lundi 16 novembre 2020 - par Nicolas Cavaliere

Elvis Presley, seul au monde

 

L’Idole (je n’en peux plus).

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Il est violent de comparer deux artistes (deux prophètes ?) mais je me dois de commencer par ça, pour figer quelque peu le portrait du géant de cet article.

Elvis Presley chantait sous son nom, Brian Wilson chantait dans un groupe. Elvis Presley avait une relation forte avec sa mère, Brian Wilson se disputait sans cesse avec son père. Elvis Presley ne composait quasiment pas de musique, Brian Wilson faisait tout jusqu’à la production. Elvis Presley modifiait parfois les paroles des chansons qu’il interprétait, Brian Wilson laissait les autres tout écrire pour lui à quelques exceptions près. A l’heure où je tapote sur le clavier, Brian Wilson est vivant. Elvis Presley est mort. Du côté des points communs, ils ont débuté leurs carrières très jeunes. Ils ont survécu tous les deux à leurs frères. Et ils ont mentalement souffert de leur isolement et de leur génie. Il n’y a qu’Adam West, sans lien avec toute cette histoire, qui soit resté sain d’esprit toute sa vie. Une chauve-souris au plafond, mais pas d’araignée.

Oui, Elvis s’est lancé, de lui-même, très jeune dans le monde de la musique. Il avait envie de percer, il était passionné, curieux et cultivé ; et il s’est brûlé les ailes. Pressé de trouver un style nouveau par Sam Phillips, son appétit dévorant, celui qui lui tirait les lèvres, lui a permis de créer presque à lui seul un amalgame de tout ce qu’il entendait et connaissait, intimement. Ses premiers enregistrements ne sont pas seulement du rock n’ roll ou du rockabilly. Ils sont aussi de la country, et ils sont beaucoup du blues. « Heartbreak Hotel », son premier disque d’or, n’est-ce pas l’héritage direct de Robert Johnson ? Keith Richards a dit que la chose la plus marquante pour lui dans l’enregistrement, au-delà de l’accent singulier d’Elvis, était le jeu de Scotty Moore à la guitare, d’une finesse presque baroque quand on l’entend aujourd’hui. Et plus encore que ce jeu, le silence (le mystère) qui entoure le son (le train). Ce silence de solitude qui sied au thème de la chanson, il préfigurait celui qui allait entourer Elvis Presley lui-même après le décès de sa mère pour tout le reste de son existence. Il le portait déjà en lui.

La vie d’Elvis Presley me touche plus que le son de sa voix, belle comme les femmes qui se pressaient à ses concerts, sexy comme les femmes qui se pressaient à ses concerts, vulgaire comme les femmes qui ne se pressaient pas à ses concerts, et pourtant toujours élégante comme les femmes qui ont du goût. Même dans les titres les plus légers, comme « Love Me Tender », « Can’t help falling in love » ou « Are you lonesome tonight », les bêtises animalières à double sens comme « Crawfish » ou « Teddy Bear » (ce simple « your » !), les navets comme « Girl Happy » ou « Rock-a-hula Baby », il parvient à leur faire dire plus, à leur extorquer le sens qu’ils lui refusent, avec grande classe. Ses hurlements sur « Jailhouse Rock », c’est encore et toujours du chant. Alors, quand il se met au gospel ou qu’il remue les paroles d’« If I can dream » avec une conviction de tous les instants, il n’y a rien à faire d’autre que d’écouter religieusement.

Et pour la qualité de cet art, il y a une seule condition, et c’est l’ascèse. Pour tous les excès qu’on peut lui prêter, les chambres d’hôtel, les groupies, les médicaments en surdose, les délires spiritualistes, les jeux de rôle mafieux, les potes et les gardes du corps, tout ce qui a maintenu Elvis Presley en vie et qui l’a mené à sa mort, c’est son ascèse, c’est l’effet de sa solitude. Qu’il en veuille ou pas, c’est sa condition. Son frère est mort, Elvis est seul, mais il a sa mère. Sa mère est morte, Elvis est seul, mais Elvis a trop d’amour. Son manager lui a donné sa chance, l’a rendu riche. La (très) jeune femme qu’il a rencontré en Allemagne lui a donné un espoir consolateur. Alors il continue avec eux. Il suit le modèle de l’époque, qui veut que le cinéma soit plus prestigieux que la musique. Il enchaîne les films, qui sont souvent agréables, souvent niais. Il y passe presque une décennie, à sauver l’industrie, à jouer les idoles sans jamais devenir l’artiste qu’il a été malgré lui. Comprenant que sa vie lui échappe, il réoriente sa carrière, pensant que sa carrière c’est sa vie. Il y met tout son cœur, tout son corps, toute son âme. Son comeback est une réussite. Bientôt l’impasse se rétrécira de nouveau. Trop grand pour son métier d’entertainer qui lui tient à cœur, car ce métier a sorti sa famille de la pauvreté, bientôt trop gros pour son costume, il aura traîné son professionnalisme sans le moindre but une fois cette solitude enchaînée à son corps comme le boulet du deuil.

Prisonnier de son image, conscient qu’il est comme tous les grands artistes un schizophrène qui se sait, il s’abandonne à son public chaque soir, sans jamais pouvoir sortir de scène, sans jamais pouvoir sortir de son pays, lié à son manager dont le statut de clandestin aux États-Unis était certainement un secret de Polichinelle pour lui. Elvis a décidé tout de même de partir, en grande pompe. Il donne une foultitude de concerts, rit de lui-même, donne de lui-même, jusqu’à l’épuisement, jusqu’à rendre son âme, qu’il croit pouvoir retenir sur ordonnance. Son corps demande le sevrage et finit par plier. Le cœur cesse de battre. Ce fut un long et généreux suicide.

Elvis fut des dieux de l’Olympe aux derniers instants d’une civilisation monothéiste, qu’il contribua à détruire. Sauf que si Zeus, Neptune et Vénus jouaient ensemble la Comédie humaine chacun sur leur nuage, le King n’avait personne pour lui donner la réplique. Personne ne pouvait le croire quand il imaginait d’un de ses amis que Marie était le nom de sa dernière flamme. Mais tout le monde savait qu’il ne rigolait pas quand il interpellait les gens qui cherchaient des problèmes en leur disant qu’ils venaient au bon endroit, et qu’il ne mentait pas quand il s’offrait une nuit de péchés avec la première venue. Toutes ses démonstrations de passion, de colère et de charme lui valaient toute l’admiration du monde. L’amour ne pouvait que manquer. L’amour, lui seul pouvait le donner. Il était au-dessus de tous les autres, au moins sur la grande affiche du spectacle.

Au fond, il a essuyé les plâtres de la célébrité pour les suivants, qui ont su prendre leurs précautions. Après lui, le rock a été affaire de groupes. Même après la séparation des Beatles, John Lennon a impliqué sa Yoko, Paul McCartney sa Linda, et les deux ont mené leurs thérapies en public à leur façon. Les Brian Wilson et les Syd Barrett se sont écroulés sans que leurs collègues ne puissent intervenir, mais ils ont su tirer le meilleur d’eux-mêmes et de leurs collaborateurs avant de sombrer. Elvis ne pouvait pas avoir le réflexe de se produire avec Priscilla, car elle faisait partie de sa vie, pas de sa carrière. Elvis avait encore la pudeur des interprètes qui ne composaient pas. C’était un chanteur professionnel qui s’entourait de musiciens professionnels. Il est un des plus grands monuments de l’appropriation culturelle avec Al Jolson et Fred Astaire, et sans le vouloir, simplement parce qu’il a été propulsé sur l’énergie de sa jeunesse, il a vu plus loin que n’importe lequel des deux (et il sera remercié par Public Enemy pour l’ensemble de son œuvre en 1989). Le long pont qu’il a bâti entre deux races, entre deux temps, s’est affermi sur lui. Tel Atlas sous la voûte céleste, il le soutiendra pour l’éternité. Néanmoins, il est actuellement illégal de le franchir sans disposer d’une attestation dérogatoire de déplacement.

Bref, l’épopée d’Elvis aura été vaine, et sa souffrance également. Rendez-moi mon Batman sixties, mon twist et Mary Poppins. Grâce à son sac sans fond, elle peut stocker autant de masques que nécessaire et avec son parapluie, s’envoler pour les distribuer comme des tracts sur la foule peureuse qui autrefois regardait un jeune homme promettre aux jeunes femmes une multitude de contacts sans paiement en se déhanchant librement à la télévision...



58 réactions


  • Rantanplan Gérard Languedepute 16 novembre 2020 09:34

    En 2010, le médecin traitant habituel d’Elvis Presley a publié un livre ("Le King et Dr Nick.") dans lequel il raconte que le King a été retrouvé sur la cuvette de ses WC, son pyjama baissé, dans une mare de vomi. Et son autopsie a révélé que son côlon était deux fois plus large et plus long que chez une personne normale. "Alors qu’une personne normale évacue tous les 2 à 3 jours, nous avons retrouvé des selles qui étaient présentes dans son côlon depuis 4 à 5 mois", a précisé le toubib qui avait déjà essayé de convaincre le chanteur de subir une colostomie. Si Presley avait un air « enflé », ce n’était donc pas à cause des aliments qu’il ingurgitait mais en raison des constipations chroniques qui ont causé sa mort !


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 09:50

      @Gérard Languedepute

      Il en avait gros sur l’estomac !!!


    • Clark Kent Séraphin Lampion 16 novembre 2020 10:35

      @Nicolas Cavaliere

      Un Grand Chef Apache débarque chez un médecin et lui dit :

      • « Grand Chef plus Caca !!

      Le toubib ne comprend pas, et l’indien s’impatiente en lui montrant son postérieur

      • « Grand Chef plus Caca !!
      • Ah vous êtes constipé ? Vous allez prendre une cuillérée de ce laxatif au déjeuner, au diner et au petit déjeuner et vous reviendrez me voir demain.

      Le lendemain, le grand chef revient furax chez le toubib en gueulant :

      • « Grand Chef plus Caca !! « Grand Chef plus Caca !!
      • On se calme ! OK ? On double la dose : 2 cuillérées à chaque repas et vous reviendrez me voir demain.

      Le surlendemain, le grand chef revient super furax et hurle :

      • « Grand Chef plus Caca !! « Grand Chef plus Caca !!
      • Hola !! Mollo, mollo. Buvez toute la bouteille cette et revienez me voir demain..

      Le sursurlendemain, c’est toute la tribu apache qui débarque chez le toubib et commence une danse du scalp autour du médecin qui a la trouille :

      • eh ! oh ! arrêtez ! qu’est-ce qui vous prend ?
      • Grand Caca plus Chef !

  • Clocel Clocel 16 novembre 2020 09:40

    Elvis met toujours en sueur les jeunes belettes ! smiley


  • cevennevive cevennevive 16 novembre 2020 09:59

    Bonjour Nicolas,

    Oui, Elvis, le beau, le tendre, la voix de velours, devenu une grosse barrique.

    Un peu comme Marlon Brando d’ailleurs, si beau, si ténébreux et finissant en bibendum répugnant.

    La légende en prend un coup lorsque la vedette s’enlise à ce point.

    « La vieillesse est un naufrage », certes.

    Mais un beau voilier a bien plus de noblesse en s’enfonçant dans l’eau qu’un vieux rafiot rouillé.


  • In Bruges In Bruges 16 novembre 2020 10:17

    @l’auteur,

    Vocalement, le titre le plus impressionnant ( notamment dans la gestion de la descente dans les graves) , c’est « stand the getho ». Le plus noir aussi, sans doute.

    https://www.youtube.com/watch?v=2Ox1Tore9nw

    Car pour le reste, Elvis est pour moi trop « paillettes » et « déhanchements pour jeunes filles trempées ». Un Julien Doré de l’époque.

    Pour le reste, naitre c’est mourir.

    Mourir sur ses chiottes ou ailleurs...C’est même du reste assez symbolique , si on considère que la vie c’est de la m...


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 13:36

      @In Bruges

      Ah c’est sûr qu’une fois revenu de l’armée il s’est conformé au modèle Sinatra. Mais il a quand même remué un sacré nombre de pétards l’artificier...

      Je crois que « In The ghetto » à été reprise par Nick Cave, effectivement un gage de noirceur.


    • In Bruges In Bruges 16 novembre 2020 15:22

      @Nicolas Cavaliere
      Yes indeed, en 1984 ( année Orwellienne s’il en fut), avec le Bad Seeds (album « from her to eternity », if I remember well...).
      Vous me donnez aussi l’occasion de rectifier dans mon post précédent une erreur grosse comme le King sur la fin :
      il s’agit bien sur de « In the gettho » et pas « stand the gettho ».
      Parce que si Nanard Lavilliers s’en mêle, « on n’est pas rendu » comme disent les suisses..

      Par ailleurs, nous sommes quelques uns à ne pas avoir oublié la « cover » de « in the getho » faite en rappel final à l’Olympia en janvier dernier par la fulgurante Beth Hart.
      Malheureusement, pas de trace audio de ça.
      Tiens, en cadeau, et pour se consoler, ces deux petits bijoux de traditionnels avec la dame en question au micro ( et Joe Bonamassa à la guitare, ce qui ne peut pas nuire).
      Enjoy, c’est de la bonne.

      https://www.youtube.com/watch?v=KFphuiMxA7I

      Et puis, « I would rather go blind »

      https://www.youtube.com/watch?v=UEHwO_UEp7A

      Pour une fois, « c’était pas mieux avant ».
      Cette femme est un OVNI : elle vaut 20 barils de pas mal de merdes des années 70/80 ;


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 15:44

      @In Bruges

      Sandro , sors de ce corps !


    • The Old Snoop chtarbologue The Old Snoop 16 novembre 2020 16:12

      @Aita Pea Pea

      Je n’y avais pas pensé mais ça tient la route smiley


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 17:05

      @The Old Snoop

      voui mais branlant...Sandro aime le Lavilliers.


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 18:20

      @In Bruges

      Ah oui, ça chante bien (influence Etta James ?). Derrière, ça martèle pas mal aussi.


    • In Bruges In Bruges 16 novembre 2020 19:06

      @Nicolas Cavaliere

      C’est sûr que confiné avec une fille comme ça, on se reprendrait à espérer dans le genre humain.
      Évidement, les voisins donneraient des coups de balais dans les murs.
      Évidement, les chats coucheraient les oreilles en l’entendant chanter , comme quand ils entendent le vent passer dans les volets. Les bergers allemands pencheraient la tête de coté dans les aigus.
      Les mecs fonderaient quand elle leur dira « I know you have been hurt by someone else, but I will take care of you... ».

      Bon, on a encore raté notre confinement, quoi.
      On prépare jamais assez sérieusement ces choses-là.

      Take care, Cavaliere.
      Merci de nous parler d’autre chose que de Donbass, de complot et de la courbe des morts de la soit-disant « grippette » ( alias « épidémie de peur » chez le grand voyant Dugué....)


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 19:24

      @In Bruges

      Merci à toi d’être venu ajouter ces beaux liens qui élargissent nos horizons au-delà de ce passé peut-être trop glorieux pour être totalement honnête.

      Enfin, je n’ai pas pu ne pas parler quand même du sujet omniprésent de cette année en fin de texte (et le confronter à ce passé libéré qui était suffisamment honnête pour ne pas s’empêcher d’être glorieux). Promis, la prochaine fois, j’essaie d’en pondre un qui soit le plus possible hors du temps.


  • S.B. S.B. 16 novembre 2020 17:18

    Trop de pression sur un simple gars de la campagne. 

    (Superbe, Beth Hart)


  • ticotico ticotico 16 novembre 2020 18:02

    Elvis serait mort... ? 

    Pour Donald T. c’est une fake news, d’ailleurs il a des preuves.


  • Jonas Jonas 16 novembre 2020 20:28

    Bravo pour cet article.

    Une légende incontournable qui a inspiré des milliers d’artistes avec de la country, du gospel, des ballades, du rock, des musiques inoubliables magnifiquement interprétées.

    Une source d’inspiration pour Nick Cave avec « Tupelo »son album « The first born is dead » ou même pour des artistes aussi improbables que Scott Walker.


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 20:56

      @Jonas

      Merci.

      La chanson de Scott Walker est sublime. Je suis complètement fan du bonhomme, sa trajectoire musicale est absolument unique (et, effectivement, improbable), je ne vois personne d’autre qui ait commencé comme un chanteur « paillettes » pour midinettes avant de se saisir de toute la haute culture classique et contemporaine et d’y apposer son tampon avec autant de nerf et d’intégrité. Certainement un des artistes les plus libres du 20ème siècle, et tout autant au 21ème alors qu’il avançait en âge. En fait, je suis complètement admiratif.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 21:08

      @Nicolas Cavaliere

      aller je me lâche ...marrant les ceusses qui parlent musique en en connaissant pas une once ... Vais pas être vache avec vos dindes sacrées qui ne savaient que chanter ...


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 21:10

      @Aita Pea Pea

      Enseignez-nous votre savoir, maître.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 21:17

      @Nicolas Cavaliere


      va chez les vrais bluesmans et d’autres qui connaissaient au moins un instrument. Ton jauni ricain certes avait du talent pour chanter ...et puis ? Rien...nada ...de la soupe .


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 21:25

      @Aita Pea Pea

      Ah, mais ça fait plus que m’arriver.

      https://www.youtube.com/watch?v=QPXjuD8sH_Q


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 21:28

      @VY-rus T

      C’est très bien, Hanouna.

      https://www.youtube.com/watch?v=CgrMME-HsF8


    • In Bruges In Bruges 16 novembre 2020 21:33

      @Nicolas Cavaliere

      « je ne vois personne d’autre qui ait commencé comme un chanteur « paillettes » pour midinettes avant de se saisir de toute la haute culture classique et contemporaine et d’y apposer son tampon avec autant de nerf et d’intégrité ».

      Ben si, quand même. En France, un certain Daniel Bevilacqua.

      @Aita Pea Pea
      M’a toujours fait rire, ces histoires de« celui qui a la plus grosse en musique ou en guitare »...
      Même dans les buvettes des stades de foot de promotion d’honneur du grand Ouest profond (ah ça, c’est pas « l’état profond », eux...), ils faut qu’ils y aillent de leur avis dont tout le monde se fout.

      Bon , pour mettre tout le monde d’accord, et puisque j’ai cru comprendre que Aita Pea Pea voulait instaurer comme un embryon de distinction entre musique et voix -ou interprète-, un truc qui devrait mettre tout le monde d’accord, question guitares ( ou alors, on est chez les fous.. ce qui n’est pas exclu ici !).

      « The thrill is gone », version hommage de son vivant à BB King par 5 des plus grands guitaristes vivants de l’époque ( les attentifs y verront une brève apparition du jeune Joe Buonamassa backstage, en grande conversation avec une donzelle.( je pense d’ailleurs qu’il a manqué à Elvis un grand guitariste, pour rester un peu dans le sujet péniblement initié par l’auteur...).

      https://www.youtube.com/watch?v=Nu4tjTyqbho&list=RDNu4tjTyqbho&start_radio=1&t=0&t=0


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 21:41

      @Nicolas Cavaliere

      là on est ok . Et plus encore..John les Hooker. boom boom .1960 . L’overdrive sur l’ampli ...Lui a plus influencé que ton gominé . Sur Youtube.


    • Jonas Jonas 16 novembre 2020 21:52

      @Nicolas Cavaliere « La chanson de Scott Walker est sublime.  Je suis complètement fan du bonhomme, sa trajectoire musicale est absolument unique (et, effectivement, improbable) »

      Je suis également fan de Scott Walker, trajectoire assez incroyable, ayant commencé des chansons simples avec son groupe des Walker Brothers, sa carrière solo prend une tournure singulière avec les albums Scott Walker 1, 2, 3 et 4 en particulier, très mélodieux et travaillés, sa voix grave de crooner est stupéfiante.
      Mais dans les années 1990, sa carrière prend un tournant spectaculaire, il revient avec une voix fantomatique d’outre-tombe, des sons produits par des objets de la vie courante superbement arrangés, un énorme travail sur la voix entrecoupée de silences, l’album « Tilt » est une référence avec des titres comme « Farmer in the city », ou « Bolivia 95 ».
      Puis « The Drift » (avec des titres comme « Cue » ou « Clara » la maîtresse de Mussolini) et tout ce qui s’ensuit, où Scott Walker nous plonge dans un univers minimaliste véritablement angoissant et oppressant. Écoutez en pleine nuit, effet saisissant !


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 21:53

      @Aita Pea Pea

      Ah mais influencer la jeunesse et influencer les musiciens, ce sont deux choses très différentes.


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 21:57

      @In Bruges

      Le grand guitariste d’Elvis, c’était Scotty Moore. Sur les Sun Sessions, y a beaucoup d’invention, mais le chanteur prend beaucoup trop de place. Lui-même citait ses deux parties sur « Hound Dog » comme importantes, et avec le recul, c’est vrai. En solo, malheureusement, Moore a pas fait grand-chose. Talent gâché quelque part.

      Bon ben tu vas me donner envie de me plonger dans Christophe, que je ne connais que de très loin. La chanson sur Lou Reed était déjà formidable, singulière. Faut juste que j’arrive à me détacher de mon obsession pour le dernier Fleet Foxes.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 22:12

      @Nicolas Cavaliere

      Ben ça a marché avec toute la vague britannique hors Beatles qui a repris la zique blues . Les Stones bien sur mais des futurs cadors comme Clapton derrière et d’autres. Les ricains ne voyaient pas a l’époque les perles noires qu’il s avaient chez eux .


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 16 novembre 2020 22:21

      @Aita Pea Pea

      Bien sûr que ça a marché. Mais pour la plupart, avant d’être des jeunes adultes qui écoutaient et jouaient du blues, ils ont été des gamins qui ont vu Elvis à la télé. Elvis, ça a été une pierre de gué.


    • Jonas Jonas 16 novembre 2020 22:46

      @Aita Pea Pea « va chez les vrais bluesmans et d’autres qui connaissaient au moins un instrument. »

      Je ne vois pas pourquoi dénigrer Elvis, il avait un vrai charisme sur scène et une voix fantastique.

      On peut apprécier le blues (des bluesmen fabuleux, il y en a une palanquée, de Son House à Johnny Winter, en passant par B.B. King et Peter Green entre des centaines d’autres), et aimer Elvis.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 23:26

      @Jonas

      j’aime la musique et les compositeurs. Lorsqu’ils sont compositeur interprète j’adore si c’est de qualité. Là vous me parlez de BB ... On a trois heures ? Sinon respect pour Elvis et ses interprétations.


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 23:36

      @Philippe Huysmans

      ben laisse toi aller...


    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 16 novembre 2020 23:56

      @In Bruges

      c’est pas une histoire de celui qui pisse le plus loin . Si j’écoute Bach je peux trouver extraordinaire une interprétation...mais j’écoute d’abord Bach , et lui en premier.


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 17 novembre 2020 19:35

      @Aita Pea Pea

      Je préfère écouter Scarlatti (Domenico !).


  • TSS 16 novembre 2020 20:58

    Si elvis etait le« king » ,chuck Berry etait l’empereur... !!


  • alanhorus alanhorus 16 novembre 2020 22:45

    Blue Heron

    https://www.bitchute.com/video/P5rUQ7zmblsA/
    https://www.bitchute.com/video/KmNw6I968xfO/

    difficile de ne pas reflechir

    deux adeptes du baphomet en vrai ?


  • In Bruges In Bruges 18 novembre 2020 16:37

    @l’auteur,

    Comme je m’intéresse plus aux voix atypiques qu’à la taille de la guitare ( ou sa symbolique associée...), et pour changer un peu des filles, connaissez -vous Tiwayo ?

    Alias Rémi Sztern, français comme son nom ne l’indique pas, ayant fait le chemin inverse ( USA d’abord, retour France ensuite), et ayant ramené, comme d’autres une MST, des cartouches de blues et soul , sauce gypsy par dessus.

    Avec un accompagnement batterie « où ça tape très fort derrière », comme vous dites.

    https://www.youtube.com/watch?v=WDTdctz9cSQ

    https://www.youtube.com/watch?v=FYcuykZ0lJw

    Une sorte de Assaf Avidan du pauvre (mais celui-là , on peut à peine l’approcher, il est à peine de chez nous, tellement il y a des âmes mortes et sa « old pain » qui lui parlent dans l’oreillette ...)

    https://www.youtube.com/watch?v=mLfadqYJQT8

    Mais je m’égare, on est si loin du Donbass, du Covid et de feu le gros King...


    • pemile pemile 18 novembre 2020 17:09

      @In Bruges « Tiwayo ? Alias Rémi Sztern »

      Alias The Young Old, ça lui va bien à ce ptit jeune qui nous ramène au bon vieux temps des morceaux qui durent plus de 8 minutes.


    • pemile pemile 18 novembre 2020 17:17

      @In Bruges "Une sorte de Assaf Avidan du pauvre (mais celui-là , on peut à peine l’approcher, il est à peine de chez nous, tellement il y a des âmes mortes et sa « old pain » qui lui parlent dans l’oreillette ...)"

       smiley

      Mais dans son labyrinthe, seul, guitare/voix, ça emmène en balade à plus d’un kilomètre sans autorisation dérogatoire !


    • In Bruges In Bruges 18 novembre 2020 17:47

      Ouais, ce type est capable de tout, comme de ce duo complétement barré avec l’ex « as de trèfle qui pique ton coeur »
      https://www.youtube.com/watch?v=tsu7iiw3rLM

      ou encore de se faire à moitié bouffer dans sa maison de Toscane par un loup de Yougoslavie qu’il s’était mis en tête d’apprivoiser...
      Un cas. « Il n’est pas de chez nous », comme disait un copain.


    • Nicolas Cavaliere Nicolas Cavaliere 18 novembre 2020 21:06

      @In Bruges

      Ah oui, c’est pas banal effectivement. Pas trop mon truc, trop moderne, trop « ville illuminée du 21ème siècle » pour moi.

      Mon délire ce serait plus quelque chose comme ça :

      https://www.youtube.com/watch?v=k3aH7RtVSLI

      Un mec qui sonne comme une fille et des guitares grasses.


  • In Bruges In Bruges 23 novembre 2020 15:12

    "Un mec qui sonne comme une fille et des guitares grasses.

    « 

    J’imagine que c’est mieux que des filles grasses et des guitares qui sonnent comme une fille..

    Quoique. J’ai des doutes, disait R. Devos.

    Bon, vous avez été sage, je vous tire encore deux cartouches de Beth Hart dans le sonotone ( sonne, automne...aha).

    Celle -ci, qui laisse juste sans voix :

    https://www.youtube.com/watch?v=lzdJf7Hqttk

    ( il fut un temps où c’était ma berceuse en cas d’insomnie.. Mais c’était pire après...).

    et puis celle-ci , en hommage à sa sœur partie d’overdose ( Berth Hart a elle même été junkie, vous pourrez retrouver des anciennes vidéos où elle fait 42 kgs. C’est la mort de sa sœur qui l’a fait arrêter et revenir »chez nous").

    Pour elle, chais pas, mais pour nous, c’est mieux.

    https://www.youtube.com/watch?v=uT7_ZPIAoC4


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