jeudi 19 décembre 2019 - par Le Cri des Peuples

Détruit pour avoir voulu apaiser ses ennemis : la tragédie shakespearienne de Jeremy Corbyn

Par Neil Clark, le 14 décembre 2019

Source : https://www.rt.com/op-ed/475891-corbyn-general-election-destroyed/

Traduction : lecridespeuples.fr

Le projet de Jeremy Corbyn s’est terminé dans les larmes avec une défaite aux élections générales totalement démoralisante pour le Parti Travailliste, mais cela aurait pu – et aurait dû – être très différent si seulement Corbyn avait fait confiance à son instinct.

Il y a un air nettement shakespearien à l’arrêt de mort politique du leader Travailliste britannique, qui a eu lieu, comme il se doit, un vendredi 13 (on pourrait dire que le 15 mars, date de l’assassinat de Jules César, aurait été encore plus approprié).

« Il y a une marée dans les affaires des hommes qui, lorsqu’on sait en profiter pour prendre le large, mène à la fortune. Si on la rate, tout le voyage de notre vie est voué aux bas-fonds et aux misères », a écrit Shakespeare dans Jules César.

Jeremy Corbyn n’a jamais été dans une meilleure position qu’au lendemain des élections générales de juin 2017. Contre toute attente et toutes les prédictions des pseudo-édiles de l’opinion, il avait mené le Parti Travailliste au bord d’une victoire éclatante. Les 40 % de voix obtenues par les Travaillistes lors de cette élection ont représenté la plus forte augmentation de la part du vote populaire obtenue par le parti en plus de 70 ans. Mais fatalement, Corbyn n’a pas su saisir l’opportunité. Il aurait dû utiliser le moment pour agir rapidement et de manière décisive contre ses ennemis « centristes » au sein du Parti qui avaient tant fait pour le miner. Au lieu de cela, il leur tendit continuellement un rameau d’olivier et s’évertua à les pacifier. Ils ont remboursé sa magnanimité en tramant sa chute, qui s’est réalisée de manière si spectaculaire cette semaine.

52% of voters—17.4 million people— voted to leave the EU in 2016, many of them Labour voters.

They had absolutely no idea why they were being asked by Labour to vote again. And they were right.


2nd ref was always an establishment stitch up to reverse a result they didn’t like.

— Matt Kennard (@DCKennard) December 13, 2019

52% des votants, soit 17.4 millions de personnes, ont voté pour le Brexit en 2016, y compris une grande partie d’électeurs du Parti Travailliste. Ils n’ont rien compris à la demande du Parti Travailliste de voter à nouveau. Et ils avaient raison. L’idée d’organiser un second référendum était une mesure du pouvoir pour annuler un résultat qui ne lui convenait pas.

La première phase du plan consista à amener les Travaillistes à opérer un revirement électoral suicidaire sur le Brexit. Si le Parti Travailliste a si bien réussi en 2017, c’est en grande partie parce qu’il s’est clairement engagé dans son manifeste à respecter le résultat du référendum de 2016. Mais une grande pression a été exercée sur Corbyn pour qu’il accepte un changement de politique et promette aux Travaillistes de soutenir la tenue d’un second référendum. Des années plus tôt, Corbyn avait, à juste titre, attaqué l’UE pour avoir contraint les Irlandais à voter à nouveau après qu’ils aient rejeté le Traité de Lisbonne. Mais demander aux partisans Travaillistes du Brexit de voter à nouveau sur l’opportunité de quitter l’UE est précisément ce que faisait Corbyn lors des élections générales de 2019. Il est vrai que son cercueil politique a été fabriqué par d’autres que lui, mais il est aussi vrai que Corbyn leur a lui-même fourni les clous.

The irony lost on most Right-leaning commenters, that identify Labour as the hard-Left, is that it is the Right-wing of the party that supported Remain. If Labour were actually hard-Left, it would have backed Leave.

— Tris Stock (@Tris_Stock) December 13, 2019

L’ironie que n’ont pas perçue de nombreux analystes à droite de l’échiquier politique, qui identifient le Parti Travailliste comme étant à l’extrême gauche, est que c’est la tendance droitière du Parti qui soutenait le maintien en UE. Si le Parti Travailliste était vraiment à l’extrême gauche, il aurait soutenu le Brexit.

La deuxième phase du plan « abattre Corbyn » consista à promouvoir un récit selon lequel sous sa direction, le Parti Travailliste était absolument submergé d’antisémitisme. Les ennemis de Corbyn voulaient nous faire croire que le Parti Travailliste, un parti qui s’est toujours enorgueilli de ses références antiracistes et qui avait un représentant juif aussi récemment qu’en 2015, était en fait un parti raciste. Incroyablement, cette campagne audacieuse a réussi parce que Corbyn n’a pas osé y faire face et la dénoncer comme telle. Le niveau d’antisémitisme réel dans le Parti Travailliste était minime, mais le leader travailliste a accepté le récit selon lequel il constituait un gros problème à résoudre. Le résultat de sa posture défensive constante est que lui et son Parti ont été dénoncés comme « antisémites » presque constamment. Chris Williamson, un fidèle allié de Corbyn, a été exclu de son poste suite à de fausses accusations. Mais cet apaisement n’a fait qu’amplifier la campagne.

Corbyn a payé très cher les erreurs qu’il a commises au cours de la période 2017-19. Le revirement du Parti sur le Brexit lui a infligé des hémorragies sévères dans leur cœur traditionnel au nord favorable au Brexit, et lui a fait perdre des sièges de la classe ouvrière aux élections qu’ils avaient remportées pendant des générations. Les Travaillistes ont perdu Blyth Valley pour la toute première fois de l’histoire. Wrexham, dans le nord du Pays de Galles, est devenu conservateur pour la première fois de l’histoire. Great Grimsby a été perdu par les Travaillistes pour la première fois en 74 ans. 71% des électeurs y avaient voté pour le Brexit en 2016. Pourtant, le Parti Travailliste leur a demandé de voter à nouveau, l’année prochaine. Quelle absurdité !

I see phase 2 of the coup against Corbyn is already in full swing aided by the complicit media

The right of the party vociferous in playing down Brexit as the main factor for defeat and are championing a "centrist" direction in policy & leader


Lol

— Albert Trigg (@alberttrigg) December 13, 2019

Je vois que la phase 2 du coup d’état contre Corbyn est déjà pleinement en vigueur, avec l’aide des médias complices. La droite du Parti Travailliste vocifère l’idée que le Brexit n’est pas la principale cause de la défaite, et promeut une orientation « centriste » des politiques et du dirigeant du Parti. LOL.

Etant donné l’ampleur de l’espoir d’un changement réel et significatif que Corbyn avait inspiré au cours des premières années de sa direction du Parti Travailliste, il est bouleversant de voir comment tout cela a horriblement mal tourné.

Il est vraiment shakespearien que Corbyn, un eurosceptique de toujours, ait été détruit politiquement en acceptant un pivot vers le maintien en Europe, ce qui était insensé – et il devait bien le savoir. Il est vraiment shakespearien que Corbyn, un vétéran de la défense des droits des Palestiniens, ait été si soumis face à ce que le grand journaliste israélien Gideon Levy a décrit comme une « traque » ​​lancée par lui par la « machine de propagande israélienne ».

L’incapacité de Corbyn à riposter avec force – ou même à riposter tout court – contre les campagnes de diffamation de ses ennemis a été saluée par certains comme des signes de son calme olympien, mais pour des millions d’autres personnes, cela ressemblait à s’y méprendre à de la faiblesse. Lors du débat des dirigeants de la semaine dernière, Boris Johnson a qualifié Corbyn de partisan de l’IRA. Corbyn n’a rien répondu pour se défendre.

Malgré sa décence indéniable, il est tout aussi indéniable que Corbyn – quand il est arrivé au seuil du pouvoir – a traité ses ennemis beaucoup mieux que ses amis. Ce sera, malheureusement, son épitaphe. Une occasion en or pour la gauche en Grande-Bretagne a été gâchée.

« Les hommes sont parfois maîtres de leur destin. La faute, cher Brutus, n’est pas dans nos étoiles, mais en nous-mêmes, car nous sommes des sous-fifres. » (Jules César)

Neil CLARK

Voir le dossier sur Jeremy Corbyn.

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37 réactions


  • Rantanplan Bretzel Liquide 19 décembre 2019 17:32

    Le brexit n’a rien d’une tragédie, c’est un spectacle de cirque dans lequel Johnson fait le clown avec beaucoup de conviction et avec un certain succès.

    Corbyn a voulu tenir le rôle de Monsieur Loyal, un personnage que les enfants n’aiment pas, un rabat-joie raisonnable

    les enfants préfèrent les facéties de Bozo car il raconte des histoires à dormir debout, ce que les enfants adorent, dormir debout, ça leur permet de ne pas voir le gros monsieur panpan qui tire les ficelles derrière Bozo


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 décembre 2019 21:21

      @Bretzel Liquide
      C’est ça, Johnson est un clown et Macron, c’est Jupiter !


    • Trelawney 20 décembre 2019 08:25

      @Fifi Brind_acier
      Avec Johnson aux manettes, le royaume uni sort de l’UE (avec ou sans accord) le 31 janvier 2020 comme promis.
      Entendu partout même chez Johnson, la seule façon pour UK de s’en sortir économiquement de cette sortie est de se transformer en paradis fiscal.
      Ca commence déjà fort !


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 10:18

      @Trelawney
      est de se transformer en paradis fiscal.


      Ils vont donc copier l’ UE ! Le Luxembourg, les Pays Bas et l’ Irlande ne sont pas des paradis fiscaux, parfaitement tolérés par Bruxelles ? Les salaires dans les pays de l’ est et les travailleurs détachés, ce n’est pas du dumping social et salarial ?
      .
      Et puis, ils feront ce qu’ils voudront, c’est ça qui vous embête le plus...
      Quand ils seront mécontents de leurs élus, ils voteront pour d’autres.
      Alors que nous, qu’on vote à Droite ou à Gauche, on a toujours le même menu !


  • Vaietsev 19 décembre 2019 18:05

    @bretzel liquide 

    un monsieur loyal ,un personnage que les enfants n’aiment pas , un rabat -joie raisonnable ?? ; rien que ça !!

    je comprend maintenant pourquoi ma vie est un enfer et pourquoi je suis traitée comme de la merde 24/24 7/7 ce partout .

    Les chauffeurs fous poids lourd ne s’y trompaient pas quand ils ont shooté des enfants sur la promenade des anglais à Nice .

    Qui d’autres qu’un semi remorque pour le savoir .


  • uleskiserge uleskiserge 19 décembre 2019 18:56

    Que les Travaillistes se soient opposés à un Brexit plébiscité par les classes populaires, est absurde. Il en paie le prix. Faut pas jouer la partie à droite sous prétexte que l’opposition de droite la joue à gauche. 


  • uleskiserge uleskiserge 19 décembre 2019 18:57

    Avec le Brexit, la politique reprend tous ses droits en Grande Bretagne. L’U.E ne peut plus être une excuse. Chacun face à ses conviction et ses responsabilités. Combien sommes-nous ici en France à envier cette GB ? Une majorité, c’est sûr. 


  • Captain Marlo Fifi Brind_acier 19 décembre 2019 21:16

    Analyse intéressante d’un suicide annoncé. C’est le 2e de l’année, après le coup de pied au cul historique que les électeurs grecs ont filé à Tsipras ! Mais la Gauche française, « droite dans ses bottes », continue à nier le rôle néfaste de l’UE et s’y accroche comme une moule au rocher.

    .

    La preuve, dans les manifs, à part les banderoles de l’ UPR contre l’ UE, la grande absente des manifs, depuis des décennies, c’est l’ Europe !


  • agent ananas agent ananas 20 décembre 2019 01:13

    Merci Sayed pour cet article qui reprend les grandes lignes de mes coms sur Corbyn et le Brexit.

    Pour compléter, la grande erreur de Corbyn fût d’avoir concédé un pouce à ses détracteurs, ce qui n’est jamais assez pour eux. Il aurait dû appeler un chat un chat c’est à dire les désigner comme agents d’une puissance étrangère s’ingérant dans un processus électoral et qu’advienne que pourra...

    Il est évident que cette défaite sonne le glas du Labour qui est devenu le jouet du lobby israélien à l’instar des torries, et que personne n’ait le courage de dénoncer cela, à part Chris Williamson qui l’a payé cher pour la suite sa carrière politique.

    Il ne reste plus que la baronne et pair à la Chambre des Lords Jenny Tonge pour faire de la résistance...


  • av88 av88 20 décembre 2019 09:23

    Corbyn avait un programme (nationalisation, services publiques)

    en contradiction avec les principes de fonctionnement de l’Union Européenne mais il voulait rester dans l’UE.

    Contradiction fatale.


  • leypanou 20 décembre 2019 09:24

    Excellente explication sur la déconvenue du Labour : vous auriez pu préciser que l’on répète souvent en France que le Labour a perdu à cause du manque de charisme de J Corbyn ou que le Labour est d’extrême gauche ce qui fait peur ; il aurait fallu demander aux mêmes comment ils ont fait en 2017 où ils ont raté de peu le pouvoir en gagnant plus de 40 sièges.

    Bref, le même Corbyn qui manque de charisme en 2019 est le même qui en avait en 2017 : en France, on est gavé de ce genre de raccourci malhonnête 24h/24.

    On en a aussi un autre qui prépare son cercueil comme Corbyn en France, suivez mon regard.


  • Jonas Jonas 20 décembre 2019 11:25

    "La deuxième phase du plan « abattre Corbyn » consista à promouvoir un récit selon lequel sous sa direction, le Parti Travailliste était absolument submergé d’antisémitisme.« 

    Comme Jean-Luc Mélenchon, Corbyn est un idiot utile des islamistes, il n’a pas hésité à s’allier avec des organisations antisémites comme le Hamas et le Hezbollah (avec son leader Nasrallah), qui appellent publiquement devant des millions de téléspectateurs sur les chaînes TV arabes, à l’extermination des juifs.

     »Demain soir, cela sera avec plaisir et honneur que j’accueillerai un événement au Parlement avec l’intervention de nos amis du Hezbollah, j’ai également invité des amis du Hamas, malheureusement, les autorités israéliennes ne leur ont pas permis de sortir d’Israël pour venir jusqu’ici. Donc, il n’y aura que des amis du Hezbollah.
    [...]
    « L’idée qu’une organisation dédiée au bien être des Palestiniens, apportant la justice sociale et une paix à long terme, que cette politique de justice soit qualifiée comme organisation terroriste par le gouvernement anglais est vraiment une très, très grande erreur historique. Et j’invite le gouvernement à reconsidérer sa position sur ce sujet pour commencer à discuter directement avec le Hamas et le Hezbollah, c’est la seule voie possible. »
    Jeremy Corbyn

    « Si nous cherchions dans le monde entier, une personne aussi lâche, méprisable, faible psychologiquement, en esprit, en idéologie et en religion, nous ne trouverions personne d’autre que le Juif. Notez, je n’a pas dit les Israéliens. »
    Hassan Nasrallah, leader du Hezbollah - New Yorker, 14 octobre 2002


    • JC_Lavau JC_Lavau 20 décembre 2019 11:38

      @Jonas. Est « antisémite » celui que les agents du MOSSAD désignent comme tel.


    • DACH 20 décembre 2019 12:09

      @JC_Lavau=est antisémite celui qui cache mal son antisémitisme. QUAND L’IGNORANCE S’AJOUTE à L’INFANTILISME, on a de quoi rigoler.


    • Jonas Jonas 20 décembre 2019 12:17

      @JC_Lavau « Est « antisémite » celui que les agents du MOSSAD désignent comme tel. »

      Non, est antisémite celui qui appelle à mépriser ou tuer les juifs, juste parce qu’ils sont juifs.


    • JC_Lavau JC_Lavau 20 décembre 2019 12:24

      @Jonas. Prenons l’exemple de Asma el Assad. Sémite ou pas sémite ?
      Voir le tombereau d’ordures que wikipedia lui déverse sur la tête.
      Motif de la punition : elle et son mari résistent à la destruction de leur pays au profit du Grand israël.
      Sémite ou pas sémite ?


    • Jonas Jonas 20 décembre 2019 12:43

      @JC_Lavau « Prenons l’exemple de Asma el Assad. Sémite ou pas sémite ? »

      C’est quoi le rapport avec l’antisémitisme ?


  • Dudule 20 décembre 2019 12:16

    Votre analyse recoupe celle que fait Mélenchon sur son blog, et qui lui a valu toute une campagne de calomnies depuis quelques jours :

    https://melenchon.fr/2019/12/13/corbyn-la-synthese-mene-au-desastre/


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 12:58

      @Dudule
      Pourtant le programme de la FI, c’est le même que celui de Stipras et de Corbyn !?
      Un programme social tout en restant dans l’ UE.
      .
      Mélenchon botte en touche en comparant le Parti Travailliste au PS.
      Il fait semblant au passage, de soutenir le Brexit, alors qu’il est contre.
      .
      Une belle synthèse en effet.
      Je reconnais à Mélenchon un art de l’enfumage peu commun.
      Il arrive à faire croire aux gens inattentifs, le contraire de ce qu’il dit.


    • Dudule 20 décembre 2019 13:40

      Bon, je sais bien que vous n’entendez que ce que vous voulez bien entendre, mais le programme de la FI n’est pas de rester dans l’UE.

      Mélenchon n’a jamais dit qu’il était contre le Brexit, je ne sais pas où vous avez péchez ça. Mélenchon respecte la volonté populaire, quelle qu’elle soit. Il n’est ni pour, ni contre, les Britanniques ont décidé, point.

      Le programme de la FI est d’appliquer son programme, avec ou sans l’UE. L’UE n’est pas une fin en soit.

      Mélenchon n’est pas contre le Brexit, il commente, et il juge simplement que c’est une mauvaise stratégie, mise en œuvre pour de mauvaises raisons. Il est parfaitement claire que Johnson et les conservateurs ne réalisent pas le Brexit pour augmenter les salaires et le droits des travailleurs britanniques, vous ne pensez pas ?

      Et c’est une mauvaise stratégie parce que c’est un dernier recours. C’est une menace que l’on peut utiliser pour obtenir beaucoup. On ne grille pas toutes ses cartouches en tirant en l’air avant même que la bataille ne commence. En ce qui concerne le Frexit, c’est l’arme atomique, le Frexit est la destruction pure et simple de l’UE (ce que n’est pas le Brexit, les godons ayant toujours eu un pied dedans, un pied dehors, même si ça fait mal au c.l de l’UE). C’est un donc un excellent levier de négociation.

      C’est beaucoup plus claire que ce qu’en dit Asselineau, qui demande la sortie de l’UE, mais on ne sait pas pour quel programme, ni dans quel cadre. Et sachant qu’il a traîné ses guêtres autour de Pasqua et Tibéri, entre autres, ce programme risque de ne pas me plaire.


    • Désintox Désintox 20 décembre 2019 15:26

      @Dudule
      Mélenchon : 7 059 951 voix en 2017.
      Corbyn : 10 292 354 en 2019


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 20:22

      @Dudule
      qui demande la sortie de l’UE, mais on ne sait pas pour quel programme, ni dans quel cadre.

      Vous ne connaissez pas le programme de l’ UPR ? Depuis 12 ans, nous avons dû le proposer 1000 fois sur Agoravox ! Lisez-le une bonne fois pour toutes, c’est une copie du programme du CNR, vous savez, le programme écrit par les Communistes... !
      .
      Quant à Pasqua, lâchez nous les baskets, il n’a jamais fait partie de l’ UPR, il était résistant à l’âge de 15 ans, quand Mitterrand, le chouchou de Mélenchon, était décoré de la francisque !
      .
      Mélenchon est contre la sortie de l’ UE. Justement parce qu’il ne veut pas voir éclater l’Union européenne, il l’a expliqué clairement à Rome, au Forum bu Plan B
      .
      « Le Plan B est internationaliste, pas un plan nationaliste où on rentre à la maison » En clair, pour Mélenchon la souveraineté, c’est une idée de fachos.
      .
      Il croit que combattre à la fois le capitalisme français, + le capitalisme européen, + le capitalisme international (les lobbies de Bruxelles) c’est plus facile que de combattre le Médef tout seul....
      .
      Et avec quels pays compte-t-il s’allier ? Tsipras est dans le choux, Podémos pas mieux, l’Italie gouvernée par Salvini, ou par les sociaux démocrates ? Corbyn est cuit, alors avec qui allez-vous faire « le rapport de force » ? 


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 20:26

      @Dudule
      Il est parfaitement claire que Johnson et les conservateurs ne réalisent pas le Brexit pour augmenter les salaires et le droits des travailleurs britanniques, vous ne pensez pas ?


      Lisez donc le programme de Johnson, c’’est mieux que de fantasmer sans savoir !

      " Deuxième sujet de préoccupation des Britanniques après le Brexit, le service public de santé, le NHS, est cœur des attentions de Boris Johnson, qui affiche son intention de rompre avec neuf ans d’austérité sous les gouvernements de son propre camp.

      De manière inédite, le premier ministre s’est engagé à pérenniser le financement du NHS par la loi. Son budget augmentera ainsi de quelque 33,9 milliards de livres par an d’ici à 2023-2024.

      Sur ce même front intérieur, Boris Johnson a promis une loi sur l’emploi qui « protégera et renforcera les droits des travailleurs quand le Royaume-Uni aura quitté l’UE ».

      L’immigration figure aussi en bonne place dans le programme. Promesse de campagne, une législation mettra en place un système par points s’appuyant sur les « talents et contributions », afin d’attirer « les personnes les meilleures et les plus brillantes du monde entier ».

      Le système vise à restreindre l’arrivée d’immigrés peu qualifiés. Le premier ministre veut encore améliorer l’éducation et d’investir 100 milliards de livres dans les infrastructures et la technologie.

      Il a promis de durcir les peines de prison pour les infractions terroristes, les agressions violentes et sexuelles graves. Enfin, il entend instaurer un service minimum dans les transports en cas de grève... etc


  • Désintox Désintox 20 décembre 2019 15:22

    Les travaillistes étaient trop divisés sur la question du Brexit pour pouvoir gagner l’élection.

    La question n’est pas facile. Pour une personne de gauche, l’UE est une entité néo-libérale, mais le Brexit sera probablement encore pire.


    • av88 av88 20 décembre 2019 20:06

      @Désintox
      « Pour une personne de gauche, l’UE est une entité néo-libérale » et dont les règles ne peuvent être modifiées qu’à l’unanimité c-a-d jamais.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 20:29

      @Désintox
      mais le Brexit sera probablement encore pire.


      Programme du Gouvernement Johnson.

      Deuxième sujet de préoccupation des Britanniques après le Brexit, le service public de santé, le NHS, est cœur des attentions de Boris Johnson, qui affiche son intention de rompre avec neuf ans d’austérité sous les gouvernements de son propre camp.

      De manière inédite, le premier ministre s’est engagé à pérenniser le financement du NHS par la loi. Son budget augmentera ainsi de quelque 33,9 milliards de livres par an d’ici à 2023-2024.

      Sur ce même front intérieur, Boris Johnson a promis une loi sur l’emploi qui « protégera et renforcera les droits des travailleurs quand le Royaume-Uni aura quitté l’UE ».

      L’immigration figure aussi en bonne place dans le programme. Promesse de campagne, une législation mettra en place un système par points s’appuyant sur les « talents et contributions », afin d’attirer « les personnes les meilleures et les plus brillantes du monde entier ».

      Le système vise à restreindre l’arrivée d’immigrés peu qualifiés. Le premier ministre veut encore améliorer l’éducation et d’investir 100 milliards de livres dans les infrastructures et la technologie.

      Il a promis de durcir les peines de prison pour les infractions terroristes, les agressions violentes et sexuelles graves. Enfin, il entend instaurer un service minimum dans les transports en cas de grève....etc


    • Désintox Désintox 21 décembre 2019 12:16

      @Fifi Brind_acier

      En ce qui concerne le NHS, je m’inquiéterais si j’étais britannique.


  • Olivier Perriet Olivier Perriet 20 décembre 2019 16:02

    Déconvenue du Labour certes.

    Discours ambiguë parfaitement inaudible sur le Brexit car d’après lui la vérité était ailleurs, parfaitement.

    Antisémitisme, Dieu reconnaîtra les siens.

    Mais enfin, avec tout ça mis bout à bout, ça a donné 32% des voix.

    Lorsque le PS en France est à 6%

    Et l’UPR a du mal de passer les 1%


  • JP94 20 décembre 2019 17:06

    Très bonne analyse.

    Bien sûr, c’est la partie droitière du Labour qui a sabordé la victoire ... du Labour. 

    Plutôt Johnson qu’un Labour socialiste ( au sens vrai, pas du PS). Or Corbyn a mené une excellente campagne, a mis en avant des exigences sociales réelles, mais la question du Brexit , qui est une exigence populaire forte  ainsi que le respect du vote, a changé la donne  y compris pour le très réactionnaire Johnson, qui s’est contenté de prétendre qu’il ferait un rapide Brexit ( on a déjà vu ...).

    Reste à savoir si les manoeuvres des droitiers du Labour vont parvenir à éliminer l’espoir populaire né du Brexit et d’un vrai représentant des intérêts des classes populaires, le très brillant et courageux Corbyn. 

    Les voix ont manqué dans les bastions populaires...

    On a cherché non seulement à disqualifier Corbyn (qui n’a pas cédé sur l’antisémitisme, bravo à lui !), mais aussi le vote populaire en faveur du Brexit.

    Le Frexit doit encore se frayer un chemin en France. Or, laisser le Brexit se faire, c’était ouvrir la porte à une succession de Frexit, Italixit etc ...

    On voit à quel point l’UE est verrouillée. 

    Un vote suffit à tout perdre alors qu’on vote à l’aveugle, sur des promesses. Une fois qu’on découvre la réalité occultée de l’UE, on s’aperçoit qu’on n’est pas du tout libre dans cette UE, car pourquoi interdire de la quitter, si c’est un espace de liberté.

    Le chantage prétendant à la catastrophe ne tient pas la route ; notre industrie stratégique est sacrifiée. Est-ce que l’UE l’a empêchée ? non. 

    La défense de nos retraites dans « cet espace de droits,de bien-être etc », qu’a fait l’UE ? rien, ou plutôt si, elle encourage de notre système...

    Il est dommage que si peu de partis osent mettre en avant un vrai Frexit, populaire, progressiste. 

    Mais tous ces partis escomptent de menus avantages institutionnels, une forme de corruption institutionnelle. 

    Voir le drapeau de l’UE pavoiser sur nos écoles, ça devrait interroger. L’Ecole fait la promo de l’UE, bafoue l’Histoire, n’enseigne pas qui sont réellement les Schumann et les Money ... euh Monnet Que savent réellement nos élèves de la réalité de l’UE ? Juste ce qu’en disent leurs parents. 

    A mon avis, Asselineau ne montera jamais bien haut, mais pas parce qu’il est moins bon que Macron ou n’importe quel autre : il n’a pas de machine électorale. Donnez lui des journalistes à sa botte, des millions, et peut-être un « look » plus vendable ...

    Mais il est de droite, et cela, ça ne peut pas passer auprès d’un électorat populaire. 

    FI prétend ne pas être contre le Frexit, mais c’est une autre chose que d’en montrer le rôle décisif de cette exigence.

    Le PCF n à la sauce Laurent, est devenu européïste et donc trahit ipso facto les classes populaires car en aucun cas, l’UE ne peut mener à une Europe sociale.

    Les droits se conquièrent par la lutte, pas autrement.


    • Captain Marlo Fifi Brind_acier 20 décembre 2019 20:36

      @JP94
      Asselineau ne montera jamais bien haut, mais pas parce qu’il est moins bon que Macron ou n’importe quel autre : il n’a pas de machine électorale. Donnez lui des journalistes à sa botte, des millions, et peut-être un « look » plus vendable ...

      De Gaulle était de GÔoooche, sans doute...
      Et pourquoi Asselineau ?
      Parce que personne à Gauche ne veut sortir de l’ UE !
      .
      A part le PRCF, qui prône la révolution + le Frexit, et qui est encore plus censuré par les médias que l’ UPR !
      .
      La Gauche ferait bien de balayer devant sa porte.
      Deux de ses chouchous, Tsipras et Corbyn viennent de prendre un coup de pied au cul historique, pour avoir refusé la sortie de l’ UE & de l’euro.
      Mais surtout ne vous remettez pas en question.


    • leypanou 22 décembre 2019 14:22

      @JP94
      On a cherché non seulement à disqualifier Corbyn (qui n’a pas cédé sur l’antisémitisme, bravo à lui !), mais aussi le vote populaire en faveur du Brexit 

       : pour avoir une petite idée de ce qui se passe au Labour à cause des Blairites qui sont encore très présents au Labour, cet article de l’homme de jazz vous en apprendra un peu plus.
      Ce point de vue de WSWS sur la question mérite aussi d’être connu.


    • leypanou 22 décembre 2019 17:27

      @Fifi Brind_acier
      où est-ce que je traite les gens d’antisémites sous l’article de Jean-Luc Picard-Bachelerie ?
      A force de poster, vous ne savez plus ce que vous faites.
      C’est vous qui devriez prendre des vacances.


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