vendredi 3 avril 2020 - par velosolex

Déjeuner en paix !... Les voies pour la sortie du confinement, au journal du matin !

      J’ai mis la radio et fait le café, mis les tartines à griller. J'attends qu'elle se réveille et qu'elle se lève enfin. Il fait froid ce matin. Je souffle sur les braises pour qu'elles prennent. J’ai nettoyé la vitre du poêle. Elle était toute noire de la veille.

     Puis j'ai regardé par celle du salon.. Il y a eu à l'aube un coup de blanc sur la campagne. Tout est beau !

      En Avril ne te découvre pas d’un fil ! Le pays a la gueule de bois sans même avoir fait la fête ! On a interdit les blagues du premier avril ! Même l’humour a été mis en garde à vue, comme un gilet jaune du commun. Bientôt on interdira par décret au soleil de briller, et les produits solaires, par cause à effet, ne seront plus proposés à la vente.

     Qu’est-ce qu’on va faire aujourd’hui ? La même chose qu’hier qui est un jour sans fin ! Sans doute pas un petit pour Noël !…. Comment occuper ce temps libre pendant que l’ankou fait sa Marilyn, en remontant ses jupons, sur une bouche de ventilation, relevant ses fémurs et sa vraie nature ?

      J'installe les choses sur la table pour le rituel du matin. Une voisine nous a dit hier que les pandores sillonnaient la forêt, où se cacheraient des résistants, avec encore plus de zèle que les allemands pendant l’occupation.

       Mais peut-être qu'elle délire, que je devrais rien dire !... "Occupation" : Un mot que les parents prononçaient en chuchotant, comme traumatisés, encore, à trente ou quarante ans de distance.

     Maintenant, je sais comment nous dirons le mot de « confinés », dans quelques années. A voix basse, comme si toujours on nous guettait ! Si le bac a lieu cette année, proposez aux gamins le sujet : « A partir de combien de personnes vivants ensemble dans le même appartement, peut-on considérer que l’enfer c’est les autres ? »

     Elle fait la grasse, qu’à cela ne tienne. J’ai mis ma grosse veste en laine.. Le grand réchauffement n’est plus à l’ordre du jour ! Ce truc a réussi en un mois ce que les hommes ne sont pas parvenu à faire en 20 siècles.

     «  Tout le malheur des hommes vient d'une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos, dans une chambre ! » disait Pascal.

      Encore un sujet de bac suspendu. Je regarde sur la chaise le journal du matin. Cette fois je ne lui annoncerai pas… La dernière hécatombe ! Plus de 500 morts en France. Plus un mot sur ce qui se passe en Espagne, l’horoscope de la France à huit jours de distance. Mais personne ne peut lire dans les étoiles ou le marc de café !. 

     Ils parlent de remettre en route la voie sacrée, du coté de Verdun, de lever des taxis vers la Marne. Je sirote mon café en rêvant ! Les nouvelles sont mauvaises d'où qu'elles viennent. Je ne lui parlerai pas de ce qui me vient en tête. . Des milliers de milliards sur la table pour conjurer le malheur. J’ai juste sorti pour elle les confitures de mûres qu’on a fait en Septembre.

                     

  

     L’étiquette se décolle et me reste dans les mains. Rien n'est immortel sur cette terre. Je la regarde longuement en songeant, ne sachant pas ce que l'avenir nous prépare. Plus de sport, c’est fini. Je passe la page des obsèques. Sur inter, beaucoup de conseils, des tutos comme s’il en pleuvait. On explique comment on peut triompher du confinement, rester zen, en se faisant plaisir en mangeant !

     Les journalistes font de leur mieux pour survivre, eux aussi. Mais prennent leur distance, font leur petite bafouille chez eux, se mettent à l'abri. Ils ont renoncé à l’économie pourrie et donnent des cours de cuisine, sans même avoir le master pour ça ! On le voit, la guerre donne très vite des galons de général à ceux qui savent y faire, qui se lancent en avant sabre au clair. 

      Le monde n'est pas si mauvais, au fond ! Plein de bonnes intentions. Je me demande pourquoi j’ai des ballonnements. Est-ce que c'est comme ça qu’on attend la fin du monde, assis sur le bord d'une table de cuisine ?

       Vous pouvez faire partager votre bonheur aux autres, grâce à « snapchat », et même déboucher une bouteille en commun. L’intérêt est que les autres ne voient pas que c’est une piquette. L’inconvénient est que vous ne pourrez trinquer que contre votre écran. Le premier ministre a lancé quelques pistes préparatoires, en vue de conditionnement des foules, pour une sortie éventuelle du projet : « Restez bouclés chez vous ou gare ! »

     « Je ne veux voir personne dans les gares ! » Un enfermement qui passe de plus en plus mal !. Le cocooning sent de plus en plus le renfermé, les pieds, la sueur, le linge sale. On sent comme une usure, un agacement chez les confinés de base. J’allais dire les cons finis. Mais la blague a fait florès un moment puis s’est desséchée. Trop vu, trop lu sur les mails, que tout le monde s’envoie, comme des pages jaunies d’un vieux almanach Vermot, une chose pas identifiable pour les nouvelles générations.

       L'almanach Vermot, c’était le facebook des années cinquante ! Mais plus lent sur la bande passante, qu’allait à l’époque à l’allure d’une 4 CH Renault...Répondez à l’un, remerciez le, et soyez sûr que le pitre va alors vous harceler trois fois par jour, vous envoyant des tonnes de vidéos hilares de cabots déjantés qui font le beau sur une patte, ou de perruches qui font du rock and roll avec leur maître. Pas le pire ; certains caves qui se rebiffent vident leur cave devant vous en riant ! 

     Votre boite mail explose sous le poids d’histoires de belges, de blondes. Si bien que vous finissez par tout vider, faisant disparaître sans vous rendre compte les messages importants.

    Mais qu’est-ce qui est important de nos jours ? 

    Je vais à la fenêtre, et le ciel ce matin, n’est ni rose ni honnête, pour la peine. Les chevaux au bout du champ ont surgi tout à coup, comme de grands fantômes au galop. Ce n’est pas la même guerre qu’en 14, et il n’y aura pas d’hécatombe pour eux, à Noël .. Voilà enfin un motif d'être content. Tout ne va pas si mal au fond !

      Tout est bien….

      Les radios répètent en boucle ce qu’on leur murmure à l’oreille. « Pas de pénuries de medocs à l’hosto ! » Ça signifie bien sûr le contraire ! Faut savoir décrypter le petit Edouard Philippe illustré, la pravda officielle, qui s'arrache la barbe, comme un vieux Larousse qui sème à tout vent !.

      Le sort des soignants évoque l'admiration. Sans masques, sans tests... On met les gens au garde à vous émotionnel pour les empécher de penser. La voix de Georges Brassens me revient en mémoire, avec son odeur de tabac à pipe : « Comme ces soldats sans armes, qu'on avait habillés, pour un autre destin.. A quoi leur servir, de se lever matin..... Je vous salue Marie »

      Des trains pleins de malades se croisent dans tous les sens.. A l’ouest rien de nouveau encore ce matin ! Il manque un général qui serait à Londres, qui organiserait la résistance du pays. Un brouillage en ligne de fond comme une bande son nostalgique.. Et l’appui de la BBC pour envoyer des cadavres exquis, que les amateurs de rébus et de maux croisés tenteraient de comprendre. Ces gens-là étaient dans l’action, faisaient du sport en pleine nature, couraient sur les plages du débarquement.

      Hier on les plaignait. Mais ils avaient la chance d’avoir face à eux un ennemi bien vivant, de pas faire la guerre en chaussons ? Je devrais pas dire des choses pareilles ! Peut-être que je suis malade. Je devrais prendre ma température. Je crois que j’ai plus de goût dans la bouche. Je sens plus le parfum du café comme hier. On m'a dit que c'était un signe. 

     Peut-être que je devrais téléphoner au 15, ou au docteur Raoult à Marseille. Savoir ce qu’il en pense ! N’est-ce pas là bas qu’ils tournaient « Plus belle la vie ! »

     J’ai dû rêver trop fort et me mettre à parler tout seul. Elle me dit que je me plains trop souvent. 

    « C’est que toute analyse dépend du point de vue qu’on occupe ! » me lance-t-elle, prenant son café en riant. Elle me regarde à peine, préférant le spectacle des chevaux. Maintenant en plein dans le soleil !.... Un couple, et le poulain du printemps. 

     Est ce que les Français parlent toujours aux Français ? »

      Elle n’a pas l’air de comprendre et me demande si je veux un autre café. Certains supportent le confinement plus que les autres. Je parle de mon vélo en hiver ! Elle me parle du tandem au printemps. Je suis comme le colonel Zangra, au fort de Belonzio, qui dominait la plaine. Avec le rêve de ses chevaux. C’est triste d’être enfermé chez soi et d’avoir la clé dans la poche, d’être à la fois le gardien et le prisonnier.

     Si on nous soumettait au dilemme du prisonnier, sûr et certains qu'on serait libérés tous les deux sur l'heure. N'est-ce pas tout ce qui compte ! 

       « Le premier avril est passé, les imbéciles sont restés !

     D’étranges mantras sortis de mon enfance me traversent la tête ! Il y a là une grand risque de dissociation mentale, qui sera pas rebouché en deux jours avec un peu d’enduit. Est-ce pour cela qu’Edouard Philippe, se méfie, qu’il veut relâcher les régions une par une, comme ils l’ont fait pour les ours dans les Pyrénées ?

      Les monts d’Arrée seront-ils prioritaires par rapport aux monts du Lyonnais ? Joueront-ils notre sort à pile ou face ?...Ils nous font languir, s’amusent de notre impatience. C’est le principe du désir. Celui égalitaire et républicain du corona qui touchait sans discrimination n'importe quel quidam est rompu !

      C’est très grave….. Corona, dit "Covid" pour les intimes, accepterait-il de se faire récupérer sans rien dire, sans envoyer sa deuxième vague d’assaut ?

     J’attends le facteur, mon ordre de mobilisation pour le front. « Le désert des Tartares » est sur ma table des chevet. Après tout, ils ont raison. Il faut bien l’admettre ! On ne peut libérer tout le monde en même temps !

      La politique, c’est de prévoir ! Imaginons les dégâts qu’occasionneraient Weinstein, Fourniret et Carlos Ghosn, s’ils étaient libérés le même jour que Donald Trump ? Le monde ne peut pas absorber trop de malheur à la fois. C'est la loi du siphon de baignoire. 

      Bien sûr. Tout est clair ! Tout est très flou en même temps….Me faudrait des verres progressifs, consulter. Il y aurait semble-t-il des régions entières qui resteraient en conditionnelle, d’autres qui auraient des bracelets électroniques. Les vieux auraient des boulets au pied !...Seront-ils obligé de porter un signe distinctif, comme une étoile de covid dont la couleur évoluerait selon l’âge ?….

     Des doutes affreux m’assaillent. Les enverrait-on de force dans les EHPAD vidés de leurs pensionnaires, afin de soutenir l’économie, et la santé des actionnaires des fonds de pension américains. Auront-ils seulement le droit d’emmener avec eux toutes les boîtes de conserves qu’ils ont achetées ?         

     J’aimerais savoir aussi à partir de quel âge on devient un vieux suspect de ne pas vouloir chopper le coronavirus, afin de « lisser » l’épidémie. Il faut en effet qu’une partie de la population attrape la maladie, participe à l’effort national, afin que le virus soit paumé et renonce épuisé, hisse le drapeau blanc !

    Une peu comme dans « la balle au prisonnier » où l’on devait toucher tout le monde !      

     Je préférais jouer à la marelle. Un caillou qu’on lançait dans des carrés dessinés à la craie, et qui représentaient le monde. Terre, ciel, feu !

     Le nombre de morts toujours en progression constante ne fait pas plus sourciller, qu’hier le nombre de kilomètres d’embouteillage sur les routes provoquait. On s’accommode donc de la mort des autres, des inconnus la plupart du temps, mais pas à la sienne, surtout en vase clos.

     «  Est-ce que tout va si mal ? Est-ce que rien ne va bien ? »

     Je garderai pour moi ce que m'inspire le monde  ! A la Nouvelle Orléans, la mort rouge d’Edgar Poe a profité du carnaval pour danser masquée avec les fêtards. Le confinement est au pouvoir. Cours camarade, covid est derrière toi !…

      Certains bien sûr parviennent à rebondir sur la catastrophe, montrant une belle résilience, la transforme en jeu du chat perché.  

       On en a vu certains dans le Vercors faire du saut à l'élastique au fond des criques. D’autres paraît-il vont vingt fois par jour au supermarché, jouant au chat et à la souris avec les flics.. Voleurs d'amphores au fond des criques.... Le piquant de l’interdit les guide. Peut-être des blasés des pratiques sexuelles en groupe, retournant aux plaisirs de la masturbation solitaire.

    « L'homme est un animal" me dit-elle.

     Ils ont passé du Bashung, et la chanson dee Stephan Eicher à la radio ce matin sur inter. Mais pas jusqu’au bout. A-t-elle été jugée trop subversive ? ...

     Plus rien ne m’étonne sur la nature humaine

 



40 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 3 avril 2020 13:14

    il est 13:14, elle a peut-être fini par émerger ?

    mais le café est froid


    • velosolex velosolex 3 avril 2020 13:40

      @Séraphin Lampion
      Je me suis mis au garde à vous débonnaire d’Etcher, et pour une fois, je me suis levé avant elle. Et j’ai fait le café et les crêpes. 


  • nono le simplet 3 avril 2020 13:23

    je suis tombé sur ton article ce matin à mon deuxième réveil nocturne ...

    drôle de surprise et de lecture ... un peu comme ci ma mère m’avait apporté le nouveau Picsou magazine avec mon bol de chocolat et mes tartines de beurre ...


    • velosolex velosolex 3 avril 2020 13:35

      @nono le simplet
      Salut. Merci pour ton commentaire sympa. On arrête tout et on réfléchit, comme dans l’an 01. Combien de jours ai je espéré gamin, que la neige tomberait toute la nuit, qu’elle bloquerait les routes, qu’on nous dirait de rentrer, à l’école. 
      Qu’est ce qu’on fera après. On recommence comme avant ? Ce matin, sur inter, il y avait un certain Bruno Latour, https://bit.ly/344H4XC « Si on ne profite pas de cette situation incroyable pour changer, c’est gâcher une crise »
      Tout est là.


    • velosolex velosolex 3 avril 2020 14:13

      @nono le simplet
      La comparaison avec Picsou me va droit au cœur. J’adorais le journal de Mickey, mais surtout Donald, qu’était un looser, un type aussi qui se levait tard. Eicher doit préférer aussi Donald à Mickey.
      Sa chanson est magnifique. Elle a ce ton particulier de l’illustration d’un bonheur inabouti, qui tient à la conscience de la fragilité de notre vie, qu’un rien peut balayer. Il est à la fois désabusé, et heureux, et ce bonheur on le sent tient à une part inénarrable.
      La description du quotidien, dont les fils ont énormément d’importance, nous parle bien mieux que tous ces bateleurs, qui vont au bout du monde, et qui bondent le torse. C’est l’écrin d’un bonheur en robe de chambre, de convalescence, où la présence de l’autre, est esquissé avec beaucoup d’économie. Sa lumière rejaillit sur le narrateur, par effet de miroir….« Le sud » de nino ferrer a lui aussi cette grâce, que des chansons populaires parfois trouvent avec un talent que bien des poètes officiels pourraient envier. Tout gamin, à pas dix ans, « les vendanges de l’amour », de Marie Laforêt« me mettait en trance, ainsi que »Emmenez moi« , et »la bohème« , d’Aznavour, des textes qui jouent aussi sur la nostalgie, l’espoir de transcendance l’entrebâillement de la lumière promise par une porte qui s’ouvre. Ferrat chantant Aragon tout autant... Mon texte est parsemé de phrases de la chanson d’Eicher. Ami Nono, sera tu les trouver ?...Les solutions sont en page centrale. Au sommaire :
      -Les Rapetou et le microvirus
      -Mimi et Macron font de la politique pour les nuls
      -Gontran se vautre dans le confinement

      Mais je crois que c’est bien » les rapetou" qui seraient les héros, dans la version mickey pour les adultes...


    • Eliane Jacquot Eliane Jacquot 3 avril 2020 18:28

      @velosolex

      C’ EST EFFECTIVEMENT à MARSEILLE QUE L’ ON A TOURNE PLUS BELLE LA VIE ET C’EST AUSSI à MARSEILLE QUE L’ON A LA CHANCE D’AVOIR LE PROFESSEUR RAOULT. MERCI A VOUS POUR CE MOMENT D’ EVASION ET D’HUMOUR .


    • nono le simplet 3 avril 2020 19:20

      @velosolex
      La comparaison avec Picsou me va droit au cœur.
      dans mes lointains souvenirs j’adorais les expéditions lointaines pour trouver des pépites d’or avec Picsou, Donald, les neveux ... j’ai d’ailleurs appelé trois frères rouquins d’une portée de mes chats , Riri, Fifi et Loulou ... Riri est toujours vivant et même s’il a refusé le déménagement il vient de temps en temps manger un morceau dans la gamelle commune ...
      enfant, un monsieur (voisin ?) avait donné à ma mère 200 ou 300 « Journal de Mickey » avec le n° 1 de 1952 je suppose ... un trésor disparu ... mais que de souvenirs ...


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 03:22

      @Eliane Jacquot
      Merci. 
      C’est à Marseille que le grand saint Antoine, venu d’Orient, amena la peste en 1720. Un évènement cruel, mais qui déjà est à la rencontre de la mondialisation des échanges, et tout autant de vues mercantiles, afin d’écouler le chargement, du bateau contaminé, dont la quarantaine fut sabotée. Sans doute un des moments les plus traumatisant de la ville, le dernier en date, étant le dynamitage par les allemands de quartiers entiers de Marseille. Mais la ville apparemment à de la résilience


    • ZEN ZEN 4 avril 2020 12:40

      @velosolex
      NON ! Surtout pas Donald ! 


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 12:48

      @ZEN
      UN éléphant, ça Trump énormément. 
      Et un Donald peut, comme un train, en cacher un autre. 


  • troletbuse troletbuse 3 avril 2020 13:48

    Du bon boulot..... comme dirait Fafa


  • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 3 avril 2020 14:09

    Elle va te dire qu’elle veut que tu lui fasse un bébé pour Noël. A la pharmacie avec la chloroquine n’ oublie pas le viagra...En selle !


    • velosolex velosolex 3 avril 2020 14:22

      @Aita Pea Pea
      La descendance est déjà assuré et date à peu près de la sortie de la chanson. (1993). Mais je crois que le texte a influencé les chevaux dans le pré.
      Un poulain est arrivé au printemps
      Ils ne sont pas à moi, mais j’en joui par le regard.

      Ainsi je n’ai pas la même conception de la possession des choses que Donald Trump, dont l’école de pensée est lié à la conception de prendre les femmes par la chatte. Difficile d’ailleurs en cette période pour lui du fait des distance d’un mètre à respecter. Même s’il a le bras long, il doit apprendre la frustration. C’est en quoi Covid est grand.
      Respect total !


  • In Bruges In Bruges 3 avril 2020 14:30

    Aita me l’a enlevé du clavier... Avant que le vieux cycliste lui fasse un enfant pour Noêl, faudrait déjà rajeunir de 20 ans...

    Je voulais mettre un lien sur une superbe version de « déjeuner » dans le spectacle « Eicher und die Automaten », où il jouait contre des machines, mais il doit y avoir un problème de droits, tout est maintenant bloqué ou effacé...


  • Jjanloup Jjanloup 3 avril 2020 17:58

    Merci pour cette grande évasion...

    https://www.youtube.com/watch?v=S7cP8jGMtAE


  • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 3 avril 2020 18:09

    ça me rappelle les billets de H. Jaouen dans le Télégramme vers l’an deux mille .

    Pas de chance @Velosolex ,ce coin est maudit , l’Ankou guette .

     Déjà en 1760/70 à Plounéour -Menez et ses alentours c’est le typhus ramené de Nouvelle France via Brest par Dubois de la Motte qui a décimé la population

     aujourd’hui le Covid 19 qui viendrait de Chine

     Finalement il manque juste un coup monté par les Russes pour faire exploser une 2ème fois l’émetteur de Roc’h Tredudon sur ta « ti soul »...adieu les confitures de mûres enroulées dans la krampouezenn

     ô Pôvre !  smiley


    • velosolex velosolex 3 avril 2020 18:30

      @Armand Griffard de la Sourdière
      J’ignorais cette page d’histoire. Les monts d’arrée ont une histoire particulière, entre tentative de peuplement et désertification, avec les traces des moines cisterciens qui mirent en valeur ces terres, et établirent un régime particulier de fermage, autour de « communs ». .
      Les landes autour de Brennilis alimentée par la rivière l’ellez étaient dans le vieille légende ce lieu de marais où la porte des enfers était ouverte à l’âme des morts qui erraient l’hiver, dans ses endroits solitaires. Mais je pense que je ne vous apprend rien.
      Le corona n’a pas en flirt avec l’ankou en ce moment, qui doit remplir sa feuille de dérogation administrative, ce qui la limite pas mal. Un album de Spirou et fantasio, « l’ankou » est situé dans le coin géographiquement avec la vieille centrale de Brennilis en cadre de fond. Arrêtée depuis maintenant les années 80, elle n’est toujours pas démontée. 


    • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 3 avril 2020 22:31

       @velosolex
       Certes Brennilis semble être un cadavre encombrant au premier abord !
       Cependant , il serait question d’en faire une station balnéaire avec centre de loisir et tout le toutim
       le Morbihan des monts d’Arrée en quelque sorte (avec eau chaude ..très chaude bien évidemment et bronzage garanti ...arf  ! smiley


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 02:59

      @Armand Griffard de la Sourdière
      Le site de Brennilis et très beau et étonne les voyageurs qui arrivent au col de Tredudon. Le dynamitage de l’antenne dans les années 70, par des militants indépendantistes, sortit la région de l’ombre, mais brouilla les émissions TV... Il y a là une paysage qui me fait passer au traos es montes espagnol. Le tour du lac de Brennilis est intéressant. Des aménagements permettent de passer les marais et les tourbières sur des poutrelles. Une ballade de près de 20 kms
      Le démantèlement de cette petite centrale, qui fut la première en France, et dont le cout s’avère faramineux, en rapport à la prise de tête du démontage, sans fois reporté, est cependant acté. Mais il faudra attendre encore deux décennies. 
      Merci en tout cas pour le lien historique sur la pandémie à Ploumeour , dont je vais faire profit dans mon journal personnel, une sorte de discipline littéraire qui m’oblige à penser, et amène à créer. . Cet article ci s’en inspirant. L’actualité nous rend bien plus sensible à des évènements historiques semblables, et l’on mesure alors que dans notre malheur, nous avons de la chance, tant les anciens n’avaient qu’eux même sur qui compter. 


    • Armand Griffard de la Sourdière Armand Griffard de la Sourdière 4 avril 2020 10:12

      @velosolex
       C’est vrai qu ’il y a de belles captures photos à faire sur le lac St Michel , il faut être juste là au bon moment .
      Pour avoir un peu sillonné la vallée du Douro(et sa route des vignobles) il me semble que « Tràs-os-Montes » serait plutôt au nord du Portugal , mais bon c’est juste « derrière les montagnes »
       Un pied de chaque côté de la frontière , t’auras toujours le même paysage smiley

       « Dans notre malheur nous avons de la chance »

      Je vous le fait pas dire , il n’y a rien de plus déprimant , lorsqu’on jette un oeil sur le passé de l’humanité , on ne peut pas se figurer sur quelle misère et quel tas d’immondice il a été bâti .

         ... Ur blijadur eo bet (ce fut un plaisir )


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 11:09

      @Armand Griffard de la Sourdière
      Gast, désolé ! j’ai voulu évoquer l’Estrémadure espagnol. Et je me suis retrouvé de l’ autre coté. Bonne journée


  • Fergus Fergus 4 avril 2020 10:53

    Bonjour, velosolex

    J’ai beaucoup a aimé cette chronique de confinement, si pleine d’humour et de poésie. Comment pourrait-il en aller autrement de la part d’un auteur qui cite Georges Brassens et Edgar Poe ? Sincèrement bravo à vous !

    J’ai en particulier apprécié ceci : « pendant que l’ankou fait sa Marilyn, en remontant ses jupons, sur une bouche de ventilation, relevant ses fémurs et sa vraie nature » Bel exemple d’humour breton !


    « Plus rien ne m’étonne sur la nature humaine »

    Comment peut-il en aller autrement, avec des décennies d’expériences ? Cela dit, c’est en période de catastrophe que les véritables tempéraments se découvrent, et sur ce plan, l’on voit le meilleur comme le pire.

    Excellente journée de confinement ensoleillé ! 



    • velosolex velosolex 4 avril 2020 11:25

      @Fergus
      Merci Fergus
      L’expérience de la vie ne doit pas nous racornir comme de vieilles carnes, et il nous faut tenter de garder la tendresse, et les capacités d’émerveillement et d’extase de nos jeunes années, sans être victime pour autant de sa naïveté, et de ses impairs.
      C’est une gageure qu’il est plus facile de dire que de toujours observer.

      Quand on écoute cette chanson d’Eicher, bluesy, on sent que ce message lancinant sur la nature humaine, n’attend qu’à être démenti, et que les parenthèses qu’il ouvre, à sa compagne, n’attendent pas à être refermées.

      Et qu’il laisse la porte ouverte au futur, et à la vie, avec cette interrogation sur l’enfant à venir. 
      Bonne journée à vous


  • ETTORE ETTORE 4 avril 2020 11:06

    Ouhaouuu ! velosolex....

    Vous avez suspendu le temps ce matin ( et ma tartine de Nutella par la même occasion)

    Vous avez rendu le sourire à mon expresso, bu par petites gorgées, comme vos phrases.

    Bravo....En ce temps confiné, vous avez ouvert les fenêtres d’un ailleurs, un peu plus loin que ce que l’aimant télé impose.


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 11:31

      @ETTORE
      Merci
      Le temps suspendu n’est pas toujours une grâce, au prisonnier qui se languit.
      Mais parfois si. Il nous élève, nous met en état de transcendance, avec une tartine dans la main suspendue.
      Et alors il n’y a plus de barreaux
      Quelque chose dans la pièce, dans la lumière, nous désagrège de bonheur, bien que ce mot soit trop fort pour parler de cette impression.
      Je me souviens de la première fois, où adolescent, j’a entendu « Suzanne », de Leonard Cohen.
      Et tout à coup elle est entrée dans la pièce et m’a pris par la main.


  • nono le simplet 4 avril 2020 11:59

    gream allwrigth disparu il a y a peu avait fait une belle version de Suzanne en français vieille version


    • dimitrius 4 avril 2020 12:08

      @nono le simplet
      Superbe chanson que j’écoutais à Tübingen à l’armée . Ah qu’ils sont loin mes 20 ans. Sniff !!!


    • gaijin gaijin 4 avril 2020 12:09

      @nono le simplet
      oui exceptionnel
      mais pourquoi alors qu’on admire les poètes les écoute t’on si peu ?
      https://www.youtube.com/watch?v=EidP8vzJXUc
      en 2020 en fermant la télé , je pense a cette traversée ...


    • nono le simplet 4 avril 2020 12:16

      @gaijin
      sans ouvrir le lien je sais ... je connais les paroles par cœur


    • nono le simplet 4 avril 2020 12:20

      @nono le simplet
      un autre poète me vient à l’esprit ... que j’ai eu la chance de voir en vrai ... Leny Escudero ... ma préférée


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 12:24

      @nono le simplet
      Salut. Un disque que j’avais, et que j’ai perdu, à l’époque où je me suis mis aux cd. Les déménagements successifs font qu’à un moment, tu n’as plus que le vieux phono de ta mémoire pour te repasser les choses. Graeme allwright eut une vie très intéressante, Homme multifonction, bricoleur et homme de théatre, arrivé à la chanson par hasard. Mais y a t’il vraiment un hasard à la fortune, comme dirait François Pinault ?
      Petites boites, très étroites….Tic tic tac


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 4 avril 2020 12:25

      @nono le simplet Salut

      Belle adaptation , au niveau du grand Leonard.


    • nono le simplet 4 avril 2020 12:30

      merde ... vous me foutez le spleen de ma jeunesse envolée ...
      non je rigole, juste un peu de nostalgie ... du temps où j’étais beau, du temps où je m’appelais Jacky ... et ce con de Jeff qui veut pas venir, confiné qu’il est ...


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 12:42

      @nono le simplet
      Leny Escudero et Leni Rifensdhal ont une différence qui n’apparait pas à la dictée. Le y à la place du i....
      Très belle chanson, typique de l’époque. La diction impeccable, le tempo, le texte élaboré, parlant des marges, de la tristesse, des espaces que les compositeurs actuels ne traient plus. 
      En Bretagne, il y avait de belles voix, dont très peu passaient sur les ondes. Servat, Delayahe, Favennec https://bit.ly/2UYoxYM,
      Glenmor, personnage haut en couleur. « La tour de Babel » par exemple que j’aime beaucoup ; https://bit.ly/2UZRqnw


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 18:11

      @nono le simplet
      J’oubliais « les ours du Scorff », un groupe soi disant pour les enfants, mais qui est formidable, autant sur scène que sur CD
      ...Musiciens multifonctions, espiègles et géniaux, pleins de tendresse. 
      "Un peu de ci un peu de ça
      https://bit.ly/39OoX9K

      Le petit ravailleur, particulièrement adapté à l’époque https://bit.ly/3dXijB1


    • nono le simplet 4 avril 2020 18:18

      @velosolex
      ha je connaissais pas ...


  • nono le simplet 4 avril 2020 15:46

    c’est décidé ! dès que le confinement est fini j’en profite pour rester peinard à la maison sans sortir, ou alors juste pour les courses, pendant 15 jours !


    • velosolex velosolex 4 avril 2020 16:08

      @nono le simplet
      « On n’a jamais été plus libre que sous l’occupation », disait Sartre. Il a été mal compris. Il voulait dire que les limites et les interdictions restreignant l’espace de liberté, celle ci n’a jamais eu plus de sens. Nous en prenons conscience, dans un cadre donné. La liberté, c’est par rapport à une situation historique précise où nous pouvons faire des actions, en rapport à ces limites, et nous devons déterminer notre comportement. 
      J’essaierai de parler de ça au flic, si j’oublie mon ausweis . 
      Tout à coup on imagine mieux combien d’habitants de l’est ont pu être désemparé, quand le mur est tombé.
      La liberté, tout à coup, c’était celle d’aller se faire pendre ailleurs. Je me souviens aussi du témoignage d’un tchèque qui a réussi à obtenir son asile politique en France dans les années 70. Tout à coup il a réalisé en voyant les boutiques, que les maigres trésors qu’il avait dans sa valise, telle une vieille serpillère, ne valaient plus rien. Et il s’est trouvé anéanti. Et plus personne ne lisaient ses livres, alors qu’auparavant la censure ne ratait pas une ligne
      Le confinement pour certains va être la révélation du temps libre, obligés de ne plus bouger, de se disperser. Je me souviens d’une patiente à l’hopital qui m’avait dit à l’issue d’un séjour de deux mois, qu’elle venait de passer l’épisode le plus heureux de sa vie. Cette femme qu’avait un garage, qui ménagé toute une équipe avait toujours travaillé depuis l’age de 14 ans. Enfin elle avait pu déjeuner en paix...


  • Hann Hann 6 avril 2020 10:07

    Très rafraîchissant. Merci ...


  • Hann Hann 6 avril 2020 10:59

    Une perle à partager ... Vos gueules !

    Nous demandons à Jacques Attali, Ruth Elkrief, Dominique Seux, Axel de Tarlé, Alain Minc, Jean Quatremer, Christine Ockrent, Jean-Michel Aphatie, Nicolas Baverez, Alain Duhamel, Christophe Barbier, Brice Couturier, Jacques Julliard, Franz-Olivier Giesbert, Arnaud Leparmentier, Éric Le Boucher, Nicolas Beytout, Yves de Kerdel, Élie Cohen, Christian de Boissieu, Raphaël Enthoven, François Lenglet, Daniel Cohen, Patrick Artus, Christian Menanteau, Éric Brunet, Yves Calvi, Laurent Joffrin, David Pujadas, Yves Thréard, François de Closets, Pascal Perri, Nicolas Doze, Jean-Marc Sylvestre, Nicolas Bouzou, Jean-Hervé Lorenzi, Olivier Truchot, Dominique Reynié, Philippe Dessertine, Agnès Verdier-Molinié et consorts, de ne plus prendre la parole dans les médias pendant trente ans.

    Nous demandons également aux médias qui les emploient ou qui les invitent – et a fortiori les médias du secteur public – d’en profiter pour laisser la place, et faire entendre d’autres voix (qui ne soient pas leurs clones) pendant trente ans.
    Dans trente ans, alors, on pourra débattre à armes égales ... https://www.acrimed.org/Au-nom-du-pluralisme-taisez-vous

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