dimanche 12 décembre 2021 - par Daniel Salvatore Schiffer

Gustave Flaubert : L’ivresse artiste

GUSTAVE FLAUBERT : L’IVRESSE ARTISTE

Le 12 décembre 1821, il y a deux cents ans, naissait Gustave Flaubert, dont la beauté de la langue, la recherche de la perfection stylistique, ont fait de lui, avec des œuvres aussi impérissables que « L’Education sentimentale », « Madame Bovary », « Salammbô », « La Tentation de Saint Antoine », « Bouvard et Pécuchet » ou « Trois contes », l’un des géants de la littérature française, sinon universelle. Hommage à cet écrivain dont l’exigence formelle relève d’une mystique de l’art !

 De tous les éloges qui furent rendus à cet incomparable styliste de la langue française que fut Gustave Flaubert, né le 12 décembre 1821 et mort le 8 mai 1880, à l’âge de 58 ans, c’est sans nul doute celui de Guy de Maupassant, auquel il transmit l’exigeante mais généreuse passion de la belle écriture, qui, bien qu’il soit posthume, s’avère le plus juste et émouvant à la fois. Il écrit, dans « L’Echo de Paris  », le 24 novembre 1890, dix ans après la disparition de celui qu’il considérait comme son père spirituel : « Ce fut parmi les êtres rencontrés un peu tard dans l’existence le seul dont je sentis l’affection profonde, dont l’attachement devint pour moi une sorte de tutelle intellectuelle, et qui eut sans cesse le souci de m’être bon, utile, de me donner tout ce qu’il pouvait me donner de son expérience, de son savoir, de ses trente-cinq ans de labeur, d’études, et d’ivresse artiste. »

« L'Ivresse artiste – Double portrait : Baudelaire-Flaubert » (Editions Samsa) L’ivresse artiste : la formule, pour qualifier le génie littéraire de l’auteur de quelques-uns des chefs-d’œuvre, dont l’immortelle Madame Bovary, de la littérature française, sinon universelle, est aussi percutante que fondée. Flaubert lui-même, dans une lettre rédigée à la fin du mois de décembre 1875, dit de lui à son amie George Sand, qu’il nomme là – signe d’extrême révérence – « Chère Maître » : « Je recherche, par-dessus tout, la Beauté, dont mes compagnons sont médiocrement en quête. Je les vois insensibles, quand je suis ravagé d’admiration ou d’horreur. Des phrases me font pâmer qui leur paraissent fort ordinaires. (…) Enfin, je tâche de bien penser pour bien écrire. Mais c’est bien écrire qui est mon but, je ne le cache pas. » A ce propos, Bernard Fauconnier, l’un de ses biographes, observe  : « Jouissance de Flaubert (…) dans la quête du Beau, du style, de l’œuvre à accomplir, la seule chose qui permette vraiment de rivaliser avec un Dieu absent. » Fauconnier renchérit, tout en y précisant, moyennant un commentaire non moins judicieux concernant cet autre grand roman qu’est L’Education sentimentale, la conception flaubertienne de l’art : « Il devient, pour Flaubert, l’occasion d’asseoir sa propre théorie de l’art : la beauté se conquiert par la forme, loin de la subjectivité de l’auteur, par le choix de l’impersonnalité. Pour l’artiste, la seule terre promise est la conquête du beau : on n’y parvient qu’en renonçant aux épanchements du moi, aux illusions mortifères du romantisme. A ce titre, la première Education sentimentale est bien une manière de manifeste dans lequel Flaubert, très tôt, affirme les fondements de son esthétique future. »

 ESTHETIQUE DE L’ECRITURE : UNE QUÊTE D’ABSOLU

Reste à savoir quels sont les fondements de semblable esthétique. Cette permanente, intransigeante et impérieuse recherche de la perfection dans l’écriture, sorte d’impératif catégorique kantien, appliqué ici à l’activité littéraire plus qu’à la loi morale, sans lequel il n’est point de style qui vaille aux dires de Flaubert, c’est lui-même qui la mettra en exergue. Dans une lettre, adressée, en octobre 1847, à sa maîtresse Louise Colet, ce prolifique épistolier que fut aussi Flaubert, confie : « Sache donc que je suis harassé d’écrire. Le style, qui est une chose que je prends à cœur, m’agite les nerfs horriblement, je me dépite, je me ronge. Il y a des jours où j’en suis malade et où la nuit j’en ai la fièvre. Plus je vais et plus je me trouve incapable de rendre l’Idée. – Quelle drôle de manie que celle de passer sa vie à s’user sur des mots, et à suer tout le jour pour arrondir des périodes. – Il y a des fois, il est vrai, où l’on jouit démesurément, mais par combien de découragements et d’amertumes n’achète-t-on pas ce plaisir ! » 

 Flaubert, cinq ans après, le 24 avril 1852, en pleine rédaction de Madame Bovary, réaffirme, plus explicite encore, dans une autre lettre à Louise Colet : « J’ai été dans un grand accès de travail. Avant-hier, je me suis couché à 5 heures du matin et hier à 3 heures. Depuis lundi dernier, j’ai laissé de côté toute autre chose, et j’ai exclusivement toute la semaine pioché ma Bovary, ennuyé de ne pas avancer. (…). J’ai fait, depuis que tu m’as vu, 25 pages net en 6 semaines. Elles ont été dures à rouler. (…) je les ai tellement travaillées, recopiées, changées, maniées, que pour le moment je n’y vois que du feu. Je crois pourtant qu’elles se tiennent debout. – Tu me parles de tes découragements ! si tu pouvais voir les miens ! Je ne sais pas comment quelquefois les bras ne me tombent pas du corps, de fatigue, et comment ma tête ne va pas en bouillie. Je mène une vie âpre, déserte de toute joie extérieure, et où je n’ai rien pour me soutenir qu’une espèce de rage permanente, qui pleure quelquefois d’impuissance, mais qui est continuelle. J’aime mon travail d’un amour frénétique et perverti, comme un ascète le cilice qui lui gratte le ventre. » Et, dans la même missive, d’ajouter, toujours aussi minutieux quant à cette incessante, épuisante mais implacable quête de perfection formelle : « Quelquefois, quand je me trouve vide, quand l’expression se refuse, quand après avoir griffonné de longues pages, je découvre n’avoir pas fait une phrase, je tombe sur mon divan et j’y reste hébété dans un marais intérieur d’ennui. – Je me hais, et je m’accuse de cette démence d’orgueil qui me fait haleter après la chimère. » 

 FLAUBERT – BAUDELAIRE : LE DANDYSME LITTERAIRE

Davantage : cette ascèse quasi stoïcienne que Flaubert s’impose sans relâche dans l’écriture et, avant tout donc, en ses inséparables exercices de style, c’est aussi, appliquée ici à ce l’on pourrait légitimement décrire comme une « mystique de l’art », l’une des caractéristiques majeures, aux dires de son ami et contemporain Charles Baudelaire, du dandysme ! Dans Le Peintre de la vie moderne, « critique d’art » publiée en 1863, celui-ci déclare dans son chapitre emblématiquement intitulé Le Dandy : « On voit que, par de certains côtés, le dandysme confine au spiritualisme et au stoïcisme. (…) Que le lecteur ne se scandalise pas de cette gravité dans le frivole, et qu’il se souvienne qu’il y a une grandeur dans toutes les folies, une force dans tous les excès. Etrange spiritualisme ! Pour ceux qui en sont à la fois les prêtres et les victimes, toutes les conditions matérielles compliquées auxquelles ils se soumettent (…) ne sont qu’une gymnastique propre à fortifier la volonté et à discipliner l’âme. En vérité, je n’avais pas tout à fait tort de considérer le dandysme comme une espèce de religion. » Et, dans la foulée, Baudelaire de préciser qu’il s’agit là de la « règle monastique la plus rigoureuse » qui soit !

Ainsi, face à pareille somme de travail, ardue, insatiable, patiente et minutieuse, est-ce à raison que le lucide Jorge Luis Borges, dans une de ses brillantes et doctes Discussions dont il a le pénétrant secret, peut dire de Flaubert, ce laborieux mais intègre forçat de l’écriture, de la belle langue et du style épuré, qu’il est le « premier Adam d’une espèce nouvelle : celle de l’homme de lettres comme prêtre, ascète et martyr. »

 UNE MYSTIQUE DE L’ART

C’est ici que cette phrase-clé que Flaubert, dans une lettre datée du 14 août 1853, adresse encore une fois à Louise Colet, afin de lui faire comprendre les insondables profondeurs de son écriture, prend tout son sens, tant sur le plan esthétique que philosophique, sinon métaphysique et même théologique : « Aimons-nous donc en l’Art, comme les mystiques s’aiment en Dieu, et que tout pâlisse devant cet amour ! » Flaubert, deux mois plus tard, le 12 octobre 1853, déclarera à nouveau à Louise, d’autant plus clair là quant aux liens existant, selon lui, entre l’humanité, l’art, la beauté, les sciences et la religion, sinon, transcendance suprême, Dieu lui-même : « Quand on aura (…) traité l’âme humaine avec l’impartialité que l’on met dans les sciences physiques à étudier la matière, on aura fait un pas immense. C’est le seul moyen à l’humanité de se mettre au-dessus d’elle-même. Elle se considérera alors franchement, purement, dans le miroir de ses œuvres. Elle sera comme Dieu, elle se jugera d’en haut. (…) Elle sera applicable avant tout à l’Art et à la Religion, ces deux grandes manifestations de l’Idée. (…). Donc, de degré en degré, on peut s’élever ainsi jusqu’à l’Art de l’avenir, et à l’hypothèse du Beau, à la conception claire de sa réalité, à ce type idéal enfin où tout notre effort doit tendre. » Une véritable, quoique certes laïque et même profane (le paradoxe n’est qu’apparent, mais l’oxymore réel) mystique de l’art, en effet !

 DANIEL SALVATORE SCHIFFER, philosophe et écrivain, auteur de « L’Ivresse artiste – Double portrait : Baudelaire-Flaubert » (Editions Samsa), dont voici le lien : https://www.samsa.be/livre/ivresse-artiste

 



36 réactions


  • wagos wagos 12 décembre 2021 14:38

    Sur un précédant article relatant la virtuosité littéraire de Flaubert.....( mon auteur préféré ) 

    C’est en classe de fin d’études primaires communale que nous avons appris qui était Flaubert....et l’instit qui était également le directeur , nous avait fait travailler sur Madame Bovary ...on avait 14 ans à l’époque , pas très savants il est vrai que nous tous, mais là...cette façon d’écrire avait fait faire cette réaction « Quand on lit on se croirait au cinéma ! » tellement les mots et le style étaient évidents , ça coulait comme de l’eau de source ! 

    Et je suis toujours bien entendu un inconditionnel de Flaubert ..notre maître à tous disait Victor Hugo en personne, excusez du peu !! 


  • Clark Kent Schrek 12 décembre 2021 15:13

    Flaubert a commencé le ‘Dictionnaire des Idées Reçues », et Schiffer continue à en fabriquer pour nous les expédier.


    • Clark Kent Schrek 12 décembre 2021 15:45

      @Schrek

      Si les « Fleurs du Mal » et « Madame Bovary » ont le point commun d’avoir amené à comparaitre leurs auteurs, contemporains, devant la sixième chambre du tribunal correctionnel, où comparaissaient non seulement les escrocs, mais aussi les prostituées, et qui était également commise aux délits de presse, Baudelaire et Flaubert sont aux antipodes de la stylistique comme des convictions philosophiques. L’un est « symboliste », donc idéaliste, et s’attache à établir les correspondances entre les sensations et les idées, le naturel et le surnaturel, l’autre est « réaliste », donc matérialiste, et dissèque au scalpel, comme un médecin légiste, le cadavre d’un société moribonde : celle de la bourgeoisie du dix-neuvième siècle.

      Le texte sur le dandysme ne concerne en aucune manière les inclinations de Flaubert.

      Les deux procès mettent au jour les structures mentales d’une époque qui connaissait encore le délit de blasphème et qui peinait à séparer art et morale. Les deux affaires ont aussi illustré comment un régime essaie de contrôler les consciences.

      Mais être la cible du même ennemi ne signifie pas une similarité intellectuelle et idéologique. Les deux (très grands) auteurs souhaitaient la fin du modèle de société du second empire, mais pour des raisons diamétralement opposées et pour l’avènement d’alternatives différentes.


    • arthes, Britney for ever arthes, Britney for ever 12 décembre 2021 16:05

      @Schrek
      Loin du dandysme....
      je pense l’avoir lu dans « curiosité esthétique de l’art contemporain » 
      Il y a longtemps, par Baudelaire, à propos de Bovary et Flaubert...

      ...................................................................... ...........................................

      Quel est le terrain de sottise, le milieu le plus stupide, le plus productif en absurdités, le plus abondant en imbéciles intolérants ?
      « La province.
      « Quels y sont les acteurs les plus insupportables ?
      « Les petites gens qui s’agitent dans de petites fonctions dont l’exercice fausse leurs idées.
      « Quelle est la donnée la plus usée, la plus prostituée, l’orgue de Barbarie le plus éreinté ?
      « L’Adultère.
      « Je n’ai pas besoin, s’est dit le poète, que mon héroïne soit une héroïne. Pourvu qu’elle soit suffisamment jolie, qu’elle ait des nerfs, de l’ambition, une aspiration irréfrénable vers un monde supérieur, elle sera intéressante. Le tour de force, d’ailleurs, sera plus noble, et notre pécheresse aura au moins ce mérite, - comparativement fort rare, - de se distinguer des fastueuses bavardes de l’époque qui nous a précédés.
      « Je n’ai pas besoin de me préoccuper du style, de l’arrangement pittoresque, de la description des milieux ; je possède toutes ces qualités à une puissance surabondante ; je marcherai appuyé sur l’analyse et la logique, et je prouverai ainsi que tous les sujets sont indifféremment bons ou mauvais, selon la manière dont ils sont traités, et que les plus vulgaires peuvent devenir les meilleurs ».

      Dès lors, Madame Bovary - une gageure, une vraie gageure, un pari, comme toutes les oeuvres d’art - était créée.

      https://www.bmlisieux.com/litterature/baudelaire/bovary.htm

      Par ailleurs, j’ai idée que Flaubert aura inspiré Chabrol.

      Mais pour autant, Flaubert...J’ai du mal à le comprendre, peut être trop matérialiste est il enfin, ça et d’autres choses...Il y avait une émission consacrée à lui, sur ARTE cette semaine, en définitive, après qu’on eut appris qu’il souffrait d’épilepsie et que ses conditions de vie aisées lui permettaient de ne se consacrer qu’à l’écriture, il s’ensuivit que Emma B« sa grand oeuvre » fut déclenchée par la vision d’un tableau « La tentation de saint Antoine » , et puis....rien...Autrement dit : Bovary et des analyses sur Emma de féministes ou je ne sais quoi, enfin bref que des horreurs, j’entends par la que de la mauvaise soupe fadasse intello épicée ad nauséaum à du Freud, beurk.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 12 décembre 2021 16:12

      @arthes, Britney for ever
       
       ’’irréfrénable’’
       
       ? irréfragable, peut-être ?


    • pemile pemile 12 décembre 2021 16:18

      @Francis, agnotologue «  ? irréfragable, peut-être ? »

      Tu confirmes chaque jour que tu fatigues !


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 12 décembre 2021 16:30

       
       irréfrénable n’est pas dans mon Petit Larousse 2005.
       
       S’il ne figure pas dan les éditions ultérieures, pour moi c’est un barbarisme.


    • nono le simplet 12 décembre 2021 16:31

      @pemile
      irréparable, peut être ?


    • nono le simplet 12 décembre 2021 16:33

      @nono le simplet
      inénarrable ... pour sûr


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 12 décembre 2021 16:36

       
       dans le contexte : irrépressible.


    • Clark Kent Schrek 12 décembre 2021 16:37

      @Francis, agnotologue

      Ce mot figure dans le Larousse en ligne et sur le site CNRTL.


    • arthes, Britney for ever arthes, Britney for ever 12 décembre 2021 16:42

      @Francis, agnotologue

      Irrésistible !!!

      https://youtu.be/kbK2YX1EK_8


    • nono le simplet 12 décembre 2021 16:52

      @Francis, agnotologue
       S’il ne figure pas dan les éditions ultérieures, pour moi c’est un barbarisme.

      tu écris le contraire de ce que tu veux exprimer


    • pemile pemile 12 décembre 2021 17:15

      @Francis, agnotologue « irréfrénable n’est pas dans mon Petit Larousse 2005. »

      Mais il est bien dans le texte de Baudelaire cité par Arthes ?


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 12 décembre 2021 18:24

      @pemile
       
       ’’Mais il est bien dans le texte de Baudelaire cité par Arthes ?’’
       
       Et alors ? S les académiciens ne l’ont pas retenu, ils faut leur demander pourquoi.


    • pemile pemile 12 décembre 2021 18:31

      @Francis, agnotologue « Et alors ? »

      Ben, ça justifie pas que 164 ans plus tard un pseudo agnotologue d’AVox se lance dans un contresens en voulant le remplacer par « irréfragable » smiley


    • arthes, Britney for ever arthes, Britney for ever 12 décembre 2021 18:31

      @pemile
      Ouais, mais il s en tape...Tout comme Shrek...A qui je voulais juste faire remarquer que Baudelaire avait une sensibilité correspondante avec Flaubert...S pas l échange qui compte ici, dans le fond, c est le paraître et cqfd une fois de plus, lol en définitive.

      Bon Shrek, le énième pseudo de quel infatue habitué, habituel... ?


    • pemile pemile 12 décembre 2021 18:40

      @arthes, Britney for ever « dans le fond, c est le paraître et cqfd une fois de plus »

      Il les collectionne en ce moment notre « Agnotologue » smiley


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 décembre 2021 08:49

      @Hairy covert
      Bonjour,

       
       ’’Tu devrais arrêter de jouer avec les clodos ...’’
        > Oui, je sais bien
       
      Quand je lis un mot que je ne connais pas je consulte mes dictionnaires. J’en possède un super : « Le dictionnaire des mots rares et précieux ». Irréfrénable n’y figure pas.
       


    • Fergus Fergus 13 décembre 2021 09:17

      Bonjour, Schrek

      « Le texte sur le dandysme ne concerne en aucune manière les inclinations de Flaubert »
      Je partage votre avis sur ce point. Flaubert n’a évidemment rien à voir avec Baudelaire. 
      Et j’approuve totalement votre conclusion.

      A propos du procès de Flaubert, je vous signale, à toutes fins utiles, que je lui ai consacré un article ce jour.


    • Fergus Fergus 13 décembre 2021 09:33

      Bonjour, Francis, agnotologue

      « Irréfrénable » est dans le Larousse, mais pas dans le dictionnaire de l’Académie française.
      Qu’il soit ou pas dans le dico des « Immortels » n’a d’ailleurs pas d’importance, tant l’usage l’emporte le plus souvent sur l’inertie des académiciens.

      En l’occurrence, quoiqu’ancien, le mot « irréfrenable », même si on le considère comme un néologisme peu usité, me semble parfaitement adapté à ce qu’il est censé décrire.


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 décembre 2021 09:39

      @Fergus
       
       je vous ferai remarquer ainsi qu’à tous ceux qui savent lire, que je n’ai à aucun moment contesté la validité de ce mot ni engagé une polémique à son propos : ne le trouvant pas dans mes dictionnaires, j’ai seulement posé une question à la personne qui l’écrivait.
       
       Ce sont vos chers amis charognards qui s’en sont servis pour faire un pataquès, un de plus.


    • pemile pemile 13 décembre 2021 09:41

      @Francis, agnotologue "je vous ferai remarquer ainsi qu’à tous ceux qui savent lire, que je n’ai à aucun moment contesté la validité de ce mot ni engagé une polémique à son propos"

      C’est pas bien de mentir ! smiley

      https://www.agoravox.fr/commentaire6212904
      https://www.agoravox.fr/commentaire6212997


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 décembre 2021 10:00

      Voici un courrier type que devraient faire signer par qui de droit et avant passage à l’acte

      toutes les personnes qui sont contraintes pour une raison ou une autre à se faire inoculer à contre cœur ces choses :
       
      « Je soussigné exerçant en tant qu’infirmière déclare ne pas être consentante pour me faire inoculer une injection contre la covid-19 qui est actuellement en cours d’essais cliniques, avec une autorisation de Mise sur le Marché conditionnelle. Donc j’accepte de me faire vacciner parce que mon responsable hiérarchique me menace de licenciement ou de retenue sur salaire ou de suspension et me garantit que tout effet secondaire qui serait répertorié dans la liste de la pharmacovigilance française, européenne ou américaine sera automatiquement indemnisé comme un accident du travail sans que j’ai à faire la preuve du lien de cause à effet. Je déclare en outre que tout effet secondaire grave ou non fera l’objet d’une plainte civile contre l’établissement et d’une plainte pénale contre le responsable hiérarchique qui m’aura contrainte de participer à cet essai clinique contre ma volonté. » https://aphadolie.com/2021/11/25/martinique-le-directeur-du-chu-benjamin-garel-reeduque-par-linfirmiere-valerie-adele/


    • Francis, agnotologue Francis, agnotologue 13 décembre 2021 10:02

      La Doxa du covidélire nous mène tout droit à la vaxxination obligatoire.
       
      La vaccination obligatoire serait de fait, un permis de tuer légalement et massivement n’importe qui n’importe quand, délivré aux labos et aux piqueurs, un permis de tuer accordé à ceux qui fabriquent et à ceux qui injectent ces mixtures diaboliques.

      Ce permis de tuer ferait de nous des bêtes, des rats de laboratoire, il faut n’avoir guère plus de jugeote et de dignité qu’une oie pour ne pas en prendre conscience. 
       
      Si les Français acceptent ça, alors tous ceux qui ont combattu le nazisme se sont battus et sont morts pour rien.


    • Fergus Fergus 13 décembre 2021 11:11

      @ Francis, agnotologue

      « je n’ai à aucun moment contesté la validité de ce mot »

      Pas plus que je ne vous ai fait de reproche sur ce point.


    • velosolex velosolex 13 décembre 2021 22:11

      @Francis, agnotologue
       Je ne me rappelle pas de ce passage dans « madame Bovary », pas même que la pauvre Emma avait une formation d’infirmière. Mais on comprend pourquoi en tout cas ce pauvre Charles l’avait choisi. On voit en tout cas dans ces lignes qu’elle perd les pédales. Est ce après que son amant l’avait laissé tomber, et qu’elle cherchait des subsides pour l’attirer de nouveau à elle. 
      En tout cas, l’essai clinique qu’elle tentera sur elle lui sera fatal. Ne parlons pas des effets secondaires.
      Que serait devenu cette histoire au temps du covid, et de ses mesures barrières ? 


  • Clark Kent Schrek 12 décembre 2021 18:11

    Quitte à fêter les centenaires, pourquoi remonter au dix-neuvième et ne pas s’en tenir à ceux qui sont nés en 1921, comme Francis Blanche, Jean-Bedel Bokassa ou Jean Carmet ?


  • chantecler chantecler 13 décembre 2021 16:18

    Il serait peut être juste de rappeler les prises de position intransigeantes de à G. Flaubert lors de la Commune de Paris .

    Ben c’est simple il a réclamé et soutenu le point de vue versaillais pour l’écraser dans le sang .

    Canons et fusillades .

    Pas vraiment un homme du peuple ...

    Excusez si je dérange .

    On peut être un écrivain reconnu et parfaitement tordu .

    Ce n’était pas Victor Hugo .


    • Fergus Fergus 13 décembre 2021 17:27

      Bonjour, chantecler

      Vous avez parfaitement raison.
      Mais sans vouloir défendre Flaubert, tous les grands écrivains de cette époque  y compris Sand et le progressiste Zola ! — ont adopté grosso modo la même attitude vis à vis de la Commune. Seules exceptions : Hugo, Rimbaud et Verlaine, malheureusement très minoritaires.


    • velosolex velosolex 13 décembre 2021 20:08

      @Fergus
      Dans « l’éducation sentimentale », Flaubert écrit beaucoup sur les événements de la révolution de 1848, car il les a vécus, en particulier des repas républicains qui les ont précédés. Son héros est à la fois curieux, voir fasciné par ce qu’il voit, avant de prendre un recul prudent, en constatant le débordement des idéaux, et la violence gratuite. Quand on sait les suites de 1848, avec l’ élection de Napoléon trois qui va faire son coup d’état, je pense que cette révolution manquée et ses évènements, ont formaté très négativement Flaubert pour la suite de l’histoire. Rimbaud en 71 a lui 17 ans. Il est encore à son époque « bateau ivre ». Je doute qu’il aurait eu le même regard sur les évènements à l’âge de Flaubert


    • Fergus Fergus 14 décembre 2021 09:07

      Bonjour, velosolex

      Le fait est que le vécu du réaliste Flaubert ne peut être comparé à celui de l’exalté Rimbaud.


  • velosolex velosolex 13 décembre 2021 19:58

    Peu de romans, mais une vraie pointure. Selon les époques on installe Hugo, Stendhal, ou Proust au panthéon. Mais Gustave reste toujours dans le peloton de tête. Il a beaucoup intrigué les autres romanciers. Maupassant, qui lui fit sa toilette mortuaire, lui vouait un culte pratiquement filial. Julian Barnes, un anglais a écrit ce petit bijou « le perroquet de Flaubert ». On peut l’interpréter de mille façons, dans ses histoires qui offrent bien des analyses de lecture, de madame Bovary, à Bouvard et Pécuchet, qu’on peut prendre soit pour des idiots, ou pour des résilients, dans une suite d’aventures qu’on peut considérer aussi comme une ode à l’amitié, un sentiment qui lui était cher. Je pense que cela est du à l’amour qu’il portait à ses propres personnages, et à ses projections presque en dépit de son propre grés, échappant à ses plan initial. Tolstoï vivra la même chose avec son « Anna Karénine », cette gourgandine prenant peu à peu la place centrale du livre, jusqu’au titre. Le style « indirect libre » lui permettant de n’employer que peu de dialogues, mais de permettant de confondre description et narration indirecte, avec le ressenti de l’auteur, dans une sorte de fondu d’aquarelle le servira au mieux. 


    • nono le simplet 14 décembre 2021 09:03

      @velosolex
      un petit bonjour déplacé mais affectueux smiley


    • velosolex velosolex 14 décembre 2021 12:12

      @nono le simplet
      Salut Nono. 
      Qu’aurait fait Emma version 2021, pendant la pandémie ?
      Je crois qu’elle se serait foutue des mesures barrières et du pass sanitaire comme d’une guigne, pour rejoindre son amant. 


    • nono le simplet 14 décembre 2021 12:23

      @velosolex
      salut à toi
      comme emma j’aurais, il y a 30-35 ans, fait de même ... ne passant pas voir ma mère ... enfin bon , en 91 ma mère ne risquait déjà plus rien ...


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