mercredi 11 mai 2022 - par Jacques-Robert SIMON

Greta chez nous, la pollution ailleurs

« L'Union européenne, le Japon et la République de Corée, ainsi que plus de 110 autres pays, se sont engagés à atteindre la neutralité carbone d'ici 2050. La Chine affirme qu'elle le fera avant 2060 »

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Pour des raisons d’équité, il semble convenable de déterminer quelles sont les émissions cumulées de dioxyde de carbone (CO2) depuis l’utilisation intensive des combustibles fossiles (environ 1850). Dans ce cas, le pollueur le plus appliqué se trouve être de très loin les Etats-Unis. Le second, à moins de la moitié de gaz du précédent, est la Russie. La Chine, l’Inde, le Royaume-Uni peinent à avoir émis 20% des quantités de gaz américaines, la France a un rang insignifiant avec 6% des premiers.

Les Etats-Unis et la Russie semblent sur la sellette.

Pour d’autres raisons d’équité, la quantité de CO2 émise par habitant doit être considérée. Cette fois encore les Etats-Unis et la Russie figurent parmi les tout premiers des nations pollueuses. Les français polluent trois fois moins par personne que leurs alliés d’Amérique du Nord.

Pour des raisons de bon sens, il faut également considérer la quantité totale annuelle de CO2 émise par chacun des pays. La Chine est le premier émetteur de gaz à effet de serre (28 % des émissions globales). Les Etats-Unis, l’Inde et la Russie la suivent. La France là encore affiche un piètre classement avec 3% du total chinois.

En 2015, la quasi-totalité des Nations du monde établirent un accord afin de maîtriser la consommation des énergies fossiles et les émissions méphitiques subséquentes. Depuis 1990 (cf illustration), les USA et l’UE diminuent quelque peu leurs émissions de CO2, tandis que l’Inde et la Chine connaissent une augmentation fulgurante. Les Accords de Paris n’induisent aucun changement dans l’allure générale des courbes ni des uns, ni des autres.

Il peut être conclu, avec un certain degré de fiabilité, que la destinée environnementale du Monde est entre les mains des Etats-Unis, de la Chine, de l’Inde et de la Russie qui cumulent près de 60% des émissions de CO2, comparés aux 9% de l’UE. De plus la France n’est qu’un piètre émetteur au sein de l’UE, loin derrière l’Allemagne par exemple.

Restent deux facteurs à considérer : les technologies de remplacement aux énergies fossiles, le rapport des force en présence qui déterminent les solutions pouvant être mises en oeuvre.

L’Espagne dès 2004 a mis en place une politique pour promouvoir les énergies renouvelables et des aides considérables ont été accordées à ce secteur d’activités. Seize ans plus tard, le ‘solaire’ fournit 7,8% (majoritairement photovoltaïque) de la production nationale d’électricité (à ne pas confondre avec l’énergie totale consommée, l’électricité couvre environ 25% de la consommation finale d’énergie).

La production d’énergie renouvelable était négligeable aux Pays-Bas en 2008, douze ans après la production d’électricité photovoltaïque atteint 6,5% de l’électricité consommée.

En France, EDF annonce un programme d’investissement pour la construction de centrales solaires photovoltaïques entre 2020 et 2035, ce qui ferait passer la part du solaire dans la production d’électricité de 1,6 % en 2017 à 7 ou 8 % en 2035.

Le tout est noyé dans des tarifs plus ou moins subventionnés, de parts de marché, de pseudo-innovations révolutionnaires, de normes, de rentabilités prévisionnelles, de programmes stratégiques transnationaux... qui mettent en valeur les diseux sur les faiseux. En étant plus éloigné des tumultes de ceux qui ont plus d’intérêts que de connaissances, il peut être retenu qu’une sobriété doit s’imposer à tous, et pas seulement aux Français et que panneaux et éoliennes ne boucleront pas les consommations aux hauteurs actuelles.

Il n’en reste pas moins qu’une éventuelle maîtrise des émissions de CO2 (et d’autres gaz polluants) dépend au premier chef des Etats-Unis, la puissance militaire de loin la plus importante au monde, de la Chine devenue le premier fournisseur de biens industriels et de la Russie premier exportateur mondial d’énergies fossiles.

Lorsqu’une décision difficile doit être appliquée vous pouvez compter sur l’intelligence de la multitude qui va modestement, à leur échelle, faire le nécessaire avec obstination, ou alors vous confiez votre sort à une puissance tutélaire qui imposera par la force les mesures qu’elle juge souhaitables.

En 2010, les énergies renouvelables ont représenté environ 10 % (dont 6,4 % d’hydroélectricité ) de l’électricité consommée aux Etats-Unis. Dans le même temps, d’énormes investissements étaient consacrés au gaz de schiste pour faire actuellement des USA le plus grand exportateur mondial de gaz naturel liquéfié.

La Chine est le premier producteur de panneaux photovoltaïques et les centrales solaires dans ce pays tendent à se multiplier avec pour objectif d’intégrer 20% d’énergies renouvelable dans le mix énergétique en 2030.

L’utilisation des énergies renouvelables en Russie est très limitée puisqu’elles ne représentent que 3,5 % de la consommation primaire d’énergie du pays, à peine 1 % hors hydraulique.

Chine, Etats-Unis, Russie, le décor est planté, tout dépend d’eux, les nouvelles technologies (hors nucléaires) existent mais peinent à s’imposer pour des raisons intrinsèques, le problème de la raréfaction des combustibles fossiles et, incidemment, des matières premières, reste entier.

L’interdépendance économique fournit une arme importante, voire redoutable, pour qui veut faire régner un certain ordre au sein d’une collectivité à condition de trouver un facteur déclenchant... et aucun humain ou groupe d’humains n’est capable de donner le signal nécessaire.

Pour fixer un ordre de grandeur des efforts qui doivent être consentis pour sortir de la nasse environnementale dans laquelle les pays du monde sont prisonniers, il est possible de se référer aux dires de M. Jancovici. Il a évalué que l’isolement forcé et l’arrêt de l’appareil productif décidés pour lutter contre l’épidémie de coronavirus a engendré une baisse de 5% des émissions de CO2. Il estime qu’une baisse similaire chaque année pendant trente ans est indispensable pour respecter l’accord de Paris sur le climat. Ce qui implique une baisse du trafic automobile de 35% à New York, de nombreux vols aériens annulés, une quasi-disparition des touristes...entre autres choses.

À peine les désagréments liés au virus en voie d’apaisement, une guerre que certains prédisaient mondiale a éclaté. La conséquence selon la quasi-totalité des experts sera l’établissement d’une stagflation mondiale, c’est à dire une croissance économique faible (ou nulle) et d’une forte inflation, choses redoutées par les uns mais pas par tous si l’on veut oeuvrer pour la sobriété. L’offre d’énergie fossile, de denrées alimentaires (blé, mais, tournesol...), d’intrants agricoles (potasse, engrais azotés...) et industriels (nickel, titane...), qui forment l’essentiel des exportations de la Russie, vont être fortement réduites. La baisse de l’offre va mécaniquement réduire l’activité dans maintes branches industrielles comme l’automobile mais aussi les composants électroniques. Situation périlleuse mais génératrice d’économies vis-à-vis des choses en passe de devenir rares.

Une alternative pourrait être de fournir des données fiables aux citoyens, de fixer des objectifs clairs et justifiés, de mettre sous le boisseau les idéologies et les instincts de domination pour laisser place à une rationalité scientifique... Mais peut-on seulement le rêver ! Alors faisons comme d’habitude, communiquons !



115 réactions


    • nono le simplet 13 mai 2022 16:02

      @alinea
      Quand aux vieilles maisons du vieux village, elles datent de 1100 !! et côté sud, c’est les fortifications.
      et tout ce que t’as trouvé comme explication c’est qu’il faisait trop chaud ?
      Montaillou ? village créé en 1294 dit wiki ... 200 ans plus tard que ce que tu racontes ... de plus c’est à flan de colline et les maisons sont orientées soit nord ouest soit sud est ... en montagne c’est l’ensoleillement qui compte ... et la proximité du château ... les maisons sont d’ailleurs loin du château et à l’est ...
      sacré google maps smiley
      franchement hein !!!!!!
      perso je connais un village construit au Nord à flan de colline ... j’y ai même vécu brièvement ... Vitrac/Montane ... et la raison est surprenante ... le village a été complètement décimé par la peste ... brûlé volontairement et reconstruit plus loin ...


  • charly10 12 mai 2022 16:42

    Bonjour a tous

    Le jour ou le Giec mettra en avant la réalité du rôle exact du CO2 dans le réchauffement, on pourra avoir une certaine confiance dans ses élucubrations. Le Giec instrument politico scientifique de l’ONU, n’a pas l’apanage de la connaissance climatique, lorsqu’on veut avoir une information complète, et objective on ne peut pas se fier à un organisme créé pour démontrer la responsabilité unique de l’homme dans le réchauffement, donc par nature orienté. Le problème c’est que le Giec est le canal unique d’information pour nos décideurs. La politique de décarbonation prônée par le Giec n’aboutira à pas grand-chose dans le réchauffement. Certains experts le disent, et même ceux du Giec en sont conscients mais ce n’est pas leur intérêt de dispatcher les informations allant a contresens de la mission. Et pourtant les analyses isotopiques du CO atmosphérique démontrent que sur les 415 ppm de CO2 contenus dans notre atmosphère, seul 22 ppm sont des isotopes 12C et 13C, caractéristique des produits carbonés fossiles *.Tout le reste étant d’origine naturelle. Traduits en pourcentage les rejets CO2 anthropique, c’est au plus 5% de 0.0415 % du CO2 atmosphérique ACTUEL. Peut-on sérieusement orienter une politique climatique sur cet argument ?

    *voir ce document  pour ceux qui n’ont pas le courage de lire voir au moins p 4,5,6 ..

    https://www.climato-realistes.fr/wp-content/uploads/2022/04/Sur-les-transitions-12-IV-2022-Veyres-avec-compression.pdf


    • joletaxi 12 mai 2022 17:35

      @charly10

      95% des plastiques dans les océans sont le fait des grands fleuves des pays dits « émergents » ennuyeux non ?
      c’est la développent, la sortie de la pauvreté qui permettant aux société de s’occuper de leur environnement,au lieu de chercher à bouffer, et par la même occasion maîtriser leur « fecondité »

      en les maintenant dans la pauvreté, les écolos des pays nantis aggravent leurs souffrances et de rester dans leur état précaire, belle mentalité


    • charly10 12 mai 2022 18:25

      @joletaxi

      Là on ne parle pas de pollution des océans ou autres problèmes environnementaux. On parle uniquement d’origine du CO2 atmosphérique.



    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 13 mai 2022 09:27

      @charly10

      Votre argument concernant le rapport 12C/13C me paraît digne d’intérêt mais nécessite du temps pour être examiné sérieusement.


  • vieuxgrincheux 12 mai 2022 16:46

    Bonjour

    Je suis toujours assez surpris de voir cet affolement sur le « rechauffement climatique » ... La Terre a déjà connu des climats bien plus chauds qu’actuellement dasn le apssé .. il suffit de voir certaines peintures/images de la mer de glace qui était une vallée herbeuse durannt le Moyen Age.. et je ne parle meme aps du secondaire..

    Par contre, le grand danger est plutot les autres types de poluution (chimique et plastique) qui eux mettent en danger la majorite de la vie animale et vegetale sur Terre.Sans retour en arriere. Il suffit de voir les ilence TOTAL de tous sur le sujet des continents de plastiques dasn tous els océnas sans AUCUNE reaction de l’ONU et autre instance... et pourtant c’est PLUS que grave.

    En fait, la vraie et unique cause et menace pour la planète est l’être humain.. Il est évident, mais personne ne le dira (politiquement incorrect) que l’empreinte sur la vie terrestre de 8 MILLIARDs d’êtres humains voulant tous les « bienfaits du confort du monde moderne » Empreinte qui porte consequence aussi bien au niveau de la production des biens (alimentaires , industriles, energetiques etcc) que de la production de déchets si je puis dire (eaux usées, détritus de toutes sortes, rejets chimiques et industriles, plastiques ; gaz divers et variés etc... etc.)

    En clair si on voulait vraiment proteger la planètre il faudrait eradiquer un certain nombre de personnes et revenir à des modes de vie plus simples pour les populations restantes.

    Evidemment ceci est impossible . Donc, à part brasser du vent et faire de beaux discours et de sgestes anecdotiques mais emmerdants, le probleme ecologique de notre planète ne sera pas résolu et ne fera qu’augmenter jusqu’au b...l maximal


    • charly10 13 mai 2022 09:11

      @vieuxgrincheux

      En ce qui concerne la limitation des populations, tout espoir n’est pas perdu, si je puis dire. Certains économistes *et ethnologues disent aujourd’hui, qu’un pays comme la Chine, risque de voir sa population va baisser de moitié d’ici la fin du siècle car « à la faveur de la crise de la Covid, le taux de natalité s’y est liquéfié de 30% ces deux dernières années, enregistrant ainsi sa chute la plus dramatique depuis la période terrible de la grande famine de la fin des années 50 et du début des années 60.Que par le biais de l‘évolution des connaissances et modes de vies dans les pays émergeants, la nativité baissera automatiquement.

      *https://michelsanti.fr/chine/chine-desastre-en-devenir


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 13 mai 2022 09:24

      @vieuxgrincheux

      Il ne me parait pas possible de recommander une quelconque éradication. Dans le passé les changements climatiques étaient bien plus lents.


    • nono le simplet 13 mai 2022 17:11

      @vieuxgrincheux
      il suffit de voir certaines peintures/images de la mer de glace qui était une vallée herbeuse durant le Moyen Age..
      ouais des vignes au Groenland ...
      faut quand même pas exagérer smiley
      et je ne parle meme aps du secondaire..

      non et c’est mieux ... les mammifères y étaient plutôt rares ... et vraiment à la fin ...
      de plus le climat était varié ... glaciale polaire, tempéré et équatorial ... mais pas de glaciation ...
      au passage l’augmentation du CO2 fait diminuer la luxuriance de la végétation ... un détail ...


  • jjwaDal jjwaDal 12 mai 2022 17:09

    Aucun pays n’atteindra la « neutralité carbone » en 2050, ce sont des professions de foi d’ivrogne entamant sa dernière bouteille, promis, juré...
    Pas avec une économie mondiale qui fait fabriquer ses composants là où le coût de production est le moins cher, pour les regrouper dans un pays assembleur (au hasard la Chine) et leur fait faire des milliers de km supplémentaires une fois assemblées, vers le consommateur final.
    On a multiplié par 7 les kms parcourus par nos marchandises en 30 ans, avec un coût environnemental évident.
    Pas avec des sociétés organisées autour de la mobilité à bas coût et sans impact environnemental perçu. La propriété individuelle de la voiture est par ex une totale aberration, s’agissant d’une résidence secondaire marginalement utilisée, mais qui a une empreinte environnementale (de la mine à la décharge) très importante (en plus d’occuper physiquement des espaces immenses par les infrastructures qu’elle entraîne). Ne parlons pas de l’aviation qui est un « pousse au crime » évident, externalise ses coûts environnementaux et ses coûts réels sur le contribuable général.
    Pas avec une alimentation massivement carnée, qui fait exploser les besoins en eau, en terre et donc en énergie nécessaire pour labourer, récolter, dépecer, réfrigérer, j’en passe et des pires.
    Bien sûr le CO2 est le dernier de nos soucis, car d’abord un marqueur de nos pollutions réelles, de notre boulimie d’espace et donc de notre mise à mort délibérée de la biodiversité.
    La seule façon de connaître la température moyenne à la surface du globe à la fin du siècle ou du suivant, se fait grâce à des modèles tournant dans des simulations informatiques aussi fiables (au dire des spécialistes) que les simulations de l’Imperial College pour l’épidémie de Covid-19.
    On pourrait techniquement faire s’effondrer nos émissions réelles de CO2, mais on est bien trop cons pour le faire intelligemment, donc autant ne pas s’en préoccuper. La Nature se chargera de nous éduquer si besoin.


    • joletaxi 12 mai 2022 17:43

      @jjwaDal

      tout ce que vous dénoncez, et qui est pour le moins très contestable ,trouve pour origine... la lutte contre les émissions de CO2

      des chercheurs, c’est que ça cherche dur concernant le climat, ont trouvé que la chirurgie oncologique est vraiment trop émettrice de CO2
      faudra trouver une solution,peut-être je sais pas moi, interdire les pesticides, car tout le monde sait bien qu’avant il n’y avait pas cancers


    • jjwaDal jjwaDal 12 mai 2022 20:04

      @joletaxi
      Vous m’avez lu à l’envers (retourner l’écran vous verrez...). Emettez autant de CO2 que dans un scénario « business as usual », mais en supprimant l’alimentation carnée par ex et le tourisme planétaire des composants et marchandises et vous diminuerez massivement la pollution et l’accaparement des espaces naturels où seuls, les autres espèces, la biodiversité, peuvent survivre.
      L’impact de la pollution et l’érosion de la biodiversité est massif et évident et pas seulement lié à nos source d’énergies majeures, mais à notre boulimie imbécile d’énergie et nos habitudes alimentaires dépassées. En quel langue je dois vous dire que je me fous du taux de gaz carbonique si on est capable de le faire grimper sans les pollutions associées et sans érosion de la biodiversité. Faire une fixation sur le CO2 ne sert à rien, si les remèdes pour le faire baisser sont pire que les pollutions associées à ses émissions.


    • Jacques-Robert SIMON Jacques-Robert SIMON 13 mai 2022 09:22

      @jjwaDal

      Ce sera effectivement très difficile de tenir les promesses et je pense aussi que la cupidité n’aidera pas à trouver des solutions. Il serait pourtant suicidaire de ne pas faire quelque chose.


  • GoldoBlack 12 mai 2022 19:43

    Le CO² produit en Chine sert principalement à fabriquer des produits consommés chez nous...


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