Ere Zébulon primaire, la fin ?
Même le pire pitre cancre rescapé d’une école primaire sur le retour ne nous livrerait pas ces flamboyants désaccords de genre dans lesquels se complait notre mini-président en ses discours (voir Canard du 27 janvier). Même le pire gamin génération aqueu coucou s’exprimerait mieux dans un micro. L’ennui, c’est que la totalité de Zébulon primaire est à la hauteur de ces piètres facultés scolaires. Le mystère, c’est qu’il ait pu tirer des gens d’affaire en causant la galimatias dans l’exercice de sa profession d’avocat.. Cela n’est pas une raison pour le faire redoubler..
Qu’un tel cancre ait pu être élu à Neuilly en dit long sur le gâtisme précoce des retraités et des nantis qui peuplent majoritairement cette banlieue fleurie. Qu’un tel niveau zéro de la pensée ait pu s’emparer de l’Elysée, et que ne s’ensuive pas une révolution, en dit long sur l’état de décomposition de la Nation. Mais chacun sait que, sans le piston massif des médias et du spectron, des magnats et du pognon, sa carrière aurait culminé avec un titre de président de l’amicale des trotteurs du bois de Boulogne. En fait, la mission qui lui a été confiée, pour laquelle il fut accouché au forceps puis bourré aux hormones, et qu’il exécute avec un zèle tel que l’absence de toute autre qualité n’est pas un défaut, confirme à jamais le rôle nouveau de l’état : celui de simple agent de transmission entre la haute finance mondiale (je n’ai pas écrit « sans patrie », de peur de déclencher un ouragan d’horions et de cris..) et l’industrie de la réclame et du show-biz. Tout cela passe par la destruction de la Nation, de ses classes laborieuses, intellectuelles, des structures qui garantissaient un dernier semblant de démocratie et d’indépendance politique, de sa spécificité en regard des idéologies de la mondialisation, auxquelles elle pouvait plus que tout autre résister.
« Si Sarkozy existe en tant que phénomène social et historique, malgré sa vacuité, sa violence et sa vulgarité, nous devons admettre que l’homme n’est pas parvenu à atteindre le sommet de l’Etat malgré ses déficiences intellectuelles et morales, mais grâce à elles. C’est sa négativité qui a séduit. Respect des forts, mépris des faibles, amour de l’argent, désir d’inégalité, besoin d’agression, désignation de boucs émissaires dans les banlieues, dans les pays musulmans ou en Afrique noire, vertige narcissique, mise en scène publique de la vie affective et, implicitement, sexuelle : toutes ces dérives travaillent l’ensemble de la société française ; elles ne représentent pas la totalité de la vie sociale mais sa face noire, elles manifestent son état de crise et d’angoisse » écrit Emmanuel Todd.
En fait, l’état de crise et d’angoisse que Todd évoque est plutôt un fait de mondialisation, que la France subit, au travers de la politique de Zébulon, par contagion.
Mais voilà peut-être la fin de l’épreuve.
Tout d’abord, le mécontentement est à son comble. Que ce soit dans la majorité, à l’UMP où se multiplient et se renforcent les voix dissidentes des ténors comme les petites phrases discrètes et assassines des plus timides et craintifs, ou dans la soi-disant opposition, au sein de cette gauche inexistante, simple faire valoir dans l’institutionnel théâtre de marionnettes ou la droite tient le rôle du gendarme, et la gauche de Guignol.
Mais, surtout, dans la France d’en bas, le chômage, l’obscure conscience d’être joués, les insolents profits des banksters, la crise qui recommence, pour les plus faibles.. Ah !, si l’on s’en tient aux promesses, aux déclamations, aux vœux pieux, l’avenir est radieux. Mais les faits sont têtus.
Ceci ne suffira pourtant pas pour apporter un changement au travers des élections.
Le pouvoir absolu, unique, et sans partage, des médias stipendiés fabrique l’opinion dans son intégralité et entretient savamment l’illusion d’une prétendue opposition. Les partis pris étant la chose la mieux partagée au monde, dans ce contexte, les résultats d’une consultation ne s’éloignent jamais beaucoup de 50-50. C’est alors dans les compétences de l’industrie médiatique de monitorer les quelques pourcents qui font tomber du bon côté. D’autant que les choses ne sont pas livrées au hasard, elles sont préparées bien à l’avance. Qui par exemple pourrait douter de l’utilité d’un Dany le bouge, qui, bien inspiré à 20 ans clamait « élections pièges à cons » et, ravisé depuis, s’est fait élire « très-démocratiquement » et apportera son soutien, avec tout un vol d’étourneaux européens écolo à son copain Sarco et compagnie s’il le faut (« pour barrer la route au faââchisme »..). Bien d’autres false flags sont aux créneaux, bien d’autres faux nez au comptoir plutôt..
Ceci ne suffira pourtant pas pour renverser Zébulon
Le monde politique (qui sait bien qu’il ne sert plus de rien, mais qui est largement défrayé pour son rôle de figurant), le ministère de l’intérieur, les flics, les agents ponctionnaires du fisc.. Tout l’appareil répressif veille au grain, aux intérêts de l’Ordre Publicain et du Nouvel Ordre Mondial. De toutes les façons, les Français – ou ce qu’il en reste – sont au foot, au ski, à la Star Académie, elle est plus belle la vie, au remboursement de l’appartement, du crédit revolving, de la voiture, à la préparation des vacances. Zébulon a quelques raisons de dormir sur ces deux oreilles.
La seule issue serait qu’il se fasse remercier, pour excès de pitreries, par les puissants dont il est le valet..
Pour terminer, ne cédons pas à la tentation (expression terriblement connotée..) de faire fuser inutilement les petits noms.. Je ne sais si Sarkozy est bressan, dans le doute, évitons donc de le traiter de poule mouillée. Je ne sais s’il est juif. Abstenons nous donc de lui trouver une tronche pas très catholique. Quant à tête de cochon, n’y pensons pas, au cas où il serait mahométant. Zébulon gai-luron ? Non, sinistre. Il l’est absolument. Voilà un travers que personne ne contestera, qui pourra, sans risque d’erreur, être versé au dossier de fin de mission.
Le système totalitaire de la non-pensée, expression consubstantielle aux idéologies de la mondialisation, nous mène provisoirement. Il est décrété criminel et sans appel d’employer certains mots pourtant bien innocents. Pour tenter une ultime démarche, tout en limitant les risques, et puisque tous les moyens échouent pour mettre un terme à cette parodie de gouvernement, lançons une injonction simple, claire et définitive, dont la légalité a été certifiée par l’intéressé lui-même :
Casse toi pov’con.
Citations graphiques : http://sarkopitheque.wordpress.com/2008/04/
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