vendredi 2 février 2018 - par orianeborja

Fashion Education Week chez Macron

On aura tous bien remarqué le dernier rendez-vous à la mode.
Il ne s'agit plus de monter les marches du Festival de Cannes, ni de fouler les tapis rouges hollywoodiens un rien tachés de scandales sexuelo affairistes.
Non, le must est dorénavant à prendre la pose sur le perron de l'Elysée où les tenues sexy de la Tante Yvonne relookée, poudrée, anorexisée pour rentrer dans les critères anti-femme d'un Karl Langerfeld qui aimerait que toute la gent ait les mêmes problèmes que lui avec son apparence afin de lui fourguer les slim Slimane sans lesquels l'humanité ne serait naturellement rien.

Que serait d'ailleurs l'humanité sans le secours de stars sur le retour, que serait la cause animale sans la reconversion d'une Brigitte B. sur laquelle le regard des hommes ne se posait plus, ne se pâmait pas plus sur le sein d'une Anderson qui court dorénavant après d'autres ballons gonflés à l’hélium, si ce n'est pas une preuve que la terre n'est pas plate mais bien rivée aux rondeurs de Pamela, d'Angelina et de Rihanna (oui, avant fallait-il s'appeler Brigitte, de nos jours, pour être sex appeal, il faut un truc en a), on se le demande !

Car oui, après la décoloration en blonde, le gonflage des nichons en passant par d'autres artifices fake-beauty, le secret des starlettes est la cause humanitaire qui vous tire une fibre social-conscience comme on se referait une virginité médiatique.

Le summum de la charité, qu'on se le dise, c'est de se positionner dans l'éducation des petites filles.
Et là, Angelina et Rihanna se baissent sur le berceau comme personne, ne cherchez plus, si ces bonnes fées font la courbette, ce n'est plus pour révéler leur décolleté ou lever leur popotin, ni non plus pour suivre le train du rail de coke qui les a élevées, mais pour dire au sexe faible encore en fleur, nous sommes là, nous savons ce qui est bon pour vous et nous allons vous le donner.

Divin cadeau, d'Opium d'Yves-Saint-Laurent au Candide Effluve de Guerlain, un parfum de BA peut masquer l'odeur de souffre, et même si elles n'ont pas fait d'études, le b a ba n'a aucun secret pour elles.


L'éducation des petites filles est donc au coeur de leurs préoccupations annexes.

C'est ainsi qu'elles donnent de leur personne pour lever des fonds, organisant bal de charité où elles ne laissent pas les pauvres petites étudiantes faire le sale job, c'est elles en chair repulpée et en os rabotés qui s'y coltinent, le porte-monnaie de ces messieurs tout ouvert à leur cause, leurs émois passés valent bien d'être émoussés une dernière fois.



Et pour cela le gratin est convié, tous les dirigeants de ce monde, de la multinationale aux politiques de service mettront à la poche la main sur le coeur (et peut-être accessoirement sur l'hôtesse qui viendra accuser leur geste généreux), on aura même la liste des humbles donateurs.

Dommage, dommage à ce qu'elle se superpose à ceux qui ne lésinent pas à justifier le travail des enfants.

Car c'est aussi selon les paroles mêmes du patronat associé à l'UNICEF, une façon de les aider.

Comment des familles entières survivraient-elles si les enfants ne travaillaient pas à les aider ?

Trois crayons l'après-midi en échange d'une matinée de travail payé trois cacahuètes, voilà ce qui peut se passer sur le terrain.

Car oui, le kit écolier en plastique -valisette colorée made in Asia peut-être sans doute fabriquée par des enfants-, n'est pas donné qu'en gadget dans les centrales de mal-bouffe internationales, on peut ingurgiter autant de nourritures intellectuelles insipides que d'aliments sans intérêts nutritionnels.

Mais l'intention est là, bonne, forcément.

Qui oserait la remettre en cause ?

Qui oserait dire que l'éducation, ce n'est pas un pack écolier sponsorisé par les plus grandes marques de la planète, que les programmes éducatifs sont et doivent être du ressort des Etats et non de groupes privés ou de partenariats dans lesquels ils ne trouvent que trop bien leur compte ?


Du reste, les initiatives caritativo-éducatives ne sont qu'anecdotiques, et ces pays que l'on méprise en faisant croire qu'ils ne donnent pas d'éducation à leurs enfants, prennent leurs affaires en main et en fonction de leurs moyens, c'est bien plus que la part que les pays développés qu'ils investissent dans l'avenir de leur jeunesse.

En moyenne, et même si les taux sont disparates en fonction des situations, c'est 17 % des efforts nationaux qui sont consentis dans l'école contre 4 % dans les pays occidentaux.

Et là encore, les pays anglo-saxons où l'école est payante et donc seulement accessible aux plus aisés pour ne laisser qu'une médiocre garderie éducative aux plus pauvres, sont-ils vraiment un exemple en la matière.

N'en déplaise aux velléités intellectuelles de stars qui brillent déjà de la lueur d'étoiles mortes, les politiques éducatives ne s'organisent pas par le petit bout de la lorgnette.

C'est tout un pays qui se met en branle en l'espèce.
C'est en ayant une politique générale, économique et sociale que l'école se met en place.

Et pour cela, encore faudrait-il que les grands groupes financiers internationaux cessent d'agir avec condescendance envers des humains qu'ils devraient traiter à égalité, ne souffrant pas qu'au prétexte de pauvreté, il faudrait capter des richesses et payer des salaires de misère pour accroître un profit unilatéralement avantagé.


Derrière les paillettes, toujours gratter le vernis qui cache souvent une réalité peu reluisante.
 



15 réactions


  • alinea alinea 2 février 2018 17:15

    C’est la fête à Joly aujourd’hui sur ce site !!
    Moi aussi j’avais donné à mon heure, quand elle avait montré au monde entier l’exemple de son courage, à se faire couper les seins pour qu’ils n’attrapent pas le cancer. Où en est-elle ?


    • orianeborja orianeborja 2 février 2018 18:33

      @alinea

      Elle fait ce qu’elle veut avec son corps, même si on doute que les reconstructions mammaires sécurité sociale soient du niveau des chirurgies des stars, et que l’ablation des seins n’empêche pas à 100 % un éventuel cancer.


      Et on espère que contrairement à son Brad, elle a arrêté la drogue, qui provoque des morts précoces et des morts cérébrales du genre de celle d’un Chirac par exemple, le botox entre les deux oreilles ne doit pas faire du bien non plus.

      Mais si elle fait déjà tout ce qu’elle peut pour sa santé, on peut parfois douter de sa santé mentale, une chose est d’aller s’acheter des enfants assortis à ses sacs à tous les coins de la terre (car il est bien connu que les couples de stars ont une vie très saine et épanouissante pour les enfants qu’il faille les enlever à leur famille sur place), une autre chose est de vouloir se donner en modèle pour l’éducation des enfants et notamment des petites filles lorsque l’on doit sa réussite, qui à sa famille, qui, à son chirurgien, qui à son dealer, qui à son manager.

      Les stars sont-elles suffisamment des femmes libres pour en démontrer aux autres, et ne sont-elles pas encore et toujours exploitées à des fins commerciales et affairistes inavouables.


      Je ne dis pas que le talent et la réussite sont à blâmer, le mérite mérite admiration, mais lorsque les inégalités de fait propulsent des individualités à des revenus aussi indécents qu’ils ne savent plus quoi en faire pour paraître honnêtes, c’est que des personnes ont été lésées dans l’affaire.

      Un homme ne se fait pas tout seul, contrairement à ce que veut bien faire croire le mythe américain, on est toujours le fruit d’une société et d’un entourage, que l’on associe ou pas à son parcours.

      Les scénaristes, les techniciens sont les parents pauvres d’une industrie des arts qui prend comme les autres des formes pyramidales où celui qui est porté au sommet écrase simplement tous ceux qui sont dessous.

      Base que l’on peut toujours humilier ensuite en lui apportant l’aumône.


    • alinea alinea 2 février 2018 20:55

      @orianeborja
      J’ai pris votre article par une réponse dérisoire, mais il est bien entendu que je l’approuve entièrement !
      Il y a quelque chose comme un dégoût et un ras le bol de ma part pour cette bêtise indécente sous la lumière des projecteurs ! J’ai failli écrire : elle n’a qu’à se préoccuper de ses seins ! mais cela m’a paru un peu sec, pourtant cela ressemble au fond de ma pensée !
      Bien à vous


  • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 2 février 2018 18:36

    C’est en ayant une politique générale, économique et sociale que l’école se met en place.

    Marrant, c’est exactement ce que dit Macron l’entrepreneur social (sans exactement penser comme vous)

    Il est intéressant son discours, il slalome avec talent entre les valeurs de gauche moralisantes et les valeurs de droites sonnantes.

    Slimane pour l’Élysée, Macdo pour les lycées !


    • orianeborja orianeborja 2 février 2018 18:51

      @La Voix De Ton Maître

      Macron, c’est toujours Cendrillon dans les discours, Cruella dans les faits.

      Il est le porte-valise et voix d’un système libéral au service des puissances financières, ceux-là ont toujours les mots les plus altruistes et la conscience la plus schizophrène par rapport à leur comportement réel et aux conséquences qu’il engendre.

      Le fait d’être doté de facilités de langage ne gruge que ceux que cela assomment ou dorlotent.
      Je ne suis pas du genre à me faire berner par les sermons pénibles de Macron, toute sa force tient dans sa gueule, Sarko c’était dans les coups de talonnettes, mais leur talon commun est la défense d’un système sans conscience qui n’apportera que la ruine.


    • orianeborja orianeborja 2 février 2018 19:36

      @La Voix De Ton Maître

      Dans tous les cas, Macron ne fait que prendre le relais du Partenariat mondial pour le développement initié par l’OCDE et les grands groupes financiers qui y sont rattachés, tout cela existe depuis des années, il s’agit d’apporter une main-d’oeuvre opérationnelles aux groupes qui exploitent les ressources de ces pays.


    • La Voix De Ton Maître La Voix De Ton Maître 3 février 2018 06:24

      @orianeborja

      Malgré nos belles protestations, nous allons bouffer du Macron.


  • orianeborja orianeborja 2 février 2018 19:55

    « L’exploitation des ressources naturelles au Sénégal et les stratégies des différents acteurs impliqués 

    Le tollé soulevé par les accords de pêche passés entre le Sénégal et l’Union européenne avait illustré les difficultés et la complexité de la gestion des ressources naturelles dans notre pays. En dehors des ressources halieutiques, la gestion des ressources foncières, minières et forestières est tout aussi controversée. Dans ces différents secteurs, on a déjà dénombré plusieurs conflits avec leurs cortèges de drames.

    En plus des pertes subies par l’Etat dans l’exploitation des ressources naturelles de notre pays, on notera qu’elles ne profitent pas non plus aux populations qui vivent sur les sites d’exploitation. Cela explique les vives résistances notées ça et là. Le drame de Fanaye en 2012 avait alerté l’opinion publique sur les réalités de la gestion abusive des ressources foncières. Les accords passés dans ce secteur sont souvent à l’insu des populations et à leur détriment.

    Quant à la gestion des ressources halieutiques, les vives critiques soulevées contre les accords passés avec l’UE et la forte opposition qu’ils ont suscitée ont mis en lumière les difficultés et maladresses de l’Etat dans ce secteur très stratégique, qui a connu de nombreux abus durant le régime de Wade, abus qui ont entraîné des pertes considérables pour le pays.

    Quant au secteur des mines, il reste entouré d’un halo de mystère, malgré son importance pour l’Etat et les populations qui y vivent. Il avait été annoncé la révision du code minier pour plus de transparence dans les contrats et plus de bénéfices pour les populations, en termes d’emploi pour les jeunes, d’amélioration des conditions de vie pour tous. Mais à ce jour, ces bonnes intentions tardent à se matérialiser. La presse se fait souvent l’écho de l’extrême misère dans les villages environnants et les drames sur les sites d’exploitation. »


    • leypanou 3 février 2018 10:28

      @orianeborja
      En dehors des ressources halieutiques, la gestion des ressources foncières, minières et forestières est tout aussi controversée. Dans ces différents secteurs, on a déjà dénombré plusieurs conflits avec leurs cortèges de drames. : le Sénégal, ainsi que d’autres pays africains, étant un pays vassal, en contrepartie de quelques subsides par-ci par-là de l’Union Européenne, doit accepter le pillage de ses ressources naturelles, i.e l’ouverture totale du marché.

      Et cela ne date que depuis environ 60 ans.
      Et ce n’est pas un président qui a fait l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm, agrégé de grammaire, qui y a changé quoi que ce soit, bien au contraire.


    • orianeborja orianeborja 3 février 2018 11:07

      @leypanou

      D’autant qu’il a loupé Normale Sup et qu’il n’est pas agrégé de quoi que ce soit.

      Macron n’était pas un bon élève, il a seulement bénéficié de cours de français intensifs et de réseaux d’argent.


    • leypanou 3 février 2018 11:31

      @orianeborja
      Je parlais de Léopold Sedar Senghor, co-disciple de G Pompidou, pas d’E Macron.
      Tous les dirigeants du Sénégal jusqu’à maintenant l’ont vassalisé vis-à-vis d’intérêts étrangers.


    • orianeborja orianeborja 3 février 2018 13:50

      @leypanou

      Oui, les capacités intellectuelles ne font pas tout, il faut une certaine force de caractère.

      Sans compter qu’en Afrique, on imagine bien que le dirigeant qui ne se soumet pas aux forces occidentales ne fait pas long feu.


    • Olivier Perriet Olivier Perriet 5 février 2018 14:55

      @leypanou
      Je parlais de Léopold Sedar Senghor, co-disciple de G Pompidou, pas d’E Macron.

      Mouais, visiblement vous savez mieux que Senghor ce qui est bon pour son propre pays :
      à colonialiste, colonialiste et demi...


  • Samson Samson 3 février 2018 03:22

    Show must go on !
    Bien vu, superbement décrit, tout cela n’est malheureusement que trop vrai !
    ... et il nous revient d’ y mettre terme !

    Merci à vous, en vous présentant mes cordiales salutations ! smiley


  • biquet biquet 5 février 2018 11:47

    A l’auteur. Vous écrivez bien et votre langage est clair et précis. Vous n’avez jamais pensé à travailler dans le journalisme ? Il y en a tant qui parlent pour ne rien dire.........


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