lundi 7 mai 2018 - par Franck ABED

Histoire des guerres d’Israël par David Elkaïm

Ce livre, écrit par David Elkaïm, retrace Les guerres d’Israël de 1948 à nos jours. L’auteur est chercheur au Centre français de recherche sur le renseignement. Il a également travaillé au ministère des Affaires étrangères et a enseigné à Sciences-Po Paris. Depuis sa création, au sens littéral du terme, l’Etat Hébreu a dû mener différentes guerres, subies ou provoquées, pour imposer à ses voisins et à la communauté internationale son existence. 

 

Dans son ouvrage très clair et pédagogique, Elkaïm explique la genèse du sionisme. Il évoque la figure de Theodore Herzl, l’auteur de Der Judenstaat (1), qui fut également l’initiateur du « Fonds pour l'implantation juive pour l'achat de terres en Palestine à l'empire ottoman ». Herzl développa en premier l’idée de fonder un Etat autonome juif. Elkaïm présente les accords Sykes-Picot et la déclaration de Balfour de 1917, pour permettre aux lecteurs d’avoir une approche globale de ce vaste sujet. Il insiste également sur les non-dits, les malentendus, les mensonges, l’hypocrisie voire la haine des différents protagonistes de cet imbroglio historique. Il montre également les aberrations diplomatiques et militaires des pays arabes face à leur ennemi commun. En effet, certains dirigeants arabes préfèrent favoriser l’individualisme que de privilégier l’union panarabe, au mépris de l’adage « l’union fait la force ». Ainsi, les Israéliens en profitent pour jouer à fond la carte divide et impera (2), afin de s’imposer comme les maîtres de la région, ce qu’ils sont réellement devenus.

 

En réalité, écrire sur les guerre d’Israël revient, de fait, à se plonger dans l’histoire complexe et passionnante du Proche-Orient, bien avant la naissance de cet Etat : « au lendemain de la Première Guerre mondiale, le Proche-Orient entre dans une période de recomposition comparable à celle qu’a connue l’Europe au cours du grand XIXè siècle. Dès avant sa chute, le territoire de l’Empire Ottoman est ainsi découpé en vertu de deux principes souvent contradictoires : d’une part, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes et, d’autre part, les ambitions régionales des puissances coloniales britannique et française ». Il convient de ne pas oublier le contexte religieux bouillonnant qui augmente les difficultés d’une situation déjà bien complexe.

 

Bien avant la proclamation de leur Etat, le 14 mai 1948, les sionistes comprennent la nécessité impérieuse de combattre sur tous les plans pour imposer leur légitimité. Ainsi, la doctrine militaire israélienne repose sur « un triangle sécuritaire formé par la dissuasion, qui doit permettre de réduire le nombre de conflits, le développement d’un vaste appareil de renseignements et d’un système d’alerte performant pour anticiper toute attaque, et la recherche d’une victoire incontestable par laquelle le potentiel miliaire ennemi est durablement détruit pour consolider la posture dissuasive ». Comme le rappelle pertinemment l’auteur, « Israël a lancé dès sa création un programme nucléaire qui lui a permis d’acquérir, notamment avec l’appui de la France, la bombe atomique à la fin des années 1960, bien que le pays refuse toujours de le reconnaître officiellement  ». 

 

Israël fut donc aidé par la France pour l’obtention de l’arme atomique. De plus, il est continuellement soutenu par les Etats-Unis d’Amérique et par bon nombre de pays occidentaux, à tel point que « la chancelière Merkel a déclaré le 18 mars 2008 devant la Knesset, que la sécurité d’Israël n’est pas négociable et fait partie de la raison d’Etat de son pays  ». L’auteur précise : «  à partir des années 1970 Israël s’est imposé, malgré l’épisode de la guerre du Kippour, comme la principale puissance militaire de la région, désormais à l’abri d’une attaque conventionnelle de la part de ses voisins  ». Cependant, les ennemis d’Israël continuent leur combat nonobstant la disproportion des forces en présence. D’une manière générale et comme le dit l’auteur, « si les groupes infra-étatiques, tels que le Hamas et le Hezbollah, continuent de mener des attaques, y compris contre des civils, les Etats arabes et l’organisation de libération de la Palestine (OLP), qui refusaient jusqu’alors le partage de la Palestine, ont ainsi été contraints d’accepter, de facto ou de jure, son existence  », ne serait-ce que pour s’asseoir à la table des négociations.

 

Toutefois, et malgré les oppositions incessantes envers l’Etat d’Israël au Proche-Orient et dans le reste du monde, les combattants historiques, religieux voire mystiques de l’Etat hébreu entendent, quoiqu’il arrive, mener leur projet à terme : « cependant, les idéologues n’ont pas désarmé et, après celles de 1948, les conquêtes territoriales réalisées en 1967 ont sonné leur réveil, lorsqu’en six jours Israël s’est rendu maître de la bande de Gaza, du Sinaï, de la Cisjordanie et du Golan. Victoire surprise pour les uns, signe divin pour les autres, cette guerre a été le point de départ de l’essor du mouvement nationaliste religieux qui veut construire le Grand Israël, c’est-à-dire englobant la Cisjordanie où les implantations n’ont cessé de se développer  ».

 

Après des décennies de luttes armées, la paix apparaît comme un horizon très lointain, pour ne pas dire plus. L’auteur écrit : « à plusieurs reprises, les efforts déployés par la communauté internationale pour mettre fin aux violences et relancer le processus de paix échouent. Plusieurs accords de cessez-le-feu sont ainsi signés mais ne sont respectés que très brièvement : un attendant-suicide, une attaque contre des civils ou des soldats, un assassinat extra-judiciaire et son cortège de dommages collatéraux, provoque la reprise des hostilités ». Mais le nombre de morts ne constitue pas l’essence même de l’opposition à Israël, car le fond du problème reste à ce jour entier : la création de cet Etat était-elle légitime ? Depuis lors, respecte-t-il le droit international ? 

 

Elkaïm prend le soin de rappeler ce qui suit : «  compte tenu des violences qui ont suivi l’évacuation du Liban (2000) et de la bande de Gaza (2005) et de l’instabilité qui règne actuellement dans la région, la reprise des négociations israélo-palestiniennes apparaît peu probable à court terme. Pourtant, un nombre croissant de voix, y compris issues de l’appareil sécuritaire israélien, s’élèvent pour souligner les risques que la poursuite de l’occupation de la Cisjordanie représente pour Israël : si le Jourdain devient sa frontière, Israël ne pourra rester à la fois juif et démocratique  ». L’auteur ajoute en forme d’avertissement : « la seule façon de préserver le caractère juif et démocratique de l’Etat d’Israël et de perpétuer l’idéal sioniste est donc de mettre fin au contrôle qu’il exerce sur la Cisjordanie, dans le cadre de la solution à deux Etats  ». Les Israéliens pourront-ils être raisonnables ? L’avenir nous le dira.

 

L’auteur nous offre une vision complète et parfois critique des guerres menées par Israël, avec un livre équitable et une approche historique plutôt objective. En effet, Elkaïm n’hésite pas à critiquer certains agissements de Tsahal (3), présentée par les différents gouvernements israéliens comme « l’armée la plus morale du monde ». Pareillement, il pointe du doigt les affaires de corruption touchant Benjamin Netanyahou et sa famille (4) pour tout simplement montrer qu’il n’existe pas d’un côté les gentils et de l’autre les méchants. Il opère ce rappel salutaire pour expliquer qu’en théorie les Israéliens doivent être irréprochables. Elkaïm retrace avec talent l’histoire politico-militaire du Proche-Orient depuis 1948 dans toute sa complexité, en nous présentant les réalités d’un conflit militaire asymétrique qui provoque, hélas, la mort de milliers d’innocents depuis trop d’années.

 

 

                                         Franck ABED

 

 

 

(1) L'Etat des Juifs est le titre du livre publié en 1896 par Theodor Herzl. Celui-ci reste considéré comme le fondateur du sionisme. Dans son ouvrage, il analyse la question juive et développe deux idées, selon lui, fondamentales  : 

 

- Les peuples du monde ne pourront supporter, à longue échéance, ni le Peuple d'Israël en leur sein, ni son particularisme religieux, ni ses leaders, ni sa mentalité.

 

- L’antisémitisme grandissant, à la base du réveil national du Peuple d'Israël, obligera, tôt ou tard, les peuples du monde à trouver une solution adéquate à ce problème.

 

Dans son livre, écrit en moins de deux mois, il développe également l’organisation interne du futur pays. 

 

(2) Diviser pour régner. La maxime divide et impera est attribuée à Philippe II de Macédoine.

 

(3) L'Armée de défense d'Israël (en hébreu Tsva Haganah LeIsrael) désignée par l'acronyme Tsahal est l'armée de l'Etat d'Israël.

 

(4) Les faits reprochés à Benjamin Netanyahou sont, à ce jour, les suivants : corruption, abus de confiance et prévarication. 

 



28 réactions


  • njama njama 7 mai 2018 10:42

    Le profil de l’auteur est plus exactement celui-ci :

    David ELKAÏM est fonctionnaire détaché au ministère des Affaires étrangères, chargé de conférences à Sciences Po Paris et chercheur au CF2R

    Bibliographie :
    Histoire des guerres d’Israël
    Les services secrets Israéliens
    Les Services secrets israéliens. Aman, Mossad et Shin Beth


  • njama njama 7 mai 2018 10:57

    Elkaïm explique la genèse du sionisme. Il évoque la figure de Theodore Herzl, l’auteur de Der Judenstaat (1),...
    -------------
    On ne lui en voudra pas d’y croire comme beaucoup de ses coreligionnaires et d’apporter sa contribution à l’édification du « roman national » israélien, mais la genèse du sionisme est clairement anglaise, d’intention coloniale, et précède de beaucoup la publication de Théodore Herzl. L’idée était là, il ne manquait plus qu’à convaincre des Juifs d’Europe d’y retourner :

    « A land without a people for a people without a land » ... "and the Jews ...will probably return in yet greater numbers, and become once more the husbandmen of Judaea and Galilee." 
    (et les Juifs ... y retourneront probablement encore en grand nombre, et deviendront une fois de plus les fermiers de Judée et de Galilée !)

     * Anthony Ashley Cooper, 7th Earl of Shaftesbury

    Religion and Jewish Restorationism

    Lord Shaftesbury’s « Memorandum to Protestant Monarchs of Europe for the restoration of the Jews to Palestine », published in the Colonial Times, in 1841

    Shaftesbury was a student of Edward Bickersteth and together they became prominent advocates of Christian Zionism in Britain.[33][34] Shaftesbury was an early proponent of the Restoration of the Jews to the Holy Land, providing the first proposal by a major politician to resettle Jews in Palestine. The conquest of Greater Syria in 1831 by Muhammad Ali of Egypt changed the conditions under which European power politics operated in the Near East. As a consequence of that shift, Shaftesbury was able to help persuade Foreign Minister Palmerston to send a British consul to Jerusalem in 1838. A committed Christian and a loyal Englishman, Shaftesbury argued for a Jewish return because of what he saw as the political and economic advantages to England and because he believed that it was God’s will. In January 1839, Shaftesbury published an article in the Quarterly Review, which although initially commenting on the 1838 Letters on Egypt, Edom and the Holy Land (1838) by Lord Lindsay, provided the first proposal by a major politician to resettle Jews in Palestine :[35][36]
    >
    The soil and climate of Palestine are singularly adapted to the growth of produce required for the exigencies of Great Britain ; the finest cotton may be obtained in almost unlimited abundance ; silk and madder are the staple of the country, and olive oil is now, as it ever was, the very fatness of the land. Capital and skill are alone required : the presence of a British officer, and the increased security of property which his presence will confer, may invite them from these islands to the cultivation of Palestine ; and the Jews’, who will betake themselves to agriculture in no other land, having found, in the English consul, a mediator between their people and the Pacha, will probably return in yet greater numbers, and become once more the husbandmen of Judaea and Galilee.  [37]
    <

    The lead-up to the Crimean War (1854), like the military expansionism of Muhammad Ali two decades earlier, signalled an opening for realignments in the Near East. In July 1853, Shaftesbury wrote to Prime Minister Aberdeen that Greater Syria was “a country without a nation” in need of “a nation without a country... Is there such a thing ? To be sure there is, the ancient and rightful lords of the soil, the Jews !" In his diary that year he wrote “these vast and fertile regions will soon be without a ruler, without a known and acknowledged power to claim dominion. The territory must be assigned to some one or other... There is a country without a nation ; and God now in his wisdom and mercy, directs us to a nation without a country.« [38][39] This is commonly cited as an early use of the phrase,  »A land without a people for a people without a land" by which Shaftesbury was echoing another British proponent of the restoration of the Jews to Israel, (Dr Alexander Keith.)
    Bust of Anthony Ashley-Cooper, by F. Winter, 1886. In the collection of Dorset County museum, Dorchester.

    Shaftesbury was President of the British and Foreign Bible Society (BFBS) from 1851 until his death in 1885. He wrote, of the Bible Society, « Of all Societies this is nearest to my heart... Bible Society has always been a watchword in our house. » He was also president of the Evangelical Alliance for some time.[2]


  • njama njama 7 mai 2018 13:38

    l’Etat Hébreu a dû mener différentes guerres, subies ou provoquées...

    Quelle(s) guerre(s) aurait-il subie(s)  ?

    Ne fut-il pas à chaque fois l’agresseur ? en 48, en 67, en 82, en 2006 et dans la liste, ajoutons tous les raids menées contre la Syrie depuis 2011qui ne l’agressait pas !


    • Garibaldi2 7 mai 2018 14:42

      @njama

      Vous oubliez l’affaire de Suez : le 29 octobre 1956, en application du protocole de Sèvres (accord secret entre Israël, la France, le Royaume-Uni), Israël attaque l’Egypte (suite à la nationalisation du canal de Suez par Nasser), en prétextant de fantomatiques attaques de fedayns, mais en fait pour aider les Franco-Britanniques à renverser Nasser et récupérer le canal.

      Les Français et les Britanniques bombardent à partir du 31 octobre et parachutent et débarquent leurs troupes le 5 novembre, officiellement présentées comme des troupes ’’de maintien de la paix’’.


    • Scuba 7 mai 2018 14:56

      @njama
      Vous oubliez aussi celle de 73. Comme par hasard...


    • njama njama 7 mai 2018 16:57

      @Garibaldi2 et Scuba

      merci pour ce complément d’inventaire
      Guerre de 1973, tentative de récupération du Sinaï et du Golan - toujours territoires occupés - qui ont hélas échouées. Ce n’est que partie remise ...patience et longueur de temps font plus que force ni que rage


    • njama njama 7 mai 2018 17:07

      @Garibaldi2

      La nationalisation du canal de Suez, une déclaration de guerre ?

      C’est effectivement Nasser et ses idées politiques (mouvements nationalistes arabes) qui étaient visés avant tout, cela relève de la phobie maccarthyste ... in fine bien sûr, des relations entre États (alliances diverses, politiques, économiques, militaires, ...) avec l’URSS particulièrement, mais aussi l’Algérie, la Libye

      Nasser était loin d’être un imbécile, quel intérêt aurait-il eu à bloquer le canal ? il ne pouvait ignorer que cela aurait été un casus belli


    • phan 7 mai 2018 17:17

      @njama
      Vous oubliez les guerres sous faux drapeau : USS Liberty, le Thé dansant au 11 Septembre 2001 ...


    • Franck ABED Franck ABED 7 mai 2018 20:25

      @njama


      « La guerre du Kippour (en hébreu : מלחמת יום הכיפורים) ou guerre du Ramadan1 (en arabe حرب رمضان) ou guerre d’Octobre (en arabeحرب تشرين) ou guerre israélo-arabe de 1973 opposa, du 6 octobre au 24 octobre 1973Israël à une coalition menée par l’Égypte et la Syrie.

      Le jour du jeûne de Yom Kippour, férié en Israël, qui coïncidait en 1973 avec la période du Ramadan, les Égyptiens et les Syriens attaquèrent par surprise simultanément dans la péninsule du Sinaï et sur le plateau du Golan, territoires respectivement égyptien et syrien occupés par Israël depuis la guerre des Six Jours. »


    • njama njama 7 mai 2018 22:24

      @phan
      USS Liberty, un faux drapeau ?

      L’attaque de USS LIberty (8 juin 1967)
      L’erreur d’identification est improbable ... La version d’imputer l’attaque aérienne à l’Égypte l’aurait été encore plus, peut-être pas immédiatement, mais par la suite car d’une part quel aurait été l’intérêt de l’Égypte, de se mettre à dos un adversaire de plus en provoquant les États-Unis, et d’ouvrir un autre front, ... et d’autre part de bombarder un navire « américain » avec le peu d’appareils qui leur restait ???? le lundi 5 juin 1967 à 7 h 45, survolant la Méditerranée à très basse altitude pour éviter les radars, l’aviation israélienne... en 500 sorties, Israël détruisit 309 des 340 avions militaires égyptiens

      La justification de détruire ce navire tient à sa nature même comme le précise l’article du Saker l’USS Liberty est un navire d’écoute électronique (AGTR-5) il naviguait à proximité des côtes à 25 milles nautiques au nord-ouest d’El Arish sur le Sinaï.
      Les israéliens ont tenté de le couler parce qu’il détenait « toute une documentation sonore, photographique et satellitaire, contre les israéliens et le génocide qu’ils ont commis en torturant et en tuant des soldats et officiers égyptiens pris comme otages durant les hostilités. » (source égyptienne)


    • njama njama 7 mai 2018 22:28

      De nouvelles révélations sur la guerre de 1967 mettent en évidence les atrocités israéliennes
      [......] « En 1967, Israël était moins rassuré quant à la complaisance mondiale, et même américaine, envers ses méthodes cruelles sur le terrain et c’est pourquoi il tenta de les dissimuler aux regards indiscrets. La muraille de dissimulation bâtie par Israël, toutefois, fut près d’être éventrée quand le navire de guerre américain USS Liberty entendit les communications entre les troupes dans la bande de Gaza, le 8 juin 1967, communications qui faisaient probablement état de l’exécution sommaire de prisonniers de guerre égyptiens ainsi que de civils palestiniens. Le navire fut gravement endommagé le même jour par des frappes des forces aériennes israéliennes.

      Plus tard, les atrocités furent confirmées par des témoins oculaires et il en fut de nouveau beaucoup question lorsque des fosses communes furent retrouvées en 1995, dans la région d’al-Arish, dans le Sinaï, ce qui durcit quelque peu les relations entre l’Égypte et Israël, comme CNN l’avait fait savoir à l’époque.

      Pour la première fois, le réseau interviewa des parents et des survivants de ces crimes de guerre, et ces gens rappelèrent effectivement le massacre de centaines de personnes. Le lien entre l’attaque non provoquée contre le navire USS Liberty et le désir de taire les massacres et les exécutions a fait l’objet d’une enquête minutieuse de James Bamford, dans son ouvrage Body of Secrets, publié en 2002.

      Les bandes récemment dévoilées corroborent donc les atrocités déjà connues et relatées par ceux qui en ont été les victimes (dans ce cas, on peut y inclure 34 membres du personnel de la marine de guerre américaine). Cela ressemble à la manière dont les documents israéliens déclassifiés dans les années 1980 ont corroboré l’histoire orale et les témoignages palestiniens sur la Nakba. »
      [.........]

      Un historien accuse Tsahal d’avoir massacré des soldats égyptiens en 1967
      — 17 août 1995
      Les forces israéliennes auraient liquidé des centaines de soldats égyptiens qui s’étaient rendus durant la guerre de juin 1967 : c’est l’accusation lancée hier par un chercheur militaire israélien, Aryeh Yitzhaki, qui avait été chargé par l’armée, à l’époque, d’étudier le comportement des troupes durant les hostilités. Selon cet historien de l’université religieuse de Bar Ilan, à Tel-Aviv, près de 900 Égyptiens ont été tués, alors que la plupart avaient jeté leurs armes. « Le massacre le plus important s’est déroulé dans la région d’El-Arish (Sinaï) où quelque 300 soldats égyptiens ou palestiniens de l’Armée de libération de la Palestine ont été liquidés par une unité d’élite », a-t-il affirmé à la radio. Cette unité d’élite, appelée le commando Shaked, était sous les ordres de l’actuel ministre de l’Habitat, Binyamin Ben Eliezer. « Pour se justifier, les soldats ont prétendu que des prisonniers avaient lancé des grenades après leur capture », a-t-il ajouté, précisant que six massacres de prisonniers se seraient produits « dans le feu de l’action », notamment au col de Mitla et à Khan Younes, dans la bande de Gaza.

      Le chercheur affirme que le rapport qu’il avait remis en 1968 aux autorités n’avait eu aucune suite et que « l’affaire a été étouffée ».

      Massacres de 1967 : l’heure de rendre des comptes ?
      Egypte-Israël. L’unité militaire auteure du massacre des soldats égyptiens a toute une histoire faite de cruauté et d’indiscipline.
      Un commando sans foi ni loi

      Aliaa Al-Korachi

      Rouah Shaked ou l’esprit de Shaked, ce film à l’origine de toute la colère aujourd’hui envers Israël, tire son nom d’une unité de l’armée israélienne. Shaked ... c’est l’abréviation en hébreu des « Shomry Kad Drom », ou les gardes-frontières de la ligne sud. Cette unité de commandos israéliens aurait commis des atrocités lors des guerres avec l’Egypte, en tuant notamment quelque 250 soldats égyptiens, dans le désert du Sinaï, après la fin de la guerre de 1967.


    • phan 7 mai 2018 23:51

      @njama
      Vous oubliez un passage important dans l’article du Saker :

      ...
      Célèbre pour son rôle dans l’affaire de Mordechai Vanunu, le journaliste britannique Peter Hounam a eu l’occasion d’avoir maille à partir avec les autorités israéliennes. En 2002, il a interviewé Moe Schafer, un technicien en communications à bord de l’USS Liberty. Il survécut à l’attaque à la torpille qui a tué 25 de ses camarades dans la partie du navire où il était stationné. Voici ce qu’il racontait concernant le commandant de la sixième flotte, le vice-amiral William I. Martin :
      « Non seulement l’amiral Martin m’a dit que quatre jets étaient en route vers l’USS Liberty avec des armes conventionnelles [et ont été rappelés, NDLR] ; il a aussi déclaré que quatre jets, chargé d’armes nucléaires, se dirigeaient vers le Caire. Il expliquait qu’ils étaient à trois minutes de les bombarder [les Égyptiens, NDLR]. Il a également déclaré que les jets ne pouvaient pas atterrir sur le porte-avions avec leurs armes nucléaires et ils avaient dû se rendre à Athènes. Il a déclaré cela au chevet de mon lit sur l’USS Little Rock [croiseur-léger et navire-amiral qui fut le deuxième ou le troisième bâtiment américain arrivant sur les lieux du drame NDLR], après l’attaque. »
      ...

      Dans le livre Operation Cyanide de Peter Hounam, l’attaque sous faux drapeau d’USS Liberty servait comme prétexte pour vitrifier l’Égypte par le président américain juif LBJohnson pour Israël.

      L’attaque sous faux drapeau d’USS Liberty a foiré parce qu’un navire soviétique croisait à côté (Destroyer 626/4 of the Soviet Navy).


    • Garibaldi2 8 mai 2018 05:09

      @njama

      Lors de la crise de Suez, les USA ne se sont pas portés au côté des franco-britannico-israéliens, Comme l’URSS, ils leur ont demandé d’évacuer leurs troupes. L’URSS avait clairement évoqué la possibilité de l’utilisation de l’arme nucléaire, mais c’était certainement un bluff. C’est à l’occasion de cette crise que l’ONU a créé les ’’casques bleus’’ qui ont été déployés sur le terrain en novembre 1956.

      C’est à la suite de l’attaque par Israël que l’Egypte a décidé d’expulser les Juifs qui vivaient en Egypte depuis des temps immémoriaux, et non par antisémitisme lors de la création d’Israël comme on le prétend souvent.

      Voici comment the Jewish Virtual Library présente la chose :

      http://www.jewishvirtuallibrary.org/jews-of-egypt

      ’’In 1956, the egyptian government used the SinaI Campaign as a pretext for expelling almost 25,000 Egyptian Jews and confiscating their property.

      Je vous laisse la surprise de lire ce que ce site nomme ’’the Sinaï Campaign’’... pas un mot sur l’accord de Sèvres !

      Je me souviens de la panique créée par la pénurie de carburant à l’époque. C’est à ce moment là qu’on a créé les bouchons de réservoir fermant à clef !


    • phan 8 mai 2018 09:55

      @Garibaldi2

      C’est à la suite de l’attaque par Israël que l’Egypte a décidé d’expulser les Juifs qui vivaient en Egypte depuis des temps immémoriaux...
      Ah bon ? ils ne sont pas tous partis au temps de Moïse ?

    • simazou 8 mai 2018 17:24

      @njama
      Le chien de mon voisin est mort de rire en vous lisant, je vais voir tout à l’heure, la réaction du chien de mon voisin d’en face...

      Vous êtes vraiment un malade mental sur toute la ligne que vous sniffez de temps à autre !!!!!
       

    • sls0 sls0 8 mai 2018 23:14

      @simazou
      Là c’est le top.

      Opposer le chien du voisin à des arguments étayés et avec sources, c’est une première.
      Une chance pour vous que le ridicule ne tue pas.
      A des arguments qui tiennent la route on oppose d’autres d’autres arguments qui tiennent aussi la route ce qui permet à d’autres de se faire une idée.

      Là c’est de l’attaque personnelle, c’est petit, mesquin.

      Ça vous fait quoi d’être petit et mesquin, d’être rien.

    • Garibaldi2 9 mai 2018 02:19

      @phan

      Si la fuite des hébreux d’Egypte n’a laissé aucunes traces scientifiquement vérifiables (la Bible ne saurait être une preuve), il n’en reste pas moins que des israélites étaient installés dans tout le bassin méditerranéen (et les mers qui lui sont rattachées) depuis des siècles.
      Ainsi, le doge Pietro Candiano atteste la présence à Venise en 932 de Juifs s’y étant réfugiés pour fuir les persécutions lors des croisades, et les pogroms en pays germanique.
      Il y avait des guerriers israélites dans les armées de Psammétique 1er, pharaon autour de 640 avant J-C.

      Israel Finkelstein et Neil Asher Silberman (entre autres) contestent totalement la véracité du récit biblique, dont la fuite d’Egypte, et apportent d’autres explications sur l’histoire du proche-orient.

      https://www.lexpress.fr/actualite/societe/religion/les-hebreux-ont-ils-sejourne-en-egypte_483670.html

      Dire qu’il n’a pas existé de pharaon est une bêtise absolue, car on dispose de toutes les preuves matérielles (temples, objets, documents écrits datés) qu’ils ont bien régné sur l’Egypte et ses colonies.


    • Garibaldi2 9 mai 2018 02:26

      @simazou

      C’est vous qui avait appris à lire à ces chiens ?!

      Demandez-leur de lire les livres de Bennys Morris, ils vous feront un résumé qui vous remettra votre pendule à l’heure.


    • Garibaldi2 9 mai 2018 02:31

      @Garibaldi2

      Je veux dire très précisément qu’à la date de création de l’état d’Israël, des israélites étaient installés dans tout le bassin méditerranéen depuis des temps très reculés. Idem en Iran et en Irak, ...etc


    • phan 9 mai 2018 13:59

      @Garibaldi2
      Dire qu’il n’a pas existé de pharaon est une bêtise absolue, car on dispose de toutes les preuves matérielles (temples, objets, documents écrits datés) qu’ils ont bien régné sur l’Egypte et ses colonies.


      Pourquoi on n’appelle pas la Vallée des Rois par la Vallée des Pharaons ?


    • Garibaldi2 10 mai 2018 10:45

      @phan

      ’’Le terme pharaon (de l’égyptien ancien : per-aâ « grande maison » ) sert à désigner les rois de l’Égypte antique.’’

      source : wikipedia/pharaon

      Le fait que le mot était ou n’était pas employé par les Egyptiens de l’époque est sans intérêt.


    • phan 10 mai 2018 12:43

      @Garibaldi2

      ça sert dans le mécanisme de falsification de l’histoire et de la création de l’ ennemi !

    • Garibaldi2 11 mai 2018 04:33
      @phan

      ’’ Thoutmôsis III (ou Thoutmès ou Thutmose ou Thutmosis en grec ou Djéhoutymosé en Égyptien) fut le 6e Roi (5e si on le compte régnant avant la Reine Hatchepsout) de la XVIIIe dynastie et, en fonction des spécialistes, le premier à porter le nom de Pharaon « per aa » (D’autres commencent à Amenhotep IV). Le terme étant jusque-là réservé pour désigner le palais « la grande maison », puis son occupant, le Roi.

      Il est appelé par Manéthon, Mêphramuthôsis (Flavius Josèphe) ou Misphragmuthôsis (Africanus, Eusebius), mais ces noms sont aussi donnés pour Amenhotep II. Il fut le fils de Thoutmôsis II et d’une épouse secondaire, Iset (ou Isis).’’



    • phan 11 mai 2018 09:45

      @Garibaldi2

      Le mot français « pharaon » dérive du grec hellénistique φαραώ pʰaraṓ, mot indéclinable introduit dans cette langue par la traduction en grec de la Bible. Il dérive de l’égyptien ancien per-aâ (pr-ˁȝ en transcription scientifique).
      Ce mot désignait à l’origine le palais royal (en tant qu’institution) et signifiait « la grande (ˁȝ) maison 
      L’étymologie du terme « pharaon » puise ses origines dans la langue égyptienne où l’expression per-âa signifie littéralement « la Grande (aâ) Maison (per) », c’est-à-dire le palais royal en tant qu’institution politique suprême de l’Égypte antique.
      Le roi habite au palais royal, comme le président loge à l’Elysée !

  • njama njama 7 mai 2018 13:44

    « Pourquoi Netanyahou et les Israéliens sont-ils horrifiés par le projet nucléaire iranien ? Très probablement, par projection. Israël fonctionne comme la brute régionale. Sa relation avec ses voisins est définie par la violence crue et les exactions. Il est naturel et humain pour les agresseurs de supposer que leurs victimes ont les mêmes penchants violents qu’eux-mêmes. Les Israéliens ont tendance à attribuer leurs propres traits violents aux Palestiniens, aux Iraniens et aux Musulmans en général. Cette tendance psychologique est appelée projection. C’est un cercle vicieux : plus vous êtes abusif, plus vous êtes hantés par l’idée que vos victimes peuvent être aussi malveillantes que vous l’avez été. »

    Par Gilad Atzmon*
    source (anglais) : Bibi Baby http://www.gilad.co.uk/writings/2018/5/1/bibi-baby286

    Bibi le bébé
    http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=23296

    * https://arretsurinfo.ch/authors/gilad-atzmon/


  • MagicBuster 7 mai 2018 16:50

    La bombe , c’est pour aujourd’hui et « demain Jérusalem ».


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