mercredi 9 septembre 2020 - par rosemar

Et si on lisait à voix haute...

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Voilà une belle initiative que l'on doit à France 5 et à l'animateur de la Grande Librairie, François Busnel...

 

Il s'agissait de lancer un concours de lecture à voix haute auprès des lycéens et des collégiens de France. On a pu assister à la finale de ce concours le mercredi 26 août 2020.

Douze lecteurs avaient été sélectionnés parmi 140 000 collégiens et lycéens.

 

Ce fut un régal d'écouter ces adolescentes et ces adolescents férus et passionnés de lecture.

 

Ils avaient eux-mêmes choisi les textes qu'ils devaient présenter devant un jury de spécialistes, des écrivains et des comédiens : Isabelle Carré, Eric-Emmanuel Schmitt, Cécile Coulon et Alain Mabanckou.

 

Des choix éclectiques ont été faits : Victor Hugo, Jean-Pierre Siméon, Louis-Ferdinand Céline, Boris Vian, Marcel Pagnol, Gaël Faye, Jean-Claude Grumberg etc.

 

J'a particulièrement apprécié la lecture d'un extrait des Misérables, la mort de Gavroche : le jeune lecteur a su captiver son auditoire par une lecture expressive, une diction remarquable...

 

Comment ne pas être séduit aussi par la lecture d'un extrait de l'ouvrage Les sermons joyeux de Jean-Pierre Siméon ? Un texte fort, émouvant dont voici un extrait :

" Non

la vie n'est pas ça

qu'on voudrait nous faire avaler

cette chose douillette proprette

et sans risques

vie ah prémunie de tout

vie oh protégée de tout

bardée de préventions harnachée de précautions

recluse dans ses peurs préventives

condamnée à la préventive

ad vitam aeternam

nom de dieu non

vous ne vivrez pas une vie d'homme

sans dangers hein

sans failles tiens

sans blessures non

sans souillures quoi

sans poussières sans

sans l'humeur et la sueur

sans malfaçons de corps

sans les fleuves violents hargneux

sans les excès brutaux

de la neige et du feu

sans le hasard de la chute

sans la faiblesse et

sans la perte

sans souffrir et et

sans vieillir

ou alors vous ne vivrez pas

car nom de dieu vivre

n'est pas sûr

vivre est un vol de papillon

dans les flammes

marcher est un risque

respirer est un risque

dès le premier pas le premier souffle

dans la vie..."

 

 

Incontestablement, ce concours de lecture ouvert à des adolescents est une bonne incitation à la lecture.

Quand on écoute des textes lus avec autant d'intensité et de passion, on ne peut qu'avoir la curiosité d'aller à la rencontre de ces auteurs classiques ou non, qui ont écrit des ouvrages de grande qualité empreints d'émotion, de sensibilité.

On a envie de lire ou de relire Les Misérables de Victor Hugo, de se replonger dans les souvenirs d'enfance de Marcel Pagnol, de découvrir Les Sermons Joyeux de Jean-Pierre Siméon...

La lecture est une ouverture sur le monde :

"Le livre s'ouvre. Lire réécarquille le passage vers la vie, le passage par où la vie passe, la brusque lumière qui naît avec la naissance. 

Lire découvre la nature, explore, fait surgir l'expérience dans la pâleur de l'air, comme si on naissait." nous dit Pascal Quignard.

 

Il convient de souligner le rôle actif des enseignants qui ont motivé et sélectionné les candidats de ce concours. Sans eux, une telle expérience n'aurait pas été possible...

Merci à eux !

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Le blog :

http://rosemar.over-blog.com/2020/08/et-si-on-lisait-a-voix-haute.html

 

Source :

https://www.france.tv/actualites-et-societe/magazines-d-actu/1899125-si-on-lisait-a-voix-haute.html

 



22 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 9 septembre 2020 16:37

    Il parait qu’au Cap d’Agde, on a beaucoup de peine à lire. mais les plages sont vertes.


    • rosemar rosemar 9 septembre 2020 19:55

      @Séraphin Lampion

      Encore un jeu de mots ?? Je n’ai pas compris...


    • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 9 septembre 2020 20:18

      @rosemar
      Il s’agit de 2 contrepèteries.


    • phan 9 septembre 2020 22:00

      @Séraphin Lampion
      Et si l’on dressait sa bête à lire...


    • Iris Iris 9 septembre 2020 23:30

      @Séraphin Lampion

      Comment est-ce que vous faites pour être aussi souvent le premier à réagir aux articles ? please please répondez !


    • Clark Kent Séraphin Lampion 10 septembre 2020 13:45

      @Iris

      « Comment est-ce que vous faites pour être aussi souvent le premier à réagir aux articles ? please please répondez !  »

      Enfin quelqu’un qui s’intéresse à moi pour autre chose que pour mon physique d’athlète ou pour mon argent !
      En fait, voyez-vous, je suis un robot doté d’un système d’alarme connecté en permanence sur Agoravox et paramétré pour détecter les articles les plus intéressants en utilisant comme critère l’échelle de Richter.
      Les commentaires sont rédigés par un générateur de textes encore imprfait, ce qui explique les nombreuses fautes.


    • Pauline pas Bismutée 10 septembre 2020 15:05

      @Séraphin Lampion

      mais il génère des contrepètries très drôles... je n’ai jamais tant ri en lisant les commentaires d’un article de Rosemar... décidément,
      quel beau métier, professeur... smiley


    • Clark Kent Séraphin Lampion 10 septembre 2020 16:17

      @Pauline pas Bismutée

      ...alors que ce n’est pas un métier de faire du ciné ! Où sont passées les sources du bonheur ?


  • Fergus Fergus 9 septembre 2020 16:47

    Bonjour, rosemar

    Cette initiative est très bonne au niveau... éducatif.

    Car pour le reste, la lecture à voix haute est en général très pénible, non pour le lecteur, mais pour l’auditeur.

    A titre personnel, je n’entre que très difficilement dans une histoire lue. Sauf quand le lecteur se nomme Gérard Philippe ou Michel Bouquet.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 9 septembre 2020 17:00

      @Fergus

      Par contre pour rendre insupportable un texte agréable à lire silencieusement, il suffit d’en confier la lecture à haute voix à Fabrice Luchini. Il est capable de transformer une oraison funèbre de Bossuet en tirade du Cid. 
      La plupart des textes ne sont pas faits pour être déclamés, mais pour être savourés à son propre rythme, en revenant sur un mot, une phrase un passage. Et pour ça, chaque lecteur tire des plaisirs différents d’un même texte, alors qu’une lecture à haute voix est déjà l’interprétation de l’orateur.


    • Fergus Fergus 9 septembre 2020 17:54

      Bonjour, Séraphin Lampion

      Entièrement d’accord avec vous.
      Y compris pour Lucchini : autant je trouve qu’il est un excellent acteur, auteur je trouve ses prestations de lecteur médiocre.


    • rosemar rosemar 9 septembre 2020 19:53

      @Fergus

      Je vous conseille de regarder l’émission dont le lien figure sous l’article : vous allez changer d’avis ! Une bonne lecture à voix haute peut donner envie de découvrir des auteurs, de lire ou de relire des oeuvres...


  • JC_Lavau JC_Lavau 9 septembre 2020 20:46

    Après deux arrêts cardiaques et les dommages au cortex V1 qui en résultent, elle est quasi-aveugle. A présent elle peut se faire lire par un automate de vieux romans, dans le domaine public.

    Ce printemps et cet été, une de mes tâches de garde-malade a été de lui lire la traduction française du Nils Holgerssons underbara resa genom Sverige. Qu’elle avait achetée voici 13 mois.

    Problème : la typographie de cette édition française est lourdement défectueuse. J’ai dû télécharger les 55 chapitres du texte original pour avoir au moins les bons caractères des noms propres. Puis leur prononciation correcte ? Il existe 53 chapitres en ljudbok, en suédois simplifié pour débutants.

    ...

    https://www.youtube.com/watch?v=HleXjrSravw

    ...

    Il appert que mes notions de prononciation norvégienne étaient fortement à réviser pour le suédois.

    A présent, à son domicile, les tâches de garde-malade sont autrement plus compliquées et lourdes.


  • popov 10 septembre 2020 07:26

    @rosemar

     

    Il fut un temps où on vous lisait des livres à la radio. Pas du Marcel Proust, mais plutôt du genre Alexandre Dumas.

    Ça n’existe plus ?


    • Clark Kent Séraphin Lampion 10 septembre 2020 07:49

      @popov

      Eh non, mais je vais devoir être cruel en vous révélant deux scoops : les postes à galène ne sont pratiquement plus utilisés, et on ne peut même plus envoyer un télégramme à la poste.


    • popov 10 septembre 2020 09:06

      @Séraphin Lampion

      Bonjour

      On n’arrête pas le progrès.

      Sur Google Chrome, il suffit d’appuyer sur un petit bouton pour se faire lire l’article. Je viens d’essayer pour la première fois.

      Je m’attendais à une voix synthétique, monocorde et entre deux sexes. Eh bien non. On a droit à une voix féminine qui a l’air plus humaine que synthétique. C’est seulement à quelques erreurs de prononciations comme pour μm, prononcé en anglais, qu’on se rend compte que la voix est synthétique.

      Rien à voir avec ce que propose Google sur sa page de traduction automatique.


    • JC_Lavau JC_Lavau 10 septembre 2020 14:13

      @popov. Voici une trentaine d’années, France-Culture avait quelques heures pour les petites classes. Marie-Ange Nardi ânonna péniblement les fautes de typographie de la traduction française du manuel de géographie pour les enfants de la romancière Selma Lagerlöf. Le lac Mälaren devint ainsi le Mâââlar, et le comte Birger, ou jarl du roi (earl in english) devint tout soudain le gearle...
      Elle en avait plein la bouche.


  • Clocel Clocel 10 septembre 2020 08:29

    Pour commencer, je vous conseille un petit ouvrage un peu vintage, appelé à devenir très rapidement un best-seller :

    Les dix petits nigauds, d’une jeune écrivaine plein d’avenir !

    Agatha Christie.


    • Clark Kent Séraphin Lampion 10 septembre 2020 13:39

      @Clocel

      tiens, au fait, tu sais que le titre a changé, à l’initiative de l’héritière ?

      lien

      « Le Rouge et le Noir » va sans doute devenir « Le réformiste et l’homme de couleur » ?


    • Clocel Clocel 10 septembre 2020 16:09

      @Séraphin Lampion

      Façon Agatha, c’est chiant comme la pluie, faut être pervers pour filer ça à un môme...

      Ah... Stendhal... C’est pas le même cierge qui coule...


  • Taverne Taverne 10 septembre 2020 14:11

    Vies vaines et ratatinées ou bien oser respirer

    C’est bête, vous n’avez pas cité la fin, c’est la partie que je préfère. L’idée d’être réduit à « exister contre », le virus que l’on prend pour le monstre et cette qualification de petite chose vaine, dérisoire, ratatinée que l’on devient sous l’emprise de la peur de tout.

    (...) « marcher est un risque respirer est un risque dès le premier pas le premier souffle dans la vie ou alors vous ne vivrez pas resterez plantés entre vous et votre ombre petites choses immobiles muettes et dérisoires vénielles vaines vies plus vaines encore de n’être pas vivantes vies enclouées de continuer d’exister exister contre contre et contre contre tout qui menace le ciel la rue et la main de l’autre le sol qui glisse le virus monstre qui guette le gras dans l’artère (...) »


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