À noter que la politique de relance budgétaire apparaît parfois comme un poids pour les gouvernements.
En effet, une politique de relance accroît les déficits et la dette publique.

C’est pourquoi la politique de relance est souvent accompagnée d’une politique de rigueur.
Ces politiques, dites de rigueur, ont pour but de diminuer le taux d’inflation, ainsi que le déficit budgétaire intérieur et extérieur.

Augmentation des dettes publiques 2021- Source Fond Monétaire International.

La politique de relance budgétaire : vers un nouvel horizon

La relance budgétaire peut-être câblée sur des industries spécifiques dont les gouvernements souhaitent accroître la productivité.

L’État peut décider de réduire l’impôt des entreprises de nouvelles technologies afin d’encourager l’épanouissement de l’industrie du pays. De même, il peut augmenter l’investissement dans les infrastructures telles que les routes, le logement, etc.

Il faut toutefois souligner que la politique de relance budgétaire est conditionnée à l’augmentation des dettes publiques des gouvernements. C’est le contraire de l’austérité qui consiste à réduire les dépenses publiques et à augmenter les impôts pour réduire la dette publique.

Il est important de souligner que cela n’implique pas toujours l’argent.

Dans les faits, l’assouplissement des réglementations pour rendre une industrie facilement exploitable et moins chère peut servir à stimuler un secteur économique clé.

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6 réactions


  • Gégène Gégène 16 décembre 2022 23:33

    C’est sûr, l’état gère !


  • LeMerou 17 décembre 2022 06:50

    @GEOPOLITIQUE PROFONDE

    Bonjour, 

    Belle synthèse compréhensible.

    Tout comme un ménage, un Pays a des revenus, des dépenses contraintes et des « crédits » à assumer, certes c’est plus compliqué dans les faits mais en gros c’est ça. Ensuite normalement il y a le reste à dépenser, qui serait la « richesse ». Le trop ou l’excédent dont ont ne sait que faire.

    Si l’opération s’avère relativement simple au niveau d’un ménage c’est terriblement plus compliqué pour un Etat qui en plus s’est enfermé dans un système économique qui ne lui permet pas de faire ce qu’il veut.

    L’augmentation de ses revenus constitué des impôts et taxes est quand même sévèrement limité, 

    Les dépenses contraintes, sont quant à elles grandissantes, une partie de ces dernières étant obligatoire pour que le Pays se maintienne à un niveau de convenable (maintient des structures et infrastructures) et il faut ajouter à cela ce que l’ont appelle vulgairement « l’état providence » qui doit faire face à tout et vos dépenses contraintes peuvent facilement déraper, forçant à emprunter pour maintenir son « niveau de vie » ainsi qu’une « paix sociale » si je puis dire.

    Puis les « crédits », là, c’est quant même la bouteille à l’encre, s’en est presque irréel tellement leur niveau est important, aucun comparatif ne peut être fait avec un ménage, car « ils » sont tellement colossaux, qu’ils sont en fait « irremboursables ».

    C’est quand même une équation d’une simplicité extrême, mais terriblement difficile à résoudre à laquelle il faut ajouter le fameux taux de croissance, qui se doit d’être positif.

    En résumé, le Pays vit au dessus de ses moyens, une partie de ses revenus ayant été détruit par des politiques successives de désindustrialisation galopante (alors que certains de nos voisins ne l’ont pas fait......).

    Prendre plus aux riches qui s’engraissent est la phrase que l’ont entend le plus souvent en réponse à la demande « d’argent », même si ces derniers restaient, ne cherchaient pas à s’échapper, ce qu’il faut en masse économique est tellement important qu’ils ne pourraient subsister bien longtemps. Cela n’apporterait sur l’instant qu’un sentiment « égalitaire », mais non durable et surtout pas en rapport avec le besoin.

    Réguler ses dépenses ! Ou plutôt juguler ces dernières.. Est pratiquement impossible sans mettre à mal sociétalement le Pays. Ne plus avoir demain ce dont ont bénéficie aujourd’hui serait vécu comme une régression. Malgré que cela soit quand même possible, mais sur une très longue durée.

    Alors que reste-il dans cette spirale infernale, dont le moteur est basé sur une production et consommation croissante continue, le crédit smiley Là c’est quoique l’ont en dise « Open bar », Pour maintenir un « système » global, mondial, dont les principaux acteurs ne s’embarrasse pas autant que nous pour le maintenir.

    Ce modèle « sociétal » à eu une croissance quasi exponentielle, au détriment de beaucoup d’autres choses, la vision est très « court-termiste », Demain étant déjà très loin. Cependant nous allons dans les décennies qui viennent être confronté inévitablement à un épuisement d’une partie des ressources permettant le fonctionnement du système. 

    La prise de conscience va être difficile, dure même. 

    Mais que faire ? Anticiper bien sûr, mais anticiper veut tout d’abord dire accepter que le concept du système arrive à son terme et là, c’est d’abord le déni total, l’économie passant avant la « survie » si je puis dire, la recherche de concepts nouveaux comme la « croissance verte » permettant de faire perdurer à tout prix le système.


  • zygzornifle zygzornifle 17 décembre 2022 07:48

    Quand on voit leurs tronches on a tout de suite compris ou est la relance .....


  • zygzornifle zygzornifle 18 décembre 2022 09:43

    Ces 2 la refoulent comme des égouts bouchés ....


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