mercredi 16 mars 2022 - par Alain Alain

Électeur que sais-tu de l’individu Emmanuel Macron ? Première partie : le vantard, l’ingrat

Nombreux sont les journalistes, écrivains, élus et d’autres qui se sont penchés sur son histoire et l’ont racontée.
Apparu dans la vie publique, sorti de nulle part, je ne le connaissais pas et je n’avais aucun à priori. Comme la plupart d’entre vous, je l’ai surtout découvert par ses prestations télévisuelles et ce personnage me mettait mal à l’aise. Plus il prenait d’importance dans la vie politique et plus ce trouble persistait en s’amplifiant. Aussi j’ai cherché à mieux connaitre l‘individu au-delà du ministre devenu président.
Ça a été facile et rapide avec tous ces livres bien documentés.

J’espère que vous aussi avez le désir de vous informer. Pour vous faire gagner du temps, je vous propose une courte recension de mes lectures en plusieurs étapes.
Vous pouvez déjà lire une de mes précédentes chroniques dans laquelle j‘évoque les aspects traitre et menteur de sa personnalité :
Nous sommes tellement nombreux à ne plus supporter Emmanuel Macron : attention danger !

Informez-vous.
Aujourd’hui : Emmanuel Macron présomptueux, vantard et scandaleusement ingrat.

Commençons par présomptueux et vantard.

Au lycée.

François Ruffin est originaire d’Amiens comme Emmanuel Macron. Il est un peu plus jeune que lui. Il a été scolarisé dans le même lycée et sa sœur, elle, a été dans la même classe.

Ce pays que tu ne connais pas - François Ruffin.
L’auteur s’adresse à Emmanuel Macron.
« "C'était l'élève qui restait avec moi pour discuter sérieusement", se souvient Marc Defernand, votre prof d'histoire.
(…)
En première, dans l'atelier théâtre de Brigitte Auzière, vous (Emmanuel Macron) choisissez une pièce d'un auteur italien, dont, inculte, j'ignore jusqu'au nom : Eduardo De Filippo. Vous jouez le rôle principal, vous mettez en scène.
(…)
Vous voilà à Henri-IV, désormais.
"Au départ, on était impressionnés car il était très à l'aise, il était assez bon en name dropping culturel, se rappelle, guère clément, votre collègue Jean-Baptiste de Froment. Puis les premières notes sont tombées et là on s'est dit c'est du pipeau. Il parlait très bien, singeant le langage universitaire à la perfection, mais c'était au fond assez creux."


(…)
Vous entamez, à l'université Paris-X, des études de philosophie, et voilà que dans le journal de Sciences Po, des années plus tard, en 2010, vous affirmez avoir commencé une thèse sur l'intérêt général avec Etienne Balibar. Le philosophe n'en conserve strictement aucun souvenir : "Je trouve absolument obscène cette mise en scène de sa formation philosophique, qu'il organise lui-même ou que son entourage organise", tranche Etienne Balibar. »

Emmanuel Macron philosophe ?

Juan Branco a fréquenté l’École alsacienne où il a connu Gabriel Attal l’actuel porte-parole du gouvernement. Contrairement à Macron, il est Normalien.

Contre Macron - Juan Branco.
« Alors fringant secrétaire général adjoint de l'Elysée il venait d'aborder, à la fondation Jean Jaurès, l'un de mes anciens professeurs pour tenter de le convaincre qu'il l'avait eu comme élève à l'Ecole Normale Supérieure (Normale Sup). Face au démenti catégorique et surpris de son interlocuteur, n'ayant guère de difficulté à se souvenir des quatre à cinq élèves qui chaque année peuplaient son unique séminaire, M. Macron, rougeoyant, était brusquement reparti, gêné... L'épisode n'avait pas été unique, et s'était reproduit notamment avec le philosophe Etienne Balibar, incapable de se souvenir d'un être qui avait tenté de revendiquer avantageusement sa filiation.
(…)
Cette mythologie culmine, bien sûr, avec Paul Ricœur. Membre du Fonds Ricœur, la philosophe Myriam Revault d'Allonnes s'exaspère : "Il en tire un bénéfice totalement exagéré." »

Gérard Davet, Fabrice Lhomme journalistes au Monde auteurs de - Apocalypse. Les années Fillon - La haine. Les années Sarko - Un président ne devrait pas dire ça, etc.

Le traite et le néant - Gérard Davet ; Fabrice Lhomme.
« Macron féru de philosophie, d'Aristote.
Il s'est d'ailleurs vanté d'avoir suivi les cours d'agrégation du philosophe Francis Wolff, prof à l'Ecole normale supérieure, portant précisément sur le disciple de Platon. Nous avons été à sa rencontre. L'éminent professeur ne se souvient pas de cet élève, refusé par deux fois à Normale Sup. Mais, après tout, son séminaire était aisé d'accès... »

Continuons par Emmanuel Macron scandaleusement ingrat.

Emmanuel Macron doit en grande partie son destin politique à Jean Pierre Jouyet directeur de cabinet du Premier ministre Lionel Jospin, secrétaire d'État aux Affaires européennes de François Fillon, secrétaire général de la présidence de la République de François Hollande.
François Hollande envisageait de nommer Emmanuel Macron comme simple conseillé. C’est Jean Pierre Jouyet secrétaire général de la présidence de la République qui l’a imposé d’abord comme secrétaire général adjoint.
Et voilà sa récompense : « C'est à sa demande que François Hollande a nommé Emmanuel Macron secrétaire général adjoint de la présidence puis ministre de l'économie. Après son élection en mai 2017, le président n'a même plus répondu aux nombreux SMS de son ancien protecteur. Comme ambassadeur de France au Royaume Uni, c'est seulement le 18 janvier 2018 que Jean-Pierre Jouyet a pu reprendre contact avec le président lors de la préparation du sommet franco-britannique. » Sans cet évènement, il aurait attendu encore longtemps une réponse à ses SMS et mails.

Marc Endeweld journaliste d’investigation auteur de L’ambigu Monsieur Macron, 2015, Flammarion.

Le grand manipulateur - Marc Endeweld.
« Macron abandonne après la campagne Christian Dargnat qui intègre tout de même le comité exécutif de La République en Marche comme simple adhérent. Alors que ce haut cadre de BNP Paribas a tout lâché pour lui, le nouveau chef de l'État ne lui offre aucun poste. Dargnat lui a apporté son carnet d'adresses, et n'a pas ménagé sa peine. Parmi tous les marcheurs des débuts, il ne sera pas le seul à rester sur le bas-côté de la route.
(…)
Dominique de Villepin a le même sentiment. "On lui a tant donné ! Et depuis, rien. Regarde l'avocat Jean-Michel Darrois, qui lui a pourtant permis de faire son plus gros coup chez Rothschild avec Nestlé, oublié ! Il n'appelle jamais depuis son élection. »

Le traite et le néant - Gérard Davet ; Fabrice Lhomme.
« Le député LREM Aurelien Taché décrypte ce qui se trame au cœur du pouvoir macronien : "Tous ceux qui avaient été dans la campagne ont été mis de côté très, très vite, et ceux qui avaient réussi à rester à l'Élysée ont été marginalisés et contraints de partir. Jean Pisani-Ferry, dès le début, il se fait virer ; Quentin May, il reste six mois ; Marc Ferracci... Tous ces gens-là sont virés, ou sont mis dans des positions subalternes. Et donc, à la fin, il ne reste plus que des préfets, des gens de droite, des gens très classiques,"
(…)
Quentin Lafay, jeune et brillant rédacteur de ses discours (de Macron) les plus remarqués, n'a tenu que quelques mois à l'Élysée. Dégoûté. On l'a rencontré, mais il ne souhaite pas être cité. Trop risqué.
(…)
"Il a éliminé toute l'équipe, autour de lui, qui l'a porté au pouvoir en 2017, constate Julien Dray, l'un de ses parrains en politique. Quand on regarde tous les personnages, ils sont tous partis les uns à la suite des autres. Je sais qu'il y a eu un gros conflit à l'intérieur de l'Elysée, que Brigitte Macron était même un peu isolée (...) Il n'élimine pas les gens tout de suite : il les élimine tranquillement, méthodiquement, pour que ça ne devienne pas des mecs qui lui en veulent après". »

Corinne Lhaïk journaliste à L’Opinion après avoir dirigé le service politique du magazine L’Express. Elle suit le parcours d’Emmanuel Macron depuis 2011.

Président cambrioleur – Corinne Lhaïk.
« Le président ne prononce jamais de propos vexatoires ou insultants. C’est par l’abstention qu’il est le plus dur : il prive de geste, de parole ou de regard celui qui ne convient pas, qui ne convient plus. Il désactive. Dans le silence. Laissant certains conseillers (ou ministres) s’enferrer dans un no man’s land. Tel collaborateur de l’Elysée est resté trois ans en disgrâce avant de quitter le palais, tel rouage essentiel de la campagne se voit fixer des rendez-vous régulièrement annulés et, en guise de consolation, reçoit des coups de fil de Brigitte Macron sur le mode : "on te doit beaucoup."
(…)
Il ne veut pas être celui qui annonce les mauvaises nouvelles : quand il décide que Richard Ferrand, son grognard des premières batailles, ne fera plus partie du gouvernement issu des législatives de 2017 en raison d’une affaire immobilière en Bretagne, il ne l’en prévient pas. C’est Alexis Kohler qui s’en charge. »

Vantard, présomptueux, scandaleusement ingrat et apparemment en plus lâche !

Électeur parmi les premiers de cordée, électeur qui espère du népotisme du président ou de son influence judiciaire, sait-on jamais, grand patron servile, milliardaire aimé, politicien gyroscopique, tu as le droit d’être charitable et clément avec ton président protecteur puisqu’il te sert si bien.
Les autres, informez-vous et réfléchissez bien !

Sur Emmanuel Macron, mes chroniques sur Agoravox :

SuperMacron nous protègera. Alléluia !

Nous sommes tellement nombreux à ne plus supporter Emmanuel Macron : attention danger !

Comme dans la chanson de Brassens, « tous derrière, tous derrière, lui devant » : Macron tout seul a failli sauver la paix du monde

Président cambrioleur, Corinne Lhaïk : « Emmanuel Macron est un diamant »

Macron 2017 : la révolution, la modernité, la probité, la moralisation ! Début 2020, confirmation ?



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