mercredi 20 mars 2013 - par jack mandon

Érotisme entre nature et culture

C’était dans la cour de l’école maternelle, les petits alignés attentifs, sages et appliqués sous l’autorité patiente et ouatée de leur première maîtresse.
Pour ce jour d’éducation physique mémorable, elle arborait une tenue vestimentaire inadéquate qui rappelait la réception officielle de la matinée.

A la discipline somatique obligatoire, elle se présentait dans un tailleur cintré sombre que prolongeaient des jambes de soie noire finement musclées. Après un moment de laborieuses et vaines articulations collectives, une flexion appuyée découvrit la chair souple et laiteuse de ses cuisses dans le contraste saisissant de la soie d’ébène. 

Ce fut sans doute confusément mon premier cours d’éducation sexuelle et sentimentale. Mais surtout un nouvel éclairage, l'éveil de l'érotisme.

« Le désir naît ensuite d'une faille dans la plénitude »

C'est bien le début d'une histoire. La confrontation au monde des autres. L'éveil du désir bien sur, pour chacun de nous. Cette fermentation folle et bouleversante qui nous laisse sans mot, dans l'enfance, nous plonge dans la solitude et le questionnement, et colle à notre âme insidieusement toute la vie.

Chronologie fantaisiste, fulgurante, insatiable, imprévisible,plus ou moins canalisée.

Milieu rural, parents muets, discrets et souvent maladroits avec les choses de de l'érotisme, du sexe et de l'amour. Et surtout ces plaisanteries salaces, ô combien blessantes pour un enfant délicat, hyperémotif, dans son rêve emporté.

Heureusement, la nature vient quelques fois au secours des petits.

« Enfant nous nous pourchassions dans une meule de paille tout émoustillés et emmouscaillés, jusqu'à ce qu'enfin je me trouve acculé au fond d'un tunnel avec cette fillette empaillée, une fillette de six ans aussi, bas fripés aux genoux, jupon froissé, entortillé et yeux de diable, et que j'embrasse éperdument, mon premier baiser... »

Quel ardeur, quel feu d'artifice étoilé...quelle étreinte !

Certes point de nudité, des vêtements bien culturels comme des sacs hermétiques, la culture provinciale et rurale, voire paysanne. Son petit visage ébouriffé, moite et brûlant, le parfum sucré et poivré des saveurs champêtres et surtout les yeux de diable de ma première compagne estivale. Un instant de liberté sur la terre qui devenait un astre comme par enchantement.

Son visage en émoi, singulier, et ses yeux écarquillés, son corps empaqueté dans l'anonymat d'une toile délicatement fleurie..

Selon Emmanuel Lévinas, « le visage de l’autre fait appel à la sollicitude, aux sentiments pénétrés d’une moralité immanente ».

Point de conceptualisation en ce temps de vrai bonheur, mais la vie dénudée, dans le secret d'un labyrinthe en forme de ferme magique, ou peut être le contraire.

« L'érotisme est le propre de l'homme » (G. Bataille), nous étions déjà « grands, auréolés d'interdit et de transgression, innocents et pourtant cachés et perdus au milieux d'un mystère...vautrés dans l'érotisme, cachés comme si nous étions nus, comme dans la Genèse du prophète Moïse, les premiers amants de la création.

La pudeur est la plus érotique des vertus, nous l'avions bousculé, « pudor, » pudeur, la honte. Elle s'insinuait et coulait dans nos deux corps au rythme de nos tempes qui tapaient à nous faire éclater la tête.

Ce joyeux ballet en escalade préfigurait déjà l'extrême tension du coït, quel vilain mot tant il découragerait les amants les plus ardents s'il effleurait leur imaginaire dans le mystérieux moment sans mot et pourtant animé.

L'extrême tension en tout point comparable chez les amoureux qui oscillent entre violence-sauvagerie et tendresse-douceur.

Nous cultivions l'art de désirer, l'érotisme, ignorant encore celui de jouir, enfin comme les grands.

Connaissions nous l'amour ? Je le crois, car nous nous sentions dans un instant d'éternité, différents de tous les autres, inondés de tendresse. Singuliers l'un pour l'autre.

Connaissions nous le désir sexuel, non, car chez les grands cette pulsion aime l'autre dans ses généralités. Vous savez les parties cachées, celles frappées d'interdits, que l'on ne prononçait et touchait moins encore... elles nous permettaient simplement de nous asseoir.

Frappé d'interdit ! Voilà qui redouble le désir ( G. Bataille )

L'érotisme commence à l'interdit et à la transgression.

Qui n'a pas entendu, vu, senti les merveilles qui naissent et renaissent dans le temple de la nature.

« J'ai vu l'amour pour la première fois dans une forêt des landes. Un jeune berger et sa bergère. C'était le matin, le premier soleil du monde peignait toutes choses à fresque...il y avait tout le spectacle de la terre...Mais je ne voyais à la ronde que deux enfants nus : les « rousseurs amères », les reins au travail, folles chevelures et chairs au soleil dans l'herbe ruisselante de rosée sous les hauts pins en rut.

J'étais « venu tout nu de ma province » J'avais les yeux frais, illustres, l'esprit intact et franc...J'étais encore vierge. La femme m'était inconnue, cette « chose »dont on a la chair pétrie, les yeux, la mémoire, l'esprit fourmillant. »

La deltheillerie Joseph Delteil.

L'érotisme est un humanisme, le sexe en tant qu'organe est amoral, mais la sexualité n'est pas réductible qu'au sexe.

Michel Ange, Adam et Eve, l'Eden

Et pourtant, comme tant d'autres, comme tout le monde, nous fûmes emportés par la vie, de l'autre côté du miroir. L'inverse de l'érotisme, les contraintes besogneuses du couple, du travail forcé (quand il se présente) et du chômage qui détruit nos rêves et nos aspirations... et cette fâcheuse culture traditionnelle involutive.

C'est le temps, où l’explosion de la vie submergeait la fraîcheur de l’âme, et transformait le cœur en termitière. C’est la période alchimique des fermentations de la conscience en éveil. C’était autrefois, il y a tellement longtemps… c’était hier, c’est aujourd’hui...Au cœur de l’enfance couleur sépia.

C'était écrit ainsi, pensé et vécu comme ça, la haine des corps, de la chair, du désir du plaisir, des femmes et de la jouissance. Aucun art de jouir dans le penchant judéo-chrétien, mais un savant dispositif castrateur et destructeur de toute velléité hédoniste. Et voici que nos cousins orientaux semblent se réveiller avec leurs lois et pratiques nébuleuses au moment où nos « gentils » bourreaux s'humanisent.

L’érotisme, nous le savons maintenant agit en antidote à la sexualité définie par sa naturalité bestiale : quand le sexe parle seul, il exprime les pulsions les plus rustiques du cerveau reptilien ; lorsqu’il se manifeste dans l’artifice, il fait jaillir le meilleur de la civilisation qui le produit...et Georges Brassens de constater.

Mais en se touchant le crâne, en criant " J'ai trouvé "
La bande au professeur Nimbus est arrivée
Qui s'est mise à frapper les cieux d'alignement,
Chasser les Dieux du Firmament.
Aujourd'hui ça et là, les cœurs battent encore,
 

Ce qui est civilisé dans la vie sexuelle le doit pour une part essentielle aux femmes,Elles ont inventé l'amour au point que leur nature se fond dans la création.

Il est ainsi culturel que l'évocation même de la femme engendre la peur. La magie qui gravite autour de son nom est source de malentendus, de confusions, de conflits...voire même de crimes.

La peur du féminin ne veut pas dire la peur de la femme, mais plutôt de cette partie inconsciente du psychisme qui, à notre insu, oriente nos vies : l'Anima, la part consciente du caractère féminin qui se love dans l'inconscient de l'homme.

« Pour fonder cette logique du pire sexuel, l’Occident a créé le mythe du désir comme manque. Du discours sur l’androgyne tenu par Aristophane dans Le Banquet de Platon aux épîtres de Paul, le dogmatique, la fiction s'enracine. Le désir comme manque et le plaisir pour combler ce manque, voilà l’origine du malaise et de la misère sexuelle. En effet, cette fiction dangereuse conduit les humains à chercher l’inexistant, donc à cultiver la frustration. » Michel Onfray.

La quête du prince charmant, de la fée, de la princesse produit des déceptions : jamais le réel ne supporte la comparaison avec l’idéal. Or le désir n’est pas le manque, mais l'excès qui produit l'inflation. Et Georges Brassens de conclure en tirant sa révérence

Et la règle du jeu de l'amour est la même.
Mais les dieux ne répondent plus de ceux qui s'aiment.
Vénus s'est faite femme, et le grand Pan est mort.

Adam et Eve la chute

 



43 réactions


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mars 2013 09:52

    Oui tout à fait .


    Très joli article .

    Au tout début c’ est très simple , pareil , je me souviens d’ une grande de mon âge ,
    j’ avais dans les six ans elle c ’était une vieille de six ans et demie ou peut-être de cinq et demie mais à âge égal les filles ont plus d’ intelligence que les garçons .
    Elle me racontait sa vie lointaine d’ un autre pays . J’ étais envouté par la grâce de son visage , de ses cheveux ondulés , mais surtout qu’ elle avait l’ air d’ apprécier ma présence .
    J’ ai du lui parler pendant dix minutes , sa maman est venu la chercher .

    Plus jamais revue , mais toujours dans un coin de ma tête .

    Une tendresse qui n’ arrête jamais envers ce si joli féminin .

    • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 11:02

      Salut capitaine,

      La maturité de la petite fille qui porte déjà dans sa tête et son ventre l’attrait amoureux.
      Le garçon est bien maladroit, pour autant que son émotivité soit forte.
      Dépassé qu’il est par ce torrent de sensations et d’images qui l’assaillent.
      Cela se voit trop qu’elle grande la femme chez la petite fille...trop grande femme.

      Ainsi, dans son désarroi le petit d’homme qui ne sait pas trop ce qui lui arrive,
      trouve dans l’arrogance, le mépris et l’utilisation des armes d’abord factices,
      l’occasion d’exister et de démontrer sa puissance érectile.

      Ce qui augure déjà du véritable sens de la guerre.

      Merci de votre passage


  • Gollum Gollum 20 mars 2013 10:08

    Bonjour Jack. 


    Vous touchez à un sujet qui me tient à cœur. Celui du sacré dans le sexe et dans la femme... smiley

    Aucun art de jouir dans le penchant judéo-chrétien, mais un savant dispositif castrateur et destructeur de toute velléité hédoniste.

    Oui et cela rejoint ce que je disais plus haut. Tout a été fait dans le christianisme pour que le sexe ne soit pas sacré et la femme non plus. Pire même. On a essayé de faire passer tout cela du côté obscur, celui du diable. La femme est donc devenue la tentatrice alors qu’elle serait plutôt, en fait, l’initiatrice... Dieu, le Père, ne pouvait supporter la concurrence.. Et la seule femme qui a un statut d’hyperdulie, fut Vierge..

    La peur du féminin ne veut pas dire la peur de la femme, mais plutôt de cette partie inconsciente du psychisme qui, à notre insu, oriente nos vies : l’Anima, la part consciente du caractère féminin qui se love dans l’inconscient de l’homme.

    Beaucoup de personnes dans leurs relations aux femmes ne ressentent pas cette intrusion du Sacré. Ces personnes n’ont donc aucun problème d’approche avec elles, en apparence..
    En fait, elles restent à la surface des choses. Car tout homme qui ressent ce sacré ne peut qu’être terrorisé par l’approche de la femme. Paradoxalement ceux qui sont terrorisés sont beaucoup plus réceptifs à cette anima, à ce sacré qui emmène l’homme vers le divin et la Transcendance.

    Mais comme notre époque refoule le divin tout cet aspect des choses est occulté. La fréquentation des textes tantriques d’Orient, cet Orient qui a toujours su laissé la place à l’autre côté des choses, peut être une bonne approche pour échapper à l’univers culturel occidental, qu’il soit de tendance chrétienne ou athée, car sur ce plan, christianisme et athéisme, c’est du pareil au même dans le refoulement du divin dans la femme....

    Quand je dis christianisme, je parle bien évidemment du christianisme officiel tel que transmis par Paul, Augustin, etc...

    En fait si l’on sait lire entre les lignes, l’érotisme sacré est bien présent. Le sacrement du baptême de feu fut administré par Marie de Magdala, sous forme d’huile parfumée sur la tête du Christ, la veille de la Passion.. et ce fut elle qui assista la première à la résurrection de son rabbouni... Raison pour laquelle Marie-Madeleine fut considérée comme leur patronne par tous les gnostiques souterrains de l’époque chrétienne romaine.. On peut citer ici Léonard de Vinci peintre de tableaux explicites sur ce sujet.

    • gaijin gaijin 20 mars 2013 14:30

      oui +++++++
      et d’ailleurs quel acte plus sacré pourrait il y avoir que celui par lequel deux êtres réunis en un seul donnent la vie ?

      L’érotisme sacré a toujours été présent de manière sous jacente dans les différentes religions, la domination des cultes masculin ne date « que » du néolithique et est plus un point de vue social qu’authentiquement religieux.
      la religiosité fondamentale reste obligatoirement féminine


  • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 11:32

    Bonjour Gollum,

    « On a essayé de faire passer tout cela du côté obscur, celui du diable. »

    La diabolisation de la femme est une des manifestations projectives qui maintient
    dans l’inconscient des tempêtes destructives.

    Les hommes et les sociétés qui épousent ces travers s’autodétruisent.

    Cet Orient qui a toujours su laissé la place à l’autre côté des choses, peut être une bonne approche pour échapper à l’univers culturel occidental,

    L’orient ancien peut être, celui dont vous parlez, mais aujourd’hui ce n’est plus valable.
    Les faits parlent d’eux même. les guerres et conflits l’attestent.

    Le christianisme officiel tel que transmis par Paul, Augustin, etc...

    Le pape, premier de cette église qui se réclame de Jésus et qui de surcroît semble
    être un brave homme...et pourtant Paul le fin politique,misogyne et dogmatique est
    le parfait représentant de l’église de Rome.

    Maria de Magdala et son rabbouni de Jésus, quelle merveilleuse Genèse pour
    une église où le sacré et l’humain vivraient dans l’harmonie.


  • alinea Alinea 20 mars 2013 14:09

    Je vais manquer de poésie !! tant pis ; le premier souvenir me semble être typique du souvenir reconstitué ! ; vous êtes plus vieux que moi Mandon, et bien autant vous dire que les petites instits aux bas de soie et à la jupe qui remonte sur le blanc de la cuisse ( on dirait du poulet !), c’est un rêve ; en blouse, elles étaient les instits !!
    Mais bon, les plus beaux souvenirs sont les souvenirs arrangés et les plus belles amours les amours non vécues !!
    Et là, je partage ; sans non plus y croire vraiment !!
    Quant au reste je ne peux rien vous apporter !! Je ne nourris aucun délire sur la femme ! smiley
    Je dis vous, parce que je parle à tous ces hommes qui liront...


    • gaijin gaijin 20 mars 2013 14:33

      oui mais l’été certaines blouses devenaient transparentes a contre jour et certaines enseignantes ne portaient que leur sous vêtements dessous ........
      j’ai encore des souvenirs d’une certaine prof qui aurait fait aimer les maths a n’importe quel adolescent
      ..........


    • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 15:21

      Alinea,

      Ce n’est pas une affaire de poésie,

      Cette histoire est authentique, j’entends, l’introduction.
      Je vous l’accorde, le temps, la subjectivité, l’imaginaire...

      Cependant, il est fort probable que cette jeune enseignante sortait d’une réunion officielle.
      Elle est arrivée devant ses petits élèves en l’état, sans rien changer à sa tenue.

      On pourrait dire que ce souvenir visuel qu’accompagne un regard vers le haut,
      et l’orientation de la tête vers la gauche, il s’agit d’une remémoration,
      non pas d’une construction visuelle imaginative, en haut à droite. (PNL)

      Le tailleur sombre, je pense noir, des bas noirs, en 1945 avec portes jarretelles.
      Peut être, un deuil récent. Elle était blonde et sa peau blanche délicate.

      La notion de soie traduit surtout un mode sensoriel poétique.
      La matière était probablement du nylon...poésie triviale.

      Cette enseignante, placée face à nous, exécutait une série de mouvements
      que nous tentions de reproduire, c’est au moment du fléchissement
      des jambes, que sa jupe s’est trouvée comme repoussées vers sa taille.
      Pour des regards d’enfants, de raz du sol, le spectacle fut délicieux.

      Alinea tu n’es pu ma copine !

      Mais il me semble qu’il y avait matière à méditer dans ce papier.


    • alinea Alinea 20 mars 2013 17:14

      M’en fous ! j’suis pas ta copine, j’suis ta petite soeur, et j’use et abuse de mes prérogatives ! Na
      Pour le reste, bien sûr, j’approuve... cependant, quand j’avais six ans je ne me souviens d’aucun homme qui m’aurais émue !! Les filles, on n’a pas droit à de la chair tendre dévoilée sans faire exprès et qui nous mettrait dans des états !!! Tout ça, je l’ai entendu dire !


  • alinea Alinea 20 mars 2013 17:24

    Juste, encore : je suis effondrée de ce qu’est devenue la sexualité ! Je ne parle pas de porno ou de film X, je ne connais pas cela ni personne qui vive cela ; mais la sexualité s’est banalisée ; elle est devenue une histoire de Vierge ; mécanique et hygiène ! Le bel esprit, la pudeur, pfuiiiitttt ! Les jeunes filles racontent tout à maman ! les mecs n’ont qu’à bien se tenir ! Il y a bien sûr de l’amour, encore, mais bon, on ne fais plus de poème !


  • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 18:06

    Bonsoir Alinea,

    Ta remarque est intéressante, certes je ne puis me mettre à ta place.
    Pourquoi voudrais tu ressentir pour l’homme, ce que je ressens pour la femme ?
    A moins que tu ne fus lesbienne, ce qui, dans ma spéculation érotique,
    me placerait sur le même plan que toi...la chair tendre dévoilée est femelle.
    A mon sens, la femme attend autre chose d’un homme.


  • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 18:19

    Alinea,

    Tu as fait allusion à mon âge sous entendant qu’à la belle époque
    je me vautrais dans la soie. En effet c’était l’époque folle où les femmes du monde
    artistes, comédiennes ou femmes fatales, La Belle Otero · Sarah Bernhardt.

    Encore un peu et tu me demanderas des nouvelles de Néfertiti.


    • alinea Alinea 20 mars 2013 20:32

      Oui, au fait : comment va Néfertiti ? Une sacrée belle femme celle-là ! Elle n’avait peut-être pas des bas de soie mais des jambes d’ébène ?
      Je parlais de ton âge parce que je ne pouvais pas imaginer que j’avais eu des instits en blouse grise, et toi, des pin up en jupe droite et bas de soie !
      Non, je veux dire que je partage ton émoi, mais qu’il n’est ni fut le mien : certes, la chair cachée des hommes, n’a jamais fait un bon roman ! smiley


  • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 20:23

    Alinea,

    Au coeur du problème,

     je suis effondrée de ce qu’est devenue la sexualité ! Je ne parle pas de porno ou de film X, je ne connais pas cela ni personne qui vive cela ; mais la sexualité s’est banalisée ; elle est devenue une histoire de Vierge ; mécanique et hygiène ! Le bel esprit, la pudeur, pfuiiiitttt ! Les jeunes filles racontent tout à maman ! les mecs n’ont qu’à bien se tenir ! Il y a bien sûr de l’amour, encore, mais bon, on ne fais plus de poème !

    Ce que tu évoques, c’est l’évolution culturelle de l’érotisme, c’est la variable.
    La nature est relativement stable, observer les animaux.

    Les facteurs évolutifs, perte du sacré, moins de pudeur, élimination graduelle
    des interdits, l’érotisme n’est plus alimenté, il s’éteint, c’est l’ennui.
    Puisqu’il commence à l’interdit.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 20 mars 2013 20:36

    Le problème de tout  c’ est , après ce stade de la petite enfance , c ’est que le garçon bande .

    Il a l’ instinct de reproduction , la survie de l’ espèce , c ’ est plus fort que tout 

    il tombe dans tous les panneaux . l’ accroche coeur lui accroche le sexe .

    Mais quel est le con qui a inventé tout ça ?

  • jack mandon jack mandon 20 mars 2013 21:19

    Capitaine,

    c ’est que le garçon a l’ instinct de reproduction , la survie de l’ espèce ,

    Vous croyez qu’en pensant à tout ça à la fois il a vraiment envie de bander ?

    à mon avis, vous pensez trop à Fernande.

    Quand ils tombent tous dans le panneau c’est qu’ils pensent à Lulu.


  • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 06:38

    Gollum et Gaijin

    A tous les deux,

    Mais comme notre époque refoule le divin tout cet aspect des choses est occulté.
    qu’il soit de tendance chrétienne ou athée, car sur ce plan, christianisme et athéisme,
    c’est du pareil au même dans le refoulement du divin dans la femme....

    et d’ailleurs quel acte plus sacré pourrait il y avoir que celui par lequel
    deux êtres réunis en un seul donnent la vie ?
    L’érotisme sacré a toujours été présent de manière sous-jacente
    dans les différentes religions.
    la religiosité fondamentale reste obligatoirement féminine.

    Merci à vous deux qui avez souligné l’essentiel du discours.

    Du point de vue de l’analyse, ce qui préside à la destinée d’un être humain
    mais aussi d’un peuple, l’idée, l’intention, le concept, contient en germe
    les éternels ingrédients de l’humanité : Eros et Thanatos.
    Les aspects religieux, philosophique, social, sont toujours intimement
    liés au caractère économique et politique.
    Ainsi, la bible, le Coran, le contrat social de JJ Rousseau, le Capital de Marx,
    sont devenus de formidables machines de guerre et leurs auteurs,
    des apprentis sorciers pour l’éternité.
    Un seul s’est retrouvé sur une croix, pour un résultat identique.

    Un peu légèrement, après cette triste constatation, dans les années 60,
    une jeunesse un peu frivole, sans beaucoup de consistance proclamait
    ce que tout le monde fredonne en coeur avec désinvolture,
    « Faites l’amour mais pas la guerre. »
    Une manière de revenir à notre sujet sur l’érotisme.
    Le succès relatif de l’article ne prouve pas je l’espère une préférence pour la guerre.

    Merci à tous


  • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 06:41

    Gollum et Gaijin

    A tous les deux,

    Mais comme notre époque refoule le divin tout cet aspect des choses est occulté.
    qu’il soit de tendance chrétienne ou athée, car sur ce plan, christianisme et athéisme,
    c’est du pareil au même dans le refoulement du divin dans la femme....

    et d’ailleurs quel acte plus sacré pourrait il y avoir que celui par lequel
    deux êtres réunis en un seul donnent la vie ?
    L’érotisme sacré a toujours été présent de manière sous-jacente
    dans les différentes religions.
    la religiosité fondamentale reste obligatoirement féminine.

    Merci à vous deux qui avez souligné l’essentiel du discours.

    Du point de vue de l’analyse, ce qui préside à la destinée d’un être humain
    mais aussi d’un peuple, l’idée, l’intention, le concept, contient en germe
    les éternels ingrédients de l’humanité : Eros et Thanatos.
    Les aspects religieux, philosophique, social, sont toujours intimement
    liés au caractère économique et politique.
    Ainsi, la bible, le Coran, le contrat social de JJ Rousseau, le Capital de Marx,
    sont devenus de formidables machines de guerre et leurs auteurs,
    des apprentis sorciers pour l’éternité.
    Un seul s’est retrouvé sur une croix, pour un résultat identique.

    Un peu légèrement, après cette triste constatation, dans les années 60,
    une jeunesse un peu frivole, sans beaucoup de consistance proclamait
    ce que tout le monde fredonne en coeur avec désinvolture,
    « Faites l’amour mais pas la guerre. »
    Une manière de revenir à notre sujet sur l’érotisme.
    Le succès relatif de l’article ne prouve pas je l’espère une préférence pour la guerre.

    Merci à tous

    J’avais omis de noircir ce qui venait de Gaijin.


    • gaijin gaijin 21 mars 2013 08:58

      « Le succès relatif de l’article »
      mais les gens sont trop occupés : ils comptent leurs sous
      en réduisant l’individu a sa dimension sociale et économique nous ( enfin pas moi .....) avons inventé la première civilisation sans tête
      on ne va nulle part : on veut jouïr de son pouvoir de son argent de la possession du corps de l’autre
      mais dieu que cette chair est triste !
      et toutes les partouzes jouets en plastiques et autres fantaisies ni changeront rien
      ce monde est tellement désespéré qu’il en est a l’idée d’inventer des machines pour augmenter l’homme ......
      pitoyable et grotesque

      « une préférence pour la guerre »
      mais bien sur que si ......si on n’est pas créateur on est destructeur et tous les rationalistes vous le diront on ne peut pas créer sans détruire .............
      ce serait une infraction aux lois inviolables de la thérmodynamique ...........
      il vaut mieux en rire
      allons le diable a gagné la partie .....

      a moins que qui sait un de ces jours plus de gens prennent conscience
      ( je reviens plus tard )


    • gaijin gaijin 21 mars 2013 12:14

      suite
      a moins que qui sait un de ces jours plus de gens prennent conscience
      et arrêtent de suivre tout et n’importe qui
      se demandent enfin : mais qu’est ce que nous sommes en train de faire ?
      et pourquoi ?
      ça finira par advenir
      la seule question qui se pose c’est ce qui va se passer avant .....


    • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 12:34

      Bonjour Gaijin,

      ils sont trop occupé, il comptent leurs sous

      Au premier degré, ce n’est pas possible, il n’y a plus rien à compter.
      au second degré, c’est évident, les préoccupations sont matérielles.


  • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 12:44

    Gaijun,

    Ce qui m’intéresserais, c’est de mieux comprendre pourquoi
    ces votes négatifs ?

    Quand on n’est pas d’accord on le fait connaitre.
    Il est vrai que la manière employée pour s’affirmer est souvent agressive.

    Conclusion que je partage avec vous, les terroristes n’ont par d’argumentation.


    • Gollum Gollum 21 mars 2013 14:36

      Bah y en a de plus en plus ici qui ont des réactions épidermiques qui leur tiennent place de cerveau...


      Quand on est dans le collimateur de quelqu’un on est systématiquement moinssé quoiqu’on dise...

      C’est AgoraVox le lieu des frustrés de tous poils...

      Faut faire avec... Dites vous bien que c’est un entraînement de ce qui nous attend en pire dans pas longtemps... Jugements sommaires suivis d’exécutions sommaires... smiley

      Bienvenue dans le monde réel Jack... 

    • gaijin gaijin 21 mars 2013 18:56

      pareil que gollum ( une fois de plus )
      de toute façon ceux qui n’ont rien a opposer comme argument n’ont pas d’intérêt

      un article sur certaines questions essentielles de l’ existence n’attire qu’une poignée d’ illuminés ( au bon sens du terme )
      par contre si vous aviez un sujet sur la petite culotte de depardieu .......alors là ...

      le kali yuga vous y croyez ?
      moi je ne sais pas mais en tout cas ça y ressemble


  • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 20:00

    Gollum,

    Eviter l’affect, essayer de comprendre et tenter d’expliquer.

    La réalité ?

    Le commencement d’un inconnu, sur la voie duquel le voyage est bien court.

    A chacun sa nébulosité, son mystère, son illusion voyageuse.


  • jack mandon jack mandon 21 mars 2013 20:19

    Gaijin,

    Alors nous sommes trois...où est passé le quatrième ?

    Le kali yuga traduit bien l’ambiance, mais comme il est illusoire de changer le monde,
    il serait heureux de changer de monde. C’est à la portée de tous.

    Je suis content de savoir que vous existiez et que vous partagiez les recherches
    de Gollum.

    Bonne fin de semaine à vous deux.



    • gaijin gaijin 22 mars 2013 11:27

      « Alors nous sommes trois...où est passé le quatrième ? »

      n’ a t’ il pas été dit
      « si trois hommes se réunissent en mon nom ......... »
      mais naturellement vous le saviez ......
      et sans doute savez vous aussi que cela reste vrai même en faisant abstraction de l’aspect religieux .....

      a moi aussi ça fait du bien de pouvoir constater que nous sommes au moins quelques uns


    • jack mandon jack mandon 22 mars 2013 16:43

      Bonjour Gaijin,

      Je voguais déjà sur un autre registre, dans une autre histoire.

      Je faisais allusion aux 3-4 mousquetaires d’Alexandre Dumas.

      Athos le grand noble, l’idéaliste, le père spirituel de d’Artagnan

      Porthos, le bourgeois truculent, une nature simple et généreuse,

      Aramis, représentant du clergé, nature complexe entre formalisme religieux,
      et penchant pour les femmes, en somme entre nature et culture.
      Au fond, disons le tout net, un intrigant.

      Ce petit monde sympathique représente un microcosme du XVII ème

      Comme j’ai eu l’idée de cette société joyeuse et fraternelle, je fais un choix.

      Autrefois, j’ai entrepris des études de théologie, mais j’étais sensible
      aux femmes, alors, j’ai bifurqué en psychologie.
      Entre nature et culture, fidèle à mon article et surtout à mon tempérament,
      je choisis Aramis, il est intrigant...avec la religion, c’est le moins.

      Avec Gollum faites votre choix.

      Mais si vous êtes très sérieux, vous m’abandonnerez à ma fantaisie.

      Sinon, j’en fais le serment, « Un pour tous, tous pour un ! »

       


    • gaijin gaijin 22 mars 2013 18:38

      porthos
      sans hésiter, comme lui escrimeur, ripailleur, la simplicité est une des valeurs que place au dessus du lot avec la sincérité ......
      quand a être sérieux il y a toujours une petite voix dans ma tête qui dit a l’homme sérieux : « vous n’êtes pas un homme mais un champignon »


    • gaijin gaijin 23 mars 2013 10:42

      oui
      je ne le dirais pas avec autant de poésie mais il n’y a qu’ une seule pulsion fondamentale celle du retour au tout et peut importe qu’elle fleurisse en érotisme en amour ou en spiritualité .......
      elle est la manifestation de l’ être divin
      elle peut hélas se manifester au travers d’un égo malade et devient alors pornographie, appétit de pouvoir ou d’argent, volonté de détruire .........

      porthos ( puisque j’ai choisit de relever ce nom ) peut passer pour un individu primaire mais il n’en est rien, il n’exprime qu’un trop plein de sensualité et de vitalité, sa démesure est comparable a celle d’un orage ou d’un fleuve en crue 
      paisible quand il est seul , si on se met en travers de sa route il devient batailleur mais faut ’il s’en prendre au fleuve s’il n’aime pas les barrages ........ ?

      vous avez raison bien sur la vie est un printemps qui continuera quoi qu’il arrive et tous les barrages de béton que nous nous ingénions a dresser finiront par céder ...................


    • Gollum Gollum 23 mars 2013 12:19

      Seule une femme pouvait parler aussi bien du dieu Eros.. smiley


      Je retiens 2 phrases : L’amour et la volupté sont des voyages par lesquels l’éternité se fait entendre. Un chemin, vers ce que nous sommes en vrai : des êtres spirituels.

      Car, l’érotisme est porteur de bien plus d’esprit que de chair, contrairement à une idée trop acceptée.

      C’est exactement cela. Et l’Église en faisant du péché de chair son obsession pendant des siècles nous a éloigné de notre divinité latente. Et le climat actuel de jouissance à n’importe quel prix, au prix notamment de considérer l’autre comme un objet pour jouir, aussi...

      Mais heureusement certains commencent à comprendre. Notamment ceux qui acceptent de laisser une place à l’intérieur d’eux-même à la féminité intérieure.

      Le climat actuel d’érotisme de bas étage est précisément l’inverse. Pas de place à cette féminité interne et un machisme primaire, violent, dont les femmes souffrent.. Le célèbre : « T’es trop bonne toi »... de tous les médiocres actuels.

  • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 11:08

    Selena,

    L’érotisme est un appel du large qui balance l’âme au vent de l’inconnu.

    ...et vient l’accouplement sans mot...la création.

    Le mode poétique quant au fond nous confie ce délice.

    Merci mon amie.


  • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 11:17

    Gaijin,

    Porthos n’exprime qu’un trop plein de sensualité et de vitalité, sa démesure est comparable a celle d’un orage ou d’un fleuve en crue.
    Paisible quand il est seul , si on se met en travers de sa route il devient batailleur mais faut -il s’en prendre au fleuve s’il n’aime pas les barrages.

    Contenu fortement animé par l’expression nature, d’ailleurs Porthos n’est-il pas une force
    de la nature.

    Intéressant comme tout est lié.

    C’est un peu en marge du tohu-bohu de l’actualité que l’on peut en toute confiance
    se laisser aller à nos émotions sans redouter qu’un commentateurs soudard
    déboule avec ses grivoiseries et sa mauvaise foi.

    Merci mon ami.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 23 mars 2013 11:41

    Aramis, représentant du clergé, nature complexe entre formalisme religieux,
    et penchant pour les femmes, en somme entre nature et culture.
    Au fond, disons le tout net, un intrigant« 


    yep mr Mandon intriguant ! la culture » il lit« l’épée »il se bat« et l’âme »il prie« , trois raisons de ne pas être monolithique , ecce uomo ! Car tout homme n’est il pas contradiction ? tout homme est une guerre civile en gestation . L’ homme complet n’est il pas celui qui fait vivre ses contradiction ? alors que vos deux autres bretteurs ont chacun éradiqués tout autre éléments que l’honneur ostentatoire ou l ’appétence non réfrénée pour la vie ! 
    Aramis intriguant certes il intrigue sensuel capable de tuer et convaincu qu’il devra rendre des comptes hé hé Dumas »et son nègre "a crée des personnages à son image , revendiquant un statut ,goinfre de la vie , en questionnement pour les 3 mousquetaires quand à l’ardeur et la fougue de d’Artagnan les hommes de mon age aiment à croire que toute vigueur ne c’est pas enfuie .
    l’ex soudard à été interpellé par votre texte , quand à la grivoiserie n’est elle pas utilisée par des soudards voulant dissimuler leur jardin secret ,prononcer eros c’est déjà en ouvrir la porte .
    à vous lire prochainement ..
    Asinus : ne varietur 

    • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 12:15

      COVADONGA722

      Pour fermer le ban,

      Entre moine et militaire...oui mais avec un esprit d’historien.

      Quand je vois votre icône, je pense au nom de la rose, voici
      le texte que cela m’a inspiré.

      Le nom de la rose... le révéler on n’osait

      Ayant avecques lui toujours fait bon ménage
      J’eusse aimé célébrer sans être inconvenant
      Tendre corps féminin ton plus bel apanage
      Que tous ceux qui l’ont vu disent hallucinant...

      Fasse le ciel qu’un jour, dans un trait de génie
      Un poète inspiré que Pégase soutient
      Donne en effaçant d’un coup des siècles d’avanie
      A cette vraie merveille un joli nom chrétien...

      De François Villon à Georges Brassens, petite ballade intemporelle.

      La rose demeure en son essence, nous n’attachons que les noms en leur nudité.

      « Le nom de la rose »,
      Apologie mystérieuse, poésie pléthorique libérée, du temps qui fait s’interroger une foule de gens.

      Dans son puissant roman intemporellement nommé, la noirceur, la violence refoulée et libérée, Umberto Eco délivre une oeuvre envoutante, rébarbative par sa rude épaisseur. L’histoire fut adaptée, d’une belle manière, au cinéma par Jean-Jacques Annaud et merveilleusement interprétée par Sean Connery.
      L’action se déroule à l’orée du XIV ème siècle, à l’an de grâce... dans un environnement montagneux hivernal, escarpé, et inhospitalier.

      Guillaume de Baskerville, moine franciscain, accompagné d’Adso, un novice, jeune bénédictin et narrateur du roman, approchent un monastère planté, forteresse du temps qui passe, au sommet d’une crête, incontournable comme l’épreuve du destin.

      Au sein de cet édifice austère s’organise une rencontre entre des franciscains mendiants, vêtus de jute et d’humilité, prêchant la pauvreté du christ, et les partisans du pape, enrubannés, empourprés et clinquants jusqu’à l’outrance.
      Bientôt, de lourdes portes gémissantes se referment derrière nos deux pèlerins. Il règne en cette abbaye malsaine, une atmosphère pesante, glaciale et troublée.
      Des voix humaines frustres heurtent les voutes romanes et se fondent en échos pour mieux éteindre le souvenir lointain des envolées grégoriennes...le temps révolu des louanges et des belles espérances chrétiennes.

      Le récit très tendu, la violence dans l’ombre, angoissante, les luttes de pouvoir insoutenables et bien humaines, le crime crapuleux, la bête immonde, dans une atmosphère poisseuse, équivoque et malodorante.

      La musique du film envoutante et métallique s’égraine aux accents d’angélus.
      Dans le ventre de l’abbaye diabolique, la bibliothèque survit à tous les siècles. Un labyrinthe magique, un savoir inaccessible,éternel, étranger à la folie des hommes.
      Eux qui grouillent comme des miasmes, fanatiques, névrosés, pervers et douloureux de l’autre côté de la muraille, dans les galeries, les cellules, les coursives, la cour, le petit cimetière lugubre ou planent les corbeaux.

      A l’extérieur, une autre misère, monstrueusement tapie au pieds de la forteresse infernale, la misère paysanne, effroyable. La misère croupissante, animale, méprisée, abandonnée, la pourriture, le fumier.

      Les contrastes soutenus dans cette fresque hurlante, comme une toile populeuse et foisonnante de Jérôme Boch, en miroir, nous renvoient, comme par enchantement à l’éternelle idole, au nom de la rose, aux neiges d’antan, à l’espoir que l’on ne sait nommer.

      Fragilisés comme le jeune novice Adso, portés par le bon sens aristotélicien, la sagesse bonhomme et l’humour de frère Guillaume, on trouve au fond de soi une incroyable frénésie de survivance. On a confiance et l’on se laisse guider.
      Nulla rosa est, « la parole nous dit l’inexistant et le détruit. » Et chacun de nous fait des sauts prodigieux dans l’espace et le temps, l’aventure et l’histoire à travers les époques est la révélation de la présence divine. C’est l’inflation imaginative, la délivrance.

      Pour un bon nombre de gens sensibles et naturellement confiants, on se laisserait aller à croire en Dieu.

      De cette aventure, livresque et cinématographique, l’on ressort la tête pleine, un peu chaude, et l’âme fiévreuse avec dans les yeux une pensée d’éternité.

      Sous l’effet de l’inspiration, dans cet état second qui l’unit au divin nommé et pour d’autres sans nom, l’artiste est un canal prophétique.

      Il est une marionnette perméable, exposée aux manifestations d’un monde apocalyptique connu et inconnu, terrestre et galactique, humain et spirituel.

      Sur l’hôtel de la « création », prêtre malgré lui, il transmet, innocemment, son message d’amour sans réserve.

      Spectateurs de passage, réceptacles d’unicité, nous recevons et interprétons dans le secret de notre humeur et de notre différence le pléthorique imaginaire.

      Dans ce labyrinthe d’essences et d’existences infinies, les êtres humains englués dans leurs complexités paroxystiques cherchent la voie.

      Le retentissement intérieur chez le lecteur et le spectateur, a une portée infinie, un horizon de fond de ciel constellé.

      C’est ce que l’on nomme Dieu, le grand architecte, l’inaccessible étoile...le nom de la rose.

      Inspirateurs inspirés, Umberto Eco, Jean Jacques Annaud, François Villon, Georges Brassens.

      Bonne fin de semaine


    • gaijin gaijin 23 mars 2013 13:33

      la rose
      avec ou sans croix la rose est le symbole de l’ouverture du coeur conscient ( on retrouve ici cette notion de spiritualité féminine .......... )
      umberto eco savait t’ il ce qu’il écrivait ou a il été au sens strict du terme « inspiré » ?
      ce qui est intéressant ( entre autre ) dans cette histoire c’est que le secret caché c’est le rire
      ( et bien sur je vais revenir a porthos )
      le rire, au delà des jeux sociaux que sont l’humour et l’esprit est une véritable énergie libératrice des tensions de l’individu il part des « tripes » et déconnecte le cerveau
      la libération de la joie comme manifestation de l’énergie primordiale voilà le secret qui est enfouis sous les livres de la bibliothèque secrète .........après cette révélation la tour prend feu
      http://www.google.fr/imgres?hl=fr&newwindow=1&tbm=isch&tbnid=fmkhUuFfzKNzxM :&imgrefurl=http://www.magie-medium.com/tarot/&docid=OLgP2Pz2fPm2bM&imgurl=http://www.magie-medium.com/wp-content/uploads/2012/04/tarot..jpg&w=748&h=1414&ei=X55NUZn_DMS4hAf71oCoCw&zoom=1&iact=hc&vpx=50&vpy=102&dur=1714&hovh=309&hovw=163&tx=88&ty=229&page=1&tbnh=144&tbnw=76&start=0&ndsp=35&ved=1t:429,r:1,s:0,i:85&biw=1269&bih=524
      n’est ce pas ?
      ( je me balade mais un peu de transversalité ne fait de mal a personne ......)
      porthos puisque je ne parle que de lui est le seul personnage qui rit, même quand il se bat c’est le rire aux lèvres.
      personnage tonitruant et pourtant secret il est celui qui ne donne pas son avis aux autres a part pour leur dire qu’ils sont fous mais que s’ils ont décidé d’aller se suicider il n’est pas question que soit sans lui ........
      il est la base de l’équipe, sans laquelle la pyramide ne peut être édifiée .......

      alexandre dumas aurait été bien surpris d’ apprendre que son personnage était un maître tantrique
       smiley smiley smiley smiley

      après ce petit voyage jubilatoire en transversalité
      je vous souhaite a tous, amis,
      une bonne bourre et que votre choppe ne soit jamais vide .....
       smiley


    • COVADONGA722 COVADONGA722 23 mars 2013 13:52

      yep , z’etes marrant vous deux, vous prétendez fermer la porte en sortant mais ne cessez d’ouvrir des fenêtres ;

      Yep Gaiijin ? un qualificatif provenant de la culture ayant magnifié l’érotisme jusque dans le 7 e art 
        

      le tonitruant et hilare Porthos vous allez me l’annoncer boudhiste zen , décidément Dumas 
      quel auberge espagnole !!!!


      @Jack Mandon vous avez in fine décrypté mon gift soldat et moine n’est pas ce qu’a été guillaume de Baskerville U Ecco était sur ARTE cette semaine pareil il prétend fermer une porte
      et laisse 3/4 fenêtres ouvertes !


      vale !
      Asinus : ne varietur

    • gaijin gaijin 23 mars 2013 14:35

      yep convadonga
      est ce un défi ?
      qu’a cette seule idée ma flamberge s’agite
      renversons donc les tables et les écritoires
      j’envoie :
      "Questions ampoulées, circonvolutions des réponses
      Sont l’apanage des moines.
      Mécènes et fonctionnaires veillent éternellement à leur entretien.
      Laissez-moi vous dire, hautains hommes de la loi
      Qu’une fille de bordel, couverte de brocart et d’or,
      Vaut mieux que n’importe lequel d’entre vous !
       « 
      ikkyu, maitre zen

      je ne dispose plus de mon exemplaire des nuages fous et je n’ai pas tout retrouvé sur le net
      mais quelques citations de mémoire

       » épée longue d’un mêtre
      je ne lit pas les ouvrages du zen mais les textes militaires « 

       » j’ai rendu ma canne au temple ( il quitte son poste de supérieur du daitokuji )
      .............
      si vous me demandez demain vous trouverez a la taverne ou au bordel ...« 

      quoi vous rompez ? déjà ?
      sans vous vouloir vous offenser je pousse ma pointe
      connaissez la légende des débuts du zen ?
      j’abrège .....
      un jour le bouddha çakyamuni se pointe avec une fleur au lieu de faire un sermon il la contemple en silence, le mental des disciples s’agite et soudain l’ un deux se met a rire
      le bouddha se lève lui donne la fleur et ceit
       » ce qui pouvait être dit je l’ai donné a tous, ce qui ne pouvait pas être dit c’est a lui que je l’ai donné.«  
      la légende veut que ce soit le début de la tradition zen de la transmission sans mots
       » i shin den shin "

      en avez vous assez ?
      alors redressons quelques tables et appelons ce pendard d’aubergiste ........

      comment je n’ai pas conclu ?
      est ce nécessaire ? qui mieux que porthos pour saisir l’instant et se mettre a rire ?
      il est dit aussi que quand un individu atteint l’éveil il se met a rire.....et se tait
      vous ne trouvez pas ça drôle ? 


    • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 14:53

      Gaijin,

      Nous venons d’ouvrir la boite de pandora

      Une source de vie que l’humour et le rire qui en est une manifestation.

      les ressorts de l’humour.

      J’ai souvent accompagné des patients en hôpital psychiatrique, c’est bien un environnement ou j’ai le cœur serré, je n’ai pas trouvé d’humour en ces lieux. Mais un autre monde, références flottantes, univers impalpable, suspendu entre un passé évaporé et un avenir improbable, un monde qui ne se conjugue plus, qui ne se qualifie plus, disqualifié donc, éradiqué et pourtant habité murmurant et criant même, mais clos. Clos comme un œuf à la fécondation irrésolue et aléatoire. L’autre monde, mais lequel ? celui de l’interrogation...sans humour.
      Ces images successives sont un enfermement, une prison étanche, une forme de mort dans la vie. Une dépendance, l’ennemi de l’humour.

      Porthos à travers son auteur véhicule infiniment plus,

      Vous en faites la preuve sacré farceur.


    • gaijin gaijin 23 mars 2013 15:20

      jack
      nous jouissons du moment, avec des mots, puisque ce média ne nous laisse que cela ......
      selena nous a donné plus au une magnifique démonstration de la sensualité du verbe
      n’ ais je pas dit que j’étais porthos ?
      je ne parle bien sur que moi .........................
      mais puisque vous m’en donnez l’occasion je redeviens sérieux un moment
      la folie ? je l’ai cotoyée aussi et j’ai parfois pu établir une communication ( brièvement hélas ) avec ces âmes perdues .......
      je l’ai frollée aussi parfois, suite a quelques expériences « spirituelles » incontrôlables .
      il n’y a rien de plus proche du sage que le fou :
       l’un sait qu’il n’est personne et l’autre ne sait pas qui il est ...une frontière ténue qui ne tient qu’a la cohésion de la conscience.
      comment rétablir une cohésion de la conscience chez ceux qui l’on perdue ?
      on fait un deal : le premier qui trouve explique a l’autre ....
      tope ?


  • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 11:45

    A tous,

    En marge de nos délices, je vois des articles bien ancrés dans un réel difficile.

    Descendant privilégié de petits artisans un peu anarchistes, je n’ai jamais rien
    attendu de l’état, de la collectivité, des autres en général.
    Aussi je ne parviens pas à entrer dans la polémique sociale et politique.

    Poète et artisan de sa vie me semble être la formule que je cultive.

    Léo Ferré, Jacques Brel et Georges Brassens me viennent souvent en aide,
    Leurs florilèges me nourrissent et je vis de peu.

    Merci d’exister.


  • rocla (haddock) rocla (haddock) 23 mars 2013 13:35

    Bien content que cet article prenne envol .


    L ’ érostisme ce concept qui désigne l’ ensemble des phénomènes qui éveillent le désir sexuel est sans doute un des moteurs de notre vie , sans que nous le sachions consciemment .

    Un peu comme l’ odeur d’ une tarte aux pommes qui cuit dans le four et qui fait saliver d’ envie de croquer dans cet apprêt caramélisé ,  la vue de la neige qui vient de tomber suscitant des images de glisse en luge ou en ski , la vision de la scène noir et blanc  de Greta Garbo ôtant voluptueusement son gant sur une musique accroissant les battements de coeur fait travailler l’ imagination exposant mille du jeune garçon prisonnier de son vécu . Mais pas seulement elle , la serveuse du bistrot où mon père aimait boire une bière qui avait des pour elle de joyeux arrondis sortant de sa poitrine primsaut , la femme à la crèmerie servant le lait et ses dérivés , opulente de proportion était aussi une femme à l’ instar du petit garçon que j’ étais . Un monde mystérieux se dessinait . D ’un côté les garçons brutaux , terre à terre et cartésiens ( à l’ époque je savais pas la signification de ce mot ) de l’ autre un autre monde , les femmes , leurs coiffures leurs jupes et corsages , leur trait de maquillage , mais surtout leur douceur , leur coeur plein de charité , leur façon à elles d’ appréhender ce que nous voyions de nos yeux à nous . 

    Mais de par ma nature mâle je suis resté ce pourquoi je suis né , c ’est à dire éjaculer , éjaculer , éjaculer puisque programmé pour cette fonction .

    Putain , mais pourquoi j’ écris ça ? Ca va se retourner contre moi . Tant pis .

    La femme est comme un aimant . 

    Alors je l’ aime .

  • jack mandon jack mandon 23 mars 2013 14:39

    Capitaine,

    Aucun problème sur ce site, nous avons tous pour consigne de se respecter,
    c’est à dire de respecter l’autre.
    De toute façon, à nos âges, nous avons la force de nos convictions.

    Mais néanmoins, entre nous...arrêtez de penser à Fernande, c’est épuisant.
    Ayez quelques attention pour Lulu, elle ne manque pas de charme.

    Quand je pense à Fernande
    Je bande, je bande
    Quand je pense à Felicie
    Je bande aussi
    Quand je pense à Léonore
    Mon dieu je bande encore
    Mais quand je pense à Lulu
    Là je ne bande plus
    La bandaison papa
    Ça ne se commande pas.


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