Impôt sur le revenu 2020 : hausse cachée pour les ménages juste au dessus des nouveaux seuils
Suite au « grand débat » du printemps 2019, une ristourne fiscale a été décidée par le gouvernement, en réduisant de 14 à 11 % la première tranche, mais en abaissant les seuils d’entrée dans les tranches de 30 % et 41 % pour annuler progressivement l’avantage pour les tranches supérieures (Ref 1).
Pour l’impôt prélevé sur les revenus de 2019, il y a donc baisse ou statu quo pour tous les contribuables, applicable depuis le début 2020.
Mais pour l’impôt prélevé sur les revenus de 2020 (la déclaration de ceux de 2019 est en cours et sera prise en compte à l’été), la hausse de revenus éventuelle pour les ménages situés entre l’ancien et le nouveau seuil (plus bas) vont se retrouver taxés sur la tranche supérieure.
Ainsi, un ménage dont le revenu annuel par personne est de 26 000 euros qui avait eu une augmentation de 1000 euros entre 2017 et 2018 était taxé à 14 % sur ces 1000 euros. Mais la même augmentation entre 2018 et 2019 (déclaration de 2020) sera taxée à 30 % !
Cela montre le dévoiement démagogique des prétendus cadeaux fiscaux, bricolés pour qu’ils ne bénéficient surtout pas aux classes moyennes supérieures, mais avec « effet de bord » sur certains ménages intermédiaires, ceux juste au dessus des nouveaux seuils se retrouvent bernés.
En France, seuls 40 % des ménages sont assujettis à l’IR, avec une très forte progressivité entre la première et la seconde tranche : désormais +19 % sur le taux, et un seuil trop bas. Pour le moins, le seuil à peine supérieur à 25 000 euros par part devrait être remonté à 30 ou 35 000 euros par part, et le taux ramené à 26 %, c’est à dire la moyenne des tranches adjacentes de 11 % et 41 %, afin que les baisses d’impôts bénéficient cette fois aux catégories les plus ponctionnées ne pouvant utiliser de dispositifs d’optimisation.
Pour équilibrer les comptes, la tranche de 45 % pourrait passer à 50 % (50 % en Belgique et Autriche, 52 % en Espagne et Pays Bas, 59 % en Suède et Danemark) (Réf2), ou, mieux encore, la « flat tax » sur les revenus financiers pourrait [devrait] être abrogée pour que ces revenus soient taxés au taux en vigueur en fonction de l’ensemble des revenus.
Ref 1 : Evolution barèmes impots 2020 : https://www.dispofi.fr/actualites/bareme-2020
Ref2 : Barèmes impots en UE : https://fr.wikipedia.org/wiki/Fiscalit%C3%A9_dans_l%27Union_europ%C3%A9enne#Imp%C3%B4t_sur_le_revenu
31 réactions
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Nowhere Man 26 mai 2020 08:40Je confirme. Le simulateur gouvernemental destiné à vérifier si on est éligible à la baisse d’impôt me promet une baisse d’environ 350€ alors que ma déclaration en ligne actuelle m’affiche une légère augmentation.
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Eric F 26 mai 2020 11:00@Nowhere Man
Le simulateur gouvernemental visait à estimer l’évolution « à revenu constant » mise en oeuvre entre les prélèvements à la source de décembre 2019 et janvier 2020 (appelé « baisse de 5 milliards » suite au grand débat).
Il se peut que certaines nouvelles dispositions applicables à la déclaration que nous sommes en train de remplir amènent des distorsions, car il est fréquent que les gouvernements reprennent d’une main ce qu’ils donnent de l’autre. -
Nowhere Man 26 mai 2020 12:07@Eric F
En fait je me suis laissé abuser par la communication gouvernementale.
L’outil utilisé s’appelle :
« Simulateur de la baisse d’impôt sur le revenu annoncée pour 2020 »
La baisse pour 2020 concerne en réalité les impôts payés en 2021 sur les revenus 2020.
Macron a bien déclaré en novembre 2019 que la réforme s’appliquerait dès 2020 en omettant de préciser qu’elle ne sera visible sur les avis d’imposition qu’en 2021. -
Eric F 27 mai 2020 11:50@Nowhere Man
Non, c’est bien sur les impots prélevés en 2020 que s’appliquent les nouveaux taux et seuils.
La déclaration que nous sommes en train de remplir pour déclarer les revenus de 2019 ont une double finalité (mais c’est rarement expliqué)
1° vérifier si ce qui a été prélevé à la source en 2019 correspond bien aux revenus perçus cette année là, il peut y avoir alors un « correctif » (remboursement d’un trop perçu ou demande de complément)
2° fixer les taux qui seront applicables en 2020 (eh oui, c’est récursif) avec là encore une éventuelle adaptation selon ce qui a été prélevé entre janvier 2020 et l’été 2020 (avec le retard, ce sera probablement en septembre que se fera l’ajustement).
« La baisse d’impôt sur les revenus 2020 entre en vigueur dès le mois de janvier 2020. Le prélèvement à la source tiendra compte du nouveau barème à partir du premier mois de l’année » -
troletbuse 7 octobre 2020 23:01@Eric F
Non Nowhere a raison. Cette année pour les revenus de 2019, le barême appliqué est celui à 14% puis à 30%. Vous avez oublié les non-dits. J’ai fait le calcul pour mon cas et je tombe à l’euro près sur le montants de mes impôts (avec la tranche à 14%)
Le nouveau barême s’appliquera sur les revenus de 2020 sauf si coronavirus ne change la donne.
Bizarrement mon taux de prélévement est augmenté alors que ce mois-ci tous mes revenus ont baissé et que les impôts avec le nouveau barême devraient baisser. -
Eric F 15 octobre 2020 10:16@troletbuse
Il y a en effet des « non dits » et des effets de bord, entre ce qui est prélevé à la source et l’ajustement suite à la déclaration des revenus.
Les taux qui étaient appliqués début 2020 résultaient de la déclaration des revenus de 2018 (car il n’y a pas eu d’« année blanche » en réalité).
Puis, suite à la déclaration des revenus de 2019 en milieu de cette année, 1° il y a eu régulation des impots relatifs aux revenus de 2019 (pour ma part j’ai eu un remboursement, liée à une baisse de revenus 2019 vs 2018) et 2° calcul des taux réactualisés.Concernant les « anciens » et « nouveaux » barèmes, finalement comme vous le dites, ce qui a été payé au titre de 2019 a été basé sur les anciens barèmes ; et les « nouveaux » barèmes s’appliquent depuis l’été 2020 au titre des revenus de 2020, applicables jusque mi 2021 où sera effectuée la déclaration et la régularisation éventuelle (réf)
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JL 1er juin 2020 07:32@babelouest
’’Ne mélangeons pas les BESOINS et les ENVIES. ’’
« La planète compte suffisamment de ressources pour répondre aux besoins de tous, mais pas assez pour satisfaire le désir de possession de chacun. » Gandhi.
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troletbuse 26 mai 2020 10:25Votre explication est claire comme du jus de chique.
Si on dépasse le seul de 25400 euros, on aura environ 125 € de réduction
J’ai cru comprendre que vous écriviez que le barême pour les revenus de 2019 serait les nouvelles tranches mais avec les anciens taux de 14 et 30 %.
Mystère.
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Eric F 26 mai 2020 10:50@troletbuse
désolé des imprécisions dans ma formulation, c’est lié au fait que le taux de prélèvement à la source sur les revenus de l’année en cours est calculé selon la déclaration des revenus de l’année précédente (on est en train de la remplir pour les revenus de 2019). En fait, ce qui nous sera prélevé cette année le sera bien avec les nouveaux taux et les nouveaux seuils (ils sont déjà applicables depuis le premier janvier, mais basés sur la déclaration antérieure).
Mon article révèle un « effet de bord négatif » des subtilités mises en place par les mesures supposées réduire les impôts des classes moyennes, au détriment des contribuables juste au dessus des « nouveaux » seuils rabaissés.
Et par ailleurs, je pointe le très fort gap de taux en entrant dans la seconde tranche, la pente est bien trop forte.
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hgo04 26 mai 2020 13:09La classe moyenne va être laminée par ce pays..
Il restera donc un monde basique RICHES — PAUVRES.
Les premiers auront la santé, la sécurité, les loisirs ou oisiveté, les seconds devront travailler pour leur en faire bénéficier.
Au moins les choses sont claires. Aussi, je commence à penser à faire que les premiers n’aient plus de sécurité, basiquement cela aura des incidences directes sur leur santé, et indirectement l’oisiveté..
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JL 26 mai 2020 13:25@hgo04
’’Les premiers auront la santé, la sécurité, les loisirs ou oisiveté, les seconds devront travailler pour leur en faire bénéficier.’’
Vous oubliez la liberté de fait et bientôt les droits qui vont bien avec ; inénarrable retour à l’Ancien Régime. Effacé 1789. -
Eric F 26 mai 2020 13:34@hgo04
Il est certain que l’idéologie des « premiers de cordée » a été délétère, mais en voulant faire passer les classes moyennes+ comme « riches », les gouvernants et médias font un nuage de fumée pour couvrir les « très riches ». Et on peut voir que cela fonctionne plutôt bien auprès d’une part de l’opinion publique.
Résultat, les primes et avantages sociaux sont conditionnés à un plafond relativement bas, ce qui altère notamment l’efficacité de la relance par la demande (on le verra pour l’automobile, où la « prime à la casse » n’aura pas d’effet sur les voitures neuves en stock, mais au mieux sur des importations low cost). -
titi 26 mai 2020 21:47@Eric F
Expliquez nous.
C’est quoi un riche ? c’est quoi une classe moyenne ?A partir de combien de revenus est-on riche ?
Personne ne définit exactement ce qu’est un riche.
Politiquement ce serait très risqué.
Le riche c’est « l’autre », le méchant, celui qui doit payer à la place du gentil pauvre.
C’est pratique. -
Eric F 26 mai 2020 23:01@titi
« Personne ne définit exactement ce qu’est un riche. Politiquement ce serait très risqué »
j’ai écrit des articles sur ces notions de « classe moyenne » et de riche. Il faut effectivement un ordre de grandeur, j’ai repris (et adapté) le seuil indicatif de la richesse évoqué par Hollande il y a quelques années : 4000 euros net mensuel par part (avec l’inflation, cela correspond à environ 4600 désormais).
Plus flou serait le concept de « très riche ». Allez, je me lance : 5 fois plus -
hgo04 27 mai 2020 16:09@titi
Vous avez raison de dire que cela est subjectif.
C’est quoi être riche ? Pour moi, puisque c’est subjectif, c’est pouvoir claquer de l’argent sans risquer d’en manquer, voir même sans en ressentir rien du tout.
Et quand je dis, claquer « est claquer. Allez.. J’ai connu une personne qui, le jour des 18 ans de sa fille, a remercié les invités d’être venus en toute simplicité à cet anniversaire.
Cela se passait sur un YATCH loué à cette occasion a MONACO. Le même est allé faire de la randonnée, dans la vallée des merveilles, en famille.. Départ et retour NICE — VALLÉE DES MERVEILLES, pour 6 personnes, en hélico..
Puis je considérer qu’il est riche ?
Attention, je n’ai pas dit un salop ou un voleur, pas du tout. Il est même sympa, et s’il est riche c’est d’abord grâce à lui. Donc pas question de m’en prendre à lui, mais.... il est indéniable que les salaires moyens (grande fourchette 2500 à 5000 € mensuels, voire 10 000 €) vont dégringoler.Après, je peux vous retourner la question. C’est quoi être pauvre ? À partir de combien l’est-on ?
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foufouille 27 mai 2020 16:33@titi
ben avec 6000 tu peux te payer ce que tu veux, avec 10000 encore plus de luxe.
2000 hors impôts est déjà bien mais avec 3000 tu as ton logement décent.
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titi 26 mai 2020 17:20@L’auteur
« Cela montre le dévoiement démagogique des prétendus cadeaux fiscaux, bricolés pour qu’ils ne bénéficient surtout pas aux classes moyennes »
N’importe quoi. Y’a des tranches. C’est comme ça que tout fonctionne en France.
Quand on est à la limite sup d’une tranche inférieure on est gagnant.
Quand on est à la limite inférieure d’une tranche supérieure on est perdant.C’est le principe des tranches.
Ou alors supprimons les tranches.
Flat taxe pour tout le monde.
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Eric F 26 mai 2020 23:12@titi
Vous n’avez pas lu à fond l’article, ce qui est en cause n’est pas le concept de « tranches » que le fait d’avoir diminué le seuil de passage de la 1ère à la 2ème et de la 2ème à la 3ème tranche, pour annuler l’effet de la baisse de taux de la première tranche. L’effet de bord que je mets en lumière est que certains contribuables sont de ce fait passés dans la tranche supérieure sans changer de revenu, et de ce fait les augmentation dont ils bénéficieront seront davantage taxées avec le « nouveau » barème que l’« ancien », ce qui est paradoxal alors que le but affiché était de diminuer l’imposition.
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Jean Keim 26 mai 2020 17:45Il me vient deux réflexions dont la deuxième très personnelle, et je vais généreusement les partager :
1) Pourquoi un impôt par tranches ?
Ou alors des tranches à l’infini, autrement dit une seule formule, pondue par un polytechnicien aidé par un énarque, heu non ! pas un énarque ils font trop de dégât, disons un économiste, ... pas sûr que ce soit mieux, bref une formule avec dedans des exponentielles et des logarithmes, et qui serait pertinente pour calculer l’impôt, il serait très doux pour un revenu modeste en augmentant progressivement mais d’autant plus vite le prélèvement au fur et à mesure que le revenu en fait autant jusqu’à être totalement confiscatoire quand le revenu devient indécent.
2) Pourquoi faut-il payer un impôt ?
Nous sommes tellement conditionné par « ce devoir républicain » que son acceptation est quasiment inscrite dans nos gênes, mais si je donne par mon travail du temps de vie à la communauté, pourquoi en plus devrais-je acquitter un prélèvement sur ce que mon entreprise publique ou privée m’octroie plus ou moins chichement comme rétribution ? De plus cet impôt acquitté, quand je fais un achat, je dois payer un autre prélèvement que je sois riche, aisé, pauvre ou miséreux, c’est le même pour tout le monde.
Le quidam va me rétorquer que l’État à besoin d’argent pour son train de vie, dans le système actuel c’est indéniable, un porte-avions qui navigue 6 mois pour 1 an de réparation, d’entretien et de remise à niveau, des rafales qui coûtent à l’unité le prix d’un hôpital, une Europe dont les fonctionnaires, libres de tout impôt, nous coûtent un bras, une dette dite souveraine (la dette dans sa majesté) qui maintenant dépasse notre P.I.B., des hauts fonctionnaires à Bercy intouchables, etc.
Mais peut-on imaginer un monde qui fonctionne autrement ?
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Eric F 26 mai 2020 23:27@Jean Keim
Les « tranches » d’imposition sont une application simple de la progressivité. Pourquoi pas un barème continu désormais avec l’informatique ? on peut en effet poser la question, on pourra alors discuter l’« asymptote », je ne pense pas que 100% soit réaliste, jamais appliqué nulle part et les plus fortunés s’expatrieraient encore davantage ...on peut certes les guillotiner mais ils ne paieront ensuite plus rien !La moitié du budget de l’état va dans la redistribution sociale, et à peine un vingtième va dans les armements, alors on peut évidemment réduire le vingtième, mais ça ne diminuera pas énormément le total....
On peut « imaginer » un monde qui fonctionne autrement, mais ceux qui ont cherché à le mettre en oeuvre se sont cassé les dents (ou plutôt ont cassé les dents des populations). Le « moins pire » semble avoir été l’émancipation sociale lors des 30 glorieuses ...et encore, car les moins nantis étaient alors plus pauvres que désormais.
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Jean Keim 27 mai 2020 08:36@Eric F
Mon commentaire est un peu et volontairement outrancier je vous l’accorde, quand à la menace que les riches se cassent, sérieusement qu’un parasite aille se faire prendre ailleurs qu’elle importance, ils pourraient se regrouper qq. part sur la terre, et pourquoi pas sur la Lune, ils apprendraient à se débrouiller entre eux sans tout ce qui fait un monde viable, vous savez le cantonnier, le jardinier, le cuisinier, l’électricien, le mécanicien, le menuisier, le maçon, le livreur, l’infirmière, etc., ces gens formidables qui font réellement tourner un pays et que les nantis ignorent du haut de leur building, on ne s’apercevrait même pas de leur absence.
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Eric F 27 mai 2020 11:35@Jean Keim
« lls pourraient se regrouper qq. part sur la terre, et pourquoi pas sur la Lune, ils apprendraient à se débrouiller entre eux... »
En réalité, vous le savez bien, c’est l’inverse qui se passe : de très nombreux pays accueillent à bras ouverts les hyper-riches issus des pays à forte fiscalité, que ce soient les affairistes ou les vedettes, lesquelles vedettes nous tirent les larmes des yeux pour solliciter nos dons pour des causes caritatives.
Par contre, il pourrait y avoir un principe très simple : l’argent gagné en France est imposé en France, avec retenue à la source. Finalement le principe de taxation des GAFA appliqué aux nantis. -
Alibaba007 27 mai 2020 15:48@Eric F " ...on peut certes les guillotiner mais ils ne paieront ensuite plus rien !
"
Très juste... commençons par la première étape
...et voyons ensuite si le pays tourne encore après résolution de ce problème...
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babelouest 1er juin 2020 07:26@Jean Keim
Je pense que vous vous fourvoyez. Si CSG, CRDS, TVA étaient répartis sur l’impôts sur le revenu, même avec des tranches commençant à 5% pour les tout petits revenus les plus modestes s’y retrouveraient. Le piège de la TVA, c’est qu’on la paie sans « la voir ». Au moins le taux à 33% autrefois sur les voitures, les bijoux, les parfums avait-il un sens. Cela rétablissait en partie une certaine progressivité.
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MAUGISMICHEL 26 mai 2020 18:15La solution à ce problème fiscal est archi connue et rationnelle.
Les revenus des salaires devraient être exemptés d’impôt, parce que la participation du travail au bénéfice de la nation, est déjà inclus dans les profits des entreprises qui, elles , doivent payer des impôts sur les profits.
Les salaires, quelques qu’ils soient doivent être plafonnés à un maximum raisonnable.
Seuls les profits des entreprises doivent payer des impôts.
C’est à dire SEULEMENT le Capital mobilier et immobilier doit payer des impôts sur les revenus qu’il produit, et à un taux fixe, pour rendre le morcellement inutile.
il me semble que Alain Minc avait déjà fait une telle proposition
Le reste c’est des discours irrationnels qui cachent la réalité d’un monde qui marche sur sa tête, avec des salaires scandaleux envers des NULS et des salaires misérables pour des travailleurs héroïques.
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Eric F 26 mai 2020 23:30@MAUGISMICHEL
c’est une piste judicieuse, mais elle ne pourrait être mise en place qu’au niveau mondial, car actuellement les entreprises s’installent là où leur profit est maximum : faible couts, faibles prélèvements. -
MAUGISMICHEL 27 mai 2020 02:02@Eric F
Ce qui est une preuve de l’ aliénation de l’homme.
il n’est pas mettre des choses qu’il produit ce sont les choses qui le contrôlent.Il faut interdire les entreprises de s’installer ailleurs, sans l’accord gouvernemental
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William 27 mai 2020 10:30@MAUGISMICHEL
Vous écrivez : « Il faut interdire les entreprises de s’installer ailleurs, sans l’accord gouvernemental »
Mais on n’est plus à une époque où les entreprises sont spécifiquement nationales (hormis les petites entreprises familiales), la propriété de l’entreprise tout comme la direction sont la plupart du temps multinationales, rien n’est plus simple que de fermer une usine dans un pays, et de transférer la production dans un autre.
Regardez Alcatel, qui avait fusionné avec l’américain Lucent puis a été racheté par le finlandais Nokia, que reste-t-il de national ?
Même Renault où l’état a une participation, il y est minoritaire. alors dans le cas actuel il peut faire pression dans la mesure où il injecte du capital (quoique ce soit plutôt un pret), mais la décision de fabrication de nouveaux modèles dans tel pays plutôt que tel autre ne dépend pas de l’état français. Peu à peu, la production dans l’hexagone n’a cessé de se réduire, du fait des coûts comparatifs.
L’état a peu de leviers concrètement, sauf à faire du protectionnisme à outrance, mais en renonçant alors à exporter du fait des rétorsions.
Il peut être décidé « un certain protectionnisme sélectif » pour conserver une part de production nationale (par exemple les équipements médicaux), mais l’effet serait quand même limité. -
MAUGISMICHEL 27 mai 2020 16:04@William
L’homme n’est plus maître et non mettre.Si une entreprise délocalise, elle doit recevoir l’aval du gouvernement, un point c’est tout. Sinon, elle le fait contre la volonté de la nation.
Ce n’est pas du protectionisme, c’est de l’évidence
La nation doit être maître de ses moyens de production. C’est la démocratie, sinon c’est de l’égocentrisme de quelques crapulescomme je l’ai dit, l’homme n’est plus maître de sa destinée !
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Eric F 27 mai 2020 18:48@MAUGISMICHEL et @William
il est rare qu’une usine soit purement et simplement fermée du jour au lendemain, pour que son outillage et la production soient transférés à l’étranger (délocalisation directe).
Généralement le phénomène est plus insidieux : une entreprise qui a des sites dans différents pays peut progressivement diminuer la part de production dans un pays donné jusqu’à la faire disparaitre, et augmenter concomitamment la production dans d’autres pays. Si l’actionnariat de cette entreprise est multinational, elle ne dépend pas de la « volonté d’une nation ».
Je connais le phénomène pour l’avoir vécu « de l’intérieur » comme salarié d’un groupe high tech : la fabrication puis le savoir-faire sont transférés peu à peu, et à la fin le groupe peut se passer de nous. Le gouvernement ne peut peser que s’il y a de grands marchés publics conditionnés par une activité locale, ou s’il injecte du capital. Les « aides » sont un fusil à un coup, cela ne fait que retarder l’échéance, on l’a vu dans la sidérurgie.PS : a propos de production nationale, le plan d’aide à l’automobile annoncé hier est complètement à côté de la plaque, il aurait fallu un plan ciblé d’urgence pour écouler les stocks déjà produits, pas des aides qui iront sur des occasions récentes ou des véhicules low cost importés. Quant aux voitures électrique, filer 7000 euro par véhicule montre leur absence totale de compétitivité, c’est subventionner une danseuse pour des bobos urbains ! Toyota fabrique en France la Yaris Hybride non rechargeable donc non éligible à la prime, contrairement à la Prius importée !
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babelouest 1er juin 2020 07:29@MAUGISMICHEL
Et les actions ? Ou alors, déjà, qu’il soit interdit de verser des dividendes sur les comptes situés à l’étranger, et que l’évasion fiscale soit très sévèrement réprimée.
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