mardi 31 octobre 2017 - par Daniel Salvatore Schiffer

Espagne-Catalogne : la raison d’Etat a ses raisons que le coeur de l’Europe ne peut reconnaître

ESPAGNE-CATALOGNE :

LA RAISON D’ETAT A SES RAISONS QUE LE CŒUR DE L’EUROPE

NE PEUT RECONNAÎTRE

27 octobre 2017, à 15h30’ : ce jour-là, à cette heure-là, un parlement légitime – le parlement catalan – déclarait, au nom de l’autodétermination des peuples, l’indépendance de la région – la Catalogne – dont il était censé être le représentant politique, démocratiquement élu. Il le faisait, en outre, après un référendum populaire qui, bien qu’il ait été considéré comme anticonstitutionnel, et donc juridiquement illégal, par le pouvoir central de l’Espagne, avait recueilli, un peu plus de trois semaines auparavant, le 1er octobre, 90% des suffrages sur une participation de 2 millions de votants. La grande majorité des maires officiant dans les villes et villages de cette même région, y compris dans sa capitale Barcelone, étaient, de surcroît, présents, lors de cet historique événement, entonnant alors tous en chœur, leur symbolique bâton d’élu à la main et levé haut vers le ciel, l’hymne de ce qu’ils pensaient être, à tort ou à raison, leur nouveau pays : la Catalogne, précisément. Avec, en guise d’inaliénable slogan pour ponctuer leur chant patriotique, le magnifique mot de « liberté », valeur que tout authentique humaniste souhaiterait, idéalement, universelle. Enfin, pour couronner le tout, de la manière la plus pacifique et respectable qui fût, pas une once de violence, malgré les nombreuses entraves à ce scrutin, ne fut alors commise, sinon celle perpétrée, au contraire, par la répression policière de la « guardia civil », envoyée autoritairement, sans la moindre volonté de dialogue, de compromis ou d’entente, par Madrid. De cette brutalité, injustifiable pour toute démocratie digne de ce nom, et a fortiori d’un pays (l’Espagne) faisant partie intégrante de l’Union Européenne, le monde entier, scandalisé, a été, face à ces terribles images télévisées, comme venues d’un autre temps (celui, de sinistre mémoire, du fascisme franquiste), le témoin horrifié. Je me suis déjà publiquement exprimé, en un article critique publié dans la presse européenne, à ce sujet (https://www.rtbf.be/info/opinions/detail_espagne-catalogne-la-liberte-democratique-outragee?id=9724747).

UN PARADOXAL DENI DE DEMOCRATIE

Certes ne s’agit-il pas, dans cette nouvelle tribune, de prendre position, sur le plan politique, quant à l’indépendance, ou non, de la Catalogne. C’est là une question que seuls les Espagnols peuvent, bien sûr, trancher. Loin de nous donc (bien que je sois pour ma modeste part en faveur d’une Espagne en tant qu’Etat unifié) la volonté de nous immiscer dans un débat qui ne nous regarde pas, même s’il nous concerne sur le plan humain, si ce n’est, à l’échelon philosophique, des idées. Mais de là à nous aligner unilatéralement, aussi docilement qu’aveuglément, sur l’avis, en la matière, de la plupart des grandes puissances internationales, Union Européenne et Etats-Unis d’Amérique en tête, il y a de la marge : leur refus catégorique, aussi absolu qu’obstiné, sans nuances ni réserves, de prendre en considération, ne fût-ce que sur un plan strictement théorique, le simple fait de cette déclaration d’indépendance, laquelle émane pourtant d’institutions jusque là reconnues officiellement, a de paradoxales allures, en plus de leur étrange cécité, de déni de démocratie. A cela s’ajoute, plus grave encore, une non moins suspecte négation d’un principe élémentaire en matière de psychologie : la négation du principe de réalité, avec, parallèlement, celle d’un peuple. Le comble pour cette sempiternelle donneuse de leçons, prix Nobel de la paix, qu’est, à ce propos, l’Union Européenne !

LE PRECEDENT DU KOSOVO

Certes connaît-on l’argument, sacro-saint à leurs yeux, que ces mêmes pays européens emploient pour justifier ledit refus : reconnaître l’indépendance de la Catalogne par rapport à l’Espagne serait créer un dangereux précédent et donc accepter, à l’aune de leur propre intégrité territoriale et souveraineté nationale, une possible sécession de la part de certaines de leurs propres régions autonomistes : l’Ecosse pour le Royaume-Uni, la Flandre pour la Belgique, la Corse ou la Bretagne pour la France, la Lombardie ou la Vénétie pour l’Italie… 

Soit ! Mais ont-ils donc la mémoire à ce point courte, ces pays prônant fièrement l’unité, qu’ils ont oublié qu’ils avaient pourtant déjà créé par le passé, il n’y a guère si longtemps, ce même précédent qu’ils redoutent tant, lorsqu’ils sont eux-mêmes concernés, à présent ? Ce fut précisément le cas, en 2008, du Kosovo lorsque son Parlement déclara son indépendance face à la Serbie, dont il était pourtant une province à part entière, en plus d’être historiquement, depuis le Moyen-Âge, son berceau identitaire, culturel et religieux.

Entendons-nous ! Encore faut-il raison garder, tout autant que le sens des proportions comme la justesse des comparaisons : l’Espagne moderne de Mariano Rajoy n’est certes pas la dictatoriale Serbie de Slobodan Milosevic. Mais, à l’inverse, le Kosovo d’aujourd’hui, pays gouverné par une bande d’anciens terroristes et mafieux et qui ne doit son indépendance, avec la complicité de l’OTAN (durant la campagne de bombardements de mars à juin 1999), qu’à une sanguinaire lutte armée, où les pires exactions furent commises, y compris à l’encontre de civils serbes (depuis l’assassinat d’intellectuels jusqu’au trafic d’organes humains, en passant par la traite des femmes), n’est pas non plus, loin s’en faut, la belle, prospère, riche, civile, cosmopolite et pacifique Catalogne !

UN INIQUE ET INEQUITABLE « DEUX POIDS, DEUX MESURES »

D’où, aussi sensée que légitime, cette question : pourquoi donc refuser aujourd’hui à la Catalogne ce que l’on accepté hier au Kosovo ? De quel droit, par quel injuste principe et au nom de quel absurde motif, pourrait-on donc interdire aujourd’hui aux Catalans ce que la communauté internationale en son ensemble, y compris une instance aussi suprême que l’ONU mais à la notoire exception de l’Espagne précisément, a autorisé hier aux Kosovars ? La tolérante Barcelone vaudrait-elle donc moins que l’intolérante Pristina ? C’est là un incompréhensible « deux poids, deux mesures », aussi inique qu’inéquitable ! Il vaut aussi, plus généralement, par rapport à l’ex-Yougoslavie, dont l’Occident favorisa le démantèlement, avec la conséquente sécession de ses six républiques (Slovénie, Croatie, Bosnie, Macédoine, Serbie, Monténégro) ou l’ancienne Tchécoslovaquie, dont la fameuse « révolution de velours », inspirée par le plus célèbre de ses dissidents, Vaclav Havel, aboutit à la séparation, d’un commun accord, entre la Tchéquie et la Slovaquie.

Pis : prétendre résoudre cette crise hispano-catalane en supprimant, via l’article 155, l’autonomie de cette même Catalogne, et la mettant donc sous tutelle du gouvernement central, jusqu’à bâillonner sa presse, emprisonner ses leaders et destituer son président, s’avère, de la part de Madrid, un acte de répression socio-politico-idéologique, en plus de son aspect expéditif, aussi périlleux et arbitraire, sinon contraire aux droits de l’homme, que celui que Milosevic activa, en 1989, lorsqu’il supprima, tout aussi irrationnellement, l’autonomie du Kosovo. On sait, hélas, à quoi cette grave faute politique, en plus de son impardonnable erreur de discernement à moyen terme, aboutit finalement : un épouvantable conflit armé dix ans après ! 

Reste à espérer, la sagesse aidant malgré certains fantômes du passé, dont celui du funeste Franco et de sa guerre civile à l’encontre des Républicains, que ce genre de scénario, le pire d’entre tous, ne fera pas l’abominable lit, en Espagne, des extrémistes de tous bords et autres infâmes nostalgiques de la peste brune. Les élections régionales prévues pour le 21 décembre prochain devraient en être le très souhaitable juge de paix !

L’AFFAIRE CARLES PUIGDEMONT : UN CITOYEN EUROPEEN RéFUGIé POLITIQUE AU CŒUR DE L’EUROPE ?

Mais, en attendant, imagine-t-on un seul instant Carles Puigdemont, président déchu de cet ancien exécutif catalan, mais citoyen européen surtout, obligé, pour échapper à l’outrancière inculpation de « rébellion », « sécession » et « malversation », et donc à un procès qui pourrait le conduire à trente ans d’emprisonnement en Espagne, pays membre de la démocratique Union Européenne, de demander l’asile politique à Bruxelles, capitale de cette même Europe ? Ce serait là, en cas de refus de la Belgique, pour le moins contradictoire, aussi choquant qu’absurde, au regard des principes et valeurs de ladite Union Européenne : un ressortissant espagnol, européen donc, réfugié politique au cœur de l’Europe ! Avec, pour corser l’affaire, un de ses propres pays membres, l’Espagne donc, à nouveau hanté, toute honte bue pour l’Europe, par ses vieux démons totalitaires, sinon fascisants.

C’est là, cette délicate mais importante affaire Puigdemont, une question fondamentale pour la crédibilité comme pour l’avenir de l’Europe !

La raison d’Etat a ses raisons que le cœur de l’Europe, s’il est vraiment démocratique et se soucie réellement des droits de l’homme, ne peut reconnaître. 

 DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

*Philosophe, auteur, notamment, de « Requiem pour l’Europe – Zagreb, Belgrade, Sarajevo » (Ed. L’Âge d’Homme), « Philosophie du dandysme – Une esthétique de l’âme et du corps » (Presses Universitaires de France), « Oscar Wilde » et « Lord Byron » (Gallimard – Folio Biographies), « Critique de la déraison pure – La faillite intellectuelle des ‘nouveaux philosophes’ et de leurs épigones » (François Bourin Editeur), « Le Testament du Kosovo – Journal de guerre » (Editions du Rocher). A paraître : « Traité de la mort sublime – L’art de mourir, de Socrate à David Bowie » (Alma Editeur). 



13 réactions


  • Lugsama Lugsama 31 octobre 2017 17:56

    « l’Espagne donc, à nouveau hanté, toute honte bue pour l’Europe, par ses vieux démons totalitaires, sinon fascisants. »


    Jerry, c’est ce genre de discour grotesque qui a finit de décridibiliser les nationalistes catalans.

    • McGurk McGurk 31 octobre 2017 18:34

      @oncle archibald

      Ce qui est drôle et pathétique à la fois, c’est qu’on en fait tout une histoire alors que ce n’est qu’un simple hold-up de la démocratie . Un type veut tout faire péter, on le destitue avec toute sa clique et puis c’est mort.


    • jaja jaja 31 octobre 2017 23:09

      @oncle archibald

      Dans votre décompte vous oubliez les 750 000 bulletins exprimés saisis par la Guardia Civil qui a attaqué les bureaux de vote et s’est emparée des urnes tout au long de la journée de vote....


    • jaja jaja 31 octobre 2017 23:11

      Sans compter les gens qui n’ont pu voter matraqués dans les files d’attente....


    • jaja jaja 31 octobre 2017 23:15

      @oncle archibald

      Quant aux arguments juridiques que vous donnez là pour justifier la non validité du vote sachez qu’ils sont facilement démontables tant ils sont peu sérieux... C’est ce que fait ici Alfred de Zayas, nommé en 2012 Premier Expert Indépendant pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable par le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies et professeur de Droit international à l’Université de Genève.

      « Je déplore la décision du gouvernement espagnol de suspendre l’autonomie catalane. Cette action constitue une violation de la protection des droits de l’homme, incompatible avec les articles 1, 19, 25 et 27 du pacte international relatif aux droits civils et politiques. Conformément à l’article 10, paragraphe 2, et à l’article 96 de la Constitution espagnole, les traités internationaux constituent la loi du pays et, par conséquent, la loi espagnole doit être interprétée conformément aux traités internationaux.

      Refuser à un peuple le droit de s’exprimer sur la question de l’autodétermination, en refusant la légalité d’un référendum, en recourant à la force pour empêcher sa tenue et en annulant l’autonomie limitée d’un peuple par la répression constitue une violation de Article 1 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et du Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels. Respecter l’aspiration des peuples à l’autodétermination en temps opportun est une mesure importante de prévention des conflits, comme en témoignent les innombrables guerres qui se sont produites depuis 1945, qui ont trouvé leur origine dans le refus d’accorder le droit à l’autodétermination. Le dialogue et la négociation politique devraient être encouragés pour prévenir la violence.

      Le gouvernement espagnol semble invoquer le principe de l’intégrité territoriale pour justifier ses tentatives pour faire taire la dissidence politique et les aspirations à l’autodétermination. Le principe de l’intégrité territoriale est important, comme l’affirment de nombreuses résolutions de l’ONU, y compris les résolutions 2625 et 3314 de l’Assemblée générale, qui prévoient d’interdire les menaces extérieures ou les incursions étrangères contre l’intégrité territoriale des États souverains. Ce principe ne peut cependant être invoqué pour éteindre le droit de toute personne, garanti par l’article 1 des pactes internationaux relatifs aux droits de l’homme, d’exprimer son désir de contrôler son avenir. Le droit à l’autodétermination est un droit des peuples et non une prérogative des États de l’accorder ou de la refuser. En cas de conflit entre le principe de l’intégrité territoriale et le droit à l’autodétermination, c’est ce dernier qui prévaut.

      Le droit international à l’autodétermination a également progressé bien au-delà de la simple décolonisation. Appliquant les 15 critères énoncés dans mon rapport de 2014 (par. 63-77 à 63-77), il est évident qu’aucun État ne peut utiliser le principe de l’intégrité territoriale pour refuser le droit à l’autodétermination et que les arguments concernant la légalité des mesures prises par le Parlement élu de Catalogne est immatériel. Ces arguments n’annulent pas le caractère de L’AUTODÉTERMINATION DU JUS COGENS. (Le jus cogens du latin droit contraignant, souvent traduit par norme impérative concerne des principes de droits réputés universels et supérieurs et devant constituer les bases des normes impératives de droit international général.)

      La seule solution démocratique à l’impasse actuelle consiste à suspendre les mesures répressives et à organiser un référendum afin de déterminer les véritables souhaits de la population concernée... »



    • McGurk McGurk 1er novembre 2017 00:07

      @jaja

      Vos arguments de liberté à tout va peuvent être également démontés.


    • jaja jaja 1er novembre 2017 00:34

      @McGurk

      Je vous en prie, ne vous gênez pas smiley


  • McGurk McGurk 31 octobre 2017 18:09

    Je ne sais pas bien comment l’auteur peut être autant diplômé et en plus avoir écrit des ouvrages, ce qu’il dit n’est qu’un tissu de mensonges, de méconnaissances évidentes et de comparaisons fallacieuses.

    Comparer la Catalogne au Kosovo ? Mais arrêtez de nous prendre pour des cons ! Ca n’a pas le moindre rapport !  smiley

    Le gouvernement fait son boulot ? Oh merde alors quel monstre !  smiley

    On veut pas faire péter l’Etat ? Mais quelle dictature !  :->

    Lorsqu’on arrive à ce point, à avoir une vision aussi difforme de la réalité, on arrête carrément d’écrire car cela relève de la pure désinformation. Curieusement, l’auteur vient publier ses mensonges sur Agoravox, le site où les anti-système fanatiques pensent que tout le monde est contre « l’ordre mondial en marche ». Pathétique...


  • eric 1er novembre 2017 21:18

    Le Général franco a mis fin au fascisme qui génocidait à tout va en Espagne sous la dictature de partis socialo, bolchevico anarchistes ;

    Ce fut particulièrement vrai en Catalogne. On sait malheureusement ce que donne les différentes formes de socialisme réel au pouvoir.
    Il est difficile d’estimer l’ampleur des massacres ultérieurs si une république dominée par les adeptes de Staline et armée par l’Urss avait pu imposer sa dictature totalitaire et poursuivre ses tueries.

     

    Les massacres des opposants commencent dès le début de la rébellion. L’appartenance sociale ou politique suffit la plupart du temps dans l’acte d’accusation pour justifier une exécution23. Ce fut le cas par exemple pour les officiers de la garnison de Lérida, les officiers de la base navale de Minorque et ceux de Carthagène. Ce fut aussi le cas pour les députés de droite pourchassés en zone républicaine et dont 24 sont exécutés. Les prêtres et les religieuses sont parmi les autres principales victimes de ces massacres, notamment en Catalogne. Selon les études consacrées à la fureur qui a saisi l’Espagne en 193624, plus de 7 000 religieux dont 13 évêques, 4 184 prêtres, 2 365 moines et 283 religieuses ont été assassinés durant cette période25. Soit 88 % du clergé dans le seul diocèse de Barbastro (Aragon), dont l’évêque, Mgr Asensio Barroso, émasculé vivant avant d’être assassiné le 9 août 1936. Neuf diocèses perdirent ainsi plus de la moitié de leur clergé, la seule appartenance à ce dernier étant justiciable d’une exécution sommaire. Ceux qui ont pu y échapper se trouvaient en zone nationaliste, ou avaient pu fuir, se cacher ou bénéficier de protections. À ces tueries s’ajoutèrent les incendies d’églises et de couvents, les profanations d’autels et de sépultures26. En septembre 1936, devant des réfugiés espagnols, le pape Pie XI dénonçait ce qu’il désignait comme une « haine de Dieu satanique professée par les républicains ».

    À partir du 23 août, des tribunaux populaires (les « checas », du russe tchéka27) donnent un formalisme juridique aux exécutions. Des commissions d’épuration sont mises en place afin de recenser les suspects à partir de leurs antécédents sociopolitiques. En Asturies par exemple, elles dressent les listes des sympathisants des partis de droite dont les « plus chanceux » sont victimes d’expropriation28. Durant l’été 193629, en plus des 7 000 à 8 000 religieux, près de 2 000 phalangistes sont massacrés en zone républicaine, hors de tout combat, sans que le gouvernement ne condamne un seul instant ces crimes commis par ses propres partisans des milices syndicales (« les patrouilles de l’aube ») et sans que cela soit en représailles de fusillade du camp adverse. Des actes d’une grande violence frapperont notamment les religieuses ou les jeunes filles des organisations catholiques tombées entre les mains des républicains. La conséquence immédiate sera le ralliement de nombreux centristes catholiques aux militaires insurgés.

    A bien des égards et compte tenu de leurs discours, on devine que pas mal de successeurs des tueurs cherchent une revanche de la défaite que le peuple espagnol imposa à leurs pères.

    La composante extrême gauche des « indépendantistes » en particulier se trahit parce que le nationalisme n’est pas en principe un but révolutionnaire, sauf dans la phase de destruction et de prise du pouvoir.

    Une fois retiré les bolchos, il est clair que le sentiment indépendantiste réel en Catalogne est très minoritaire, au vu des élections précédentes.


    • McGurk McGurk 1er novembre 2017 22:07

      @eric

      Oula tu vas t’attirer les insultes et provocations du club amical des bolchos et extrémistes en tout genre^^


    • eric 1er novembre 2017 23:36

      @McGurk

      20 millions de mort sur 170 pour le seul Staline avec la dékoulakisation et le génocide des Ukrainiens, sans parler des autres peuples, le tout entamé par Lénine et approuvé par Trotsky depuis son exil.. On a aussi les cas Chinois, Vietnamien, Éthiopien etc...
      Un peu plus de 10% de la population.

      Rapporté à la population de l’Espagne, on peut penser à 2-2,5 millions de massacrés potentiels par les bolcheviques en cas de victoire en 1939.

      La guerre civile, heureusement interrompue par la victoire des forces catholiques et nationaliste ne se remarque pratiquement pas sur la démographie espagnole ;
      http://www.persee.fr/doc/pop_0032-4663_1956_num_11_1_4737

      L’amical peut dire ce qu’elle veut, « les faits sont têtus » ! Et la pyramide des âges ne peut pas être truquée durablement....et puis, certains d’entre eux savent qu’à la fin les républicains se trucident entre eux au moins autant qu’ils massacre les jeunes filles des pensionnat catholiques. Le peuple nationaliste en arme étant évidemment moins facile à tirer, comme le prouve la défaite de toutes les offensives des milices bolcheviques, même aidée de nervis étrangers, venus comme de vulgaire jihadiste se mêler des affaires intérieures de l’Espagne.

      C’est cet héritage de massacre que revendiquent les extrémistes Catalans.

      Leurs prédécesseurs se sont enfuit avec les caisses de la république au Mexique. Désormais, c’est la Belgique. Où sont les neiges d’antan....


    • McGurk McGurk 2 novembre 2017 01:20

      @eric

      Je suis bien d’accord. Mais si vous tentiez de leur faire entendre raison, vous vous heurteriez à un mur du type « ouais mais le capitalisme/USA ont fait pire ».


  • Attilax Attilax 2 novembre 2017 09:46

    L’UE, qui se révèle antidémocratique, tueuse d’emploi et de droits « acquis », veut la mort des états-nations tels qu’ils existaient jusqu’à aujourd’hui, c’est une affaire entendue que l’indépendance de la Catalogne ne fait que souligner son projet d’eurorégions. La Vénétie et la Lombardie viennent de se lancer dans la même folie. Bientôt, on aura la Corse, le pays Basque, la Bretagne, tout le monde va demander son « indépendance » en tant que peuple, et les pays seront alors livrés en petits morceaux à la prédation internationale. Chouette projet de gauche, au passage. Allons maintenant jusqu’au bout du raisonnement : que nous faut-il donc faire si on veut récupérer les manettes du pays avant qu’il soit trop tard ? L’unique réponse possible devrait figurer dans votre article, pourtant votre questionnement final ne concerne pas l’avenir de notre pays ou de l’Espagne, mais l’avenir de l’UE qui est justement en train de les détruire ! C’est le syndrome de Stockholm ?


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