Fin de règne pour l’AKP en Turquie ?
Un nouveau sondage montre le CHP (Parti kémaliste) en premier et une baisse des pourcentages de l'AKP.
Le site d'information T24 (19.11.21) publie les résultats d'un sondage réalisé par la société Avrasya en novembre. L'enquête a été menée avec la participation de 1260 personnes dans 26 provinces de Turquie[1].
Les résultats sont les suivants :
Parti républicain du peuple (CHP) : 30,1 %
Parti de la justice et du développement (AKP) : 28,4 %
Bon Parti (İYİ Parti) : 11,9%
Parti de la justice populaire pro-kurde (HDP) : 10,3 %
Parti d'action nationaliste (MHP) : 7,3 %
EVA : 5,9 %
Parti de l’avenir (Gelecek Partisi) : 2,6 %
Autres parties : 2,3 %
Fête du Bonheur (Saadet Partisi) : 1,2%
Lorsqu'on leur a demandé s'ils pensaient qu'il y avait une crise économique, les participants au sondage ont répondu comme suit :
Je pense qu'il y a une grave crise financière : 62,3%.
Je pense qu'il y a une détérioration économique temporaire : 25,7%.
Je ne sais pas : 8,8 %.
Je ne pense pas qu'il y ait de crise économique : 3,2%
A la question : « Pensez-vous que le gouvernement actuel peut mettre fin à la crise économique ?, les répondants ont répondu comme suit :
Non, ça ne peut pas : 64%.
Je n'ai pas d'opinion : 18,1%.
Oui, je pense que ça peut finir : 17,9%.
Cependant, connaissant le sens politique de Recep Tayyip Erdogan, je doute fortement de la victoire du Parti kémaliste. Le président turc a démontré à maintes reprises qu’il était un animal politique de sang-froid. Il n’a pas hésité à trahir et à bannir de la vie politique du pays alliés et opposants qui pouvaient lui faire de l’ombre ; il n’a pas non plus hésité de menacer ou de faire une guerre extérieure lorsque son pouvoir ou son aura étaient menacés.
C’est pourquoi, à contre-courant de nombreux observateurs et politologues, j’estime qu’il ne faut pas enterrer trop vite Recep Tayyip Erdogan. Demandez à ses adversaires ce qu’ils en pensent : le Refah n’existe plus, il a été siphonné par l’AKP d’Erdogan, Ahmet Davutoglu est retourné à son université, Abdullah Gul est absent, pour ne citer que les événements les plus marquants en politique intérieure. D’autre part, la Syrie, la Lybie, la Grèce, Chypre, l’Arménie ont été menacés ou attaqués par la Turquie, dont le président ignore et ne tient pas compte de ce que l’on appelle « la communauté internationale », notion abstraite et totalement inexistante du jeu de pouvoir. Chaque pays travaille pour son compte et habille de belles paroles ses actes…
[1] Texte sur le sondage mis à disposition par le PIO, Chypre.