François Asselineau versus Jean-Luc Mélenchon
François Asselineau est pour le Frexit et Jean-Luc Mélenchon est contre. L’essentiel est ainsi dit. Voilà ce qui différencie les deux hommes et les organisations qu’ils dirigent : l’UPR et la « France Insoumise ». Les réformes proposées par la France Insoumise dans son programme sont inapplicables sans sortir de l’Union Européenne. Voici notamment celles du fameux plan B : « Stopper la contribution de la France au budget de l’Union européenne ». « Réquisition de la Banque de France pour reprendre le contrôle de la politique de crédit et de la régulation bancaire, et pour envisager un système monétaire alternatif ». Qui va croire que cela serait possible sans sortir de l’UE alors qu’une simple réformette comme une modification de la directive des travailleurs détachés est impossible. Souvenons-nous pourtant des interventions à ce sujet lors de l’unique confrontation des candidats à l’élection présidentielle et de leurs belles promesses. Emmanuel Macron s’est ridiculisé dans les pays de l’Europe de l’Est en essayant de la changer et Jean-Luc Mélenchon ne pourrait pas faire mieux. Seul, François Asselineau nous avait prévenu que c’était impossible.
Une conséquence immédiate de ce refus de sortir de l’UE est l’enfumage permanent des discours de Jean-Luc Mélenchon qui promet tout ce qu’il veut alors qu’en fait nous ne pouvons attendre de sa politique que ce que les grecs ont eu avec Tsipras. Eux-aussi, ont entendu la belle musique des discours et des promesses mais ils ont vu depuis où cela les a menés. Seul François Asselineau dit clairement ce qu’il veut faire et il est le seul à donner les moyens qui permettront de progresser. Rien n’est valablement possible sans commencer par la sortie de l’UE, de l’euro et de l’OTAN. En refusant la sortie de l’UE, Jean-Luc Mélenchon canalise vers une impasse le mécontentement des militants de gauche en laissant penser qu’ils vont pouvoir faire autant de réformes démocratiques et sociales qu’ils le veulent. Il est exactement l’opposant de gauche dont l’UE a besoin.
Il y a certes des militants de la France Insoumise qui ont un regard critique sur Jean-Luc Mélenchon mais la plupart le défendent et les autres n’ont nullement engagé d’actions pour que le Frexit soit inscrit dans leur programme. Les défenseurs acharnés de Jean-Luc Mélenchon ne sont guère capables d’expliquer pourquoi ils se heurtent à ce refus de sortir de l’UE alors, plutôt que de tenter l’impossible, ils appliquent l’adage qui dit que « la meilleure défense, c’est l’attaque ». Ils essaient de discréditer le seul qui prône clairement le Frexit. Ils s’en prennent à François Asselineau en expliquant qu’il est de droite voire même d’extrême droite puisqu’il a fréquenté Jean Tibéri et Charles Pasqua. Comme si l’orientation politique des uns ou des autres se propageait par contact comme une maladie contagieuse. Les fréquentations que François Asselineau a pu avoir ne permettent en rien de conclure quoi que ce soit sur son orientation actuelle. Les choix politiques peuvent évoluer. Et, à ceux qui voudraient jouer à ce jeu-là, il faut rappeler que Jean-Luc Mélenchon reste un admirateur non repenti de François Mitterrand et qu’il fut un de ses collaborateurs à une époque où celui-ci fréquentait encore René Bousquet et où il allait tous les ans fleurir la tombe du Maréchal Pétain. La différence entre les deux c'est que l’un avoue s'être trompé alors que l’autre ne renie rien et continue à encenser son idole. François Asselineau dit notamment « Je me suis fâché avec M. Pasqua (…) j’avais été cocu, berné » tandis que Jean-Luc Mélenchon continue à clamer son admiration pour François Mitterrand (Voir nos deux vidéos « François Asselineau s’explique sur ces relations avec Charles Pasqua » et « Un exemple de ce que dit Jean-Luc Mélenchon à propos de son maître à penser »).
Ceux qui veulent s’attaquer à François Asselineau ne s’arrêtent pas là. Il paraît que les moins délicats ont fouillé dans ses poubelles. Les plus délicats ont épluché la déclaration sur l’honneur de patrimoine qu’il a faite en tant que candidat à l’élection présidentielle. Bien évidemment, ils ne disent pas un mot de celle de Jean-Luc Mélenchon. Toutes les déclarations peuvent encore être consultées sur le site de FranceTvInfo. C’est sûr, François Asselineau n’est pas plus miséreux que Jean-Luc Mélenchon mais il ne l’est guère moins. Ils appartiennent tous les deux à une classe de privilégiés sans pour autant appartenir à celle des exploiteurs. La fortune déclarée de Jean-Luc Mélenchon s’élève à 965 488,4€ et celle de François Asselineau à 1 137 398,39€. Fournir le détail des propriétés de l’un ou de l’autre n’apporte rien de plus si ce n’est qu’une énumération par une impression d’accumulation donne un effet de majoration. Nous avons ainsi, pour ceux que ce jeu amuse, une vidéo qui détaille l’actif de Jean-Luc Mélenchon (vidéo intitulée « La fortune de JL Mélenchon exhibée. Procédé condamnable mais leçon nécessaire »). Ils ont en commun d’avoir pu économiser un capital puisqu’ils ont de gros salaires. Il y a cependant une différence fondamentale entre les deux. François Asselineau a un gros salaire de fonctionnaire et Jean-Luc Mélenchon un gros salaire de politicien professionnel. Or, parmi les réformes démocratiques voulues par l’UPR, il y a le désir d’en finir avec un système qui permet le carriérisme chez les politiciens. Ils ont d’ailleurs sur d’autres points des options très différentes en ce qui concerne les rapports entre le l’argent et la politique. François Asselineau est, par exemple, partisan d’interdire les emprunts bancaires pour financer des campagnes électorales et Jean-Luc Mélenchon a emprunté 8 millions d’euros pour financer sa campagne présidentielle. Il n’y a absolument rien à reprocher à François Asselineau. C’est un énarque de haut niveau qui, contrairement à beaucoup d’autres, met tout son talent au service d’une juste cause qui n’est aucunement rémunérée. Il a cependant, et indépendamment de la cause qu’il défend, un des plus hauts salaires qu’un fonctionnaire puisse avoir. C’est logique puisqu’il a un des plus hauts grades de la fonction publique. En tant qu’inspecteur général des finances, il a d’ailleurs droit à un salaire bien plus élevé que celui qu’aurait Emmanuel Macron s’il se contentait d’exercer sa fonction de simple inspecteur des finances en début de carrière. Si le fric était la principale préoccupation de François Asselineau, il gagnerait assurément beaucoup plus et le fait qu’il ait accumulé un certain capital prouve qu’en voulant sortir de l’Euro il ne pense aucunement que cela ruinera les petits épargnants. Il reste qu’en comparant les sources de revenu et le patrimoine de l’un et de l’autre le perdant est le politicien carriériste.
Que reste-t-il aux détracteurs de François Asselineau ? Bien peu de choses. Certains se plaisent à rappeler qu’il avait été brocardé à la suite de la confrontation entre les 11 candidats à la présidentielle pour avoir cité les références avec leur numéro des articles de traités ou de constitutions. Ce genre de critique venait davantage de comiques troupiers que de brillants analystes de la politique et quelques temps plus tard, des personnes un peu plus sérieuses, comme le philosophe Michel Onfray et la journaliste Natacha Polony, ont exprimé que cela était très intéressant (voir notamment sur YouTube les deux vidéos : « Michel Onfray et Natacha Polony balancent tout sur François Asselineau » et « Le phénomène François Asselineau vu par Michel Onfray #2 »). François Asselineau a en effet donné une grande leçon d’instruction civique qui a été profitable à beaucoup. Il est utile de savoir qu’il y a un article qui prévoit la sortie en deux ans de l’UE ne serait-ce que pour comprendre comment s’effectue actuellement le Brexit,. Il est bien utile aussi de savoir que les traités de l’UE sont bouclés de telle sorte qu’il ne soit pas possible de les modifier et qu’il y a des articles pour cela. Utile aussi de savoir qu’un article de la constitution de la Vème république stipule que le Président de la République est le garant de l’application des traités. Les candidats qui disent qu’ils ne vont pas respecter les traités doivent préciser leur position à cet égard. Intéressant aussi de savoir que la France est liée au reste du monde par des milliers de traités et non pas seulement par ceux qui sont concernés par le Frexit. Bref ! Nous devons tous beaucoup à François Asselineau et il ne fallait pas compter sur Jean-Luc Mélenchon pour nous éclairer sur ces sujets. François Asselineau s’adresse à l’intelligence des français tandis que Jean-Luc Mélenchon fait de l’enfumage. Ce sont deux activités incompatibles.
François Asselineau est un homme parfaitement intègre et, vu le pouvoir qu’ont ses adversaires, il est certain que s’il y avait le moindre petit reproche à lui faire la presse aux ordres n’aurait pas manqué d’y faire écho. C’est encore un point sur lequel la comparaison avec Jean-Luc Mélenchon est, sans appel possible, en sa faveur. Nous renvoyons les lecteurs à notre autre article : « Un dossier à charge contre François Asselineau ». Nous sommes conscients que les admirateurs de Jean-Luc Mélenchon confrontés aux faits exposés dans ce dossier sont souvent bloqués par le phénomène de la dissonance cognitive. Celle-ci survient quand des personnes sont confrontées à une information qui n'est pas cohérente avec leurs croyances. Leur besoin de rétablir une cohérence les amène à rejeter ou à réfuter l’information plutôt qu’à remettre en question leurs croyances et elles recherchent alors le soutien d’autres personnes qui partagent les mêmes croyances. Les croyances partagées par tous les membres d’un groupe deviennent, pour le groupe, des vérités. Il est bon alors de se réconforter entre incrédules. Nous sommes ici dans le cas prototypique signalé notamment sur le site web « La Toupie » : « Les partisans d'un homme politique dont on dénonce des pratiques malhonnêtes ne les croient pas et remettent en cause la bonne foi et l'honnêteté de ceux qui les révèlent. Parfois, ils se censurent mentalement et font comme si les révélations n'avaient jamais existé ». On se souvient d’ailleurs qu’au début de l’affaire DSK ses fans du PS avaient expliqué qu’il ne pouvait s’agir que d’un complot ourdi par les forces réactionnaires pour se débarrasser de leur candidat aux présidentielles. Nous sommes confrontés ici au même phénomène. Si les fans de Jean-Luc Mélenchon ont déjà du mal à admettre que la personnalité de leur leader ne correspond guère à l’image qu’il veut donner avec ses discours et son accoutrement vestimentaire alors il leur sera impossible de comprendre qu’ils se font enfumer par lui. Cela est dramatique car le choix entre François Asselineau et Jean-Luc Mélenchon c’est aussi le choix entre la possibilité pour le peuple français de prendre en main son destin ou celui de sombrer dans la même catastrophe que les grecs avec Jean-Luc Mélenchon à la place d’Alexis Tsipras.