mardi 20 octobre 2015 - par oscar fortin

ÉGLISE : un changement de régime s’impose

LE PEUPLE DE DIEU DOIT PASSER À L'ACTION

 

 

Cette expression de « changement de régime » nous est devenue familière depuis que Washington et ses alliés ont entrepris de changer les régimes politiques et économiques ne répondant pas à leurs attentes et intérêts. Au cours des quinze dernières années, ce fut, entre autres, le cas de l’Irak, de l’Afghanistan, de la Libye, de l’Ukraine. En Syrie, la résistance, plus forte que prévu, tout comme en Amérique latine où les pays émergents donnent du fil à retordre à leurs opposants qui voient en eux la remise en question des privilèges et intérêt des oligarchies et de l’Empire. C’est le cas du Venezuela, de la Bolivie, de l’Équateur qui font du bien commun et de la démocratie participative la loi fondamentale de l’État. . Dans tous les cas, il ne s’agit pas de changements cosmétiques, mais de changements radicaux. C’est en ce sens radical qu’il faut parler d’un changement de régime dans l’Église.

 

Si les États, provocateurs de ces changements de régime, sont avant tout motivés par les intérêts politiques et économiques de leurs oligarchies, il n’en est pas de même, quant aux motifs, pour le changement de régime qui s’impose à l’institution ecclésiale avec sa doctrine, son droit canonique, ses dicastères et ses hiérarchies de pouvoirs. Cette Église qui se projette dans le monde à travers le Vatican, la papauté, ses nonces apostoliques, ses cardinaux et évêques ne reflète en rien l’Église dont nous parle Jésus et que Paul de Tarse reprend sous différents angles dans ses lettres aux Romains, aux Corinthiens, aux Éphésiens.

 

L’apôtre Paul nous parle de l’Église comme d’un Corps au sein duquel tous les membres ont leur importance et répondent aux directives de celui qui en est la Tête. Tous les croyants et toutes les croyantes qui agissent dans l’esprit de ce Corps, qu’est l’Église, sont invités à agir dans l’humilité, sans prétention de pouvoir et soucieux de servir au mieux la volonté de Jésus à travers leurs frères humains.

« Ne vous conformez pas au siècle présent, mais soyez transformés par le renouvellement de l`intelligence, afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait (… ) Ayez les mêmes sentiments les uns envers les autres. N`aspirez pas à ce qui est élevé, mais laissez-vous attirer par ce qui est humble. Ne soyez point sages à vos propres yeux. » Rm 12,2 et 16

 

À la lumière de cette approche inscrite au cœur de l’Église, pensée et voulue par Celui qui en est le maître, qu’en est-il de l’Église telle qu’elle se présente au monde d’aujourd’hui ? Il n’est pas question de juger ou de condamner qui que ce soit, mais de regarder cette institution ecclésiale devenue davantage le produit d’une histoire humaine que d’une histoire divine. N’y reconnaissons-nous pas tous les traits d’un pouvoir temporel aux us et coutumes des grands et des puissants de ce monde ? Depuis la grande alliance impériale avec Constantin ne s’est-elle pas livrée aux régimes des puissants de leurs hiérarchies l’échelle des valeurs et de la domination du monde leur premier et grand objectif ?

 

Le pape François est bien conscient de ce décalage entre l’Église voulue et soutenue par Jésus et l’Église enracinée dans les valeurs de pouvoir et de domination. Dans son homélie du 18 octobre à la chapelle de Santa Martha, il y a eu certaines phrases que je me permets de vous traduire de l’espagnol au français.

 

« Chacun de nous, en tant que baptisé, participe au sacerdoce du Christ…

« Le vrai pouvoir, il est dans le service. Jésus s’est fait le serviteur des serviteurs…

« Face à ceux qui recherchent toujours plus de pouvoir et de succès, les disciples sont appelés à faire le contraire…

« Jésus nous invite à changer de mentalité, de passer du désir du pouvoir à la joie de passer inaperçu dans le service..

« Celui qui sert les autres et vit sans rechercher les honneurs exerce la vraie autorité dans l’Église…

 

 Ces consignes fondamentales sont loin d’être reflétées dans l’institution ecclésiale devenue un État et un lieu de pouvoir économique et hiérarchique que se disputent évêques et cardinaux. Les titres honorifiques et les soutanes aux couleurs diversifiées en marquent le prestige. Ce n’est pas demain la veille où nous verrons ces messieurs, les cardinaux et évêques, se dépouiller de tous ces privilèges pour, comme le suggère le pape, passer inaperçu dans le service.

Ce changement ne sera possible que si le Peuple de Dieu, cette Église qui vit hors des murs du Vatican et de cette institution de pouvoir, élève la voix et exige de ses pasteurs de les rejoindre dans la grande maison dont Jésus et son Esprit sont les hôtes. Pour y entrer, il faut se présenter dans la tenue de l’humble serviteur qui, à l’exemple du maître, se fait tout à tous et à toutes.

Il n’est pas superflu de rappeler ici que le pouvoir de lier et de délier les fautes n’a pas été donné seulement à Pierre, mais qu’il a également été donné au Peuple de Dieu.

À Pierre, il dit  : « je te donnerai les clefs du royaume des cieux : ce que tu lieras sur la terre sera lié dans les cieux, et ce que tu délieras sur la terre sera délié dans les cieux. Mt.16,19

Aux communautés de croyants, il dit tout autant  : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre sera lié dans le ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre sera délié dans le ciel. » Mt 18,18

 

Le baptisé n’est pas seulement celui à qui on enseigne, mais d’abord et avant tout un acteur important dans l’action évangélisatrice de l’Église. Il participe aux dons et charismes de l’Esprit et, à ce titre, il a pleine autorité pour agir dans le sens de ces dons.. L’Esprit n’a pas besoin de passer par une hiérarchie ecclésiale pour distribuer ses dons. Il le fait comme bon il l’entend. C’est lui qui donne la parole à ceux et celles qui ont le don de prophétie pour qu’ils prophétisent en toute liberté. À d’autres le don d’enseigner. Les dons sont multiples et permettent à toutes les communautés d’y trouver toutes les ressources pour vivre pleinement le mystère de l’Église et de sa sacramentalité.

Le temps d’un changement de régime dans l’Église est donc arrivé. Les communautés chrétiennes et toutes les personnes de bonne volonté doivent se lever pour assumer une participation pleine et entière dans le devenir de cette Église créée pour servir et non pour être servie. 

Quelques actions à mener à court terme 

D’abord, l’opération dépouillement de tout le superflu et de tout ce qui met en évidence cette hiérarchie de pouvoirs et d’autorité. C’est le cas de tout ce décorum non nécessaire des vêtements qui tirent leurs origines des Cours Royales. Il en va de même pour tous les titres qui élèvent le personnage au-dessus des autres. C’est le cas de ces expressions Excellenticime, Sa Sainteté, Éminence, mon Révérend, etc. Pourquoi ne pas s’appeler tout simplement frères et sœurs en Jésus ressuscité ? Ne sommes-nous pas les enfants d’un même Père éternel ?

Que l’usage de tous ces titres honorifiques en référence à des pouvoirs hiérarchiques soient aboli. Qu’il suffise que nous nous appelions frères et sœurs comme le fait si bien ce président de la Bolivie, Evo Morales pour qui son peuple n’est composé que de frères et de sœurs. N’en va-t-il pas de même pour l’Église ?

En second lieu, transformer l’approche pastorale doctrinaire en une approche de concertation et d’accompagnement avec la communauté. Que cette dernière ait l’opportunité de dire son mot et qu’il soit pris en considération, même si la doctrine opine, dans sa lettre, différemment.

Il en va de même lorsque vient le temps de choisir des présidents d’assemblée et de célébration du MÉMORIAL que nous a laissé Jésus. N’a-t-il pas dit que lorsque deux ou trois sont réunis en son nom, il est au milieu d’eux ? Rien n’empêche Jésus par la voix de la communauté de nous faire vivre ces moments intenses de la dernière cène. Le sacerdoce du baptême étroitement uni à celui de Jésus peut très bien se célébrer sur cette base d’une communion intense avec Jésus présent au milieu d’eux. Il n’est pas nécessaire de faire des études en théologie pour présider le Mémorial du Seigneur en sa compagnie. 

Il est évident que c’est toute la sacramentalité dans sa symbolique qui doit être repensée en fonction des réalités d’aujourd’hui. Lorsqu’il faut des discours pour faire comprendre la signification d’un signe, d’un sacrement, c’est que le signe pose problème. Il devrait signifier directement ce pour quoi il est là. À ce titre, ce rafraîchissement de la sacramentalité devrait se faire en étroite communion avec le Peuple de Dieu. Des suggestions originales pourraient en surgir.

Je conclus en disant que la communauté chrétienne a toute l’autorité voulue pour expérimenter et vivre la sacramentalité à travers des signes qui parlent par eux-mêmes et qui donnent un sens à ceux et celles qui y participent. Nous pourrions prendre chacun des sacrements et voir comment la communauté des croyants pourrait leur donner un sens pour les temps que sont les nôtres.

À l’écoute de l’Esprit et avec un sens profond de communion et de solidarité entre les communautés chrétiennes, les pasteurs et les prophètes, les voies de l’avenir s’ouvriront et l’Église surgira dans toute sa richesse humaine et spirituelle. Le Peuple de Dieu sera alors redevenu cette Église qui anticipe sur terre ce Royaume promis en Jésus par le Père.

 

Oscar Fortin

Québec, le 19 octobre 2015 

 

http://humanisme.blogspot.com



18 réactions


  • César Castique César Castique 20 octobre 2015 11:17

    Quelle tissu de conneries. 



    Si les errements de l’Eglise catholique ne m’avaient engagé dans la voie de l’agnosticisme, je me convertirais à l’orthodoxie. 

  • J.MAY MAIBORODA 20 octobre 2015 11:49

    Il fut un temps où la critique des pompes, des ors, des prébendes, des gratifications, des signes extérieurs (munificents) de l’élévation dans la hiérarchie ecclésiastique, vous menait tout droit, au prétexte d’hérésie, sinon en enfer, du moins au bûcher, après d’épouvantables tortures dans les geôles de l’inquisition.

    Ce pauvre Pape François s’efforce vainement de promouvoir dans une curie qui se vautre dans les délices du Vatican à défaut de ceux de Capoue, une timide réforme des mœurs en même temps qu’il tente sans succès une opération « mani pulite »  dans les écuries financières de la Cité de Saint Pierre.

    Oscar Fortin peut donc, en toute impunité, hormis le fait de recevoir en retour quelques commentaires désobligeants, souhaiter un aggiornamento louable mais fort improbable.


    • oscar fortin oscar fortin 20 octobre 2015 12:13

      @MAIBORODA : Merci pour votre aimable commentaire, écrit avec un brin d’humour, mais aussi avec un fond de vérité qu’on ne saurait ignorer. J’espère évidemment qu’un coup de vent particulièrement fort en arrive à dépouiller tous ces saints hommes de leurs mascarades et prétentions. Je voudrais les voir tous, humblement vêtus au milieu des pauvres et humbles de la terre. Le pape François leur montre la voie, mais n’ose pas encore faire le saut complet.


      Merci et bonne journée

  • Loatse Loatse 20 octobre 2015 16:02

    Bonjour Oscar,


    Le jour ou les prêtres ne célèbrent plus la messe vêtus de leurs belles chasubles vertes, je me fais protestante !

    J’ai encore souvenir du malaise que m’a provoqué la célébration de mon mariage dans cette horreur qui se voulait être une église, toute en béton dessinée par le corbusier et qui me faisait plutôt penser à une arche de noé naufragée, la quille en l’air !

    Par contre c’est toujours l’émotion quand je pense à ces hommes qui taillant la pierre, sculptant, découpant du verre édifièrent ce qui devint la cathédrale notre dame de Paris (bien que je préfère le roman)..

    Les vêtements des cardinaux, évêques (plus sobres que par le passé d’ailleurs) ne me choquent pas (si cela les induit à pêcher par orgueil, cela regarde dieu, pas moi) .

    .j’ai le respect pour la fonction, la responsabilité qui incombe à nos bergers... Cela ne me dérange pas d’appeler « très saint père » le pape, ou « mon père » un prêtre car leur fonction est, se veut être celle d’un père aimant soit diriger la communauté des frères et soeurs, prendre soin.

    Cette façon nouvelle pour moi, de voir les choses est je le pense, le travail de l’Esprit, qui prime sur la lettre.. (ce que j’ai mis un certain temps à comprendre) et qui est au coeur du message des évangiles, nous invitant à examiner toute chose, à retenir ce qui est bon...

    . N’oublions pas que le jour du jugement ; A nos pères, (prêtres, cardinaux, évêques, papes) leur sera demandé compte de leurs actions, de leurs intentions, plus sévérement qu’à nous, 


    Voulez vous transformer l’église en ONG axée sur la résolution de nos problèmes matériels (vous aurez toujours des pauvres parmi vous nous disent les évangiles) alors que c’est souvent dans le dénuement que l’âme se tourne vers Dieu ? d’ailleurs ce n’est pas la vocation première du christianisme que de pourvoir aux besoins matériel des pauvres... mais (oh le gros mot) la conversion des coeurs..


    Bon mâitre que dois je faire pour être sauvé demandait un contemporain aisé du christ à celui ci ?... si tu veux être parfait.......« lui répondit Celui ci

    pourquoi ce »si« me direz vous ? voilà la réponse :

     »Et quand je distribuerais tous mes biens pour la nourriture des pauvres, quand je livrerais même mon corps pour être brûlé, si je n’ai pas l’amour (caritas), cela ne me sert de rien."

    L’amour parfait est l’un des fruits de l’Esprit...(cela implique qu’il agisse de pair avec le discernement lui aussi don de l’Esprit)

    et le discernement incite parfois à dire NON... même si nous n’en comprenons pas les raisons et que cela peut de prime abord nous paraître injuste... (j’ai a ce propos une anecdote stupéfiante que je raconterai si l’on m’en fais la demande)

    Je ne sais pas ou souffle l’Esprit (dont on ne parle plus beaucoup il me semble) mais je doute à voir les fruits du communisme censé, selon la doctrine, apporter la réponse aux inégalités sociales et le bonheur sur terre en déshabillant paul de force pour habiller pierre , que ce fut là son oeuvre....









    • oscar fortin oscar fortin 20 octobre 2015 16:50

      @Loatse : merci beaucoup pour votre commentaire et réflexion. Vous exprimez un point de vue qui rejoint certainement beaucoup de ces personnes pratiquantes dans le cadre de l’Église actuelle. Comme je le signale dans mon article, il n’est pas question de juger ou de condamner qui que ce soit. Je pars du principe que tous agissent de bonne foi. Ceci dit, il faut prendre note des observations du pape François quant aux exigences que Jésus posent à ses disciples : « va, laisse tous tes biens, viens et suis-moi »-« ne recherchez pas la gloire des hommes mais la volonté de votre Père qui est dans les cieux »-etc. Je pourrais m’attarder sur les béatitudes et ceux qui luttent pour la justice, sur l’humilité et la miséricorde, sur la parabole du bon samaritain par rapport, ses anathèmes lancés à ceux qui mettent sur les épaules des autres des fardeaux qu’ils ne peuvent eux-même portés, sur les sépulcres blanchis qui n’ont qu’hypocrisie etc....C’est de tout cela que l’Église doit se libérer pour y retrouver pleinement l’Esprit de Jésus.


      Avec tout mon respect

    • Loatse Loatse 20 octobre 2015 18:09

      @oscar 


      Puisque vous insistez, reprenant la parabole du bon samaritain...

      je vais vous raconter justement à ce propos la fameuse anecdote...

      Un soir d’automne alors que je m’apprêtais à partir au supermarché à pieds malgré une fatigue qui m’étais tombée dessus soudainement... il se produisit quelque chose d’inhabituel qui va à l’encontre de mes habitudes... Sans que je comprenne pourquoi et la chose m’étonna même : je me mis à vider mon porte monnaie, enlevant de celui ci ma carte bleue ainsi qu’une « grosse » coupure d’euros n’y laissant qu’un petit billet et quelques pièces...

      Au sortir du supermarché au bout du parking quasi désert alors que la nuit tombait, surgit devant moi un homme qui me demanda si je n’avais pas quelques pièces à lui donner car il était sans abri...(qui plus est un mistral froid soufflait...)

      eh bien ce soir là, cet homme repartit avec une baguette (je ne sais pourquoi, j’en avais acheté deux ce qui n’est vraiment pas dans mes habitudes non plus) et les quelques pièces de centimes qui me restait (de quoi à la rigueur acheter une boite de sardines)..

      J’étais en colère car j’aurais aimé faire plus (lui offrir au moins une nuitée de chambre d’hotel, lui donner plus que ces quelques pièces afin qu’il puisse se rendre le lendemain en ville dans un centre d’hébergement)...

      J’ai passé une nuit détestable pensant à tout ce que j’aurais pu faire pour lui, l’imaginant tremblant de froid dans un coin sombre du supermarché dans mon coin de campagne perdu... m’en voulant terriblement de n’y être pas retourné mais cette fois ci il faisait vraiment nuit et aucune femme ou jeune fille ne s’aventure là bas seule à la nuit tombée, le supermarché fermé (j’habite dans une cité)

      non je ne pouvais pas non plus l’héberger chez moi, il était alcoolisé et je vis seule autant ne pas prendre de risque inconsidéré comme cette jeune bonne samaritaine allemande qui accueillit deux migrants et se fit violer...

      M’étonnant quelques temps plus tard du nombre de personnes se présentant eux aussi comme sans abri et faisant « la manche » (parfois agressivement hélàs) exactement au même endroit, je m’enquis du problème auprès de mon entourage. C’est ainsi que j’appris qu’il y avait derrière ce parking... une structure d’accueil temporaire pour sans abris ; ceci expliquant cela ..

      M’avait il menti ? m’aurait il agressé si en ouvrant mon porte monnaie devant lui, se serait présentées quelques coupures bien visibles ? Etait il dans le plan divin qu’il passe par cette épreuve ? ou l’a t’On empêché de me rouler dans la farine moi qui ai de petits revenus, je ne le saurai jamais...

      Tout ce que je sais c’est que ce soir là, MA volonté fut vraiment contrariée.. :)

      D’ou ma question : Y’a t’il encore place pour l’Esprit dans cette nouvelle Eglise ou deviendra t’elle une sorte de mega ong dans laquelle un idéal humain prévaudra ?


    • oscar fortin oscar fortin 20 octobre 2015 18:32

      @Loatse : De l’histoire personnelle que vous racontez je retiens surtout le fait que vous n’êtes pas demeurée insensible à l’état de cette personne et que spontanément vous avez agit avec ce que vous aviez avec la seule idée de lui apporter un peu de réconfort. Tout cela n’a absolument rien à voir avec une quelconque ONG, mais beaucoup avec la personne que vous êtes. Vous avez fait acte de présence que vous avez exprimé par un geste de partage. Les ONG distribuent et donnent bien des choses, mais pas toujours en étant présents de coeur et d’esprit avec les personnes aidées. L’important est de vivre avec cette empathie qui fait qu’on ressent les besoins, mais surtout la souffrance et la douleur des autres. C’est évidemment dérangeant, mais c’est ce qui nous permet d’être un peu plus humain d’une fois à l’autre. Comme vous disiez dans votre commentaire précédent, citant Jésus, des pauvres nous en aurons toujours au milieu de nous, C’est vrai, mais cette sensibilité de les sentir comme des nôtres. Je pense que c’est à cette dimension de la conscience humaine que le message évangélique nous appelle. Tout simplement, ne pas être indifférents aux personnes que nous croisons et qui nous interpellent. 


      Encore une fois, merci pour ce partage d’expérience.

  • colere48 colere48 20 octobre 2015 16:20

    Agnus Dei, qui tollis peccáta mundi, dona nobis pacem.


  • Le p’tit Charles 20 octobre 2015 16:26
    ÉGLISE : un changement de régime s’impose....C’est vrai..ils sont tous gras du bide...Ce n’est plus des soutanes dont ils ont besoin...mais d’une cloche à fromage pour cacher les odeurs...

    • oscar fortin oscar fortin 20 octobre 2015 16:52

      @Le p’tit Charles : Je vois que vous ne manquez pas d’humour.... Le jeu de mot est parlant...


      Bonne fin de journée

  • Pascal L 20 octobre 2015 22:16

    C’est quelque chose qui échappe à la plupart des observateurs, mais il n’y a pas de pouvoir personnel dans l’Eglise. Même avec des vêtement colorés, un plélat est au service de ceux qui lui sont confiés. Les décisions importantes doivent être prise après consultation de l’Esprit Saint et c’est la prière qui permet d’obtenir les bonnes décisions. Pour une personne extérieure qui ne croit pas à l’Esprit-Saint, il peut tout de même observer que les décisions se prennent avec un très large consensus. Si un vote donne une majorité simple, la décision n’est pas acquise et on se donne à nouveau le temps de réfléchir et de prier. Les décisions du concile Vatican II ont été préparées un siècle plus tôt par le Cardinal Newman, c’est dire le temps qu’il faut, mais ce n’est pas un problème. 50 ans après, Vatican II n’est toujours pas correctement interprété par une partie des Catholiques. Certains fidèles y ont vu un transfert des pouvoirs vers les laïcs sans comprendre qu’il n’y a pas de pouvoirs. 


     Pour tout ce qui touche à la foi, nous pouvons observer une évolution continue des dogmes qui traduisent une meilleure compréhension des problèmes grâce en particulier aux progrès de la science. On peut observer que les encycliques et les conciles montrent une évolution continue qui ne met pas en cause les acquis précédents. C’est ainsi que l’Eglise garde son unité.
    Les dogmes sont des points de repères importants pour ceux qui cherchent à mettre des mots sur ce qu’ils ressentent. On doit les comprendre comme l’état de l’art de la connaissance de Dieu. Tout catholique peut en proposer une évolution, mais il n’y a peu de chance qu’il voit cette évolution de son vivant.

    Qu’il y ait au Vatican des personnes plus attirées par le pouvoir que par le service, c’est un fait qui ne concerne pas la totalité de la Curie et cela ne regarde que leur propre salut. L’organisation est suffisamment robuste pour ne pas en dépendre. Cela fait presque 2000 ans que l’Eglise Catholique existe, il n’y a pas beaucoup d’organisations qui peuvent se vanter d’une telle longévité.
    Si l’Eglise est robuste, c’est plus le fait de Dieu que de celui des hommes et il faut lui faire confiance. Quest-ce que l’Eglise peut gagner d’une organisation moins robuste ?

    • oscar fortin oscar fortin 20 octobre 2015 22:59

      @Pascal L : Merci pour votre commentaire et les réflexions que vous partagez avec les lecteurs et lectrices de ce forum. Je me permettrai une observation sur ces deux mille ans de l’histoire de l’Église. Je ne suis pas certain que l’Église de la foi ait poursuivi la même trajectoire que l’Église de la doctrine de du pouvoir institutionnel au cours de ces deux mille ans. Des chrétiens ont délaissé à travers des schismes cette Eglise institutionnelle comme c’est le cas aujourd’hui pour des millions de croyants qui ont appris à gérer leur vie personnelle en suivant leur conscience. ILs ont délaissé la religiosité sans pour autant délaissé leur foi dans les Évangiles et en Jésus de Nazareth. En ce sens, je ne crois pas que l’on puisse parler d’une Église robuste en se référant à l’Église institutionnelle et du culte. Le jour où la foi reprendra sa vraie place au sein de cette Église son visage changera complètement. C’est ce à quoi se consacre le pape François en faisant ses rappels à Jésus et aux messages qu’il a laissés à ses disciples. 


      Avec tout mon respect 

    • Pascal L 21 octobre 2015 13:32

      @oscar fortin
      Il n’y a pas d’incompatibilité entre l’Eglise de la Foi et l’Eglise institutionnelle. Il suffit de se rendre par exemple aux prières pour les malades à St Nicolas des Champs à Paris (presque tous les jeudi à 18h30) pour comprendre que cette église de la foi se développe parfaitement bien dans l’Eglise institutionnelle. Pour être Chrétien, il ne suffit pas de suivre sa conscience (forcément bonne). Il s’agit de vivre en présence du Christ. Le premier contact se passe souvent en dehors de l’Eglise, mais la suite demande d’une part de mettre des mots sur ce qui est ressenti et d’autre part d’avoir un accès aux sacrements pour maintenir le lien. De plus, le Christ intervient souvent dans nos relations avec les autres et la communauté catholique est un bon endroit pour s’y sentir à l’aise, même si nous ne devons pas nous enfermer dans une relation exclusive.

      Mais l’Eglise est constituée d’humains avec des tentations et le pouvoir fait parti des tentations les plus fortes. J’ai eu un curé qui a fait son séminaire à Rome et lors de son ordination, il a demandé à son directeur de conscience ce qu’il devait faire. Celui-ci lui a répondu qu’il devait éviter Rome s’il voulait son propre salut. Mais il me semble que le risque de tentation est plus fort encore lorsqu’on est isolé. C’est à ce moment là que les hérésies se développent. 
      La plupart des Eglises protestantes autorisent que l’on fasse son marché dans les différents dogmes pour se constituer son propre ensemble de croyance. Même si beaucoup de protestants arrivent à vivre avec le Christ, cela crée aussi beaucoup d’excès. Je ne me reconnais absolument pas dans la foi d’un G. W. Bush par exemple.
      Il n’y a plus beaucoup de schismes ces dernières années. La séparation avec les Lefebristes était due, non à la messe en latin, mais parce qu’ils ne voulaient pas reconnaître un dogme pourtant très ancien, mais qui a été formalisé vers 1850 et mis en avant par Vatican II : le fait que la compréhension de la foi par l’Eglise Catholique évolue dans le temps, en suivant l’évolution de la pensée humaine et des sciences. L’Eglise Catholique a institué des messes en latin avec le rite extraordinaire dans tous les diocèses et les Lefébristes se retrouvent maintenant isolés. Ce schisme disparaîtra avec les personnes qui l’on créé. Le dialogue entre les Catholiques et les Protestants progresse, d’autant plus que les raisons du divorce ont disparues pour l’essentiel. Lorsque cela est possible, les sacrements de l’un peuvent être reconnus par l’autre et des paroisses anglicanes entières basculent vers le catholicisme.
      L’évolution des vocations religieuses est un bon indicateur de ce qui est aujourd’hui important pour le Christ. Les institutions qui ne recrutent pas sont vouées à disparaître. Le problème de ma paroisse aujourd’hui est d’agrandir l’église… Si c’est l’inverse que vous observez, c’est qu’il y a quelque chose à changer, mais ce n’est peut-être pas du côté de Rome qu’il faut regarder.

    • oscar fortin oscar fortin 21 octobre 2015 16:01

      @Pascal L : merci pour votre commentaire et je préciserai que cette évolution de l’Église en est à un moment où elle doit se dépouiller de tout le superflu et se mettre au langage tant symbolique que des paroles des temps que nous vivons. Le tout doit commencer par le Vatican, symbole à la fois de pouvoir politique et religieux. Il se doit de rejoindre cette Église, comme vous dites, toujours vivante qui témoigne de la foi en Jésus et dans ses évangiles milieu de millions de personnes. Lorsque le pape François parle d’aller à la périphérie c’est un peu pour aller là où se vit vraiment la foi.


      Bonne journée et avec tout mon respect

    • Pascal L 21 octobre 2015 18:33

      @oscar fortin
      Merci pour le commentaire, mais il me semble qu’il fait faire la différence entre le le luxe des personnes et des monuments. Que quelques prélats aient oublié leur vœux de pauvreté, c’est certain, mais il ne faut pas jeter toute forme de richesse. Beaucoup de personnes pauvres ont donné de leur nécessaire pour que St Pierre de Rome soit la plus belle possible et je considère que c’est normal parce que St Pierre appartient à tous les Chrétiens. C’est évidement beaucoup moins vrai pour les appartements privés de quelques prélats qui ne m’empêcheront jamais de dormir. D’une certaine manière, ils jouent avec leur vie… Vous avez raison de dire que le dynamisme de l’Eglise est à sa périphérie et j’apprécie les efforts du Pape à nous le rappeler. Les vœux qu’il a adressé cette année à la Curie s’adressent en fait à tous ceux qui exercent des responsabilités dans l’Eglise mais celui qui nous dirige tous, ce n’est même pas le Pape, c’est le Christ, même si cela parait totalement invraisemblable à ceux qui ne le connaissent pas.

      Pour beaucoup de Chrétiens, affirmer que le Christ est ressuscité n’est pas une croyance, mais un constat.

  • soi même 21 octobre 2015 02:09

    Avec toi quel rigolade, LE PEUPLE DE DIEU DOIT PASSER À L’ACTION,.


  • Olivier 22 octobre 2015 10:18

    Vous dites  : « Il n’est pas nécessaire de faire des études en théologie pour présider le Mémorial du Seigneur en sa compagnie. » 

    Je pense que c’est une erreur grave de dire cela, car on risque alors de croire et dire n’importe quoi, même de bonne foi. 

    Parler de Dieu est difficile ; l’expérience montre qu’une perception intime et purement sensorielle n’est qu’une expérience purement subjective, qu’aucun guide doctrinal ne vient guider et orienter. 

    La structure hiérarchique et théologique de l’Eglise a justement pour but d’éviter que le sentiment religieux ne finisse par justifier n’importe quoi.

    On le voit dans le cas de l’Islam qui n’a pas de clergé et où tous les fanatismes s’auto-justifient dans leurs pulsions criminelles.

    • oscar fortin oscar fortin 22 octobre 2015 14:08

      @Olivier : Dieu est accessible à tous et à toutes, des plus petits aux plus grands. Les coeurs humbles avec ou sans instruction, avec ou sans argent, le trouvent dans leur coeur et le reconnaissent dans la vie. Ils ne leur donnent pas toujours le nom de Dieu, mais ce qu’ils vivent et ressentent dans leur quotidien est marqué par la présence de Dieu dans leur vie. Jésus n’a-t-il pas dit que ce que vous faites aux plus petits des miens c’est à moi que vous le faites. ? C’est qu’il est en chacun de ces êtres avec lesquels qu’il s’identifie. S’il fallait que tous et toutes soient théologiens pour rencontrer Dieu, les analphabètes et les pauvres de la terre seraient exclus, c’est à dire plus des deux tiers de l’humanité. 


      Avec tout mon respect

      .

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