mercredi 7 mars 2007 - par alberto

Elevages : leurs peaux et la nôtre

Le 20 février dernier, je vous avais présenté les inacceptables conditions d’élevage et d’abattage des chiens et chats en Chine, dont les fourrures sont l’objet d’un important commerce vers les pays dits développés.

Cependant, malgré la productivité de cette industrie, les prix de ces fourrures restent relativement élevés pour des revenus d’européens « moyens », plutôt tirés vers le bas en ces temps de concurrence internationale exacerbée.
Les publicités faites dans les journaux de mode, les mannequins présentés dans les vitrines des boutiques d’habillement et autres images véhiculées dans les médias par des silhouettes charmeuses, incitent nombre de nos contemporain(e)s à acquérir des vêtements de fourrure.
Pour servir cette « demande », une filière française de production et commercialisation de fourrures est implantée sur tout l’hexagone, principalement avec des élevages de lapins, mais aussi, pour les bourses mieux nanties, de renards, de visons et chiens d’origine asiatique, dits chiens viverrins.
Et si le tableau que je vous avais présenté des élevages chinois apparaissait lamentable, il ne l’est pas moins chez nous : balayons devant nos portes !
En effet, là, à nos portes et sous nos fenêtres, discrète mais tout aussi sauvage, la barbarie envers les animaux sévit quasiment dans les mêmes termes que ceux que je vous décrivais venant d’Asie : entassement dans des espaces grillagés et minuscules entraînant stress, blessures, voire automutilation, reproduction intensive, absence quasi-totale d’hygiène, abattage au gaz ou par électrocution, dépeçage d’animaux encore vivants : « des enquêteurs ont filmé des chiens viverrins luttant contre la mort dix minutes après avoir été entièrement dépecés » indique Jean Luc Segapeli , Directeur de la campagne de l’association « Fourrure Torture  »...
L’environnement ne sort pas indemne de ces pratiques, puisque les produits utilisés pour le tannage et le traitement des peaux contiennent du chrome, du formaldéhyde, divers colorants et autres dégraissants, tous aussi polluants les uns que les autres...
Plusieurs pays européens ont carrément interdit, ou alors pris des mesures extrêmement contraignantes, restreignant les élevages d’animaux à fourrure : Royaume-Uni, Pays-Bas, Autriche, Suisse, Italie, contrairement à la France où la réglementation reste plus laxiste...
Nous avons vu dans le passé, diverses associations dénoncer les conditions d’élevage, de transports et d’abattages des animaux destinés à l’alimentation humaine. Beaucoup reste à faire dans ce domaine, par exemple, actuellement sur l’écornage « à vif » des bovins par les éleveurs. Mais, depuis une vingtaine d’années, sous la pression du public alerté par ces associations, un certain nombre d’avancées ont pu être effectuées, notamment en matière l’hygiène dans les élevages et de méthodes à « minima de douleur » au moment de l’abattage.
Il apparaît par ailleurs que tôt ou tard se reposera la question de la place de la viande d’élevage dans les apports protéinés nécessaires à l’alimentation humaine : rejet de méthane dans l’atmosphère, pollution des eaux ruisselantes par les déjections, utilisation de vastes territoires pour l’alimentation exclusive du bétail... Avec la chimie accompagnant ces activités tout au long de chaîne de production : vaccins et médicaments pour les bêtes, engrais et pesticides pour les récoltes, agents de conservation pour les viandes, avec au passage la débauche d’énergie mécanique et électrique nécessaire à cette industrie.
Bien sûr, nous n’en sommes pas encore à une suppression, ni même une restriction, de consommation de la viande, même si quelques esprits « éveillés » essaient d’imaginer ce que pourrait être une alimentation de demain avec les substituts végétaux permettant d’épargner les surfaces agricoles aujourd’hui réservées au bétail et à son alimentation, pour y substituer les cultures propres à nourrir les populations et satisfaire leurs besoins en protéines. (Des amis péruviens m’avaient déjà présenté il y a quelques années la Quinoa comme : « la graine qui sauvera le Monde de la famine, ainsi que l’avait déjà fait la pomme de terre quelques siècles plus tôt ! »
Quoiqu’il en soit, cette révolution n’est pas semble-t-il (encore) à l’ordre du jour et ne se réalisera, (si elle doit l’être) j’oserai dire « comme d’ab », que sous la contrainte d’évènements irrépressibles : pénuries, famines, catastrophes climatiques, ou combinaison de tout cela...

En attendant, avançons à petits pas pour la protection animale, conscient que les douleurs infligées aux animaux par nos « soins » peuvent encore perdurer quelque temps.

Et que donc si nous voulons continuer à nous prétendre civilisés et confier en héritage à nos descendants un monde plus serein, nous nous devons de traquer et combattre sur cette planète les traces de notre barbarie, en y mettant nos forces de conviction et nos moyens de coercition : je pense qu’une partie de ce combat passe par le refus des conditions d’abattages et de tortures décrites ci-dessus, et c’est pourquoi je vous invite à bannir le port des fourrures issues de ces tueries.

Bien à vous tous



18 réactions


  • LE CHAT LE CHAT 7 mars 2007 10:50

    salut Alberto , rien ne m’étonne plus de la part des gens de l’empire du milieu à la cruauté légendaire , m^me envers la race humaine , genre dépecage s’eternisant des suppliciés dans un raffinement de sadisme . La chine est le plus grand pays totalitaire et number one des executions .

    Les chinois sont des chiens ! (Chine est l’anagramme de chien et de niche smiley )


    • alberto alberto 7 mars 2007 12:38

      Merci Le Chat pour ton salut.

      Bien sûr qu’il vaut mieux être chat ou chien en Europe qu’en Chine, même si nous avons encore des progrès à faire...


  • sylvia (---.---.27.67) 7 mars 2007 10:59

    Jamais je ne porterai de fourrure.

    Jamais, jamais, jamais !!! Promis, juré, craché !!


  • kirinyaga 7 mars 2007 11:38

    Autant je trouve innaceptables les cruautés gratuites faites aux animaux, autant votre article me paraît plus une profession de foi contre l’élevage animal qu’envers ses conditions.

    Je ne trouve pas anormal, moi, qu’on élève des animaux, puis qu’on les tue, pour leur fourrure ou leur viande. Leur infliger ce faisant les abominables souffrances par vous décrites (de manière probablement exagérée d’ailleurs, si j’en crois le militantisme de la suite de votre texte) me révulse autant, j’imagine, que n’importe qui. Mais à propos duquel de ces deux sujets avez-vous écrit ?

    Votre titre parle du second, alors que votre texte évoque beaucoup plus le premier. Or, ne vous en déplaise, les deux opinions ne s’impliquent pas mutuellement.


    • alberto alberto 7 mars 2007 12:49

      Bien vu, Kinrinyaga : mais c’est tout à fait volontaire. Quel impertinence il y aurait-il à conduire un lecteur à se poser des questions ?


    • kirinyaga 7 mars 2007 13:21

      Il n’y a pas d’impertinence. J’explique pourquoi je n’aime pas votre article : parce que vous présentez le raisonnement, par moi considéré faux, que nous devons devenir végétariens pour la raison qu’il existe des éleveurs scalpant des animaux vivants.

      C’est d’autant plus du trucage qu’en réalité vous n’essayez même pas de défendre le sujet réel de l’article, la profession de foi présentée par Actias juste au-dessus de vous. Rien d’étonnant d’ailleurs : comment raisonner à propos d’une profession de foi ? Cette ressemblance avec la religion me fait songer qu’une exposition plus « laïque » des arguments serait la seule dont on pourrait tirer un profitable débat, au lieu de votre texte qui n’est qu’un simple manifeste.


    • alberto alberto 7 mars 2007 14:25

      Cher Kirinyaga : je vous reconnais tous les droits et surtout celui ne ne pas aimer mon article.

      Mais celui-ci (l’article) à pour but premier de dénoncer les agissement de gens se conduisant comme des brutes (bestialement) vis à vis des animaux qu’ils sont chargés d’élever et d’abattre. Et ils paraît évident à tout être sensé que le manque de sensibilité dont ils font preuve dans ce contexte a de quoi inquiéter une société qui se prétend civilisée, car l’existance de tels individus en son sein laisse augurer de possibilité de dérapages n’ayant pas seulement les animaux pour victimes. Et afin de tarir cette souce de bestialité, je propose de boycoter l’achat de fourrures : ceci reste le fond de mon article

      Mais élargissant la réflexion sur le thème de l’élevage en général, je pose la question de son avenir dans le contexte de ce début de vingt et unième siècle : pollutions induites, diminution des ressources vivrières par tête d’habitant... Vous, ça semble vous gêner...


    • kirinyaga 7 mars 2007 15:43

      « Mais celui-ci (l’article) à pour but premier de dénoncer les agissement de gens se conduisant comme des brutes (bestialement) vis à vis des animaux qu’ils sont chargés d’élever et d’abattre. »

      Justement, non. Cette ambition, que je soutiends, s’arrête hélas juste après la fin du titre. Vous n’hésitez pas à préconiser l’ablation de la tête pour soigner le nez bouché, dissimulant l’absurde de cette solution par une généralisation éhontée. Tous les éleveurs d’animaux, loin de là, ne sont pas des brutes. Pendant que vous y etes, pourquoi ne pas invoquer le risque de cannibalisme ?

      Vous le dites vous-même ci-dessus, abattre les animaux constitue le comportement normal et c’est la conduite bestiale qui est inacceptable.

      Quant aux problèmes de ressources que cela pose, c’est un faux argument. D’abord nous avons, en France, parfaitement les moyens d’élever assez d’animaux pour nourrir tous nos concitoyens et bien plus, ensuite nous pourrions toujours en manger tout simplement moins plutôt que pas du tout si la situation évolue dans le futur. Il n’y a qu’un seul argument conduisant à militer pour un régime totalement végétarien, c’est votre refus de tuer des animaux.

      C’est une position de nature philosophique, et donc parfaitement respectable, alors défendez la comme telle. Les tentatives pour détourner la logique à votre profit ne servent pas votre crédibilité.


    • alberto alberto 7 mars 2007 12:57

      Actias : la référence aux esprits « éveillés » est un petit clin d’oeil aux bouddhistes dont le respect de la vie n’est plus à démontrer.

      Quand à la question de l’élevage intesif de viande animale : oui elle ne va pas tarder à se poser...


    • Yaarg (---.---.110.16) 8 mars 2007 22:58

      A ce que je vois tu n’es pas végétarien mais végétariste, comme moi, aussi j’aimerais t’inviter à collaborer à Ekopedia, j’ai besoin d’étoffer notre comité de rédaction sur le développement d’un portail consacré au végétarisme et à la défense animale (anti-chasse, anti-pêche, anti-corrida, anti-animaux-de-laboratoires, etc.) alors si ça te branche, j’écris sous le pseudo d’ékopédagogue. Voici l’adresse :


    • Yaarg (---.---.110.16) 8 mars 2007 23:01

      Cette invitation est valable aussi pour Alberto et pour tous ceux qui souhaitent collaborer à la défense animale. Ekopedia est l’encyclopédie en ligne, libre de droit, consacrée à la vie alternative.


  • Tara (---.---.36.46) 7 mars 2007 16:00

    Vous parlez d’abattage en vue de se nourrir, mais l’article parle d’abattage en vue de transformer ces pauvres animaux en manteau et autre bonnet fourré !!!

    Le débat ne devrait pas s’égarer sur le végétarisme, car il en perd toute sa portée !!!

    Quel est le besoin de porter de la fourrure ?????? Pas un besoin vital, pas un besoin corporel, pas un besoin cérébral !!!

    Les espèces de péta**** qui alimentent ce commerce devraient voir les vidéos insoutenables des dépeçages !!!!!

    Je ne comprends pas comment l’on peut encore porter de la fourrure en 2007, certains synthétiques l’immitent admirablement alors pourquoi s’obstiner à avoir sur le dos ou ailleurs le pelage d’un animal mort dans d’attroces souffrances ???

    C’est ridicule !!! C’est inhumain, mais vous me répondrez que les animaux ne sont pas humains !!! Regardez donc leurs yeux, vous verrez s’ils ne le sont pas plus que certains d’entre nous !!!

    Moins il y aura de demandes moins il y aura de crimes !!! Oui crimes, parce que vu les conditions, je suis désolée mais ça s’appelle comme ça, et encore, je n’ai pas parlé de sadisme, et je suis persuadée que les tortionnaires sont dénués de toute sensibilité même humaine !!!

     smiley smiley smiley


    • faxtronic (---.---.127.45) 7 mars 2007 19:05

      il n’y a pas de creatures innocentes. L’homme est omnivore, comme les chats (ou du moins ma chattte, elevée aux croquettes, poissons blanc a la vapeur au beurre et a la ciboulette, jambon, foie de poulet, cancoillotte, gauffre et brioche vendeenne, petit oiseau et lezards), les chiens, les cochons, les singes, etc...


  • gigabyte_land (---.---.84.124) 7 mars 2007 17:35

    Vous vous trompez de combat.

    Réglons d’abord le problème des humains, et plus particulièrement des millions d’enfants qui meurent de maladies aussi simples à soigner que la Peste (2€ d’antibiotiques) ou même le sida (traitement 100€ / mois) avant de s’occuper du bien être des animaux de rente (vocable utilisé par les vétérinaires).

    Je ne rejette pas vos indignations qui me semblent légitimes, mais d’autres aspects beaucoup plus grâves de notre société sont à régler en priorité. Charité bien ordonnée commence toujours pas soi-même.

    Le temps et l’argent dispensés par les organismes et associations pro-animales me font mal lorsque je vois des enfants mourir.

    La protection animale - comme le végétarisme - n’est d’ailleurs qu’un problème très nombriliste de pays riche. Dans les pays où l’on crève de faim, même des chiens seraient les bienvenus pour nourrir sa famille.


    • faxtronic (---.---.127.45) 7 mars 2007 19:08

      n’importe quoi.... « les africains qui exportent leurs cereales pour nourrir nos vaches au lieu de nourrir leurs enfants » du grand n’importe quoi comme commentaire en ces temps de surproduction europeenne. Vraiment vous desservez votre cause, arretez tout.


  • Plus robert que Redford (---.---.44.231) 7 mars 2007 23:23

    Imparable, le raisonnement d’Actias !

    Il a parfaitement raison, on peut s’habiller avec autre chose que de la peau ou des fourrures, se nourrir avec autre chose que la viande, ou les oeufs, le lait et tous autres produits d’origine animale. Pensons végétal, donc !

    Mais qui n’a pas frémi en regardant saigner (blanc !) le pied d’une laitue que l’on vient de trancher ! Qui n’a pas frissonné en écoutant le bruissement douloureux du plant de patate que l’on arrache sauvagement à sa terre nourricière, des tubercules que l’on arrache sans anesthésie de leur racine, des parties végétatives que l’on laisse agoniser et flétrir sur le sol sans même l’ombre d’un remords ! Et le regard affolé de terreur de ces pommes, de ces poires et autres abricots qui voient se tendre vers eux la main crochue venant les décrocher de la branche nourricière !

    Allez, un petit effort supplémentaire monsieur Anthias !, on peut aussi survivre dans trois mètres carrés, n’utiliser que cinq litres d’eau par jour, respirer cinq fois par minute, et tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de raconter des conneries.


  • pc (---.---.34.171) 8 mars 2007 06:48

    à lire : http://www.oaba.fr/pdf/LETTRE_2007.pdf

    le principe de l’étourdissement préalable (loi de 1964 en France) est en train d’être sérieusement attaqué un peu partout en Europe (en Belgique ils n’étourdissent plus, une honte) parce que le groupe de pression des musulmans devient de plus en plus puissant et nos pouvoirs publics sans aucune éthique :

    les abattoirs pratiquent souvent deux types d’abattage : viande normale (en théorie avec étourd. préal.) et viande halal (sans étourdissement), quelquefois casher (aussi sans étourdissement) et que finalement ils en profitent pour ne plus étourdir aucun animal, d’autre part dans les écoles la viande est Halal, on en trouve dans les grandes surfaces, la viande halale est vendue dans les circuits ordinaires sans certification halal (carcasse refusée car non conforme au rite musulman, partie de l’animal non halal qu’on retrouve au MacDo, en préparation cuisinée, etc.)


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