samedi 9 novembre 2013 - par Henri Diacono

Ils sont fous ces Tunisiens !

 Une mise au point rapide et définitive en guise de prologue. Il ne s’agit nullement, comme le laisserait supposer le titre de ce billet, que tous les citoyens de cette nation accueillante auraient perdu la boule. Non pas du tout. Le tunisien, en dehors de ses qualités de générosité, de non violence et surtout de l’engagement de sa jeunesse à qui il doit depuis un couple d’année la liberté, d’expression seulement pour l’instant, est également connu pour son extrême patience. Si forte qu’elle glisse quelquefois, hélas, sur le renoncement.

 Or aujourd’hui celle ci a atteint ses limites. Le Tunisien commence à perdre cette fameuse réputation qui lui collait à la peau. Du haut en bas de l’échelle sociale. Du chef d’entreprise à l’ouvrier, de l’agriculteur au saisonnier, du magistrat et de l’avocat, de l’étudiant, du lycéen et de leurs professeurs. Paradoxalement, également de l’officier de police ou de l’adjudant au flic de la circulation ou au trouffion. Et voilà que fatigué « d’être fataliste », découragé, puis soudain transformé, rage et crainte bien vissées au ventre, il est sur le point de descendre à nouveau dans la rue. Pour la énième fois en deux ans au risque de subir des brutalités, non pas des services d’ordre officiels, mais bel et bien des brigades dites « de la protection de la Révolution », bandes de voyous aux ordres d’islamistes radicaux. Ceux là qui sont justement des aveugles, ou plutôt des fous, accompagnés dans leur délire par d’autres demi-dingues, serviles pour la plupart, dont l’actuel Président de la République en personne, individus qui crèvent d’envie de partager le pouvoir avec eux. Pendant longtemps.

 Et oui, les seuls fous de Tunisie, ou les faux jetons, les psychopathes sont bel et bien actuellement les politiciens et les religieux qui veulent faire de leur croyance la règle et la soumission pour tout un peuple. Bref, une dictature de plus.

  Il y aura bientôt une quinzaine, qu’acceptant les réflexions et décisions prises sous la forme « d’une feuille de route » par un « quartet » apolitique composé de trois syndicats (ouvrier, patronal et avocats) et de la Ligue des Droits de l‘Homme, les partis politiques s’y sont pliés pour… se noyer dès la première ligne de cette feuille abordée.

 Comme il fallait s’y attendre ces politiciens ont très vite perdu pied. Dans une confrontation qui n’avait rien de républicain, entre Ennahdha (Renaissance en français), le parti religieux radical – et non modéré – issu de la confrérie des Frères Musulmans dirigé par le plus… « Jésuite ! » des musulmans, le bientôt octogénaire Rached Ghannouchi, et l‘opposition dite laïque regroupée sous la houlette d’un homme de 83 ans Béji Caïd Esbssebsi, ancien « bourguibiste ». Tout ce beau monde a pataugé dans le ridicule pendant des jours et des jours, pour aboutir à un échec. Après les interminables palabres habituels de cette corporation que l’on trouve à travers toutes les démocraties, qui n’en sont souvent pas, de la planète Terre, ils n’ont pu se mettre d’accord sur le nom d’un chef de gouvernement intérimaire, pierre angulaire de l’intégralité du processus exigé par le « quartet ».

 Ecartant deux techniciens, financiers et économiques, de haut vol qui leur étaient proposés, un sexagénaire et un quinquagénaire, ils avaient décidé de débattre sur deux personnalités de leur propre génération, quelque peu poussiéreuse. Deux anciens politiciens. L’un âgé de 88 ans, à demi-sourd (authentique), se déplaçant difficilement à l’aide d’une canne (le favori des religieux) et un autre vieillard de 79 ans ayant servi lui aussi comme le précédant Habib Bourguiba voilà un demi siècle (adoubé par les laïcs). Il est quelque peu surprenant de constater que le printemps tunisien voulu et provoqué par une jeunesse exacerbée qui a payé le prix du sang (près de 300 morts voilà deux ans) soit tombé entre les mains d’une cohorte de vieux chevaux de retour. Des rossinantes.

 Ce n’est pas tout. Le chef des religieux, toujours aussi retors et après des ronds de jambes effectués auprès du secrétaire général irréductible du syndicat ouvrier, principal initiateur de la fameuse « feuille de route », a eu l’outrecuidance de proposer à ses collègues politiques un nouveau candidat au poste de chef du gouvernement intérimaire. Qui ? Je vous le donne en mille. Un ancien ministre de Ben Ali, le dictateur honni qui coule actuellement des jours heureux, partagés entre Arabie Saoudite et Qatar, entre royauté wahhabite et émirat sunnite.

 Le plus drôle de cette péripétie est que l’individu proposé est celui la même qui, voilà un peu plus d’une vingtaine d’années, avait œuvré pour sceller une entente cordiale entre le dictateur fraîchement élu (99% des suffrages cela va de soi) et l’islamiste… Rached Ghannouchi. Entente qui avait capoté plus tard lorsque le premier nommé avait découvert que le second avait, disait-il, « …fréquenté des individus salafistes fomentant un complot destiné à le renverser ». D’où, à l’époque, l’exil…en Occident du chef local de la Confrérie des Frères Musulmans et la chasse à tout islamiste à travers le pays.

 La Tunisie est donc en panne. L’économie est au plus bas, l’inflation de plus en plus forte (plus de 6% depuis le mois de janvier), les prix flambent (des augmentations proches de 100% pour des produis de première nécessité en moins d’un an) et le gouvernement « provisoire » toujours en place, annonce dans son budget 2014 de nouvelles hausses de prix, notamment sur le pain et les carburants alors que dans le même temps il endette le pays à tour de bras et profite de dons pour renflouer en partie ses services sociaux. Les magistrats s’insurgent et dénoncent lors d’une grève tenue jeudi, les nombreuses nominations illégales effectuées récemment dans leur profession donnant, par exemple lieu à des jugements « piteux » envers des extrémistes religieux dangereux. Le même jour le collectif d’avocats des familles des deux députés, Chokri Belaïd et Mohamed Brahmi, dirigeants du parti politique d’opposition le plus virulent à l’encontre des islamistes, assassinés en février et juillet dernier, ont accusé, documents à l’appui, quatre hauts responsables du Ministère de l’Intérieur, cités nommément, d’avoir entravé l’enquête judiciaire par « dissimulations de preuves » pendant des semaines permettant ainsi aux assassins, formellement identifiés, de disparaître.

 A l’Assemblée Nationale Constituante, qui en deux ans n’a pas été capable de rédiger le seul travail pour lequel elle avait été élue, c'est-à-dire la rédaction de la Constitution, et non de légiférer comme elle l’a fait, s’est de nouveau trouvée amputée de plus de 60 de ses membres. Motif : des amendements « votés en l’absence des réfractaires et sous la pression des députés islamistes, et destinés à retarder le processus de "la feuille de route" Les mécontents ont déclaré qu’ils ne réintégraient l’hémicycle qu’une fois les dits amendements annulés.

 A titre indicatif ce petit pays de 11 millions d’habitants environ, s’est donné, par la voix de 50 % de ses électeurs potentiels, un monde politique pour le moins vorace et qu’il juge aujourd’hui inutile. Au point, dans certaines couches de la société, d’en arriver à « regretter l’ancien régime. » Inventaire : 217 députés (soit 1 élu pour moins de 51 mille habitants alors qu’en France par exemple 1 élu représente… 129 mille citoyens) ainsi qu’un gouvernement de plus de…45 membres (tout comme les grandes nations !) et un Président de la République sans aucun pouvoir, logeant dans un Palais digne des mille et une nuits et voyageant souvent. Et vogue la galère !



16 réactions


  • Christian Labrune Christian Labrune 9 novembre 2013 11:55

    " Et voilà que fatigué « d’être fataliste », découragé, puis soudain transformé, rage et crainte bien vissées au ventre, il est sur le point de descendre à nouveau dans la rue. « 

    @Henri
    J’ai l’impression qu’en France, on n’a pas une idée très claire de la situation en Tunisie. Il y a deux jours, Le Monde publiait des déclarations lénifiantes et complètement incohérentes du sinistre Marzouki. On s’interroge sur la dérive qui a pu conduire des jeunes à commettre tel attentat suicide à Sousse ou au mausolée de Bourguiba, et dans un article du Point, on laisse même entendre que l’interdiction d’un congrès d’Ansar el-Charia pourrait être la cause d’une radicalisation jihadiste des salafistes, ce qui est une interprétation pour le moins risquée, sinon un pur délire. Il paraît que sur les billets de banque, des Tunisiens commenceraient à écrire »Dégage !« sous le mot Ennahda. Cela fait déjà un certain temps que vous nous annoncez une révolte massive des Tunisiens, que j’attends impatiemment aussi, mais rien ne se passe. Est-ce que nous prendrions nos désirs pour des réalités ?
    Ce qui est tout de même inquiétant, c’est que dans un pays relativement acquis au principe de laïcité, où la condition des femmes était des plus enviables en comparaison de ce qu’elle peut être ailleurs au nord de l’Afrique, le peuple se soit laissé surprendre par la montée de l’intégrisme islamiste, ait même fini par tolérer l’intolérable. Je ne vois pas d’autre solution, là comme partout ailleurs, qu’une mise hors-la-loi d’organisations islamistes dont il n’est plus du tout possible d’ignorer les objectifs. Bref, les choses étant ce qu’elles sont, il ne sera jamais possible d’intégrer les islamistes à un processus démocratique. Au point où en sont arrivés les Tunisiens, je ne vois pas de moyen terme entre une dictature qu’il faudrait souhaiter »éclairée" -curieux oxymore - et la guerre civile.


  • Henri Diacono alias Henri François 9 novembre 2013 13:23

    Salut Christian,
    Vous comme moi et tant d’autres, commençons à nous perdre dans les méandres d’une situation ubuesque en Tunisie. Une situation dans laquelle pour ce si petit pays par la taille mais très grand pour le symbole qu’il représente, l’Occident au premier rang duquel je placerai volontiers la France et les Etats Unis, jouent un rôle pour le moins ambigu.
    Les articles publiés notamment en France - et celui du Monde accordé à ce véritable polichinelle qu’est devenu Marzouki, en est une énorme preuve - n’ont de cesse de présenter un tableau mensonger de cette nation. Si la Tunisie réussissait démocratiquement sa révolution, son exemple mettrait une fois encore le feu dans le Proche Orient et notamment en Arabie. Donc le bordel parmi les alliés et les pétrodollars des occidentaux. N’oubliez pas que le Qatar principal financier de la Confrérie des Frères Musulmans et allié de l’Occident est la vermine dont se sert justement l’Oncle Sam pour pourrir la réussite démocratique de la Révolution Tunisienne. En outre il ne faut pas trop compter sur la classe politique locale dite laïque composée d’arrivistes (les seuls purs, donc dangereux, ont été justement ceux qui ont été assassinés) et sachez que l’islamisme a pu s’imposer électoralement par « ignorance citoyenne » de la majorité du peuple placé depuis plus d’un demi siècle sous le joug de deux dictatures qui ne lui ont laissé que la religion comme nourriture.
    Christian il nous faut hélas attendre. En effet, si la révolte doit à nouveau venir de la jeunesse, sachez que la grogne commence à gagner toutes les couches de la société qui mettent hélas du temps à « se réveiller ». Comme de partout ailleurs.


  • alinea Alinea 9 novembre 2013 20:28

    L’ennemi est énorme, multiforme : comment s’y retrouver ? Faudra-t-il que l’Occident s’effondre pour que les autres peuples retrouvent espoir de se libérer ?
    Il me semblait bien que cette espèce d’hystérie qui a accompagné, chez nous, ce « printemps arabe » était un infantilisme. Prendre ses désirs pour des réalités et minimiser les difficultés.
    Que dire d’autre que « bon courage » aux tunisiens ? Nous sommes tellement dépassés nous-mêmes !


    • Henri Diacono alias Henri François 10 novembre 2013 07:39

      Salut Alinea.
      Toujours un réel plaisir pour moi de vous retrouver.
      L’Occident effondré un autre Empire aussi néfaste naîtra. Le drame chez nous, en chacun de nous, est de vouloir tout transformer au cours de notre vie, du moins au cours de la partie dans laquelle où, ayant emmagasiné réflexion et expérience nécessaires, nous pouvons « rêver ». C’est à dire une tranche de vie assez mince ne croyez-vous pas ?
      Alors que nous oublions que le « monde ne s’est pas fait en un jour » comme disaient nos grand -mères.
      Détrompez vous le printemps arabe a semé des graines. Hélas, lorsqu’elles fleuriront un peu partout ailleurs, nous ne serons plus là pour les respirer. Et puis les tunisiens s’en sortiront. Ils y mettront du temps mais ils s’en sortiront. J’en suis convaincu.
      Bon dimanche.


    • popov 10 novembre 2013 07:57
      @Henri Diacono alias Henri François

      Détrompez vous le printemps arabe a semé des graines.

      Je pense la même chose. Et je pense aussi que moins ceux que cela ne regarde pas s’en mêleront, mieux cela vaudra.

  • smilodon smilodon 9 novembre 2013 20:31

    Après toutes ces « révolutions arabes », la première fois que ces peuples auront pu voter librement, ils auront voté pour des gouvernements de « barbus » !... 2 ans après, ils s’aperçoivent qu’ils se sont trompés !... Après 1789, nous auront mis presque 200 ans avant d’inventer un monde « nouveau » !... Il leur faudra du temps, à eux aussi, avant de comprendre qu’une religion n’est pas faite pour diriger un pays !... Une « religion », quelque qu’elle soit, n’importe laquelle, n’est faite que pour offrir une porte de sortie à tous ceux qui passent de vie à trépas !... Les religions ne sont là que pour aider les vivants à mourir !.. Point !... Pas à vivre !....JAMAIS !... Adishatz.


    • Henri Diacono alias Henri François 10 novembre 2013 07:55

      D’accord avec vous smilodon. Ils se sont fait avoir parce qu’ils ignoraient tout de la politique et du statut de citoyen qui « réfléchit ». Le côté positif est que ces mêmes tunisiens, dans leur majorité, ont aujourd’hui compris. Ils ne mettront pas 200 ans, mais le combat pour leur totale liberté sera long. Car, voyez vous, ils n’ont pas que les islamistes comme adversaires. Ils ont surtout ceux de l’ombre, les manipulateurs qui tirent les ficelles depuis leurs forteresses plantées loin de ce petit pays dangereux par l’exemple qu’il peut donner aux terres qui leur sont siennes ou qu’ils veulent conquérir.
      Au sujet de la religion votre réflexion me sied.
      Sachez toutefois que dans mon cas personnel, il n’est pas question - il n’en n’a jamais été question - qu’elle puisse m’aider de passer de vie à trépas.


    • philouie 10 novembre 2013 08:09

      Si ce que vous disiez était vrai, les oligarques qui nous dominent afin de s’assurer la pleine liberté de leur petit trafique, ne passerait pas leur temps à chercher à détruire les religions.

      Pourquoi veulent-ils qu’elles disparaissent ? si ce n’est qu’elles représentent un contre pouvoir qui leur est néfaste.

      Que l’Islam ne soit pas adapté à dirigé des états-nations à la mode occidentale c’est une évidence. Que les frêres musulmans n’est pas la compétence, en est une autre. mais lorsqu’on a été maintenu des décennies dans la clandestinité, c’est normal.
      Mais ce qui fonde le politique, c’est le religieux. et rien d’autre. Parce que c’est le religieux qui fait que les hommes et les femmes marchent ensemble.
      Bien sûr, si vous préférez la tyrannie, vous pouvez vous passer du religieux. Et nos oligarques s’en passent non qu’ils utilisent la force mais qu’ils utilisent la manipulation.


    • Henri Diacono alias Henri François 10 novembre 2013 09:02

      Philouie,
      Autour de moi, depuis toujours je n’ai cessé d’admettre et l’ai souvent écrit que les religions avaient été nécessaires - itou le paganisme - pour contraindre les hommes à vivre en communauté de la façon la plus paisible possible. Souvent, sinon toujours, en leur inculquant la Grande Peur, celle de l’Au delà.
      Bien. Mais voilà, ce concept de « règles communautaires » ayant été définitivement intégré dans les gênes de l’espèce humaine tout au long de millénaires, pourquoi accepter aujourd’hui au 21° siècle d’être encore et toujours « gouverné » ou simplement conduit par des textes ou des « on dit » datant d’époques primaires qui sont devenus de nos jours complètement obsolètes. Ceci dit, sachez pour votre gouverne, que je ne suis pas un mécréant mais un agnostique. je respecte celui qui croit en...Dieu (j’ai toujours eu du mal à prononcer ou écrire ce mot) mais je doute de son existence. tout comme je doute de ses « prophètes » dont le dernier en date (ou celui qui aurait supposé l’être) est pour moi l’archétype de « la confusion ».


    • philouie 10 novembre 2013 09:51

      Henri,

      Votre argument qui consiste à dire que finalement l’humanité est suffisamment mature pour se passer de la religion est tout à fait recevable.
      Mais est-ce vrai ?

      Plusieurs éléments de réponse.
      - Depuis Abraham, la civilisation se construit par l’éducation. et l’éducation c’est la transmission des valeurs. Quelles valeurs allons nous transmettre si nous ne savons plus les exprimer ?
      Lorsque les médias véhiculent aux quotidiens des valeurs qui tournent autour de la possession et de l’apparence, ne risque-t’on pas de déconstruire en peu de temps ce que les générations ont construit au fil des millénaires ?
      Si il nous a fallu un effort pour construire ce que nous sommes, pouvons nous suspendre l’effort sans dommage ? en êtes vous sûr ?

      - Depuis Abraham, la civilisation se construit dans le sacrifice de soi. c’est l’individu qui est au service de la communauté et non l’inverse. La religion offre des moyens pour construire cet individu altruiste capable de se sacrifier pour autrui. Ces moyens sont la prière, le jeûne ou l’aumône. Lorsque ces moyens disparaissent et que ne reste que la culture du désir - désirs qui engendrent le profit - ne croyez vous pas qu’on est en train de construire un société du chacun pour soi, ou tous marchent sur la gueule de tous dans l’espoir d’avoir sa place au soleil ?

      Le progrès n’est pas une fatalité mais une conquête. d’autres civilisations avant nous ont disparu.

      Construire est lent et difficile. Détruire ça va très vite.


    • philouie 10 novembre 2013 12:35

      Par ailleurs, aucune secte de l’Islam ne peut gouverner la Tunisie.

      La tunisie est un état-national construit sur le modèle occidental hérité de l’église catholique et de l’empire romain.

      L’Islam n’est pas fait pour ça.

      L’Islam est d’abord fait pour se gouverner soi-même. Et s’il organise la société, ce ne peut-être qu’une société de gens qui se gouvernent eux-mêmes. Pas d’église en Islam.

      Ce sont les musulmans qui font la société islamique et pas l’inverse.


    • Henri Diacono alias Henri François 10 novembre 2013 16:15

      Philouie,
      Je respecte votre argumentation. Mais de nos jours elle ne tiendrait pas la route si ’Homme ou plutôt, les hommes étaient devenus TOUS (je dis bien TOUS) tels que Adou Nei alias Dieu alias Allah l’a souhaité, par l’entremise d’Abraham puis des différentes religions. Pour faire plus court, les différents prophètes auraient été de trop, les Dix Commandements de Moïse auraient été largement suffisants. Et puis si une telle félicité s’installait sur la Terre, nous nous ennuirions ferme ne croyez vous pas ?
      Pour en revenir à l’Islam et surtout le Coran qui a trop souvent l’allure d’un Code Civil nécessaire pour les peuples d’ Arabie et que je m’efforce de lire (dans une excellente traduction paraît-il), il me semble offrir beaucoup trop d’interprétations différentes selon les humeurs des humains qui le lisent. N’oubliez pas que nous sommes sur cette planète plus de 6 milliards d’individus DIFFÉRENTS et que deux VRAIS jumeaux n’existent pas.
      Enfin il est faux d’affirmer que la Tunisie le pays où je suis né et où est également né mon tout premier ancêtre, au début des années ...1700, est une nation construite sur un modèle occidental et catholique. Jusqu’en 1958 date à laquelle j’ai quitté mon sol natal LES TROIS MONOTHÉISTES étaient respectées. Sans avoir à se mêler de politique. Elles l’étaient même lorsque je m’y suis réinstallé vers 1997 sous la dictature et demeurent encore aujourd’hui, jour où levant les yeux vers le ciel qui y est souvent d’un bleu limpide, je souhaite ardemment que la révolution réussisse sur MA terre. D’une façon qui lui soit propre. Ni à l’occidentale et ni à l’orientale mais dans le MÉTISSAGE. Quant à progresser, l’espèce humaine a plutôt besoin de suivre l’exemple des sages - comme vous devez l’être - dans sa vie quotidienne et de ses conseils, son « vécu » sans avoir à y mêler LA religion.
      Bien à vous. Et merci de m’avoir lu.


    • popov 11 novembre 2013 11:49
      @philouie

      Oui, c’est vrai, les religions ont servi de ciment social. Mais elles sont basées sur des légendes pas plus solides que celle du père noël. Au fur et à mesure que les gens prennent conscience de l’arbitraire de ces légendes, les religions ne peuvent plus servir à rien. Il n’y a pas de retour en arrière à long terme.

      Il faudra donc trouver autre chose comme ciment de la société. C’est là le véritable défi des sociétés modernes, et la solution n’est pas évidente.

      Le problème s’est posé à la Chine il y a plus de 2000 ans. La solution à l’époque fut le confucianisme. Comme on ne peut pas mettre un flic derrière chaque citoyen, il faut l’éduquer à comprendre les désavantages d’un comportement asocial. Cette éducation commence dans la famille. Un élément important de cette éducation, c’est la responsabilité des gens au pouvoir de se comporter de façon impeccable. Les humains étant ce qu’ils sont, inutile de dire que ce n’est pas gagné.

    • Henri Diacono alias Henri François 11 novembre 2013 12:17

      A Popov,
      Et oui revenir à l’origine, la famille, le clan, la tribu (des sources aujourd’hui tarées, hélas)....ou alors se raccrocher à un nouveau prophète auto proclamé ou adoubé par les dominants.
      Ou bien encore comme je l’ai fait, inconsciemment au début, puis sciemment, peu après être devenu très jeune orphelin de père... se frayer un chemin à sa mesure et selon sa propre alchimie en faisant gaffe de ne pas se laisser embrigader et surtout de voir où « on mettra ses pieds ». C’est ainsi qu’on évitera tous les pièges, et même si au passage on laisse quelques plumes, on finira par se construire son propre monde fait de proches que l’on respectera et qui te respecteront. A l’écart des cons et de tous les révoltés.


  • Rachid Barnat Rachid Barnat 12 novembre 2013 13:21
    OPPOSITION, UGTT, UTICA, ORDRE DES AVOCATS, LIGUE DES DROITS DE L’HOMME :
    Ils sont tous fous de courir après Ghannouchi ... 
    Alors qu’il leur suffisait de lui signifier ainsi qu’à tous les constituants leur ILLÉGITIMITÉ depuis le 23 octobre 2012 !


    • Henri Diacono alias Henri François 12 novembre 2013 14:07

      Et oui Rachid ils sont fous eux aussi. Hélas. Bien sûr qu’il suffisait de leur faire comprendre à ces fous d’un Dieu méconnaissable, qu’ils étaient dans l’illégitime. mais croyez vous qu’ils auraient quitté le pouvoir tête baissée. Il aurait alors fallu les « expulser » manu militari, baïonnette au canon. Comme en Égypte avec toutes les conséquences que cela aurait entraîné en Tunisie où l’armée ou la Garde Nationale demeurent bien timorées pour une telle opération. 
       Et puis vous devez savoir où se trouve le siège des Frères Musulmans.Dans la capitale arabique d’un tout petit état, immensément riche et surtout ami intime des States et de tout l’Occident. Alors ?


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