Engie, Total, Eni : on en a marre de votre démarchage !
Il ne se passe pas un jour sans qu’un démarcheur d’Engie, de Total ou d’Eni vienne frapper à nos portes, ou nous harceler par téléphone, pour nous enrôler de gré ou de force. Les Français saturent !
Les amendes et les rappels à l’ordre à répétition n’y ont rien fait. Les commerciaux d’Engie, de Total et d’Eni continuent d’user de méthodes dignes du harcèlement pour vendre leurs services aux consommateurs français, qui en ont plus que ras-le-bol.
A qui la faute ?
En mars 2020, l’Union fédérale des consommateurs —Que choisir est allée à la rencontre d’un démarcheur travaillant pour le compte d’Engie, rongé par le remords. Celui-ci confiait alors : « l’idéal est de rencontrer les clients potentiels et de les convaincre, mais pour remplir un contrat, on peut aussi s’en passer. Il nous suffit d’avoir le point de livraison pour l’électricité, le point de comptage pour le gaz. C’est impossible avec les compteurs classiques, mais avec Linky, c’est très facile, on ouvre les placards ou les coffres, on relève le numéro. On prend le nom sur la boîte aux lettres, on invente la date et le lieu de naissance. Pour connaître le nom du fournisseur actuel, on appelle Enedis en se faisant passer pour la personne et en inventant un problème insoluble. Une fois qu’on l’a, on n’a plus qu’à signer, c’est un nouveau contrat. »
Ils n’ont certainement pas eu cette idée tout seuls : le système de rémunération mis en place par leurs employeurs — les sous-traitants des énergéticiens — n’est pas pour rien dans ces dérives : « c’est 50 € par contrat, et compte tenu des pratiques, il est facile d’en engranger plusieurs par jour. Quand le démarcheur rencontre le client, c’est 25 € de plus s’il lui place une assurance dépannage plomberie avec prélèvement mensuel, et encore 10 € s’il lui vend un abonnement à des livrets de mots croisés ou de jeux, facturé ensuite 8 € par mois. À ce régime les démarcheurs empochent 4 000 € à 5 000 € par mois sans forcer », relate l’UFC Que Choisir. Une réalité confirmée par un journaliste de France Info, auteur d’une enquête sur le sujet : « les vendeurs sont payés à la commission, ils ont donc une forte pression pour faire signer les clients, parfois jusqu’à une dizaine par jour ».
Dès lors, on pourrait se dire que les Engie et compagnie n’ont rien à voir là-dedans. Que nenni ! Ils sont très au fait des méthodes utilisées par leurs sous-traitants. Et ils les tolèrent. Tant que les contrats rentrent pourquoi vouloir changer les choses (le bien-être des consommateurs ne rentre pas en ligne de compte). D’autant que les pharaoniques amendes que l’on nous vend dans les médias représentent en réalité moins de 1 % du chiffre d’affaires de ces sociétés. Raisons pour lesquelles ces pratiques perdurent.
Et pour ceux qui pensaient que le confinement allait nous apporter un peu de tranquillité à ce niveau-là, c’était sans compter sur le fait que le démarchage agressif est apparemment une activité essentielle à notre société. Pour s’en rendre compte, il suffit d’aller faire un tour sur Twitter :
Si le gouvernement a annoncé vouloir encadrer le démarchage au début de l’année et qu’une loi a même été promulguée, force est de constater que rien n’a changé. Ce n’était rien de plus qu’un effet d’annonce dont se sont servis les députés de la majorité pour se jeter des fleurs. En attendant, c’est nous, particuliers, qui subissons les assauts répétés des démarcheurs. Encore une fois, comme l’épidémie de Coronavirus l’a bien montré d’ailleurs, notre gouvernement est incapable de protéger ses citoyens. Ou il ne souhaite pas le faire, leur préférant le profit ?