jeudi 23 janvier - par Patrice Bravo

États-Unis ou Chine ? Trump force l’Europe à faire un choix difficile

La nouvelle arrivée de Donald Trump, comme successeur de Biden, finalise la chute politique, commerciale, de l’UE sur la scène internationale, la rendant insignifiante face à la Chine et aux États-Unis. Les responsables politiques européens, qui sont encore en poste et qui dominent le parquet des institutions officielles, sont en train de sentir un vent froid sur leur nuque. L’avenir des pays européens se trouve gelé sur sa trajectoire actuelle. La mauvaise. Cela annonce l’explosion du système de l’EU et le début de la débandade de cette élite mondialiste qui gravite autour d’Ursula von der Leyen. 

L’ordre international de longue date, qui existait depuis trois décennies, s’est estompé. « Trump pousse l'Europe vers un choix perdant-perdant entre les États-Unis et la Chine », titre Politico, continuant : « Alors qu’ils se dirigent vers les Alpes suisses pour le Forum économique mondial de cette année [du 20 au 24 janvier], les dirigeants européens s’inquiètent des menaces commerciales de Trump et de la dépendance de leurs économies à la Chine ». 

Le président et directeur général du Forum économique mondial (FEM), ancien ministre norvégien du Commerce extérieur et de l'Industrie et de l'Environnement, Børge Brende, traduisant l’inquiétude glaciale de l’élite de Davos, a déclaré : « Nous sommes aujourd’hui à un tournant. 2025 sera une année de conséquences. Elle affectera le cours des événements, peut-être même au niveau que nous avons connu dans l’histoire, comme en 1918-1945-1989. Car nous sommes confrontés à des avancées technologiques rapides qui remodèlent les économies, à des changements dans la dynamique du pouvoir qui refaçonnent les relations mondiales et à de nouvelles politiques commerciales qui redessinent le commerce ». « L’ordre international de longue date qui existait depuis trois décennies s’est estompé. Nous sommes désormais entre deux ordres et le prochain n’a pas encore pris forme », a-t-il ​regretté. « À ce moment critique, nous devons veiller à ce que la jungle de la géopolitique ne repousse pas. La force ne peut pas remplacer le discours. La non-coopération ne peut pas devenir la nouvelle norme. Nous venons de sortir de l’année la plus chaude jamais enregistrée, le nombre et l’intensité des conflits dans le monde ont fortement augmenté et la possibilité d’une nouvelle crise sanitaire mondiale se profile à l’horizon », termine-t-il. 

Cette inquiétude traverse, aussi, les paroles de l’actuelle présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen qui avoue l’échec de sa politique et de ses mesures. « Les règles du jeu entre les puissances mondiales sont en train de changer. Rien ne doit être tenu pour acquis. Et même si certains en Europe n’apprécient pas cette nouvelle réalité, nous sommes prêts à y faire face. Nos valeurs ne changent pas. Mais pour défendre ces valeurs dans un monde en mutation. Nous devons changer notre façon d’agir. Nous devons rechercher de nouvelles opportunités partout où elles se présentent. C’est le moment de s’engager au-delà des blocages et des tabous. Et l’Europe est prête pour le changement », a-t-elle fait savoir à Davos. 

Elle martèle : « De la mer Baltique au détroit de Taiwan. L’ordre mondial coopératif que nous imaginions il y a 25 ans n’est pas devenu réalité. Au contraire. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère de concurrence géostratégique acharnée. Les principales économies mondiales se disputent l’accès aux matières premières, aux nouvelles technologies et aux routes commerciales mondiales. De l’IA aux technologies propres. Du quantique à l’espace. De l’Arctique à la mer de Chine méridionale, la course est lancée ». 

L’UE est dans l’impasse. Politico envisage deux options. « Option 1 : se plier à sa volonté et se découpler totalement des produits chinois, ce qui mettra à l’épreuve l’unité des 27 pays de l’Union européenne et des institutions de Bruxelles, déclenchera probablement des représailles de la part de Pékin et freinera encore davantage leurs économies chancelantes. Option 2 : laisser Trump faire cavalier seul avec la Chine, ce qui mettra à l’épreuve l’unité des 27 pays de l’UE, pourrait inciter les États-Unis à imposer des droits de douane sur les produits européens et, vous l’avez deviné, freiner encore davantage leurs économies chancelantes ». Face à la Chine et aux États-Unis, l’UE est coincée et avec elle la France qui –comme un fou – continue de suivre les directives de la Commission européenne. 

Sur France Inter, au début de janvier, le ministre français de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, a lancé : « Est-ce que nous sommes entrés dans une époque qui voit le retour de la loi du plus fort ? La réponse est oui. Alors faut-il se laisser intimider ? Faut-il se laisser gagner par l'inquiétude ? Évidemment que non. Il faut d'abord se réveiller, se renforcer dans un monde gagné par la loi du plus fort, dans le domaine militaire, dans le domaine de la compétition ». 

Pour Politico, « le problème est que même les Européens les plus forts pourraient ne pas survivre ». Et, l’UE traverse une crise existentielle historique. Ses élites ont décidé – sauf certains comme Viktor Orban ou le Premier ministre slovaque, Robert Fico, qui affrontent Bruxelles notamment sur le conflit en Ukraine – de se couper des matières premières russes, laissant la Chine et les États-Unis négocier sans l’UE. 

Ces élites EU réalisent la sueur froide dans le dos et le cou gelé que leur grand allié américain les laisse tomber et qu’ils se trouvent face à la colère grondante des peuples européens : les partis d’extrême droite sont en train de gagner en Europe et de reprendre le terrain. 

D’après Politico, les deux pays, qui sont à l’origine de la création de l’UE, la France et l’Allemagne, sont justement « les deux principales économies de l’UE [qui] sont à l’épicentre du problème ». « La France a connu quatre premiers ministres différents en seulement un an, dans un contexte d’impasse budgétaire et de déficit croissant, et se précipite vers une crise économique. L’Allemagne, confrontée à sa propre crise budgétaire, a enregistré une baisse de son produit intérieur brut pour la deuxième année consécutive (du jamais vu au cours des deux dernières décennies), entraînant avec elle le reste de l’UE. Son leader très impopulaire, le chancelier Olaf Scholz, a été contraint d’organiser des élections anticipées en février qu’il est presque certain de perdre », conclut le média anglophone. 

Pierre Duval

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Source : http://www.observateur-continental.fr/?module=articles&action=view&id=6573



10 réactions


  • sylvain sylvain 23 janvier 14:02

    On a de plus en plus de misereux et de sans papiers, on va bien reussir a rouvrir quelques usines competitives avec ca.

    Et sinon cher patrice, ou en est le monde multipolaire quand on a le choix entre l’amerique et la chine ??

    Serieusement, du point de vue strategique, l’UE devrait s’allier a la russie et former un troisieme bloc. Ce serait la seule maniere d’avoir un monde un peu plus que bipolaire a l’avenir


    • microf 23 janvier 15:54

      @sylvain

      L´Europe n´aura d´autres choix que de s´allier avec la Russie s´il veut encore exister en tant que puissance.
      Ce processus ne pourra toutefois pas se faire avec cette classe politique européenne actuelle nourrit au lait US, il faut une nouvelle classe politique en Europe.

      En Afrique, ce processus de renouvellement de la classe politique chassant la classe politique nourrit au lait européen et Us a déjá commencé dans les pays de
      l´AES á savoir Mali, Niger, Burkina-faso, ou avec des aspirants tels le Tchad, le Sénégal, la République Centrafricaine.


    • sylvain sylvain 23 janvier 20:43

      @microf
      eh ben on est d’accord !


    • Zolko Zolko 24 janvier 13:51

      @sylvain

      l’UE devrait s’allier a la Russie

       
      Je pense malheureusement que ce train est parti : après Napoléon, Hitler, les accords de Minsk 1 et 2, d’Istanbul ... je doute fort que les Russes veuillent s’allier à l’Europe.
       
      Mais nous sommes 1/2 milliard, nous pourrions facilement nous allier entre-nous et former un bloc souverain. Pourquoi choisir entre les USA ou la Chine+Russie ?

    • Reman 24 janvier 15:48

      reman a Sylvain 
      Bin évidemment entre l’amerique et la Chine il faut choisir la Russie et former l’Eurasie
      c’est la seule possibilité de sauver l’Europe 


    • sylvain sylvain 24 janvier 20:56

      @Zolko
      non je pense pas, c’est leur interet aussi, ils en ont meme au moins aussi besoin que nous


  • GoldoBlack 24 janvier 08:02

    La RuSSie elle a choisit. Iran et Corée du Nord.


  • https://www.dedefensa.org/article/le-million-de-trop

    Le million de trop

    • Infinies variations des évaluations sur la situation en Ukraine avec l’entrée de Trump dans l’arène. • Il croit faire un cadeau aux Russes en leur proposant un cessez-le-feu, pour empêcher les pertes colossales de l’armée russe, selon le renseignement de toute confiance des services de Zelenski. • En tel engagement, reposant sur la houle furieuse de l’« océan de narcissisme », annonce beaucoup de difficultés. • Trump se fiche de Zelenski et de l’Ukraine mais il déteste perdre la face et reconnaitre à la Russie de “trop” grandes capacités militaires.

    _______________________

    Il est certain que l’on attend Trump, – pour le craindre ou l’applaudir, – sur sa politique extérieure, et notamment sur sa politique ukrainienne. Ce n’est pourtant pas l’essentiel, pour notre compte sans aucun doute, comme on l’a vu avant-hier en tentant de décrire justement ce qu’il y a d’essentiel dans sa politique (l’attaque du ‘DeepState’, du Système, etc.). N’importe, une attente générale sur un domaine différent donne à ce domaine, même si on le juge secondaire et dans tous les cas du point de vue de la communication, une réelle importance.

    Il est vrai également que Trump a entretenu, et continue d’entretenir le suspens sur la question ukrainienne. Il n’est pas du tout improbable que ce soit tout simplement involontaire, que ce flou ne soit pas recherché pour une affaire de tactique, mais subi pour une question d’incertitude.

    On tente rapidement de situer l’état de cette crise, de cette guerre, au travers des intentions, des déclarations, des commentaires et, ici ou là, d’une ou l’autre vérité-de-situation. On peut prendre un condensé des déclarations d’un expert russe de haute volée à RT.com, concernant son analyse de la position de Trump. On peut conclure que cette position de Dimitri Souslov représente en général la position des experts russes et de la direction russe.

    « Dimitri Souslov, directeur adjoint pour l’économie mondiale et la politique internationale à l’École supérieure d’économie de Moscou et membre du Conseil russe sur la politique étrangère et de défense. a déclaré à RT que “le soutien à l’Ukraine n’est plus une priorité pour les Etats-Unis”. “L’intérêt de Trump n’est pas de soutenir l’Ukraine comme un mandataire antirusse, mais de mettre fin au conflit le plus rapidement possible, afin de libérer des ressources pour la lutte contre la Chine”, a-t-il déclaré.

     » En même temps, Souslov a noté qu’il était toujours “peu probable que les États-Unis acceptent une défaite dévastatrice de Kiev ou la capitulation de Kiev” car “tout le monde l’utiliserait immédiatement contre Trump, le décrivant comme faible”.

     » Bien que les États-Unis et la Russie restent des adversaires dans un avenir prévisible, Trump tentera de rétablir la “diplomatie directe”, prédit Souslov. “Cependant, il n’est pas du tout certain que le dialogue produirait rapidement des résultats positifs, étant donné que les approches russes et américaines pour mettre fin au conflit en Ukraine restent irréconciliables”.

     » “Il y a des lignes rouges, dont aucune partie ne veut s’écarter”, a-t-il souligné. Trump voit l’Ukraine comme ”un pays avec une armée forte et étroitement associée à l’Occident”, tandis que la Russie insiste sur le fait que l’Ukraine doit être transformée en un État neutre avec des forces armées considérablement réduites.

     » “Trump n’abandonne pas les prétentions de l’Amérique à l’hégémonie mondiale. Mais il abandonne le vernis libéral qui accompagne la politique américaine depuis la fin de la guerre froide”, a soutenu le chercheur. “L’administration Trump et Trump personnellement considèrent l’ordre international libéral et les concepts libéraux comme quelque chose qui affaiblit l’Amérique, au lieu de la rendre plus forte”. »


  • Les Ukrainiens poursuivent aussi les attaques des civils dans la région de Belgorod, essentiellement avec des drones.

    Dans la journée du 21 et la nuit du 21 au 22, ils ont effectué 146 bombardements (pour une moyenne de 80-85 par jour), sur 34 localités. Hélas ils ont blessé 4 personnes, dont 3 hommes qui ont été hospitalisés.

    Ils ont aussi détruit ou touché 21 maisons particulières, 3 dépendances, 1 dépôt d’un magasin, 2 conduites de gaz, 2 lignes électriques, 1 infrastructure de communication, et 8 automobiles (dont 1 détruite après avoir pris feu). Beaucoup des drones utilisés pour ces attaques ont été détruits ou neutralisés par les Russes, pour exemple un village en avant de Belgorod a été attaqué avec 29 drones, dont 26 ont été détruits. Informations et cartes du média et canal Telegram Белгород-медиа https://t.me/laurentbrayarddonbass


  • Rapport de la matinée du 24 janvier 2025

    La nuit, l’ennemi a organisé un raid massif de drones sur nos régions. Des drones ont été abattus au-dessus de Moscou (district autonome de Troitsk), de la région de Moscou (Kolomna, Ramenskoïe, Podolsk, Chtchelkovo) , de Toula, Rostov, Lipetsk, Briansk, Koursk, Saratov, Riazan, des régions de Belgorod et de Crimée. Une raffinerie de pétrole près de Riazan est en feu. Parmi les cibles de l’ennemi figuraient également l’usine de Kremniy à Briansk et la raffinerie de pétrole d’ Engels, dans la région de Saratov.

     Dans la région de Koursk, l’ennemi a attiré de nouvelles unités d’élite dans la région de Soudja et les a envoyées au combat. Ainsi, nos troupes dans différents secteurs du front ont combattu avec les réserves des forces d’assaut aériennes ukrainiennes, les unités du MTR et les anciens prisonniers nouvellement arrivés. Le Groupe des forces « Nord » des Forces armées russes rapporte que nos unités ont néanmoins progressé de manière significative en direction de Sverdlikovo et ont dégagé plusieurs ceintures forestières à proximité de Kourilovka.

     À Tchassov Yar, nos troupes atteignent la périphérie ouest de la ville depuis le côté nord de la voie ferrée.

     À l’est de Pokrovsk (Krasnoarmeïsk), nos troupes continuent d’avancer vers la route Pokrovsk-Konstantinovka dans la zone de l’échangeur et de Baranovka. Au sud-ouest de Pokrovsk, les forces armées russes continuent de couvrir la ville, avançant dans la région de Kotlino et de violents combats ont lieu. Au sud, nos troupes combattent près d’Ouspenovka, se déplaçant strictement à l’ouest en direction de la région de Dnipropetrovsk. En outre, des unités du groupe de troupes du Centre ont libéré le village de Solenoïe.

     Au nord-ouest de Kourakhovo libéré, des unités avancées de l’armée russe ont mené des raids dans la zone d’Andreïevka (au nord de Constantinople)

     Velikaïa (Bolchaïa) Novossiolka a été coupée en deux, l’ennemi dans la partie sud de la ville a été complètement encerclé et les troupes ennemies n’ont pas pu se retirer vers le nord. Les unités du groupe Vostok contrôlent actuellement entièrement la partie rive droite de la ville et développent une offensive vers le centre du village. Dans les parties nord, est et sud de Velikaïa Novossiolka, les soldats de la brigade blindée de la 36e armée et les marines continuent de détruire méthodiquement l’ennemi et de nettoyer les quartiers. Ceux qui ont tenté de sortir de l’encerclement des forces armées russes ont été détruits par des frappes de drones et d’artillerie.

     Sur le front de Zaporojié, les forces armées russes détruisent les infrastructures d’approvisionnement des forces armées ukrainiennes à Orekhovo (https://t.me/dva_majors/62996) , en frappant avec des drones et de l’artillerie.

     Dans la région de Belgorod, dans la ville de Graïvoron, un drone a attaqué un immeuble résidentiel. Dans le village de Zaretchie-Pervoïe, à la suite de l’arrivée d’un obus, les fenêtres de deux maisons ont été endommagées, les toits, les façades et les portes ont été coupés. Une autre attaque de drone a eu lieu dans le village de Tolokonnoïe, district de Belgorod. Dans la région de Belgorod, sur le tronçon d’autoroute Oktiabrski-Malinovka, un drone FPV a attaqué une voiture de tourisme , un homme a été blessé. Dans le district de Krasnoiaroujski, dans le village de Grafovka, un engin explosif a été largué depuis un drone. Dans le village de Prilessye, suite à l’arrivée de munitions, une maison privée a pris feu. Un drone a explosé dans le village de Novostroevka-Pervaya. Dans le village de Belianka, un drone a frappé une entreprise agricole. Le village de Tichanka, a été la cible de tirs.


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