jeudi 9 juin 2005 - par ÇaDérange

Diminuer le cout de l’Etat. Pourquoi 95 Departements ?

Nous savons tous que l’un des problemes de la France est le cout très élevé du fonctionnement de notre Etat. Or la structure administrative de la France remonte à Napoléon et n’a que peu ou pas été modifiée depuis, soit depuis environ deux cent ans. Bel immobilisme administratif, soit dit en passant ! La logique du decoupage departemental tel qu’il fut effectué à l’epoque etait que le territoire d’un departement etait défini de telle sorte que tous les points de ce departement soient à une journée de trajet à cheval de son chef lieu. Si nous appliquions ce raisonnement à notre époque moderne, nous arriverions probablement à 6ou7 « departements » soit l’equivalent de nos regions actuelles.

Or nous continuons à avoir 95 departements donc 95 prefets par exemple, et toute une organisation administrative et les batiments afférents qui nous coutent certainement trés chers.Ne serait il pas possible d’étudier et de mettre en place une organisation administrative de la France plus reserrée et moins dispendieuse que celle la ? Le même type de réorganisation est en cours de mise en place - dans une version très modérée neanmoins- pour la Banque de France dont on s’est aperçu recemment que, alors qu’elle ne produisait plus de monnaie, elle était toujours presente dans une grand nombre de lieux où son utilité n’avait rien d’evident.

Si notre Etat et ses structures etaient gérés de la même manière qu’une entreprise privée et n’avait pas la facilité extraordinaire de pouvoir équilibrer ses comptes en augmentant ses impots, tout ceci aurait été fait depuis longtemps. Alors, Messieurs nos députés et dirigeants, acceptez que, de nos jours où la concurrence à l’interieur de l’europe ,en particulier avec les nouveaux pays entrant dans cette Europe, et à l’exterieur vis a vis des nouveaux pays emergents, le cout de l’etat est un poids mortel pour la compétitivité de nos entreprises. Tant que nous ne nous déciderons pas à rendre notre Etat aussi efficace que ceux de nos voisins proches et lointains, nous ne devrons nous en prendre qu’à nous mêmes des fermetures d’usines, des délocalisations et du chomage, hélas.Notre budget 2005 ne semble pas, en tous cas, nous orienter dans cette direction.

Nous en reparlerons.



12 réactions


  • Julien (---.---.23.8) 9 juin 2005 13:01

    Remarque : la France compte 96 départements auxquels s’ajoutent les 4 départements d’outre-mer (DOM) (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion)


  • Daryl Van Horne (---.---.240.184) 9 juin 2005 18:10

    « Nous savons tous que l’un des problemes de la France est le cout très élevé du fonctionnement de notre Etat ». L’idéologie veut ici se faire passer pour évidence. Non, nous ne savons pas tous.

    « Si notre Etat et ses structures etaient gérés de la même manière qu’une entreprise privée et n’avait pas la facilité extraordinaire de pouvoir équilibrer ses comptes en augmentant ses impots, tout ceci aurait été fait depuis longtemps. » Les entreprises privées ! Ah, la belle affaire !... L’Etat devrait copier leur fonctionnement, car chacun sait que les entreprises privées ont des comptes toujours équilibrés, ne font jamais faillites et ne débauchent jamais.

    Degré zéro du prêt-à-penser servil.


  • sacripan (---.---.120.186) 9 juin 2005 18:21

    Sauf erreur de ma part, Napoléon a créé les départements en tenant compte de la distance des préfectures, qui devaient être à une journée de cheval au plus de leurs administrés...

    effectivement , de nos jours, 95 départements c’est beaucoup trop. mais que faire de nos chers fonctionnaires ? Et imaginez la réaction des maires des villes concernées..

    ceci dit, ce doit être possible, mais il faut que tout ça soit étalé dans le temps, reclasser les employés ...

    Cordialement

    Sacripan


  • Dani 9 juin 2005 18:43

    Salut à tous,Je viens de lire cet article et de petites choses me chagrines comme des imprécisions historiques, géographiques et d’autres petits détails avec lesquels je ne suis pas d’accord. Dans un premier temps il me semble que le département de la Seine a été divisé en plein d’autres après Napoléon. Mais bon ce n’est pas un grand acte historique... Ensuite tu dis qu’il n’y aurait plus que « 6 ou 7 « départements » soit l’équivalent de nos régions actuelles. ». Alors petite précision que julien n’a pas apporté il y a 24 régions en France métropolitaine. De plus tu rajoute qu « une organisation administrative et les bâtiments afférents nous coûtent certainement très chers. » ce sur quoi je ne suis pas d’accord... Prends un cas simple, tu viens d’acheter une voiture et tu vis dans la France que tu as découpée ; je ne crois pas que tu voudras faire 100 km afin de faire la carte grise et en plus en train car tu ne peux pas rouler dans ta voiture. Et comment on pourrait se permettre d’éloigner les citoyens encore plus du « pouvoir ». Enfin la phrase d’un capitaliste acharné « Si notre Etat et ses structures étaient gérés de la même manière qu’une entreprise privée ». Pourtant le capitalisme a quelquefois du bon... En conclusion je dirais que tu soulèves un réel problème portant sur la structure administrative mais que tu ne le traites pas de la bonne façon.


  • PARETO (---.---.86.253) 9 juin 2005 19:38

    Sans oublier les quelques 36.000 communes, dont certaines comptent moins de 100 habitants !


  • julien (---.---.142.247) 9 juin 2005 20:46

    Tout à fait d’accord avec l’exemple de Dani au sujet de la carte grise, le découpage administratif, s’il est certes discutable (ce que je ne saurais discuter faute de connaissance suffisante du sujet), répond à des problématiques de proximité, les attributions du conseil général portent essentiellement sur l’aménagement du territoire, le social, le développement économique et la promotion culturelle. Comment une entité telle qu’une région serait en mesure de travailler à elle seule sur toutes les questions locales entrant dans ces domaines ? Je trouve le propos de l’article que nous commentons maintenant fort réducteur et très orienté par un point de vue « entrepreneur ».


  • Fred Bird (---.---.58.182) 9 juin 2005 22:07

    ...et quel coût pour cette réorganisation ?


  • Nico (---.---.200.171) 9 juin 2005 22:29

    Précision pour précision, il y a 22 Régions en France métropolitaine.

    Sur le constat, le problème réside autant dans le nombre de niveau qu’entre un doublonnage quasi systématique entre ces niveaux sur une compétence donnée.

    Ainsi, les préfectures doublonnent largement les compétences des collectivités, qui se marchent sur les plates-bandes dans un grand nombre de domaines (transports, développement économique, emploi, orientation, formation professionnelle,...).

    Cela dit, même si je ne crois pas au sens de l’histoire, je constate effectivement que la plupart des pays européens sont organisés sur 3 niveaux : un état central, des régions, des villes.

    Enfin, sur le coût de la gestion publique, il y a un principe simple qu’on peut je pense facilement partager : plus on a de services publics, plus on compte sur l’Etat et les collectivités pour faire tourner ce pays, plus ceux-ci ont un devoir de bonne gestion de l’argent public.


  • Merlin (---.---.17.114) 10 juin 2005 04:03

    Tout à fait d’accord sur le raisonnement de restructuration administrative. les pouvoirs et attributions des conseils généraux (voirie, collèges...) peuvent très bien être centralisés aux conseils régionaux. La dissolution de cette premiere dimension de découpage du territoire pourrait surement permettre un developpement des entites aujourd’hui existantes mais concrètement inactives que sont les super-région europeennes (trans-frontalières). Ainsi, les conseils régionaux Rhone Alpes et PACA par exemple peuvent concentrer les attributions des actuels conseils généraux, et décharger leurs attribution en matiere d’aménagement du territoire par exemple à la super région Alpine qui regrouperait à leurs cotés les régions italiennes Ligura, Piemont et vallee d’Aoste.

    L’actualité sur les projets de TGV jusqua Nice (prevu pour 2020 !!) montre que des centres de decisions non centralises et puissantes localement ont une grande justification sur certains dossiers (environement, aménagement du territoire, tourisme...). Comment se fait-il que l’on ait toujours pas developpé le TGV jusqu a Barcelone et Madrid, Gene et ilan, Stuttgard et Munich ??

    Au fait, la fonction administrative des département (carte grise..), ca peut s’arranger non ? Entre les municipalités, les régions et Internet, on peut largement fournir au citoyen ce dont il a besoin non ?


  • William Miller William Miller 10 juin 2005 05:50

    L’ideologie l’emporte sur la reflexion... Mais quelques questions valides.

    Nico apporte un eclairage interressant sur l’organisation sur 3 niveaux de nos voisins Europeens : Etat, Region, Villes.

    Aujourd’hui Regions et Departements se dechirent, Regions et Etats s’aggressent depuis la vague rose, et cela souligne certaines inefficacite de notre systeme.

    En prenant en compte la taille de la population (qui a augmentee depuis Napoleon...), les cynergies economiques et culturelles, un re-organisation regionale serait une bonne solution. A condition de creer suffisament de decentralisation pour que la carte grise - par example - puisse etre geree depuis sa ville !


  • Jean-Paul Chapon (---.---.207.15) 10 juin 2005 06:44

    95 départements et 36.000 communes, autant de petites baronnies politiques dans lesquelles s’atomise la capacité à prendre des orientations et des décisions cohérentes et efficaces. Le comble est certainement atteint par l’agglomération parisienne :

    1 municipalité et 1 département pour 2 millions d’habitants de Paris intra-muros

    123 municipalités et 3 départements pour 4 millions d’habitants de la petite couronne qui est devenu un vrai Paris extra-muros

    et cela sans parler de la grande couronne...

    le tout dans le cadre d’une région dont l’efficacité laisse parfois songeur.


  • Nico (---.---.65.28) 10 juin 2005 12:47

    Attention à ne pas confrondre niveau de décision politique et implantation géographique. Certaines Régions ont des antennes départementales, certains départements des antennes locales, sans parler des maisons de services publics.

    Le tout est de trouver un bon équilibre entre cohérence politique sur un territoire et proximité avec les citoyens.

    Deux pistes en ce sens :

    1) Les « nouvelles » (plus tant que ça) technologies : il ne s’agit pas remplacer les agents d’accueil par des machines, mais au contraire de leur donner les outils (bases de connaissance en ligne, centre d’assistance,...) pour les rendre plus polyvalents, et d’automatiser les tâches les plus fastidieuses (pour le citoyen comme pour eux)...ce qui suppose un réel effort de formation de ces agents.

    2) Cette polyvalence est recherchée. Je discutais l’autre jour avec une thésarde qui me racontait que les citoyens, y compris défavorisés, sont prêts à « perdre du temps » dans les transports pour rencontrer des fonctionnaires qui soient capable de traiter leur situation administrative de manière globale et personnalisée, et non plus du style : « moi c’est la sécu, la CAF, je connais pas, et pour les impôts, prenez RDV à l’hôtel des impôts ». Tout ça pour dire que la proximité n’est pas seulement géographique, mais aussi relationnelle.


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