Elections européennes : quand l’UPR fort de son score de 1.17% hurle « Victoire ! »
Sur le site de l'UPR le soir des résultats
Comment hurler victoire dans la défaite, voire la déconfiture... pour ne désespérer les adhérents, militants et autres sympathisants de cette Union Populaire Républicaine.
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Bien que nous soyons nombreux à souhaiter la chute de l'U.E pour mieux retrouver notre Europe à tous, ses peuples, ses nations, sa civilisation, ses cultures, son contrat social, en France plus particulièrement, celui du CNR....
Et alors que l'UPR est la seule à proposer une sortie sans condition de l'U.E et de l'Euro-deutschmark, force est de constater pour mieux le déplorer que le staff de ce parti, François Asselineau en tête, ne semble toujours pas comprendre qu’en politique, il ne faut jamais dire ce que l'on compte mettre en oeuvre une fois élus ; en politique, on ne fait pas campagne sur ce que l’on cache et qui doit être caché, jamais ! Car, l'art de la politique, c'est aussi et surtout l'art de taire ce qu'on "mijote".
D'autant plus que c’est bien ce à quoi il nous est donné d'assister depuis le quinquennat de Jacques Chirac : souvenons-nous de sa campagne sur " la fracture sociale" pour mieux, une fois élu, ignorer totalement cette fracture ; car, tous comptent bien revenir, peu ou prou, sur leurs engagements de campagne mais tous se gardent bien évidemment de nous le faire savoir.
Qui a dit : "Les promesses n'engagent que ceux qui y croient ?"
L' efficacité de ce principe de base n'est plus à prouver.
En politique, en revanche, on se doit de faire campagne sur ce qui vous permet d'être élu ou, le cas échéant... sur un programme qui vous permet de réaliser un score honorable qui ne démobilise pas vos troupes ni ne vous mette financièrement en danger comme pourrait le faire un score qui n'ouvrirait pas droit au remboursement des frais de campagne.
Avec une abstention chronique chez les classes populaires qui s'élève entre 40 et 70% (selon les scrutins)... seules les classes moyennes et les classes supérieures font quasiment le plein des voix à chaque scrutin ; aussi, le "marché" de la politique, c'est bien chez ces classes-là qu'il se trouve car ce sont elles qui font et défont les majorités et les carrières.
Or, proposer de quitter l’Euro et l’U.E à ces classes moyennes et supérieures qui ont encore quelque chose à perdre et à préserver... c’est un peu comme si vous leur demandiez à tous de jouer au casino leur avenir et celui de leurs enfants par la même occasion.
C'est bien ce que MLP a fini par comprendre ; et c'est la raison pour laquelle le RN a renoncé à faire campagne sur un retrait de l'U.E même si cet engagement n'avait rien de contraignant ; il s'est agi d'un engagement purement démagogique car le RN ne peut pas raisonnablement espérer occuper un jour l'Elysée ; et quand bien même, ce parti et son personnel n'ont pas "la carrure" pour négocier une sortie qui signifierait la fin de l'U.E.
Quant aux classes populaires qui n’ont plus grand-chose à perdre ( salariés au SMIC horaire, artisans et commerçants sous statut auto-entrepreneurs, chômeurs, retraités pauvres, locataires du RSA) , pour ces dernières, François Asselineau demeure un « candidat technique, trop technique » ; et la technique en politique, ça vaut pas tripette en terme de résultats.
Doit-on pour autant prendre la peine d'écrire que François Asselineau ne sait pas se vendre auprès de ceux qui n'ont rien à perdre - les classes populaires ? Que son discours est seul compréhensible (techniquement parlant) qu'auprès des classes moyennes - dans la tranche plutôt supérieure - et au-dessus, avec comme résultat : niet, niet et niet ? Assurément !
C’est donc là le drame de l'UPR, qui ferait bien, même si c’est trop tard puisqu'elle a dévoilé son jeu, tout son jeu et qu'elle n'en a pas d'autre, de changer de conseiller en communication car, là encore, force est de constater que son discours autour de son programme a la fâcheuse habitude de s'adresser à ceux qui ne prendront jamais le risque d'une sortie de l'U.E et qui, par voie de conséquence, ne voteront jamais en faveur de l'UPR... à moins d'une crise majeure dont l'U.E n'aurait pas su nous protéger ; une crise qui toucherait de plein fouet les classes moyennes qui se verraient alors menacées d’un déclassement sans précédent.
L'UPR, cette Union populaire républicaine qui peine à trouver preneurs, est sans doute la seule union politique qui fait non pas campagne mais bien plutôt... contre-campagne à chaque élection ; en effet, son programme et son discours la condamnent à ne jamais rencontrer l'assentiment ni le soutien de son électorat-cible ; un électorat pour lequel l'UPR représente un véritable repoussoir, une prise de risque dissuasive.
Aussi, indépendamment du fait qu’en politique il ne faut jamais dire ce que l'on compte mettre en oeuvre une fois élus, il est bon de rappeler que toutes les élections passées ont confirmé le fait qu'il n'y a décidément pas de carrière politique, médiatique ou autres, pour ceux qui menacent l'U.E et sa monnaie.
Et c'est bien cette réalité-là qu'il faut apprendre à contourner ; ce qui implique le fait de provoquer la chute de l'U.E sans pour autant ameuter sa cible électorale avant et après l'élection ; une fois élu, une fois dans la place, on doit, en revanche, oeuvre à réunir, exigences après exigences, toutes les conditions qui ne peuvent que remettre irrémédiablement en cause la survie de cette U.E car, pour précipiter la chute de cette U.E, c'est à propos de sa survie qu'il faut négocier jusqu'à provoquer sa mort une fois vidée de son objet, de sa raison d'être au monde - un monde au service d'une guerre de tous contre tous -, une fois saignée à blanc techniquement, idéologiquement et moralement.
Tous les espoirs sont donc permis puisque la France est bien la nation européenne, sans doute la seule pour l'heure, capable d'un tel rapport de force. Reste à trouver les stratèges et les tacticiens capables de mener à bien ce projet tout en étant disposés à oeuvrer, forts de leur engagement, pour la liberté et la justice des conditions d'existence de chacun d'entre nous sur le Continent européen, notre patrie, notre seule patrie car nous n'en aurons jamais d'autre, sinon... apatrides, humiliés et vaincus.
Pour prolonger, cliquez : Les conférences de François Asselineau
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Ci-dessous, un commentaire d'un modérateur Agoravox :
C'est très bien de définir une tactique apte à séduire électorat, électeurs et militants, encore faut-il avoir une stratégie valable, cohérente, compréhensible , conforme aux intérêts que l'on prétend servir. Votre article démontre que vous ne vous intéressez qu'à l'écume des choses et vous n'accordez de crédit qu'aux saltimbanques les plus fourbes et ne reculant devant aucun mensonge pour se faire propulser sur l'un des sièges confortables de l'assemblée. Un mouvement des gilets jaunes "remasterisé" pourrait bien démontrer prochainement à tout le monde que tous ces sièges sont des sièges éjectables... Ce modèle que vous promouvez, c'est de l'agitation politicienne qui peut tromper un temps l'opinion publique, ce n'est pas le combat politique autrement plus sérieux, plus respectable, plus motivant et plus prometteur pour les véritables amis du peuple et de la nation. Feu vert à la publication de votre article. cettegrenouilleci