François Bayrou peut-il bénéficier de la peur du retour de Claude Allègre

Nous en savons un peu plus sur le projet éducatif de l’UMP et sur celui de FRANCOIS HOLLANDE porté par Vincent Peillon
Les deux projets sont les mêmes et marqués par le précédent de CLAUDE ALLEGRE
A défaut d’être physiquement de retour l’ancien ministre annonce son retour spirituel
Comment incarner la modernité : en reprenant le pédagogisme à la mode depuis trente ans.
Ce pédagogisme est incarné par deux organisations syndicales ultra minoritaires ( 2O% aux élections professionnelles),le SGEN CFDT et l’UNSA. Il est à l’origine de toutes les réformes mises en place avec toujours le même effet ; faire progresser l’illettrisme. Le crédo pédagogiste ets le même : travailler moins, baisser les exigences, multiplier les sous groupes, faire éclater les classes et surtout donner des ordinateurs ou des tableaux interactifs aux élèves. Peu importe si ça coute cher et si les élèves ne savent pas lire.
Les pédagogistes n’enseignent pas mais ils expliquent comment enseigner. Ils veulent une « école sans mur » des établissements autonomes . Avec la version UMP de J GROSPERRIN il est même question de supprimer l’Agregation et sans doute un jour tous les concours.
Depuis VINCENT PEILLON dissipe lui aussi les dernières illusions des enseignants et des parents d’élèves attachés au modèle méritocratique français. Jean-Jacques BOURDIN l’interroge
Jean-Jacques Bourdin : Les quotas de boursiers dans les grandes écoles doivent-ils être obligatoires ? Vous avez vu que les directeurs de grandes écoles protestent, ils ne veulent pas de 30% de boursiers.
Vincent Peillon : C'est le conservatisme français. (...) Je suis pour la suppression des grandes écoles
Tout comme CLAUDE ALLEGRE ,VINCENT PEILLON déteste les grandes écoles car… elles réussissent à insérer leurs étudiants sur le marché du travail.
Comment incarner la modernité : en se mettant à dos 80% de la profession
VINCENT PEILLON entend rencontrer le SGEN et l’unsa, certain de ne pas être contredit. Il parle de refonder l’école mais chacun comprend : il faut aller plus loin dans le pédagogisme.
Les causes du rejet de CLAUDE ALLEGRE par les enseignants sont les mêmes que celles du rejet de luc Chatel aujourd’hui et de VINCENT PEILLON demain.
Les enseignants sont majoritairement républicains et pour 80% d’entre eux aux élections professionnelles l’école doit par d’autres moyens assurer un rôle d’ascenseur social.
Dans le Point Marie-Sandrine Sgherri analyse bien la situation
« Longtemps, les choses sont restées simples. Les cadres votaient plutôt à droite et les enseignants à gauche. Un point c'est tout. Mais depuis au moins la fin des années 90, les cartes sont brouillées. Massification des études secondaires, instauration du collège unique puis du socle commun du primaire au collège sont autant de réformes mises en oeuvre, quelles que soient les alternances politiques.
Face à ces nouvelles exigences, les enseignants sont aussi peu épaulés que mal formés. Désemparés, ils ne savent plus à quel camp se vouer. En 2007, 40 % d'entre eux avaient ainsi voté Nicolas Sarkozy. Un chiffre spectaculaire ! Mais avant cela, en 2002, ils avaient été nombreux à apporter leurs suffrages à Jean-Pierre Chevènement, séduits par un vigoureux discours républicain qui renouait avec les valeurs qu'ils estiment être le socle de leur mission : former des citoyens éclairés, par la transmission de connaissances. Le tout tient en trois mots : l'esprit des Lumières. Cet électorat est orphelin. C'est l'intuition de François Bayrou, qui joue une partition singulière en ce moment pour charmer des professeurs plus traumatisés que jamais. Lors de son université d'été, le leader centriste a sorti le grand jeu au cours d'un atelier consacré à l'école. »
Le message est clair pour F BAYROU
"Rien ne serait plus dangereux, que de céder à la pente et de constamment baisser les exigences." "Il faut, rétablir l'exigence de chaque niveau : ce n'est pas si difficile, si l'on se garde d'être trop abstrait."
Comment incarner la modernité ? travaillez mal et gagnez moins
Sur le plan financier FRANCOIS BAYROU ne promet pas la lune mais au moins il n’annonce pas un nivellement par le bas.
Avec VINCENT PEILLON ministre de F HOLLANDE, c est un tout autre discours.
Il y a quelques mois on pouvait lire sur le blog de CHRISTOPHE BARBIER une petite indiscrétion :
« Vincent Peillon réfléchit aux carrières des enseignants. Considérant qu’ils n’ont plus, après 45 ans, d’espoir d’augmentation de leur revenu, ils développent tous une activité parallèle dans le privé : petits cours, éditions, etc. "Chacun selon ses capacités et ses réseaux", dit-il. Peillon estime donc qu’il faut les augmenter et les ramener dans le giron des établissements : 35h sur le lieu de travail, mais revalorisées. C’est mieux, selon lui, que de leur payer des heures supplémentaires – système dont il a lui-même, plus jeune, largement usé pour arrondir ses fins de mois. »
Le message était très clair : imposer les « 35H » de présence aux professeurs, combattre le recours aux heures supplémentaires et à tous les moyens utilisés par ceux qui veulent améliorer leurs revenus en travaillant plus.
Il propose de les augmenter mais de combien ? Certainement pas de ramener leur rémunération à la moyenne OCDE ? Il faudrait pour cela augmenter les maîtres du primaire de 13% , deux des collèges et lycées de 20% et ceux du supérieur de 35% . Il lui faudrait doubler le salaire des professeurs de lycées pour l’aligner sur le salaire des professeurs allemands.
Personne n’est dupe , surtout pas les enseignants, ils perdront les décrets de 1950, et avec eux la possibilité d’avoir des heures supplémentaires et quelques indemnités . S’ils ne sont pas agrégés, s’ils sont bien sages et bien syndiqués ils obtiendront peut être 5% de revalorisation.
Ceux qui jusque là travaillaient plus seront donc les grands perdants.
Vincent PEILLON est dans la droite ligne de CLAUDE ALLEGRE, de JF COPE et de LUC CHATEL.
Dès 2009 , JP BRIGHELLI les mettait tous dans le même sac
« « La revalo ! » chantent les syndicats depuis quelques décennies. Peillon les a entendus : 50% d’augmentation (ça, c’est un chiffre qui parle à l’imagination, mieux que « 1,7 points au 1er juillet »…). En contrepartie (pourquoi diable une contrepartie ? Peillon pense-t-il qu’un enseignant qui s’échine dans un collège — ou plusieurs simultanément, comme tant de TZR — pour 1350 euros par mois ne mérite pas d’être mieux considéré par la République ?), un allongement de 50% du temps de présence...
Une institutrice qui a aussi des fonctions de directrice remarquait récemment sur ce blog qu’elle commençait à 8 heures et quelques, et finissait à 19 heures et un peu plus. Tous les jours. Peillon veut-il aussi la faire travailler la nuit ? Combien de profs passent de jolies heures nocturnes à corriger des copies ? Ou à faire de la formation permanente ?
Seconde idée lumineuse : puisque les samedis sont désormais vacants — une mauvaise idée, je l’ai dit ici même bien des fois, mais comme le SNUIPP, après sondage auprès de ses membres, s’est aperçu que bien peu d’instits voulaient en revenir à l’ancien système, et que par ailleurs les programmes sont à peine suffisants pour contenir l’illettrisme (je ne parle même pas de l’enrayer) —, le même Peillon propose trois semaines de vacances de moins. »
Il y a en France 800 000 électeurs désorientés qui peuvent entrainer dans leurs doutes et dans leurs choix un ou deux millions de votants supplémentaires. Les enseignants voteront en masse pour FRANCOIS BAYROU s’ils prennent la peine de lire les propositions de l’UMP et du PS
http://www.marianne2.fr/Cope-et-Peillon-ont-tout-faux-sur-l-ecole_a182591.html
http://blogs.lexpress.fr/barbier/2010/03/31/vincent_peillon/