vendredi 8 juillet 2022 - par Luc-Laurent Salvador

Du secret de la réussite scolaire à l’abolition de l’échec scolaire !

 L’échec, s’il ne tue pas l’élève le rend-il plus fort ? Il y a quelques sérieuses raisons d’en douter ! Il est temps de songer à l’abolir, au moins dans le cadre scolaire, car le savoir-faire existe. Je l'ai rencontré. Le voici formulé.

 La réussite scolaire n’est-elle pas l’objectif le plus désirable qui soit pour tous les acteurs du monde de l’éducation, de l’élève au ministre ? Qu’est-ce qui pourrait avoir davantage d’importance dès lors qu’elle est ce à quoi tous les efforts et toutes les compétences doivent concourir ?

Toutefois, nous savons bien que tout ne va pas pour le mieux dans notre meilleur des mondes scolaires. Il se pourrait que les choses soient plus compliquées qu’il n’y paraît. La persistance de l’échec scolaire que connaît une large part de la population — grosso modo un jeune sur cinq — comme l’échec systématique de toutes les tentatives de l’institution pour y remédier nous obligent à considérer la possibilité que nous ayons entretenu une vision simpliste de la réalité pédagogique. La réussite scolaire n'y a peut-être pas le statut qu’une approche naïve lui attribue. Elle n’est pas seule en haut de l’affiche. L’échec a lui aussi un rôle de premier plan.

Je suis venu à ce constat lorsque, il y a quelques années déjà, je me suis trouvé fortement sollicité en tant que psychologue scolaire par une enseignante de CP qui voyait bon nombre de ses élèves en grande difficulté et souhaitait mettre tout en œuvre pour les tirer de là. Elle était très énergique mais plutôt nerveuse, un peu comme si sa vie en dépendait. Tout en me trouvant bien aise, je l’avoue, que tous les enseignants ne soient pas comme elle — car je n’y aurais pas résisté — un tel niveau d’engagement professionnel me semblait et me semble toujours respectable, voire même admirable.

Mais un jour, alors qu’elle attirait mon attention sur un nouveau « cas » d’élève en difficulté, je l’ai entendue se plaindre qu’elle prenait la peine de faire tous les jours une dictée à cet élève et, qu’à chaque fois, il obtenait zéro. Elle s’en affligeait car, depuis le temps qu’elle s’y consacrait, elle ne voyait aucun progrès, ses efforts lui apparaissaient vains et elle se demandait ce qui n’allait pas avec cet élève.

Il pourrait sembler qu’il y avait là un constat banal comme on peut en entendre régulièrement dans le milieu scolaire mais la « monstruosité » de ce tableau m’a instantanément sauté aux yeux tant le contraste était grand entre les intentions parfaitement louables de cette enseignante et la cruauté épouvantable de sa tentative.

Comment pouvait-on infliger cela à un enfant innocent, jour après jour, semaine après semaine, peut-être mois après mois ? Echouer complètement, indéfiniment : qui peut résister à une telle violence psychologique, à un tel harcèlement ? Dans un contexte adulte, un tel scénario l’aurait assez vite menée en prison. Mais quand il s’agit d’un enfant nous trouvons cela normal. Nous ne voyons pas la violence des pratiques pédagogiques qui mettent en échec parce que nous les pensons utiles ou même nécessaires. C’est cette croyance qui est anormale.

Tout comme les poissons qui ne connaissent pas l’eau dans laquelle ils vivent, nous ne voyons pas que nous baignons dans une logique perverse et même assez folle que les Shadocks ont fort bien résumé avec l’idée qu’« en essayant continuellement on finit par réussir. Donc : plus ça rate et plus on a de chances que ça marche ! ».

Sans le savoir l’enseignante a appliqué consciencieusement ce principe et n’a vu aucun mal en soi à faire « rater » continuellement son élève. Heureusement, elle a eu la présence d’esprit de me questionner. Mais pour une enseignante avec une vive conscience professionnelle, combien se satisfont de marcher dans les ornières de l’Education Nationale sans se poser de questions ? Combien conservent dans leur inconscient pédagogique cette « division par zéro » que constitue le principe selon lequel « plus ça fait du mal, plus ça fait du bien » ?

Appréhendé sous cet angle presque incroyable, le statut de la réussite scolaire dans l’éducation en général, l’Education Nationale en particulier, pourrait bel et bien poser le problème le plus grave, le plus urgent et, sans doute faudrait-il ajouter, le plus accablant pour la dignité d’une espèce qui se prétend intelligente.

Nul ne peut en douter : tous les enseignants veulent la réussite de leurs élèves mais tout se passe comme s’ils la concevaient avant tout comme un (noble) but que l’on se donne dans l’espoir d’y amener le plus d’élèves possible tout en sachant d’emblée qu’il y aura beaucoup d’appelés et toujours trop peu d’élus. Les médiocres et les mauvais élèves seront légion. Il y a là une fatalité parfaitement identifiée qui s’appelle la « constante macabre », c’est-à-dire, un classement des élèves faisant systématiquement apparaître une bonne part d’entre eux comme étant en difficulté. Si tel n’était pas le cas, si l’évaluation donnait à voir des élèves rassemblés dans un peloton avec sensiblement le même niveau de réussite, celle-ci deviendrait immédiatement suspecte en laissant supposer une trop grande facilité et donc une incapacité à « classer » les élèves. Tout se passe comme si, afin de consacrer les meilleurs élèves, il était indispensable d’en sacrifier quelques-uns, les « mauvais ».

Quand la réussite est ainsi perçue comme un Graal qui vaut largement toutes les épreuves que l’on pourrait endurer pour l’atteindre, on s’imagine volontiers qu’il n’y a qu’à serrer les dents et un peu de courage pour continuer d’avancer... vers une réussite qui viendra en son temps. Quand on met zéro ou tout autre note misérable à un élève, c’est toujours pour la « bonne cause ». Cela semble même n’être que justice et équité pour les autres. N’ont-ils pas été notés avec les mêmes critères ? Où serait le mal dès lors que c’est pour son bien que l’on dit la vérité à l’élève ? Ses tourments ne sont-ils pas supposés l’« aiguillonner » ? Ne vont-ils pas le motiver dans ses apprentissages et se révéler formateurs ? Voilà à peu près à quoi ressemble le mythe fondateur de la non pensée éducative qui préside actuellement à la destinée de nos élèves.

Rien ne le résume mieux que cette blague de l’enfant qui demande à son père : « Dis Papa, c’est encore loin l’Amérique ? » et qui s’entend répondre : « Tais-toi et nage ! ». Il semblerait que, dans l’Education Nationale, la satisfaction, qui vient quand le but est atteint, puisse pareillement être différée à volonté, au moins jusqu’au terme de l’exercice, durant lequel il faudrait supporter ET l’effort sans répit ET l’incertitude sans nom — car pour l’élève rien ne garantit que la réussite sera au bout de ses efforts. C’est précisément cela une épreuve.

L’incroyable tolérance des adultes à la misère psychologique qu’engendre la difficulté ou l’échec scolaire chez nos chères têtes blondes, brunes, noires ou rousses, est ainsi basée sur une méprise tragique consistant à voir la réussite scolaire seulement comme un but à atteindre en négligeant complètement le fait qu’elle peut aussi être non pas seulement un mais LE moyen d’amener... la réussite scolaire.

Se cantonner à la seule idée d’un but distant est proprement délétère car entretemps l’échec conserve son statut de moyen. Cela peut avoir des effets ravageurs sur le positionnement de l’élève dans le cadre scolaire car il a vitalement besoin de réussite « ici et maintenant » afin persévérer dans l’effort. La réussite est l’aliment de ce dernier, c’est pourquoi, ainsi qu’il est bien connu, la réussite dynamise. C’est presque une banalité de le rappeler car tout le monde en est plus ou moins conscient mais la réussite fait entrer dans un cercle vertueux : plus nous avons de réussites, plus nous sommes confiants, engagés et donc enclins à réussir nos challenges à venir. Nous faisons alors de la réussite une habitude.

Quand celle-ci est bien installée, c’est-à-dire, expérimentée au point d’être experte dans un domaine particulier, nous l’appelons une compétence. Or, quand nous comprenons ce que signifie d’avoir acquis une compétence, nous brûlons d’impatience pour nous en servir puis pour en acquérir d’autres et même un maximum car tout être aspire à augmenter son pouvoir d’agir sur le monde. Aucun élève, même complètement rincé par le système, ne perd cela de vue. Comme une plante desséchée ou un escargot qui survit dans le désert de la réussite, l’élève revient à la vie avec le plus minuscule succès qu’il se voit attribuer.

Mettre un élève en réussite c’est l’inscrire dans un cercle vertueux exactement comme, à l’inverse, l’échec inscrit dans un cercle vicieux. Dans les deux cas, il s’agit toujours du cycle ô combien banal de l’habitude qui, dans un cas, engendre l’épanouissement de l’élève alors que, dans l’autre, c’est le découragement, la dépression, la phobie ou pire.

Nous découvrons ici ce cercle aux deux visages que Thomas Merton, sociologue, spécialiste des prophéties auto-réalisatrices, a appelé l’effet Mathieu ainsi nommé car tiré de l’Evangile éponyme qui stipule qu’« on donnera à celui qui a, et il sera dans l'abondance, mais à celui qui n'a pas on ôtera même ce qu'il a » (Mat. 25:29).

En contexte éducatif ceci signifie que celui qui a de la réussite en aura toujours davantage alors que celui qui est en échec ne verra même pas ses petites réussites reconnues. Le stéréotype de l’échec qui lui colle à la peau rendra ces dernières invisibles.

On peut affirmer, en y mettant, bien sûr, toutes les nuances utiles, que telle est bien la situation faite aux élèves dans le système scolaire. La chose est d’autant plus assurée qu’elle se vérifie déjà dans le système familial. En effet, il a été constaté que ce sont les enfants qui ont réussi avec leurs parents — en cela qu’ils se sentent protégés, ils leur font confiance, ils ressentent de l’amour, etc. — qui savent prendre le risque de s’éloigner de ces derniers afin d’explorer un monde qui leur promet toutes les réussites qu’ils désirent. Ces enfants veulent grandir et vont à l’école avec allant. A l’inverse, ceux qu’à la rentrée scolaire on voit pleurant, criant, bavant, trop attachés à leurs parents pour s’en séparer, sont depuis longtemps en échec. Ils se comportent ainsi car ils n’ont pas obtenu l’attention et la sécurité souhaitées de la part de leurs parents. Ils vont à l’école à reculons.

Comme chacun s’improvise parent sans y avoir été formé, c’est à l’école — à ces professionnels que sont les enseignants — de changer la donne éducative en éradiquant le cercle vicieux de l’échec par la mise en réussite immédiate et continuelle de l’élève, de manière à l’installer dans le cercle vertueux de la réussite.

L’école maternelle a longtemps très bien réussi ce challenge, grâce à la place importante qu’y tient normalement le jeu. Il s’agit, en effet, d’une des rares activités scolaires qui garantissent sinon la réussite du moins l’absence d’échec puisque, par définition, les jeux ne sont pas évalués. A l’opposé des situations pédagogiques qui, traditionnellement, pèchent par le caporalisme tatillon de l’adulte, les jeux favorisent le sentiment de réussite notamment dans la dimension du contrôle et/ou du sentiment d’agence puisque, par exemple avec la pâte à modeler, l’élève perçoit immédiatement le résultat des actions dont il a pris l’initiative et il peut de suite s’en attribuer tout le mérite. En jouant un élève peut, bien sûr, connaître des moments de frustrations mais, dès lors que l’adulte ne vient pas sanctionner par un jugement l’inaboutissement des objectifs qu’il s’était fixé, cette situation est grosso modo indolore. Elle n’entame pas son envie d’en découdre avec la « réalité » parfaitement sécurisante du jeu ; il reste tout disposé à relever les challenges qui se présentent et, cela, d’abord, parce que c’est lui-même qui les a choisis. Notons qu’il en va de même pour les apprentissages réalisés sur un ordinateur : celui-ci signale infailliblement toute erreur mais comme il n’est personne, son jugement n’est qu’une information indolore, elle ne sanctionne pas, il n’y a pas faute, de sorte que l’élève conserve intacts son énergie et son engagement.

Malheureusement l’école maternelle d’antan disparaît pour laisser la place à une école étouffant sous la pression de pratiques managériales imbéciles qui demandent du résultat chiffré et, donc, des évaluations quantitatives à tous les niveaux ou presque. L’échec scolaire est alors d’autant plus patent qu’il est engendré par ces pratiques.

Il y a là quelque chose d’intolérable parce que nous savons depuis longtemps comment faire réussir un enfant. Les « pédagogies nouvelles » sont centenaires ! Mais, allez savoir pourquoi — n’en déplaise au sieur Brighelli — elles restent terriblement « nouvelles » dans l’Education Nationale alors qu’avec la méthode Montessori en particulier, elles excellent à mettre non seulement l’élève mais tous les élèves en réussite.

C’est cela que l’Education Nationale ne parvient pas à réaliser alors que, il faut y insister, le savoir faire réussir un élève et donc tout élève existe, au sein même de l’institution. Mais il s’agit d’un des secrets les mieux gardés du monde car il est caché en pleine vue. Il se trouve directement sous le regard de ceux qui font profession de ne pas le voir et de ne vouloir rien en savoir : j’ai nommé les ci-devant enseignants, adossés à toute la hiérarchie, des inspecteurs jusqu’aux ministres.

Ceux qui, dans l’école, détiennent ce secret sont ceux qu’on appelle encore les maîtres G et E. Ce sont les enseignants spécialisés que l’on sollicite pour aider les élèves en difficultés persistantes. Pour donner une image facilitatrice, on pourrait considérer l’école comme un chemin qui traverse la grande forêt des mystères du monde et mène vers l’état d’adulte. Le maître G travaille avec les enfants qui l’ont perdu ou ne l’ont pas encore trouvé de sorte qu’ils sont égarés dans la forêt et ne sont donc pas élèves. Il les ramène vers le chemin en leur (re)donnant le désir d’apprendre, le plaisir d’accomplir leur métier d’élève et, donc, l’envie de se tenir debout sur le chemin de l’école. Le maître E travaille avec ceux qui sont sur ce chemin mais n’avancent pas, ou trop lentement, car ils peinent à surmonter les obstacles placés dessus par leur enseignant afin, justement, de les amener à réaliser des apprentissages, en dépassant ces difficultés.

Toute la perversion du système scolaire et tout l’art de (re)mettre l’élève en réussite tournent autour de ces difficultés. Comme il n’est pas ici possible de développer cet aspect disons, pour faire simple, que l’école fonctionnant comme une usine avec des normes imposées par les programmes scolaires afin de produire de « bons petits soldats » [1], les enseignants proposent à leurs élèves des difficultés standards ou « normales » autant qu’on voudra au sens où elles correspondent à ce qu’une bonne majorité des élèves sont censés réussir au stade « normé » — CP, CE1, CE2, etc. — où ils se trouvent. Ceux qui ne réussissent pas sont le rebut de ce système industriel, ce sont les « mauvais élèves », en « difficultés persistantes ». Idéalement, dans une perspective fordiste qui s’assume, ils devraient être mis à l’écart plutôt que maintenus dans un système qu’ils perturbent et empêchent d’atteindre à l’idéal façon Gattaca.

C’est cette situation « industrielle », normée, qui engendre le besoin irrépressible chez la plupart des enseignants de « ne voir qu’une seule tête ». C’est ce qu’ils disent à chaque fois : « vous comprenez, j’ai vingt-sept élèves, je n’ai pas le temps de faire un cas avec lui ».

Le caractère massif de l’échec scolaire dans l’Education Nationale vient de là et de nulle part ailleurs : l’exposition des élèves à des difficultés « standards » non ajustées à leurs compétences. Et la technique de remédiation employées par les maîtres G et E ou le grand secret que les enseignants s’attachent à ne pas voir car ils en pressentent le coup exorbitant en temps de préparation consiste simplement à :

  1. Identifier les compétences de l’élève, ce qu’il sait faire afin de partir de là.
  2. Proposer ensuite de réaliser quelque chose qu’il sait faire = le remettre en réussite = le remobiliser = le rendre disponible pour affronter de nouvelles difficultés
  3. Lui proposer quelque chose juste un cran au-dessus de ce qu’il sait faire et qu’il a donc toutes chances de réussir, etc.

Il s’agit d’aller en somme de la réussite précédente de l’enfant vers une nouvelle réussite exactement comme lorsque bébé se met debout (réussite initiale) puis fait un pas (nouvelle réussite). Ce dernier consistant en un bref temps de déséquilibre auquel il faut accepter de se risquer pour avancer. De ce point de vue, l’erreur tragique du monde de l’éducation consiste à penser que la réussite scolaire est comme une victoire que l’élève fait sienne au terme d’une longue série d’épreuves, après avoir essuyé des échecs supposément formateurs mais foncièrement paralysants. Or, le fait est qu’un parcours scolaire réussi est vraiment comme une marche à pied : une succession volontaire de déséquilibres rattrapés qui font avancer. Du premier pas au dernier, l’objectif est que chacun soit une réussite. Tomber ne fait pas avancer. Tomber est un échec que l’on doit éviter autant que possible. Lorsque les enseignants auront compris cela, il n’y aura plus d’échec scolaire. La question est donc de savoir pourquoi ne le comprennent-ils pas ?

La clef du désastre actuel tient à la granularité « normée » des obstacles « didactiques » placés sur le chemin de l’élève. Les enseignants croient bien faire en proposant des difficultés « standards » qui conviennent seulement au gros de la troupe. Les élèves précoces et ceux en retard d’acquisition vont avoir des problèmes. Les premiers s’ennuient, les derniers bloquent.

La solution officielle à ce problème a pour nom « différenciation pédagogique ». Le problème est qu’il n’y a pas et, à ma connaissance, il n’y a jamais eu de formation initiale sérieuse sous ce rapport de sorte que la plupart des enseignants s’en tiennent tout naturellement à l’attitude « normative » et renâclent dès qu’on leur demande d’adapter leur pratique aux compétences modestes de tel ou tel élève. Cette propension est telle que les AESH [2] sont généralement assimilés à des sortes de « patch » de normalité qui dispenseraient les enseignants d’une quelconque adaptation de leur pédagogie au handicap des élèves concernés. L’élève handicapé est alors superbement « invisibilisé ».

Les maîtres G et E bénéficient normalement d’une formation qui les rend capables d’une analyse fine des compétences des élèves ET qui les met en donc en capacité de proposer à ces derniers des activités qu’ils vont pouvoir réussir. Ils les redynamisent, leur font acquérir quelques compétences clés et ils accompagnent leur retour en classe en s’assurant que l’enseignant est « aware » quant à la nécessité d’avoir une pédagogie adaptée, c’est-à-dire, différenciée de manière à satisfaire les besoins éducatifs particuliers de l’élève. C’est rien de dire que c’est pas gagné. Mais disons que le principe est là. Encore une fois, il est supposé être connu et la question est de savoir pourquoi non seulement il n’est pas généralisé mais pourquoi, de plus, il est sur le point d’être proprement effacé, les RASED actuels n’étant plus, pour la plupart, que des structures zombies ou éclatées tant la population des enseignants spécialisées a été décimées, l’Outremer offrant une notable exception ?

Je laisse cette question ouverte. Je me contenterai d’observer que la disparition programmée des RASED ne s’est nullement accompagnée d’un approfondissement de la formation initiale des enseignants de sorte que les compétences spécialisées des premiers vont tomber dans l’oubli [3]et plus personne dans l’école ne sera capable de réguler les difficultés « persistantes » des élèves. Celles-ci seront de plus en plus externalisées vers le médical qui, depuis deux ou trois décennies, se fait un plaisir de les transformer en « troubles » divers et autres qui lui permettent d’étendre son emprise grandissante sur l’éducatif.

La libéralisation de ce secteur actuellement prônée par nos élites, gouvernementales ou autres, ne fera qu’aggraver la tendance « normative » et dé-individualisante. On voudra toujours plus de résultat et les enseignants seront encore moins disponibles pour des pratiques différenciées de la pédagogie.

Pour résister à ce scénario cousu de fil blanc, je ne vois qu’une alternative. Elle est logique mais je ne sais pas si elle est réaliste. Il s’agirait d’imposer à l’école une obligation de résultat et pas seulement de moyen comme s’est actuellement le cas. Il s’agirait en somme d’abolir l’échec scolaire en rendant obligatoire la stratégie consistant à partir des réussites de l’élève pour l’amener de manière finement graduée à de nouvelles réussites et ainsi de suite à l’infini, car le processus est « no limit ». Il demande juste un savoir-faire et du temps. Ce sera peut-être plus coûteux sur le papier mais s’il n’y avait plus d’échec scolaire, ce serait une formidable économie de souffrances et nos enfants le valent bien. Le « quoi qu’il en coûte » ne doit pas être réservé aux seuls groupes pharmaceutiques.

L’Education Nationale a (encore) les moyens de réussir. Il est temps qu’elle s’en saisisse en faisant de la réussite un moyen et non une fin. Autrement dit, chaque heure, chaque jour, chaque année, la réussite doit être dans le premier pas de l’élève, pas le dernier.

 

[1] Destinés, comme chacun sait, aux boucheries organisées par l’élite mondiale à l’occasion de guerres qui ne le sont pas moins ou, accessoirement, aux entreprises en guerre économique et nécessitant pour ce faire un personnel formaté, discipliné et docile.

[2] Accompagnants d'Elèves en Situation de Handicap

[3] Malheureusement, avec les évolutions récentes qui amènent à la fourniture de ces compétences en vrac, ils semblent que les impétrants soient de moins en moins capables de remettre les élèves en réussite, que ce soit au plan des apprentissages ou du comportement. Ils se trouvent alors souvent en échec et migrent d’un poste à l’autre en illustrant magnifiquement le principe de Peter : chacun s’élève jusqu’à son plus haut niveau d’incompétence.



100 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 8 juillet 2022 13:39

    Donc, c’est simple, c’est le fait s’être habitué à réussir qui fait qu’on réussit , Remarquez, c’est pas faux. Les « héritiers » de Bourdieu sont tellement persuadés que tout leur est du qu’ils font incosciemment en sorte que ça le soit. On n’est pas loin de la méthode Coué.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 13:57

      @Séraphin Lampion

      Vous m’avez compris, c’est exactement ça : une habitude, donc une « reproduction » : plus je réussis, plus je réussis. La méthode Coué n’en est qu’une mise en application.

      Au niveau sociologique, celui où se situe Bourdieu, il en va de même, sauf que ça s’appelle habitus. Là il s’agit d’une reproduction. Bourdieu a fait un livre avec ce titre. Passeron en co-auteur.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 13:59

      erratum  : il fallait lire « là AUSSI il s’agit d’une reproduction ».


    • Et hop ! Et hop ! 10 juillet 2022 14:35

      @Luc-Laurent Salvador

      Reproduction, voulant dire que les enfants ne tiennent pas toutes leurs connaissances du système scolaire (ce qui est une prétention absurde de ce système), mais aussi en grande partie de leur famille qui transmet ses es connaissances, ses expériences professionnelles ou autres, ses idéaux, ses valeurs morales et esthétique. Bref, les enfants sont les enfants de leur famille, et pas ceux de l’École et de l’État.

      Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que les enfants les plus favorisés dans les concours des grandes écoles sont des enfants d’enseignants (instituteurs, profs de collèges,..) et pas les enfants de riches ni des professions supérieures (magistrats, ingénieurs, médecins, journalistes,..). Tant mieux, il y a des dynasties de médecins, de juristes, de viticulteurs, de musiciens, de menuisiers, de militaires, qui ont un niveau excellent, c’est la bonne reproduction. Le fils de Bourdieu qui est assez médiocre a été pistonné pour faire une carrière universitaire, c’est ça la mauvaise reproduction.

      Un enfant d’immigrés non francophones illettrés n’a que l’école pour s’instruire, il faudra plusieurs générations à cette famille pour atteindre le niveau des meilleurs, sauf enfant exceptionnellement doué, comme il y a toujours eu beaucoup d’exemples.

      Pour en revenir à l’enseignement primaire, il faut qu’il élague tout ce qui est inutile, et se recentre sur son but qui est d’apprendre à tous les enfants avant l’âge de 12 ans à lire, écrire, compter, rédiger un texte de 10 lignes sans fautes d’orthographes, avoir des connaissances élémentaires en géographie, histoire, sciences naturelles, morale et religion.

      Quand on lit que 40 % des enfants à la fin du primaire ne savent pas lire et écrire, c’est un échec aussi monstrueux et honteux pour la profession d’enseignant que pour celles des architectes et des ingénieurs si il y avait 40 % des immeubles qui s’effondrent et 40 % des avions qui ne marchent pas.

      Faire une dictée par jour à un élève de CP, ça paraît invraissemblable.


  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 13:50

    Je dois admettre que l’image est tout sauf parlante. J’aurais préféré celle que l’on trouve sur la page ci-dessous :

    https://www.capital.fr/votre-carriere/les-nouveaux-modeles-de-la-reussite-1144345

    Mais elle appartient à Getty Images et il m’a semblé qu’il valait mieux ne pas piétiner leur copyright.

    Le titre ne m’apparaît pas non plus aussi éloquent que je le l’aurais voulu.

    Espérons que tout cela ne rebutera les lecteurs potentiels...


    • Clark Kent Séraphin Lampion 8 juillet 2022 14:23

      @Luc-Laurent Salvador

      Y aurait bien celle-là, mais bon, tous ceux qui » réussissent » ne sont pas forcément des « winners » qui écrasent les « losers. Ce n’est pas génétique.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 14:39

      @Séraphin Lampion

      Les « winners » sont dans la compétition. Il est dommage qu’avec son système de « rangement » des élèves par la note, l’institution scolaire favorise ce qu’on pourrait appeler une émulation malsaine, en cela que, justement, elle est proprement fondée sur la désignation de « loosers » qui sont, en quelque sorte, les sacrifiés du système sans lesquels celui-ci n’existerait pas.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 8 juillet 2022 14:58

      @Luc-Laurent Salvador
       
       ’’Il est dommage qu’avec son système de « rangement » des élèves par la note, l’institution scolaire favorise ce qu’on pourrait appeler une émulation malsaine, en cela que, justement, elle est proprement fondée sur la désignation de « loosers » qui sont, en quelque sorte, les sacrifiés du système sans lesquels celui-ci n’existerait pas.’’
       
      Et aussi et surtout, favorise le chacun pour soi au détriment de la coopération.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 8 juillet 2022 15:30

      @Luc-Laurent Salvador

      Dans l’ »économie de marché », tout est concurrence (sauf les monopoles mais il n’est pas politiquement correct d’en parler) et tout a un prix.

      Non seulement toute » production » (les devoirs et leçons des élèves en font parti) est évaluée, mais toute personne est censée avoir une valeur, celle qui justifie le salaire ou l’indemnisation des familles après une catastrophe aérienne (les plus « chers » sont les Américains alors que les Sri-lankais ne « valent » pas grand-chose… pour les assurances).

      Tants qu’on sera dans ce système, il ne faut pas espérer voir disparaitre la compétition : une idéologie n’est que le « reflet » des rapports sociaux de production, c’est-à-dire de la vie matérielle des hommes concrets. Et les idées qu’elle véhicule en les présentant comme universelles ne sont qu’une vision du monde justifiant un ordre social existant «  paré de nature et d’éternité » (R. Barthes)


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 19:18

      @Séraphin Lampion

      Barthes a raison. C’est pourquoi il faut tenter d’introduire du dissensus dans les consensus de pacotille qu’on nous présente comme parés « de nature et d’éternité ». C’est ce que je m’applique à faire avec assiduité. La vérité prend l’escalier, mais elle arrive..., soyons patients ! smiley


    • LeMerou 9 juillet 2022 07:50

      @Luc-Laurent Salvador
      Bonjour,

      Echec scolaire ? ou bien réussite collective à tout prix ?
      Que n’a t-on pas lu ou entendu sur ce système, destiné initialement à faire disparaître les « élites » au profit d’un ensemble. Avec cette idéologie fallacieuse que les meilleurs doivent entraîner les plus faibles dans une sorte d’harmonie bienveillante.

      Curieusement ce système a été mis en place par des « élites », c’est étrange de vouloir scier la branche sur laquelle ont est assis.

      Ne pas admettre que dans une société tout le monde n’est pas égal, surtout sur le plan « de la réussite scolaire » est une hérésie sans nom, c’est de la pure idéologie, ayant entraîné nombre de réformes incalculable sur la méthode. 
      Il fallait au nom de cette idéologie briser le cercle, en commençant par les « notations » stigmatisantes, pour les remplacer par des éléments finalement tout aussi significatifs finalement, puis les grands principes de l’épanouissement individuel, abolissant sournoisement les contraintes réelles, les limites qui demeure et demeureront.

      Apprendre n’est pas aisé, certain le font facilement, d’autres non et il faut l’accepter, apprendre est une chose que l’on fait toute sa vie avec plus ou moins de bonheur.
      Il existera toujours une sorte de jalousie entre ceux qui « réussissent » et les autres.

      Et d’abord, c’est quoi les canons de la « réussite » finalement ? 
      Un ensemble de valeurs fixées par des individus « élites » pendant cinq ans ?

      Vouloir à tout prix une sorte d’uniformisation globale de l’individu tient plus du roman d’anticipation qu’autre chose. Vouloir gommer à tout prix et dès l’école les différences, nous donne ce que l’ont à aujourd’hui. 

      C’est fou comment parfois l’humain au nom de grands principes, cherche à tout prix, à briser quelque chose qui à toujours fonctionné, certes avec des inégalités, mais qui était très fonctionnel. Ne nous étonnons pas aujourd’hui des problèmes du monde de l’enseignement. 


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 18:04

      @LeMerou

      Vous vous trompez d’adversaire. Vous confondez le fait que je parle de la possibilité très réelle, psycho-logique, de mettre tous les élèves en réussite et je-ne-sais-quel égalitarisme promu par les progressistes depuis des lustres sous couvert d’une certaine école prétendument démocratique sous prétexte qu’elle réduirait les inégalités sociales. CE DONT JE PARLE N’A RIEN A VOIR AVEC ça. Je ne peux pas dire mieux. Relisez-moi pour vérifier... smiley


  • vieuxgrincheux 8 juillet 2022 15:06

    Bonjour

    Etant vieux et stupide je n’ai absolument pas compris le point de départ : pour vous, que signifie les mots « réussite scolaire » ??? Ca se reconnait à quoi une « réussite scolaire » ?? Ca implique quelles connaisssances/compétences ???


    • Xenozoid Xenozoid 8 juillet 2022 15:10

      @vieuxgrincheux

      Ca implique quelles connaisssances/compétences ???
      perdre sa vie à la gagner


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 15:24

      @vieuxgrincheux

      Vous avez raison, j’ai pris ça pour une évidence et ça ne l’est pas. La réussite scolaire c’est quand un élève se sent en réussite alors qu’il est à l’école. Il n’y aucun critère qui soit certain ou objectif en la matière car il s’agit avant tout d’un sentiment qu’on peut avoir alors qu’on se trouve en classe SEGPA ou en ULIS et que tout à coup, on reprend confiance en soi. Cela peut mener très loin, jusqu’à réintégrer le cursus ordinaire et faire des études longues. 

      Mais pour vous répondre de manière prosaïque, je dirais que j’ai ici pensé à la réussite scolaire comme tend à le faire le membre d’un RASED, cad , dans la perspective d’y amener ceux qui sont désignés comme étant en échec scolaire. Sous ce rapport, ne plus être en échec scolaire, avoir réintégré le groupe classe, le peloton, c’est clairement une réussite, c’est ça l’objectif. D’où l’idée d’abolition de l’échec scolaire : il faut en sortir.


  • Malika 8 juillet 2022 15:11

    Quel bonheur d’entendre que tout enfant est capable de réussir et que cela n’est pas un voeu pieu mais une réalité !

    Ce que je regrette profondément c’est le manque de formation des enseignants dont je peux témoigner car à mes début, on m’avait parlé séance, séquences, programme mais sans jamais réellement m’expliquer comment mettre un enfant en réussite. A croire que c’est un secret bien gardé ou alors...nos formateurs ne le connaissent pas ! 

    Pour rebondir sur ce que vous avez dit concernant le premier pas...je me souviens qu’une fois en passant devant la classe de petite section, j’ai entendu une ASEM demandé à un enfant « mets tes baskets » alors que l’enfant demeurait immobile face à elle en tenant entre ses deux petites mains un côté de sa chaussure. Quelques minutes plus tard, je suis repassé par cette classe et j’ai vu le même enfant debout avec sa chaussure qui attendait...alors que l’adulte était parti. Alors je lui ai dit « tu veux que je t’aide à mettre ta chaussure », il a hoché la tête et je l’ai aidé. Ce n’est pas seulement dans les classes que nous mettons en échec les enfants mais aussi dans le quotidien (les chaussures, les toilettes, la cantine...). 


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 8 juillet 2022 16:12

      @Malika
       Pourrais-je conseiller de voir la vidéo « Les petits disciples de Platon »


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 16:42

      @Malika

      Le fait que tout élève soit capable de réussir est un principe éducatif qui a été clairement posé (comme principe d’éducabilité) mais sur lequel on a pas gardé les projecteurs allumés de sorte que nombre d’enseignants l’oublient et renoncent alors à tenter de faire progresser certains de leurs élèves qui dépassent le registre de leurs compétences professionnelles. C’est toujours une catastrophe et il importerait que les enseignants n’oublient jamais cela : tout élève peut réussir à chacun des pas de la progression qu’on lui propose si celle-ci est fondée sur une connaissance de ses capacités et qu’elle est suffisamment graduée en fonction du « champ conceptuel » du domaine considéré (clin d’oeil à Gérard Vergnaud ! smiley ).

      Pour ce qui est de la formation des enseignants, elle est faite sur la base des recherches en sciences de l’éducation et il me semble que malheureusement la technicité le dispute à la spécialisation des sujets traités de sorte qu’on reste férocement dans l’abstrait et bien loin des contingences du quotidien enseignant. La conduite de classe, la régulation des conduites, la mise en réussite telle que je l’évoque, tout cela ressortit à une « vieille » pédagogie qui a complètement disparu des tablettes des ESPé.

      Enfin, concernant l’accueil de l’élève en maternelle et notamment l’aide qui peut lui être apportée lorsqu’il se trouve en détresse, il me semble que cela contribue directement à nourrir le sentiment de contrôle sur son environnement, notamment social, dont il a le plus grand besoin pour se sentir en confiance (en les adultes, en lui), cad, « en réussite » et être prêt à se risquer aux situations d’apprentissage qu’on lui proposera. Des petits gestes anodins peuvent ainsi avoir une immense importance pour son avenir. Ici l’effet papillon joue à fond smiley


  • Albert123 8 juillet 2022 15:44

    « Comment pouvait-on infliger cela à un enfant innocent, jour après jour, semaine après semaine, peut-être mois après mois ? Echouer complètement, indéfiniment : qui peut résister à une telle violence psychologique, à un tel harcèlement ? »


    c’est de l’humour ?

    fabriquer des crétins ne suffit plus, il faut en plus en faire des chochottes qui vont s’effondrer à la 1ere micro contrariété.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 16:46

      @Albert123

      Non ce n’est pas de l’humour.
      Et je suppose que votre boutade n’en est pas non plus.
      Vous semblez convaincu qu’il faut élever les enfants à la dure.
      Je suis d’accord mais à condition que les protections qui sont accordées aux adultes leur soient aussi accordées.
      Car les adultes sont de loin les mieux protégés.
      Ils n’en sont pas des chochottes pour autant.


    • Albert123 8 juillet 2022 17:22

      @Luc-Laurent Salvador

      « Vous semblez convaincu qu’il faut élever les enfants à la dure. »

      le gamin ne reçoit pas des coups de ceinturon de la part du prof pour une dictée pleine de fautes, arretez de délirer.

      c’est juste que tous les 6 mois la chochotterie progresse et que ce qui était encore il y a peu considéré comme négligeable devient une insupportable violence qui serait la cause de la médiocrité ambiante.



    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 19:14

      @Albert123

      Je ne pense pas du tout être dans ce discours. Encore une fois fois je ne fais pas dans le victimaire. Mais attention, vous semblez vous-même être sur cette mauvaise pente à vous plaindre ainsi des progrès de la chochotterie smiley


  • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 8 juillet 2022 16:03

    Les échecs sont plus intéressants que les réussites. Qu’est-ce que nous apprenons à l’école ?

    Les programmes scolaires sont ainsi fait, qu’ils apprennent tout ce que vous trouverez sur Internet ou dans les livres spécialisés dans la matière que vous suivez.

    Ce n’est pas le diplôme qui est intéressant, l’école a fait son job.

    c’est que vous ferez ensuite personnellement avec l’invention de ce que vous avez appris.


    • Réflexions du Miroir Réflexions du Miroir 8 juillet 2022 16:05

      Connaissez-vous l’enseignement par l’autre bout ?
      C’est évidemment un peu plus cher....


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 16:51

      @Réflexions du Miroir

      Ce qui est intéressant ce n’est pas l’échec de la personne, mais seulement celui de ses tentatives de sorte qu’il va devoir adapter son répertoire de compétence. Le jeu réalise cela à merveille et il ne met pas en échec. Sauf, bien sûr, lorsqu’il s’agit d’une compétition et qu’on veut soulever le trophée unique !

      Pour ce qui est de la créativité, elle est presque orthogonale, oblique ou indépendante du système scolaire. Ce dernier peut la tuer mais celle-ci se nourrit de sa propre activité, elle fait feu de tout bois et pourra bien sûr faire son beurre des apprentissages scolaires.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 17:04

      @Réflexions du Miroir

      Non, je ne connaissais pas. Merci. Cela me semble très bien a priori.
      Mais pour en juger il faudrait que je lise un livre qui en expose les principes de manière détaillée.


  • Léon 8 juillet 2022 16:23

    Si on en revenait à des choses simples et indispensables qui furent un temps le socle de la formation des enseignants (du moins du primaire) dispensée dans les Écoles normales fermées par Petain et Jospin.
    Developpement physique et psychologique de l’enfant (Binet, Piaget, Wallon...)

    Buts pédagogiques : Pauline Kergomard, « instruire un citoyen » 3 Republique

    Montessori : éduquer un bon producteur et serviteur État fascite italien 

    Respecter une progression, les capacités des élèves (genre :ne pas demander en seconde à lire in extenso « L’éducation sentimentale »)

    En finir avec la bouillie psychologisante à base de pitié et de fausse empathie 


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 16:57

      @Léon

      Les Ecoles Normales ont été rouvertes après Pétain vu que j’y suis passé. 
      Je vois que vous avez de bonnes lectures psychopédagogiques.
      Wallon et Piaget sont des valeurs sûres mais je crains qu’elles n’aient perdu quelque peu de leur lustre passé.
      Enfin, bien d’accord pour se tenir à l’écart de la « bouillie psychologisante à base de pitié et de fausse empathie ».
      J’espère que vous n’avez rien vu de tel tant mes écrits.
      Je suis anti-victimaire au possible.


    • Léon 9 juillet 2022 11:03

      @Luc-Laurent Salvador
      si les exemples d’enseignants que vous avez pris sont représentatifs, alors il est plus que temps de revoir le contenu pédagogique des espés 
      si non, il s’agit rien de plus qu’une attaque classique contre le service public


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 18:10

      @Léon

      Il y a bien une attaque contre le service public qui se fait par la mise au charbon (ou dans l’arène) de personnels insuffisamment formés pour affronter les enjeux éducatifs actuels suscités par une population en totale perte de repères, tant les parents que les marmailles. La formation s’est effondrée, les exigences de la situation se sont considérablement accrues. A un moment ça va se vautrer et c’est le privé qui tirera les marrons du feu.


  • Eleostearique 8 juillet 2022 17:11

    Parlons des dédoublements de classes de CP et CE1, qu’est-ce que cela a changé dans les pratiques des enseignants ? Pour la grande majorité : RIEN.

    Les enseignants continuent de faire du frontal, de donner à TOUS LES ELEVES la même chose pour montrer qu’ils ont de l’ambition pour leurs élèves ! ou alors ....pas de temps pour réfléchir et mettre en place une différenciation !

    Et ce qui est étonnant c’est cette constante macabre qui se retrouve dans ces classes à effectif moindre : que tous les élèves puissent réussir par exemple dans une école en REP+ serait inimaginable, mais dans le privé, cela va de soi.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 18:57

      @Eleostearique

      Oui, vous mettez le doigt sur une question très sensible.
      Je pense que cette expérimentation est un complet fiasco.
      Vous confirmez que la différenciation pédagogique n’a pas progressée alors que le nombre d’élève a été divisé par deux.
      Faute d’encadrement sérieux, cela a été simplement une occasion pour de (mauvaises) habitudes de travail de se perpétuer.
      C’est la formation qui est déficitaire ici.
      Mais les ESPé étaient-ils en capacité d’amener la révolution pédagogique qui aurait pu et du se mettre en place ? Il est permis d’en douter.
      On ne peut plus compter que sur les individualités, pas sur le système, il n’a plus de gouvernail.

      Le plus inimaginable est qu’en REP+ il n’est pas rare que la « constante macabre » soit restée sensiblement constante numériquement parlant... alors que la classe a été divisée par deux.

      Tout se serait-il passé comme si les enseignants ont cru qu’ils allaient pouvoir « lever le pied » ? Il serait intéressant que des recherches aient été menées sous ce rapport.


  • BuSab 8 juillet 2022 17:52

    Quelques questions à l’auteur de cet article magistral :

    Pour vous :

    La frustration est-elle un moteur ?

    Quelle(s) différence(s) faites-vous entre frustration et échec ?

    Peut-il y avoir réussite sans échec ?

    L’ennui est-il un moteur de l’imagination ?

    Connaissez-vous les principes des 4 « faire » et les principes des 4 « jouer » ?

    Connaissez-vous la théorie des 12 besoins fondamentaux ?

    Comment passe-t-on du ressenti à la compréhension ?

    Comment passe-t-on de la compréhension à l’acquisition ?

    (Vous avez quatre heures...)

    Cordialement

    BuSab


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 19:08

      @BuSab

      Merci pour le compliment, ça fait plaisir !

      Pour répondre à vos questions, non la frustration n’est pas un moteur.
      La frustration c’est une pression qui poussant à l’action se trouve entravée parfois de manière définitive.
      Quand l’obstacle n’arrête pas, il peut néanmoins susciter des embardées qui donnent une impression de dynamisme, d’énergie qui pourrait expliquer qu’on la voit comme un moteur, mais ce n’est pas le cas.
      C’est l’énergie qui est motrice, pas le fait qu’elle soit entravée par un obstacle.

      L’échec c’est quand une action reste inaboutie et qu’elle se trouve « socialement » sanctionnée comme telle. Avant la sanction sociale, il y a seulement une tentative, un essai inabouti, non réussi, pas un échec. Un individu seul peut se sanctionner socialement par l’imagination d’un entourage évaluateur.

      Non, l’ennui n’est pas un moteur de l’imagination, seulement une circonstance favorable.

      Pour les deux points suivants la réponse est non, je ne connais pas. Vous avez des références ? Je suis curieux.

      Enfin, comme je n’ai pas 4 heures, je vais m’en tenir là, je compte sur votre compréhension.


  • Pie 3,14 8 juillet 2022 19:04

    Quand vous parlez de choses que vous connaissez vraiment vous dites des choses intéressantes. De fait, contrairement à l’idée commune le système scolaire français est très sélectif et laisse trop d’élèves sur le bord de la route. C’est lié en partie aux rythmes annuels qui imposent une obligation de compétences sans tenir compte assez du rythme des enfants. C’est particulièrement important pour le primaire. En Finlande me semble-t-il, les enfants disposent de cinq années pour valider ses compétences et peuvent plus facilement progresser à leur façon.

    Il y a aussi les conditions matérielles du métier d’enseignant. Demander à des instits de gérer l’hétérogénéité de leur classe avec souvent des effectifs importants, ajouter des enfants en situation de handicap avec leurs AVS peu formées et payées au lance pierre, imposer des évaluations nationales qui ne correspondent jamais à ce que les élèves savent faire à ce moment et ne servent à personne, multiplier les prises en charge individuelles pour les élèves diss quelque chose sans que personne n’ai vraiment une vision globale des problèmes, ces conditions rendent la tâche difficile.

    Je ne suis pas professeur des écoles mais je tiens ce discours d’amis proches qui ont le sentiment de savoir ce qu’il faut faire et de ne pas pouvoir le faire. C’est une situation déprimante. Ils disent aussi que l’institution met beaucoup de moyens pour les élèves en grande difficulté sans beaucoup de résultats et délaisse ceux dont les problèmes sont moindres mais nécessiterait plus d’attention.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 8 juillet 2022 19:12

      @Pie 3,14

      Je vous retourne le compliment : vous me semblez bien renseigné. Je suis d’accord avec tout ce que vous avez exposé. C’est un aperçu correct de la situation désastreuse et/ou désespérante du système scolaire.


  • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine SAVING-Private-ASSANGE 8 juillet 2022 19:54

    Quand je lis ton Article et certaines réponses que tu as faites, il me vient à l’esprit cette réflexion d’un essayiste à la mode.

    Il constate que la nouvelle société place chaque individu au dessus de l’intérêt général.

    Je ne suis probablement pas le seul à penser que la démarche sociale devrait consister à :

    réfléchir une société harmonieuse,

    trouver la place de chacun dans icelle selon sa combinaison affinité/aptitude.

    Pour autant que les intérêts de la Grande Amérique ne soient pas contrariants...


  • Lucadeparis Lucadeparis 8 juillet 2022 20:23

    J’ai cherché « sélect- » dans le texte et les commentaires et il n’apparaît qu’une fois jusqu’ici.
    Il apparait clairement que l’école sert à une sélection verticale, c’est-à-dire hiérarchiques, entre élites et peuple, avec la reproduction soulignée par Bourdieu, c’est-à-dire qu’en ressortent les mêmes que ce qui y rentrent (avec une prime pour les enfants d’enseignants), reproduction censée légitimer les inégalités en fait déjà là à l’entrée.
    Cette sélection n’est pas horizontale dans le sens qu’il ne s’agit pas de sélectionner selon des compétences et préférences, mais par exemple d’utiliser les mathématiques afin de sélectionner qui fera des études de médecine...
    Il y aussi cet aspect de compétition individuelle plutôt que de formation à la collaboration.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 05:19

      @Lucadeparis

      Oui, mais ça c’est le niveau sociologique au sieur Bourdieu. Je suis tout à fait d’accord sur l’existence de cet habitus mais ce qui m’a intéressé ici c’est de comprendre comment ça se passe dans la tête des enseignants pour qu’ils en arrivent à se convaincre qu’ils font ce qui est juste en déclarant un élève « mauvais » et en faisant en sorte qu’il reste en échec.
      ça passe par la logique du produit standard : si le produit n’est pas standard, s’il ne respecte pas les caractéristiques de son groupe, il est en tort, il est mauvais.
      Et je vérifie cela en le soumettant à des épreuves standardisées qui vont le mettre en échec.
      Dans cette perspective les enseignants spécialisés qui le remette en réussite et le font progresser, démontrant ainsi qu’il est un élève capable sont presque des emmerdeurs, des empêcheurs de sacrifier en rond, cad, en douce.
      Le complotisme de classe de Bourdieu ne m’intéresse pas ici. Il n’entre pas en ligne de compte car l’attention est portée sur la manière dont se construit la marge alors que l’élite a ses rejetons dans la norme.


    • Eric F Eric F 9 juillet 2022 09:42

      @Lucadeparis
      ’’ reproduction censée légitimer les inégalités en fait déjà là à l’entrée’’
      C’est attribuer une intention délibérée à ce qui constitue un état de fait.
      En fait le milieu des pédagogues et enseignants est plutôt idéologiquement de gauche et favorable à l’égalité des chances, mais de facto l’imprégnation culturelle de l’enfant a un rôle déterminant, et aussi la pression des parents et du milieu en vue de la réussite.
      Il n’y a pas exclusivement le niveau social qui entre en compte, mais plus largement l’environnement, ainsi ’’le quart nord-ouest, avec la Bretagne et les Pays de la Loire où les communes en réussite scolaire paraissent bien plus nombreuses que ce que laisse attendre le milieu social’’ au contraire, ’’le pourtour méditerranéen a des résultats assez bas’’ (ref). A quoi s’ajoute des facteurs ethno-culturels plus favorables ou plus hostiles à la culture de référence représentée par l’enseignement.


    • troletbuse troletbuse 9 juillet 2022 10:13

      @Eric F
      J’ai l’impression que vous aimez bien vous regarder « écrire » smiley
      Et alors, qu’est-ce qu’on fait ?


    • Eric F Eric F 9 juillet 2022 11:07

      @troletbuse

      Au moins j’ai le plaisir de t’avoir comme lecteur attentif smiley



  • Clocel Clocel 8 juillet 2022 20:43

    Une pensée pour les mômes sénégalais, de Casamance et de Gambie, pas trop emmerdés par leur cursus scolaire et capables de se démerder avec à peu près n’importe quoi rien qu’en observant et en harcelant les sachants, parmi les leurs ou les oiseaux de passage...

    Ils sont « présents » à 110%, tout le temps !

    La première fois où j’ai vu les tripes d’un Iphone, c’était là-bas, opération réussie, remplacement de la prise du chargeur avec des outils qui n’auraient pas fait rougir le forgeron du coin.

    Nos mômes sont pourris par une société délétère qui ne leur permet même plus de rêver, de s’ennuyer, de découvrir leur propre moyens d’expression, leur voie propre.

    Ils ne sont même plus curieux, ils sont éteints, souvent...

    Quel gâchis.

    Ma nostalgie d’enfance, c’est avant tout un ennui d’une grande richesse, d’une grande qualité.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 05:37

      @Clocel

      Complètement d’accord avec le sentiment de gâchis. Le virtuel kitsch de l’école et du cyberespace est abêtissant comparé au réel de la débrouille dans la vraie vie.

      Je me fais à l’idée que, lorsqu’on a à le connaître, l’ennui est une sorte de miroir, il nous met face à nous-même. Mais pour qu’il soit « riche », il ne doit pas se produire à l’école qui est alors comme une prison dont on ne s’évade qu’en rêvant.


  • eric 8 juillet 2022 20:56

    Traitements que la morale réprouve, infligés à des lépidoptères.

    De nombreuses écoles, en particulier confessionnelles, en milieux défavorisés, avec des publics fragiles, des enfants en difficulté, ont prouvé qu’il était possible d’obtenir d’excellent résultats. Même avec les autistes. La condition ? Échapper aux pédagogistes et services sociaux progressistes français. Alors on arrive à sortir des difficultés presque tous les enfants. L’armée fait cela très bien aussi ( école des mousses, cursus outre mer, etc...

    Notre école, et nos gosses, sont victimes du socialisme français au sens large. Français, parce qu’en Russie ils arrivaient vraiment à donner leur chance à la majorité.

    Notre école, est désormais irréformable. Il faut la casser et y insuffler de la démocratie. Quand les parents auront droit à la parole, on arrivera à quelques chose. Avec des syndicats obtus, favorables à l’autogestion dans les centrales nucléaires ou les multinationales, à ce que l’ OS participe à la définition de la stratégie, mais hostiles à ce que des parents aient une opinion sur l’éducation de leurs propres gosses, on arrivera à rien.

    Il faut caser l’église scolaire et son obscurantisme !


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 05:49

      @eric

      Je suis bien d’accord sur l’importance d’être du côté des parents. C’est vraiment eux qui ont besoin d’être défendu face à une « corporation » toujours dans la tentation de faire bloc pour défendre son territoire.
      Les syndicats n’ont, à mes yeux, qu’un rôle mineur dans ce désastre.
      J’insiste sur l’idée qu’on réussit comme enseignant quand l’objectif est d’abord de mettre chaque élève en réussite, pas d’évaluer le groupe.
      C’est pourquoi je ne crois pas qu’il faille casser l’école. Il faut faire toucher du doigt à chacun de ses acteurs le caractère « bête et méchant » du système actuel, sa violence obtuse.


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine SAVING-Private-ASSANGE 9 juillet 2022 10:10

      @eric

      Quand les parents auront droit à la parole


      Quels parents ? Ceux qui donnent systématiquement raison à leur progéniture
      Pour ma part, je fais davantage confiance à des Associations où les parents se concerteraient avant de s’exprimer d’une seule voix.
      Le cafarnaüm, c’est ingérable chacun en conviendra.


    • Eric F Eric F 9 juillet 2022 11:24

      @eric
      ’’Notre école, et nos gosses, sont victimes du socialisme français au sens large. Français, parce qu’en Russie ils arrivaient vraiment à donner leur chance à la majorité’’
      Vous évoquez le système d’éducation dans les ’’démocraties socialistes’’, eh bien c’était un système très enrégimenté et discipliné, il ne s’agissait pas de donner la parole aux enfants ou au parent sur le contenu de l’enseignement, mais enseigner un programme dans le cadre d’une idéologie. Cela donnait effectivement une chance à la majorité, en sélectionnant à chaque étape selon les capacités. (ref)


    • eric 10 juillet 2022 10:33

      Non, c’est un système ou il existe une communauté éducative qui inclue les familles. Oui, il y avait une certaine rigidité. Par exemple, peu de latitude pour varier les matériels pédagogiques localement. En revanche, dans les réunions de parents d’élève, on discute de tout, y compris le rythme, la charge de travail, la pédagogie.
      La position des enseignants gauchistes français est traditionnellement « on ne donne pas de conseil à son garagiste » ( un ministre syndicaliste de Mitterrand). Comme l’école est censée rééduquer les enfants pour en faire des « humains » nouveaux, il y a peu de prise en compte de l’environnement et de la ressource que sont les familles. Au contraire. Dans « la fin du village » de Le Goff, vous pouvez lire comment des instits « rurbains », écolos en chambre, dévalorisent les savoirs des gosses sur la nature, acquis par le contact familial, expliquent aux gamins des petits commerçant que leurs parents sont des voleurs puisqu’ils « vendent plus cher qu’ils n’ont acheté », etc...


  • Jean Keim Jean Keim 8 juillet 2022 22:46

    Donner l’envie d’apprendre.

    Remettre le savoir à sa place, il n’est qu’un outil mais jamais il ne devrait devenir un objectif en soi.

    Et le plus important, percevoir clairement la nature de la pensée, comment enseigner de jeunes esprits si l’enseignant ne fait que restituer ce qu’il a emmagasiné au cours de ces études, de même comment espérer que les jeunes esprits deviennent des êtres humains harmonieux, en fait un bien précieux pour la communauté, s’ils ne perçoivent pas en quoi consiste cette activité si prégnante qu’est la pensée.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 05:58

      @Jean Keim

      L’envie d’apprendre, les enfants l’ont. Il faudrait juste leur donner les moyens en leur laissant la liberté de se déployer en intelligence et compétence. Il est clair que le savoir ne joue ici qu’un rôle secondaire.
      Quant à éduquer au fonctionnement de la pensée, je le ferais bien dans le contexte d’une éducation au fonctionnement de la psyché, cad non seulement de la pensée, mais aussi des affects et, surtout, de la conation, à savoir tout ce qui relève de l’intention, du désir, de l’effort etc. et, notamment, l’importance des « choix » que l’on fait dans la vie.
      C’est pourquoi je prône la psychoéducation à l’école (des ateliers psycho plutôt que philo) avec une association qui s’appelle EDUCAPSY  smiley


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 9 juillet 2022 08:03

      @Luc-Laurent Salvador
       
       ’’ ... je prône la psychoéducation à l’école ... ’’
       
      Je pense que ce serait une fausse bonne idée.parce que ce n’est pas une science, qu’il n’existe pas un consensus scientifique, et que nous manquerions cruellement d’éducateurs compétents.
       
      À ce sujet, renseignez vous sur ce qu’est la psychologie évolutionniste :.
       
      La génétique néolibérale : les mythes de la psychologie évolutionniste", publié aux Editions de l’éclat.
      , par Susan McKennon professeur au département d’anthropologie de l’Université de Virginie.
       
      Le rôle de l’école républicaine n’est pas d’éduquer, encore moins de former, mais d’instruire : l’éducation relève de la famille et du milieu social ; la (les) formation(s) relève(nt) de l’école capitaliste..


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 9 juillet 2022 08:14

      @Francis, agnotologue
       
       La génétique néolibérale : les mythes de la psychologie évolutionniste« , publié aux Editions de l’éclat.
       
      « La psychologie évolutionniste (ou évopsy) se veut être la science autoritaire de la « nature humaine ». Ses défenseurs (qui commencent à sévir en France depuis quelques années) ont réussi à construire une tour d’ivoire tout en gagnant une large audience et une influence notable sur les discours publics. Mais quelle réponse propose réellement la psychologie évolutionniste en ce qui concerne le langage, la sexualité ou les relations sociales ? « Aucune… » répond Susan McKinnon.
       
      Rappelons que la psychologie évolutionniste est une branche de la psychologie culturelle qui pense l’être humain à partir de la théorie de l’évolution biologique darwinienne, supposant donc que le cerveau, tout comme le corps, est le produit d’une évolution. Elle a pour objectif de démontrer que l’être humain raisonne en fonction de « modules mentaux » innés, et qu’il existe une seule nature humaine universelle formatant les diverses cultures du monde. Or, le fait de considérer qu’il existe une nature humaine unique (et que la culture soit fabriquées par l’homme) est théoriquement suspicieux, notamment aux yeux des anthropologues (cf. les travaux de Marshall Sahlins, Eduardo Viveiros de Castro, Philippe Descola).
       
      Susan McKinnon démontre que la psychologie évolutionniste est une « pseudo-science » qui transforme la génétique évolutionniste en un mythe sur les origines de l’homme ; plus grave, ce mythe est modelé par des valeurs néo-libérales et repose sur une compréhension ethnocentrique des concepts de genre, de relations sociales, de parenté. Un ouvrage indispensable pour lutter contre certaines idées pseudo-scientifiques qui n’ont aucun fondement anthropologique, mais qui arrivent néanmoins à produire leurs effets néfastes dans les appréhensions du monde et des autres qui sont les nôtres. »
       
      Quatrième de couverture : « À l’heure où les idées politiques sur les »valeurs familiales" divisent l’opinion, les psychologues évolutionnistes affirment être les seuls à pouvoir donner une juste interprétation à ces valeurs. A une époque où les idées sur le sexe et le genre connaissent une évolution sans précédent et sont profondément contestées, les psychologues évolutionnistes racontent comment la différence entre les genres sexuels s’est fixée une fois pour toutes dans l’histoire de l’évolution humaine et génétique. Alors que les principes en vertu desquels les êtres humains souhaitent organiser la société nous sont devenus accessibles, la psychologie évolutionniste réduit les relations humaines à un réflexe d’auto-maximisation des gènes régi par la sélection naturelle. A l’heure où l’économie néolibérale anglo-saxonne assoit son empire, tout en étant profondément critiquée, les psychologues évolutionnistes nous servent une théorie de l’évolution offrant une explication naturelle aux valeurs néolibérales (notamment en ce qui concerne le clonage). Bref, au moment où l’urgence de comprendre toutes les nuances de la complexité et de la variété de la vie sociale se fait profondément ressentir, la psychologie évolutionniste témoigne, par les mythes et les fables morales qu’elle propage, d’une approche extrêmement réductrice. Comme le démontre brillamment Susan McKinnon, ce récit détruit non seulement toutes les preuves qui témoignent de la créativité humaine et de la diversité culturelle dans le monde, nais il restreint considérablement notre champ d’investigation. »
       
       
       On l’aura compris : faire de la psychoéducation à l’école serait aussi terrifiant que vacciner tout le monde contre le rhume des foins.


    • Jean Keim Jean Keim 9 juillet 2022 12:23

      @Luc-Laurent Salvador

      Il m’a fallu plus de vingt ans et de bonnes rencontres pour comprendre, entre autres, que Napoléon n’était pas un homme sympa mais en fait rien d’autre qu’un tyran, idem pour percevoir que les religions chrétiennes n’ont strictement rien à voir avec le message originel tel que l’on peut le découvrir (enlever le voile) dans les Évangiles.

      Comme quoi il ne faut pas désespérer, ceci dit je vous cite :

      << Quant à éduquer au fonctionnement de la pensée, je le ferais bien dans le contexte d’une éducation au fonctionnement de la psyché, cad non seulement de la pensée, mais aussi des affects et, surtout, de la conation, à savoir tout ce qui relève de l’intention, du désir, de l’effort etc. et, notamment, l’importance des « choix » que l’on fait dans la vie. C’est pourquoi je prône la psychoéducation à l’école (des ateliers psycho plutôt que philo) avec une association qui s’appelle EDUCAPS >>

      Vous êtes sérieux ! Vous prôner, vous voulez éduquer les enfants avec déjà un objectif en vue, et tout un vocabulaire abscons, ça c’est toujours l’école de la république qui ne fait que prendre l’éducation à l’envers.

      Pouvons-nous imaginer une société dans laquelle les jeunes esprits perçoivent clairement la nature de la pensée, sans définition, sans cadre de référence ? Juste une aperception ? Un changement profond verrait le jour.

      Il n’y a pas de liberté, de vérité ni de vertu possibles sans cet état d’esprit, c’est la condition sine qua none pour que l’intelligence s’invite à son heure.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 18:19

      @Francis, agnotologue

      Vous avez raison, au moins en principe. 
      Cad qu’en l’état actuel la psychologie, c’est les Balkans, ou « une maison divisée contre elle-même ».
      Cela reste une science, mais elle est jeune et ça part un peu dans toutes les directions.
      Certes, on arrive à faire des cours, des traités, des manuels ou des encyclopédies, donc il y a un minimum de consensus sur certains points mais c’est clair que sur à peu près tous les points, il y a surtout des controverses.

      Pour ma part, j’ai trouvé désastreux, le mot est faible, l’enseignement de psychanalyse que j’ai reçu dans mon cours de philo de terminale. Mais c’est un courant qui a eu pignon sur rue en France, alors, bon, on ne va pas en faire une maladie, au moins c’est un début de réflexion sur les mécanismes fondamentaux de la psyché et la topique triunitaire « ça, moi, surmoi » est tout sauf insensée.

      Quoi qu’il en soit, je préfère, et de loin, un enseignement « honnête » d’une psychologie brouillonne à la philosophie de pacotille qu’on nous sert à tous les étages. Il me semble que ce serait le début d’un rééquilibrage.

      Mais il semble que l’élite ne veuille plus de ça. Les formations sur l’Homme seront réductrices ou elles ne seront pas smiley
      Quoi qu’il en soit, il faut résister, d’où ma proposition !


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 9 juillet 2022 18:36

      @Luc-Laurent Salvador
       
      ’’ les mécanismes fondamentaux de la psyché et la topique triunitaire « ça, moi, surmoi » est tout sauf insensée.’’
      > c’est ce qu’on appelle une litote, non ?
       
      Sur l’enseignement de la philosophie : selon Comte Sponville, il n’y a pas la philosophie mais des philosophies, et je suis pleinement d’accord avec lui.
      Par conséquent je crois que l’on ne saurait enseigner la philosophie mais seulement l’art de philosopher, ce qui constitue une sacrée nuance.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 06:19

      @Francis, agnotologue

      Non, non, ce n’est pas une litote. C’est à prendre au sens littéral. J’affirme très sérieusement que cette topique freudienne a beaucoup de sens et que c’est une base de réflexion utile.

      Pour ce qui est d’enseigner l’art de philosopher, je veux bien mais je me contenterai de l’art de bien penser le réel et ce n’est certes pas la philosophie qui me l’a appris, ce sont les sciences naturelles dont la fabuleuse richesse de formes offrent des possibilités de penser le réel autrement plus riche qu’au travers de la ridicule habitude qu’ont les philosophes de diviser le monde en opposés pour ensuite essayer de comprendre comme il se fait qu’il y ait quand même une unité.
      J’ai fréquenté la crème des chercheurs en philosophie du temps du CREA à l’école polytechnique, c’était comique au plus haut point pour le psychologue constructiviste, relativiste, pragmatiste que je suis.

      Par exemple, ces gens-là croient que c’est l’objet perçu qui est cause de la perception. C’est donc le plus sérieusement du monde qu’ils viennent se confronter à la question « comment se fait-il que lorsque je vois un âne je puisse penser voir un cheval ? ». Le psychologue, lui, passe son chemin, en rigolant doucement ou aux éclats, en fonction des questions du jour...

      Donc je maintiens que je suis pour une éducation à la psychologie dès le plus jeune âge tout en reconnaissant l’intérêt d’une éducation à la discussion rationnelle qu’on peut bien appeler philosophique si on veut. Education aux émotions, éducation à la régulation émotionnelle etc. A l’adolescence une éducation à la manière dont se construit le « soi » ne serait pas superflue, quand on voit le nombre de jeunes qui partent à la dérive faute de disposer d’une « carte du territoire »...


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 06:25

      @Jean Keim

      Vous avez de bien belles croyances. Mais « croyances krishnamurtiennes » c’est quasiment un oxymore. 

      Donc, si vous voulez être cohérent, il va vous falloir renoncer à votre catéchisme krishnamurtien et descendre dans l’arène du débat rationnel, là où on emploie des gros mots comme « cognition », « affection », « conation ».

      Bref, il va falloir commencer à comprendre que la pensée n’est pas l’alpha et l’oméga de ce qu’il y a à penser.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 10 juillet 2022 07:58

      @Luc-Laurent Salvador
       
      ’’cette topique freudienne a beaucoup de sens et (que) c’est une base de réflexion utile.’’
      > Je ne dis pas le contraire.
       

      ’’Pour ce qui est d’enseigner l’art de philosopher, je veux bien mais je me contenterai de l’art de bien penser le réel ’’

      > Et pour base de cet enseignement, le distinguo entre réel et réalité, ou dit autrement : entre croyance et savoir..

       

      Le réel, c’est tout, y compris le faux, lequel est comme disait Debord, un moment du vrai dans un monde réellement inversé. La réalité n.’est pas une mais multiple : la réalité d’un individu est sa compréhension du monde à un instant donné, et sa compréhension est une adéquation à ses intentions, ses connaissances, mais aussi ses valeurs, ses croyances, ses émotions, ses intérêts ...

       


    • Jean Keim Jean Keim 10 juillet 2022 09:21

      @Luc-Laurent Salvador

      Un jugement est un écran entre soi-même et une vision qui à défaut d’être parfaite sera plus proche de la réalité, donc chaque fois que vous me lisez, mon image de krishnamurtien occupe votre conscience, l’embêtement avec K (comme avec Jésus d’ailleurs) est qu’il risque de chambouler voire anéantir nos certitudes, si ce n’est pas le cas alors la qualité de la lecture est identique à celle consacrée à un livre de divertissement.

      Donc je laisse tomber puisque je suis condamné, la sentence automatique et réitérée de votre jugement étant sans appel ; néanmoins quand vous écrivez : « la pensée n’est pas l’alpha et l’oméga de ce qu’il y a à penser. » Vous êtes complètement illogique, il peut donc selon vous y avoir un penser sans pensée, apparemment vos savoirs occultent une évidence : la pensée et ce qu’elle produit sont une seule et même chose, c’est-à-dire un processus lui aussi automatique, ce qui est dommage n’est pas de penser, mais de ne pas en percevoir le processus.

      Certaines personnes pratiquent une technique qui consiste à rester le plus longtemps possible sans penser, elles appellent cela la méditation en pleine conscience, je crains qu’elles se ‘’zombifient’’.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 14:13

      @Jean Keim

      Je reconnais qu’à peine j’avais envoyé mon commentaire je me suis rendu compte de la contradiction dans l’assertion « la pensée n’est pas l’alpha et l’oméga de ce qu’il y a à penser ». Car s’il y a « à penser », alors la pensée est bien au début, avec les prémisses, et à la fin, avec les conclusions, de sorte que la pensée porte intégralement le processus de pensée (tautologie seulement apparente) et qu’elle correspond bien à l’idée qu’on se fait de l’alpha et de l’oméga.
      J’ai eu la paresse de venir donner une telle explication et je me suis dit, voyons-voir si ça passe.
      Je vous félicite, vous lisez attentivement !
      Quoi qu’il en soit, mon intention était simplement dire que la pensée n’a pas à avoir seulement la pensée pour objet. On peut penser autre chose que la pensée et, notamment, j’y insiste, ce qui jusqu’à présent échappe à vos processus de pensée : ce qui est de l’ordre de l’affects et ce qui est de l’ordre des conations (intentions, désirs, volontés, efforts, etc.)
      La psyché est trinitaire, ne vous en déplaise.

      Quoi qu’il en soit, si vous renoncez ici à votre catéchisme krishnamurtien sur la pensée, je pense que personne ne s’en plaindra. Je sais, c’est vache, mais je dis ça pour vous aider. Il y a des moments, souvent douloureux (ce n’est pas de la pensée mais de l’affect) où il nous faut faire des prises de conscience (cela, je vous l’accorde, rentre bien dans la catégorie « pensées » smiley ).


    • Jean Keim Jean Keim 10 juillet 2022 18:30

      @Luc-Laurent Salvador

      Là vous me forcez à rebondir, donc ‘’on peut penser autre chose que la pensée’’, encore un illogisme, décidément vous avez un défaut de relecture, tout ce que vous fourrez dans la pensée << ce qui est de l’ordre de l’affects et ce qui est de l’ordre des conations (intentions, désirs, volontés, efforts, etc.). La psyché est trinitaire, ne vous en déplaise. >> est (de l’ordre) de la pensée, c’est une tautologie que de le dire.

      La pensée est un processus c’est pourtant simple à observer et donc à percevoir, vos études apparemment oblitèrent votre sagacité, vous êtes plus à l’aise dans la dissertation que dans la réflexion.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 juillet 2022 04:41

      @Jean Keim

      Je vous mets au défi de mettre bien à plat ce patacaisse rageur que vous venez de pondre. Il s’agirait de le rendre afin de le rendre concluant ce qu’il n’est pas.

      Pour faire clair, la question est « Est-ce un illogisme que de penser que la pensée puisse avoir un autre objet (de pensée) que la pensée elle-même ? » Vous avez 4 heures.

      PS : je note que vous ne savez toujours pas quoi faire des affects et de la conation. ça m’amuse beaucoup.


    • Jean Keim Jean Keim 11 juillet 2022 07:59

      @Luc-Laurent Salvador

      << Il s’agirait de le rendre afin de le rendre concluant ce qu’il n’est pas.>> ??? là je ressens un affect, effectivement ! La conation vient après, en réaction, dans le contenu de votre question.

      Décidément vous aimez beaucoup les dissertations : Est-ce illogique de penser qu’un processus, à l’instar d’un programme informatique, ne puisse pas s’affranchir des limites de sa conception (de sa programmation) ? ... moins de 5 minutes réflexion comprise.


  • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 9 juillet 2022 07:24

    Une solution entre autres, développer l’école à la maison, or le gouvernement et l’Education Nationale font tout ce qu’ils peuvent pour s’y opposer au lieu de l’encourager.


    • troletbuse troletbuse 9 juillet 2022 10:16

      @Bernard Mitjavile
      Ben oui
      Ce n’est plus de l’éducation, c’est de la propagande « La fabrique des idiots »


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 18:29

      @Bernard Mitjavile

      Moi je veux bien mais l’école à la maison est dorénavant un système élitiste. Seule une infime minorité en est capable ! smiley


    • Bernard Mitjavile Bernard Mitjavile 10 juillet 2022 18:26

      @Luc-Laurent Salvador Ca, je n’en suis pas sûr. Des études menées dans des pays d’occident où l’enseignement à la maison est soutenu par le gouvernement montrent que l’on obtient des résultats meilleurs que dans l’enseignement public. Bien sûr, il ne s’agit pas de laisser les parents isolés mais d’avoir des contrôles, des regroupements de parents et des aides. 


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 juillet 2022 04:32

      @Bernard Mitjavile

      Oui, bien sûr, si on en fait un système avec des aides, du soutien, etc. je veux bien à la limite mais pour le moment il me paraît clair que les parents capables de mener à bien cette tâche ne sont pas légions. Il me semble que ça c’est bien vu lors du confinement. Les parents sont largués, ils n’ont pas l’orientation, ils n’ont pas non plus l’art et la manière pour faire pédagogue. Bref, il faut être capable d’un gros effort d’adaptation pour venir à l’éducation à la maison. Ce n’est pas pour tout le monde, loin de là. C’est bon pour les gentils bobos, une certaine (gentille) élite donc ! smiley


    • Yann Esteveny 11 juillet 2022 13:18

      Message à Monsieur Luc-Laurent Salvador,

      Je vous cite : « Moi je veux bien mais l’école à la maison est dorénavant un système élitiste. »

      Donnez l’éducation à la maison pose d’énormes contraintes aux parents. Néanmoins, certaines familles parfois modestes acceptent ces contraintes par amour pour leurs enfants. En un sens, ces familles constituent la véritable élite de notre pays : les familles qui ne donnent pas leurs enfants au Régime.

      Les gentils bobos sont les meilleurs collaborateurs du Régime et envoient leurs enfants dans le système de l’ « Éducation Nationale » par idéologie.

      Quant à l’élite dirigeante dans ce pays, elle ne met pas ses enfants à l’ « Éducation Nationale » et ne va certainement pas se donner la peine de donner l’école à la maison  ! Agoravox n’est pas le lieu adapté pour expliquer comment se passe l’initiation dans ce milieu.

      Respectueusement


  • BA 9 juillet 2022 09:01

    Je ne veux plus enseigner, je ne veux plus être devant des élèves qui dysfonctionnent, qui n’arrivent plus à se concentrer plus de dix secondes, souvent à cause de l’abus d’écrans, des élèves en « inclusion » qui n’ont rien à faire dans une salle de classe et qui devraient être en hôpital de jour, je ne veux plus passer 80 % de mes journées à faire de la discipline, à faire le flic.


    Je ne veux plus enseigner, je ne veux plus m’adresser à mes collègues qui n’ont à la bouche que leur classe et leurs élèves et leur soumission au système Éducation nationale infantilisant qui nous empêche de partir d’un département pour rentrer chez nous, qui trouvent tout à fait normal et banal d’investir de leur argent personnel dans du matériel scolaire. Je ne veux plus de pause déjeuner à parler séances, classes, élèves à problème dans des locaux sombres, tristes et moches où on ne peut même pas échapper à leur présence. Tout le temps là.


    Je ne veux plus enseigner, pour ne plus être malade de la réunionite, à se regarder dans le blanc des yeux, à parler de sujets absurdes et inutiles (exercices d’évacuation, papiers administratifs…), à n’évoquer qu’en permanence les élèves qui dysfonctionnent, ceux qui ont des problèmes de comportement et pour qui nous perdons notre temps à chercher des solutions qui n’existent pas.


    Je ne veux plus enseigner car la charge mentale est bien trop importante et que l’abandonnisme des parents est insupportable. Je ne suis pas éducateur spécialisé, je ne suis pas psychologue, je ne peux pas les remplacer dans leurs devoirs éducatifs. Je ne suis pas une machine faite pour encaisser le bruit assourdissant de la salle de classe toute la journée.


    Je ne veux plus enseigner car j’ai l’impression de ne pas m’occuper des élèves qui le méritent vraiment, ces enfants du 93 qui sont excellents et que l’on ne pousse pas, dont on ne parle jamais en réunion et dont on devrait tous ensemble rencontrer les parents afin de les pousser et les inciter à les inscrire dans des collèges prestigieux de la capitale, à leur parler des études qu’ils seraient en capacité de faire mais dont le nom même n’a jamais été prononcé auprès d’eux et ne le sera jamais. Mais quel est notre rôle ?


    Je ne veux plus enseigner car je ne veux plus préparer une classe de quatre niveaux différents le soir quand je rentre chez moi, parce que ce métier ne me bouffera pas et que la vie en dehors du travail est bien trop précieuse pour être gâchée par des efforts qui n’en valent même pas le coup, pour des parents souvent insultants et sans aucune reconnaissance, pour une société qui nous méprise et nous traite en permanence de privilégiés. Parce qu’après cinq années d’études et un concours pour devenir fonctionnaire de catégorie A, je mérite bien plus qu’un salaire à peine plus élevé que le Smic.


    Je ne veux plus enseigner parce que les programmes me semblent obsolètes et uniquement destinés à faire de nos élèves des bons moutons bien dociles. Des programmes où la question du réchauffement climatique ne semble pas rentrer en ligne de compte à l’école quand on sait que ce sont nos élèves qui vont en souffrir le plus. Des programmes où le monde extérieur est celui des Bisounours. Mais quelle vie vont avoir nos élèves ? À quel moment les prépare-t-on vraiment à la dureté de ce monde ?


    Je ne veux plus enseigner car je ne veux plus participer à cette grande mascarade. Parce que quand j’aurai quarante ans, je ne veux plus être devant des élèves lorsque la casse du service public aura atteint son paroxysme. Ce métier n’aura pas mon âme.


    Rémi Costello


    https://www.marianne.net/agora/humeurs/professeur-des-ecoles-en-seine-saint-denis-je-ne-veux-plus-enseigner


    • DLaF mieux que RN ou Z / Ukraine SAVING-Private-ASSANGE 9 juillet 2022 10:14

      @BA

      Ça c’est envoyé !
      On sent tout de suite que c’est du vécu.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 18:41

      @BA

      Merci pour ce texte, excellent par ce qu’il traduit d’expérience vécu. On sent un découragement légitime, une rage aussi et on la comprend.

      Mille choses peuvent révolter et donner envie de fuir. Rien à dire. Mais pour ma part, en tant que psychologue, je n’ai jamais eu ce ressenti car les missions du psychologue me sont toujours apparues pleines de sens du début jusqu’à la fin. Y a rien à jeter, tout est bon, tout est nécessaire et d’abord parce que, fort heureusement, à toute situation il y a une (meilleure) réponse possible qui ne sera jamais idéale, pas toujours satisfaisante mais qui sera au moins ce qu’il y a de plus « pertinent ».
      Je me suis toujours satisfait de ça même si je reconnais qu’il est désolant de faire appel à des services extérieurs saturés qui vont obliger les familles à patienter parfois des années. Je suis sérieux.
      Mais là le problème est politique.
      Les parents ont un énorme pouvoir mais ils ne s’en servent pas. Ils font appel à des associations qui engendrent le même type d’opposition contrôlée que les syndicats. 
      On est dans le plus ça change, plus c’est la même chose.
      Mais en tant que psychologue, je sais faire la part des choses.
      Ma devise c’est « quand on fait ce qu’on peut, on fait ce qu’on doit ».
      Je ne peux faire la révolution à la place des parents smiley


  • PascalDemoriane 9 juillet 2022 10:54

    Cher Luc-Laurent,
    Comme d’autres ici, j’apprécie la fougue candide de vos point vues et reflexions, j’aime beaucoup cette phrase que je fais mienne tout les jours :
    « Tout comme les poissons qui ne connaissent pas l’eau dans laquelle ils vivent, nous ne voyons pas que nous baignons dans une logique perverse ».

    Oui, mais qui trop embrasse mal étreint. Le thème ici de l’échec scolaire est trop vaste, général et complexe et pipé pour ne pas s’y noyer, y noyer le poisson ! donc finalement trop passionnel, encombré et subjectif.

    Voyons juste votre proposition finale jusque là peu commentée :
    « Il s’agirait d’imposer à l’école une obligation de résultat et pas seulement de moyen comme s’est actuellement le cas. Il s’agirait en somme d’abolir l’échec scolaire. » lancez-vous.
    Dangereux çà, non ? ! J’ai l’impression qu’il y a grave confusion dans la formulation et inversion du sens de votre propre pensée :

    Je crois que vous pensez plutôt à une obligation de méthode, de méthode auto-différenciée selon le commun d’un groupe d’enfants donné, auto-différenciable selon leurs singularités.
    Parce que d’évidence une obligation générale ou même locale de résultat posée a priori (réussite) impose une axiomatique et une métrique, une évaluation quantitative, en l’espèce au détriment d’une appréciation qualitative du parcours pédagogique (= la méthode), serait donc un retour aggravé à la norme, à la statistique, donc à la dictature de la « note » encore et toujours plus étouffante.
    Appelons cela l’horreur d’une pédagogie pilotée sur Excel !

    On voit là, avec le duel problématique qualité / quantité, méthode / résultat, qu’on revient toujours à notion trompeuse de valeur, qui en dernière analyse est toujours réduction quantitative de l’inquantifiable, c’est à dire quantification abusive du qualitatif pédagogique, c’est à dire in fine donner prise à l’imposture de l’argent, de la valeur d’échange ! Du fétiche monétaire ! Tout simplement !
    Il n’y a pas d’autre valeur dans ce bas monde techno-social !

    Une obligation de résultat serait donc mécaniquement une valorisation économique du parcourt évolutif de l’enfant (et de l’éducateur par contre-coup), voir de l’enfant lui-même, qui en termes crus, serait le réduire à son prix ! ou à son coût, à une valeur monétaire.
    Donc ce serait redonner tout son sens caché au mot « réussite scolaire » comme « accumulation primitive » d’un capital de valeur négociable sur les marchés post-scolaire du système marchand.

    Autre chose : vous posez le « jeu » (en maternelle mais pas que) comme terrain et relation d’expérience axiologiquement neutre et indolore pour l’enfant, c’est à dire non sanctionné par un critère de valeur abstraite (jeu gagnant ou perdant). Oui, mais là vous êtes très ambigü ! Le jeu, c’est bien plus compliqué que cela ! Et la neutralité que vous attribuez à l’ordinateur comme terrain de jeu impersonnel indolore m’inquiète au plus haut point : car en abolissant la valeur-jugement on y abolit aussi la sensorialité, la corporalité ! C’est à dire le rapport au réel !
    On va pas développer çà ici, je suis déjà trop bavard.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 19:08

      @PascalDemoriane

      Merci pour ce commentaire qui tente d’approfondir la réflexion en cherchant la contradiction dans mes propositions fondamentales et pas seulement à la périphérie du propos si je puis dire. 

      Je dois admettre que je n’ai pu être aussi explicite que je l’aurais voulu et donc mon propos peut prêter à équivoque.

      Vous vous êtes donc tapé ce que je pourrais appeler gentiment un « délire » sur le thème de l’obligation de résultat en interprétant cette proposition dans le seul contexte quantitatif alors qu’il va de soi qu’il est pour moi exclu mais je reconnais que ça va mieux en le disant.

      L’obligation de résultat est à entendre au plan qualitatif, au plan subjectif, au plan vécu exactement comme il est établi que les élèves de SEGPA « respirent » et se sentent beaucoup mieux dans ces classes PARCE QU’ILS NE SONT PLUS EN ECHEC. Ils ont le sentiment de donner satisfaction et sont satisfaits d’eux-mêmes parce qu’ils voient bien qu’ils réussissent le travail qu’on leur propose et ils voient bien qu’ils progressent dans leurs apprentissages. C’est le résultat. C’est ça que selon moi l’école devrait avoir l’obligation de réaliser. Et cela s’obtient par un enseignement complètement individualisé, au moins pour les plus fragiles. L’idéal serait qu’il le soit pour tout le monde et que chacun avance à son rythme vers les objectifs qu’il s’est fixé sans se demander sans cesse comment il se situe par rapport aux autres. C’est très exactement ce qui se passe dans les classes spéciales tenues par des professionnels formés et compétents : chaque élève se sent accueilli individuellement, il n’est JAMAIS comparé aux autres, chacun sait que chacun est différent ET EN CELA ILS SONT TOUS SEMBLABLES, donc tous heureux. 
      Elle est pas belle la vie ?

      Concernant les jeux, pour éviter d’égarer, j’aurais dû, je le reconnais, exclure d’emblée les jeux de société qui fabriquent du gagnant et du perdant. Les jeux dont je parle sont ceux au cours desquels l’enfant ne fait qu’affronter le « réel » avec ses désirs et ses compétences. Pâte à modeler, arts graphiques, jeux de construction, etc. sont de ce type. Dans ce contexte, l’enfant/l’élève fera mille tentatives, la moitié ou plus seront sans succès mais il ne se rappellera que les autres, qui seront ses réussites et qui seules compteront à ses yeux. Il aura réalisé son but et c’est ça le bonheur pourvu qu’entre-temps l’adulte ne soit pas venu comptabiliser et « sanctionner » par son seul regard tous les ratés.
      Enfin, l’ordinateur est grosso modo neutre sous le rapport de la sanction sociale. Il est donc très utile pour jouer dans l’abstraction, là où le sensoriel et le corporel ne sont pas pertinent. Vous vous inquiétez en vain, je le crains smiley


  • SilentArrow 9 juillet 2022 13:50

    @Luc Laurent Salvador

    Bonjour

    Plutôt d’accord avec l’idée centrale de l’article : il est possible de faire progresser n’importe quel enfant de succès en succès.

    Mais est-ce possible à l’école ? Il faudrait pratiquement un prof pour chaque élève pour mettre cette idée en pratique. Un précepteur, en quelque sorte.

    Ou alors, l’enseignement programmé qui s’adapte dynamiquement aux réactions de l’élève.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 juillet 2022 19:15

      @SilentArrow

      Oui, l’enseignement programmé qui n’a pas attendu les ordinateurs partait déjà de cette idée.
      Comme on a les ordinateurs à présent, et qu’on a pas les moyens de donner un précepteur à chaque élève ou même de dédoubler toutes les classes, il me semble qu’on peut imaginer une pédagogie fortement différenciée grâce à... l’IA.

      Je comprends que ce serait l’horreur absolue pour certains mais dès lors que l’interface serait bien faite, pas neu-neu, pas frauduleuse à prétendre tenir un rôle de personne artificielle, cad, quelque chose de sobre comme l’enseignement programmé, ça me semblerait tout à fait acceptable et, quoi qu’il en soit bien meilleur que la perpétuation d’enseignants qui, dans leur classe, « ne veulent voir qu’une seule tête ».

      Je pense qu’on y viendra. Au moins pour les masses.
      L’élite aura des classes avec humains compétents et pas d’ordis.
      Sauf si on fait la révolution avant smiley


  • Yann Esteveny 9 juillet 2022 22:56

    Message à Monsieur Luc-Laurent Salvador,

    S’éduquer, c’est grandir et s’élever sans cesse en se dirigeant vers le Bien.

    Les notions de Bien et de Mal n’ayant pas leur place dans l’ « Education Nationale » par la volonté du Régime, une contre-éducation est donc délivrée à ces pauvres enfants.

    Respectueusement


    • SilentArrow 10 juillet 2022 03:32

      @Yann Esteveny

      Les notions de Bien et de Mal n’ayant pas leur place dans l’ « Education Nationale » par la volonté du Régime, une contre-éducation est donc délivrée à ces pauvres enfants.

      En principe, l’éducation des enfants, c’est le boulot des parents, et aussi, suivant les cas, des curés ou autres religieux.
      En principe, l’école se limite à l’instruction, c’est-à-dire à la transmission des savoirs.

    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 06:44

      @SilentArrow

      Non, désolé, vous commettez là une erreur. 
      L’Education Nationale assume d’avoir à fournir une éducation qui ne se limite pas à une simple instruction.
      Depuis que l’Instruction Publique est devenue l’Education Nationale, elle assume une responsabilité qui, auparavant était parentale, même si avec Jules Ferry déjà elle avait renoncé à enseigner « in loco parentis », c’est-à-drie en lieu et place des parents. Ce qui, à l’époque, signifiait le renoncement aux châtiments corporels.

      Bref, Yann Esteveny se trompe complètement en pensant que l’école n’apprend pas la différence entre le bien et le mal. Tout au contraire, son agenda regorge, dégorge, transpire ou tout simplement déborde de séances de catéchisme républicain sur ce qui est mal comme : la discrimination, la haine et toutes les phobies, le racisme, l’insouciance climatique ou écologique et, surtout, l’antisémitisme. Ce qui est bien, c’est l’agenda républicain, donc, par exemple, croire les médias, se méfier de ceux qui réfléchissent en recoupant les infos, se faire vacciner etc.

      S’il peut sembler au chrétien que l’école n’éduque plus au distinguo entre le bien et le mal c’est que l’école républicaine, cad, l’école maçonnique (il n’y a juste qu’à voir le nom des établissements scolaires), ne s’intéresse aux valeurs identifiées comme chrétiennes que pour mieux les piétiner. 


    • Yann Esteveny 10 juillet 2022 09:12

      Message à avatar SilentArrow,

      Vous avez dit l’essentiel. Il est important d’insister sur la présence de l’Amour depuis la conception de l’enfant, puis dans le principe éducatif qui s’instaure dans la communauté familiale autour des enfants avec les parents comme acteurs principaux. La communauté plus large du village était solidaire dans l’éducation de ses enfants. Les curés de paroisse éduquaient ensuite l’enfant pour l’ouvrir plus largement sur le monde avec une spiritualité affermie.

      L’ « Education Nationale » est l’instrument de combat du Régime contre les parents, l’Eglise et au final contre le peuple et les enfants.

      Respectueusement


    • Yann Esteveny 10 juillet 2022 09:32

      Message à Monsieur Luc-Laurent Salvador,

      L’école républicaine c’est à dire maçonnique délivre le lot d’idolâtrie que vous décrivez (interdiction des discriminations, haine et toutes les phobies, lutte contre le racisme, l’insouciance climatique ou écologique et, surtout, l’antisémitisme, bienfait de la République et la révolution, etc...). Pour autant, les notions de Bien et de Mal qui sont sous-jacent à cette idolâtrie ne seront pas au programme de l’Education Nationale qui prêche un relativisme. Par ce double-language, l’enfant désorienté reçoit des ordres d’adorations à certaines « valeurs » sans logique.
      Au final, l’ « Education Nationale » produit des pauvres imbéciles à la chaîne. Les professeurs sont les grands prêtres de ce système qui au final les détruit autant que les enfants.

      Respectueusement


    • SilentArrow 10 juillet 2022 09:37

      @Luc-Laurent Salvador

      Vous connaissez mieux la situation que moi qui ne vis pas en France. Je ne savais pas qu’il y avait eu un changement de nom, de Instruction Publique à Éducation Nationale. Je croyais naïvement que cette appellation Éducation Nationale était innocente.
      Je me rends compte qu’il y a eu un projet conscient d’usurper le rôle des parents dans ce changement de nom.


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 16:26

      @SilentArrow

      Oui, le projet égalitariste de gauche comme de droite (faux-cul) est à terme totalitariste puisqu’il nécessite le contrôle total sur la fonction éducative. Les parents A et B deviendront de simples accessoires affectifs accompagnant la production « industrielle » de bons petits soldats (XIXe), de bons petits employés (XXe) puis, pour finir, de bons petits esclaves (XXIe). Après ce sera des zombies ou des morts au moment de l’arrêt d’une production devenue inutile pour l’élite suprahumaine éternelle(ment diabolique). ;-(


  • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 10 juillet 2022 09:36

    Le succès se fait au détriment des autres , c’est de la magie noire non perçue, celle de la compétition qui élimine,de la glorification extrême de ce MOA....c’est donc proche de la racine de la guerre, du vol etc...point..


    • SilentArrow 10 juillet 2022 09:42

      @Géronimo howakhan

      Bonjour

      Le succès se fait au détriment des autres

      Pas nécessairement. Quand un gosse réussi pour le première fois à se tenir sur son vélo, il s’agit d’un succès, mais qui n’enlève rien aux autres.

    • Géronimo howakhan Géronimo howakhan 10 juillet 2022 15:35

      @SilentArrow

      Salut, mon post exact est :

      Le succès se fait au détriment des autres , VIRGULE, c’est de la magie noire non perçue, celle de la compétition qui élimine,de la glorification extrême de ce MOA.

      je parlais donc de succès dans la compétition entre humains or celle ci élimine, est vol, guerres, destructions, tortures, coup d’états , pauvreté qui tue enfin etc etc etc..

      que le gamin fasse du vélo ou marche n’avait bien sur rien à voir dans ce propos..cela dit bien sur smiley

      salutations..


    • Xenozoid Xenozoid 10 juillet 2022 15:46

      @Géronimo howakhan

      chere indien, je comprend ton dileme avec la compétition, mais une fois je t’avais dis que s’élever contre la compétition , devrais te faire poser des question sur les élections, a laquelle tu ne m’a jamais répondu, car a l’époque tu faisais tout pour voter pour un parti...

      as tu a cette époque pensé a ce que je te disais ?

      ou pense tu que je l’ai dit pour te faire chier ?

      PS : on s’est évité depuis, mais que pense tu des élections ?

      sont elles toujours éliminatrice ? 

      et surtout

      pourquoi parlé de compétition « qui élimine » qui est est le diable,quand toi tu te permet de dire aux autres quoi voter dans une compétition qui ne mêne nulle part, a par le diable...

      les gens sont bizzar


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 juillet 2022 16:33

      @Géronimo howakhan

      La virgule ne change rien à l’assertion. Cette conclusion n’a pas de nécessité logique comme le montre le contre-exemple de l’apprentissage individuel réussi. C’est un succès qui peut servir dans une compétition entre marmailles pour savoir qui est le plus capable mais c’est plutôt rare à cet âge.
      C’est comme marcher. Personne ne se vante de savoir marcher. C’est un succès mais il ne sert pas la glorification du « moi ».


    • SilentArrow 12 juillet 2022 14:30

      @baliste

      L’Homme lui avait réussi a vivre en harmonie avec la nature , mais ca c’était bien avant l’invention de l’écriture .

      Et comment le savez-vous ?

      Les animaux n’utilisent pas l’écriture mais cela ne les empêche pas d’entrer en compétition les uns avec les autres.


    • SilentArrow 13 juillet 2022 13:41

      @baliste

      Et les Gaulois qui eux aussi n’utilisaient pas l’écriture ?


    • SilentArrow 13 juillet 2022 13:58

      @baliste

      Faut voyager

      Merci pour le conseil, mais j’ai travaillé aux USA, en Espagne, en France, en Belgique, aux Pays-Bas, en Angleterre, en Allemagne. en Russie, en Chine, en Corée du Sud, au Japon, aux Philippines et même en Indonésie.

      J’ai aussi vécu un peu dans les Andes.


    • SilentArrow 14 juillet 2022 01:53

      @baliste

      On parlait de compétition. Les différentes tribus gauloises étaient en compétition entre elles. Les animaux qui ne connaissent pas l’écriture connaissent aussi très bien la compétition.

      L’usage de l’écriture n’a rien à voir avec la compétition entre individus. Il faudra revoir vos théories simplistes et lire des auteurs comme René Girard qui analysent très bien ce sujet.
       

      Et quand on voyage faut ouvrir les yeux et les oreilles ... Et aller chez l’autre ...

      Et bien sûr, le génial baliste est le premier à y avoir pensé et le seul capable de cette prouesse.

    • SilentArrow 14 juillet 2022 13:28

      @baliste
       

      Du coup vous ne comprenez pas l’harmonie avec la nature , la connaissance des animaux , des plantes , des saisons , des lieux d’énergies , de son corp , de sa relation avec la nature etc ....

      Je n’ai pas besoin de vos lumières pour savoir ce que je comprends ou pas.
       

      Et un autre constat les civilisations nomades n’attendent qu’une chose , que la notre s’écroule pour enfin reprendre leurs vies , les civilisations « écrites » ont étaient fondu dans la société moderne .

      Quelles civilisations nomades ? Les Bédouins et leur écriture arabe ? Vous commencez à radoter.

    • SilentArrow 15 juillet 2022 12:20

      @baliste

      On parlait de compétition entre individus. Quand vous avez senti que vous perdiez pied, vous avez bifurqué sur l« harmonie avec la nature ». Ensuite sur le nomadisme.
      Tout cela pour ne pas devoir admettre que la compétition entre individus n’a rien à voir avec l’usage de l’écriture, contrairement à ce que vous affirmez péremptoirement.

      Si vous avez des références sérieuses sur ce sujet, n’hésitez pas à les produire.


    • SilentArrow 16 juillet 2022 14:20

      @baliste

      Je répète : Si vous avez des références sérieuses sur ce sujet, n’hésitez pas à les produire. Sinon, je suis forcé de considérer vos théories comme des élucubrations personnelles.

      Moi, je vous ai conseillé Girard. Il explique bien pourquoi il n’y a pas de compétition entre les individus dans les sociétés très primitives et pourquoi cette compétition est possible dans les sociétés animales et humaines modernes. Cela n’a rien à voir avec l’usage de l’écriture ou le nomadisme.


    • SilentArrow 17 juillet 2022 00:47

      @baliste

      Et puis je rappelle a l’âne au fond de la classe , vous m’avez lancer sur l’harmonie avec la nature et non sur la compétition entre espèce ....

      C’est faux, je parlais de compétition entre individus et vous avez dévié sur l’harmonie entre les hommes et la nature et le rôle de l’’écriture, puis sur le nomadisme. N’importe qui peut le vérifier en relisant les commentaires.
      Maintenant, vous voudriez dévier sur la compétition entre espèces, rien que pour essayer désespérément d’avoir le dernier mot sur quelque chose.

      PS : Quand vous traitez quelqu’un d’âne au fond de la classe, essayez de ne pas faire deux fautes d’orthographe dans la même phrase. Vous aurez moins l’air d’avoir raté quelques classes.


    • SilentArrow 17 juillet 2022 08:51

      @baliste

      Géronimo howakhan 10 juillet 09:36
      Le succès se fait au détriment des autres , c’est de la magie noire non perçue, celle de la compétition qui élimine,de la glorification extrême de ce MOA.

       

      SilentArrow 10 juillet 09:42
      Pas nécessairement. Quand un gosse réussi pour le première fois à se tenir sur son vélo, il s’agit d’un succès, mais qui n’enlève rien aux autres.

       

      Luc-Laurent Salvador 10 juillet 16:33
      C’est comme marcher. Personne ne se vante de savoir marcher. C’est un succès mais il ne sert pas la glorification du « moi ».

       

      baliste 11 juillet 04:57
      moi le mien il a marchait a 1 ans , le mien a 6 mois .... Tout est compétition dans la vie a commencé par la recherche d’énergies . Et évidemment que quand un gosse monte sur un vélo avant un autre il va se vanté un max et ca lui servira ....
      L’Homme lui avait réussi a vivre en harmonie avec la nature , mais ca c’était bien avant l’invention de l’écriture .

      C’est ici exactement que vous vous vous invitez dans la discussion et essayez de dévier la conversation de la compétition à l’harmonie avec la nature et l’écriture.

       

      baliste 14 juillet 09:01
      Et un autre constat les civilisations nomades n’attendent qu’une chose , que la notre s’écroule pour enfin reprendre leurs vies , les civilisations « écrites » ont étaient fondu dans la société moderne .

      C’est ici que vous essayez de dévier la conversation sur les nomades.

      Sur ce, je clos le sujet. J’ai autre chose à faire que de discuter avec quelqu’un qui oublie ce qu’il vient d’écrire et qui traite son interlocuteur d’âne.


  • zygzornifle zygzornifle 13 juillet 2022 10:32

    Pour bosser au smic jusqu’à 67 ans elle sert a quoi la réussite scolaire ?


  • christophe nicolas christophe nicolas 15 juillet 2022 10:03

    L’enseignement n’est justifié que par le fait que l’institution aime le vrai, recherche le vrai, reste dans le vrai et corrige le faux spontannément.

    Désolé mais l’éducation nationale a des très gros soucis à se faire, surtout dans les hautes sphères.


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