samedi 27 novembre 2010 - par TDK1

Et maintenant, le goulag, le bûcher ou la chambre à gaz ?

Décidément, notre medialand tombe dans le panneau à chaque fois. Dans le panneau ou dans la compromission ?

Nous apprenions avant-hier qu’un professeur avait fait passer son opinion personnelle avant l’impérieuse déontologie qui sied à tout enseignant. En plus, pas de chance, il n’avait pas trahi son devoir de réserve pour défendre des étrangers en situation illégale ou pour prêcher le droit de vote aux immigrés, comme cela ne voit jamais :-), non, il avait franchi la ligne continue (pas le droit de dire jaune) à propos de l’avortement ! Branle bas de combat, toutes les associations (vous savez, celles qui n’ont aucun militant ni aucun don et qui claquent des milliards généreusement accordés par les collectivités) sont le pont, on parle de cellule de soutien pour les élèves, le ministre lui-même (fait du prince) prononce la suspension du prof.

Toute, oui, je dis bien toute, embraye sur le même air, seul change le ton, allant de la maladresse au lynchage.

Pas de bol. Le prof, aujourd’hui, répond. Il explique pourquoi il n’a pas répondu plus tôt, ce qui s’est réellement passé, comment l’administration l’a traité. Ce qu’il ressent.

Alors que l’avortement est remis en question dans bon nombre de pays, que l’acharnement d’Obama à vouloir imposer son remboursement par la collectivité est en train de faire capoter son projet de système de santé, la France pratique sur ce sujet comme sur d’autres la loi du silence, la répression, la terreur. Mais, comme le demande si bien ce prof, « peut on arrêter une idée ? »

Le prof tant décrié, tant ici qu’ailleurs, voué aux gémonies par son propre ministre, condamné avant que d’être jugé, suspendu par la volonté du roi s’explique :

"... j’ai organisé, comme on me l’ordonne en éducation civique, juridique et sociale, des débats sur des sujets de société. Ce qui suppose d’utiliser, contrairement à vous, des sources contradictoires.

L’un de ces débats, proposé à toutes mes classes soit 113 élèves cette année, concernait l’avortement. Il avait été annoncé à l’avance.

Les élèves pouvaient évidement apporter toutes sources de leur choix, sans tabou ou interdit, pour étayer ce débat. Par ailleurs, le planning familial est intervenu dans toutes mes classes, pour faire l’apologie de l’avortement.

J’ai utilisé des sources variées suivant les classes : l’image d’un foetus à 12 semaines (neutre donc), texte de la loi Veil, discours de Mme Veil au moment du vote de la loi de 1975 (documents pro-avortement donc, en complément du planning familial), et documentaires vidéo (Sois un homme, No need to argue).

Concernant ce dernier documentaire, j’ai prévenu les élèves que, décrivant les procédures d’avortement, il était difficile à voir et j’ai invité ceux qui le souhaitaient à sortir. Ce que quelques élèves, une infime minorité, sur les 113 ont fait. Ceci afin de respecter la sensibilité de chacun."

Voilà pour les faits.

"...

Par ailleurs, le Rectorat a fait envoyé une lettre à toutes les familles, dans laquelle mon enseignement en ECJS était mis en cause et des accusations graves et injustes portées contre moi. Ceci dans le but de recueillir des témoignages et dénonciations m’accablant. Pratiques qui font penser plus aux régimes totalitaires nazi et soviétique qu’à une démocratie.

Enfin, une classe m’a remis une pétition de soutien, signée par tous les élèves et, qu’avec leur accord, je divulguerai, accompagné du texte rédigé par eux (34 élèves sur 34).

Je précise que l’inspection-sanction à la suite de ces débats s’est faite au mépris des lois de la République. Je n’ai été prévenu que le jour même, d’une double inspection, dans deux classes, sur deux heures et deux matières. Alors qu’il est réglementairement prévu de prévenir un professeur plusieurs jours à l’avance."

Voilà pour les conséquences.

Pour ceux qui voudraient lire l’intégralité de la lettre de cet enseignant :

http://www.nouvelles-de-france.fr/article.php?cat=0&id=337&titre=EXCLUSIF_ !_Le_droit_de_reponse_du_professeur_d%27histoire-geo_pro-vie_a_La_Provence

Vive la France, ex-terre de liberté !



8 réactions


  • bluerage 27 novembre 2010 09:02

    de toutes façons avec l’EN, c’est toujours la faute au prof, aucun soutien de la hierarchie, au contraire, elle est toujours là pour enfoncer le prof dès qu’un parent d’élève porte plainte ou qu’un gosse pretend avoir été « tripoté », on voit ce que ça donne après

    4 mois avec sursis pour le jeune de 14 ans qui avait prétendu que son prof l’avait frappé, celui ci s’était pendu après sa garde à vue

    on marche sur la tête !!


  • voxagora voxagora 27 novembre 2010 09:47

    .

    Quel âge ont ces élèves ?
    Que veut dire « un film difficile à voir qui décrit les processus d’avortement » ?
    S’agit-il d’un film d’animation, ou de femmes réelles ?
    L’avortement en question s’est fait à combien de jours de grossesse ?
    .

  • Shaytan666 Shaytan666 27 novembre 2010 11:08

    @l’auteur
    Vous pourriez nous donner la liste des pays où l’avortement est légal et qui le remette en cause.
    Je suppose que l’auteur voudrait en revenir aux bonnes vieilles méthodes des « faiseuses d’anges », aiguilles à tricoter, savon pompe à vélo etc....avec bien sûr tous les décès qui vont avec, « elle a voulu avorter, et bien qu’elle crève »  smiley
    Voici un site qui vous va comme un gant  smiley


  • iindie 27 novembre 2010 13:47

    Le retour des anti avortement et leurs indéfendables prises de position ... 


    1) A mon bon souvenir l’ avortement se pratiquait de manière illégale mettant en danger les femmes et les enfants , dans l’ intérêt d’un « ordre moral » , « d’équilibre de la société » on fermait les yeux sur les mutilations laissées par les innombrables « faiseuses d’ anges » . 

    2) Aujourd’hui dans un pays laïc et c’est la que le bas semble blesser l’ auteur chaque individu à le droit de disposer comme il l’ entend de son corps d’ opérer des choix pour son avenir sans en référer à une autorité de type religieux , c’est une considérable avancée. 

    3) Aujourd’hui en france , pays laïc , il est interdit ,dans le cadre d’une fonction d’éducation, de pratiquer le moindre prosélytisme religieux ou politique , ce qui à été mentionné par rapport à l’auteur via sa hiérarchie pour des faits antérieurs à ceux qui lui sont aujourd’hui reprochés. Enfin il est difficile de considérer la distribution de tracts comme un « acte neutre ».

    4) L’ avortement est un fait de société et souvent un malheur pour celles qui le vivent ,car souvent l’ avortement est une porte de secours nécessaire pour faire face à une grossesse non désirée au départ. Une femme qui vit un avortement le vis déjà suffisamment difficilement sur le plan psychologique et physiologique pour que l’ on n’ en rajoute pas une couche supplémentaire via des images choquantes que l’on assène à un public mineur en abusant de l’ autorité que l’on confie à un individu via l’ enseignement. En faisant cela le professeur à tout simplement abusé de la confiance de son ministère de tutelle mais aussi celle des parents et des enfants à sa charge pour faire valoir des opinions qui lui sont propres.

    5) L’ abus de confiance à donc généré une réaction forte et rapide de la part de sa hiérarchie, l’ enseignement est aussi la création d’une multitude de liens de confiance entre l’ élève et ses professeurs mais aussi du professeur envers l’ élève , ses parent , la hiérarchie de l’ enseignant , en rompant ces liens l’enseignant c’est exposé à la colère de l’ ensemble de ces personnes, ce qui à mon avis n’ est que justice.

    6) « Peut on arrêter une idée ? » mais que quelle idée parlons nous ici ? Du retour à « l’ordre moral » , de l’évangélisme made in USA ? Du retour de la morale catholique traditionaliste dont un grand nombre des champions en public ferait mieux d’ appliquer à eux mêmes les principes que ceux ci imposent aux autres . « Rien n’arrête une idée dont le temps est venu » [ Victor Hugo] autant j’ aime cette phrase autant je trouve que l’auteur reprenant cette dernière oublie les convictions d’un homme envers la laïcité ,la liberté, et qui s’est toujours érigé contre les diktats de l’ église catholique. Avant Hugo toutefois Constanti François Chassebeuf , un révolutionnaire avait bien dit « on ne peut tuer une idée » , il est drôle de lire un homme citer ses pires ennemis , car pour rappel l’ église catholique s’est fortement érigée contre la Révolution française.

    7) Mais parlons un peu plus du mouvement auquel l’ enseignant semble se rattacher c’ est à dire le mouvement pro-vie et là on touche un peu le fond quand on voit que certains d’entre ce mouvement s’insurge contre l’avortement thérapeutique , menace les médecins pratiquant l’ IVG etc , la liberté d’expression et d’action des individus s’arrête là ou commence celle des autres. Peut on assassiner au nom du droit à la vie ? Pour certains individus ce réclamant de cette mouvance c’est bel et bien le cas.

    8) Il est un peu comique de voir que le site auquel l’ auteur se réfère pour son « droit de réponse » est manifestement très orienté « néo-conservateur » et traditionaliste ,un exemplaire de ce qui se fait de mieux dans la matière il me semble. J’ aimerai bien connaître leur position sur les nombreuses affaires de pédophilie qui ressortent en Allemagne et en Belgique histoire de rire un peu.

    9) Un joli clin d’oeil pour Shaytan666 pour le lien , un vrai petit moment d’ ébahissement.

    10) Une petite interrogation pour finir je ne savais pas qu’il existait une race celte . http://fr.wikipedia.org/wiki/Celtes par ailleurs la religion celte est le druidisme et non le catholicisme selon mes souvenirs , remarquez on n’ arrête pas le progrès ...

    • tannhauser72 28 novembre 2010 19:59

      Bonsoir, vous avez fort bien fait de bâtir une argumentation point par point ; Je vais donc répondre à chacune de vos affirmations.
      1 : oui, l’avortement se pratiquait de manière illégale, il a été dépénalisé, puis légalisé, médicalement encadré. Cela ne le rend pas moral pour autant. Ce n’est pas en se réfugiant derrière la légalité que l’on peut faire accepter ce qui est inacceptable. Un petit regard sur l’histoire. Dans l’antiquité gréco-latine, l’avortement, l’infanticide étaient permis. L’avènement du christianisme a permis de faire un pas de plus vers la civilisation. Dans notre contexte de néo-paganisme, voire de retour en arrière vers la barbarie, on peut supprimer ce qu’on préfère considérer comme une chose, « chose » que vous avez vous-même été, comme tout le monde. En dehors de toute considération laïque ou religieuse, l’embryon est le stade initial par lequel chacun passe, un stade fragile, où la « prétendue chose » doit être protégée, ce que fait l’instinct maternel quand il n’est pas parasité par l’idéologie.

      2. Le prétendu « droit de disposer » de son corps n’a rien à voir avec na nature laïque d’un Etat (encore faut-il rappeler ce que signifie vraiment « laïque », mais je veux rester dans le sujet... il y a quand même une interrogation à se poser). De même, on peut parfaitement ne pas croire en une quelconque divinité ou transcendance, et admettre la vérité sur la croissance de l’être humain : il y a des étapes, et le stade embryonnaire en est une. L’embryon que vous étiez et le corps que vous avez aujourd’hui ne sont qu’une même et unique entité. Ce qui fait de vous quelqu’un d’unique était déjà contenu dans l’embryon que vous étiez. La « religion » catholique n’est pas la première instance à affirmer ce qui est accessible directement par la raison et l’expérience. Donc pas besoin d’user de l’argument « laïque » pour soutenir l’insoutenable. Que l’on soit croyant ou pas, la vérité sur la personne est la même.

      3 - Ce troisième point n’est que le développement du second. Au risque de me voir décerner un point Godwin, je vous invite à imaginer ce qu’aurait subi un professeur allemand, dans les années 30, qui explique à ses élèves qu’il n’y a pas de hiérarchie entre les races, que les hommes sont ontologiquement égaux. Il s’attire les foudre du ministre de la propagande. Que le Planning Familial intervienne aujourd’hui ne pose aucun problème par rapport à l’expression d’idées politiques particulières : les chèvres qui le représentent ont le droit d’affirmer que l’avortement est un droit. En revanche, on veut absolument qu’il y ait des débats, pour peu que tout le monde soit d’accord. Or les débats supposent la contradiction, ou au moins la nuance (mais même le fait d’(apporter une nuance à telle affirmation n’est pas autre chose qu’une objection°. Ne pourrait-on pas être tout aussi indigné face à l’intervention du planning familial dans les établissements ? Ne s’agit-il pas d’opinions personnelles qu’il convient de ne pas exposer aux jeunes ?
      En outre, distribuer des tracts en opposant les deux thèses contradictoires s’inscrit parfaitement dans les exigences du métier d’enseignant. UN enseignant qui distribue un tract peut parfaitement le faire à titre de documentation. Et la documentation, effectivement, n’est jamais neutre, notamment quand des enseignants eux-mêmes rouges font travailler leurs élèves sur un article de l’Huma ou de Libé (du moins quand ils sont moins rouge).

      4 - Vous avez raison de souligner le traumatisme que constitue un avortement dans la conscience d’une femme (que cette conscience soit en éveil ou à l’état de somnolence). C’est précisément pour cette raison qu’il convient de mettre en garde les jeunes filles (mais aussi les jeunes garçons car une nouvelle vie n’est possible que lorsqu’un mâle et ne femelle font des choses plaisantes entre eux). Vous pouvez, si vous le voulez, considérer comme un retour à l’ordre moral le simple fait d’éduquer les jeunes à une sexualité responsable. Vous mettez les mots que vous voulez, mais il faut convenir d’une chose : puisqu’effectivement l’avortement est traumatisant, comme peut l’être un accident de voiture, il faut impérativement tout faire pour que ces jeunes filles, aujourd’hui ou plus tard, ne se trouvent pas dans cette situation de détresse. Pour les accidents, l’Etat sait employer les moyens par des petits films assez violents. L’avortement, pour une vie commençante, n’est pas moins violent. Évidemment on n’est pas conscient à ce stade-là, mais l’horreur n’en est pas pour autant amoindrie.

      5- Ainsi il est inapproprié de parler ici d’abus de confiance : il s’agit d’un fait, pas d’une opinion personnelle.

      6 - La colère des personnes est surtout l’expression de l’idéologie de la tolérance, idéologie elle-même plus qu’intolérante. Comme le disait Finkielkraut, « le discours de la tolérance généralisée ne tolère, au fond, que lui-même » (extrait de son essai « L’ingratitude »). Peut-on ainsi arrêter non pas une idée ? Le mot choisi par l’enseignant est assez mal choisi, car il ne s’agit pas d’une idée, d’une opinion, mais de la vérité sur un acte horrible. Encore une fois, les USA n’ont rien à voir, simplement on assiste peut-être aujourd’hui à un réveil des consciences. Imaginez l’âge qu’aurait l’embryon (ou foetus) « étrennant » l’application de la loi Veil ? Ce serait aujourd’hui une femme ou un homme de 35 ans ! Imaginez que l’on assassine quelqu’un qui a 35 ans.... Quel que soit le stade du continuum de la vie, que l’on soit embryon, enfant, adolescent, adulte ou vieillard encombrant parce que malade, un homicide est toujours un homicide, quels que soient les mots qui le désignent : IVG, euthanasie....Encore une fois ce n’est pas un retour de l’ordre moral, mais tout simplement le réveil des consciences. Je me réjouis de ce réveil, car il est temps de sortir du sommeil. 


    • TDK1 TDK1 30 novembre 2010 13:58

      Bonjour iindie,

      Je n’ai pas réussi à mettre ne ligne ma réponse à votre réaction, malgré plusieurs essais. Ceci est probablement du à la taille de ma réponse.

      Voici lien vers cette réponse que j’ai finalement déposée sur un de mes blogs,

      Cordialement,


    • TDK1 TDK1 30 novembre 2010 13:59

      Pardon, je suis allé trop vite dans l’envoi du message :

      http://tdk1censure.blogspot.com/2010/11/reponse-iindie-impossible-mettre-en.html


  • ZenZoe ZenZoe 27 novembre 2010 16:02

    Difficile de se prononcer quant au bien-fondé de la sanction, nous n’avons pas connaissance de tous les éléments.

    Simplement, je me demande comment on en arrive dans les écoles à ce qu’un enseignant en histoire-géo se retrouve à choisir des supports et organiser un débat sur l’avortement avec ses élèves. Le sujet me semble extrêmement délicat et ne devrait être abordé qu’avec des professionnels (psychologues ou personnel médical par exemple). 

    Serait-il donc si difficile d’organiser pour les élèves qui le souhaitent une visite dans un planning familial, où un personnel expérimenté pourrait leur en parler infiniment mieux ?


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