jeudi 28 mai 2020 - par Alexandre Berger

Féminisme et Capitalisme, les Meilleurs Amis du Monde

Au premier abord, on pourrait penser que le féminisme, dans son combat contre le patriarcat institutionnel, lutte en premier lieu contre le monde de l’entreprise et contre l'oligarchie. Quelle surprise de constater que dans les faits, il n'en est rien, et que ce cher féminisme ne critique en fait jamais véritablement le monde de l'entreprise privé et le pouvoir capitaliste. Ou alors, se contente-t-il sobrement de rester en surface, dénonçant notamment volontiers le harcèlement sexuel qui sévit aux abords de la photocopieuse ou encore le règne totalitaire de la promotion canapé.

Le féminisme, lorsqu'il parle de l'entreprise, mentionne aussi, c'est vrai, le fait de briser le plafond de verre des salaires et des opportunités, et réclame de voir plus de femmes aux postes de direction et dans les conseils d'administrations des grandes entreprises. Ce qui n'est pas vraiment une requête destinée à l'équité, mais plutôt une demande d'aménagement et de traitement de faveur en pratique. On notera que pour arriver à ce genre de niveau de responsabilités, il faut en clair sacrifier une bonne partie de sa vie personnelle pour sa carrière, et en général, reléguer sa vie de famille au second plan, en particulier jusqu'à quarante ans.

Les entreprises de leur côté, qui financent parfois volontiers la politique pour en tirer des avantages stratégiques, ne semblent pas trop s'inquiéter du féminisme, et vous remarquerez que ce sont en fait souvent eux qui financent et promotionnent toutes sortes d'événements et de projets grandioses, tous ou presque visant à orienter les femmes sur le chemin du carriérisme et de la haine du mâle.

C'est que féminisme et capitalisme se soutiennent en fait mutuellement, et tirent profit l'un de l'autre depuis toujours. En plus d'avoir permis de mettre les femmes au travail salarial obligatoire et d'avoir libéré leur pouvoir d'achat sur l'économie -chose littéralement titanesque-, un gros avantage que tirent les entreprises du féminisme, est que celui-ci continue de participer au fait de tirer les salaires vers le bas.

Éternel principe de l'offre et de la demande, car plus il y a de travailleurs disponibles pour un même poste, plus le salaire tendra à la baisse. Le moins les femmes feront des enfants et se consacreront à la vie de famille, le plus elles seront disponibles sur le marché du travail, et ainsi les coûts salariaux seront tirés à la baisse d'un point de vue global.

Prenons par exemple le cas spécifique du marché du travail chez les ingénieurs. Un ingénieur diplômé et expérimenté coûte cher aux entreprises. On trouve justement très peu de femmes sur ce marché-là, qui par choix, ne s'intéressent que très peu à ces métiers. Les entreprises concernées ont alors tout intérêt à voir le féminisme venter l'intérêt pour les dames de s'orienter vers ces études et ces carrières particulières. « Ne vous laissez pas oppressez mesdames, au fond de vous, vous rêvez de devenir une ingénieure ! » Se faisant, à termes, cela permettra si cela fonctionne de tirer les salaires des ingénieurs vers le bas grâce au principe du dumping social, en inondant le marché de l'emploi des ingénieurs avec des bataillons de femmes progressistes et revanchardes. Cela n'empêche d'ailleurs pas un minorité de femmes authentiquement intéressées par ces carrières d'y être performantes et heureuses, mais nous parlons là simplement de la tendance majoritaire.

Globalement, il apparaît de façon assez limpide que le féminisme, bien loin d'être l'ennemi de l'oligarchie et du capitalisme, est en fait son outil, son allié et son moyen : sa propre créature.

Alors, plutôt que de venter l'utilité et l'importance de la complémentarité naturelle des hommes et des femmes, cette chose vitale et vielle comme le monde, et sur laquelle repose aujourd'hui notre propre existence, tout est fait pour convaincre les femmes qu'il leur faut entrer en compétition directe avec les hommes, et cela dépasse même le monde de l'entreprise et le marché du travail, bien évidemment.

L'existence du féminisme moderne est donc d'abord sous-tendue par des enjeux économiques. L'idéologie et la morale, comme souvent, servent simplement de lubrifiant cognitif. Pendant ce temps, au nom de la rentabilité économique et de l'ingénierie sociale, c'est l'équilibre et l'avenir de la société toute entière qui se trouvent ainsi hypothéqués. Et cela, contrairement aux dires des dogmes féministes, concerne autant le bien-être des femmes que celui des hommes de demain.

Capitalisme et féminisme sont donc intimement liés l'un à l'autre, car ils se supportent mutuellement. Le féminisme doit sa propre existence aux subventions et à la promotion des entreprises et des entités publiques qui le sponsorisent, et pendant ce temps, le féminisme est pour le capitalisme un formidable outil pour transformer le marché et la société à son avantage. Notamment en poussant les femmes à s’intéresser bien davantage à leur carrière qu'à la simplicité de la vie de famille, ce qui en fait constitue pour le capitalisme une formidable contribution pratique.

Cette brève réflexion est aussi l'occasion de réaliser combien le capitalisme a évolué en un siècle et combien les capitaines d'industrie et les grands dirigeants capitalistes sont d'abord de grands stratèges. Le capitalisme ne subit pas le marché, dans la mesure du possible, il cherche à créer des circonstances qui lui sont favorables, afin de se développer à termes. Et le féminisme est en fait une illustration de cette tendance, car il est en fait un outil servant à pratiquer une ingénierie sociale de fond, afin de changer la société et les circonstances du marché en profondeur et à leur avantage, afin de créer des circonstances qui seront propices au fait de décupler le chiffre d'affaire et les bénéfices.

C'est pourquoi Féminisme et Capitalisme sont les meilleurs amis du monde, car ils marchent main dans la main et servent tous deux ultimement une seule et même cause première : le profit économique.

 

Alexandre Berger



18 réactions


  • Clark Kent Séraphin Lampion 28 mai 2020 20:53

    L’astuce, c’est de faire passer du sociétal pour du social, et surtout de se tromper de cible volontairement. Ça donne l’impression aux bonnes âmes de se mobiliser pour faire triompher le bien.


  • Baron de Risitas Alain Melon 28 mai 2020 21:29

    Faut se méfier de tout ce qui se termine en « isme » , socialisme , communisme , islamisme , nazisme etc ... la liste est longue


  • Étirév 29 mai 2020 02:01

    « Au premier abord, on pourrait penser que le féminisme, dans son combat contre le patriarcat institutionnel, lutte en premier lieu contre le monde de l’entreprise et contre l’oligarchie. Quelle surprise de constater que dans les faits, il n’en est rien, et que ce cher féminisme ne critique en fait jamais véritablement le monde de l’entreprise privé et le pouvoir capitaliste. »

    Il s’agit d’une vision étriquée. De plus, j’espère que vous n’imaginez pas une seconde que « Si bête » Ndiaye soit une féministe ?
    Mais surtout, vous confondez le vrai Féminisme, c’est-à-dire la Nature, avec le pseudo féminisme, ignorant des lois de la Nature, celui des « égalitaires » dont les programmes qu’elles soutiennent depuis plus d’un siècle, et dont il n’est pas question de remettre en cause une certaine sincérité, semblent être faits par des hommes tant ils sont contraires aux vrais intérêts de la femme, mais aussi à ceux des hommes.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 29 mai 2020 08:58

      @Étirév
      Oui, il y un un féminisme mis en scène par « le monde de l’entreprise privé et le pouvoir capitaliste » destiné précisément à le désamorcer et en tirer parti, comme jadis il a tiré parti de l’importation de main d’oeuvre immigrée pour briser les salaires et l’unité du prolétariat, et a mis la manœuvre sous la rubrique humanitairisme et anti-racisme...


  • Spartacus Lequidam Spartacus 29 mai 2020 12:17

    Parlons d’une entreprise que chacun peut qualifier de « capitaliste » et de ses statistiques féministes UBER

    En 2019 UBER a publié ses statistiques sur ses chauffeurs.

    UBER a 100% le même contrat, homme, femme, les mêmes conditions de travail, même prix des trajets pour les clients, même liberté de temps de travail .

    Ils ont constaté sur une analyse de 700 millions de trajet et 1.8 million de conducteurs que les femmes gagnaient 10% de moins que les hommes.

    Mais que’en matière de pourboires, elles recevaient 20% de plus.

    Comme quoi le capitalisme n’explique pas tout.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 29 mai 2020 12:49

      @Spartacus
      Cite tes sources.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 29 mai 2020 14:27

      @Spartacus
      Je ne vois pas la seule information qui m’intéressait : quelle est la proportion de filles dans les chauffeurs ? C’est mignon de faire des statistiques, encore faut-il que les échantillons comparés soient comparables.
      Ça m’intéressait parce que j’ai eu l’occasion de prendre des taxis et surtout uber des milliers de fois, matin et soir pour aller bosser, dans plusieurs pays, je ne me souviens pas d’avoir jamais vu une fille au volant...

      Pour les écarts de salaire (7%) :

      Men tended to work longer hours

      Travaillez plus pour gagner plus, merci d’avoir fait une étude... tandis que 

      [même en Suède] women were still using 90 per cent of the leave days 

      Ce qui rattraperait facilement les 7% d’activité en moins...

      Bref, y’a pas de quoi en tirer des conclusion cataclysmiques...


    • Spartacus Lequidam Spartacus 29 mai 2020 15:55

      @Opposition contrôlée
      Dans les sondages media, on interroge que 1000 personnes et basta.

      Avec 1,8 million de personnes analysées, on peut imaginer que le panel même marginal compte tenu du volume, donne une base qui valide le résultat.
      En plus, c’est du chiffre informatisé, le risque de manipulation statistique des résultat est faible.

      La conclusion est que la discrimination existante ou supposée qui est l’étendard du féminisme n’est pas le seul facteur d« écart de rémunération.

      Le facteur des différences de traitement sont dûs aux choix individuels des femmes et des hommes dans le travail.

       »Les sexes choisissent des cursus et des emplois différents, comme face au travail des attitudes différentes".

      S’il y a moins de femme chauffeurs chez UBER, dans les hôpitaux, il y a moins d’infirmiers que d’infirmières. Ce sont des choix.

      Et si les uns sont moins ou plus payé a poste égal, c’est pas forcément lié au sexe mais au choix de sa productivité à poste égal.


    • Opposition contrôlée Opposition contrôlée 29 mai 2020 17:08

      @Spartacus
      L’échantillon de mille est dit « représentatif », c’est à dire qu’il n’est pas pioché aléatoirement mais connu à l’avance pour refléter les disparités de classes sociales etc. Il est valide pour une population d’environs la population françaises.
      Uber est un cas très particulier puisque contrairement à l’écrasante majorité des emplois salarié, on est rémunéré « à la course ». A l’hôpital comme dans la plupart des entreprises, on ne travail pas à la carte.
      De plus, c’est une profession éminemment masculine, donc en extrapoler des conclusions à l’ensemble de la société n’est pas très rigoureux.


    • Spartacus Lequidam Spartacus 31 mai 2020 17:13

      @Opposition contrôlée
      Rigolo ces arguments tiré par les cheveux, des gens qui refusent les résultats quand les résultats ne donnent pas ce qu’’ils attendent...
      Chez UBER tout le choix a la carte est évidemment identique que l’on soi homme ou femme. Alors qu’une soi-disant représentativité repose sur la définition arbitraire de celui qui commande le sondage.
      Un bel exemple de mauvaise foix. 
      Très caricatural...


  • Inquiet 29 mai 2020 16:00

    Ce genre de sujet m’embarrasse.

    Non pas que j’ai quelques hontes sur mes opinions, mais davantage sur la façon de l’aborder sans tomber dans un camp ou dans un autre.

    Par exemple, lorsqu’on avait débattu sur la limite de 80 km/h ou 90 km/h, j’étais assez en désaccord avec le principe d’abaisser continuellement la vitesse maximale sans que moi-même je sois un fervent amateur de sensations fortes et m’accommodant facilement de rouler à 80 plutôt qu’à 90 sans que ça déclenche des regrets. Ma position sur ce sujet étant qu’en parlant quasiment exclusivement de la vitesse on en oubliait les autres aspects de la sécurité routière moins maîtrisable avec des radars.

    Évidemment, j’ai tôt fait d’être associé aux défendeurs de la vitesse sans retenue, ce qui n’est pas mon cas.

    De la même manière, l’argumentaire de l’auteur me semble acceptable avec cette « discrimination positive » en faveur des femmes qui n’est qu’au final qu’un vernis, mais j’ai peu vu l’auteur manifesté de bonnes intentions envers la gente féminine. Peut être n’ai-je pas bien lu, ou l’auteur n’a juste voulu pas s’attarder là dessus.

    Mais il me semble essentiel d’admettre que la condition féminine sur bien des aspects reste compliquée et peu enviable, même si il est vrai que l’utilisation du combat féministe est largement altéré par la récupération malsaine qu’en font les tenants du libéralisme économique et financier.

    Je ne voudrais pas adhérer aux propos de l’auteur et être aussitôt invité dans une ligue de masculinistes, vous me comprenez ? ;)


    • Albert123 29 mai 2020 18:11

      @Inquiet

      « il me semble essentiel d’admettre que la condition féminine sur bien des aspects reste compliquée et peu enviable »

      bah oui les pauvres, faut les comprendre, tous ces hommes qui leur construisent des centres commerciaux pour leur permettre de faire du shopping c’est vraiment hardcore.

      la condition féminine en occident est la plus confortable de toute, elle est même proportionnel au niveau de pleurnicherie victimaire que les femellistes expriment en permanence.

      après c’est sur qu’en matière d’émancipation réelle, tout ce confort dans lequel elles sont installées c’est pas le top.

      entre le dernier parfum de séphora et la dernière paire de louboutin, il y a peu de place pour la métaphysique chez une grande majorité d’entre elles.

      ce qui ne semble d’ailleurs pas un gros soucis, puisque celles qui se plaignent le plus le font pour avoir encore plus de confort matériel.

      la dernière de schiappa est à ce niveau là tellement révélatrice de la situation :

      labelliser des commerces (donc shopping) pour ne pas avoir à remettre en question la politique migratoire et continuer de stigmatiser le mâle blanc cisgenre, ennemi désigné de tous les ravagés du bulbe.

      « Je ne voudrais pas adhérer aux propos de l’auteur et être aussitôt invité dans une ligue de masculinistes, vous me comprenez ? »

      on comprend surtout que vous vous inquiétez plus de l’opinion des autres que d’avoir une pensée propre.

      Etre le bon petit soldat doté du bon verni social et du conformisme qui lui permet d’être bien intégré à une société malade semble être votre véritable préoccupation.

      « Évidemment, j’ai tôt fait d’être associé aux défendeurs de la vitesse sans retenue, ce qui n’est pas mon cas. »

      même pour la limitation de vitesse vous vous inquiétez du « quand dira t’on »


    • mmbbb 30 mai 2020 17:12

      @Inquiet Faites votre enquête sur des femmes ne travaillant qu entre elles ! 

      Elles sont des hyènes 

      L eternel antienne de la femme victime ne sachant pas se defendre :
      Il y a trop d hommes desormais qui se font prendre par la naivete apparente de la psychologie feminine ; autour de moi les couples se dé font et pourtant les types n etaient pas les pires des salauds , 
      pourquoi se faire chier a monter une vie de famille tant les relations sont fugaces 
      les m^mes feministes ayant un glamour pour le male exogene acceptent la femme voilee et delivrent leur bile contre le male blanc
       ; Je ne perds pas mon temps a comprendre .

      Les Russes, eux ont du tempérament , ils sortent a coup de tatanes les femens ayant profanee une eglise .


  • Goldored Goldored 29 mai 2020 19:00

    Il faudrait alors être machiste et communiste ?

    Stupide !


  • mmbbb 30 mai 2020 17:44

    Votre exemple sur les ingenieurs n est pas tres pertinent . 

    lien de Challenges

    https://www.challenges.fr/emploi/10-choses-a-savoir-sur-les-ingenieurs-en-france_17952

    Si vous retenez la proposition 4 et 10 , le combat des féministes n apparait pas comme le vecteur essentiel .

    Cela reste plutôt encore une affaire de classe sociale. C est presqu une evidence, il vaut mieux avoir un milieu porteur « bourgeos dont la famille est structurée » qui aide a resoudre une equation et motive sa progeniture au lieu de vous rataniner le bulbe rachidien avec le feminisme et la victimisation de la femme . 

    Classe préparatoire , je passe souvent devant le lycée du PARC à Lyon, je ne pense pas que les problèmes « sociétaux » agitent les esprits comme dans les universites .

    Il n y a jais de tracs épars, pas de tag sur les murs , une discipline dans les cours et des profs qui ont de la tenue des éléves attentifs portes vers un but : la réussite . La therorie du genre le feminisme ces problemes societaux qui gangrenent en revanche les universites , donnent aux etudiants un bagage incertain pour le marche de l emploi. voir la proposition 5 . les ingenieurs sont peu touches par le chômage .

    Les fleurons francais Thales Safran Eurocopter Airbus Dassault NAVAL GROUP et j en oublie doivent leur reussite a des ingenieurs performants . 

    C est un autre etat d esprit ,quand l equipe francaise a sorti l helico H 160 proteges par 60 brevets je pense que c est un travail d equipe de personnes passionnes hommes femmes a mille lieue de ces conneries de guerre des sexes . 

    Votre exemple me parait assez decale 

     


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