lundi 25 septembre 2017 - par Coeur de la Beauce

Et si le MEDEF arrêtait de nous prendre pour des abrutis ?

Quand j'ai appris la publication de ce bidule, j'ai d'abord crû à une plaisanterie d'un hacker du NPA. Qu'un patron dôté d'une cervelle puisse twitter une telle ânerie, cela relève de l'auto-caricature.

Certes, le respect d'autrui n'est plus qu'un lointain souvenir dans l'hexagone, mais tout de même. On ignorait que le MEDEF avait des conceptions pédagogiques, une sollicitude de l'enfant, une culture de la didactique et un humanisme tel que ses responsables se soient sentis obligés de sommer les enseignants de "faire leur travail"...

D'ailleurs de quel "travail" nos philanthropes du CAC 40 parlaient-ils ? De mieux former les jeunes à l'esprit critique ? Aux droits de l'homme ? A l'économie solidaire et au développement durable ? A priori, non. Car nos syndicalistes patronaux sont rarement présents aux congrès sur le thème de l'éducation.

Plus vraisemblablement, l'auteur du tweet entendait par "former" apprendre aux jeunes à se soumettre à la loi du marché, à se laisser exploiter et humilier par un patron moyennant une indemnité salariale, favoriser l'apprentissage précoce (à partir de quel âge ? Sept ans comme dans certains pays du tiers-monde ?) et fournir aux entreprises libérales une main d'oeuvre docile et corvéable à merci. Quand à l'éducation, on se passera des leçons de nos princes de la fraude fiscale, du dumping social et de l'exploitation.

Certes, les profs, pour beaucoup d'entre eux, n'ont pas trimé en entreprise. Encore que, les cadres ex-chômeurs reconvertis enseignants sont nombreux dans l'EN. La plupart ne regrettent pas le monde enchanté du MEDEF. Les autres, qui n'ont pas connu cet univers, l'observent. Cet ami quinquangénaire au dos brisé condamné à une pension cotorep après des années en PME, ce voisin à la "pré-retraite" car trop vieux pour retrouver un boulot à cinquante-six ans (bonjour la réforme des retraites !), ce cousin germain marginal et demi-sdf qui travailla quelques mois sans toucher de salaire, son patron véreux grâcié par l'arrivée de Chirac à la présidence, un 14 juillet (authentique !), ces parents d'élèves aux horaires d'exploitation infernaux qui ne pouvaient s'occuper de leur progéniture, ceux qui bossaient au noir etc.

Les profs, qui vivent au quotidien les conséquences de l'effondrement de la société du fait de la logique du MEDEF, estiment préférable de faire de la prévention au "monde du travail", plutôt que sa promotion... A priori, on ne faisait pas de retape pour l'esclavage dans la Rome antique, donc pourquoi en ferait-on aujourd'hui ?

Il est jouissif que les "jeunes" rejettent en grand nombre la logique du marché. 30% ont voté pour Mélenchon à la présidentielle, plus de 20% pour Marine Le Pen, ils furent nombreux dans les meetings de Poutou, d'Asselineau dont les militants observés sur les marchés avaient moins de 25 ans. Et c'est tant mieux, car cela prouve que finalement l'école fait bien son boulot. Celui de former des citoyens, des anars ou des patriotes, des athées ou des croyants, dans tous les cas autre chose que de la chair à escrocs.

Les esclavagistes étant peu courageux, l'auteur du tweet s'est excusé sous les pressions de M.Blanquer, ministre de l'éducation nationale. Comme il l'aurait fait devant un juge pour minimiser une comparution pour un excès de vitesse au volant de sa Porsche. C'est bien dommage, car ce slogan placardé sur tous les murs de France aurait permis de montrer le mépris de notre grand patronat pour le petit peuple.

Si le MEDEF faisait bien son travail, il n'y aurait ni chômeurs, ni pensionnés cotorep, ni marginaux. Ce n'est pas le cas ; la faute bien entendu aux autres (les charges, les impôts, le bla-bla habituel...) : une véritable pub pour réhabiliter le marxisme et le souverainisme. Que nos militants patronaux cessent de nous prendre pour des courges, et qu'ils s'occupent de leur entreprise, s'ils en gèrent vraiment une... A moins qu'ils soient permanents syndicaux et rentiers ? Bonne continuation à eux, et bienvenue dans l'univers du débat pédagogique !

 



28 réactions


  • Sozenz 25 septembre 2017 14:46

    ah , oui , quand meme ils vont loin les mecs ....

    ils font de la provocation pour que les gens deviennent violent et qu ils puissent riposter ?
     ils cherchent quoi ces gens ; ils sont complétement tordus . A se demander s ils ont encore une part d humanité ( j en doute ) ,
    Avec macron au pouvoir ils ne se sentent plus pisser .


    • Le421... Refuznik !! Le421 25 septembre 2017 18:56

      @Jeekes
      Sortir de l’état de droit... De Collomb à Macron, cela devient une obsession...

      https://www.marianne.net/politique/comme-collomb-macron-veut-sortir-de-l-etat-de-droit-ou-presque


    • gogoRat gogoRat 26 septembre 2017 09:55

      Merci pour cet article, dont il faut retenir par cœur cette très juste remarque, à enseigner dans tous les cours d’éducation civique, à afficher dans tous les l’emploi :

      « l’auteur du tweet entendait par »former" apprendre aux jeunes à se soumettre à la loi du marché,
       à se laisser exploiter et humilier par un patron moyennant une indemnité salariale,
      favoriser l’apprentissage précoce (à partir de quel âge ? Sept ans comme dans certains pays du tiers-monde ?)
      et fournir aux entreprises libérales une main d’œuvre docile et corvéable à merci.
       Quand à l’éducation, on se passera des leçons de nos princes de la fraude fiscale, du dumping social et de l’exploitatio
      n."


    • gogoRat gogoRat 26 septembre 2017 11:04

      L’insulte est aussi proférée par notre gouvernement lui-même
      (L’auteur du tweet - même s’il s’agissait d’un ’hoax’- n’est qu’un perroquet !)

       Lorsque ce gouvernement ose investir le bien commun des Français dans ce qu’Il appelle ’la formation’, cela laisse encore une fois entendre que le chômage, c’est la faute à ces ’fainéants’ et incompétents de chômeurs !
       Mais quelles peuvent bien être les compétences de ces zélus (zélites ?) accablés de bilans calamiteux qu’ils ne daignent jamais regarder en face ?

       Les formatages induits par les dits ’partenariats’ commis par un Gérard Collomb à l’encontre des efforts français et Européens pour harmoniser une numérisation respectueuse des institutions européenne ou frnaçaise, ont-ils permis l’émergence un France d’une quelconque avancée dans l’état de l’art du numérique, avancée susceptible de développer l’industrie française ?
       Assister Micromou pour l’aider à faire formater nos technicien (-de surface-) au maniement de la version 4.3.x du mode d’emploi de son avant-dernier logiciel, est-ce que cela fera de nos ’fainéants, cyniques et extrémistes’ des savants !

       Les commanditaires de ces sous-traitants de sous-traitants du formatage ne sont même pas capables de regardre en face leur propre bilan ! 
       Et que feront-ils du fri=uit de ces formatages, lorsqu’on sait déjà ce qu’ils ont fait de feu les réelles richesses et compétences de la France ?
       un indice pour se faire une ideé :
       le triple A : Areva, Alstom, Alcatel ... sans oublier Arcelor ... etc, etc ...


    • gogoRat gogoRat 26 septembre 2017 13:35

       et, même en restant seulement dans les A,
      un article de juin 2017 posait aussi la question de Airbus
       http://www.bvoltaire.fr/airbus-faudra-bien-payer-jour/

       Alors quelles sont donc ces têtes de pioches auto-proclammées ’progressistes’ qui confondent/amalgament diktats/ordonnances avec ... démocratie ?!

       La force de la vraie démocratie, c’est celle de l’union qui fait la force :
       non pas une force aveugle jugulée par la contrainte manigancée par une manipule de prétentieux,
      mais la force d’une hauteur de vue acquise collaborativement, par la richesse et l’étendue des observations et expérimentations de la diversité ! (cf ’loi du jury’ de Condorcet )
       

       La régulation des efforts de plus de 66 millions d’âmes par une bande de péteux (entre 1 pour 100 et 20%, et au maximum 40% en comptant tous leurs larbins) à l’abri des risques qu’ils font prendre à celles et ceux qu’ils n’écoutent pas, ne veulent pas entendre, et même qu’ils nient (cf ’riens’) ...
      est-ce digne de la place à laquelle prétend la France dans la conscience Humaine et son degré de civilisation ?
       Les chômeurs, les radiés, les SDF connaissent, de fait, une contre-réaction palpable, indéniable, qui guide et motive et recadre leur efforts ou manques d’efforts. Peut-on en dire autant des planqués, sur-protégés, et professionnels de la rhétorique politico-finacière ?
       Pourtant, les ordonnances et diktats, sont établis dans le dos de toutes celles et ceux qui osent ou ont osé contre-réagir : chômeurs, non-veautants, démissionnaires ... !! 
       Mais que se passe-t-il quand la tête est déconnectée de tout signal de douleur, d’alarme, quand sa prétention, de toutes les facultés du corps se fait le capitaine ?

       Les faits ? ou l’interprétation des faits ?
       Quels sont les seuls faits pris en compte par les économicistes hautains qui nous manipulent depuis des décennies ?
       * La hauteur de la dette publique !
       * La hauteur du déficit public !
       * la hauteur de la proportion de chômeurs dans notre pays !
       * la santé et la pérennité de notre industrie !
       Alors sur quel bilan croient-ils pouvoir s’appuyer pour faire appel à une quelconque confiance ?
       à une quelconque considération ? à un quelconque respect de la part de celles et ceux qu’ils insultent sans vergogne et sans relâche ?
       


  • devphil30 devphil30 25 septembre 2017 14:54

    Si le Medef respectait sa parole , il aurait embauché 1 millions de chômeurs suite au pacte de
    compétitivité
    Gattaz un menteur patenté

    http://www.rtl.fr/actu/politique/quand-pierre-gattaz-oublie-sa-promesse-de-creation-d-un-million-d-emplois-7784655368

    https://www.humanite.fr/comment-pierre-gattaz-se-sucre-sur-largent-public-546073

    http://www.huffingtonpost.fr/2016/08/30/pierre-gattaz-un-million-demplois_n_11770804.html

    Cela ne l’empeche d’honorer sa acte d’achat d’un chateau de 11 millions d’ uros pour ses vieux jours
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20170823.OBS3687/bientot-a-la-retraite-pierre-gattaz-s-offre-un-chateau-a-11-millions-d-euros.html

    Et il vient faire la moral ce pourri

    Philippe


    • JBL1960 JBL1960 25 septembre 2017 22:30

      @devphil30 En conf’depresse, le Bossu du MEDEF, a même affirmé, sans rire, que pour bien faire, c’est pas 1 mais 2 millions d’emplois qu’ils zallaient créer... Enfin, peut-être, ou pas...

      Même les cadres du MEDEF, ne savait pas que leur Patron Saint-Gattaz, avait promis des emplois !
      En même temps, lorsqu’on connait le vrai visage de Macron, pour les patrons, on comprend que tout est bon dans le Macron !


    • devphil30 devphil30 26 septembre 2017 06:40

      @JBL1960

      J’ai entendu ça , c’est un menteur arrogant digne représentant de la caste des patrons qui se croient supérieur parce qu’ils ont de l’argent.

      Simplement ile ne savent rien faire et ne pourrait rien faire sans les petites mains qu’ils exploitent outrageusement.

      Le problème ayant toujours été que les petites mains ont faim alors ils pourront toujours prospérer sur la misère en gagnant toujours plus d’argent , en soudoyant les politiques et en détournant de l’argent vers des paradis fiscaux.

      Sans faire de comparaison , Florent Pagny part fiscalement au Portugal car il semble que la fiscalité soit plus douce par contre il continue à touché sur les venets en France dont les CD sont vendus plus cher qu’au Portugal.

      Des belles paroles dans les textes mais ayant atteint un seuil financier alors il suit le mouvement de ceux qui en veulent toujours plus en payant toujours moins.

      Il lui suffit de sortir un album pour gagner plus que beaucoup de personnes ne pourront jamais gagner dans leur vie mais en plus il veut en garder le plus possible.

      Est-ce l’argent qui perverti tout ou est-ce une réaction humaine , je ne peux pas savoir n’étant pas confronté à ce type de problématique , surement un peu des deux mais cela tient aussi à la personne.

      Philippe

       


  • Parrhesia Parrhesia 25 septembre 2017 15:41

    D’un autre côté, si le MEDEF arrêtait de nous prendre pour des abrutis... il aurait tort !!!


  • Xenozoid 25 septembre 2017 15:43

    le medef fait de l’humour,ça surprend quelqu’un ?


  • baldis30 25 septembre 2017 18:49

    bonsoir,

    On peut voir aussi bien des choses dans les sénatoriales dont personne n’est sorti vainqueur : le ras-le-bol des élus qui d’une façon générale, ont une perception bien différente de la société que le MEDEF....

    Et surtout sur l’éducation pour laquelle ils sont aux premières loges, au parterre ou aux fauteuils d’orchestre selon le niveau auquel on se place ..... la suppression des contrats aidés touche beaucoup les cantines scolaires domaine où les petits élus ont leur mot à dire .... Et combien de ces petits élus savent parfaitement que beaucoup d’enfants arrivent le ventre vide ou avec un minimum de survie ... 

    De deux choses l’une ou bien le MEDEF est un ignare et ne sait pas ce qu’est la castration trophique, ou bien il en est parfaitement conscient et il ne cherche que cela pour mieux assumer son rôle d’esclavagiste ....

    Que dois-je choisir entre ignorance et perversité ? ... Une ignorance perverse ou une perversité analphabète ?


  • McGurk McGurk 25 septembre 2017 18:54

    @France Républicaine et Souverainiste

    Je suis partiellement d’accord avec vous. Effectivement, il est vraiment honteux que le MEDEF - qui trouvera son compte avec la future loi sur le travail - dise que l’école ne fait pas son boulot alors qu’ils échappent de plus en plus à leurs obligations.

    Néanmoins, précisions tout de même que, même à haut niveau, de nombreuses formations - j’en suis témoin car dans la merde à ce propos - ne mènent nulle part bien qu’on vous fasse croire, preuve à l’appui, qu’il y aura une spécialisation et un avenir derrière.

    J’ai eu beau avoir d’excellents enseignants, ceux-ci ont concocté un programme qui menait inéluctablement dans le mur ou aux boulot de merde...avec un Master. En clair, former des grouillots surdiplômés ou des chômeurs de haut niveau.

    Les entrepreneurs devraient, comme dans de nombreux pays, investir dans l’éducation en envoyant des professionnels dans nos écoles/facs afin de former les étudiants...qui ne demandent que ça justement ! Et ce n’est pas avec la diminution du budget de l’Etat et les réformes pitoyables, à chaque changement de gouvernement, de l’Enseignement que les entreprises pourront trouver les bons candidats.

    L’inefficacité programmée de Pôle Emploi ne fait qu’aggraver la situation, étant donné que cette structure n’est là que pour faire « acte de présence » auprès de la population et absolument pas là pour l’aider. Un organisme avec un objectif clair mais une feuille de route très trouble, des outils si rudimentaires que c’en est tout à fait grotesque, etc.

    Ajoutons également qu’il y a un tsunami de stages (avec la loi débile à ce sujet ne permettant pas aux non-étudiants de postuler), d’annonces tellement grotesques parce que bien trop idéalistes, de critères extrêmement élevés pour des emplois de bac+1/3, etc.

    Notez qu’actuellement, quasiment aucun employeur ne propose de formation en plus d’une embauche, il faut déjà tout savoir et avoir des tonnes d’ « expériences professionnelles » sinon on engage surtout pas ! Mais pour ceux qui sont bloqués par un système débile, avoir l’expérience exigée est difficile voire parfaitement improbable du fait des refus débiles et injustifiés (je n’en ai jamais vu d’ailleurs car elles « n’ont pas de temps à perdre ») des entreprises.

    Sans ces barrières, le chômage serait quasi éradiqué. Mais je ne suis pas certain que ce soit le but ultime des autorités.


    • Le421... Refuznik !! Le421 26 septembre 2017 08:19

      @McGurk
      Les entrepreneurs devraient, comme dans de nombreux pays, investir dans l’éducation en envoyant des professionnels dans nos écoles/facs afin de former les étudiants

      Z’êtes pas fou ?
      Envoyer des types « ne rien branler » dans une école ?
      Pas rentable !!
      Ce qu’il faut, c’est de la com-pé-ti-vi-té !!  smiley


    • McGurk McGurk 26 septembre 2017 10:38

      @Le421

      Non je pensais surtout soit à des salariés employés comme « professeurs » (des chaires), ce qui se fait pas mal dans les pays anglo-saxons et parfois en Allemagne. Ou bien ouvrir des formations selon les profils aux demandeurs d’emploi, au lieu de se cantonner à des « types de contrats » ou « statuts », où tu en apprendrais tous les jours en restant en entreprise.

      Le double avantage, c’est d’investir dans un plan très rentable car le nouvel employé est formé à ce que veut l’entreprise, mais en plus de pouvoir potentiellement augmenter le nombre de personnes recrutables - au lieu de se plaindre que l’école ne fait pas son boulot.

      On ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre, contrairement à ce que croit ce fumier de Gattaz. Impossible de mettre tout le monde au chômage et que les entreprises puissent écouler leurs produits parce que personne ne pourra les acheter, improbable de créer un avenir instable pour l’employé et lui demander de trouver un logement (surtout avec les prix actuels).

      Mais il en est de même pour l’école. Si les professeurs créent des programmes seulement pour assurer leur salaire et avenir professionnel le nombre de chômeurs ou de personnes surdiplômées dans des boulots de merde augmente, le métier et le secteur de l’éducation sont dévalorisés car l’école n’est plus le dernier rempart contre les entrepreneurs véreux et le chômage.

      Rentabilité maximum comme aujourd’hui = tout le monde est perdant.


    • Le421... Refuznik !! Le421 26 septembre 2017 15:26

      @McGurk
      Tant que l’on cherchera à avoir des employés rentables immédiatement dans l’entreprise, on se plantera copieusement.
      A l’armée, avant d’être « lâché » sur avion, j’avais un « parrain » qui m’a appris pendant six mois les bons gestes et m’a noté.


    • gogoRat gogoRat 26 septembre 2017 17:51

      @McGurk

       ATTENTION aux fausses ’bonnes idées’ !
       En aucun cas l’Etat ne peut revendiquer une quelconque légitimité à faire subventionner par les citoyens des ’formations’ (formatages !) choisis par une caste d’industriels (et sans doute, à bien y réfléchir, c’est à peine plus acceptable la plupart de temps dans le public ).
       A noter que les conseilleurs ne sont pas les payeurs, et que des ’industriels’ dont la seule vraie motivation est d’engranger un maximum de bénéfices dans un minimum de temps, n’ont pas la même prospective que des étudiants sans le sou ni aucun carnet d’adresse qui doivent souvent s’auto-former durant des années !
       
       Penser à ces SSII ou ’start-up’ opportunistes qui, à la veille de l’an 2000, ont réussi à faire stopper des filières de formation à JAVA pour les faire remplacer par des filières publiques de ’formation’ au COBOL, juste, soit-disant, pour assurer le passage à l’an 2000 ! ....
       C’était à la fois malhonnête, hypocrite ou cynique (au choix ), et inconséquent et nuisible pour la santé de l’industrie française .


    • McGurk McGurk 26 septembre 2017 22:36

      @Le421

      Bien sûr. Pareil en entreprise où une personne, même avec un profil génial, n’est pas opérationnelle avant six mois et quel que soit son degré d’expérience.


    • McGurk McGurk 26 septembre 2017 22:53

      @gogoRat

      Oui je comprends ce que vous voulez dire.

      Bien entendu, je n’ai pas dit que l’Education nationale devait laisser faire n’importe quoi. Dans de nombreuses écoles et universités, les « vrais » enseignants et ceux de l’entreprise se concertent pour élaborer un programme approprié, en fonction du diplôme et spécialité.

      Je pense quand même que si les employeurs déconnaient en proposant n’importe quoi, les écoles annuleraient leurs partenariats. J’ai parlé avec plus d’un étudiant qui, bien que n’ayant pas terminé son cycle, ...avait déjà un pied sur le monde du travail grâce au réseau école/étudiants/entreprises (le truc que la fac ne fait pas par pure paresse et c’est très con), se voyait proposer un poste génial (le contraire de ma formation) et un salaire délirant mais bien réel. Et ce n’était pas un piège ou une utopie.

      A ma fac, il y avait un certain nombre de professeurs qui avaient bien bourlingué dans le monde du travail avant de vouloir enseigner. Malheureusement, ceux qui savaient quoi faire pour rendre la formation attractive auprès des employeurs étaient cantonnés à des matières minoritaires alors qu’en réalité c’était...des spécialités-clés - qui auraient conduit vers un très bon boulot et un excellent salaire.

      * "C’était à la fois malhonnête, hypocrite ou cynique (au choix ), et inconséquent et nuisible pour la santé de l’industrie française ."

      Désolé je ne suis pas calé en programmation. Pourriez-vous m’expliquer svp ?


    • gogoRat gogoRat 27 septembre 2017 00:13

      @McGurk

       malheureusement la prospective à long terme, en matière d’investissements technologiques autant que d’études en développement informatique, est plus nécessaire et indispensable aux étudiants et chômeurs (qui doivent assurer leur survie sur plusieurs décennies) que pour les managers et investisseurs financiers qui peuvent se contenter de faire monter artificiellement à court terme la cotation en bourse de leur ’start up’ ou faire de l’esbroufe devant des actionnaires bien-pensants ...

      Concernant Cobol et Java, nous n’êtes pas seul à pouvoir vous permettre, aujourd’hui encore d’en ignorer les enjeux : même les Ministres et les conseilleurs de conseilleurs des formateurs de formateurs de Pôle Emploi se vantent de n’en rien savoir !
       Si cela vous intrigue vraiment, vous pouvez toujours vous faire une idée, par exemple, avec cette page web : http://www.zdnet.fr/actualites/le-cobol-une-valeur-refuge-pour-les-programmeurs-39384383.htm
      ... en y lisant entre autre le commentaire suivant :
      "Cobol me fait penser à feu les outils de développement Minitel :
      [...]
      L’usage perdure à cause de la base installée et peut-être qu’il serait trop cher de tout réécrire, surtout qu’en ce moment il y a risque de racler les fonds de tiroir...
      Soit dit en passant, le peu d’expérience Cobol que j’ai eu s’est faite sur Apple II avec des cartes d’extension qui devaient tourner avec 32ko de RAM... Pour le Minitel, CosmosBay faisait moins dans la dentelle :)
      Quant à maintenir des applis installées, si c’est comme quelques grosses applis qui tournent écrites avec deux mains gauches, pour peu qu’on touche un truc là-dedans, ça pète...
      Et c’est indépendant du langage :D"

      >>> en gros : Cobol , encore aujourd’hui, intéresse des ’marchands de viande’ attardés (ou fainéants et cyniques ?) qui en sont restés au dernier millénaire ... mais l’investissement en spécialisation dans lequel ils fourvoient les forces vives d’aujourd’hui n’a aucun avenir crédible pour qui se veut une carrière devant soi.


    • McGurk McGurk 27 septembre 2017 11:56

      @gogoRat

      Ca ne m’étonne pas de Pôle emploi. Rien qu’il y a deux semaines, on m’envoie un mail proposant un emploi via un partenariat entre PE et un ensemble d’entreprises. Curieux, j’appelle PE et contacte par mail ma conseillère, je regarde leur site internet...personne ne sait rien et aucune trace de l’évènement en question !

      Tout le monde fait sa petite soupe dans soin coin, on prévient à la dernière minute quand ça les arrange et on distille les offres d’emploi au compte-goutte au lieu de créer une page spéciale et d’y inscrire les candidats qui veulent bosser dans le secteur concerné, aucune réponse de l’expéditeur qui me renvoie en provocation plusieurs fois la même offre et d’autres par la suite, etc.

      Une échec inéluctable programmé ce PE...


  • zygzornifle zygzornifle 26 septembre 2017 10:38

    MEDEF Macron main dans la main et main sur le pognon des classes moyenne ....


    Bientôt les usines du Bangladesh délocaliseront en France pour fabriquer leurs fripes tellement le coût du travail baissera .... 

  • Jason Jason 26 septembre 2017 15:15

    vous dites : « Si le MEDEF faisait bien son travail, il n’y aurait ni chômeurs, etc. »

    Il y a plus de 30 ans j’ai entendu dire à un entrepreneur que le but d’une entreprise n’est pas de créer des emplois, mais de faire des profits. Et, en un sens il a raison. D’autant plus qu’on sait depuis Turgot (XVIIIème) que « le commerce ne connaît d’autre loi que celle de son propre intérêt. »

    Mais, tout ça est bien connu. Le MEDEF voudrait que 100% de la formation soit payée par le contribuable (de l’âge de 6 ans à 20 ans, c’est déjà pas mal), ce même MEDEF dont les membres appartiennent pour un grand nombre aux 10% de la population qui détient 60% de la richesse nationale. Pourquoi ces gens de pouvoir, courtisés par tous les gouvernements sans exception, feraient des concessions ? Ils ont le vent en poupe, et ils en profitent.

    Le code du travail, et la nouvelle loi cachent une vérité très ancienne. C’est le transfert persistant du risque (industriel, économique, commercial, financier, climatique, bref, ce qu’on appelle la conjoncture) de l’entrepreneur vers les salariés. Ce salariat étant la variable idéale d’ajustement, et sur lequel on fait passer les effets du risque susnommé. N’importe quel banquier, financier, investisseur ou organisme de prêts vous dira que plus le risque est élevé, plus le retour sur investissement devra être élevé (le fameux taux). Mais voilà, l’entrepreneur prend des risques (c’est indéniable), il s’attend à un revenu élevé de son capital, mais, re-voilà, pour atténuer ses risques, il repasse la patate chaude au salariat. Ce faisant, ce même entrepreneur n’oublie pas d’empocher les bénéfices. Il appelle ça « améliorer ses marges ». Elémentaire, mon cher Watson !

    C’est ce à quoi on assiste aujourd’hui. Et les lois travail ne sont que la continuation de ce très vieux système, mais en mieux pour les entrepreneurs...

    Les privilèges continuent, qui consistent à faire payer à la grande masse de la population les trains de vie opulents d’une minorité. Minorité dont la productivité, si elle était mesurée, est quasiment nulle !

    Prenons la dette de l’état, monstre que nos politiques ressortent du placard au moment opportun. Eh bien, il suffirait d’un impôt progressif sur le capital et le patrimoine pendant un an seulement pour assécher cette dette. Le résultat serait une baisse correspondante de la fiscalité pour tous. Non, on va faire payer à la majorité de la population, ceux qui détiennent les 40% restants du patrimoine national (sans compter à ceux, très nombreux, qui n’ont pas de patrimoine du tout), la dette, intérêt et principal. Vous comprenez, mon Cher, il ne faut pas déranger les 10%...

    C’est ainsi qu’on gère un Etat aujourd’hui, à grands renforts de slogans, de chipotages, et de mensonges divers. Pour le plus grand bien des « happy few ».


    • gogoRat gogoRat 26 septembre 2017 18:06

      @Jason
      OUI, très juste, à faire recopier 200 fois à tous les marcheurs à à leurs capos :
       - le but d’une entreprise n’est pas de créer des emplois, mais de faire des profits
       - le but de tout politicien n’est ni le bien des citoyens, ni la tenue de ses promesses, mais seulement de se faire élire pour se retrouver à la source de toutes les combines à profits
       - le but du citoyen n’est pas de travailler pour manger pour vivre pour élire des représentants et incarneurs, mais de vivre, en harmonie avec au moins ses concitoyens ( Ce qui peut l’amener à accepter un ’contrat social’ à la JJ Rousseau, à la condition minimum que liberté, égalité et fraternité ne soient pas qu’une posture affichée pour des gogos sur le fronton des édifices publics !)


    • McGurk McGurk 26 septembre 2017 23:11

      @gogoRat

      Sauf que le contrat actuel, c’est plutôt « tu travailles, tu payes tes impôts et tu fermes ta g* ».

      Si on prend en compte l’éclatement des 35h par le clan Macron/Medef, le penchement sévère de balance en faveur de l’employeur qui va devenir une espèce de dieu qui fera la pluie et le beau temps, la stagnation des salaires, la montée en flèche de l’inflation et la valeur grotesquement élevée de l’euro, le nombre ahurissant de taxes à payer (la France est l’un des pays européens le plus taxé),...le salaire ne suffira bientôt plus pour vivre.

      Le travail reviendra tout simplement à la première définition étymologique, « labeur », et encore je pense qu’avec les prochaines lois ce sera plutôt le mot « cauchemar » qu’il faudra utiliser. Lorsque je prends les transports, bon nombre de travailleurs vont à reculons au boulot, alors j’imagine mal l’après...


    • gogoRat gogoRat 27 septembre 2017 00:34

      @McGurk

       Combien de ’petits’ Français, qui se sont vus vanter ’la valeur travail’ de la France qui se lève tôt, ont déjà, parmi leurs proches, ou dans leur noyau familial, la douleur d’avoir perdu un être cher, qui, bien que s’étant levé régulièrement à 4H du matin pour aller ’travailler’, n’aura jamais connu le fruit de cet effort, et encore moins les délices de la retraite ?!
       Pour celles et ceux qui ne sont plus, autant que pour celles et ceux qui les ont perdus, toute la détermination du monde des marcheurs, n’aura plus jamais la moindre chance de les bercer d’illusions une seconde de plus ! Plus rien à déterminer, quand c’est miné au point d’être terminé : définitivement !
       Ce n’est pas une question de choix : la nécessité absolue de passer à d’autres paradigmes ne s’accommodera pas à la sauce de rhétoriques creuses, incohérentes et d’une suffisance navrante !
       


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