mardi 1er octobre 2013 - par Taverne

Faut-il sauver le soldat de la fille de Ryan ?

Qualifié unaniment de "merde" cinématographique par la critique lors de sa sortie en 1970, le très beau film de David Lean, "La fille de Ryan" est ressorti dans les salles de cinéma durant l'été 2013, dans sa version restaurée. La chaîne Arte a eu la bonne idée de le programmer dimanche dernier, 29 septembre, en première partie de soirée. Après sa descente par les gratte-papiers, le réalisateur, écoeuré, a cessé de produire des films durant près de quinze années. Un deuil d'une durée égale à celle du personnage du film - incarné par Robert Mitchum - qui épouse la fille de Ryan...

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(crédit photo ARD/Degeto/Warner, site ARTE)

Pendant la Première Guerre mondiale, à Kirrary, petit village irlandais isolé. Rosy Ryan, la fille du cabaretier, amatrice de littérature à l'eau de rose, tombe amoureuse de l'instituteur Charles Shaughnessy, un veuf d'une quarantaine d'années (ce qui dans l'Irlande de l'époque veut dire vieux, surtout pour un instituteur englué dans sa routine et veuf depuis longtemps).

La jeune fille romantique brûle d'impatience de jeter ses jeunes espérances dans quelque chose qui la sorte de la taverne de son père. A l'instar du don de son ombrelle qu'elle fait à l'océan, sorte de test avant le grand bain de la vie, elle fait don de toute sa personne à sa passion pour l'instituteur du village. Ils se marient mais, déçue par sa terne nuit de noces et par sa vie conjugale monotone, Rosy se précipite bientôt dans une nouvelle passion avec un jeune officier anglais qui, après avoir été grièvement blessé au combat, a pris le commandement de la petite garnison du village.

La distribution des rôles est la suivante : Sarah Miles incarne Rosy Ryan. Elle est la femme du scénariste Robert Bolt qui a écrit le rôle pour elle. Elle n'est pas une inconnue ; elle a déjà joué avec succès le sulfureux rôle de soubrette vicieuse acoquinée avec Dirk Bogarde dansThe Servant, de Joseph Losey. Elle joua ensuite dans Blow Up de Michelangelo Antonioni. Robert Mitchum joue Charles Shaughnessy. Le bel officier anglais est incarné par Randolph Doryan dans son rôle le plus célèbre. Il abandonne peu après sa carrière d'acteur. Enfin Trevor Howard est le père Collins, l'inoubliable inconnu de "Brève rencontre" de David Lean.

A sa sortie, le film subit une critique assassine, en dépit des succès précédents du réalisateur (Le Pont de la rivière Kwaï, Lawrence d'Arabie, Le Docteur Jivago).

Le film commence sur un plan d'une beauté exceptionnelle, excessive même. C'est là peut-être un des malentendus majeurs auprès de la critique de l'époque. Cette dérive esthétisante n'en est pas une : c'est tout simplement une "romantisation" du décor à l'image de l'idée que l'héroïne se fait du monde. Les lys du jardin où elle se réfugie pour guetter l'arrivée de son amant, sont exagérément grands et resplendissants. Le pré de fleurs violettes où les deux tourtereaux se retrouvent est carrément surréaliste. De la même façon, les décors d'océan et des plages sont trop soignés. Et le tournage dura un an, au lieu des 10 semaines prévues, pour bénéficier des plus belles journées ensoleillées. La grande scène de tempête, qui fut commencée en Irlande, est terminée en Afrique du Sud. Tout est ainsi outrancièrement amplifié aux dimensions de la vision idyllique de la jeune fille et, aussi, pour donner à la nature une présence forte. La musique de Maurice Jarre s'efface elle aussi derrière la toute-puissance musicale de la nature.

Une variation de Madame Bovary

Cette histoire est une variation irlandaise de Madame Bovary. C'est voulu . Sauf qu'ici, le mari, prénommé Charles comme le mari d'Emma Bovary, est plus que compréhensif envers son épouse. Il a peu de points communs avec Charles Bovary, lequel est lâche (bien que gentil) et ne se remet pas en question : on se souvient de sa tirade finale "c'est la faute de la fatalité !" et il se laisse mourir de chagrin après le suicide d'Emma. Au contraire, Charles Shaughnessy admet tout haut sa part de responsabilité dans les évènements. Il se montre toujours très protecteur et bienveillant envers sa jeune épouse, volontaire, optimiste.

Faut-il sauver le soldat de la fille de Ryan ?

Le récit s'inscrit dans une période de conflits. Mais ce n'est pas ce genre de conflits qui inspirent le réalisateur.. Ce qu'il préfère nous montrer, ce sont les conflits entre les lois (de Dieu ou de l'homme) et la nature animale. Une jument et un cheval s'appellent dans la nuit, les amants aussi. Ils se ressentent de manière animale, comme l'a compris le mari quand il les constate "si proches". Le langage leur est superflu.

Le mariage, la religion, rien n'empêche la pulsion animale de l'emporter. Le mari trompé trouve refuge dans la nature pour penser à son sort. Même le prêtre surveille les nuages et croit y voir l'annonce de l'arrivée de Jésus Christ. La nature commande.

L'amour tient de la pulsion animale et fait corps avec la nature : les amants ne se parlent pas et son unis même à distance par l'émotion, ce qui reconnaît le mari en déclarant "vous êtes très proches". La légèreté de la jeune fille dans une bourgade très catholique va susciter la violence de la population. Un rôle à part est joué par Michaël, un idiot muet et boîteux qui se livre à de folles facéties qui effrayent la jeune fille. Le père Hugh, qui règne sur la petite communauté, joue un prêtre très irlandais et très ouvert d'esprit. Comme pour Le pont de la rivière Kwaï, le film trouve son accomplissement dans une scène explosive.

Faut-il sauver le soldat de la fille Ryan ? Inutile, son sort est scellé. Alors, les personnages, simples éléments emportés par la vie et les tourments, se contentent de "sauver les apparences". Le prêtre explique au soldat l'importance pour un homme de retrouver son pantalon. Pour la dignité, les apparences du moins. Les apparences sauvent les conventions. Elles peuvent aussi être trompeuses : sous l'animalité de l'idiot fou vient percer une âme sensible. Encore le jeu des éléments : c'est le vent qui enlève le chapeau de la jeune femme et révèle à Mickaël sa chevelure massacrée. Les pleurs du monstre vaudront enfin à ce dernier le baiser de la belle. C'est l'espoir qui luit dans la nuit...

"Breaking the wave" et "La leçon de Piano" s'inspireront de ce film. Mais Lars von Trier fera montre d'un pathos très fort. Ce qui n'est pas le cas de David Lean. Pour ce qui est des troubles politiques en Irlande dans ces années-là, Ken Loach montrera fort bien la guerre fratricide irlandaise dans "Le vent se lève" en 2005. Mais déjà dans La fille de Ryan, David Lean montre la folie des hommes (les nationalistes irlandais alliés aux Allemands par haine des Anglais) et la colère des éléments qui s'entêtent à déjouer leurs plans. L'extraordinaire séquence de la tempête constitue le point d’orgue du film. Elle met aussi un point final à l'amour impossible entre les deux êtres déchirés. 

Les jeux d'apparences

L'arrivée de l'officier anglais nous donne la vision de deux hommes qui boîtent : le fou qui l'observe et l'officier, tout près de vaciller aussi dans la folie (il vacille pour de bon après la tempête quand il essaie de tirer sur un nationaliste). L'idiot qui voit débarquer cet officier, voit surtout un boîteux comme lui. L'officier anglais, revenu en héros, se donne une contenance dans un uniforme et des bottes impeccables, un silence et une attitude raide ainsi que par l'habitude un peu ridicule de tapoter sa cigarette sur son porte-cigarette, objet qu'il léguera à l'idiot avant d'en finir avec la vie. Normal, les apparences ne comptent plus dans ces moments-là.

La jeune femme est prise d'un rire nerveux quand, après la survenue du drame (elle est tondue et déshabillée par les villageois), son mari parle de "sauver les apparences". Ces apparences ont une grande importance pour beaucoup de personnages du film : le prêtre tient à apporter ses vêtements à l'époux qui a quitté le domicile en pleine nuit en chemise de nuit. Il n'hésite pas, pour cela, à escalader les rochers et apporte une fiole de whisky à l'homme malheureux pour lui permettre de reprendre courage et une certaine dignité. C'est encore par le whisky que le couple se réconforte devant la cheminée (sans se toucher). Dans cette Irlande virile, plutôt que de toucher, on tend une bouteille ou un verre d'alcool. On ne dit pas non plus : ainsi le père de la jeune fille, à la fin du film, reconnaît en son gendre un homme de grande valeur mais charge sa fille de faire passer le message à sa place car "il y a des choses qu'un homme ne peut dire à un autre homme". Il se contentera de serrer la main du mari chassé et de lui souhaiter bonne chance, avant de se réfugier dans son bar sous le regard hostile des villageois qui observent de loin.

Deux scènes d'amour très opposées

- la nuit de noces horriblement bruyante où tout le village se veut témoin des ébats du couple de mariés. C'est une grande frustration pour la jeune épouse : son mari s'endort et son regard se fixe sur une tâche du papier peint.

- la scène d'amour entre les deux amants dans la nature où tout concourt à la sensualité., à la communion physique. Le sous-bois foisonne d'herbe agités par le vent, de campanules fleuries. Aucune parole n'est échangée. Seuls les sons se répondent : bruissement du vent dans les arbres, chant des oiseaux ou du ruisseau qui coule doucement au loin. L'union est symbolisée par l'allégorie du pollen des pissenlits qui s'envole...

La bande-annonce en VO

 



21 réactions


  • L'enfoiré L’enfoiré 1er octobre 2013 09:20

    Bonjour Paul,

     Pas de chance, je l’ai loupé.
     Je ne me souviens que partiellement de ce film.
     J’aurais aimé le revoir.
     Dimanche, j’ai regardé France2, « Ma part du gateau » que j’avais déjà vu d’ailleurs.
     Je viens de replongé sur video.ARTE.tv.
     Pas de Fille de Ryan.
     ’Une fresque romanesque et épique, couronnée par un Oscar de la Meilleure photo« ...
     L’intimisme est toujours actuel et pourtant, décrié : chassez ce sein que l’on ne pourrait voir...
     On aime mieux parlé des autres, au besoin les huer que de parler de soi.
     Je connais tellement bien ce phénomène. Je l’ai écrit en plus.
     smiley

    • L'enfoiré L’enfoiré 1er octobre 2013 09:50

      J’oubliais de dire, « très bonne analyse du film ».

      que les seuls mots que tu as écrit, « La nature commande. », peuvent résumer.
      David Lean, a été déclaré, en 2002, neuvième plus grand réalisateur de l’histoire du cinéma.
      Un rêveur romanesque. Il aime les plus grands faits de l’histoire en les subliamant comme dans Lawrence d’Arabie, Docteur Jivago...
      Maurice Jarre, son collaborateur préféré au niveau musique de film.
       



    • Taverne Taverne 1er octobre 2013 10:22

      Un grand cinéaste dont la carrière a été stoppée par quelques plumes critiques mal lunées. Les critiques et les médias exercent quelquefois un pouvoir plus fort que la censure.

      Ca aurait été bien que le film soit rediffusé encore...


    • ARMINIUS ARMINIUS 1er octobre 2013 14:58

      C’est bizarre, je me souviens de ce film comme si je l’avais vu hier ! Le jeu sobre de Mitchum (dont la carrière commença après avoir vu un Rintintin et dit « si un clébar peut être acteur, je peux le faire aussi ») les autres personnages dont sir John Mills dans le rôle du simplet boiteux alors qu’il était plutôt bel homme, Trevor Howard, au jeu d’une puissance à crever l’écran...juste une petite réserve sur l’actrice vedette, un peu trop diluée dans ses pleurs et un peu folle de la messe...
      Et surtout les paysages grandioses qui ont du moins bien passer dans la petite lucarne...
      Je reste donc sur mon souvenir en remerciant l’auteur pour cet excellente critique !


  • Croa Croa 1er octobre 2013 11:08

    Oui, ce film qui n’avait l’air de rien est presque un chef d’oeuvre. (Presque en raison de quelques difficultés à suivre, certaines scènes étant trop rapides ou coupées d’éléments essentiels.)

    Je n’aurais pas la même approche que Taverne... Seul le personnage principal est bovariste, et encore de loin (!), tout le reste n’ayant rien à voir avec le roman de Flaubert. Le cadre particulièrement violent de luttes pour l’indépendance et alors que la grande guerre fait ombre sur toute l’Europe impose sa dureté aux relations et marque les hommes. L’absence subtile de tout manichéisme rend l’intrigue extrêmement humaine et c’est pourquoi il fallait voir ce film ! smiley  


  • Fergus Fergus 1er octobre 2013 11:13

    Bonjour, Taverne.

    Je n’ai pas revu ce film, mais je l’ai d’autant plus apprécié dans le passé qu’il se déroule en Irlande et montre de manière assez réaliste le tempérament des Irlandais. Comble de bonheur, la plupart des extérieurs (hormis quelques scènes en Afrique du Sud) ont été tournés dans la superbe péninsule de Dingle dont je suis un inconditionnel. A noter que le village de Kirrary a été construit tout exprès en pierres pour les besoins du film.


    • Taverne Taverne 1er octobre 2013 12:17

      En effet. Kirrary-ra bien Kirrary-ra le dernier ! Le village a été démonté sitôt après le film. Le cinéaste n’était pas en quête d’authentique mais bien de romantisme.


    • Fergus Fergus 1er octobre 2013 14:38

      @ Taverne.

      Pour autant, son village (ou plutôt son hameau) était assez conforme aux habitations que l’on peut observer dans cette superbe péninsule.


    • Taverne Taverne 1er octobre 2013 15:21

      Mais heureusement, Umberto Tozzi a rendu hommage au petit village en chantant « ’tit hameau... »


  • Taverne Taverne 1er octobre 2013 13:51

    Zut ! « unaniment » dans le chapeau. C’est possible de corriger...

    ...ou pas ? smiley


    • Taverne Taverne 1er octobre 2013 15:19

      Et la violence de l’idiot aussi qui arrache une pince au homard.

      Télérama n’a mis que 3 « T ». Trop tard, j’ai posté mon commentaire hier (pseudo « Voris »), sinon je l’y aurais fait remarquer.


  • COVADONGA722 COVADONGA722 1er octobre 2013 15:38

    yep , le « simplet » m’a fait penser à quasimodo , sinon j’ai vus ce film sur arte votre description est en adequation avec mon ressenti , bel article mesuré et non péremptoire
    compliment

    Asinus : ne varietur


  • bakerstreet bakerstreet 1er octobre 2013 16:54

    Bon film, mais néanmoins daté. 

    Comment se fait-il que même si l’on ne connait pas la date de la réalisation, on peut situer à vue de nez celle ci au niveau des années 70 ?
    Le jeu des acteurs, les expressions, la révolte et l’affirmation très « seventies ».
    .Bien peut de réalisateurs parviennent à s’exonérer de ce trait qui devient de plus en plus évident au fur et à mesure que les années passent..

    De même pour la chanson d’ailleurs.....
     
    il y a dans l’air du temps, quelque chose, qui fait que ça vous date, quand vous voulez « etre absolument moderne », même et surtout pour des sujets historiques, !
    La chevelure de l’héroine et sa tenue font ainsi beaucoup plus penser à une baba cool partant pour Kantmandu, qu’à la tenue d’une irlandaise, collet monté, avec chignon, du début du siècle....Je ne vous parle pas du cours d’éducation sexuel donné par le prêtre irlandais, Mitchum....Atchoum.... à cette oie blanche assez comique, mais révélateurs du questionnement de l’époque des années 70 à ce sujet.
    Les fims ne vieillissent pas tous à la même allure
    J’ai revu « Le locataire » de Polinski, dernièrement, et il ne m’a pas semblé vieilli...De même que le « le troisième homme », étonnament moderne, de Carol Reed, qui lui, stupéfiant ! Date de 48. Et pas une ride, un concession aux conventions de l’époque. 
    Les mauvais sentiments au fond, vieillissent peut être moins vite que les bons......

    • Croa Croa 1er octobre 2013 17:23

      Ce genre de film ne vieilli pas parce que les films actuels du même genre sont vraiment nuls : Caricaturaux, manichéens et surtout saccadés avec des séquences trés courtes et des changement de champs qui transforment l’écran en terrain de tennis ! (à croire que les jeunes réalisateurs ont apprit le métier par la pub, ce truc qui empêche de penser mais suggère très fort !)   


    • bakerstreet bakerstreet 1er octobre 2013 17:44

      Je suis peut être un peu sévère avec ce film, en rapport avec la bière irlandaise, sa musique, et sa littérature, qui placent tout de même la barre très haut....pour la littérature et la musique, tout le monde connait.


      Quand à la littérature, je vous livre le nom de quelques chefs d’oeuvres, pour moi au dessus des autres, pour ne pas parler de l’ulysse de Joyce, je serais plus moderne, si tenté on peut l’être de Joyce.
      - En lisant Tourgueniev, de William Trevor, et tous les autres de Trevor
      -Le garçon boucher, de Patrick Maccabe.
      -Dans la forêt, d’Edna O’Brien., et tous les autres d’edna O’Brien.
      - Mauvaise pente, de Keith Tidgway, que je viens de lire, un vrai chez d’oeuvre......L’irlande éternelle, violente, catho, dure, rigide, sur fond du procés qui empêcha une jeune fille de 14 ans, violée, d’avorter, dans l’irlande des années 90

      Ces trois derniers bouquins parlent de la folie.
       Il n’y a rien de mieux que les irlandais pour parler de la folie, et de l’exclusion. 
      Ils en connaissent un rayon. 
      On peut lire aussi « le rêve du celte » de Vargas Llosa, prix nobel de littérature, et péruvien....Dans ce bouquin Vagas Llosa dresse un roman biograhique de Roger Casement, un lord qui milita pour une intervention des allemands sur la côte irlandaise, pendant la première guerre mondiale, selon ce vieux principe qui consiste à penser que les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

      Mal lui en prit. 
      Cet homme fut capturé par les anglais et fut pendu, flétissant le destin d’un homme intègre, un héros national qui fut l’un des premiers anticolinialiste, humanitaire de la planète. Son engagment en afrique permit en effet de mettre un terme sensible à la misère des congolais, exploité par les belges....
      Un vrai destin d’irlandais. Mais je m’égare sans doute.
       La fille de Ryan est bien loin, ou peut être pas tant que ça !

  • Abou Antoun Abou Antoun 1er octobre 2013 17:26

    Bon film et bon commentaire, je partage votre enthousiasme, Taverne. ’La fille de Ryan’ fait suite à ’Docteur Zhivago’ dont chacun se souvient et qui est aussi un grand film mais traité à la mode hollywoodienne, l’équivalent russe est plus près du texte et plus profond. C’est un peu la même chose entre les versions américaine et russe de ’Guerre et Paix’, pour porter à l’écran un roman russe, rien ne vaut un metteur en scène russe.
    Qu’importe, David Lean est un grand du cinéma


    • bakerstreet bakerstreet 1er octobre 2013 17:53

      Abou Antoum


      A mon avis, Pasternak doit plus son prix nobel à la guerre froide qu’à la qualité de son roman...Bien loin de cette énorme oeuvre qu’est « guerre et paix », pour ne pas parler d’Anna Karénine, cette madame Bovary Russe. 
      Deux livres éternels !
      Les fims...mon dieu, comment peut on envisager de faire un film avec de tels fresques...Bon, c’est vrai qu’un dessinateur de BD s’est attaqué à Marcel Proust...
      Toltstoï aurait peut être aussi pu dire : Anna Karénine c’est moi....Il ne supportait pas cette héroîne enmmerdante, qui avait suppléait les autres dans son roman, avec ce qu’il appelait, sa légéreté, sa bétise....Mais néanmoins, elle s’était imposé avec ces valeurs, au vieux druide !

    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 1er octobre 2013 20:37

      Le docteur Zy’va,go ...tain Abou tu viens de trouver un personnage ... smiley

       


  • ung do 2 octobre 2013 01:22

    Rappelons l’ arrière plan historique du film : les souffrances « bibliques » des Irlandais sous la botte des Anglais :
    _ la première étape : le massacre commis par Cromwell au début de l’invasion anglaise en 1649 pendant ans , la population passe de 1,4 M à 600000
     _ sautons à la Grande famine de 1841 à 1951 , 1 M de morts la population passe de 10 à 9 millions et déclenchant une immense immigration de 2 M de miséreux vers les E.-U , 
    Entretemps jusqu ’à nos jours , une oppression pesante , une exploitation cruelle , impitoyable pire que celle que subissent de nos jours les Palestiniens . La moitié des Irlandais pour survivre a du se faire l’auxiliaire des anglais , épiant et dénonçant les résistants pendant tous ces siècles , comme le fait dans le film l’aubergiste Ryan . Cette oppression perdure en Irlande du Nord , elle a gagné grâce à la complicité nord - américaine la bataille médiatique , décrivant les résistants dont l ’IRA comme des terroristes .


    • ung do 2 octobre 2013 02:04

      Errata :
      __ la première étape : le massacre commis par Cromwell au début de l’invasion anglaise en 1649 pendant 3 ans , la population passe de 1,4 M à 600000
      _ sautons à la Grande famine de 1846 à 1851 , 1 M de morts la population passe de 10 à 9 millions et déclenchant une immense immigration de 2 M de miséreux vers les E.-U


  • franc 6 octobre 2013 21:27

    j’ai vu ce film un jour par hazard quand il était à l’affiche dans un e petite salle de cinéma,je me baladais et devant ce cinéma j’ai lu quelques critique et le picht du film et puis je connaissais la réputation en l’excellence de l’auteur ,alors je suis rentré dans le cinéma pour voir le film

     

    Une explosion d’émotions ,et je pleurais de chaudes larmes ;Un chef d’oeuvre .

     

     

    Oui je suis un romantique malgré mon cartésianisme

     

     

     

     

     

     

    La critique a descendu le film à l’époque parce qu’il heurtait la morale bourgeoise

     

    merci à Taverne de cette excellente critique


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