jeudi 13 décembre 2018 - par George L. ZETER

Ecologie : Balade, Vu et Bu-colique

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Ah L’ECOLOGIE ! LA GRANDE, en fait celle que l’on ressent mais qu’on ne voit pas : Le trou dans l’ozone, la banquise, la forêt amazonienne, la barrière de corail, les baleines échouées...Loin, loin, comme le récit apocalyptique d’une autre planète... Alors, pour se rendre compte vraiment de ce qui se passe ici bas et bien, une bonne balade en VTT, dans le sous bois sur une départementale débouchant sur des chemins vicinaux. Rien de tel pour attraper une gueule de bois, ce qui serait normal puisque forêt, ; autre option : une gueule de boue si vous pataugez dans un marais et oubliez par contre la gueule du concerné si vous êtes encerclé...

J’ai pédalé entre Hierges et Doische, puis Givet et retour. C’est dans les Ardennes françaises et belges. Que vis-je donc ? Des milliers de canettes en alu jetées/échouées sur les bas-côtés, des bouteilles plastic et des choses inidentifiables. Un dépotoir en continu tout au long de cette jolie petite route qui sillonne entre les futaies alentours. La plupart des canettes sont celles de marques de bière... Ce qui veut dire que non content de balancer par la fenêtre de leur vel hic ! cule, les conducteurs se rincent la glotte à coups de cervoises alcoolisées. Vous me direz que dans le coin il fait frisquet, donc un peu de fuel pour réchauffer la tuyauterie, fait que le chauffard est bourré... De bonne volonté. Je n’ose imaginer un soir, la nuit tombée un retour en vélo ; C’est le fossé assuré ou la morgue si est venu « mon moment » ; Provoqué par un chauffard imbibé. Mais que fait donc la maréchaussée ? Les non-alcoolisés participent au jeté d’ordures (discipline non olympic) : des boites de fast food, des bouteilles de soda et beaucoup de cartons d’emballage de cigarette, car moins cher en Belgique.

Les ruisseaux qui glougloutent en suivant la route, ont une mousse écume blanche, sentant ??? Un je ne sais quoi. Ce qui est certain, c’est qu’en cas de pépie, oubliez, ou c’est le cancer des eaux assuré !

Maintenant nous allons toucher le point Goldwyn de la bêtise. Régulièrement le bas coté et les haies sont fauchés et taillés. Fort bien ces travaux de cantonnier, mais...Les tracteurs d’aujourd’hui ont pas moins de 400 ch sous le capot, et fauchent à 25 km/h. Pourquoi une telle urgence ? Sais pas ! Mais, c’est le mantra ; aller vite, vite, vite ! Donc, la faucheuse taille en millions de petits éclats toutes cet aluminium et ce plastic, qui, va, suite aux pluies s’enfoncer dans les sols. Combien de temps faut-il pour que la nature absorbe tout ça ? Je n’en sais rien, mais bien quelques milliers de générations de l’auteur. Quant au taillage vertical des arbustes le long de la route ? Là, c’est massacre à la tronçonneuse, version fin du monde. Tout est complètement bousillé. Souvenez vous, lorsqu’enfant nous ramassions les mures le long des petites routes. Plus rien, évaporés les mûriers, noisetiers, les orties et le pissenlit. Plus qu’à aller acheter sa confiture de fruits rouges à Auchan : 60% de sucre industriel bro, et en promo !

Une solution serait déjà de ralentir le tracteur, et qu’un assistant puisse ramasser avec un outil tous ces déchets, ensuite qu’ils soient mis dans une remorque. Quant aux haies, les tailler seulement lorsque il n’y a plus de possibilité de cueillette, et surtout y aller mollo avec l’outillage. On utiliserait un tracteur bien moins puissant et rutilant, et ainsi les économies faites, il serait possible d’embaucher... Ouais, mais faut aller viteuuuuuuuu !!! Dois-je mentionner la responsabilité des « jeteurs » ? Et celle des fabricants ? Ne serait-il possible de mettre sur le marché des contenants en carton biodégradable ? C’est certain que le lobby de l’aluminium et celui du plastic renauderaient, et alors ?

En pénétrant dans le village, pourtant devant chaque porte étaient des sacs bleus transparents où je pouvais voir tous les déchets plastic, alu, papier et carton : incroyable ! Peut-être les mêmes qui mettent en sac pour le recyclage sont ceux qui quelques km plus avant, se débarrassent dans la nature... Ah, nature humaine, ah, nature tout court, quel mariage de déraison !

Et si ce n’était que dans cette région. Pour ma part j’ai pu constater les mêmes choses en Sologne il y a deux mois, des détritus jetés et cette inconscience pour gérer. C’est à se demander ce qu’ont dans leur petite tête tous ces passagers embarqués qui ouvrent la fenêtre et balancent ? Peut-être font-ils comme un transfert ? « Je jette par dépit dans la nature afin de me vidanger l’esprit. » Franchement je ne comprends pas et reste coi.

La différence entre les Ardennes et la Sologne c’est que dans le pays de la chasse, et des grands propriétaires terriens, plutôt propriétaires boisés, il y a en plus une pollution sur les animaux. Je m’explique. Plusieurs fois j’ai dû m’arrêter, car des faisans étaient au milieu de la route et ne bougeaient pas. Lorsque j’ouvrais la porte pour qu’ils s’en aillent ils s’approchaient... Si j’avais eu du grain dans la main il aurait suffit que je crie « petits, petits, petits » et lance les graines comme à des poules pour qu’ils viennent picorer près de moi. Et bien c’est ça, qui fait l’orgueil d’une bonne chasse ; abattre de nombreux « gibiers »... D’élevages. Il y a vraiment des coups de chevrotine au gros sel qui se perdent et quelque bonnes taloches de taïaut en travers de la hure ... Je ne vous parle pas des grillages qui entourent les propriétés en milliers d’hectares de Bouygues, Vuitton et con-sorts. Les sangliers se mettent dedans comme des sardines dans un chalut. Et pour corser le tout, des chasses à courre organisées par le Marquis de Vibraye très prisées par les bourgeois retardés venus en weekend de la principauté de NAP.

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Je suis un autre Georges, mais pas la grande « Sand », et ayant bien moins de talent et d’esprit, je m’en vais vous citer, chère Georges-damoiselle :

- La nature est éternellement jeune, belle et généreuse.

- Elle possède le secret du bonheur,

- Et nul n’as su le lui ravir.

Il est bien mieux chère Georges que vous dormîtes sous cette terre de France, car salutaire et que vous ne vîtes dans ma virée vététesque toutes ces horreurs éparses. Qui vis-je donc ? Semées, éparpillées sur les bas-côtés de ces sinueuses boisées ; Tout, par le fait de l’homme... Qui n’a qu’un seul gite, sa terre nourricière, qu’il souille et occit. Mais où se réfugiera-t-il ? Le jour, lorsque...

 

Georges Zeter/décembre 2018



8 réactions


  • popov 13 décembre 2018 13:57

    Il n’y a pas de solution à ce genre de pollution autre que l’éducation à la responsabilité collective. Mais est-ce possible en France dans une société fracturée ?

    Ou alors faire comme le président des Philippines qui a donné l’ordre à la police de tirer à vue sur les dealers.


  • Decouz 13 décembre 2018 14:28

    des mûres j’en trouve encore, dans le Massif Central, et même en région parisienne, personne ne semble plus connaitre ce fruit extrêmement résistant qui pousse sans aucun entretien, les haies ont souvent disparu à cause du remembrement (aurait du s’appeler démembrement ),

    les canettes et autres... sur certaines portions d’autoroutes on trouve des bouteilles de plastique remplies d’urine, provenant de routiers trop pressés pour s’arrêter

    https://www.caradisiac.com/Dechets-les-agriculteurs-exasperes-par-les-automobilistes-68439.htm


    • Balkanicus 13 décembre 2018 14:32

      @Decouz

      Trop bon les mures.... j en ai plein chez ouam.....

      Et c est un excellent abris pour les animaux


  • nono le simplet 13 décembre 2018 15:15

    triste spectacle ...

    on peut y ajouter les milliers et les milliers de morceaux de plastique noir ou vert de résidus de bâches des agriculteurs, les douilles de cartouches que peu ramassent et l’invisible plomb ...

    quand j’étais jeune je remplissais ma gourde à des sources durant nos balades en vélo ... personne n’oserait le faire aujourd’hui ...


  • paco 13 décembre 2018 19:31

    En plein dans le mille, @GLZ, comme si souvent...

    Il y a vingt ans en forêt guyannaise, l’Amazone un peu tout de même, on pouvait voir au détour des berges luxuriantes de ce qu’ils appellent une crique et qui ici serait un fleuve, les grands squelettes rouillés de pelleteuses au jaune Caterpillar pourrir démembrées car trop lourdes pour être recyclées dans un centre agrée... Avec la soif de l’or, leur nombre surpasse à présent, en silence, le tonnage des cannettes sur le bord de nos routes métropolitaines...

    Et pourtant c’est en France ! Jettes-y un oeil...


    • George L. ZETER George L. ZETER 13 décembre 2018 20:15

      @paco
      bonsoir,
      j’ai été prof à maripa soula. en 2012. par contre les pelleteuses ont disparu, rien vu de ça, pourtant en rentrant en France j’ai descendu les « sauts » par grand santi puis jusqu’à st Laurent du maroni puis bus par kourou et cayenne. je suis allé aussi par la foret à païpaichton et la reserve des wayanas à anapa¨ké. je vais ecrire un papier un de ces...


  • zygzornifle zygzornifle 14 décembre 2018 13:35

    écologie + politique = taxes ....


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