mardi 17 mai 2016 - par Elliot

Europe : le rêve brisé

L'Europe est son propre corps malade vieilli, un corps abandonné, pendu à son gibet qui s'observe pourrir en croyant que Paris sera toujours Paris dans une trentaine de langues différentes ( Matthias Enard in « Boussole « prix Goncourt 2015)

Assez curieusement tous les analystes – même les moins suspects d'europhilie - sont suspendus au résultat du vote qui sanctionnera la sortie ou le maintien de la Grande Bretagne dans la communauté européenne .
Comme si les concessions obtenues par Cameron n'avaient déjà pas scellé le sort d'une construction qui se délite à coups d'accommodements avec les revendications particulières des uns et des autres lancés dans une surenchère mortifère.

Mon propos n'est évidemment pas de juger de la pertinence des aspirations à un retour décisionnel vers l'échelle nationale : j'ai perdu assez vite mes illusions sur le rêve européen et ma conviction est faite .

Il est normal que l'Europe de la finance et des marchands en dénaturant les postulats de départ ( ou du moins les déclarations d'intentions qui, comme chacun sait, sont souvent fort éloignées des intentions cachées ) se heurte à l'opposition résolue de certaines couches populaires.

Il y a ceux, relativement peu nombreux, qui profitent du détournement de l'idéal européen.
Il y en a d'autres plus nombreux, la majorité silencieuse, celle qui croit ou affecte de croire aux effets d'annonce, ceux qui ne récoltent au mieux que les miettes de la table des nantis mais qui, bons chiens de garde ou fatalistes impénitents, s'en satisfont.
Il y a la masse de ceux qui souffrent ( davantage de l'économie mondialisée que de l'Europe en soi )et entendent le faire savoir et qui, jugeant l'arbre à ses fruits, ne manifestent plus un enthousiasme fou pour honorer la représentation institutionnelle d'un insupportable gâchis.

Il y a enfin ceux qui, vestiges d'un nationalisme désuet, s'approprient volontiers le sentiment patriotique et rêvent d'inverser totalement le sens de l'histoire comme si c'était possible.

 

*****

 

 Cameron, physique d'acteur de la Royal Academy of Dramatic Art, négociateur retors comme il sied à un représentant d'Albion la perfide, a très vite compris tout les avantages qu'il pouvait extorquer à ses vis-à-vis eurocrates paniqués à la perspective de voir s'écrouler définitivement l'ectoplasme institutionnel dont ils ont la charge et qui leur procurent accessoirement de plantureuses prébendes ).

Réduits au combat d'arrière-garde, les Eurocrates préfèrent rencontrer les revendications des Eurosceptiques anglais – avant de baisser pavillon devant les Polonais - en vidant les traités de leur substance plutôt que d'admettre leur échec et ils participent ainsi au travail de cette sape qu'ils prétendent combattre.
Cameron a donc déjà obtenu que son pays soit exonéré de toute une série d'obligations.

En toute objectivité on doit noter qu'il a récupéré quelques pans de souveraineté dont ses prédécesseurs avaient consenti – dans leur grande mansuétude calculée - à se défaire.

Si le Brexit échoue, la Grande-Bretagne restera formellement en Europe tout en étant foncièrement détachée et elle cumulera l'avantage de faire chez elle ce qu'elle considère bon tout en gardant un œil pour contrôler le fonctionnement de l'Union dans tout ce qui pourrait heurter leur bonne convenance.

On pourrait donc presque dire que le vote pour le Brexit n'a en fait plus guère qu'une valeur relative - symbolique ? - mais on sait aussi que les peuples ne vivent pas seulement de pain et qu'il arriva maintes fois dans l'histoire qu'une grande importance fût apportée au symbole transformé en mystique nationale, ce qui laisse toutes ses chances à un verdict de sortie sans appel.

Bien que les sondages auraient plutôt tendance à grossir les rangs de la peur, le pire n'est donc jamais sûr et, trois quarts de siècle après l'héroïque résistance du peuple anglais contre les Nazis, il n'est pas exclu que la fière Albion redresse la tête, avec la victoire des principes sur la chienlit représentée jusqu'à la caricature par les tristes palinodies des funambules bruxellois.

 

Passons d'une extrémité de l'Europe à l'autre...

Mettons d'emblée les points sur les i , je n'ai aucune sympathie pour l'énigmatique président turc Erdogan mais le bien nommé sultan fait preuve lors des rencontres internationales d'une suffisance que rien ne justifie et surtout pas l'avenir désastreux qu'il prépare pour son peuple mis au service de ses ambitions personnelles, en l'occurrence des prétentions qui dépassent de loin le champ de ses capacités réelles.

Il se voit pacha tout puissant, il n'est qu'un médiocre vizir au service d'une puissance étrangère toujours qualifiée de première du monde, une marionnette dont on détend parfois les fils pour lui donner l'illusion de l'autonomie mais qui reste l'homme lige de l'oligarchie mondiale au Moyen-Orient.
Et encore est-il contraint de partager la fonction avec un Israël en pole position.

Il a le droit de l'ouvrir avec modération mais il reste en stand-by avant d'être appelé à fournir de la chair à canon pour sauvegarder les intérêts des ploutocrates dont les appétits ne répugnent pas à s'assouvir sur les ruines de la dignité humaine : les nouveaux esclavagistes veulent seulement remplacer les chaînes qui oppriment les peuples et ils ont trouvé la bonne formule dont la Syrie fait l'expérience et qui consiste à asservir au nom des droits de l'homme.

A l'occasion des révolutions arabes il a feint pouvoir ressusciter l'empire ottoman, il n'aura réussi à force de maladresses qu'à se mettre à dos les masses arabes.
Jupiter rend fou ceux qu'il veut perdre et qu'en l'occurrence Jupiter soit Allah ne change rien à la chose.

 

Qu'Erdogan soit comme Cameron un personnage retors n'est donc pas en soi une surprise : en Turquie comme ailleurs en Europe ou dans le monde, on n'accède pas à une position de pouvoir sans une formidable aptitude à la duplicité.
C'est donc enfoncer un peu facilement une porte ouverte que de livrer en pâture celui qui a réussi dans ses œuvres. Transformer en loup garou quelqu'un qui n'est au mieux qu'un épouvantail à moineaux en dit plus long sur la perplexité des commentateurs ou leur capacité à créer des leurres que de vaines exégèses.

On a finalement les croquemitaines qu'on peut et il est piquant de constater que des souverainistes ( une ambition au demeurant très estimable que je partage ) qui n'ont que défiance voire mépris pour le fragile échafaudage européen, cette architecture branlante qui n'a même plus de beaux restes, se passionnent sur le sujet de l'entrée hypothétique de la Turquie au prétexte qu'elle viendrait fragiliser une construction dont ils ne veulent pas ou plus.
Un peu comme s'ils voulaient garder le privilège de la destruction : on ne peut imaginer comportement plus inconséquent qui consiste à rejeter ce qui va dans le sens de ses souhaits.

 

En conclusion, il faut avoir de sacrées œillères pour encore imaginer l'Europe avec les couleurs de la nostalgie avec lesquelles elle fut vendue .

Entre la représentation qui en fut donnée au public et les motivations réelles de ses concepteurs, il y eut toujours un gouffre dans lequel se nichaient les arrière-pensées mercantiles, exactement les mêmes qu'aujourd'hui, sauf qu'aujourd'hui le triomphe du néo-libéralisme mondialisé autorise leur expression sans ambages.

 

Alors ne nous faisons aucune illusion, la Turquie appartient déjà à la zone de libre-échange européenne sans en supporter des inconvénients dont s'affranchissent en fait beaucoup des nouveaux pays à qui l'Europe a déroulé le tapis rouge et qui veulent bien pomper des ressources mais rechignent aux devoirs.

En fait, Erdogan a intérêt à ce que l'on multiplie les chicanes sur le chemin de l'adhésion et Dieu sait, si depuis le temps – quelques dizaines d'années - où la Turquie - alors farouchement laïque - a fait acte de candidature, elles se sont multipliées à l'envi.
En fait à chaque fois qu'il abat une difficulté, il en tire gloire auprès des Turcs naïfs qui sont sans doute les derniers à croire encore à l'avenir européen.

 

*****

 

Car partout ailleurs la croyance en l'Europe n'est plus qu'une mélopée de moins en moins bien partagée que psalmodient de doux rêveurs pour se donner du courage.

Il n'est même pas sûr que ceux qui propagent l'illusion aient encore conscience du grand malentendu entre attentes et réalités tant ils mettent de la conviction à poursuivre leur chimère : ils ont quand même réussi à persuader une partie de l'opinion que non seulement l'Europe est un horizon mais encore que c'est un destin auquel il est impossible d'échapper.
Preuve de cet accablement, les malheureux Grecs se sentent pris dans une nasse, ils vont boire le calice de la dépendance mortifère jusqu'à la lie et n'ont même plus le ressort d'imaginer une sortie de crise : sans sursaut de leur part, le mieux qu'ils aient à espérer reste une libération conditionnelle laissée à la discrétion des bourreaux.

 

*****

 

Dans un autre ordre d'idées, on peut comprendre que certains considèrent l'accord sur les réfugiés avec la Turquie comme marqué au sceau de l'indignité mais la réalpolitik fait litière des considérations morales : depuis le temps le contraire se saurait.

Bien qu'il vaille mieux être soi-même vertueux pour prêcher la vertu, il y a des donneurs de leçons même chez les dirigeants de nations qui marchandent leurs productions manufacturières et industrielles avec un certain nombre de pays qui ne le cèdent en rien à la Turquie dans le domaine des droits de l'homme, qui portent même la répression à des niveaux qu'un bon diplomate ne saurait voir : ils se désolent de la marche du monde mais participent volontiers à sa claudication.

 



24 réactions


  • lsga lsga 17 mai 2016 18:09

    Bientôt, l’Europe sera un champs révolutionnaire. 

    Fini les doux rêves des gauchistes : place à la rage des ultras. 
    L’illusion prend fin là ou la révolution commence. 

    • Montagnais .. FRIDA Montagnais 17 mai 2016 21:25

      @lsga

      Vous énervez pas Isga, pour l’instant Proprol est tout affriolé aux images, préoccupé par ses fins de mois, prépare le tour de France

      NB : les "Ultras ? vous et moi ? on serait trois ?

      Bien à vous

      NB : excellent papier l’auteur

  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 17 mai 2016 18:13

    L’Europe a été construite sur un malentendu.

     

    Les tensions actuelles mettent en lumière deux visions différentes de l’Europe. On revient encore à ce qui était le point clé de la création de l’euro :

    - pour les uns c’était une étape vers l’Europe politique,

    - pour les autres, l’euro était la condition pour la réalisation d’un espace économique, aboutissement du projet européen lui-même et non pas une simple étape.

    L’idée du fédéralisme que vous semblez assimiler au « rêve européen » a semblé gagner du terrain jusqu’à la « crise financière » de 2008, mais l’impuissance de Bruxelles à mettre d’accord les États-membres sur un nombre de sujets de plus en plus important et finalement, de résoudre les problèmes a fini par vider de toute pertinence l’idée d’une Europe politique.

    Les seuls qui ont « rêvé étaient les amis de Delors, père de la formule floue et prudente de « fédération d’États-Nations »


  • Legestr glaz Ar zen 17 mai 2016 18:28

    Je signale à l’auteur que Cameron n’a obtenu aucune concession. Rien de ce que les chefs d’Etats de l’UE lui ont concédé ne figure dans les traités TUE, TFUE (Le TSCG la GB ne l’a pas signé). N’importe quel individu peut donc attaquer devant la CJUE la GB si elle ne respecte pas les dispositions des traités. Ce serait le cas si un Polonais se voyait moins indemnisé lors d’une période de chômage qu’un ressortissant britannique.

    En résumé. Aucune des « concessions » obtenues par Cameron ne figure dans les traités. C’est du vent. La GB reste soumise, comme avant, aux dispositions des traités puisque ceux-ci n’ont pas été modifiés. Ce sont les règles du droit international qui s’appliquent tout bêtement ! Ces pseudo-concessions ont été annoncées à grand renfort de publicité pour montrer aux Britaniques qu’il était possible d’obtenir « quelque chose » de la part de l’U.E. En point de mire : le référendum sur le « Brexit ». De la manipulation de masse pour inciter les Britaniques à se prononcer pour rester dans l’UE. Des annonces attrrape-nigauds.


    • Elliot Elliot 17 mai 2016 19:08

      @Ar zen

      Formellement vous n’avez pas tort : il n’y aurait d’ailleurs aucune raison pour anticiper les concessions négociées qui sont, elles, bien réelles.

      Le problème ne se pose logiquement que dans l’hypothèse d’un rejet du Brexit et dans ce cas les traités seront réaménagés dans le sens des promesses faites à la Grande-Bretagne.
      Il serait d’ailleurs inimaginable qu’il n’en fût point ainsi.
      Cameron n’est pas n’importe qui à qui on peut chanter fleurette et se défiler ensuite.

      En tout cas je serais friand de voir se réaliser un tel cas de figure, cela préluderait sans doute à l’estocade finale.


    • Legestr glaz Ar zen 17 mai 2016 19:38

      @Elliot

      Je ne suis pas de votre avis sur les concessions obtenues par Cameron.

      Pour changer une disposition d’un traité il faut obtenir l’unanimité des 28 membres (article 48 du TUE). Ensuite, si la disposition est modifiée, elle s’applique aux 28 membres. Si les concessions ne figurent pas dans les traités, en modifiant certaines dispositions de ceux-ci, elles ne sont que du vent.

      La Grande Bretagne est « un » pays, parmi les « 28 » de l’UE. Pour modifier les traités il faut « l’unanimité » des 28 membres. Peu importe le « poids » de la GB. Même le Petit Poucet « Malte » peut faire capoter l’affaire. Les dispositions des traités s’appliquent à tout le monde ou alors à personne. Il n’y a pas de dispositions pour les uns et de dispositions pour les autres. La GB s’en sort à bon compte puisque ce pays n’a pas signé la convention sur les accords de Schengen, n’est pas dans la zone euro, et, comme la Tchéquie, n’a pas signé le TSCG. En revanche, elle est bien dans l’obligation d’appliquer le TUE et le TFUE. Le CJUE veille au grain.

      Malgré ce que vous pensez, Cameron n’a rien obtenu qui puisse faire la différence puisque les traités s’appliquent d’une manière pleine et entière à son pays.

      http://www.courrierinternational.com/une/brexit-les-minables-concessions-que-cameron-obtenues-de-lue

      http://bfmbusiness.bfmtv.com/monde/brexit-cameron-a-t-il-obtenu-ce-qu-il-voulait-953123.html

      http://www.upr.fr/actualite/le-funambule-david-cameron-a-t-il-vraiment-obtenu-un-changement-deurope


    • Elliot Elliot 17 mai 2016 20:18

      @Ar zen


      Vous vous accrochez à la règle et je vous annonce plein d’exceptions. L’avenir nous départagera...

    • Legestr glaz Ar zen 18 mai 2016 06:55

      @Elliot

      Je me fonde simplement sur le droit international qui doit s’appliquer. Et il s’applique et s’appliquera.

      En France, par exemple, il existe cet article dans notre constitution :

      "ARTICLE 5.

      Le Président de la République veille au respect de la Constitution. Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics ainsi que la continuité de l’État.

      Il est le garant de l’indépendance nationale, de l’intégrité du territoire et du respect des traités."

      Où l’on voit que le PR est le garant du respect des traités. Alors désobéir aux traités c’est violer la constitution. C’est comme ça !

      Les traités ont été « négociés » sur du très long terme, dans le sang et la douleur, après de multiples concessions des uns et des autres. A 6 pays d’abord, puis à 10, à 15, etc. Certains nouveaux pays de l’UE n’ont même pas eu à « négocier ». Ils ont accepté « les acquis communautaires ». Maintenant à 28 l’affaire est pliée. Les traités sont auto-bloquants. Ils ont été imaginés comme ça d’ailleurs.

      Tsipras, qui voulait renégocier, n’a rien renégocié du tout. Il applique les traités.

      Lisez l’ordre juridique de l’Union Européenne, si ce n’est déjà fait. Regardez les termes employés. Des qualificatifs « contraignants ». Et ce lien n’est en rien « complotiste » puisqu’il émane de l’UE.

      http://www.europedia.moussis.eu/books/Book_2/2/3/3/index.tkl?lang=fr


    • Legestr glaz Ar zen 18 mai 2016 08:10

      @Elliot

      Et il y a ceci en particulier.

      « Une caractéristique commune aux traités instituant les Communautés européennes (et maintenant l’Union européenne) [voir le chapitre 2] est qu’ils ne sont pas des traités internationaux de type classique, créant des droits et des obligations aux États seuls. Ces traités et le droit dérivé de ceux-ci engendrent des droits et des obligations non seulement pour les États membres mais aussi pour leurs ressortissants [voir la section 9.2]. Cet »effet direct« du droit européen (ex-communautaire) signifie notamment que tout particulier peut demander à son juge l’application du droit européen (communautaire) qui contredit le droit national [voir affaire 26/62]. Les particuliers peuvent, donc, se prévaloir du droit européen (communautaire) devant les tribunaux nationaux et, le cas échéant, devant la Cour de justice de l’Union européenne [voir la section 9.3]. Selon la Cour, un État membre doit réparer le préjudice causé aux particuliers par les violations du droit européen (communautaire) qui lui sont imputables, même lorsque le manquement reproché est le fait du législateur national [voir affaires jointes C-46/93 et C-48/93, affaire C-5/94, et affaires jointes C-178/94, C-179/94, C-188/94, C-189/94 et C-190/94 ]. Un particulier peut demander l’annulation d’une décision, d’un règlement ou d’une directive qui revêt un caractère normatif général, s’il peut démontrer qu’il est directement et individuellement concerné par les dispositions attaquées [Affaire T-136/95]. »

      Il est donc clair que si certaines dispositions des traités ne sont pas modifiées, et par conséquent applicables à tous les membres, les décisions des différents pays seront attaquables même par le particulier. Ce sont des aspects du droit international, et par conséquent des traités, qui ne sont jamais évoqués. C’est ainsi que vous pensez que le seul « poids » de la GB pourrait la sortir d’affaire. Et bien non. Le droit intrentional s’applique tout autant à la GB, à la Grèce ou à Malte. Des hommes et des femmes politiques font croire qu’il est possible de « désobéir » aux traités. Et bien non, c’est impossible. Ceci voudrait dire que pour un pays donné, il lui serait loisible de choisir ce qu’il souhaite respecter, en matière de traités internationaux, et ceux qu’il entend, au coup par coup, ne pas respecter. Il ne sert plus à rien de signer des traités internationaux dans ces conditions. Cela devient du grand guignol.


    • HELIOS HELIOS 18 mai 2016 11:32

      @Ar zen
      connaissez vous la « clause de subsidiarité » ?

      Le royaume uni fait ce qu’il veut, quand il veut, comme il veut (dans le domaine que vous evoquez).

      Si la France ne fait pas pareil, ce n’est pas a cause de Bruxelles, mais a cause de la politique française déclinée par les presidents et députés que nous avons nous même placés aux commandes.

      Raison de plus pour change en 2017. arretez LR/PS etc.... il ne reste que ceux que certains accusent de tous les maux... le monde a l’envers !

    • Legestr glaz Ar zen 18 mai 2016 13:58

      @HELIOS

      Par coeur, Hélios, je le connais par coeur. La France peut, effectivement, décider de la vitesse sur ses autoroutes, peut décider la manière dont elle va pénaliser la consommation de cannabis, décider si les personnes du même sexe peuvent faire l’objet d’un contrat officiel. Pour le reste, ce sont bien les articles 63, 106 ou 121 du TFUE qui s’appliquent. Voilà, voilà, voilà. Les « petites choses » faites à l’échelon inférieur, restent du domaine de compétence de l’échelon inférieur. Les grande orientations de politiques économiques, les réglements, les directives, les recommandations et les décisions européennes investissent automatiquement le droit national. Que vous le vouliez ou non. Je crois que vous n’avez pas bien perçu la portée du principe de subsidiarité.

      http://eur-lex.europa.eu/legal-content/FR/TXT/?uri=URISERV%3Aai0017


  • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 17 mai 2016 20:48

    Pas seulement un rêve, c’était une idéologie...


    Mais c’est une idéologie qui a foiré avec l’avènement de la mondialisation bâtarde et tant pis pour la France. 

    La dernière « occasion manquée » remonte a 2001, barricadée derrière sa carapace d’orgueil et d’égoïsme, elle s’est empêché la Libération ! 

    Si la France avait écouté mes propositions en 2001 et en 2003, elle n’en serait pas là aujourd’hui, enfin ... il faut dire qu’elle n’est plus aujourd’hui !

    Lisez mon article et pensez bien que puisse Boris de Londres vient d’avouer son alignement sur mon analyse et conseille vivement de sortir du piège de Bruxelles, il est claire qu’il y a des millions de gens qui le sont aussi. 


    • Diogène diogène 18 mai 2016 07:23

      @Mohammed MADJOUR

      « Si la France avait écouté mes propositions en 2001 et en 2003, elle n’en serait pas là »

      Ça va, les chevilles ?

  • Fergus Fergus 18 mai 2016 13:26

    Bonjour, Elliott

    Puisse le Royaume-Uni sortir de l’Union Européenne, c’est le meilleur service qu’il pourrait rendre aux partisans d’une UE rénovée sur la base de nouveaux traités. Le Brexit serait en effet un terrible coup de semonce qui pourrait annoncer d’autres départs. C’est pourquoi l’UE, menacée en outre par les défis environnementaux et par l’inéluctable déclin allemand à venir, se réformera, n’en déplaise à ceux qui pensent le contraire. Si tel n’est pas le cas, elle périra, et le désordre - pour ne pas dire le chaos - s’installera sur le continent.


    • Legestr glaz Ar zen 18 mai 2016 13:46

      @Fergus

      A l’usage des dissonants cognitifs, l’article 48 du TUE. Celui-ci, conjugé à une petite remise à niveau des principes de droit élémentaires, devrait suffire à ouvrir les esprits un peu rouillés et anesthésiés par des années de propagande et de manipulation.

      Article 48

      (ex-article 48 TUE)

      1. Les traités peuvent être modifiés conformément à une procédure de révision ordinaire. Ils peuvent également être modifiés conformément à des procédures de révision simplifiées.

      Procédure de révision ordinaire

      2. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil des projets tendant à la révision des traités. Ces projets peuvent, entre autres, tendre à accroître ou à réduire les compétences attribuées à l’Union dans les traités. Ces projets sont transmis par le Conseil au Conseil européen et notifiés aux parlements nationaux.

      3. Si le Conseil européen, après consultation du Parlement européen et de la Commission, adopte à la majorité simple une décision favorable à l’examen des modifications proposées, le président du Conseil européen convoque une Convention composée de représentants des parlements nationaux, des chefs d’État ou de gouvernement des États membres, du Parlement européen et de la Commission. La Banque centrale européenne est également consultée dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. La Convention examine les projets de révision et adopte par consensus une recommandation à une Conférence des représentants des gouvernements des États membres telle que prévue au paragraphe 4.

      Le Conseil européen peut décider à la majorité simple, après approbation du Parlement européen, de ne pas convoquer de Convention lorsque l’ampleur des modifications ne le justifie pas. Dans ce dernier cas, le Conseil européen établit le mandat pour une Conférence des représentants des gouvernements des États membres.

      4. Une Conférence des représentants des gouvernements des États membres est convoquée par le président du Conseil en vue d’arrêter d’un commun accord les modifications à apporter aux traités.

      Les modifications entrent en vigueur après avoir été ratifiées par tous les États membres conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

      5. Si à l’issue d’un délai de deux ans à compter de la signature d’un traité modifiant les traités, les quatre cinquièmes des États membres ont ratifié ledit traité et qu’un ou plusieurs États membres ont rencontré des difficultés pour procéder à ladite ratification, le Conseil européen se saisit de la question.

      Procédures de révision simplifiées

      6. Le gouvernement de tout État membre, le Parlement européen ou la Commission peut soumettre au Conseil européen des projets tendant à la révision de tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, relatives aux politiques et actions internes de l’Union.

      Le Conseil européen peut adopter une décision modifiant tout ou partie des dispositions de la troisième partie du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne. Le Conseil européen statue à l’unanimité, après consultation du Parlement européen et de la Commission ainsi que de la Banque centrale européenne dans le cas de modifications institutionnelles dans le domaine monétaire. Cette décision n’entre en vigueur qu’après son approbation par les États membres, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

      La décision visée au deuxième alinéa ne peut pas accroître les compétences attribuées à l’Union dans les traités.

      7. Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne ou le titre V du présent traité prévoit que le Conseil statue à l’unanimité dans un domaine ou dans un cas déterminé, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer à la majorité qualifiée dans ce domaine ou dans ce cas. Le présent alinéa ne s’applique pas aux décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense.

      Lorsque le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne prévoit que des actes législatifs sont adoptés par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant l’adoption desdits actes conformément à la procédure législative ordinaire.

      Toute initiative prise par le Conseil européen sur la base du premier ou du deuxième alinéa est transmise aux parlements nationaux. En cas d’opposition d’un parlement national notifiée dans un délai de six mois après cette transmission, la décision visée au premier ou au deuxième alinéa n’est pas adoptée. En l’absence d’opposition, le Conseil européen peut adopter ladite décision.

      Pour l’adoption des décisions visées au premier ou au deuxième alinéa, le Conseil européen statue à l’unanimité, après approbation du Parlement européen, qui se prononce à la majorité des membres qui le composent.


    • Elliot Elliot 18 mai 2016 14:21

      @Fergus
      Bonjour, 

      Que le Royaume-Uni prenne le large ou qu’il reste dans une construction accommodée à sa sauce ne changera rien sinon en matière de timing car les forces centrifuges sont entrées en action d’un bout à l’autre du continent.

      La communauté européenne ( bien mal nommée quand on voit ce qui reste d’esprit communautaire ) est sur le chemin de la dissolution – au moins au niveau politique – car du point de vue de l’économie, le grand marché est mondialisé, il échappe en grande partie à ses directives.
      D’ailleurs, à tort ou à raison, l’UE a traduit ses compétences dans le cadre de la philosophie des Accords de libre-échange ( ALE ) et même si elle feint encore de conduire la manœuvre, elle se plie ipso facto à des règles commerciales imposées ailleurs.

      Les oppositions ( dont je ne contesterai pas le caractère légitime ) au Tafta ne sont finalement que l’écume d’une vaste entreprise de transformation de la division internationale du travail mise en chantier à la fin de l’ère coloniale et qui a déjà bouleversé notre vie et plutôt pour le pire si l’on prend en compte le sentiment des victimes du Tsunami.

      A de rares exceptions près, l’Europe a bradé sa politique industrielle sacrifiée sur l’autel du rendement financier, elle a sacrifié ses ressources minérales jugées non rentables bien qu’elles fussent à la fois stratégiques et bien loin de l’épuisement. Elle est maintenant dépendante de bons vouloirs extérieurs comme elle dépend des USA pour sa sécurité : tout cela a un prix et la facture ne tardera pas à être présentée ( que l’Allemagne, pratiquement le seul pays solvable, ne voudra pas acquitter ce qui précipitera la fin du mastodonte à 28 et ouvrira peut-être un chantier un peu plus à la mesure des attentes des citoyens qui, forts d’une première expérience, seront, espérons-le, moins faciles à duper.


    • Fergus Fergus 18 mai 2016 16:39

      Bonjour, Ar Zen

      Les « esprits rouillés » sont plutôt ceux qui n’ont pas encore compris que l’article 48 est voué à devenir obsolète dans un avenir plus ou moins proche. Retrouvons-nous dans 5 ans et nous verrons qui, de vous ou de moi, a vu clair. Si d’ici là, l’article 48 n’est pas encore passé à la trappe ou en voie de l’être, je reconnaîtrai bien volontiers que je me suis nourri d’illusions.


  • franc 18 mai 2016 16:34

    Pratiquement la Grande Bretagne est déjà en dehors d e l’Union Européenne tout en ayant un pied dans l’Europe juste pour faire des affaires .,elle a tous les avantages et pas les inconvénients en gardant toute sa souveraineté ,donc Brexit ou pas Brexit ,cela ne changera rien en pratique sauf pour la symbolique .

    -

    La France devrait demander ou exiger avoir un statut identique à celui de la Grande Bretagne quant à sa souveraineté dans tous les domaines tout en ayant un pied dans l’UE du moins pour l’instant et le moment où celle-ci existe encore .


  • smilodon smilodon 20 mai 2016 15:40

    @ l’auteur : Le bateau était beau en sortant de la rade !.... Le TITANIC aussi était un beau bateau !.... Il a fini encastré dans un iceberg, et au fond de l’atlantique nord  !..... C’était bien un « beau bateau » !... Mais pour le faire naviguer, encore aurait-il fallu un bon « capitaine » !...... Tout le problème est là !..... Le bateau « europe » était beau. Les passagers étaient en cabine, le personnel sur le pont !......Manquait juste un bon « capitaine » !..... Sinon, « l’idée » était belle au départ.... Mais au « départ » y’avait un De Gaulle et un Adenauer !...... Maintenant, avec un Hollande / Merkel, on est prêt pour « l’iceberg » !...... Dommage !..... Ca avait l’air bien au départ !........Autres temps !........Autres « gens » !.....Autres « mondes » !...... Autres moeurs et autres destins !...Vous voulez un « aveu » ???...... Tous les « grands » de mon « époque » sont morts !..... Plus je vieillis plus tous ces « grands » rapetissent !..... S’effacent !... Ma mémoire semble fondre !...On « vire » vers un monde d’abrutis complet !... A « gauche » toute !.... Babord !.... et vers le fond !.......A hue et à dia !...... Surtout à « dia » !... Pour ceux qui sauraient encore ce que ces mots veulent dire.....Au fond et à fond !..... Vivement que tous ces cloportes, nous compris, quittent cette planète !... Aucun dinosaure ne lui aura fait autant de mal !.... Ceux-là auront survécu pourtant bien plus que nous ne survivrons jamais !.....Et dire qu’on se croyait « intelligent » !.......Eux auront duré au moins 165 millions d’années.... Dans le meilleur des cas, nous n’en sommes qu’à 3 millions d’années !..... Et c’était « eux », les cons de « dinosaures » !....Je me marre..........M’étonnerait bien qu’on dure encore 162 millions d’années !....... Sans vouloir vexer personne !..... Adishatz.


    • Elliot Elliot 20 mai 2016 20:26

      @smilodon




      Merci pour votre message sous forme de pamphlet auquel je vais me permettre d’apporter quelques rectifications historiques ou personnelles.

      «  Mais au « départ » y’avait un De Gaulle et un Adenauer ! »


      Au départ il y avait surtout Jean Monet et Robert Schuman et De Gasperi et Paul-Henri Spaak et bien sûr également Konrad Adenauer...

      «  A « gauche » toute !.... Babord !.... et vers le fond !.......A hue et à dia !...... Surtout à « dia » !..  »

      Personnellement mais cela doit avoir un lien avec mes convictions philosophiques, j’ai plutôt l’impression d’un à hue toute, ce qui, au bout du compte, aboutit de toute manière à tourner en rond.
      CQFD quand on voit la situation de la France !

  • Arthaud Arthaud 22 mai 2016 06:12

    Faudrait recourir à quelques efforts épistémologiques, revoir quelques définitions, ré-enraciner la réflexion un peu au-delà des tours de prestidigitation ayant entériné le couronnement du NOM, ré-ouvrir les yeux sur l’histoire, tenter de dé-falsifier le discours .. 


    Y’en a des questions relatives à ce qu’est « l’Europe » ! Y’en aurait de la dé-construction à faire, de l’illusion ..

    .. que ça tiendra pas dans 1000 articles et 100 000 commentaires .. Il faudrait les démonter, les désosser, les dénoncer ces pratiques ploutocrates qui se ramènent toutes sans exception à de l’insémination artificielle massive menant à Brussels la mégadministration dont la seule vocation est de se faire engrosser, d’enfler, d’enfler .. (prononcer : breuh-Saule)

    Mais à quoi bon ! Tous les repères, toutes les vérités premières ont été abolis. Les peuples n’existent plus, remplacés par des zombies hollywoodisés affriolés à la pacotille, pour qui l’Europe, c’est d’abord l’Euro de foot, l’Eurovision, Europark, Euroland, les Eurockéennes, Cannes-la-conne, Cannes-la-réclame ..

    Une significative observation : c’était à l’exposition WW2 à Toronto, Nord-Amérique je rappelle, à la Art Gallery of Ontario, il y a quelques années, un timeline pour l’éducation des masses ..

    June 44 : Invasion of Europe

    Appréciez comme vous voulez ..

    Ah ! de plus, sur la grande carte du monde, 20 mètres et plus, toujours pour l’éducation : tout en rose, les« bons ».. les bons couvrant la terre entière, toute la superficie quasi, rose ! rose bonbon, rose godon ..

    Juste 4 petites bulles en kaki sale et significatif, vertes, vertes de gris : L’Allemagne, l’Italie et le Japon ..

    Vous trouverez bien le petit quatrième isnit ? 

    D’abord, pour commencer, l’Europe va de l’Atlantique à l’Oural .. et au delà

    D’abord, l’Europe est chrétienne dans ses gènes, de Chartres à Serguiev Possad , de la Cathédrale Alexandre Nevski à Sainte-Sophie

    D’abord, L’Europe est Mère des Arts, des Armes et des Lois

    D’abord ..

    .. Mais on en finirait pas. Et vous avez raison l’Auteur :

    « L’Europe est son propre corps malade vieilli, un corps abandonné, pendu à son gibet qui s’observe pourrir en croyant que Paris sera toujours Paris dans une trentaine de langues différentes ( Matthias Enard in « Boussole « prix Goncourt 2015) »

    C’est ça le résultat de la contagion. 



Réagir