mardi 22 janvier 2008 - par ARMINIUS

Il faut sauver le soldat Pinard

La France est un pays producteur de vin, la consommation intérieure est en chute libre, les exportations, concurrencées par les vins du nouveau monde ont diminué de près de 50 % ces dix dernières années ce qui n’est pas sans conséquences graves sur l’avenir de la viticulture française.

A l’horizon 2010, les plus grands consommateurs de vin seront dans l’ordre :

Les Etats-Unis avec 27,2 millions d’hectos, la France avec 24,9 millions d’hectos, talonnée par l’Allemagne avec 23,5 millions d’hecto, le Royaume-Uni avec 12,8 millions d’hectos (source Vinexpo - the INSWR 2007). Ces marchés seront sollicités par une multitude de négociants qui proposeront des vins plus ou moins honnêtes, voire tout à fait malhonnêtes à tel point qu’on pourra se demander s’il s’agit encore de vin (en particulier le « two bucks chuk » américain visant une invasion planétaire style coca-cola).

Nous avons à notre porte l’Allemagne, 3e marché mondial en la matière, donc beaucoup plus porteur (et beaucoup plus sûr) que les marchés "mirage" d’Extrême-Orient.

De plus, il est bon de rappeler que l’Allemagne est toujours, en matière d’échanges commerciaux, notre premier fournisseur et notre premier client et que la langue de Goethe est devenue la langue la plus parlée en Europe ! l’allemand, 2e langue, est devenu un critère de qualité pour les entreprises qui embauchent... avis aux écoliers et étudiants !

Revenons aux basiques :

Le mécanisme de la vente obéit à une règle simple :

Il faut un produit, un marché, un vendeur.

Le produit doit se rapprocher au plus des exigences du marché auquel il s’intéresse :

En matière de vin, en ce qui concerne le marché allemand, nous avons approché (voir Allemagne année 2008..., Agoravox du 18 janvier) le profil des vins-types aptes à satisfaire la demande la plus importante, ce qui ne veut pas dire que d’autres vins éloignés des standards ne peuvent trouver place sur le marché allemand, il s’agira alors de « niches », c’est-à-dire de marchés spécifiques appelés à satisfaire une clientèle spécifique.

Dans ces niches, on pourrait trouver par exemple les vins bio, les vins d’exception (vins liquoreux, vins de glace et autres éditions spéciales).

L’essentiel, en ce qui concerne le marché allemand est, pour l’heure, de regagner les parts de marché perdues en s’appuyant sur des valeurs sûres : il suffira ensuite d’assurer leur position pour élargir l’offre (c’est la stratégie allemande classique en matière d’exportation).

Profil du consommateur allemand : comme pour la plupart des consommateurs français : il sera « zappeur » tant qu’il n’aura pas trouvé ce qui correspond 1/ à son goût 2 / à sa bourse.

Le point 1 ayant déjà été approché, intéressons-nous au point 2 :

Dans sa grande majorité, le consommateur allemand aime à en avoir pour son argent, n’oublions pas que le hard-discount (Lidl, Aldi) est une invention allemande, et que plus de 80 % des ventes de vin passent par hard-discount et supermarchés. Aïe ! Aïe, oui je sais, ça fait mal quand on connaît les exigences impitoyables des acheteurs de ces groupements.

Mais le consommateur allemand sait aussi faire preuve de goût et il recherchera aussi ailleurs son « bon petit vin » ou sa « bouteille de derrière les fagots » Ou ? : en achetant directement chez le viticulteur, en profitant du copain du copain qui a trouvé un filon et peut vous en faire profiter, mais aussi, surtout, et de plus en plus par internet : le e-commerce serait donc une solution d’avenir, mais attention, pas n’importe comment !

Je me suis mis à la place d’un client allemand qui rechercherait par exemple un vin du « Val-de-Loire » en prise direct avec le viticulteur. Il va facilement trouver le site de la Sopexa (sopexa.de) organisme gouvernemental français chargé de la promotion de notre production agricole et, en particulier, viticole : bingo ! Il tombe sur un site rédigé en allemand qui va lui détailler par le menu toutes les régions productrices de France et de Navarre. Re-bingo, il va trouver Loire Tal (Val-de-Loire) : www.vinsduvaldeloire.fr : tout heureux il va cliquer sur ce site et là « TILT ! », le site est en français, langue qu’il ne comprend pas et même si... le site n’offre qu’une interminable liste de producteurs : pas de photo de bouteille, pas de prix, rien de ce qu’il recherche habituellement ! De toutes façons, il est déjà retourné sur le site de son fournisseur local, probablement « Jacques Weindepot » (le plus connu), où il trouvera un choix certes plus restreint, certes des prix plus élevés, mais aussi ce qu’il cherche : un site de vente.

Donc, règle n° 1, votre site doit être vendeur et en allemand ! Regardez sur la toile ce qui se fait en Allemagne et prenez au besoin un concepteur de site de ce pays qui pourra faire « vivre » votre site suivant les offres, saisonnières et autres, que vous lui indiquerez !

Et qu’est-ce qui empêcherait votre site, s’il est bien conçu, de s’adresser tant aux particuliers, qu’aux acheteurs et sommeliers de groupes d’achats importants, voire de firmes nationales de supermarchés (le « hard discount » étant friand de « coups » ponctuels qui abaissent les prix sous le niveau des pâquerettes).

Règle n° 2 : pour une question de coût, groupez-vous (par régions ou affinités) et multipliez les missions sur le terrain, accompagné d’un commercial ou mieux d’un technico-commercial maîtrisant l’allemand, pour vous faire connaître et faire connaître votre site de vente. Vos futurs clients allemands y seront sensibles.

Règle n° 3 : profitez de la vague record de touristes (plus de 80 millions cette année) pour faire, dans nos beaux pays de France, la promotion de vos vins, et ce en multipliant les actions marketing partout où on les trouve (cafés, dégustations, restaurants, etc.) n’oubliez surtout pas l’adresse internet de votre site vendeur. La réussite est à ce prix ! Bon vent et surtout... bonnes ventes !



16 réactions


  • morice morice 22 janvier 2008 11:03

    Quels sont les plus grands acheteurs de grands crûs ? Les Chinois, dont les achats massifs créent une étrange pénurie sur des années récentes, comme 2005, fort prisée.


    • ARMINIUS ARMINIUS 23 janvier 2008 07:36

      Merci pour l’info, cependant il s’agit là,en partie au moins, d’achats pour placements. Pour la consommation de vin intérieure, les chinois sont en train de planter à tours de bras. Ce qui ne veut pas dire qu’ils n’importeront plus, mais là ,il faudra compter avec l’Inde, pays de plus en plus consommateur, mais aussi producteur et ultra protectionniste (importations de vins taxées à 550%) et qui commence à racheter des entreprises françaises ( Bouvet-Ladubay à Saumur).


    • brieli67 23 janvier 2008 15:51

      POUR INFO toute la branche production de tomates récolte fabrication de la purée de tomates est entre les mains des chinois ! en France en Espagne en Italie au Maghreb

       

      C"est Ricard en chine,,, 

      Pour gagner plus et plus vite ils ont acheté les vins quotas en Australie et en Nouvelle Zélande et mis sous bouteilles............ étiquette...... vin produit et mis en bouteille en Chine.

       

      Comme quoi les français peuvent se rhabiller........... vite fait bien fait !

       

       

       

       

       


  • hahahaha 22 janvier 2008 11:28

    Il est certain qu’avec une population de dix millions de musulmans les ventes de vins sont en chute libre en France comme les ventes de viandes de porcs par ailleurs.

     

    Bien à vous.


    • brieli67 22 janvier 2008 13:06

      tuerckenland drinkt kraefftig mit ! Du Arsch ! geh mal nach Mainz zum beispiel ! Da wird gesoffen ! Und mehr Wein als Bier !

      Bloedmann !


    • ARMINIUS ARMINIUS 23 janvier 2008 07:43

      Merci pour l’info, je ne pense pas que les turcs musulmans d’allemagne soient vraiment gros consommateurs, quoique parait-il certains trempent le doigt dans leur verre et en virent la première goutte avant de boire, le Coran ordonnant :" tu ne boiras pas la première goutte d’une boisson alcoolisée..."


    • brieli67 23 janvier 2008 15:44

      faut sortir mon vieux et faire un tour aux Doener au lieu de faire causette avec les sommeliers et la "Gastronomie"

      Ton texte est trop infantilisant ! Le dos tourné les allemands se font toujours encore traiter de Boches !

      De l’oenologie et du vin et des vignes ...... ils en savent plus que toi !

      Ils aiment vraiment pas qu on leur prépare un vin selon leurs goûts ! Ils veulent de l’authentique et surtout pas les mythes comme vos "terroirs".

       

       

       

       

       


    • ARMINIUS ARMINIUS 23 janvier 2008 17:40

      Je "sors" régulièrement en Allemagne et ce depuis 1961,les Doener, je connais aussi( mais je ne vois pas le rapportl)les échanges franco-allemands, les différences socio-culturelles , également.

      Une amie de ma femme, allemande travaillant en France, une fois et par un trou du cul et pas plus ( en 47 ans)

      Beaucoup d’amis en France comme en Allemagne, viticulteurs et amateurs de vin ( et aussi en Alsace, faut sortir du Schnokeloch, Hans !)

      + 10ans de travail comme commercial en France pour le compte d’une boite allemande ou je me suis éclaté,j’ai aussi éclaté leur chiffre d’affaires en améliorant le sort des travailleurs français.

       

      Infantile ma méthode ?Essaie là et viens m’en parler après.

      Et quoi d’autre ?

      Tchüss d’un français de l’intérieur.

       


    • ARMINIUS ARMINIUS 23 janvier 2008 17:42

      Pour "amie de ma femme" j’ai oublié : "s’est faite traiter de boche ",

      tschuldigung !


    • brieli67 23 janvier 2008 20:38

      petite mise au point

       

      Déterminants de la performance des entreprises "aval" de la filière vins en France http://www.montpellier.inra.fr/moisa/bartoli/download/moisa2006_pdf/couderc .pdf

      un super dossier du Sénat " Vin, consommation, distribution : nouveaux enjeux, nouvelles opportunités ? http://www.senat.fr/rap/r04-169/r04-169_mono.html

      Pour les prix de Première mise en marché payés en vrac aux producteurs ou aux coopératives Toute un série de tableaux officiels sous contrôle des impôts http://www.onivins.fr/EspacePro/Economie/StatistiquesRubrique.asp&nbsp ;?Section=3

      Donc pour les BORDEAUX en litre et en euro

      le vin de table dit Aquitaine 33 cents Bordeaux supérieur et AOC 1 € Médoc et Haut-Médoc 1,6 € Saint-Emilion et Grands Crus entre 3,5 et 4 € Sauternes Barsac entre 5 et 6 €

      Vous pouvez constater les volumes ont augmenté pas loin de doubler et les prix en baisse sauf pour les Grands Châteaux :

      En Alsace on compte encore en F le litre voire nouveaux nouveaux francs... le négoce vous donnera Sylvaner 7 Pinots blancs 8 Muscat 1o Pinot noir 12 Riesling 13 Pinot gris 14 Gewuerztraminer de 14 à 19 selon millésime.

      Un conseil pour de bonnes bouteilles. Faites un tour chez les cavistes des villes portuaires. Toujours des merveilles à Hambourg à Rio à LA à Singapoure à Londres. Les vins voyagent par la mer.


    • Emile Red Emile Red 24 janvier 2008 08:48

      Le bon acheteur n’achète pas en vrac mais sur pied à l’équivalent barrique....

      New-York, Singapour, Taïwan et Tokyo sont les places fortes du commerce en vin Français.

      Pour la Chine ce sont des oenologues, avec plants, venus de France qui montent de toutes pièces une viticulture locale, comme on le fit au Chili dont 60% de la production est faite par des producteurs Français ou d’origine Française.


    • ARMINIUS ARMINIUS 24 janvier 2008 09:10

      Merci mour ces infos, le rapport du Sénat en particulier, qui reprend exactement les mêmes propositions de mon article précédent ( Allemagne 2008, un marché à reconquérir...) à savoir :

      Le prix, le client ( surtout allemand) doit avoir l’impression de faire une bonne affaire, soit autour de 3€90, qui est le prix moyen de vente en allemagne et maintenant le prix revalorisé du "two bucks chuck" aux US, qui représente la grosse majorité des ventes.

      La qualité : pour l’export en quantitées et à ce prix, on est dans la gamme des vins de plaisir, ce que S.Pigott appelle des "vins de bébé" : ronds,( surtout pas verts) un peu de longueur en bouche et un peu d’aromes : on de rapproche aussi du "Celliers des Prieurés" dont le succés peut servir d"exemple( mais pas seulement, voir rapport Sénat)

      Les moyens marketing avec une mention spéciale au développement du tourisme viticole !

      Peu de mention par contre du e-commerce et c’est pourtant l’avenir ( tant au Royaume-uni qu’en Allemagne, où il est en pleine expansion, pour la France il faudra attendre encore uin peu)

      Rappel : Ubifrance est un excellent outil de stat- quant à Sopexa : copie à revoir !

      PS : il ne s’agit pas de l’exportation des vins hauts de gamme et autres champagnes qui eux ne connaisset pas les mêmes difficultés le marché étant encore très peu concurrentiel.


  • Christoff_M Christoff_M 22 janvier 2008 13:30

     on nous casse les bonbons sur la route avec des radars partout un nombre de flics qui seraient mieux affectés à l’insécurité....mais voila on prefere ramasser l’argent facile plutot que d’avoir le courage de faire une politique cohérente !!

    par contre 60000 morts suite aux conséquences de l’alcool sujet tabou !! ça expliquerait plus ou moins notre trou alcoolique de la sécu...mais avec les lobbies pas un ministres n’a les couilles d’en parler.... et puis un peuple qui boit ça ne tiens pas la route, ça crée des accidents, mais c’est tellement plus facile à berner et à manipuler.... le pt’it apéro dans les boites et le soir avec les potes....le phénomène gagne les plus jeunes,

    Bravo si ça continue on va passer pour les pochtrons de l’Europe !!

    DANS LE MEME GENRE DE PLAISANTERIE ON PEUT VOUS FAIRE LES TAXES SUR L’ENERGIE ou écologiques , les français avinés en redemandent puisqu’ils ne rechignent pas à payer une taxe énorme sur leur bouteille, l’état se dit pourquoi pas on en remet une couche, et en fin d’année ce sera le doublement de la redevance !!

    allez pour s’en remettre on va aller boire un verre, à la tienne camarade alcoolique, vache à lait de l’état !!


    • Emile Red Emile Red 24 janvier 2008 08:50

      Sauf que l’alcoolisme en France n’est plus du majoritairement du aux vins mais aux alcools forts importés...


  • Christoff_M Christoff_M 22 janvier 2008 21:04

     ein bier bitte, ich bin franzosen, ich muss drinken nicht denken


  • Sébastien Sébastien 23 janvier 2008 09:18

    Pour sauver le soldat pinard, rendez-vous au bistrot !


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