Fitna de Geert Wilders : l’ONU veut établir une censure et un délit de blasphème planétaire !
Après la sortie du film « Fitna » du député hollandais Geert Wilders, dans lequel il tente de démontrer le caractère fasciste du Coran, l’ONU, dans une série de déclarations, semble vouloir imposer à l’échelle mondiale le rétablissement de la censure et du délit de blasphème. Examinons les faits :
Sorti sur internet le 27 mars 2008 et visible ici en version
française (du moins pour l’instant).
Video Fitna -
Version française - Geert Wilders - fitna, geert, wilders - Dailymotion
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Le film Fitna réalisé par le député néerlandais de
la Tweede Kamer Geert Wilders, membre du Partij voor de Vrijheid (Parti pour la liberté) a rapidement suscité une controverse planétaire.
En résumé, ce film d’une quinzaine de minutes montre une sélection
de sourates du Coran, et les met en parallèle avec des vidéos montrant, entre
autres, des scènes d’attentats, d’exécutions, de discours haineux,
d’endoctrinements à la violence de foules (et aussi d’une enfant). L’objectif du film est de prouver le fait que
ces exactions découlent directement des paroles inscrites dans lesdites
sourates, lesquelles incitent certains musulmans à agir violemment et
contrairement aux valeurs des sociétés démocratiques, dont celles de la
Hollande, pays dont le cas est abordé à la fin du film.
A noter que ce film est malheureusement entaché d’une erreur (la
photo censée représenter Mohammed Bouyeri, l’assassin de Théo Van Gogh est en
réalité celle d’un rappeur Salah Eddin) et d’une violation de copyright (Kurt
Westergaard, auteur de l’une des caricatures de Mahomet parues dans le journal danois Jyllands Posten a l’intention de porter plainte au sujet de
l’utilisation sans autorisation de son dessin). Geert Wilders aurait, à ce sujet, préparé une nouvelle version de
son film avec la véritable photo de l’assassin de Théo Van Gogh et une autre
caricature.
Comme, on pouvait s’y attendre, ce film, qui avait, préalablement
à sa diffusion, déjà été victime de tentative de censure (le site qui devait le
diffuser au départ ayant finalement renoncé à le faire par auto-censure), a été,
dès sa sortie, l’objet d’une série de réactions internationales, dans
lesquelles, malheureusement, on chercherait vainement la moindre défense de la
liberté d’expression !
Les réactions musulmanes n’ont pas tardé. Dans son discours à l’ouverture du sommet de
la Ligue arabe samedi, le président soudanais Omar el-Béchir a appelé les
musulmans à "défier ceux qui insultent" le prophète et proposé
"une charte internationale contraignante" qui exigerait le respect
des croyances religieuses et spirituelles. De son côté, l’Organisation de la conférence islamique a déclaré
dans un communiqué : "Il est essentiel que, dans chaque pays, des lois
soient créées contre des oeuvres comme celle produite par ce politicien
néerlandais et autres groupes fanatiques qui encouragent la violence et la
haine en insultant les religions et en abusant de la liberté d’expression".
La France a eu une réaction pour le moins ambiguë : le
28/03/2008. La porte-parole adjoint du ministère des Affaires étrangères,
Frédéric Desagneaux a déclaré : "La liberté d’expression est une
liberté fondamentale et universelle et elle doit s’exercer dans le cadre du
respect de la loi". (On entend
presque le sous-entendu : cette loi pourrait bien être modifiée. . .)
L’Union européenne a eu des réactions alambiquées équivalent à
un quasi-renoncement à défendre la liberté d’expression : la présidence
slovène de l’Union européenne a déploré vendredi la diffusion du film, estimant
qu’il ne faisait qu’"inciter à la haine". "La liberté d’expression, si elle fait partie de "nos
valeurs et de nos traditions", "doit être exercée dans un esprit de
respect pour les croyances, religieuses ou autres".
Ce qui est évidemment le plus surprenant sont les réactions de
l’ONU. Ban Ki-Moon, secrétaire général
de l’ONU : "Je condamne dans les termes les plus forts la diffusion
du film ouvertement anti-islamique de Geert Wilders. Rien ne justifie un discours de haine ou l’incitation à la
violence. Ce n’est pas la liberté
d’expression qui est en jeu dans ce cas" (déclaration par l’intermédiaire
de son porte-parole, vendredi 28 mars).
Encore plus inquiétantes pour la liberté d’expression sont les
déclarations du haut commissaire des Nations unies aux droits de l’homme,
Louise Harbour : « Je m’associe à la condamnation exprimée par le secrétaire général et les trois rapporteurs spéciaux des Nations unies, du ton
et du contenu du film Fitna par Geert Wilders, et j’invite tous ceux qui se
sentent légitimement profondément offensés par son message provocateur de se
limiter à dénoncer son contenu haineux par des moyens pacifiques ». « Il
existe un cadre juridique de protection à l’intérieur duquel la résolution de
la controverse que ce film générera devrait avoir lieu ». « J’exhorte
également les législateurs de tous les pays à s’acquitter de leurs
responsabilités en vertu des articles 19 et 20 du Pacte international relatif
aux droits civils et politiques. Ils
devraient proposer des mesures de protection fortes de toutes les formes de
liberté d’expression, tout en adoptant les restrictions appropriées qui sont
nécessaires afin de protéger les droits d’autrui. De même, ils devraient interdire tout appel à la haine nationale,
raciale ou religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à
l’hostilité ou à la violence ».
Que penser de toutes ces réactions et, en particulier, de celle de
l’ONU ? Si les réactions musulmanes étaient attendues et sans surprises,
on peut se demander pourquoi l’Union européenne se met brusquement à se lancer
dans la critique de film. Quelle que
soit la lecture qu’on puisse faire du TCE, prétendument simplifié, imposé
dernièrement au peuple français contre sa volonté par le congrès à Versailles,
je mets au défi qui que soit de me montrer un article de ce traité démontrant
qu’il serait dans les attributions d’un représentant de l’Union européenne
d’émettre par communiqués officiels des critiques d’oeuvres cinématographiques.
Cela n’entre pas non plus dans les
attributions d’un gouvernement en général. Les citoyens paient des ministres pour qu’ils gouvernent leur pays
et non pour jouer les rédacteurs des Cahiers du cinéma. La seule réaction normale et acceptable pour
l’Union européenne et pour les gouvernements des pays qui la composent aurait
été de n’avoir aucune espèce de réaction à la sortie de ce film, qui ne les
concerne en aucune manière, et néanmoins de défendre avec la plus grande
énergie son auteur si l’exercice de sa liberté d’auteur lui valait des menaces.
Dans toutes ces condamnations
européennes, aucune n’essaie un seul instant d’argumenter rationnellement sur
ce que dit le film, elles se contentent de le frapper d’un péremptoire anathème.
Analysons maintenant les déclarations de l’ONU. Là encore, il semble bien s’agir d’une
première. Sauf erreur de ma part, l’ONU
ne s’était auparavant, et ce depuis sa création, jamais exprimée sur le contenu
d’une oeuvre cinématographique. Cette
activité n’est, là non plus, pas constitutive des attributions qui sont
conférées par le règlement intérieur des Nations unies à leurs représentants
officiels. De quel droit ceux-ci
outrepassent-ils leurs fonctions, on se le demande. . .
La déclaration de Louise Harbour mérite d’être examinée en détail.
Les articles 19 et 20 dont elle parle
sont les suivants :
Article 19 Observation générale sur son application • 1. Nul ne peut être inquiété pour ses opinions. 2. Toute personne a droit à la liberté d’expression ; ce droit
comprend la liberté de rechercher, de recevoir et de répandre des informations
et des idées de toute espèce, sans considération de frontières, sous une forme
orale, écrite, imprimée ou artistique, ou par tout autre moyen de son choix.
3. L’exercice des libertés prévues au paragraphe 2 du présent article
comporte des devoirs spéciaux et des responsabilités spéciales. Il peut en conséquence être soumis à
certaines restrictions qui doivent toutefois être expressément fixées par la
loi et qui sont nécessaires :
a) Au respect des droits ou de la réputation
d’autrui ;
b) A la sauvegarde de la sécurité nationale, de l’ordre
public, de la santé ou de la moralité publiques.
Article 20 Observation générale sur son application • 1. Toute propagande en faveur de la guerre est
interdite par la loi. 2. Tout appel à la haine nationale, raciale ou
religieuse qui constitue une incitation à la discrimination, à l’hostilité ou à
la violence est interdit par la loi.
Il est bien évident que l’article 19, loin de s’opposer à la
diffusion du film Fitna, est au contraire l’article qui autorise tout être
humain à diffuser des idées de toute espèce, par tous les moyens. Les restrictions de l’alinéa 3 ne
s’appliquent pas. Le Coran, en tant que
livre, n’étant qu’un banal objet manufacturé, et n’étant donc pas "autrui", sa critique n’altère évidemment pas les droits ni la réputation
d’autrui. La critique du Coran n’altère
manifestement pas non plus la santé ni la moralité publique, quant à la
sécurité et à l’ordre public, ils ne sont menacés que par ceux qui émettent des
fatwas et menaces de morts contre Geert Wilders, et ceux qui ont assassiné
entre autres Théo Van Gogh et Pym Fortuyn. Il ne faudrait quand même pas transformer les victimes en
coupables !
Quant à l’article 20, il ne s’applique pas. J’ai attentivement regardé Fitna, ce film ne fait aucune propagande en faveur de la guerre et, par
ailleurs, il ne contient pas le moindre appel à la haine, à l’hostilité ni à la
violence envers les personnes, au contraire, il condamne la haine et la
violence puisqu’il constate, preuve à l’appui, les conséquences délétères et
violentes de l’application de certains versets du Coran. D’une certaine façon, cet article 20, s’il
était appliqué, aboutirait à l’interdiction immédiate d’une bonne partie du Coran, livre qui regorge d’appels à la haine religieuse, à la discrimination et
à la violence. Il est amusant de
constater que Gert Wilders, en prônant dans son pays l’interdiction de
publication de certains passages du Coran, ne fait en réalité que réclamer la
simple application à ce livre de l’alinéa 2 de l’article 20 du pacte
international relatif aux droits civiques et politiques, dont se réclame Louise
Harbour, laquelle en donne une interprétation d’une fausseté ahurissante !
Alors pourquoi cette incohérente réaction de Louise Harbour, qui
tente de vouloir imposer aux Etats membres de l’ONU de restreindre des droits
qu’elle-même est chargée en principe de promouvoir ? Pour le comprendre,
reportons-nous à cette tribune "l’ONU contre les droits de l’homme"
éditée par la Licra à l’adresse suivante (tribune que je vous encourage à
signer) :
http://www.licra.org/index.php?old_navigator=true§ion=detail&id=3000
ainsi qu’à l’article ci-joint :
http://www.ripostelaique.com/L-Onu-contre-les-droits-de-l-Homme.html
A lire ces deux articles, on comprend que le véritable objectif,
éminemment liberticide, de Louise Harbour et de sa prétendue "Commission
des droits de l’homme de l’ONU", qui est également celui de nombreux Etats au sein de l’ONU, est de rétablir à l’échelle mondiale le "délit de
blasphème" et son corollaire, la censure pour raisons religieuses. Ainsi, pour l’ONU, le droit imprescriptible
de tout être humain à la liberté d’expression ne serait qu’un droit secondaire
par rapport à une sorte de "droit de censure mondiale" dont l’ONU
et sa pseudo-commission des droits de l’homme voudrait que les religions
bénéficient par un exorbitant privilège !
Les propos de Louise Harbour ne font que reprendre en résumé le
très liberticide "premier rapport de l’organisation de la conférence
islamique sur l’islamophobie" dont le très alarmant texte intégral
peut être consulté ici :
http://www.pointdebasculecanada.ca/IMG/pdf/IsLamophobie-OCI_Fr.pdf
On se demande pourquoi d’ailleurs l’ONU ne suit pas sa logique et
ne proteste pas a posteriori contre Voltaire ou contre Michel Onfray (lequel,
dans les pages 239 à 256 de son excellent Traité d’athéologie,
démontre, en termes encore plus virulents que Geert Wilders, le fait que le Coran est un livre fasciste).
D’ailleurs, pour qui douterait encore de ce que démontrent Michel
Onfray et Geert Wilders, faisons une expérience de pensée : supposons que
je décide de changer de métier, de devenir le prophète d’une nouvelle religion
et qu’à cet effet j’écrive le "livre saint" de cette nouvelle
religion : le "narco" (allusion à l’opium du peuple ?). Etant d’un naturel paresseux, je me bornerais
à reprendre le texte du Coran, en remplaçant systématiquement les mots "mécréants","infidèles", "chrétiens", "juifs", "athées", "polythéistes", "femmes" (et
toutes autres catégories de population faisant l’objet de lourdes menaces et
discriminations dans de très nombreux passages du Coran) par le mot "musulmans" (pour ceux qui ne connaissent pas le texte coranique, et qui
voudraient tenter l’expérience, il est disponible sur le site de "oumma"). Pensez-vous que le "narco" aurait la moindre chance d’être publié en 2008 ? Ne serais-je
pas traité immédiatement de fasciste et de raciste ? Je serais
immédiatement l’objet de dizaines de plaintes devant les tribunaux !
Pour en revenir à Fitna, que dit au fond Geert
Wilders ? Il se contente d’énoncer une vérité tellement aveuglante qu’elle
est presque un truisme : les attentats et autres exactions bien connues
rappelés dans son film sont directement inspirées d’injonctions coraniques,
injonctions que les auteurs des exactions en question ne font qu’appliquer à la
lettre ! En effet, nul ne serait fondé à soutenir que ces atrocités ont été
commises en application de la lecture, par exemple, des "contes des mille
et une nuits" ! De même que les gardes rouges responsables
d’atrocités pendant la "révolution culturelle" ont été inspirés par Le Petit Livre rouge de Mao tsé Toung, et non pas par "le
rêve dans le pavillon rouge" ! C’est bien l’application des idées de Mein Kampf et non de celles des Contes de Grimm,
qui ont été à l’origine des exterminations nazies. Et, enfin, ce sont les textes bibliques (ancien et nouveau testament)
et non pas les oeuvres complètes de François Rabelais, qui sont à l’origine des
innombrables atrocités de l’inquisition : les inquisiteurs se bornaient à
appliquer, entre autres, la phrase "celui qui n’est pas avec moi est
contre moi !" (Luc XI, 23).
Oui, il y a des livres qui tuent et qui oppriment, que ce soient
des livres politiques ou religieux. Oui, en ce moment précis de l’Histoire,
c’est le Coran qui est le champion dans ce domaine. Oui, la bible ou n’importe quel nouveau texte religieux pourrait à
nouveau tuer : les religions sont comme les volcans, elles ont des
périodes de calme, mais ce calme apparent est seulement dû au fait que des
hommes ont lutté pendant des siècles pour qu’elles soient écartées du pouvoir,
ça s’appelle la laïcité est c’est la condition nécessaire et indispensable de
toute liberté pour les êtres humains ! Oui, la censure planétaire et le
rétablissement du délit de blasphème prônés par Louise Harbour sont une
atteinte aux libertés les plus essentielles et sont une honteuse capitulation
devant les exigences de l’OCI.
Oui, Geert Wilders est un continuateur de l’oeuvre de Voltaire.
Oui c’est un homme qui risque sa vie pour défendre sa liberté d’expression, qui
est également celle de nous tous. Oui, il
mérite notre admiration pour son courage. Oui, il mérite notre respect et le
soutien de tous les citoyens épris de liberté sur cette planète !