samedi 12 février 2011 - par Raphael JORNET

Dette publique interdite ?

Il a de la suite dans les idées : Nicolas Sarkozy veut en 2011 faire entrer dans la Constitution le principe de la maîtrise des déficits. L’interdiction de tout déficit public, exactement. Un préservatif pour les relations coupables entre Paris et Berlin, ainsi qu’une bombe à retardement en cas d’alternance.

Le 19 mai 2008, L’Expansion titrait déjà « Faut’il inscrire l’interdiction du déficit publique dans la Constitution ? ».

En décembre 2009, Nicolas Sarkozy avançait, à propos d’une « conférence sur le déficit de la France » que « Le gouvernement sera naturellement très ouvert à toute proposition et, pourquoi pas, à s’inspirer de ce que font nos amis allemands compte tenu de la proximité de nos liens avec eux ».

A cette époque, le PS, par Michel Sapin, semblait se rallier au principe de tout déficit de fonctionnement : « L’idée selon laquelle un déficit ne devrait financer que de l’investissement me paraît être une bonne idée » disait il.

Début 2011, Baroin se remet à l’ouvrage.

L’étonnant, dans cette idée fixe, c’est qu’elle est alimentée par ceux-là même – gouvernements allemands et français - qui ont soutenu les banques privées en mettant les finances publiques à genoux par gonflement de la dette publique. Et que les établissements à l’origine de la « crise » actuelle, qui se sont goinfrés sur le dos des Etats - donc des salariés - spéculent sur ces derniers, avec comme joyeux compagnons de jeu, le FMI et la BCE.

La communauté d’intérêts de Sarkozy et Merkel les pousse à poser des points de non retour. Pas à poser des ponts. Ils veulent interdire le collectif, tout privatiser. La meilleur façon d’y arriver est celle déjà à l’œuvre, mais qu’il leur faut accentuer : assécher les revenus de l’Etat et « supprimer » ses frais. Supprimer l’impôt (des riches), démembrer les infrastructures d’Etat et les droits sociaux du salariat.

C’est le salariat qui est en première ligne, puisqu’il représente le dernier rempart à la félicité financière. Merkel et Sarkozy n’ont d’autre projet que de le rendre aveugle et sourd aux injustices et incapable de s’en plaindre. L’affaiblir durablement.

Interdire tout déficit public et le graver dans le marbre, ce serait réduire les salaires, réduire les allocations chômage, supprimer les conventions collectives, augmenter l’impôt indirect, fermer les entreprises publiques « déficitaires », et réduire les dépenses d’infrastructure… au profit du remboursement de la dette.

La dette publique comme cheval de Troie d’un capitalisme triomphant, qui, par ses dividendes gonflés, ferait des rots de contentement.

Mais la dette publique, si elle n’est pas la résultante d’une action « obligée » à l’intention du plus grand nombre, est illégale ! Pourquoi, dès lors ne pas la déclarer nulle et refuser de la rembourser ?

Qui à gauche, en serait capable ? Réponse dans les programmes.

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8 réactions


  • ja.poirier 12 février 2011 13:03

    un simple aperçu de la dette depuis 73 a ce jour 

    montre simplement que la création de la monnaie doit se faire par les états
    et contrôlée par ceux ci !!
    arrêter que ce processus fasse tomber les pays !!!
    depuis l’euro nous avons l’inflation sans la reprise économique !!!

  • xray 12 février 2011 17:17


    La misère est le fondement de la société de l’argent ! 
    (Le malade, l’industrie première.) 

    Les
    Français sont revenus à la situation du début des « années 40 ». 
    Ils sont soumis à : 

    - Une monnaie d’occupation ; 

    - Des journalistes d’occupation ; 

    - Des mœurs judiciaires dignes du nazisme ; 

    - Des collabos financés et au service de qui ? L’Europe,  les Américains, ou le Vatican ? 

    Néanmoins, dans les moyens mis en œuvre par l’Europe pour asservir les foules on reconnaît les méthodes de curés : 

    - « Générer l’incompréhension, les désordres, la délinquance, la criminalité, l’injustice,  la misère, les maladies, les épidémies, les conflits,  les guerres, les famines, etc. » 
    Le tout reposant sur l’ignorance permanente et des flots de mensonges dans lesquels les médias noient les individus. 

    L’Europe est soumise au dictat de l’axe CIA-Vatican. 
    Seule la géographie distingue la CIA du Vatican. Pour le reste, c’est pareil. 

    - Les mêmes intérêts, les mêmes méthodes, les mêmes moyens, les mêmes personnes ! 

    - Les curés manipulent. Ils contrôlent le premier et le plus grand réseau de renseignement. Ils vivent de la misère qu’ils produisent. Ils gagnent à pourrir la vie du plus grand nombre. 

    - Les américains manipulent. Ils imposent aux pays européens tout ce qu’ils ne veulent pas chez eux. Etc. 

    Se sortir de l’Europe ! Et, vite ! 
    http://n-importelequelqu-onenfinisse.hautetfort.com/archive/2010/06/30/se-sortir-de-l-europe-et-vite.html 


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  • vachefolle vachefolle 12 février 2011 18:35

    Il y a une idée extrêmement simple qui consiste a dire qu’aucun individu ou organisation ne peut sur une longue période, dépenser plus que ce qu’il gagne, ... sous peine de finir ruiné.

    Nous avons voté et signé le traité de maastrich qui indique 2 contraintes (3% de deficit annuel et 60% de dettes publiques). Nous explosons ces critères. En fait la france n’a jamais respecté le critere de la dette publique, et encore on se limite à la dette de l’état et non pas les dettes liées aux retraites et autres ....

    Aujourd’hui l’emprunt public ne sert pas a investir dans des programmes futurs, mais simplement a rembourser les dettes passées et a payer le train de vie de l’état.

    Bref l’état est complètement a sec.

    Il y aurait plein de moyens d’inscrire dans la constitution une limitation du déficit, et tout simplement en inscrivant la loi suivante : Le budget de dépenses d’une année N doit être égal aux recettes de l’année N-1

    Bref on ne dépenserait en 2011 que le montant de ce que l’on a gagné en 2010.
    Ce type de modération prend en compte l’inflation qui transparait dans les recettes et la TVA, donc le budget évoluera au rythme de l’inflation. Ce n’est donc pas une stratégie de rigueur.

    En cas de baisse de l’activité, ce budget se transformera automatiquement en soutien, et réciproquement en cas de reprise ce budget se transformera en épargne.

    Bref c’est ce qu’un gouvernement responsable devrait faire de lui-même, mais il semble oublier la deuxieme etape, celle de l’epargne.

    Lorsque la dette publique sera revenue dans les valeurs de 1970 (<20%) alors on pourra discuter pour enlever cette loi, mais d’ici la, il faudra bien remplir les caisses 15-20 ans au bas mot.

    Maintenant que se passe t-il si notre dette continue a exploser :
    Perte de confiance des investisseurs => Cout de l’emprunt plus élevé
    Plus aucune marge de manœuvre pour investir
    Impot plus élevé, donc frein a la croissance et l’emploi
    Un rachat progressif de la dette par les chinois, qui nous tiendrons politiquement en laisse.
    Au final un crash total et l’explosion de l’Euro. Il n’y a qu’a voir en Grece pour voir le traitement de choc final.

    Bien sur vous pouvez rever de changer le systeme economique mondial, mais quelque soit le systeme la cigale perd toujours sur la fourmi.

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  • dup 12 février 2011 19:51

    qu’est ce qu’il propose au sujet de la loi pompidou Giscard 1973 ? faudrait une fois clairement lui poser la question


  • spartacus spartacus 12 février 2011 22:22

    Une dette pour quoi ? 

    Mais ou est passé l’argent ?

    Pour payer la fonctionnarisation de la société à crédit.
    Pour payer des statuts différenciés, des privilèges discriminatoires renommés « droits acquis »
    Pour faire du social à crédit ?





  • Echo Echo 13 février 2011 01:30

    L’interdiction de la dette publique, vise à interdire les nationalisations. Il s’agit surtout d’empêcher la nationalisation des banques et de leurs dettes.

    Les banquiers se mettent ainsi à l’abri d’une lourde épée de Damoclés.


  • Arconus 13 février 2011 11:06

    La dette publique est un impôt sur nos enfants, c’est pour ça qu’il faut l’interdire. Elle ne sert qu’à permettre aux élus de financer leurs promesses inconsidérées.
    Dire non à la dette publique, c’est refaire un pas vers une vraie démocratie, vers plus de liberté.
    Emprunter directement à la banque centrale comme le préconisent certains n’est pas une solution non plus. Ca serait de l’augmentation de la masse monétaire non controlable, donc de l’inflation non maitrisable.
    Il est temps que le monde revienne à la sagesse élémentaire de « bon père de famille », qui est de ne pas dépenser plus que ce que son travail lui a permis de créer comme richesse. C’est le seul moyen de retrouver de la sérénité fasse à l’avenir et donc d’avancer vers la voie choisie et non la voie contrainte.


  • Jean-Paul Foscarvel Jean-Paul Foscarvel 13 février 2011 11:27

    Si c’est une modification de la Constitution, il a besoin pour cela des voix du PS.

    Mais avec en son sein des DSK et Pascal Lamy, on peut être inquiet.

    Je crois qu’il faut aller plus loin, et demander l’abolition de tous les traités européens qui bloquent la liberté budgétaire des États, notamment via l’interdiction donnée à la BCE de prêter directement aux États.

    Par ailleurs, il faut modifier les traités européens qui placent la libre circulation des biens au dessus-de la liberté de choix de politique des peuples, et finalement au-dessus de la liberté tout court (par exemple, le droit de grève est conditionné à la libre circulation des biens).

    Le marché à tout prix, ça suffit !

    Sur la dette : lorsque la dette sert à nationaliser (mot honni de la Commission), investir dans les infrastructures, le social, faire reculer la misère, elle est utile. L’interdire, c’est soumettre la nation aux intérêts des rentiers, des banques, et de l’Allemagne. Car au fond, c’est elle qui tend à interdire aux États de créer une dette excessive, pou l’intérêt des industriels allemands, et par une sorte de crainte historique, qui n’a rien à voir avec la réalité d’aujourd’hui.

    C’est aux européens, aujourd’hui, de protester contre l’absence de démocratie en Europe, qui est dirigée par un cartel non élu à la solde des industriels (la commission) et qui applique un traité qu’au moins trois peuples ont rejeté.

    Demandons l’abolition des traités européens iniques, et la démission de Baroso, Trichet, et de la Commission !

    ¡ Pidamos la abolición de los tratados europeos inicuos, y la dimisión de Baroso, Trichet, y de la Comisión !

    Let us ask for the abolition of the iniquitous European treaties, and the resignation of Baroso, Trichet, and the European Commission !

    Fragen wir nach der Abschaffung der ungerechten europäischen Verträge, und die Demission von Baroso, Trichet, und der europäische Kommission !

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