Dépression et sympathie dans le milieu professionnel
DEPRESSION ET SYMPATHIE DANS LE MILIEU PROFESSIONNEL
Par : Abdellah MAHDAD
La sympathie est une attitude comportementale qui avoisine ou s’assimile à une tolérance inavouée sans consentement d’effort émotionnel. Par contre, sa rivale l’antipathie reste un trait de caractère qui peut être ambivalent entre l’intolérance, l’agressivité, la crainte ou la réserve, manifestées à l’égard d’une personne quelque fois et, à bien des égards sans un motif valable à se reprocher. La dépression à son tour se rapporte à un vécu psychopathologique stressant où l’état émotionnel du sujet affecté reste marqué par une angoisse interne profonde et une irritation de l’humeur. La personne dépressive manifeste des troubles de comportements assez dangereux s’ils tendent à se manifestés. On relève dans le milieu professionnel une régression prononcée des activités chez les sujets dépressifs.
Dans ce cas là a-t-on justement un choix à faire entre les deux attitudes ?
Par définition,
En revanche, l’Antipathie est une « Hostilité instinctive à l’égard de quelqu’un ou de quelque chose ; aversion dégoût » 2
Chaque fois qu’il est question d’un acte de gestion courant obéissant à une règle stricto-sensu d’instructions répétitives, il est démontré que l’automatisme annihile toute créativité et sa valeur ajouté et ce, en réduisant tout action pleine d’enthousiasme et d’intérêt à de simple habitudes séquentielles monotones.
L’approche sociale :
Les actions accomplies par une personne dans son environnement social, organisationnel, professionnel ou économique n’ont de valeur proprement dite endogène ou exogène que s’ils progressent et se renforcent, à priori, dans le cadre des valeurs collectives.
On cite, l’exemple frappant de l’enfant qui met en valeur, dans son groupe social d’appartenance, sa petite personnalité en se manifestant par les cris et vacarmes, l’offense ou la soumission, l’antipathie ou la sympathie, qu’il distribue allégrement entre ses camarades. En claire, toutes ses manifestations pourraient avoir pour but, son acceptation dans le groupe.
L’approche psychosociale :
Les personnes adultes ont leur propre perception de la société avec laquelle ils composent. Leur comportement atypique et complexe dans le milieu professionnel, génère souvent un type d’attitude hostile méprisant, dénigrant, ou favorisant la communication et l’entente.
Des recherches menées dans les milieux professionnels par des américains, ont démontré l’appréciable dividende qu’on peut en tirer lorsque les relations professionnelles regroupent plusieurs personnes, ne sont pas tendues, exacerbées par des conflits d’intérêts individuels ou jugement de valeurs éminents, ayant
entretenu et développer des états d’esprits sclérosés, par des signifiants et signifiés affichés et confirmés sur la base d’une intention, d’une rumeur, d’une information orale ou d’un semble-t-il.
A cet égard, il ne sera pas étonnant d’entendre les préjugés distribués dans l’enceinte professionnelle, à l’égard d’une personne dynamique au sens professionnel, mais non communicante au sens professionnel toujours. Car ses attitudes et comportements lui ont manifestement récoltés des hostilités ou réserves, peut être même on portera atteinte à son intégrité morale (honnêteté) qui pourrait être irréprochable.
Ce qui nous permettra de souligner, que dans le milieu professionnel, l’orgueil, le mépris, l’intolérance et l’animosité, n’arrangent pas mieux les choses. Mais c’est plutôt la sympathie, le sourire que l’on dispose à l’égard de ses partenaires, qui sont de mise dans les rapports socioprofessionnels, je dirais même humains.
L’approche professionnelle :
Les êtres humains ne cesseront à jamais d’être complexes dans leur comportement social et professionnel. Les rapports de cause à effet qui caractérisent leur mode de vie, relève de leur diversité et richesse proprioceptive, bien-sûr, sous-jacente à leur culture, qu’ils ne cessent de découvrir et de mettre en évidence.
Pour enchaîner, on dira qu’il est indispensable pour chaque individu de vivre en harmonie avec son entourage social, voir professionnel.
Cette adéquation individu entourage direct, ne pourra être satisfaisante, que si et seulement si, elle favorise le passage d’une période d’adaptation vers l’adhésion à l’intégration sans encombre. Le milieu professionnel auquel sera greffé le nouvel intrus aura à développer tout un mécanisme souple et flexible pour prendre en charge (contenir) ce candidat récent. Il sera responsable de mettre en valeur son potentiel comportemental (compétence sociale et interculturelle), voir relationnel et, de l’aidé, un tant soit peu, à adopter des attitudes professionnelles et préférentielles, pour répondre au mieux, aux exigences et contraintes d’ordre professionnelles, qui ne cesseront de s’accroître. Autrement dit, préparer l’individu à adapter ses comportements personnels aux exigences professionnelles. Et ne pas mettre les attitudes et réflexions professionnelles à la merci de ses humeurs personnelles. Pour ce faire, la méthode la mieux appropriée et d’apprécier dans son personnel ce qui est sympathique et le renforcer progressivement.
Asseoir pour règle prépondérante au professionnel un sous bassement d’attitudes positives (sympathiques), oeuvrera aisément à diluer les résistances aux événements et changements. Bien plus, ce sera investir à long terme pour la mise en place des garde-fous désenchantant toute antipathie et régulant ou surmontant systématiquement les difficultés subjectives rapportées à des attitudes désinvoltes ou des humeurs inflammables.
L’approche biologique :
Ainsi, être sympathique n’est pas stressant, bien au contraire il est incontestablement bénéfique pour les systèmes cérébral et cardiovasculaire. Cela contribue à épargner à certaine personne les Accidents Cardio-Vasculaires et Vasculaires Cérébraux. C’est aussi un palliatif au désagrément causé par la routine du quotidien professionnel. Car on n’exclu pas la sympathie de l’accueil chaleureux, de l’estime ou l’affection que l’on partage avec ses collègues. Mieux encore, de l’humeur que l’on manifeste à l’égard de ses collaborateurs et ses managers.
D’après le docteur Henri Robinstein, spécialiste du système nerveux « le rire joue un rôle fondamental, au carrefour des manifestations musculaires, respiratoires nerveuses, et psychique de l’individu ».Explication, le rire est un véritable jogging intérieur et s’accompagne d’une production d’endorphine (les opiacés naturels du corps) qui se répondent en abondant dans le cerveau. (3)
L’antipathie peut être un état comportemental qui rime avec l’agression, la dépression ou l’anxiété. « A ce titre les colporteurs de symptômes dépressifs ou d’anxiété sont plus exposés au risque d’accident vasculaire cérébral (AVC) fatal que les sujets non déprimés », selon une étude Américaine rapportée par le docteur Robert Carney de l’université de médecine à Washington. Par ailleurs, selon aussi Carphilly study et Margaret May « les hommes victimes d’AVC montraient également une tendance à rapporter plus de symptômes anxieux ou de dépressions (4) ».
Une autre étude Américaine a fait ressortir la perte de productivité liée à la dépression et, dont le manque à gagner financier qui en découle, est évalué à 44 milliards de dollars auprès des employeurs chaque année aux Etats-Unis. Les auteurs ont utilisé les données d’une enquête menées auprès de 700 personnes. La dépression a été associée à une baisse de productivité dont à l’origine reste une baisse de la performance (5).
Le pardon rime avec la sympathie
Dans le milieu professionnel ou les performances sont en perpétuel remise en cause, ce qui d’ailleurs encourage la concurrence à outrance, au point où les compétences en place qui se sentent délaissés par leur employeur pour d’autres plus performantes et louables, porteuses de capacités pouvant atteindre les objectifs avec plus de réussite et de succès en un temps record. Ainsi, là où le champ à la concurrence est ouvert là où des signes et syndromes de jalousie, d’animosité et de haine se développent et trouvent leur terrain de prédilection.
Des recherches menées sur des personnes atteintes de stress ont montré qu’un programme éducatif sur le pardon abaisserait le niveau de stress et de dépression des mois après l’intervention. En 1998 une étude de Stanford a établie un lien entre le pardon et la colère qui influencent la sensibilité aux crises de cœur en plus d’affecter le système immunitaire. D’autres chercheurs de l’université de Nisconsin ont trouvé que plus les gents pardonnés moins ils avaient des symptômes pathologiques (6).
Pour conclure, être sympathique ou apprendre à adopter un comportement sympathique, ne peut être que bénéfique. Gérer ses relations par le biais de bonnes actions et de l’humour bien placé, encourage et renforce l’entente et la confiance, source d’équilibre psychique et de bien être dans le milieu professionnel. Au contraire, les attitudes professionnelles antipathiques sèment la brimade, la déprime, l’agressivité, la méfiance et touts sortes d’ingrédients susceptibles d’accroître les conflits et l’inefficience comportementale au détriment même de sa propre santé.
A. MAHDAD (Psychologue de travail)
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* 1. 2 Dictionnaire LE PETIT LAROUSSE
* 3. 4. 5 : Rubrique Santé / Quotidien Le jeune Indépendant respectivement du 02.12.2001, du 6.01.2002, et du 25.06.2003
* 6 : Pardonner, c’est bon pour les émotions et la santé mentale (Corbis.com)
Groupe de Recherche Etudiants en Psychologie (Tulsa World, Julie Sevrens, 15.11.2000)