jeudi 24 juillet 2008 - par morice

Ingrid au pays des dindons

Ingrid Bétancourt repartie prendre des vacances aux Seychelles, où elle devrait y croiser Dominique de Villepin et sa famille, il nous a paru nécessaire d’analyser l’ensemble des éléments à notre disposition sur sa libération. Les Seychelles, pourquoi pas pour des vacances, le besoin de solitude, sans doute. Mais revenons donc tout d’abord sur une scène : Ingrid Bétancourt agenouillée à l’Eglise Saint-Sulpice, Dominique de Villepin à ses côtés... et c’est Nicolas Sarkozy sur les rotules. Car depuis la libération théâtrale de l’otage, fervente catholique, le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il y a un dindon à la farce qu’a engendrée la libération d’une femme devenue un peu sainte vierge dans les médias. Pire encore, puisqu’aujourd’hui on apprend qu’il y en a deux, de dindons. Dominique de Villepin, ce que l’on savait déjà ici même, et le président actuel. "J’en rends grâce enfin à l’armée, aux chers soldats de ma patrie colombienne, qui ont monté et réussi une opération militaire parfaite, exemplaire, sans aucun précédent historique dans l’histoire de notre continent… Dieu a fait ce miracle", dit l’otage libérée dans les blogs catholiques, qui occultent savamment l’étrange petite phrase téléphonée sur le rôle des agents israéliens d’Israel Ziv et Yossi Kuperwasser, étrangement rentrés à la va-vite en terre natale, le lendemain même de la libération pour retrouver leur société Global CST. Le premier avait été engagé à grands frais par le gouvernement Uribe, et rien n’indiquait à ce jour que son contrat était terminé. Le second s’était déjà rendu célèbre en août 2006 en comparant le Hezbollah aux SS  : "In terms of the systematic and deliberate killing of civilians, the difference between Iranian-sponsored Hizbullah and Nazi Germany is that while the SS sought to conceal its deeds - including from German society - Hizbullah proudly proclaims its successes in killing Jewish civilians." Les israéliens ne tuant jamais de civils, c’est bien connu, surtout en 33 jours  : 1100 morts contre 159 pendant l’assaut du Liban. Les conseillers d’Uribe sont des faucons, pas des enfants de chœur, et on ne s’attend pas avec eux à de la dentelle ni à un miracle. Chez Bétancourt sermonnée par les soldats d’Uribe, cela devient l’étrange sentence  : "D’habitude c’est Israël qui a ce genre de succès. Aujourd’hui il faut qu’on sache que l’armée colombienne est capable de faire ce genre d’opération aussi bien qu’Israël", dit Ingrid à sa descente d’avion. Un "miracle" donc dû à des israéliens plutôt qu’au Dieu des catholiques. Et à cinq ans d’écoutes intensives. Voilà qui n’est pas traditionnel. Mais ce qui l’a été, traditionnel, dans cette prise d’otages, c’est bien sa fin  : selon la version officielle uribesque, aucune rançon n’aurait été versée. On peut raisonnablement fortement en douter, pour les raisons que nous allons vous expliquer ici même. Ce n’est pas la première fois qu’on nous chante l’air connu de l’Etat digne et impartial. En France, c’est même plutôt carrément devenu une habitude.

 

Revoyons un peu le déroulement de l’histoire. Premièrement, le président Uribe n’est pas à l’origine de cette libération : c’est une initiative des Farcs eux-mêmes, qui l’ont clairement proposée depuis des mois en échange d’une promesse d’élargissement et d’une rançon conséquente. Pour ce qui est de l’accueil des gens des Farcs qui accepteraient de se rendre, Uribe peut se frotter les mains : le Premier Ministre français, François Fillon, s’y était engagé dès le 19 décembre 2007. Un président quelque peu vantard, par la voix de son Premier Ministre transparent, s’était en effet proposé d’accueillir les Farcs sans qu’on le lui demande. Une proposition perçue à l’époque comme avant tout démagogique. Résultat : la France aurait pu hériter à la fois de l’otage et de son tortionnaire, une situation à laquelle on aurait peut-être pu penser avant d’avancer pareille proposition. Encore un peu et dans quelques mois, Ingrid Bétancourt n’aurait plus osé sortir de chez elle de peur de croiser son geôlier, libre comme l’air par la volonté présidentielle. Les psychologues nous disent que c’est la pire des choses pour celui qui a subi des violences : cela ne semble pas avoir été analysé avant la proposition présidentielle, tout axée comme toujours sur l’instant et non l’avenir. En fait, clairement depuis le 26 novembre 2007 et la déclaration de Bernard Kouchner à Washington, le parti choisi ouvertement par la France n’était pas celui d’Uribe mais bien celui des Farcs. Bernard Kouchner affirmait alors dans le Figaro « qu’il ne pense pas que la volonté d’Uribe d’aller vers un réglement de cette affaire soit sincère ». Autant vous dire qu’à l’époque tout le monde est de son avis, tant Uribe aurait pu négocier depuis toujours. Et s’est bien empêché de le faire. Ce n’est donc pas le moindre des paradoxes que cette libération rocambolesque décidée sur le tard par Uribe, mis visiblement sur la touche par une diplomatie française bien prétentieuse. 

La fin d’une détention où Nicolas Sarkozy a été à trois reprises le dindon de la farce, ce qui fait beaucoup pour un seul président. La première fois, ce fut en 2003, où il a partagé la honte avec son grand ennemi Dominique de Villepin. La seconde lors de l’envoi de l’avion médicalisé, dont tout le monde a oublié aujourd’hui l’épisode, et la troisième... le jour même de la libération. Notre président aurait tellement voulu jouer les chevaliers blancs dans cette tragique épopée : il se retrouve blanc, en effet, mais d’avoir été roulé dans la farine. Et ce, à trois reprises, ce qui fait beaucoup, même pour un président. L’effet « tarmac de descente d’avion » à Paris de l’otage la plus célèbre de France n’y fera rien : pour les Français, Nicolas Sarkozy s’est fait doubler sur le fil sur ce sujet auquel il tenait tant. Un sondage fait sur le vif démontre qu’il y a joué un rôle, mais pas aussi prépondérant qu’il l’aurait souhaité. Les chiffres avoisinent ceux de l’élection présidentielle, les partisans de l’UMP étant les seuls vraiment convaincus. Chirac avait fait nettement mieux avec les otages libanais et s’était même défait avec un certain brio des négociations menées par Fabius et Dumas en 86 ! Une victoire chiraquienne au prix annoncé de 3 millions de dollars de l’époque.

Revenons à la première fois, dont nous vous avions conté l’histoire en un temps où un fanfaron n’était pas encore président de la République. A cette époque, un avion C-130 et un petit bimoteur avaient été dépêchés de toute urgence en Colombie, ou plus exactement au Brésil, à Manaus, pour tenter quelque chose. La mère d’Ingrid, Yolanda Pulecio, avait alors été associée étroitement à cette tentative de libération, elle aussi soumise à condition financière. Déjà, en 2003, pour obtenir des otages, il fallait payer, comme Marchiani avait payé la libération des otages français, ou a même tenté d’en détourner une partie comme le laissait entendre Jacques Chirac, qui a juré lui aussi sur ses grands dieux que l’Etat français n’avait versé aucune rançon. Pour Kaufmann, Marchiani avait bel et bien été mandaté par Chirac, que ce dernier tente d’enfoncer aujourd’hui pour ne pas subir l’affront de l’aveu du versement d’une rançon. Marchiani a été mis en examen en août 2004 pour ce détournement supposé d’argent non officiellement versé. Un comble, mais qui n’étonne pas, à suivre en accéléré la carrière du bonhomme. Marchiani, tout droit issu de la filière corse intégrée à la Main Rouge, ces activistes d’extrême droite chargés d’éradiquer le FLN, avait participé à des opérations spéciales en Bosnie et intégré le SAC de Pasqua(chargé en 68 de s’occuper des « gauchistes »)... Ce n’est donc pas un ange, loin s’en faut. Plutôt discret, jusqu’à son implication dans l’affaire Markovic, une tentative de déstabilisation du président Pompidou, via sa femme Claude et des photos honteuses fabriquées. L’extrême droite a toujours les mêmes réflexes de vouloir en premier salir la famille de ses adversaires. C’est une seconde nature chez elle. Le 4 mai 1988 arrive enfin son heure de gloire, pour notre futur préfet : il descend du Falcon présidentiel avec devant lui les quatre otages du Hezbollah libanais. Une rançon a bien été versée pour Roger Auque, Marcel Carton, Jean-Paul Kauffmann et Jean-Louis Normandin... mais le destinataire, le cheikh Abdel Moneim Ali Zein, chiite expatrié en Afrique, au Sénégal, ne recevra jamais l’argent versé... Zein avait pour ami Imad Mughnieh, le ravisseur des otages français et le responsable également, de l’attentat du Drakkar et de la mort de Seurat. Le corps de ce dernier sera retrouvé 20 ans après son exécution et ramené en France sous Villepin. Mughnieh, l’un des pires terroristes existant, sera exécuté le 13 février 2008 par une action attribuée au Mossad. Sur les millions versés pour les otages du Liban, on ne retrouve aujourd’hui que la trace d’un rétro-versement de 850 000 francs de l’époque à... Charles Pasqua et Marchiani dans... les archives de la DST. Ironie du sort, l’ex-préfet du Var se retrouve aujourd’hui en prison pour son implication dans divers trafics d’armes portant sur des chiffres assez astronomiques. Et avec à la clé une demande surprise de libération du 10 mai dernier signée des... quatre otages déjà cités. Avoir été otage peut parfois nuire gravement au discernement, il semble bien. Et chaque gestion d’otage est une histoire d’Etat trouble, et en ce sens ni Bétancourt ni Sarkozy n’échappent à la règle.

Mais revenons-en au... 14 juillet 2004. Ce jour-là, Nicolas Sarkozy se prend une gifle médiatique signée... Jacques Chirac. Le cinglant « je décide, il exécute » présidentiel lui reste en travers de la gorge et lui fait ressentir une rancune tenace contre une seconde personne, Dominique de Villepin. Le fiasco de la libération ratée de Bétancourt, un an auparavant, a laissé des traces visibles des deux côtés. Ces deux-là se haïssent, pour sûr. Sarkozy, arrivé la veille à Bogota, a appris en effet le matin du 22 juillet 2003, jour où il reçoit l’ambassadeur de France en Colombie, qu’on vient de lui jouer un fort mauvais tour. Dans ses mains, le journal Le Monde, qui lui apprend l’expédition colombienne ubuesque de la DGSE, via le Brésil, qui a eu lieu du 9 au 13 juillet. Sarkozy n’en sait strictement rien, l’ambassadeur, lui, sait tout, à juste raison. Fureur du premier. Le second est plutôt gêné... car on raconte dans le journal que l’envoyé spécial de la DGSE de De Villepin, Noel Saez, assisté de Jean-Pierre Gontard, un franco-suisse, a remis l’argent pour libérer Bétancourt... à de simples escrocs. Les deux envoyés gouvernementaux se sont fait avoir comme des bleus. Selon Bogota, dans l’ordinateur de Reyes, on trouvera cette phrase tapée par lui à ce propos : « Je ne comprends pas pourquoi Saez a remis l’argent à des pseudo-membres des Farcs. » Or, l’ambassadeur de France en Colombie, à cette époque n’est autre que... Noel Saez, celui en face même de Nicolas Sarkozy. Saez n’est donc pas que consul : il est aussi agent appointé de la DGSE, qui a échappé alors quelques heures au ministère de l’Intérieur (d’Alliot-Marie !) sur ordre express de l’Elysée. Ne cherchez pas pourquoi notre président rancunier tenait tant ces derniers temps à fondre les services secrets en une seule entité et une seule autorité (la sienne). Fillon, aujourd’hui, ne pourrait se permettre de faire ce qu’a tenté Villepin. 

Saez n’en est pas à une bourde près : selon une député colombienne, Piedad Cordoba, très proche des Farcs, c’est à cause de son appel téléphonique intercepté par un Awacs (ou autre chose, nous le verrons bientôt) qu’est venue la frappe chirurgicale... américaine, qui a tué Reyes le 1ermars dernier... Dix bombes GBU 12 Paveway de 227 kilos ont rayé de la surface de la planète le campement du chef sur le terrain des Farcs. Aucun avion colombien n’est capable de larguer ce type de bombes. L’implication américaine est donc manifeste et indéniable. Les Français, eux, sur le coup brésilien de 2003, bien trop vite réalisé, se sont fait doubler par des aigrefins, des voleurs organisés même pas détectés. De l’amateurisme absolu. Ce n’est pas faute de préparation, pourtant : trois jours avant, une réunion importante avait eu lieu au Panama. Y assistaient le haut commissaire colombien à la paix, Luis Carlos Restrepo, un des directeurs du Quai d’Orsay, Daniel Parfait (qui s’est remarié à... Astrid, la propre sœur d’Ingrid Betancourt), et l’ineffable Noël Saez. Avec Parfait, la famille Bétancourt a donc toujours eu des liens étroits avec le gouvernement français, et ce n’est pas Nicolas Sarkozy seul qui peut tirer la couverture à lui, aujourd’hui encore. Les affaires étrangères ont toujours eu un œil « familial » sur Bétancourt. Sarkozy, lui, n’est pas marié à une Colombienne, à ce qu’on sache, même si le contenu de certaines de ses chansons laisse entendre qu’elle connaît bien les productions locales. Et se voit déclarée aussi sec persona non grata dans le pays par le ministre des Affaires étrangères. Ce n’est pas demain que notre président pourra se rendre en Colombie en couple présidentiel, une invitation suggérée par Ingrid elle-même : le contenu de l’album a été connu début juin, alors que l’on était toujours en train de discuter avec les Farcs, ce qui exaspère passablement le gouvernement colombien. Ce n’était pas vraiment le moment de chanter « Tu es ma came/Plus mortel que l’héroïne afghane/Plus dangereux que la blanche colombienne ». Ca plus Renaud, ça commence à bien faire, se dit Alvaro. Daniel Parfait, entre-temps, le beau-frère diplomate, a en prime effectivement rencontré personnellement cinq fois Reyes. Au final, la France a donc déjà payé pour Bétancourt une rançon.. totalement inutile, puisque subtilisée le jour de sa livraison par des petits malins ! On s’apprêtait en fait logiquement à en verser une deuxième ces dernières semaines... la République ne comptant pas dès qu’il s’agit de s’attirer un peu de gloire, pour sûr. Si l’on avait versé trois millions de dollars en 1988 pour quatre otages, on doit bien être à un petit dix millions pour un seul, à l’aune de l’inflation française galopante.

Le second camouflet sarkozien est l’incroyable périple de cet avion médicalisé envoyé en toute urgence fin mars 2008. Sarkozy se persuade toujours à cette époque qu’il va libérer seul Ingrid Bétancourt, et pas un autour de lui pour arriver à l’en dissuader (à se demander à quoi servent Guéant ou Guaino). En février 2008 déjà, on retrouve notre député Piedad Cordoba affirmant de source sûre, vu ses liens directs avec les Farcs, que la libération d’Ingrid Bétancourt est « imminente ». Cordoba est crédible : elle vient juste de rencontrer Manuel Marulanda, le fondateur des Farcs, qui mourra quelques semaines après. Les Farcs ont déjà donné leur accord, une nouvelle rançon est à prévoir... La France s’emballe aussitôt. Mais tout à coup rien ne va plus, la négociation est interrompue brusquement par les Farcs. La raison de leur revirement n’est pas seulement due à la mort au début du mois de Reyes, mais est plutôt liée à l’arrestation par la CIA et les services secrets colombiens de Luz Dary Conde, alias « Doris Adriana », le 2 février aupravant. C’est la compagne de Gerardo Aguila Ramirez alias Cesar, celui qui a la garde.. d’Ingrid Bétancourt. Les Farcs savent alors que leur fin est proche et qu’il faut faire vite. Autant en profiter pour se vendre au plus offrant : c’est le syndrome des otages du Liban qui recommence, avec la CIA à la place de Michel Roussin, émissaire de Chirac venu rafler la mise au nez du Quai d’Orsay de Mitterand. Capturée par des Américains, Doris Adriana se voit confier la mission de proposer 20 millions de dollars en échange des prisonniers du groupe d’Aguila Ramirez, son ami, une initiative dont pourrait bénéficier davantage McCain qu’Obama, qui doit aller faire un voyage début juillet en Colombie. McCain aura une faveur et sera prévenu à l’avance par Uribe de l’opération de libération décidée, ce qui explique aussi son maintien sur place depuis son arrivée le 1er juillet. Les tractations commencées en février vont durer quatre longs mois, et les Français en sont totalement exclus. Ils ne savent rien des manigances américaines, tout à leurs liens privilégiés via la famille d’Ingrid et les tribulations de leurs émissaires des services secrets, devenus véritables pieds nickelés de l’histoire. McCain le saura avant même la fin de l’épisode de la libération, Nicolas Sarkozy que le soir même de l’événement, vers 21h15 précise le Canard enchaîné du 9 juillet, alors qu’il se rend... chez madame. Uribe ne lui a même pas téléphoné, laissant l’AFP effectuer l’annonce au monde entier. Et laissant Nicolas Sarkozy boire la coupe jusqu’à la lie. L’homme, de retour à l’Elysée, incendiant au passage son staff et traitant tout le monde d’incapables comme l’indique le Canard enchaîné... comme à son habitude dirait-on.

La mort de Reyes, dans son camp bombardé le 1er mars 2008, remet en effet tout en cause, et c’est voulu par le président colombien... et les Américains. Uribe a alors choisi de torpiller les négociations en cours par la manière forte. C’est la dernière fois, en fait, car sur place il se heurte à un problème pour se maintenir au pouvoir : des juges bloquent sa proposition de modifier la constitution pour effectuer un troisième mandat. L’éradication de Reyes lui a permis de présenter son côté intraitable, il peut maintenant essayer autre chose, à savoir la négociation d’une rançon. En fin politicien, et en homme d’Etat ayant pris connaissance du contenu des mails de Reyes avec les Français et ses rencontres avec Parfait, son choix se porte sur une autre manière, celle consistant à ridiculiser la France et ce président qui en fait trop avec son ennemi de toujours, Chavez. Il vient de comprendre tout l’avantage qu’il peut tirer politiquement de la libération de Bétancourt, qui jusqu’ici lui était bien utile pour focaliser l’opinion internationale contre les Farcs et ne tenait pas plus que ça à la voir s’en échapper. Une Bétancourt libérée qui viendrait dire à la télévision qu’un troisième mandat, elle, elle n’y serait pas opposée... hum, voilà qui serait parfait, en revanche. Et c’est exactement ce qu’on va lui demander de dire en échange de sa libération ! Résignée, c’est ce que fera la députée avec un manque d’enthousiasme évident. Libérée, elle ne l’est décidément pas du poids énorme de la politique colombienne et de l’emprise qu’à dessus Alvaro Uribe. 

Les Farcs à nouveau contactés en mars par les Français, eux, sont déjà moins enthousiastes que le président français : le 2 avril un communiqué de l’ANNCOL l’affuble même d’un retentissant « naïf ». Il ironise même sur « La mission médico-humanitaire du président Sarkozy », avec l’envoi du Falcon. Ce qui leur reste en travers, ce sont bien les circonstances de la mort de Reyes, que les Farcs ont clairement analysées : « Les Farcs marcheront avec des pieds de plomb, se souvenant que ce fut précisément un appel de membres [il s’agissait plutôt d’émissaires, ndlr] du gouvernement français, incité par l’esprit criminel du psychiatre Dr Ternura [surnom donné par les Farcs au psychiatre et surtout haut commissaire colombien à la Paix, Luis Carlos Restrepo, ndlr], qui a permis au gouvernement des Etats-Unis de localiser le camp de Raul Reyes et de le bombarder. » Saez, au passage en prend aussi pour son compte. Méfiants, car ils savent pertinemment que l’argent promis pour les défections et les repentis décime leurs troupes. Une révélation du 3 avril remet les choses au clair : « Les Farcs cherchent à libérer Ingrid Betancourt, [à trouver] la manière de la livrer », affirmait dans le quotidien colombien El Tiempo du 31 mars, le prêtre catholique Manuel Mancera. Il révélait avoir été contacté le 26 mars par la guérilla, sans préciser le niveau hiérarchique des ses interlocuteurs, et il croyait que ce contact était lié à l’ouverture de démarches pour la libération d’Ingrid Betancourt. Coïncidence ou non, des prélats de l’Eglise colombienne étaient reçus à l’ambassade de France à Bogota ce même 31 mars, par l’ambassadeur J-Michel Marlaudveille, le jour de l’annonce par le président Sarkozy de l’envoi de la fameuse mission humanitaire française et du célèbre Falcon. Nicolas Sarkozy, allié de l’Eglise de Bogota, voilà qui n’est pas pour lui déplaire. Il peut y croire, remarquez : le 23 juin, on en aura même une preuve de vie inattendue, de l’efficacité de la filière épiscopale, avec celle d’un otage oublié, Sigifredo Lopez, libéré par cette voie. Le père Mancera avait déjà été contacté par les rebelles pour Clara Rojas, ex-directrice de campagne et colistière d’Ingrid Betancourt, libérée dans l’Etat du Guaviare.

Le 26 mars, Nicolas Sarkozy a donc appris que les Farcs, contre rançon et promesse d’accueil libéreraient Bétancourt, et le 31 reçu sa confirmation officielle venant des Farcs via le canal épiscopal. Sûr de son fait, l’homme pressé se précipite et envoie un avion médicalisé, au vu des dernières vidéos (pas trop récentes) reçues de Bétancourt. Le Falcon décolle le vendredi... stationne tout le week-end et... repart le lundi à la surprise générale... Les Farcs n’ont pas adressé la parole aux émissaires français : Paris tente bien alors de désamorcer l’affront, en parlant d’un second Falcon basé à Villacoublay, « prêt à tout moment ». Le mal est fait : les Farcs ont déjà choisi... l’offre financière la plus élevée, en bons trafiquants de drogue vendant selon la demande. Nicolas Sarkozy, en choisissant un avion-hôpital en avait déjà trop fait, l’histoire le démontrera plus tard : les Farcs, au courant de l’image de marque déplorable véhiculée par une image cadavérique d’Ingrid, avaient commencé à améliorer sa nourriture, même si les bombardements la rendaient plus délicate et moins régulière. Mais un chevalier, ça protège la veuve, l’orphelin ou la malade, c’est bien connu. L’affaire du Falcon précipité est encore une fois symptomatique d’une façon de faire présidentielle. Communiquer « people » ou ne pas communiquer du tout. Une semaine de vidéos d’une Ingrid décharnée diffusées en boucle sur les téléviseurs, et au bout un hôpital volant, c’est la scène classique et obligatoire de tout bon roman-photos. L’avion reparti dans son hangar, il reste un dindon de la farce sur le tarmac. Pour Nicolas Sarkozy, qui apprend seulement alors à avaler les couleuvres des Farcs, c’est rageant, il faut bien l’avouer. Mais il ne sait pas encore ce qui se trame contre lui. A force de gesticuler, il est devenu l’ennemi... d’Alvaro Uribe. Et connaissant le personnage, ce n’est pas bon signe pour lui. Un président colombien qui pourrait se voir inculper de crime de guerre pour son opération hollywoodienne : ses militaires ont été déguisés en hommes de la Croix-Rouge, ce qu’interdisent formellement les conventions de Genève.

Nicolas Sarkozy continue lui sa croisade comme si de rien n’était, insensible aux échos de l’irritation d’Uribe, comme un George W. Bush la sienne en Irak. Inflexible malgré les échecs répétés, ne croyant qu’à la mission dont il s’est lui-même investi. Continuant à consulter et à relancer un Chavez bien dépité par la mort de Reyes, son interlocuteur privilégié. Et d’autres, dont une Piedad Cordoba déjà reçue en novembre 2007 par lui-même, qui ne semble pas non plus toute rose dans l’histoire : selon J. Thomet, celle autrefois détenue par des paramilitaires et relâchée sur intervention de Bétancourt. Selon Thomet, Cordoba aurait « trahi » Bétancourt en écrivant à Reyes « qu’il faut libérer quelqu’un, mais pas Ingrid, car (les Farcs) n’en ont rien à faire des autres otages »... Or, malheureusement, c’est vrai, et c’est terrible à dire. Seule Bétancourt vaut de l’or. A part les trois Américains, royalement oubliés par Bush et redécouverts fortuitement par un ancien prisonnier des Viêt-Congs devenu candidat à la magistrature, désormais plus personne ne se mobilisera pour les derniers otages, ce que tout le monde craint aujourd’hui davantage encore. Bétancourt libérée, ils ne valent plus rien aux yeux de leurs geôliers. Les Farcs sont décapités, dit-on : espérons qu’ils ne se suicident pas avec leurs derniers détenus. Nous sommes alors fin mars 2008, et notre président, qui décidément n’en rate pas une, choisit le 1er avril (?) pour entonner un appel solennel aux Farcs. Il vient juste de recevoir les 602 000 signatures récoltées par les comités de soutien d’Ingrid Bétancourt. Il fait alors dans le pathétique : « Ingrid est en danger de mort imminente. Elle n’a plus la force de résister à une captivité interminable. » Le scènes d’hôpital des romans-photos l’ont véritablement marqué à jamais. Une « mission humanitaire » est lancée... à la fin du mois, « docteur humanitaire Kouchner » fait une tournée en Amérique du Sud, en finissant par une rencontre avec Chavez. Il déclare « continuer à chercher d’autres interlocuteurs parce que nous devons être constants », phrase qui signifie qu’après Reyes, la France n’a personne avec qui discuter désormais. Le flop complet, Uribe a visé dans le mille.

Le 24 mai, les Farcs, pressés par Uribe et la traque qui s’intensifie, s’aperçoivent que leur avenir n’est pas assuré en cas de défection en territoire colombien. Un juge colombien vient en effet de rejeter l’offre d’Alvaro Uribe de les amnistier s’ils se livrent, comme étant illégale : ou ils libèrent tout le monde... ou personne. Ils demandent alors directement à Nicolas Sarkozy, qu’ils ont rabroué deux mois avant, la création d’une zone démilitarisée pour qu’un « échange » d’otages puisse avoir lieu. Et réitèrent leur demande d’extradition et de protection française. Un appel entendu en métropole : le 6 juin, le président y croit dur comme fer et réitère son offre d’accueil des repentis. Il endosse à nouveau sa plus belle armure, enfourche son plus beau destrier (de chez Dassault) et affirme qu’ il est « prêt à se rendre à la frontière » entre la Colombie et le Venezuela si c’était « la condition de la libération »... sans s’apercevoir que son homologue Uribe ne peut qu’être furieux de l’entendre dire cela... et sans savoir non plus que ce jour-là, il s’adresse à un mort. Un comble, question renseignements. S’il y en a un qui doit tirer les marrons du feu, c’est bien Uribe, plutôt, et il s’y attèle en stratège avec la CIA et son conseiller israélien Ziv. Son image de non-négociateur pur et dur est doublée depuis toujours de celle du narco-trafiquant négociant pied à pied chaque lot de drogue. L’appel de Sarkozy est vécu comme un véritable affront par les Colombiens, au gouvernement comme dans le pays. Et les Farcs ont déjà choisi leur camp, mais cela le président français l’ignore. Pire encore  : il va se faire offrir une promenade en bateau le temps de la véritable libération de Bétancourt, et par la CIA, via ses deux envoyés déguisés en Tintin chez les Picaros. En politique extérieure, il a décidément tout à apprendre. Sauf à se venger, ce pour quoi il semble avoir quelque dextérité  : le 22 mai on apprend une nomination au Quai d’Orsay. Faisant suite au "décret du 17 avril 2008 portant nomination d’un ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire de la République française auprès des Etats-Unis mexicains - M. Parfait (Daniel)"... le beau-frère d’Ingrid quitte l’Amérique du Sud et la Colombie pour le Mexique. Certains y voient le jeu normal des mutations d’ambassade, d’autres pas... l’homme qui a rencontré Reyes fait de l’ombre quelque part. En haut lieu, pour sûr.

Le 9 juin, la surprise (et la désillusion) est de taille   : Chavez abandonne tout le monde. Il demande aux Farcs, dans une émission de télévision dont il a le secret (dominical), d’abandonner la lutte armée. Lui qui n’a eu de cesse de les recevoir en son palais présidentiel ! Tout le monde tombe des nues, sauf ceux qui savent le contenu de l’ordinateur de Reyes. Dans lequel, semble-t-il, Chavez se retrouve mouillé jusqu’au cou. Ça change complètement du Chavez du 4 avril, qui proposait avec emphase "Sarkozy, allons dans le Caguán chercher Ingrid”... non sans suggérer un autre contact primordial à ces yeux : Président Sarkozy, parlez avec le président Bush, il peut faire beaucoup, il est très impliqué dans cette histoire. Chavez a-t-il alors essayé de déciler le président Sarkozy sur l’implication en cours ? Au courant étroitement des négociations financières des Farcs, a-t-il tenté de faire comprendre au président français que 20 millions de dollars avaient été mis sur la table et qu’à partir de là l’offre française ne passerait plus ? On ne le saura jamais, mais avec la défection de Chavez, c’est encore une porte de plus que notre président présomptueux se prend en plein nez. A partir de là, les jeux sont faits question Français : les Farcs ont négocié avec d’autres, Ingrid Bétancourt sera bien libérée, mais seul Alvaro Uribe va en profiter. Les français ont erré dans le vide de la jungle pendant cinq ans et vont le payer au prix fort, celui du ridicule. Le président français ne peut plus que manger son chapeau. Or il n’en a pas, il ne s’appelle pas François.

Le 21 juin, ça n’a rien à voir avec la Colombie, mais un autre otage français oublié est libéré. Il s’appelle Johan Freckhaus, a 37 ans et vit depuis longtemps en Afghanistan où il avait été enlevé en mai dernier par les talibans. Un des membres du conseil de la province où il a été enlevé commente : "Le Français a été libéré à la suite d’un accord. Les talibans ont d’abord demandé la libération de six de leurs prisonniers en échange, mais le gouvernement afghan a refusé. Il a finalement été libéré en échange d’une rançon". Encore une fois, on assiste au versement d’une rançon, comme dénouement, aussitôt démenti (plutôt mollement) par le Quai d’Orsay.

Le 28 juin, nos deux pieds nickelés de la DGSE qui ne savent rien sont pourtant à nouveau sur le terrain, en Colombie. A croire qu’en France personne d’autre ne connaît le pays. Ils y ont été envoyés par... la France, à savoir Nicolas l’omniprésent, à la suite d’un nouvel appel des Farcs, qui annoncent cette fois la libération de Bétancourt comme imminente, maintenant, c’est du sûr et ce sera la dernière offre, c’est le moment de foncer. Ce que ne sait pas notre ex-consul en pataugas, c’est que l’annonce émane directement du plan dressé par le pool de spécialistes de la désinformation de Ziv. Les Colombiens veulent isoler Cano, nouveau leader des Farcs, et le maintenir à distance respectable. Une libération est bien prévue, avec l’habituelle rançon à la clé... Mais à 400 km de là où sont envoyés nos deux héros malgré eux ! Les journalistes sont alors attirés dans la région, les fuites étant organisées, ce qui permet de préparer tranquillement ailleurs l’opération que l’on sait, avec l’art et la manière de le présenter, la fausse télé de Chavez en prime. Nos deux malheureux émissaires rentrent bredouilles de leur entrevue avec Alfonso Cano, l’un des deux tout nouveaux leaders des Farcs après la mort de ses deux chefs principaux. Au moment où ils rentrent, la presse leur fait une large publicité... sans évoquer bien entendu leur échec. Uribe peut se frotter les mains, son plan est en place. Les Français s’obstinent avec la tête du mouvement, alors que les Américains ont déjà son bras droit dans leur poche, retourné par sa compagne capturée. Pour vingt millions, on a tout ce qu’on veut, finalement. Encore faut-il les avoir et ne pas les refiler au premier venu rencontré au milieu de la jungle.

Le reste est de l’histoire... la libération grandguignolesque, Kouchner que l’on fait poireauter en attendant l’avion du retour en France, l’arrivée à Paris, les simagrées d’usage et le lendemain une bien plus chaleureuse ambiance avec... Dominique de Villepin, et pour enfoncer le clou, celle de Jacques Chirac, qui s’y connaît bien davantage, donc, en otages que son ex-protégé. Dindon de la farce jusqu’au bout, Nicolas Sarkozy doit alors assister aussi au triomphe de ses ennemis...

Epilogue   : Le 7 juillet, Ingrid Bétancourt, juste avant de partir aux Seychelles, reconnaît sur RFI qu’il y a pu avoir versement d’argent   : "probablement, oui, il y a eu quelqu’un qui a reçu de l’argent, en tout cas ce n’était pas les gens qui étaient avec nous". La théorie du versement à des personnes tierces se tient donc. Quand à savoir pourquoi les Seychelles  : "Elle y a vécu près de trois années, entre 1985 et 1988, époque où Fabrice Delloye était conseiller économique de l’ambassade de France à Mahé, la capitale du pays. Elle y a donné naissance à sa fille, Mélanie, en septembre 1985". Les Seychelles sont aussi au centre du trafic d’armes légères dans le monde, mais bon c’est une autre histoire, celle du Rwanda d’ailleurs. Retour à Bogota  : le lendemain même du sauvetage, Uribe peut s’attaquer à un autre groupuscule aussi ancien et plus doctrinaire encore   : l’ELN. Dirigé à une époque par deux prêtres... passés à gauche. En France le mouvement à de surprenants adeptes. Le 8 juillet, le couperet tombe   : un nouveau sondage le confirme. Il n’y a aucun effet Bétancourt dans la popularité du chef de l’Etat. Les Français se sont aperçus que dans cette épopée se terminant comme une mauvaise farce, le coq français s’était bien fait pigeonner, et qu’ils n’aimaient pas être assimilés à un peuple de dindons qui croient tout ce qu’on leur dit. A trop vouloir en faire, le dindon de la farce s’est brûlé les ailes. Déjà qu’un dindon ça ne vole pas très haut...

 


514 réactions


    • Olga Olga 28 juillet 2008 18:31

      " Le bilan des courses : Constant Danslayreur a tout faux, TALL idem, et le délire de Furtif tombe à l’eau... mais pas un pour le reconnaître...."

      Il est bien étrange ce bilan, Morice.
      Tout est étrange dans cette histoire : jusqu’aux explications d’Agoravox et votre "bilan", ci-dessus, également (et j’en passe...).
      On nous cache des choses...


  • italiasempre 27 juillet 2008 23:49

    @morice


    tiens tiens, Bretzel se fait appeler Mimi en italie... 
     
    tients tients, tu n’as encore rien compris...pourtant même djanel a relevé..


    • claude claude 28 juillet 2008 01:31

      c’est parce que bretzel est tout mimi en itallie !

      morice ne connait pas l’expression courante italiennen : "ma che bretzel é touti mimi !" smiley


    • claude claude 28 juillet 2008 01:33

      je vais aller faire dormir les petits yeux.
      bonne nuit à tous !

      faites de beaux rêves !
       ;-D


    • italiasempre 28 juillet 2008 01:42

      claude
      c’est vrai, morice ne connait rien a l’Italie..
      Bonne nuit a tout le monde et a toi aussi morice


  • Christoff_M Christoff_M 28 juillet 2008 08:20

    entre ingrid et son bob militaire tout neuf, manquait plus que les tee shirts du CHE....

    et la dinde violine mannequin qui sert de première dame alors qu’elle n’est pas une première loin s’en faut dans pas mal de domaines...

    je me demande qui est la plus hallucinée des deux !!


  • Djanel 28 juillet 2008 10:22

    par Dame Jessica : J’ai oublie le nombre d’articles que vous même aviez pondu...pourriez vous me le rappelez je vous prie, afin que je puisse les comparer à ceux de Yohan ?

    Madame, les poules pondent et couvent tandis que les coqs chantent.

    Mais bien volontiers cher Madame gesticula, je suis votre serviteur, je vais vous satisfaire. Je n’ai jamais proposé d’article à la modération excepté la première fois où je mettais inscrit pour publier une protestation contre la censure sur les forums de France 2. Il me l’ont refusé, je l’ai donc publié ailleurs, Bella Ciao. Je le regrette puisque Calito a retrouvé le texte pour me le renvoyer en pleine figure sans trop insister.

    Par contre oh Ma Très Chère et En Ma Très Haute Estime Dame Gesticula au long cou très séduisant, j’ai rédigé quelques commentaires qui valent plus ce que ce Yohan ou même Tall ont publiés dans leur médiocre vie passée, présente et avenir.

    Je suis donc allé à la recherche de ses commentaires et n’ayant pas voulu les garder précieusement sur mon ordinateur, veuillez prendre en considération l’effort que j’ai du déployer pour les retrouver. Il n’y en aura que deux mais il y en a d’autres

    <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

    Ø Suis-je un troll à la solde de Monsanto ?

    par Djanel (IP:xxx.x50.101.228) le 22 mars 2008 à 00H27

    Pour Monsieur Dugué

    Sur un autre fil, vous m’aviez qualifié de clown ce qui m’a fait plaisir parce que j’aurais bien voulu leur ressembler afin de pouvoir me moquer de ce monde en toute impunité. Mais vous, monsieur Dugué, vous qui avez appris la philosophie dans les universités, n’avez que mépris pour les petites gens qui n’ont que leur bon sens pour vous contredire, des clowns à vos yeux.

    Mon curriculum n’est pas suffisamment garni pour que je puisse l’opposer au votre. Sachez donc que j’ai toujours vécu à la campagne et que je connais bien le monde agricole pour y avoir vécu et que j’ai envie de vous démolir. Parole de Normand.

    D’abord vous défendez sans vous en rendre compte, les principes commerciaux d’une multinationale qui a été jadis créateur et producteur avec d’autres firmes de l’ « agent orange » utilisé par l’armée américaine au Vietnam.

    Voici un lien vers le monde diplomatique. Vous aurez quelque difficulté à nier cette réalité :

    ___ http://www.monde-diplomatique.... ce n’est qu’un rappel.

    En voici un autre qui vous touchera en votre conscience et qui vous obligera à réfléchir sur votre engagement à défendre la commercialisation des OGM :

    . . .___ http://www.vietnam-enfants-de-... ce ne sont que des photos illustrant les dégât sur le génome qu’ont subi les populations qui ont été contaminées par l’agent orange. Je n’ai pas besoin de vous en dire davantage, les images sont suffisamment explicites. Comme ces tares sont retransmissibles sexuellement pour les moins graves, les générations futures seront touchées à leur tour. Le Vietnam souffrira encore et demain de l’immoralité des industriels américains.

    Qui sont les innocents ici ? Est-ce les enfants ou ces industriels qui se sont enrichis sans scrupule en fabriquant des poisons dont la rémanence est certaine puisqu’il n’y a pas eu d’antidote et que leurs effets apparaissent encore aujourd’hui 35 ans après leur épandage ?

    Vous me diriez que la fabrication des organismes génétiquement modifiée n’a rien à voir avec les herbicides utilisés durant la guerre du Vietnam. En apparence vous auriez peut être raison. Mais, sur le fond ce sont les même firmes qui fabriquent ces OGM, Monsieur.

    Vous pourriez encore me dire que les OGM régleront le problème puisqu’il ne sera plus nécessaire d’utiliser des insecticides pour lutter contre les ravageurs. Erreur flagrante d’un déni de vérité. Nous verrons çà plus tard.

    Vous vous êtes donc autoproclamé philosophe. Dans votre désir à vouloir paraître plus savant que vous ne l’êtes en réalité, il y a quelque chose de positif que je peux exploiter ici. Vous avez certainement lu les philosophes, çà tombe bien moi aussi.

    Nous allons commencer par Descartes souvent cité mais jamais compris. Le principe de précaution utilisé par les politiques pour justifier l’interdiction de l’usage du maïs transgénétique est en réalité une règle utilisée par Descartes dont le fondement réside dans le doute. Cette règle appartient aussi à la sagesse populaire. Elle s’exprime ainsi : dans le doute, je m’abstiens de prendre une décision. Ne pas prendre de décision en faveur du maïs transgénétique est donc une décision sage et conforme à la raison. C’est au partisan des OGM d’apporter la preuve qu’il n’y a aucun risque. Cette règle cartésienne est d’une grande importance car elle nous oblige à prouver ce que nous affirmons. Kant qui n’est pas un idiot ni un clown comme moi en fait l’éloge si j’ai bonne mémoire dans sa critique de la raison pure.

    Le rappel des blessures provoquées par l’agent orange n’est pas un hasard ici. Voyez donc : si les militaires avaient su avec certitude que ces produits étaient dangereux pour l’avenir de l’humanité jamais ils n’auraient pris le risque de les utiliser mais ils étaient certains du contraire. A cause de qui ? Des industriels qui avaient testé ces substances dans leur laboratoire et qui ont affirmé qu’ils n’y avaient aucun risque parce que leur but, c’était de vendre pour empocher les bénéfices. Ils agissent de même avec les OGM. Or le grand laboratoire de fait pour les OGM, c’est le monde entier et les temps avenir dont nous ne pouvons pas avoir ne serait-ce qu’une idée claire et certaine. Il faudrait être soi même semblable à Dieu pour comprendre toute la chaîne des causes et des effets dans le temps et l’espace.

    Ce poste est trop long pour être accepter sur ce fil, je l’arrête ici mais j’y reviendrais plus tard mieux argumenté.

    Lien permanent preuve de l’authenticité du texte

    http://www.agoravox.fr/commentaire_static.php3?id_article=37615&id_forum=1657034

    <<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>>

    Vu que je suis fainéant voici un autre texte qui avait un rapport étroit avec le sujet de larticle parce que j’y critique la manière de raisonner qu’on ces pseudo-scientifiques salariés et vassaux de leurs employeurs. C’est vrai, c’est noyé dans beaucoup d’humour, j’ai remarqué qu’il y a beaucoup de rédacteurs qui se vantent d’être scientifique et à défaut se définissent comme philosophe et pas un de ces abrutis de vantards n’a remarqué la condamnation d’un sophisme mis en lumière………&h ellip ;………C’es t vrai, il y avait trop d’humour. Il a été publié comme çà suit.

    Votre bébé reprendra bien un peu de bisphénol A ?
    par Djanel (IP:xxx.x5.128.69) le 18 janvier 2008 à 12H33

    Dugué sera content de lire cet article puisqu’il défend bénévolement la commercialisation des OGN. Rien à voir. Si si cu cu cu pan pan ! C’est le même problème éthique et la même immoralité des industriels américains qui est mise à jour.

    Sarkozy veut privatiser les universités pour quelle soit financées par les industriels. Quand cela arrivera. Les industrielles feront de la recherche et orienteront celle-ci vers leur intérêt. Ils seront payeurs et donneurs d’ordre à la fois. L’argent c’est le pouvoir réel. Tu n’obéis pas ! Plus de financement. Après ils posséderont l’information, avec ils feront de la communication scientifique ; mais, comme pour les contredire il faudra posséder un laboratoire réputé et indépendant pour avoir cette information, il n’y en aura plus puisque Sarko aura privatisé toute la recherche.

    Les industrielles pourront alors bloquer la recherche comme ils le voudront et communiqueront ce qu’ils voudront bien nous dire comme c’est le cas dans cette affaire. Ce sont les journalistes qui fond le travail de recherche fondamentale avec peu de moyens en consultant les archives si j’ai bien compris. Forcément dans le débat scientifique, ils perdent contre les laboratoires privés parce qu’ils n’ont pas de réputation qui leur donnerait de l’autorité. Le tour de passe-passe est joué. Merci Dugué pour défendre des mecs pareils.

    A Tchernobyl les animaux sauvages sont réapparus et semblent en bonne santé. Pourquoi ? Parce qu’ils vivent moins longtemps que nous et meurent avant de tomber malade et ceux qui le sont se font bouffer par les prédateurs. Ce n’est pas une raison après avoir vu des images d’animaux en bonne santé de conclure que la région est habitable pour l’homme. D’ailleurs elle est restée inhabitée. Pas fous les Russes ou Ukrainiens. Vous ne voyez pas où je veux en venir. Soyez patient j’ai une petite tête poussive.

    L’expérience sur l’homme est un crime, c’est pour cette raison que nous utilisons des animaux de laboratoire. Ce sont les souris qui sont choisies le plus souvent parce qu’elles ne coûtent pas chères à produire et qu’elles sont très prolifiques avec un cycle de vie très court. Vous ne voyez toujours pas où je veux en venir moi non plus d’ailleurs. Suis-je une souris ? Non c’est pourtant bien ce que disent les laboratoires. En effet ils font leurs expériences sur des souris en les exposants à des produits et observent leurs réactions. Si aucun symptôme négatif n’apparaît, il conclue que ce produit n’est pas toxique et que l’on peut passer chez l’homme sans risque. Comme on ne peut comparer que des choses semblables dans une même catégorie, il faut conclure que les Américains nous prennent pour des souris. Ce n’est pas toxique pour la souris qui est un mammifère, l’homme étant un mammifère je conclue que ce n’est pas toxique pour l’homme. Or hé ! hé ! hé je rigole. En effet nous pouvons être rangés dans même catégories des mammifères avec les souris mais le sophisme réside là : nous ne pouvons pas être rangés dans la catégorie des souris quant à la durée de vie. Cycle court pour les souris cycle long pour l’homme. Dans le cul les Américains, après m’avoir traité de souris ils l’ont bien mérité. C’ét y pa rigolo ?

    Comme à Tchernobyl les Russes ou les Ukrainiens n’ont pas repeuplé l’espace contaminé après avoir vu la bonne santé apparentes des animaux sauvages, je conclue que les Russes sont moins bêtes que les Américains et là encore ils l’ont encore dans le cul.

    Comme ils m’ont pris pour une souris[1] alors que je suis un homme, je peux donc conclure qu’ils sont homosexuels et là ils l’ont encore dans le cul puisque leur religion leur interdit de l’être ils l’ont encore une nouvelle fois dans le cul. Moi aussi je sais raisonner à ne plus en finir parce qu’ils l’auront encore dans le cul une dernière fois.

    Bon il faut bien s’arrêter.

    Alors dame gesticula çà vous en bouche un coin et çà vaut plus qu’une parodie de yohan. Je vous demande donc des excuses.


    • Dame Jessica Dame Jessica 28 juillet 2008 11:46

      @u sherrif d’AV Le Grand Djanel !

      "les chiens aboient et la caravanne passe"
      Des excuses ?Pourquoi faire ?Me concernant vous avez rejoins Morice dans la tombe et comme je l’ai déjà dis, je ne converse jamais avec les morts... Ne prenez pas la peine de me lasser l’oeil avec l’un de vos interminable commentaires, j’ai tout a coup réalisé que le temps m’étais trop compté pour le perdre en votre compagnie...Pensez, faites et dites ce qu’il vous plaira, cela m’indiffère a tel point que j’en suis heureusement surprise moi même !


  • Djanel 28 juillet 2008 13:14

    Contradiction

    .

    .

    Dame gesticula vous serez donc classer dans la catégorie des Lerma, des Calmos, des haddock, des Tall….en étant rien de plus de plus qu’une vulgarité ambulante agressive et sans mordant. Ouaf ! Ouaf ! Ouaf !

    Vous m’avez reproché de n’avoir pas su rédiger d’article, je vous ai donc proposé de lire deux commentaires dont l’un est une critique sur l’emploi abusif par les scientifiques d’un syllogisme. Vous m’aviez même dit que vous pourriez les comparer à ceux de Yohan mais en réalité vous dites plus que vous ne pouvez en faire.

    Vous ne savez pas lire et en vin vous n’y connaissez rien et je doute que vous ayez bu une seule fois dans votre lamentable vie, un vin jaune du Jura.


    • Dame Jessica Dame Jessica 28 juillet 2008 15:53

      @ Dom

      Bonjour à vous...laissez donc ce pauvre hère à sa névrose, bien que je le trouve un peu trop bavard pour un mort, sa présence ou son absence me laisse également froide, il finira par s’en rendre compte...ou pas, peu importe !
      Quand à vous je vous souhaite une journée parfaite en tous points et vous salue


    • claude claude 28 juillet 2008 17:32

      @ dajanel

      ne confondez pas les torchons avec les serpillères !

      lerma est une erreur de programmation de dame nature !

      vous ne pouvez en dire autant de calmos, haddock, tall qui se classent dans la droite ligne du professeur choron ! ce n’est certes pas agréable de se faire étriller par leur soin, mais ils ont de l’intelligence, de la culture, de l’humour et des opinions (même si on n’est pas d’accord avec eux) et savent s’exprimer autrement que par des injures lorsqu’on leur parle po-li-ment !

      autre chose : le vin de paille, ce n’est pas la quadrature du cercle, le summum de ce que la vigne peut produire. c’est un bon vin, quand il est vignifié proprement ; mais il existe aussi des vins magnifiques dans touts les régions de france : du marcillac, des vins d’estaing, des côtes de buzet, du grain noble ou des vins d’île de france

      personnellement, en blanc, je prefère le bourgogne aligoté, le pinot gris, le riesling, les vins de loire... et quand on verse dans les sucrés : gewüztramminer, grains nobles, vendanges tardives, montbazillac...

      et...surtout : le roi des vins et le vin des rois : le champagne !!!

      j’ajouterai que les vins californiens, sud-africains, chiliens, allemands et suisses ne se defendent pas trop mal non plus ! smiley

      alors arrêtez de vous en prendre à dame jessica ! surtout en liant le fait d’avoir bu le vin de paille, qui comme tout vin, peut déplaire fortement au goût ! smiley


    • claude claude 28 juillet 2008 17:33

      cher dom,

      est-ce que le vin de poutre existe ? smiley


    • morice morice 29 juillet 2008 22:24

       par Philippe Renève (IP:xxx.x5.64.123) le 29 juillet 2008 à 22H02 

       
      Furtif, 

      Tu sais bien qu’il y a ici pléthore de gens qui ont tout intérêt à ce que tes dénonciations se perdent dans les sables du temps... 
      N’est-ce pas Morice ? 

      écoutez Mr Renève, vous n’allez pas vous y mettre aussi : ça signifie quoi, en clair vos allusions à la con, là ?? je le répète une dernière fois : ce site est hacké jusqu’au trognon par des gens sans foi ni loi, qui veulent imposer leur méthode et leur vision des choses. Que vous laissiez entendre que je serais du genre à pouvoir en faire partie, je trouve ça révoltant de votre part. J’ai AVERTI Agoravox de toutes les manipulations que j’ai pu observer moi-même ici même. A savoir l’accès aux textes en cours de rédaction, et la saisie des données personnelles remontant jusqu’à l’IP des individus. Si vous savez regarder, vous avez pu VOIR que CERTAINS ici s’en SONT VANTES OUVERTEMENT, de ce suivisme d’IP jusque chez moi. Ça relève clairement des tribunaux, ce qui a été fait. Libre à vous de suivre cette démarche, mais elle ne vous honore pas, et je ne souhaite pas qu’il vous arrive la même chose. C’est TRES GRAVE. Comme sont TRES GRAVES VOS ALLUSIONS.

  • Christoff_M Christoff_M 30 juillet 2008 06:05

    il n’y a pas d’argent dans les caisses mais des qu’il s’agit d’aller préparer une mission pour des amis en haut lieu, la tout est bon, argent pub, mari au Quai d’Orsay et tout cela à nos frais sans nous demander notre avis...

    Marie Laforet avait dit après l’affaire Schuller votre démocratie est une plaisanterie, j’avais des doutes à l’époque, maintenant je dirais que nous approchons de la ploutocratie... eet je ne ris plus !!!


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