vendredi 3 novembre 2017 - par Robin Guilloux

Droit d’asile pour Sekou Oumar Bangoura !

Guinée: des journalistes violentés dans une gendarmerie - RFI

Guinée : des journalistes violentés dans une gendarmerie - RFI

Pour avoir campé dans la cour de l'escadron de gendarmerie de Matam, pour soutenir un des leurs, détenu dans ces locaux, les journalistes guinéens ont eu droit à un traitement inhumain et dégr...

http://www.rfi.fr/afrique/20171101-guinee-journalistes-gendarmerie-medias

De nationalité guinéenne, Monsieur Sekou Oumar Bangoura, est arrivé à Bourges le 8 août 2015 dans des circonstances particulièrement dramatiques. 

Monsieur Bangoura qui avait déposé une demande d'asile politique auprès de l'OFPRA (Office Français pour les Réfugiés et les Apatrides) vient d'apprendre, le 26 octobre 2017, que sa demande de réexamen du refus de droit d'asile du 12 septembre 2016 avait été rejetée.

Monsieur Bangoura relève de l'article 1 de la convention de Genève du 28 juin 1951 et du protocole de New York du 31 janvier 1967 car il existe des motifs sérieux et avérés de croire qu'en raison de son militantisme, il courrait dans son pays un risque réel de subir des atteintes graves : la peine de mort ou une exécution sommaire, la torture ou des peines ou traitements inhumains et dégradants.

Depuis son arrivée en France, Monsieur Bangoura, qui parle et écrit très correctement le Français, a eu le souci de s'adapter à la société française en prenant des cours auprès de l'association Pégase et l'Odyssée du Savoir à Bourges, auprès du GRETA du Cher et en effectuant un stage à RCF (Radio chrétienne francophone) en Berry.

Voici son témoignage :

Bonjour, je me présente, je m'appelle Sekou Oumar Bangoura et je suis membre de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG), mouvement d'opposition au président de la République de Guinée, Alpha Condé. L'UFDG, auquel j'ai adhéré en 2008, est dirigé par Elhadj Cellou Dalein Diallo.

Dans le cadre de la campagne électorale pour les élections législatives de 2013 et présidentielles d'octobre 2015, j'ai exercé les fonctions de secrétaire général de la section du quartier Madina-Ecole et mené des actions de sensibilisation.

Le 4 février 2015, des gendarmes de la Direction des Investigations Judiciaires (DIJ) ont perquisitionné à mon domicile en mon absence. Le lendemain 5 février, les mêmes gendarmes m'ont arrêté, puis conduit dans les locaux de la DIJ de Matan où j'ai été interrogé, torturé et maltraité (insultes, coups sur la tête et sur la colonne vertébrale...), ce qui a eu de graves répercussions sur ma santé.

Le 7 février, j'ai été interrogé par un gendarme en chef qui m'a reproché mes activités de sensibilisation pour le compte de l'UFDG.

Libéré le 24 février 2015 grâce à l'intervention d'un député de l'UFDG, M. Youssouf Camara, j'ai reçu le 15 avril 2015 un appel de mon père m'informant que les gendarmes avaient déposé une convocation m'enjoignant de me présenter à l'escadron mobile n°1 de Kaloum, ce que je n'ai pas fait, craignant pour ma vie.

Après l'émission d'une troisième convocation, j'ai quitté la Guinée pour me rendre en France où je suis arrivé le lendemain, 8 août 2015.

C'est alors que j'ai appris que les gendarmes étaient à nouveau venus me chercher à mon domicile et que, choquée par ces événements, ma mère était décédée d'une crise cardiaque à l'hôpital Ignace Deen à Conakry, le 15 août 2015.

(Témoignage rédigé avec l'aide de M. Robin Guilloux, professeur certifié de Lettres, membre de l'association Pégase et l'Odyssée du Savoir, à Bourges)




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